sin circus (Erin)

sin circus

Vices on a platter, the counterfeit glamour. A place you can laugh the pain away. Animals in cages, clowns cover the stages, and it starts to look like a cabaret. Broken souls, no control, in a show

Après vingt-cinq ans à vivre à Brisbane, Sergio était devenu familier avec un certain nombre de quartiers et quasiment tous les bars intéressants quand il s’agissait de travailler. Il était l’homme avec les oreilles et les yeux partout. Pour ce qui concernait ses talents, bien entendu, mais aussi quand il s’agissait de recruter. Le Canvas était devenu un lieu de choix pour cela. Bar huppé, activité permanente, beaucoup de nouvelles têtes, scène du karaoké quasiment tout le temps prise d’assaut par des personnes qui étaient des pures inconnues. C’était généralement au petit bonheur la chance pour les courageux qui s’avanceraient ; il y avait les vieux qui pensaient revivre une deuxième jeunesse en faisant des choses pareilles, les déchets alcoolisés qui auraient mieux fait de garder un peu d’inhibition, les carrières musicales ratées. Et parfois, rarement, il y avait des voix et des personnages bien plus intéressants. Sergio avait pris ses habitudes dans le bar, toujours installé à cette table contre le mur, partiellement caché par un pilier en bois. Toujours le même whisky hors de prix qu’il se faisait servir. A force, il n’avait plus besoin de demander. Sa réputation était faite. Quand il était ici, ce n’était pas par envie de se détendre pour la soirée. Il n’aurait pas été seul, sinon. Ou alors, ne le serais pas resté très longtemps.

Ce soir-là, le spectacle était décevant. Depuis près d’une heure, la scène n’accueillait aucune âme digne d’intérêt. Il avait soupiré, grimacé, penché la tête avant de la secouer de dépit. Un coup d’œil sur sa montre lui avait appris que selon son expertise, l’heure fatale arrivait. Passé 23h, il ne fallait plus s’attendre à entendre quoique ce soit de potable, encore moins de sobre. Et à vrai dire, l’agent était prêt à se lever pour partir, son verre étant à une gorgée d’être vide. Puis, elle est apparue, le scotchant à son siège. Ce n’était pas la première fois que Sergio entendait ou voyait Erin. Elle était déjà là, le jour où il avait approché Eleonor. Ils avaient eu quelques occasions de se recroiser et ce qui l’avait marqué était son caractère et ce regard noir qu’elle lui avait lancé. Il avait laissé couler mais plus les choses évoluaient avec Elie, plus il considérait l’idée d’assurer ses arrières. Il tenait la chanteuse entre ses doigts, la tenait prisonnière d’un contrat et de promesses en échange d’efforts de sa part. Elle avait une carrière aujourd’hui grâce à lui, mais il serait facile de tout bousiller. Il suffirait d’une grande gueule trop sauvage.

La performance fut sans surprises, mais dans le bon sens du terme. Erin avait du potentiel. Une jolie voix, facilement malléable et vendable. Une tête de poupée blonde sans défauts. Un bon contact avec le public. Il termina son verre et finit par se lever, se fondant dans la foule sans la lâcher des yeux. Elle fut facile à retrouver, accoudée au bar à attendre sa boisson. « C’est pour moi. » glissa-t-il en déposant sa carte bancaire sur le comptoir, faisant signe par la même occasion au barman de lui resservir la même chose. « Je me disais justement que je n’avais pas vu de bonnes performances sur cette scène depuis Elie. Si je ne savais pas que vous aviez un lien de parenté, ce serait facile à deviner. » Il lui sourit, pivote légèrement le torse en sa direction pour bien faire comprendre qu’il avait l’intention de discuter un peu. Il avait des choses à mettre sur la table.

@Erin Sanders

GASMASK

Invité Invité

Sin circus

Feat @Sergio Gutiérrez

Lundi 21 juin 2021 -> La musique me berce depuis mon plus jeune âge. Mes premiers mots, je les ai fredonnées plutôt que de les baragouiner comme un enfant de mon âge. Je n’ai pas la faculté de me souvenir de ces doux souvenirs. Ma mère a eu la super idée de filmer tout ça. Parfois je m’autorise un saut dans le temps en regardant ses vieux films avec quelques pop corn (Sucré évidemment ). Ça me rend nostalgique tout ça. Si mon père ne m’avait pas découragé à poursuivre mes rêves, peut-être qu’aujourd’hui je serais sous les feux des projecteurs. J’aurai rempli le Docklands Stadium de fans inconditionnels. Au lieu de ça je tiens les rênes d’une clinique vétérinaire à Logan dont je suis la propriétaire. Mon père voulait me voir dans un métier d’avenir. Le voilà servi. Je lui ai prouvé que sa fille n’était pas une bonne à rien. Est-ce que j’ai eu le droit à un : Bravo ma fille, je suis fière de toi. Que dalle ... Même pas le moindre regard. Il m’ignore totalement. Je le déteste. Ça me tue d’avoir hérité d’un père aussi ignoble. Je ne l’ai pas attendu pour mener ma vie. J’ai la chance d’avoir un entourage riche et bienveillant. Je vie mon rêve à travers ma petite protégée qui n’est autre qu’Eléonor. J’ai bien sentie que chanter ça lui plaisait. On a commencé à monter le son de l’autoradio et à chanter en duo sans prétention. Puis j’ai commencé à lui suggérer de travailler sa voix. De fil en aiguille Ellie c’est perfectionner. Discrètement je l’ai inscrite à quelques concours de chants. Elle a évidemment raflé la première place du podium quasiment à chaque fois. Les médias ont fait le reste. Ellie a pris son envol. J’ai pris soin de rester dans l’ombre pour qu’on s’intéresse uniquement à elle. Je n’avais pas ma place dans ce milieu… Seul le bonheur d’Ellie compte à mes yeux. Je regrette juste qu’elle soit tombée sur ce manager. Je n’aime pas la façon dont il la contrôle. Ses fringues trop sexy … Ses chansons qu’on lui impose plutôt que la laisser écrire ses propres textes. Ce mec n’a rien compris.

Je regarde ma montre. Toujours pas de Mayers. Bordel qu’est-ce qu’il fait ????!!! Aujourd’hui c’est la fête de la musique, il peut pas me laisser en plan. Agacé, je tente de l’appeler. Messagerie. Rahhhhh !!! Je grogne. On se demande pourquoi il a un portable. Pourtant il sait quand c’est moi qui appelle. J’ai pris soin de changer la sonnerie pour une musique du film de Choupette. J’en conclus qu’il me snobe. Super merci … Je reçois un texto dans la seconde « Sorry je suis en rendez-vous. Je te rejoins au Canvas plus tard » Bon bah je ne vais pas l’attendre plus longtemps ça rimerait à rien. Direction le centre ville au volant de ma Volkswagen. Je vais commencer sans lui. Leah est déjà sur place avec un groupe de copains. Je ne suis donc pas totalement abandonnée. Les badauds sont déjà nombreux. Il y a à boire et à manger ce soir. « Sanders !!! » Mes yeux balayent la salle à la recherche de cette voix. C’est James, un ancien collège de la clinique à Redcliffe qui m’interpelle. Il est assis avec les autres autour d’une table. « Hello les petits loups, vous allez bien ? » « Il est où Mayers ? » Alors que je suis occupée à faire la bise à Leah, je m’arrête pour rouler des yeux en poussant un soupire exaspéré. « En retard pour changer » Ça fait rire tout le monde sauf moi. On est censé monter sur scène ensemble et je crains devoir le faire seule. On me commande ma boisson favorite. Ça me rend mon sourire.

On papote, on refait le monde. Mes oreilles ont envie de pleurer lorsque un gars ose saccager du Marvin Gaye. C’est cruel … Je vois l’heure qui passe et toujours pas d’Adriel dans le secteur. Ma jambe s’agite nerveusement sous la table. Ce que je craignais arrive. Le speaker me fait signe de la main pour m’avertir que je suis dans les prochaine à passer. Je bois mon verre d’une traite et rejoins les coulisses. Il me faut un guitariste. Y a ce gars que je croise dans le couloir. Il joue quelques notes et ce n’est pas si mal. Ça ne vaut pas mon acolyte mais il faut que je me fasse une raison. Je lui propose de m’accompagner, il accepte sans rechigner. Parfait. Je me faufile entre les rideaux pour me retrouver éblouie par le faisceau de lumière de la scène. Avec ma main je protège mes yeux. A croire que j’étais attendue, j’ai le droit à un mélange de sifflements et de cris enthousiastes. La plupart viennent de mon groupe d’amis, mais pas que. A force de venir ici lors des soirées scènes ouverte, j’ai réussi à me faire quelques fans malgré moi. Modeste, je souris à mon public en leur faisant un petit signe de la main. Le guitariste s’installe et j’en fais de même face au micro que j’ajuste à ma taille - On n’est pas grand dans la famille - Je fais signe à mon partenaire. Avec la partition que je lui ai donné il devrait s’en sortir. Je regarde une dernière fois la salle avant de me lancer. Adriel est toujours aux abonnés absents. Je te déteste…. Putain t’es où Mayers. Je suis plus à l’aise quand il est est là … C’est lui qui m’a redonné goût à chanter après que mon père ait brisé toute confiance en moi. Je pousse un soupir. Le son de la guitare me guide vers le premier couplet. Ma main enveloppe le micro, les yeux mi-clos je me concentre sur ma chanson avec un brin d’amertume.

Born in a hurry, always late
Haven't been early since ’88
Texas is hot, I can be cold
Grandma cried when I pierced my nose
Good in a glass, good on green
Good when you're putting your hands all over me

I'm alright with a slow burn
Taking my time, let the world turn
I'm gonna do it my way, it'll be alright
If we burn it down and it takes all night
It's a slow burn, yeah

(…)

J’ai le droit un tonnerre d’applaudissement. Ce qui me rend mon sourire. « Merci » Que je souffle dans le micro timidement. Je ne suis pas le genre à me pavaner. Si je chante c’est pour mon plaisir à moi. Tant mieux si les gens apprécient ce que je fais. Mais je ne le fais pas dans ce but-là. Mes chansons, ce sont mes sentiments, mes confidences, ma vie, moi … tout simplement. Ça ne me viendrait pas à l’idée de chanter une chanson qui ne me reflète pas. Je m’approche de mon guitariste éphémère pour lui en taper cinq avec un sourire complice. « Merci de m’avoir accompagné » « De rien, c’est quand tu veux pour une autre. J’ai kiffer » Il est mignon mais je l’ai déjà mon partenaire de scène. Quand il daigne pointer le bout de son nez … Je grogne intérieurement. Mon tour passé, je descend les quelques marches de l’estrade pour rejoindre le comptoir du bar et me commander mon absinthe. « C’est pour moi. » Je me saisis du verre que le barman vient de me préparer, puis je cherche du regard le propriétaire de cette voix rauque. Un admirateur ? Mais lorsque mes deux émeraudes se posent sur l’homme en question je déchante un peu. Gutiérrez en personne. Qui n’est autre que le manager d’Ellie. Il pense pouvoir m’acheter avec un verre ? Hmmm… essaye encore. Autant il a réussi à amadouer Eléonor autant moi … « Merci » Je m’adresse à lui avec un petit rictus au coin des lèvres. Je suis curieuse de voir le requin à l’œuvre. « Je me disais justement que je n’avais pas vu de bonnes performances sur cette scène depuis Elie. Si je ne savais pas que vous aviez un lien de parenté, ce serait facile à deviner. » En même temps on se ressemble beaucoup Ellie et moi. Physiquement du moins. Elle est un peu plus fofolle que moi. - Oui c’est possible -. « Chaque Sanders est unique et se mérite. Mais oui c’est assez facile de faire le lien. Qu’est-ce qui vous amène ici ? Vous avez besoin d’une nouvelle vache à lait ? » Ouais je sais c’est piquant, mais je ne compte pas passer par quatre-chemins avec lui. On parle de ma cousine là. Je jette brièvement un regard vers mon groupe de copain. Toujours pas de Mayers. Pas de messages non plus sur mon portable. Tsss… j’adore. Je m’installe donc sur un tabouret en croisant les jambes. Je porte mon verre à mes lèvres sans le lâcher des yeux. « Ellie m’a parlé de son futur album, apparemment elle n’a le droit qu'à trois chansons écrites de sa main. Je trouve ça regrettable … » Autant dire les choses comme elles sont. Lui il voit seulement son intérêt financier alors que pour moi c’est bien plus profond que ça. Je refuse de voir Ellie enfermer dans une cage.

Extrait RP Ellie:

Désolé pour le pavé sin circus (Erin) 4251317097

sin circus

Vices on a platter, the counterfeit glamour. A place you can laugh the pain away. Animals in cages, clowns cover the stages, and it starts to look like a cabaret. Broken souls, no control, in a show

S’il y avait bien une chose que Sergio avait appris depuis qu’il était dans le milieu artistique, c’était bien que chaque relation devait être scrupuleusement surveillée. Avec les articles, avec les professionnels, avec leur entourage également. Car en tant qu’homme, il ne voyait rien d’autre en Erin qu’une jeune femme arrogante, beaucoup trop sûre d’elle, qui ne perdrait certainement rien à recevoir une bonne dose de réalité en plein visage. Mais si le rôle de l’agent prenait le dessus, alors les problématiques changeaient. Il n’en avait soudainement que faire de ce regard hautain, de ce rictus détestable. Il ne voyait que ce qu’il pourrait faire d’elle, ou ce qu’elle pourrait faire de lui. Le bon comme le mauvais, l’arrangeant pour les affaires comme le regrettable. Sergio n’était pas venu pour elle ce soir et il ne lui courrait pas après. Cependant, cela valait le coup de creuser un peu, de déterminer où étaient les faiblesses. Dans le pire des cas, il comptait bien aplanir cette relation houleuse, faire retomber un peu la garde. Qu’elle n’aille pas étouffer Eleonor ou la remplir d’idées absurdes sur ce qu’elle pourrait ou devrait faire. Il était disposé à rendre la discussion agréable, à ne pas s’approcher d’elle tel un requin à l’affut du sang. Pourtant, l’attaque est directe, cernée. Si bien que l’homme hausse un sourcil, légèrement décontenancé.

Elle avait l’idée. Il manquait la forme. « On fera en sorte que ces mots ne soient jamais répétés à Elie, hum ? » La monter contre sa propre famille ou ce genre d’idées ne seraient que contre-productif pour Sergio. Qui plus est, c’était enfoncer une porte ouverte. Elie était en effet sa vache à lait du moment, celle qu’il pressait plus que les autres, bien conscient de son potentiel en termes de gains. Dix pourcents de centaine de milliers de dollars relevaient rapidement d’un sacré pactole, après tout. En tout cas, Erin ne semblait pas décidé à lâcher le bout de gras, visiblement prête à chercher la confrontation. Le sujet de l’album, le fameux… Celui qui n’était encore pas prêt de sortir vu toutes les modifications qu’il restait à faire. Sergio n’en était pas encore satisfait. Il n’était certes pas un fin connaisseur en terme de prouesses musicales. En revanche, il savait ce qui se vendait, ce qui avait le potentiel pour arriver au sommet des top charts internationaux. Quand bien même l’album aurait été parfait, il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il fasse parler d’Elie plus d’un an. Dans le meilleur des cas. « Je sais que cela peut paraître dur. Et je ne réfute pas la qualité des écrits d’Elie, simplement… Elle est au top de sa carrière. Elle est au point critique où elle doit offrir ce que le public veut entendre, et pas l’inverse. C’est commun pour les artistes d’avoir des paroliers. Surtout pour les plus connus. Et est-ce que tu sais qui exactement a écrit tout ce que tu écoutes au quotidien ? » La question est rhétorique, n’attend pas de réponse. « Non. Parce que le public ne voit que le nom de la voix. C’est l’industrie qui veut cela. » Et trois titres, franchement ? C’était plus que généreux. « Mais je ne pensais pas que cette limite lui posait problème. On en parlera pour trouver une solution, que son travail ne soit pas perdu. » Elle pourrait bien les poster sur des réseaux sociaux s’ils n’étaient pas trop parlants. Tant que cela n’apparaissait pas dans les disques ou sur scène. « Tu sais, ce n’est pas la peine de me regarder comme si j’étais le diable en personne. » Il plaisante ouvertement, tente l’option de la sympathie. Qui sait comment cela se terminerait.

@Erin Sanders

GASMASK

Invité Invité

Sin circus

Feat @Sergio Gutiérrez

Lundi 21 juin 2021 -> En venant ici ce soir je ne m’attendais vraiment pas à tomber sur le manager d’Ellie. Ça devait être une soirée ordinaire avec mon meilleur ami et les autres. Sauf que Adriel a choisit sa soirée pour me planter là. J’avoue être un peu déçue de ne pas avoir pu partager notre chanson mensuelle sur scène. C’est notre seul moment de « gloire » qu’on partage à deux. Autrement on se contente de chanter à huit clos. Juste pour nous. On a ce rituel depuis notre premier date. C’est vraiment quelque chose de symbolique. D’où ma déception. Ça ne lui ressemble pas. J'espère qu’il aura une bonne excuse. De toute manière je suis incapable de lui faire la gueule plus de cinq minutes. C’est contre nature. Sergio m’offre mon verre avec galanterie. Mais je ne vois qu’en lui qu’un requin qui cherche de quoi se remplir les poches. Rien d’autre. Je m’adresse à lui avec un peu de piquant. Je n’aime pas trop l’image qu’il dégage. Peut-être que je me trompe sur sa personne. Mais d’après tout ce que ma cousine me raconte sur son compte, c’est dur d’avoir une bonne opinion sur lui. C’est donc sans pincette que je sous-entends qu’il cherche une autre vache à lait. Car oui … on va se leurrer, Ellie est considéré ni plus ni moins comme une poule aux œufs d’or. Il me regarde décontenancé. Le regard arqué. Je l’imite en abordant la même expression. En me demandant qu’est-ce qui peut bien répondre à cela. « On fera en sorte que ces mots ne soient jamais répétés à Elie, hum ? » Naturellement qu’il ne le veut pas. Mais ma cousine n’est pas si idiote que cela. Sous ses airs de petite fille adorable se cache une personne intelligente et vif d’esprit. « C’est pas utile. Elle le sait déjà. » Il croyait quoi ? Sous prétexte qu’on soit blonde, nous sommes stupides et écervelées ?

Je lui parle alors de l’album qui est prévu. Je regrette qu’Eléonor ne puisse pas avoir plus de trois chansons qui lui sont propres. Elle a du talent pour ce qui est de composer ses propres textes. Je le sais car elle m’a déjà montré ce qu’elle a fait. Il a tort car elle ferait un tabac. Au lieu de ça il préfère lui faire chanter des chansons génériques purement commerciales. Et tout ça dans des clips beaucoup trop sexy. « Je sais que cela peut paraître dur. Et je ne réfute pas la qualité des écrits d’Elie, simplement… Elle est au top de sa carrière. Elle est au point critique où elle doit offrir ce que le public veut entendre, et pas l’inverse. C’est commun pour les artistes d’avoir des paroliers. Surtout pour les plus connus. Et est-ce que tu sais qui exactement a écrit tout ce que tu écoutes au quotidien ? » J’hausse les épaules en ne sachant pas quoi répondre. Il n’a pas tort sur toute la ligne. C’est sa manière de contrôler Ellie qui me plaît moins. « Le nom.. Parce que le public ne voit que le nom de la voix. C’est l’industrie qui veut cela. » J’arque un sourcil en soutenant mon regard sur lui. « Seulement le nom ? Alors quoi vouloir l’afficher dans des tenues beaucoup trop sexy pour une fille de son âge ? Elle n’a pas besoin de ça pour être jolie. J’aimerais juste que vous traitiez avec plus de respect. » Ce n’est pas si compliqué. Si ? J’ai toujours eu tendance à surprotéger ma cousine. En même temps c’est moi qui l’a balancer dans ce milieu. Je me sens un peu concernée pour son avenir. « Mais je ne pensais pas que cette limite lui posait problème. On en parlera pour trouver une solution, que son travail ne soit pas perdu. » Alors là je suis un peu sur le cul. Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il me réponde ça. Il n’est peut-être pas si mauvais tout compte fait. Mon jugement change quelque peu à son égard. L’expression de mon visage se radoucit. « Peut-être qu’elle n’a pas osé vous en parler. Vous devriez prendre le temps de discuter ensemble. En tout cas c’est bien de la laisser souffler un peu. Ça va lui faire le plus grand bien. Ses chansons n’en sortirons que meilleures. » Je fais référence à son congé sabbatique. On va pouvoir fêter son anniversaire dignement. Bon là ... c’est peut-être moi qui ne sera pas raisonnable. Mais je m’excuserai pas pour ça. Les anniversaires chez les Sanders c’est sacrés. « Tu sais, ce n’est pas la peine de me regarder comme si j’étais le diable en personne. » Je bois une gorgée de mon verre. Sergio parvient à me faire décrocher un sourire. Chose improbable au début de notre conversation. Comme quoi tout est possible. « Désolée, Disons que la soirée n’a pas super bien commencé. Et j’avoue que l’image que j’ai de vous n’est pas très glorieuse » Je remue le contenue de mon verre tout en le fixant avec mes deux émeraudes. « Qui me dit que vous n’êtes pas le diable en personne monsieur Gutiérrez ? » Mon regard se fait plus taquin. J’essaye de trouver des réponses grâce à l'expression de son visage. « Vous avez un talent ? Des hobbies ? » J’essaye d’en apprendre plus sur lui afin de mieux le cerner. Tout ce que je sais c’est que la fructification de son argent reste essentielle. C’est un homme d’affaires pour faire simple. Peut-être que je me trompe sur toute la ligne. J’aimerais que ça soit le cas.

sin circus

Vices on a platter, the counterfeit glamour. A place you can laugh the pain away. Animals in cages, clowns cover the stages, and it starts to look like a cabaret. Broken souls, no control, in a show

Sergio marche sur des œufs et il le sait pertinemment. Mais son métier n’a jamais impliqué de se faire apprécier. Une fois que le contrat était signé, il faisait sa part du travail, c’était à dire faire prospérer une carrière. Il ne s’embêtait guère avec les états d’âme, avec les caprices, avec les contrariétés. Il l’avait appris lui aussi au fil du temps ; la carrière artistique faisait rêver. La célébrité, la gloire, la passion, le partage. Toutes ces choses incroyables à vivre au quotidien. Mais cela nécessitait des heures interminables de travail à côté de cela, des sacrifices, des choix, des corvées. Bien évidemment que Elie savait qu’elle était une poule aux œufs d’or pour lui, il ne mettrait pas autant d’énergie à faire décoller sa carrière autrement. Et pour en arriver là où elle était aujourd’hui, il avait fallu changer, se transformer en ce qui était attendu d’elle. Il ne pouvait qu’imaginer le portrait qu’elle avait dépeint de lui auprès de ses proches, et c’était bien pour cette raison que sa stratégie auprès d’Erin était en train de changer. Elle était trop inquisitrice, trop sur la défensive. S’il voulait espérer tirer quoique ce soit d’elle, alors il faudrait d’abord renverser la balance et se faire apprécier. C’est là tout le rôle des sourcils froncés, du visage fermé et inquiet, des arguments le dédouanant complètement de toute responsabilité dans ce qu’il faisait vivre à la chanteuse.

En réalité, ce serait probablement plus simple que ce qu’il avait imaginé. La blonde avançait des attaques faciles à contrer, et le tout sans mauvaise foi apparente. Ils avaient dû travailler l’image d’Eleonor et pour se faire, l’agent se retrouvait fréquemment sur le dos de sa protégée dès que quelque chose n’allait pas. Pour autant, ce n’était rien de scandaleux, rien qui ne lui donnerait une mauvaise presse. Bien au contraire. « Elie a 24 ans. Ses tenues sont appropriées à son âge… et à ce qui plaît en ce moment. Comme vous diriez, elle est juste à la mode. Encore une fois, ce n’est pas moi qui décide des règles. Mais elle mérite du respect, peu importe la façon dont elle est habillée. Ce n’est pas le sujet. » Est-ce qu’il aimerait voir l’une de ses filles habillée et maquillée comme Elie au quotidien ? Probablement pas. Tout comme il n’aimerait pas les savoir dans l’industrie à vouloir faire carrière, trop au courant des pratiques du milieu. Mais Eleonor n’était pas sa fille, elle était sa source de revenus. Cela l’ennuyait de devoir reparler du sujet des morceaux composés, de savoir que la blonde s’en plaignait de son côté. Il tiendrait parole et tenterait d’aborder la discussion à nouveau, mais à quoi bon ? Son point de vue ne changerait pas. Elle serait limitée à trois morceaux et il aurait le dernier mot là-dessus. « Je ne peux pas nier que nos rapports deviennent rapidement explosifs. Mais je suis d’accord avec toi, il faudra qu’on réussisse à discuter. Je ne peux pas exactement ranger sa carrière au placard le temps qu’elle se ressaisisse, et j’ai besoin qu’elle me dise ce qu’elle veut ou ne veut pas faire pour pouvoir organiser les prochains mois. » C’était pour cette raison qu’il ne cesserait probablement jamais d’être sur son dos, encore davantage quand elle décidait de ne pas décrocher le téléphone.

Il pouvait déjà sentir que la garde était quelque peu retombée ; une bonne nouvelle pour l’homme qui ne comptait pas se battre ce soir. Il se permit même un rire en secouant doucement la tête. Il ne put s’empêcher de penser avec ironie que si Elie lui avait vraiment parlé de tout, alors les choses seraient bien différentes. C’était une bonne nouvelle. « Si j’étais le diable en personne, tu n’aurais pas eu le temps de me détester. » Il aurait endormi son monde pour avoir la main mise sur tout ce qui l’intéressait. Mais ici ? Eleonor pouvait bien le détester si ça la chantait. « Je n’aurais pas la prétention de dire que je suis un homme talentueux, mais j’ai des hobbies, oui. L’escalade, la plongée, la vitesse en général. » Il n’était pas de ceux qui appréciaient l’immobilisme. « Et puisque la musique n’est qu’un passe-temps chez toi, qu’est-ce qui t’anime au quotidien ? A part faire le chien de garde pour Elie. » Il pouvait bien se permettre une dose de taquinerie.

@Erin Sanders

GASMASK

Invité Invité

Sin circus

Feat @Sergio Gutiérrez

Lundi 21 juin 2021 -> « Elie a 24 ans. Ses tenues sont appropriées à son âge… Et à ce qui plaît en ce moment. Comme vous diriez, elle est juste à la mode. Encore une fois, ce n’est pas moi qui décide des règles. Mais elle mérite du respect, peu importe la façon dont elle est habillée. Ce n’est pas le sujet. » Il essaye de me convaincre où j’hallucine ? Je bois mon verre en arquant un sourcil. Assez surprise par ses propos. Même lui n’a pas l’air convaincu parce qu’il dit. Appropriée. Ce mot m’écorche. Je me remémore le dernier clip d’Ellie et franchement ça n’avait rien d’approprier. « Eléonor et majeur et vaccinée. Je ne vais pas lui dire ce qu’elle doit faire. Tout ce que je demande c’est qu’on la respecte. Je compte sur vous pour veiller à sa sécurité. Vous êtes père non ? Vous devez comprendre ça. » Je ne vais pas lui demander de remplacer mon oncle non plus. Mais s’il pouvait garder éloigner les fans un peu trop envahissant dans la vie de ma cousine. Je ne voudrais pas qu’elle tombe sur un timbré qui la séquestre. On voit tellement de choses bizarres de nos jours. « Je ne peux pas nier que nos rapports deviennent rapidement explosifs. Mais je suis d’accord avec toi, il faudra qu’on réussisse à discuter. Je ne peux pas exactement ranger sa carrière au placard le temps qu’elle se ressaisisse, et j’ai besoin qu’elle me dise ce qu’elle veut ou ne veut pas faire pour pouvoir organiser les prochains mois. » Finalement je le trouve plus compréhensif que je ne l’aurais cru. Agréablement surprise par ses propos, je hoche la tête en lui offrant un léger sourire. « Elle a un sale caractère hein ? C’est de famille » Est-ce que c’est censé le rassurer ? Pas du tout. Plutôt de le mettre en garde. Sergio allait devoir s’accrocher avec elle. Et avec moi aussi. Les Sanders en général. Car Elias risque de lui tomber dessus un jour où l’autre. Et là ça ne sera pas la même chanson.

Je décide de me montrer moins hostile avec Sergio. Après tout, il n’est pas si désagréable que cela. Mes épaules se relâchent. Je porte mon verre à mes lèvres pour boire une gorgée. « Si j’étais le diable en personne, tu n’aurais pas eu le temps de me détester. » Je ris en posant mes yeux sur lui. Au moins il est franc et direct. « Quand t’as connu mon frère, tout le monde te semble docile et gentil » Elias est si chiant. Même Sergio à l’air d’un agneau à côté. Du coup je lui demande s’il a des passions ou un talent particulier. Parce que c’est bien beau d’exploiter ceux des autres, c’est bien d’avoir ses propres rêves. « Je n’aurais pas la prétention de dire que je suis un homme talentueux, mais j’ai des hobbies, oui. L’escalade, la plongée, la vitesse en général. » « La vitesse ? » Que je lui demande, songeuse. « Genre roulé vite à bord d’un bolide hors de prix ? Ce n’est pas avec ma voiture que je vais dépasser le mur du son … » Pour ce qui est des sensations fortes je me fais volontiers balader dans la Maserati de Mayers. A défaut d’avoir les moyens de me payer une voiture qui en jette. J’aime bien ma vieille carlingue. Même si elle me fait le coup de la panne régulièrement. C’est ce qui fait son charme. J’ai tellement de souvenir avec. C’est avant tout l’héritage de mon grand père. Rien que pour ça, sa valeur est inestimable. « Et puisque la musique n’est qu’un passe-temps chez toi, qu’est-ce qui t’anime au quotidien ? A part faire le chien de garde pour Elie. » Je lui donne un coup de coude amical en écoutant la fin de sa phrase. Il me taquine. Je le vois à ses yeux rieurs. Monsieur est taquin ! « Pleins de choses m’anime ! Même si la musique n’est qu’un passe temps, c’est l’essence de ma vie. L’amour de mes proches. Sans eux ça serait pas aussi beau. D’ailleurs, c’est grâce à mon meilleur ami que j’ai repris goût à chanter. Il devait être là ce soir … Un imprévu apparement … » Je sais pas ce qu’il fout, mais je suis déçue. Je partage tout avec lui. Genre, vraiment tout. Tellement que s’en ai perturbant. « Comment tu reconnais les graines de champion ? Comment t’as su pour Eléonor ? » Intuition ou simplement un coup de chance ? Il a un réel talent pour détecter ça ?? Dur à dire comme ça. Je ne le connais pas assez pour juger. J’ai envie de croire que ce n’est pas qu’une histoire d’argent à ses yeux.

sin circus

Vices on a platter, the counterfeit glamour. A place you can laugh the pain away. Animals in cages, clowns cover the stages, and it starts to look like a cabaret. Broken souls, no control, in a show

La situation était doucement en train de se décanter, ce qui permettait à Sergio de se détendre. Il était habitué à être l’homme de l’ombre dans il s’agissait de gérer les carrières de ses artistes. Il restait en retrait, tirait les ficelles sans qu’on ne le voit, évitait de se heurter de trop près à la vie privée de ses talents. Notamment pour éviter les rencontres avec les proches, par exemple. Ce qui était certain ici, c’était qu’il ne recruterait certainement pas Erin dans les rangs de l’agence. Ce n’était probablement pas plus mal vu la hargne dont elle avait fait preuve. Sergio n’avait pas le temps pour s’occuper des forts tempéraments et de leurs crises de nerfs. « Je t’assure que la sécurité et le bien-être d’Elie sont mes priorités la concernant. Je sais que certaines décisions liées à sa carrière semblent aller complètement à contre-courant de ce qu’elle ferait d’habitude, mais elle ne sera jamais forcée à faire quoique ce soit qu’elle ne veuille pas. Elle est libre de dire non. » Et libre de discuter ses décisions si elle le souhaitait. En règle générale, les protestations n’allaient jamais bien loin. Mais il y avait une part de vrai dans ce que disait Sergio ; Eleonor ne l’intéressait pas si elle tombait en morceaux. Il avait besoin qu’elle soit pleinement impliquée et opérationnelle au quotidien, ce qui semblait créer la plupart des ennuis entre eux. Un sourire plus franc vint néanmoins orner ses lèvres. Pour des jolies petites blondes, elles étaient effectivement bien plus volcaniques qu’elles ne voulaient le laisser croire. « J’ai dû faire face à pire. » Il avait grandi dans les bas-quartiers d’Acapulco, travaillé avec le pire type de clients qu’on pourrait penser, avait même fait face à son propre fils, un couteau entre eux. Il n’avait pas peur des Sanders, mais les amadouer ne pouvait pas faire de mal. Il nota tout de même dans un coin de son esprit qu’il y avait donc le frère de la blondinette pour poser problème -le cousin d’Elie- donc qui était dans le décor et qui pourrait possiblement poser problème. « Un grand frère, je présume ? C’est leur rôle d’être insupportables. Je suis presque certain que c’est un traitement spécial. » Il lui lance un sourire complice. Le fléau d’être une cadette, il ne pouvait qu’imaginer.

Le fait que la discussion s’éloigne d’Eleonor représentait un certain soulagement pour Sergio, qui ne prit aucune pincette pour se dévoiler un petit peu, créant ainsi une image plus authentique de sa personne. Oui, il aimait que les choses aillent vite. Il aimait la sensation de vitesse, de danger imminent s’il perdait le contrôle ne serait-ce que le temps d’une seconde. Il n’était pas l’un de ces obsédés de l’adrénaline, ne se lancerait jamais dans un plan qui avait de trop grandes chances de lui coûter la vie. Mais s’il avait investi dans une voiture hors de prix, ce n’était pas pour rien. « Je suis certain que tu peux faire vrombir le moteur de ta voiture aussi. » Il se moque gentiment. Pas besoin de savoir exactement quelle voiture la jeune femme conduire pour supposer qu’il s’agit d’une voiture de ville, fonctionnelle mais sans capacités hors du commun. Ce n’était pas sur ce sujet qu’ils se trouveraient des points communs, alors ce fut naturel pour Sergio de dévier le sujet pour poser les questions lui, essayer de gratter la surface. Le coude qui lui tapa le bras signifia parfaitement que l’animosité était levée entre eux. Malheureusement, le voile ne dévoilait rien de bien intéressant à ses yeux. L’amour, les amis, la famille. Les sentiments dégoulinants plutôt que les projets de vie. Le meilleur ami et son soutien inconditionnel offrait le parfait cliché du gentil garçon coincé avec ses sentiments inavoués. « Pour ce que cela vaut, tu n’as pas eu besoin de lui pour t’illustrer sur scène ce soir. » Peu importe l’excuse, l’imprévu du meilleur ami. Il n’aurait visiblement rien à se faire pardonner. En tout cas, la balle revenait encore dans le camp de la blondinette qui revint à la charge avec une question délicate. Comment est-ce qu’il savait quel artiste valait le coup. Le mexicain ne répondit pas tout de suite, préféra tremper les lèvres dans son verre en réfléchissant à ce qu’il pouvait bien répondre à ça. Quelque chose d’autre que l’instinct. « Si je dois être parfaitement honnête, ce n’est pas une science exacte. Je me suis déjà trompé, ou je suis déjà tombé sur des artistes peu enclins à faire le moindre effort. Tout fonctionne à l’émotion, j’imagine. Certaines personnes vont apparaître comme spéciales, quand d’autres donneront une impression de déjà vu. Eleonor s’est directement démarquée et je suis content de voir que j’ai eu raison. » Elle avait même dépassé ses espérances, pour ce que cela valait. « Mais ce sont des carrières charnières qui demandent un travail acharné et des sacrifices. Tu as déjà renoncé à quelque chose qui te tenait à cœur ? »

@Erin Sanders

GASMASK

not a saint

Lord knows I've got habits to break. I'm really good at being good at goodbyes. I'm gonna give you fair warning that I'm not a saint, but I could be if I tried • sheepirl.

Invité Invité

Sin circus

Feat @Sergio Gutiérrez

Lundi 21 juin 2021 -> « Je t’assure que la sécurité et le bien-être d’Elie sont mes priorités la concernant. Je sais que certaines décisions liées à sa carrière semblent aller complètement à contre-courant de ce qu’elle ferait d’habitude, mais elle ne sera jamais forcée à faire quoi que ce soit qu’elle ne veuille pas. Elle est libre de dire non. » Ça me fait doucement sourire car je connais très bien ma cousine. Jusqu’à maintenant, personne ne lui a jamais dicter sa vie. Ce n’est pas aujourd'hui que ça va commencer. « Et elle ne se gênera pas pour le faire. » Un petit rire m’échappe. Si y en a bien une qui n’a pas la langue dans sa poche c’est Eleonor. « J’ai dû faire face à pire. » Je le crois sur parole. Les Sanders peuvent se montrer très con parfois. Mais il a dû en voir d’autre. Il y a toujours plus con que soi quelque part sur terre. Quoi que pour Elias je me pose la question. « Un grand frère, je présume ? C’est leur rôle d’être insupportables. Je suis presque certain que c’est un traitement spécial. » « A ce stade je ne sais pas si on peut appeler ça un grand frère. Un bodyguard peut-être. On a clairement l’exclusivité. » Je ne sais pas comment il se comporte avec Dylane. Mais je présume que c’est similairement la même chose. Ça semble l’amuser à voir son sourire et sa mine amusée. « Vous avez des frères et soeurs ? » Que je demande curieuse. Il ne peut pas comprendre si ce n’est pas le cas.

Je m’intéresse davantage à lui et à sa petite personne. Une façon comme une autre de le cerner. Quand il me parle de son addiction de la vitesse et de l’adrénaline je fais naturellement référence aux voitures. Même si de manière générale il y a toute sorte de moyen de mettre du piment dans vie. Mais je l’imagine aisément au volant d’une belle voiture. Sergio a la tête à l’emploi. Une Aston Martin peut-être. Avec l’argent qu’il se fait sur le dos d’Ellie, c’est dans ses cordes. « Je suis certain que tu peux faire vrombir le moteur de ta voiture aussi. » J’éclate de rire aussitôt en imaginant Choupette se taper une pointe. « Ha mais pour vrombir y a pas de soucis. Je suis sûre qu’elle fait plus de bruit que votre voiture » L’équivalent d’une casserole qu’on tape à coup de pelle. Mais elle n’avancera pas plus vite c’est certain. Même avec de la bonne volonté. Avec Choupette tu vis la route. C’est ce que j’aime le plus chez elle. L’odeur du vieux cuir, de la vieille mécanique d’antan. Sans parler des sourires que je distribue pour les plus nostalgiques. « Pour ce que cela vaut, tu n’as pas eu besoin de lui pour t’illustrer sur scène ce soir. » Songeuse, je regarde le fond de mon verre en pensant à Adriel. Certes, j’ai su briller sur scène sans lui ce soir. Mais s’il avait été là je sais que j’aurai illuminé toute la pièce. Notre connexion est si parfaite. Quand je chante avec lui je m’enferme dans une bulle confortable et je laisse aller mes envies. C’est si facile en chantant. « Non, je n’ai pas spécialement besoin de lui pour chanter. Mais je prend plus de plaisir de le faire en sa compagnie. C’est notre truc à tous les deux. Et c’est grâce à lui que j’en suis là aujourd’hui. J’aurai été incapable de chanter sur scène s’il ne m’avait pas redonné confiance en moi. Je lui dois beaucoup » Il m’a tout bonnement relever au plus haut. Alors que mon père m’avait presque piétiné … Mayers est important dans ma vie, je ne peux pas le nier. Et je laisserai personne me faire croire le contraire. Pour ce qui est du flair de Gutiérrrez, je me questionne. Le talent n’est pas inné pour tout le monde. Tu peux avoir une belle voix et n’offrir aucune émotion dans tes chansons. « Si je dois être parfaitement honnête, ce n’est pas une science exacte. Je me suis déjà trompé, ou je suis déjà tombé sur des artistes peu enclins à faire le moindre effort. Tout fonctionne à l’émotion, j’imagine. Certaines personnes vont apparaître comme spéciales, quand d’autres donneront une impression de déjà vu. Eleonor s’est directement démarquée et je suis content de voir que j’ai eu raison. » Je porte mes lèvres à mon verre. Une question me turlupine. J’ose plutôt que de regretter de ne pas lui avoir demandé. « Qu’est-ce que vous avez pensé de ma interprétation ? En toute sincérité ? » Ça me rend curieuse. Je ne sais pas si je serais prête à accepter qu’on me dise que c’était nul. Sergio aurait tout à fait le droit de le penser. Même si plus tôt dans la soirée il m’a avoué le contraire. Juste par courtoisie qui sait. « Mais ce sont des carrières charnières qui demandent un travail acharné et des sacrifices. Tu as déjà renoncé à quelque chose qui te tenait à cœur ? » Sa question me serre le coeur. J’ai l’impression qu’il voit clair dans mon petit jeu. Je me mordille la joue en me passant une main dans les cheveux. Mes yeux fixent le sol, à la recherche d’une issue. Mais je me sens prise au piège entre quatre murs. Comme un lapin qui se fait tirer à bout portant. J’aurai jamais pensé avoir ce genre de conversation avec lui. Cet homme dont je n’éprouvais que du dégoût avant ce soir. Il s’avère qu’il n’est pas mauvais. Enfin je crois. Je relève la tête pour lui répondre sans détour. « La musique… » Je soupire. « J’ai commencé à chanter alors que savait à peine aligner trois mots. Mais ce n’était pas au goût de mon père. Il avait d’autres ambitions qu’une carrière de chanteuse pour sa fille. J’ai toujours adoré chanter. Je m’exprime en chantant. C’est naturel chez moi » Quand j’ai dû annoncer ma grossesse à Nel, c’est en chanson que je l’avais fait. Mais j’ai fait une croix sur tout ça. Je chante oui, mais pour mon bon plaisir seulement. Et ceux qui daignent m’écouter. « Je vis mon rêve à travers Ellie » Que je conclue avec un léger sourire. C’est moi qui l’ai poussé à en faire sa carrière. Je l’ai épaulé jusqu’au bout. Que ça soit pour lui donner des techniques de chant que pour écrire ses premières chansons. D’ailleurs, elle vient tout le temps me voir avec ses textes pour que je lui donne mon propre avis. « Erin tu viens ??!!!! » Les voix familières de mes amis m’interpellent à quelques tables plus loin. Je me retourne en leur faisant un signe de la main. « Oui oui j’arrive ! » Ils vont finir par croire que j’ai encore le béguin pour un homme bien plus âgé que moi. Je glisse de mon tabouret en prenant mon verre à la main. « Ce fût un plaisir de converser avec vous Sergio. Je vais revoir le jugement que j’avais sur vous. » Je lui fais un petit clin d’oeil accompagné d'un sourire. « Continuer de prendre soin de notre petite étoile montante. Bonne soirée à vous » J’ai le droit à un « haaaaaaaaaa quand même » de la part de ces impatiens. Leah me regarde avec ce petit sourire qui en dit long. « Je t’arrête tout de suite » Ils éclatent tous de rire. Pfff, j’ai même pas envie de rentrer sur ce terrain-là avec eux. « Un Uno ? » Histoire de mettre tout le monde d’accord. Samy distribue les cartes. Je me retourne discrètement en cherchant Sergio du regard. Mais il a disparu. Cette conversation m’a un peu chambouler. J’essaye de ne rien laisser paraître auprès de ma bande de copains. Un sourire. Je balance un +2 pour les faire râler.

(#)Mar 14 Sep 2021 - 9:36

sin circus

Vices on a platter, the counterfeit glamour. A place you can laugh the pain away. Animals in cages, clowns cover the stages, and it starts to look like a cabaret. Broken souls, no control, in a show

Maintenant que la bombe était désamorcée et qu’il avait réussi à étouffer la méfiance qu’Erin avait à son égard, Sergio se surprenait même à apprécier cette discussion. La jeune Sanders partageait une certaine naïveté avec sa cousine pour avoir relâché la garde si facilement, néanmoins il devait lui reconnaître une certaine authenticité, de la spontanéité, du répondant. Il préférait de loin entretenir ce genre de relation plutôt qu’une tension hostile. Qui plus est, c’était l’occasion pour lui de creuser un petit peu, glaner des informations privées sur la famille Sanders. Comme l’existence d’un grand frère qui ne semblait pas avoir son pareil pour protéger ses cadettes. Un autre nom que l’agent ferait mieux de garder à l’esprit dans le futur, juste au cas où. Mais il se contente de rire à l’image du bodybuilder. « J’ai des frères et sœurs. Je viens d’une famille extrêmement pratiquante où la venue d’un enfant est considérée comme une volonté de dieu alors… on s’est retrouvé à avoir une famille très nombreuse. » Avec laquelle il n’entretenait que des relations distances, à l’instar de ce qu’il vivait avec ses propres enfants. Il ne pouvait pas dire connaître la pression d’un grand frère protecteur, mais l’absence de détails pouvait le laisser penser.
C’est après tout ce qu’il cherche à faire, ici. Aider à oublier les préjugés sur ce qui l’intéresse avec Elie -les revenus-, la faire plutôt voir les bons côtés qu’il a. Bien évidemment qu’il a une voiture hors de prix, qu’il a choisie puissante, bruyante. Un achat flamboyant qui n’était ni le premier, ni le dernier. Alors il préférait opter pour le ton de l’humour, se doutant bien que leurs carrosses ne pourraient jamais rivaliser. Il acquiesce juste, les lèvres dans son verre.

En tout cas, il n’espérait plus faire affaire avec Erin, s’associer à elle pour démarrer sa carrière. Ce serait trop risqué, quoique cela ne l’empêchait pas d’exprimer honnêtement ce qu’il avait pensé de sa prestation. La douce histoire du duo avec le meilleur ami était quelque chose qui marchait sur les réseaux sociaux mais pas dans la réalité, encore moins dans le temps. Quand il ne s’agissait pas de conflits entre les deux membres, il y avait toujours un objectif personnel qui faisait exploser le duo. « Tu devrais continuer à faire ce qui te plaît. Tu ne sais pas où ça te mènera. » Peut-être à se faire remarquer par quelqu’un d’autre, peut-être à se condamner à arpenter les karaokés jusqu’à la fin de sa vie ; Elle n’avait de toute manière pas l’air décidée à travailler pour une carrière, ce qui réglait implicitement la question. « Je pense que tu n’exploites pas assez ton champ des possibles avec tes capacités vocales. Tu as une jolie voix, mais elle se confond encore facilement avec ce qu’on peut entendre parmi les artistes aujourd’hui. Les émotions y sont ceci dit, tu sais captiver ton audience. Tu es intéressante. » De son point de vue professionnel, il y aurait effectivement quelque chose à faire pour la propulser sur le devant de la scène.
Sauf que la musique est une passion plus qu’une vocation. Pour la plupart des artistes, elle ne permet pas d’en vivre. Il ne peut que comprendre que le paternel Sanders ait fait preuve de rationalisme à cet égard. « Tu as prouvé que tu savais faire autre chose mais c’est ta vie, maintenant. » Il n’était pas trop tard. Mais il se retrouve à sourire, comprenant parfaitement qu’elle préfère rester dans l’ombre et regarder sa cousine se jeter dans cette industrie carnassière. Une pensée qu’il était en train de ressasser quand ils furent interrompus par des amis de la blonde, visiblement. « Plaisir partagé Erin. Et ne t’en fais pas, je ne dirai rien sur le fait que tu as pactisé avec l’ennemi. » Il lui lance un clin d’œil entendu, même si en réalité, il se protège surtout lui. « Passe une bonne soirée. » Lui souhaite-t-il avant qu’elle disparaisse dans la foule, le faisant se lever à son tour. Il était temps de rentrer.

SUJET TERMINÉ

@Erin Sanders

GASMASK

not a saint

Lord knows I've got habits to break. I'm really good at being good at goodbyes. I'm gonna give you fair warning that I'm not a saint, but I could be if I tried • sheepirl.

Contenu sponsorisé