| I can be strong for both of us || Loan #10 |
| | (#)Mer 16 Juin 2021 - 18:46 | |
| J’avance de trois pas, m’immobilise, regarde autour de moi, reviens en arrière et continue ce manège encore et encore, inlassablement je fais les cents pas comme si ça pouvait m’aider à garder les idées claires. A intervalles réduit,je regarde mon portable histoire de savoir où en est Loan. Car si je l’ai appelé ici, alors que je suis devant les urgences de l’hôpital de Brisbane c’est pour la simple et bonne raison que son père y a été admit il y a quelques minutes de cela.
Loan ayant quitté la maison familiale, j’ai saisi l’occasion pour prendre sa place. Ça fait donc maintenant plus d’un mois que je suis ici à tenir compagnie à son père qui est, au final, un peu le mien aussi. Mais, c’est en le fréquentant quotidiennement, que je me suis rendu compte que sa santé a beaucoup décliné depuis quelques mois, encore plus cette dernière semaine. James n’est pas du genre à se plaindre, bien au contraire, mais j’ai bien remarqué que quelque chose n’allait pas et j’ai réellement essayé de le persuader d’aller consulter à l’hôpital. Mais il a toujours refuser ...jusqu’à ce soir où il n’avait plus le choix. Il a passé la journée couché dans son lit et lorsque je suis rentré chez moi le soir après une grosse journée de boulot, j’ai eu comme un mauvais pressentiment. Je suis donc aller dans l’autre partie de la maison et j’ai retrouvé James étendu au sol du salon, inconscient. C’est dans ces moments là où je remercies mes années passées à faire des formations diverse et variées de premier secours et a mettre mes nerfs à rude épreuves dans des situations plus stressantes les unes que les autres. C’est grâce à ce sang froid dont j’ai fait preuve que j’ai pu appeler très rapidement les secours en restant le plus calme possible et en leur expliquant tout ce que je savais. L’ambulance est, elle, arrivée quelques minutes plus tard et nous a emmené, James et moi, à l’hôpital. Il a été prit en charge et je n’ai, évidement, pas pu le suivre plus loin que la porte des urgences. Sentant que je commençais à stresser, j’ai décidé de tout de suite appeler mon meilleur ami avant que la panique ne prenne trop d’ampleur.
C’est donc là que je me retrouve actuellement, à essayer de savoir où en est Loan mais aussi à regarder régulièrement vers la porte du sas d’urgence en espérant apercevoir un des médecins revenir vers moi pour m’expliquer que ce n’est rien de grave et que James va s’en sortir sans aucun problème. @Loan Severide |
| | | | (#)Dim 20 Juin 2021 - 21:05 | |
| Autour de mon téléphone, mes doigts tremblent comme jamais. Je ne sais plus vraiment ce que viens de me dire Martin. Les mots se mélangent sans former de véritables cohérences. Il a parlé de mon père, de malaise, d’hôpital. Il a dit l’avoir retrouvé inconscient à la maison et mon monde, c’est arrêter de tourner. Mon père a fait un malaise, je crois. Cela pourrait s’arrêter là, un petit malaise, rien de grave. Mais voilà, jamais je n’avais entendu Martin me parler ainsi, d’une voix si posée qu’elle sonne presque trop professionnelle, bien trop détacher alors qu’il estime tellement mon père. Ce n’était pas qu’un simple malaise, il y a autre chose, qu’il n’a pas voulu me dire au téléphone. Tout semble s’accélérer dans un coin de ma tête sans que je ne remarque le regard devenu insistant de mes élèves. « Loan, tout va bien ? » C’est Beth qui s’approche de moi, la toute première à être venue ici, la plus fidèle de toutes, celle qui est devenue mon amie. Sa main frôle mon bras et le geste me reconnecte brutalement avec la réalité. Je leur avais donné cinq minutes de pause, c’est qu’on doit probablement frôler les dix maintenant. « Je… Je suis désolé, le cours s’arrête ici pour aujourd’hui. » que je lance à l’assemblée alors que certains expriment déjà leur mécontentement. Pour la toute première fois, je me fiche bien de leur avis, de leur faire plaisir ou non. « Tu peux m’emmener à l’hôpital ? »
Elle a pris les choses en mains la jeune femme, le studio est resté ouvert sous la tutelle d’un professeur, elle a envoyé quelques messages à Clément et nous conduis – avec prudence – jusqu’à l’hôpital Saint Vincent. Incapable de faire plus que rester assis, je laisse ma jambe tressauter avec fureur tandis que les ruelles défilent bien trop lentement à mon goût. Beth tente de me rassurer, mais je ne l’entends plus. Toutes mes pensées sont dirigées vers mon père. Il n'allait pas très bien ces dernières semaines, il disait juste être fatigué, mais je sentais bien que quelque chose était différent. L’angoisse monte alors que les pires scénarios se jouent et s’ajoutent dans un coin de ma tête.
Mes pas se pressent dans les couloirs de l’hôpital jusqu’à tomber sur Martin qui semble faire les cent pas. « Martin ! » Je me précipite vers mon meilleur ami, tente de lire chaque trait de son visage pour déceler la moindre information. « Il est où ? Il va bien ? » Les mots sont débités à une vitesse folle alors que mon cœur s’emballe. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » J’ai besoin qu’il me parle, qu’il dise n’importe quoi. |
| | | | (#)Mar 22 Juin 2021 - 22:50 | |
| Je m'effraye brillamment lorsque j'entends mon prénom retentir dans le couloir tristement vide de l'hôpital. M'immobilisant dans mes cents pas, je me tourne vers mon meilleur ami qui cours en ma direction et sent quelque chose se briser en moi lorsque je le vois. La panique se lit sur son visage et dans ses faits et gestes. Même sa voix est emprunt d'une anxiété d'outre monde. Je l'observe et m'efforce réellement de rester calme, ce qui est bien plus simple à dire qu'à faire. Le problème, là, c'est que je me reconnais beaucoup trop en Loan.
Il y a près de 20 ans, c'était moi qui était sa place, paniqué et perdu, incapable de savoir parler correctement et d'avoir les idées claires. Et ce furent Loan et son père qui étaient à ma place, a tout tenter pour me rassurer au maximum. Même si la situation n'est pas la même et que les ambulanciers ont été très clair sur le fait que James Severide a de bonnes chances de s'en sortir, je ne comprends que trop bien ce qui se passe dans la tête de mon meilleur ami.
Je sors de mes pensées lorsque mon regard capte celui de Loan et que je me rends compte que j'ai été trop lent pour répondre à ses questions « Pardon» balbutiais-je rapidement avant de me reprendre « Ton père est stable, son pronostique vital n'est pas engagé» assurais-je dans un premier temps « C'est tout ce que je sais pour l'instant» je souffle, essayant tant bien que mal d'étouffer la panique qui est sincèrement entrain de gagner en puissance en moi «Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement. Je ... » je prend une profonde inspiration « Je sais juste que je suis rentré du boulot a 17h et que je l'ai retrouvé inconscient dans sa chambre» je pince les lèvres « J'ai pas hésité et j'ai directement appelé les secours qui sont arrivés cinq minutes plus tard» je me recule d'un pas et me gratte un peu la nuque «Ils sont entrain de lui passer une batterie d'examen mais ... » j'humecte mes lèvres et baisse le regard « Un des médecins urgentistes à tout de suite penser à un AVC ...» reprenais-je d'une petite voix, espérant sincèrement qu'il se trompe. Ou alors, si c'est le cas, j'espère juste que je suis arrivé à temps car je sais parfaitement à quel point chaque minutes compte lors d'une attaque cérébrale. |
| | | | (#)Dim 18 Juil 2021 - 21:49 | |
| L’angoisse ne cesse de monter à mesure que je me dirige dans les couloirs de l’hôpital. Qu’est-ce qu’elle disait déjà l’infirmière ? Au fond du couloir, mais c’était droite ou gauche ? Je ne sais plus, je ne suis pas en état de réfléchir à quoi que ce soit quand tout ce qui résonne à mes oreilles, c’est la voix enrouée d’angoisse de Martin à l’autre bout du fil. Mon corps tout entier se met à trembler à mesure que mes pieds s’alignent sur le carrelage abîmé de l’hôpital. Je ne peux pas imaginer ma vie sans mon père, je ne peux pas le perdre maintenant, jamais. La peur viscérale vient se mêler à l’angoisse, dans une combinaison qui se veut fatale. Mon champ de vision semble étrangement raccourci alors que j’ai la sensation de tourner en rond sans jamais trouver Martin alors que ce dernier est juste là, à quelques mètres de moi. Il est là et surtout il a l’air paniqué avec son teint blafard et ses yeux dans le vide.
Il ne réagit pas, Martin, il semble ne pas m’entendre et je perds patience à crier son prénom. Il faut qu’il me parle, il faut qu’il m’explique. « Martin s’il te plaît. » Je tente d’attraper son bras, mais ma main tremble bien trop pour faire quoi que ce soit. À chaque seconde, ses mots semblent encore plus cruels. Mon meilleur ami m’explique en douceur tout ce qui a bien pu se dérouler en mon absence. Il m’apprend avoir trouvé mon père évanoui alors qu’il rentrait du travail et comment il a tout fait pour lui venir en aide. Personne ne sait depuis combien de temps papa était inconscient, apparemment un médecin à évoquer la possibilité d’un AVC avant de l’emmener loin de Martin. Et tout s’accélère dans mon esprit, toute l’angoisse prends le dessus. « Il… Il… » Je bégaye avec force, incapable de poser la question qui me terrifie. « Il va pas mourir hein ? » J’ai besoin qu’il me répond, qu’il me rassure. J’ai confiance en Martin, je sais qu’il ne me mentira pas. Je suis bien incapable de le remercier pour tout ce qu’il a fait, incapable d’aligner un mot devant l’autre, incapable de quoi que ce soit si ce n’est de trembler et d’avoir le cœur prêt à exploser. J’ai besoin que Clément arrive, j’ai besoin qu’il soit celui qui garde la tête froide. Une infirmière avance dans le couloir, je m’attends à ce qu’elle vienne vers nous, mais voilà qu’elle passe tout droit sans même nous jeter un regard. Instinctivement, je me rapproche de Martin, j’ai besoin de sentir sa présence et ma main glisse contre son bras, a serrer sa peau comme dernier point d’ancrage avec la réalité. « Il a vu que c’était toi hein ? Il sait que tu étais là ? » Je veux pas que mon père se croie seul, je veux pas imaginer combien de temps, il a agonisé dans sa chambre sans pouvoir appeler à l’aide. Il doit forcément savoir que Martin lui est venu en aide, que son fils de cœur était là pour lui quand je n’ai pas su rester à ses côtés. « Il faut que je le voie… » |
| | | | (#)Lun 19 Juil 2021 - 15:54 | |
| Le pire dans cette situation ce n'est pas tant le fait que James soit de l'autre côté de ces portes, mais c'est bel et bien l'attente et le fait qu'on nous laisse tellement longtemps dans l'angoisse du silence. Personne ne sait rien, personne ne dit rien et lorsqu'on essaie de se renseigner on nous indique de nous calmer et d'attendre, qu'un médecin viendra rapidement. Mais je sais que nous n'avons pas la même définition de 'rapidement'. Je le sais parce que j'ai déjà été dans le cas de Loan mais aussi dans le cas de James, dans tous les cas l'attente est longue et insupportable. Alors, lorsque mon meilleur ami arrive, j'essaie au maximum de rester calmer pour pas qu'il ne panique plus que de raison.
De façon tout à fait sincère, j'indique que l'état de son père est stable avant d'entrer un peu plus dans les détails en lui expliquant ce qui s'est passé, comment je l'ai retrouvé et le premier diagnostique mit en évidence par un des urgentistes. C'est à l'évocation d'un AVC que le teint de Loan devient livide, ses yeux s'écarquillent d'avantages, sa bouche forme un O silencieux et pendant une fraction de seconde son regard perd tout son éclat avant qu'il ne retrouve l'usage de la parole. Si James va mourir ? «Non » et je suis très claire dans mes propos tant j'en suis persuadé «Je te l'ai dit, son pronostic vital n'est pas engagé » répétais-je calmement « Je ne sais pas quelles seront les conséquences sur son cerveau et son corps, mais il ne va pas mourir» Même si dans quelques cas ce serait vraiment le mieux qui puisse lui arriver ajoutais-je seulement pour moi-même.
Les deux prochaines questions de Loan ont l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. Est-il au courant ? James savait-il que j'étais là ? «J'espère que oui » soufflais-je en baissant un instant les yeux «J'ai vraiment fait tout ce qui était en mon pouvoir » reprenais-je en relevant un regard presque suppliant sur Loan, espérant qu'il me comprenne et qu'il ne doute pas de ma sincérité «ça fait 30 minutes, depuis que je l'ai trouvé, pendant le trajets et en t'attendant que je prie que je ne sois pas arrivé trop tard et que j'espère que son malaise venait tout juste de se faire »
Sous le regard perçant de mon meilleur ami, je fini par fermer les yeux et me passe une main sur le visage, espérant que par cette caresse je puisse chasser la panique qui s'immisce de plus en plus dans tous les recoins de mon corps. Je ne reprends conscience de mon entourage seulement lorsque Loan dit qu'il doit le voir. «Tu ne peux pas y aller » dis-je en l'attrapant par le bras. Un geste qui est bien loin de la douceur dont il a fait preuve il y a quelques instants à mon égard. Un geste rapide, une poigne de fer qui se referme avec une certaine violence sur son bras, au dessus de son coude. Sans doute que je le pince plus fort que je ne le souhaiterais mais je le retiens de faire quoique ce soit. « Le médecin va venir.» assurais-je «Je sais pas quand, mais il va venir. Il va passer ces portes et il va nous annoncer une bonne nouvelle. Il...je ... » ma voix se brise alors que ma poigne se desserre et que je lâche mon meilleur ami. «ça va aller » que je répète doucement comme un léthargie, comme si ainsi je pouvais convaincre mon esprit pour qu'il me laisse tranquille et qu'il cesse de penser au pire. @Loan Severide |
| | | | (#)Mer 21 Juil 2021 - 22:26 | |
| Même si le monde semble tourner au ralenti, même si nos cœurs battent à l’unisson de manière bien trop fébrile, Martin ne cesse de vouloir me rassurer. À chaque instant, dans un contrôle qui me dépasse, il annonce que le pronostic vital de mon père n’est pas engagé, que les choses vont s’améliorer. Pour une fois, c’est lui qui insuffle la positivité dans notre duo quand je suis bien incapable de raisonner de manière censée. Il ne va pas mourir. Petit à petit, l’information semble vouloir s’intégrer à force de la répéter comme un mantra indispensable à ma survie. Je ne suis pas idiot pour autant, qui dit AVC, dit que son cerveau n’a pas été oxygéné sur une période donnée. Il y aura des séquelles, Martin le sous-entends déjà. « Ça va aller. Il est fort mon père. » Il est la personne la plus forte que je connaisse, un véritable pilier inébranlable. Ce n’est pas cela qui va me l’enlever, je le refuse.
Pour ne pas sombrer, je questionne Martin sur tout ce qui a bien pu se passer, oubliant un court instant que mon meilleur ami était celui qui avait dû intervenir. Il a trouvé mon père au sol dans sa chambre, il a été le premier témoin et probablement son sauveur et voilà que je le couvre de questions qui ne font pas tant sens. Ma main vient chercher la sienne pour la serrer avec force. « Je sais que tu as fait tout ce que tu pouvais. » Je n’en douterais jamais. Ils ont une belle relation tous les deux, celle un peu bancale d’un père de substitution pour le meilleur ami de son fils. Je sais que Martin a fait tout ce qu’il savait être juste, je n’en doute pas une seule seconde. Je tente de lui offrir un sourire, mais le cœur n’y est pas tant, je suis obsédé à l’idée d’avoir des nouvelles de mon paternel.
Mais Martin me retient d’une force qui me fait grimacer. Il me clou sur place, m’empêche d’avancer d’un pas de plus. Il me protège à sa manière le brun et l’angoisse continue de monter à l’idée qu’il soit en train de me servir des paroles réchauffées alors que l’issue semble condamner. Il évoque le médecin, me demande d’attendre et voilà que je commence à tourner en rond. Les minutes s’égrènent dans une lenteur folle. Chaque seconde me paraît devenir une éternité jusqu’à ce que mon nom résonne dans le couloir vide. « Monsieur Severide ? » Je hoche la tête bien incapable de prononcer le moindre mot alors que le médecin s’avance vers nous. « Nous avons pu localiser le caillot qui obstruait le vaisseau. Votre père est sorti d’affaire. » Le soulagement est intense, mais son visage m’indique qu’en rien, il n’a fini de me prévenir. « Maintenant, nous devons attendre son réveil pour connaître les éventuelles séquelles. » Je hoche la tête sans trop savoir à quoi m’en tenir. « Je… Je peux le voir ? » - « Juste quelques minutes. » Il m’indique une porte au fond du couloir et sans même demander l’avis du médecin, sans même réellement le remercier, j’attrape la main de Martin et l’entraîne avec moi.
Mon père est pâle allongé dans son lit d’hôpital. Il a l’air paisible, comme si rien ne c’était passé. « Hey papa… » Je m’ose à peine m’approcher, prends le temps de souffler pour tenter de faire reculer les larmes alors que ma main vient chercher la sienne. « Il faut que tu te réveilles. » Ne me laisse pas seul, ne m’abandonne pas. Je n’en aurais pas le courage. Une boule se forme au fond de ma gorge alors que j’ai tant de mal à le voir allongé là. Alors mon regard cherche celui de Martin dans une vaine tentative d’appel à l’aide quand j’ai l’impression que c’est mon monde qui s’écroule. « Tu restes avec moi ? » Ce soir, jusqu’à ce que Clément arrive, et même après. J’ai besoin qu’il soit là avec moi. J’ai besoin qu’il soit le plus fort des deux pour une fois, parce que je ne sais plus faire semblant, parce que je fonds en larmes sans vraiment savoir comment me reprendre. Et c’est trop de voir mon père comme ça sans savoir s’il va se réveiller, sans savoir s’il sera le même après tout ça. « Je suis désolé. » Et je cherche à m’enfuir de cette chambre aseptisée, mes pieds me guident à peine vers la porte alors que ma respiration se fait lourde et ma vision se floute. Je voudrais fuir mais la panique me clou sur place. |
| | | | (#)Jeu 22 Juil 2021 - 12:09 | |
| C'est un poids que je ne pensais pas porter qui délivre mes épaules et mon corps tout entier lorsque Loan assure être au courant que j'ai tout fais pour sauver son père. Dans un soupire, je baisse le regard et ferme un instant les yeux. Je marmonne un petit « Merci» avant que les portes ne s'ouvrent sur un médecin. Je relève le visage, le regard emplie d'espoir et finalement arrive la nouvelle vague de soulagement : l'homme se dirige vers nous. Je me tiens un peu en retrait mais écoute attentivement le professionnel de santé nous parler de leur réussite et du fait que James soit sorti d'affaire mais qu'ils devront attendre son réveil pour connaître l'étendu des dégâts. Loan demande à aller auprès de son père et j'étais sur le point de me retirer pour le laisser seul mais mon meilleur ami en décide autrement. Attrapant mon poignet, il me tire derrière lui et ensemble nous nous retrouvons dans la chambre de James.
Restant proche de la porte, je laisse Loan s'approcher de l'homme et les observe simple. Mon père substitution est allongé, là, aussi blanc que les draps qui recouvrent son corps, ses bras accrochés à un nombre incalculable de perfusions et une sonde à oxygène dans le nez. Il a l'air paisible malgré tout, ses traits sont doux comme s'il était endormit et plongé dans un sommeil réparateur. Il ne semble pas être en proie à des douleurs insurmontables ce qui est une très bonne chose.
Lorsque je détache mon regard de l'homme, c'est pour le poser sur mon meilleur ami et mon cœur se serre instantanément en voyant les larmes couler sur ses joues. Sans plus attendre, je m'avance vers lui et n'hésite pas une seconde de plus pour le prendre dans mes bras alors qu'il me supplie de rester avec lui. Le serrant contre moi avec force, je ferme un instant les yeux et hoche doucement la tête « Je n'ai nulle part où aller » dis-je en lui caressant la nuque «Je reste avec toi, pour toujours » je renforce un peu mon étreinte puis la relâche légèrement «Il est entre de bonne mains ici et avec toi comme fils il aura pas le choix que de se réveiller » je tente un peu d'humour par rapport au côté tête de mule de mon frère de cœur «Mais je le connais, il est sûrement déjà entrain de trouver un moyen pour ouvrir les yeux » je relâche un peu plus Loan et me recule d'un demi pas juste pour pouvoir plonger à nouveau mon regard dans le sien « Ne doute jamais de sa force, ni de la tienne ni de mon soutient, ok ?» et enfin je parviens à lui adresser un sourire dans lequel j'insuffle toute l'assurance que je puise en moi «Tu veux que je prévienne Clément... ? » proposais-je alors, ne sachant pas si Loan à penser à le faire ou non. |
| | | | (#)Ven 23 Juil 2021 - 16:32 | |
| C’est un véritable combat que de voir mon père allongé dans ce lit. Tout vacille entre l’espoir de le voir se réveiller, la gratitude de toujours le savoir en vie et cette peur abyssale de ne plus jamais retrouver celui qu’il était. Le médecin a dit d’être patient, le médecin n’a rien annoncer de probant. Il faut prendre le temps, il faut qu’il se repose et dans la main qui vient serrer la sienne, je tente d’y transmettre toute l’énergie nécessaire. Malgré tout, mon cœur se serre et les larmes montent sans que je ne puisse en reprendre le contrôle. Il est la seule famille que je possède, la personne la plus importante dans mon petit monde et je ne saurais expliquer le vent de panique qui se lève. Tout me paraît surréaliste comme si j’allais me réveiller d’un mauvais rêve. C’est de sentir le regard de Martin dans mon dos qui me rappelle que tout est bien réel, que mon père va mal et que tout pourrais s’écrouler sans préavis. Heureusement mon meilleur ami, c’est lire entre les lignes. Heureusement, il est là pour m’attraper avant que je ne m’effondre, nouant ses bras autour de ma silhouette qui ne cesse de trembler. À chaque seconde, ses mots se veulent de plus en plus rassurants, de plus en plus ancrés dans une volonté de positivité. Il jure rester à mes côtés et je le crois. Il arrive même à m’arracher un léger sourire quand il évoque le côté têtu de la famille Severide. « Merci Martin. » Je reste coller à lui, bien incapable de me détacher de sa présence rassurante. « Je lui ai laissé un message. » que je réponds lentement lorsqu’il évoque mon copain. J’aimerais que Clément me réponde, mais il doit être occupé au théâtre.
Il faudra que très peu de temps pour qu’une infirmière vienne nous demander à partir. L’idée de laisser mon père à nouveau seul me soulève l’estomac, mais une fois encore Martin sait trouver les bons mots pour me rassurer. Et c’est après avoir murmuré quelques paroles rassurantes à l’oreille de mon papa que je suis mon meilleur ami vers l’extérieur pour qu’il me ramène chez moi. |
| | | | | | | | I can be strong for both of us || Loan #10 |
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