2 mai 2021. Il était venu le temps de ravaler sa fierté, et d'agir dignement. Ce n'était pas si facile que ça pour Hunter d'accepter une main tendue mais il avait décidé de saisir l'opportunité, de tenter sa chance, une toute dernière fois. Il avait mûri la conversation qu'il avait eue avec Maxence quelques jours plus tôt, il en avait même parlé avec sa mère qui était assez inquiète de le voir partir. Toutefois, il avait décidé de saisir cette chance pour chercher du travail et s'y mettre sérieusement. Hunter en avait marre de vivre dans des conditions précaires, sa mère méritait beaucoup mieux. Elle avait assez souffert comme cela. Il avait donc préparé un grand sac où il avait fourré la plupart de ses fringues, il n'avait pas oublié la veste en cuir de son père, ses affaires de toilettes, et quelques trucs qui lui tenaient à cœur : son appareil photo, sa guitare et son carnet de dessin par exemple. Un dernier baiser sur le front de sa mère, lui promettant de faire attention, et le voilà parti sur sa vieille bécane.

Hunter mit près de deux heures à se rendre à l'adresse indiquée par Maxence - entre la route et les bouchons, ce fut un périple assez périlleux. Il arriva tout de même devant l'immeuble, l'admirant de tout son long. Hunter appréhendait quelque peu ce nouveau départ, n'étant pas sûr que cela soit la bonne chose pour lui que de revenir dans cette ville... La hanse de sa housse à guitare sur le dos, son sac au bout de la main, il regarda sa bécane une dernière fois avant de rendre à la porte de l'appartement de son vieil ami. Le jeune homme inspira profondément, il regarda l'heure sur son téléphone : 11h24 - un dimanche. Normalement, Maxence devrait être là. Il frappa donc trois coups à la porte, et aussitôt il entendit les aboiements d'un chien, probablement bon signe, Mayers devait être là à moins qu'il soit parti pour s'improviser un brunch ? En tout cas, Hunter recula d'un pas, son palpitant s'accélérant d'un seul coup quand il entendit des clés tournées, et la porte s'ouvrir. « Ta proposition tient toujours ? » lança-t-il aussitôt en croisant le regard du trentenaire. Le jeune homme eut un sourire très léger au bout des lèvres, assez gêné de cette situation en réalité, mais les choses devaient changer.  

Comme souvent le dimanche, Maxence s'est levé tôt pour aller courir avec Opale dans une forêt à une heure de route de Brisbane. En général, il part avant que le soleil se lève pour pouvoir profiter de la vue sur place. Ca lui fait un bien fou et ça lui aère un peu l'esprit. Même s'il n'a pas vraiment de problèmes en ce moment le brun, sa vie est même plutôt calme et ça, c'est étrange pour lui. Mais ce n'est pas déplaisant, loin de là. On dirait qu'il a trouvé un équilibre dans cette nouvelle et qu'il peut enfin être heureux sans trop se poser de questions. Que demander de mieux ? Sa balade se termine vers 9H30 alors qu'il repart vers Brisbane en faisant un arrêt dans un café. Il en a besoin et, évidemment, il se fait plaisir en s'achetant plusieurs donuts. Il vient de faire du sport, il peut bien craquer un peu non ? De toute façon, on ne peut pas dire qu'il fait attention à son alimentation. Ce n'est pas envisageable pour lui de se priver avec la nourriture, il veut se faire plaisir le plus possible. Une fois chez lui, il part prendre une longue douche avant de venir se poser sur son canapé pour profiter de ses donuts devant une série. Il n'a pas l'intention de bouger, il travaille demain alors c'est un jour de repos bien mérité.

On vient toquer à son appartement et il se demande bien qui vient le déranger un dimanche. Il n'attend personne, à moins qu'il ait complètement oublié. Opale aboie comme si elle était un chien de garde alors qu'elle n'est qu'une crème qui ne ferait pas de mal à une mouche. Le brun lui fait signe de rester dans son panier alors qu'il se lève pour ouvrir. « Ta proposition tient toujours ? » Alors ça, pour une surprise. Il ne s'attendait pas à le voir. A vrai dire, il pensait qu'il n'allait pas accepter sa proposition au vu de la conversation qu'ils avaient eue. Il faut croire qu'il a pris le temps de réfléchir. « Bien sûr. » Il se décale pour le laisser rentrer avant de refermer la porte derrière lui. « Tu peux poser tes affaires dans la chambre là-bas. » Du doigt, il lui montre la porte de sa nouvelle chambre. Bien sûr qu'il est content de voir qu'il a décidé de se reprendre en main même s'il ne montre pas énormément de joie face à Hunter. Opale vient voir cette nouvelle personne, elle ne doit plus comprendre ce qui se passe dans cet appartement. Ava, Peter et maintenant lui. « Opale, mon chien. J'espère que t'es pas allergique ? » Depuis la crise d'allergie de Cleo au repas de famille, il pose quasiment toujours la question, comme s'il avait pris conscience que ça pouvait arriver. « Tu fais comme chez toi. » Qu'il lance en retournant s'asseoir sur son canapé, croquant dans son donuts avant de tourner la tête vers Hunter. « Enfin, il n'y a qu'une règle : pas d'alcool dans cet appartement. » Il ira boire dehors, c'est pas son problème mais il n'en veut juste pas chez lui. C'est le strict minimum qu'il demandera.

2 mai 2021. Il y avait réfléchi assez longtemps, mûri l’idée dans sa tête, tourner cette idée dans tous les sens pour tenter d’en appréhender les conséquences. Il était impossible de savoir ce qui se produirait de ce changement, mais Stringer avait décidé de prendre la main que lui tendait Maxence. De plus, il se donnait quelques semaines pour essayer car il n’abuserait clairement pas de la bonté de son ami. C’était lui qui l’avait traîné dans ce monde douteux, et il comprenait au fond pourquoi il voulait l’aider à en sortir. Hunter se disait que cela pourrait être une opportunité pour retourner sur Brisbane, renouer contact avec son passé, y faire face… Le voilà derrière cette porte, guitare dans le dos, sac à la main, il espérait que Mayers soit là pour l’accueillir. Après tout il n’avait pas prévenu, dans l’idée de lui faire une petite surprise dominicale…

Sans introduction aucune, Hunter lui demanda si sa proposition tenait toujours. Maxence semblait surpris, mais son air décontracté le rassura. « Bien sûr. » C’était une bonne chose, un fin sourire apparut sur le visage de l’enfant terrible. « Tu peux poser tes affaires dans la chambre là-bas. » Hunter s’avança finalement à l’intérieur de son appartement, allant poser ses affaires sur le lit sans prêter attention à la chambre qui serait sans aucun doute toujours plus confortable que son vieux lieu dans son trailer. Hunter avait brièvement caressé le chien avant de revenir vers Maxence dans la pièce à vivre.  « Opale, mon chien. J'espère que t'es pas allergique ? » Il secoua la tête en regardant Opale, ça lui ferait un peu de compagnie quand il serait seul ici. « Tu fais comme chez toi. » Mais il se doutait qu’il y aurait un ‘mais’, Hunter le regardait alors que Maxence reprit aussitôt. « Enfin, il n'y a qu'une règle : pas d'alcool dans cet appartement. » Il haussa les épaules, Hunter devrait s’y faire, c’était normal. « Je peux fumer ? Sur la terrasse ? » demanda-t-il pour être sûr de saisir toutes les règles en vigueur ici. Il suivit Maxence jusqu’à l’extérieur d’ailleurs alors qu’il regardait la vue. « C’est toujours plus agréable que chez moi. » commenta-t-il avec un sourire en adressant un regard à son acolyte. C’était timide entre eux, Hunter ne savait pas comment agir. « Je vais essayer, Maxence. Mais je ne te promets rien, je ne sais pas ce que cette ville me réserve… » confia-t-il, un brin inquiet par l’avenir. Hunter allait se donner le moyen de faire quelque chose de la chance qu’il lui donnait, mais rien n’était gagné.
 

S'il y a bien une personne qu'il ne s'attend pas à voir aujourd'hui, c'est Hunter. Il s'était fait à l'idée qu'il ne viendrait pas et qu'il n'accepterait pas son aide. On ne peut pas dire qu'il a eu un super accueil quand il est allé le voir mais en même temps, il ne s'attendait pas à mieux. Quand on y pense, c'est quand même un peu sa faute s'il en est là. S'il ne l'avait pas pris sous son aile à l'époque, peut-être bien qu'il n'aurait pas pris ce chemin. Ou peut-être qu'un autre personne l'aurait entraîné avec lui, après tout, il n'en sait rien. Et ça restera une question sans réponse. Tout ce qu'il sait, c'est que maintenant, il peut essayer d'arranger les choses. Comment ? Bonne question. Maxence n'a pas la solution miracle pour le sortir de ces problèmes et de cette vie. Mais il peut essayer quand même, c'est déjà ça. Disons que c'est surtout mieux que de ne rien dire. Il le laisse poser ses affaires, il lui présente Opale et surtout, il donne la première règle de cet appartement. « Je peux fumer ? Sur la terrasse ? » Et là, il se rend compte qu'il va y avoir une deuxième règle. « Tes joints, ce sera que sur la terrasse. Pour les clopes, tu peux fumer dedans. » Maxence n'a clairement pas pris l'habitude de fumer dehors. Comment dire qu'il a la flemme l'hiver d'affronter le froid alors qu'il peut tranquillement fumer sur son canapé devant la télé. Sa mère le tuerait sûrement si elle savait mais peu importe. « C’est toujours plus agréable que chez moi. » Le regard perdu sur la ville, il sourit à ses mots. C'est certain que ça doit lui changer mais c'est une bonne chose en réalité. « Je vais essayer, Maxence. Mais je ne te promets rien, je ne sais pas ce que cette ville me réserve… » Il n'en sait rien lui non plus, il ne risque pas de lui vendre du rêve sans savoir ce qui va bien pouvoir se passer. « La vérité, c'est que ça dépend que de toi. » Parce qu'il est bien placé pour savoir que cette ville peut apporter de bonheur que de désillusions. Ce sera à lui de choisir son chemin. « T'as une chance pour choisir la bonne voie. A toi de bien choisir tes fréquentations. » Maxence ne va pas le contrôler, loin de là. Il veut l'aider, oui, mais il ne va pas le materner pour autant. Il est assez grand pour se gérer lui-même. « Si t'as besoin d'aide, je suis là évidemment. Mais je ne vais pas chercher le boulot pour toi. » Autant le prévenir de suite, qu'il ne s'attende pas à ce que tout lui tombe dessus sans qu'il n'ait besoin de rien faire.

2 mai 2021. Hunter avait fait un pas gigantesque en venant jusqu’à Brisbane chez Maxence. Il acceptait cette main tendue, ravalant sa fierté pour au moins essayer. Cela ne lui coûtait rien et il espérait en effet pouvoir trouver un équilibre, autant pour lui que pour sa mère. Il venait donc avec le strict minimum, le peu d’affaires qu’il avait, mais surtout sa guitare. Il avait tout posé dans la chambre, sans prendre le temps de tout observer. Il fallait bien qu’il discute avec Maxence, qu’il comprenne les règles mises en place par l’ancien acolyte de beuverie. Mayers avait de l’espoir pour lui, c’en était presque touchant. Hunter avait envie de croire qu’il existait encore une porte de sortie pour lui. Après tout il n’avait que vingt-six ans, il était encore temps de trouver un équilibre pour lui, et sa mère. Le jeune homme finit par lui demander s’il pouvait fumer ici, ou sur la terrasse. « Tes joints, ce sera que sur la terrasse. Pour les clopes, tu peux fumer dedans. » Hunter eut un petit rire, amusé. « C’est noté monsieur ! » dit-il amusé, se dirigeant dehors pour profiter de la terrasse en question. La vue était jolie, de toute façon, cela serait toujours mieux que son mobile home au trailerpark de Toowomba. « La vérité, c'est que ça dépend que de toi. » Hunter venait de lui faire une confidence avec une certaine pudeur, mais Maxence restait distant, et peu enclin à l’encourager, on dirait bien. Il lui accorda un regard. « T'as une chance pour choisir la bonne voie. A toi de bien choisir tes fréquentations. » Et il ne croyait pas si bien dire… D’ici quelques semaines, Hunter serait dans des histoires assez louches alors qu’il n’était pas venu à Brisbane dans cette idée-là. « Si t'as besoin d'aide, je suis là évidemment. Mais je ne vais pas chercher le boulot pour toi. » Il semblerait que Maxence ait envie de jouer les adultes dans l’histoire, il se montrait assez autoritaire ce qui avait le don d’amuser Hunter en réalité. « Détends toi Mayers » lança-t-il avec un léger rire. « Je n’ai jamais rien demandé à personne, et ce n’est pas maintenant que ça va commencer. » dit-il pour le rassurer. Il n’était pas un boulot. Hunter était un autodidacte qui avait horreur qu’on lui prête mains fortes. « Je te remercie de ton hospitalité, et dès que je trouve quelque chose d’assez stable, si je trouve bien sûr… ne t’en fais pas, je déguerpirai. » ajouta-t-il avec un léger rire et un signe de tête, Hunter n’allait pas s’installer ici. C’était pour le dépanner, pour lui permettre d’avoir un pied en ville. C’était un début à tout, et Maxence n’avait pas à s’inquiéter.

 

« C’est noté monsieur ! » Il a l'air amusé par les règles de Maxence mais le brun préfère ne rien dire. Il le suit jusqu'à la terrasse en s'allumant une cigarette. Est-ce qu'il est capable de l'aider ? Il en sait rien. L’accueillir chez lui, ce n'est pas un soucis. Ca devient une habitude et il se demande même s'il va pas finir par prendre un colocataire. Honnêtement, après ces derniers mois où il n'a quasiment jamais été seul, ça lui fait bizarre. Mais ce n'est pas le sujet pour l'instant, il a Hunter pour une durée indéterminée et il se demande comment ça va se passer avec lui. Depuis le temps, il est évident qu'ils ne se connaissent plus vraiment alors tout est possible. « Détends toi Mayers » Maxence rit légèrement en tournant la tête vers lui. « Je n’ai jamais rien demandé à personne, et ce n’est pas maintenant que ça va commencer. » Il hoche la tête positivement même s'il ne peut pas s'empêcher de se dire qu'il devrait plus souvent demander de l'aide aux autres. « Je te remercie de ton hospitalité, et dès que je trouve quelque chose d’assez stable, si je trouve bien sûr… ne t’en fais pas, je déguerpirai. » « Je t'ai pas dit ça pour que tu penses que je veux que tu dégages au plus vite. Tu fais comme tu peux. » Il préfère le préciser. Maintenant qu'il est là, il peut rester autant qu'il le veut, il s'en fout. Il n'y a pas de date précise ou d'objectif à atteindre, il ira à son rythme, le principal c'est qu'il trouve quelque chose. « Qu'est-ce que ça te fait de revenir à Brisbane ? » Qu'il demande l'air de rien. Mais il a envie de savoir ce qu'il pense, quel effet ça lui fait de revenir dans cette ville. Ca peut autant être positif que négatif. A vrai dire, quand il a été envoyé loin de Brisbane, il n'a donné de nouvelles à personne alors il ne sait pas ce qu'il a réellement fait pendant toutes ses années. Max sort son téléphone de la poche, il est 12h maintenant et il commence à avoir vraiment faim. « Tu veux manger quoi ? Pizza ? Burger ? Jap ? » Il y a un tas de choix pour commander autour de chez lui. Et Hunter va devoir s'habituer à ce qu'il commande vu son niveau de cuisine, il va éviter de l'empoisonner.

2 mai 2021. Hunter n’avait rien à dire quant à ce que Maxence lui disait sur ses règles de vie. Le jeune homme devait se faire tout petit, surtout lui qui avait horreur de demander de l’aide. Il avait fini par accepter la main tendue de son ami, sans en être très fier pour autant. Il n’ira pas abuser de la bonne volonté du Mayers, et il préférait mettre les choses au clair très vite ; il n’abuserait pas non plus de son hospitalité. Le brun avait juste envie de trouver un travail au plus vite afin de pouvoir laisser Maxence tranquille. Il devrait bien jouer le remercier un jour ou l’autre, mais pour le moment Hunter se concentrerait sur la recherche d’emploi. Il ne savait pas quel déclic lui était arrivé pour qu’il en arrive à penser ça mais maintenant qu’il était à Brisbane il allait au moins essayer… Hunter s’empressait donc de le remercier de son hospitalité, tout en précisant qu’il n’allait pas squatter ici des années. Il espérait que d’ici la fin de l’année, il serait très bien installé dans son propre appartement. « Je t'ai pas dit ça pour que tu penses que je veux que tu dégages au plus vite. Tu fais comme tu peux. » Hunter sourit, en haussant les épaules. Il savait pertinemment que son ami ne le forçait à rien du tout. Il hocha doucement la tête pour lui faire comprendre qu’il ne s’était pas vexé. « Qu’est ce que ça te fait de revenir à Brisbane ? » enchaîna-t-il en posant ses yeux dans ceux de Hunter. Ce dernier fit une petite moue alors qu’il réfléchissait à ce qu’il pouvait ressentir de revenir ici… « Bizarre. On verra bien ce que cette ville me réserve aujourd’hui. » dit-il d’un ton étonnamment neutre. Dans le passé, il gardait de très bons souvenirs comme de très mauvais. Le jeune homme préférait ne pas y penser, et regarder de l’avant… « Tu veux manger quoi ? Pizza ? Burger ? Jap ? » Voilà un sujet qui illumina les yeux de Hunter, un grand sourire aux lèvres, il posa sa main sur son ventre en réfléchissant à ses propositions. « Pizza ! » lança-t-il finalement, ne refusant jamais de pouvoir manger une pizza. « Être en ville et avoir un choix infime de bouffe… ouais, voilà un point positif ! » s’exclama-t-il, le ton rieur il offrit un sourire à Maxence. Et voilà qu’une trentaine de minutes plus tard, les deux garçons étaient installés sur le canapé en train de manger leur pizza. C’était une colocation qui commençait tout en douceur, et Hunter ferait au mieux pour que cela se passe bien…