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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyLun 21 Juin 2021 - 19:39

Ça faisait longtemps qu’on s’était pas retrouvés comme ça en famille.” Ce genre de commentaire est typique de son père, avec cet optimisme presque odieux qui ne le quitte jamais. Peut-être que c’est pour lui une manière de compenser le fait qu’il a été, et est toujours, un père médiocre. Malgré cela, et bien que Solveig soit désormais une adulte accomplie, lorsqu’elle se retrouve avec lui, elle redevient la petite fille de huit ans qui n’a qu’une idée en tête : être la numéro un dans le cœur de son papa. Alors elle sourit presque pas faussement en jetant un œil à sa “famille”. Et quelle famille. En face d’elle, la nouvelle copine de son père dont elle n’a même pas pris la peine de retenir le prénom. Elle lui sourit en retour, Solveig ne peut pas s’empêcher de la trouver niaise. Et à sa droite, Charlie.

Ça lui file presque de l’urticaire d’être si près d’elle. Qui sait, son échec est peut-être contagieux ? Mais la blonde n’a pas de temps à accorder à sa demi-sœur, ne serait-ce qu’en pensée. Parce que tout ce qu’elle voit autour de cette table, c’est deux adversaires de taille pour l’attention de son père. Alors comme tout bon prédateur, elle passe à l’attaque. “Très bon choix de restaurant papa” bien qu’elle ait préféré quelque chose de plus chic comme l’Interlude où elle a ses habitudes. “J’ai entendu dire que leurs agnolotti piemontesi sont un délice” elle insiste sur la prononciation en italien, histoire de bien montrer à tout le monde autour de la table qu’elle manie l’accent à la perfection. L’air faussement dégagé, elle se plonge dans la carte des vins, qu’elle maîtrise largement moins bien que les grands crus français.

Elle voudrait que ça se termine vite, mais en même temps faire grande impression. Un peu comme un éclair, puis laisser les commentaires faire guise de grondement de tonnerre derrière elle. Elle n’a jamais été une grande fan des réunions de famille, mais maintenant qu’il est évident qu’elle préfère son travail à cette vie sociale forcée, c’est de plus en plus difficile. Tout le monde a l’air plus rôdé à l’exercice familial qu’elle, notamment Charlie, et ça a le don d’agacer prodigieusement la joaillère. La seule chose pour laquelle elle veut bien lui accorder la première place, c’est savoir gâcher sa vie. Au-delà de ça, Solveig doit incarner la réussite. La perfection.

Tout cela lui rappelle sa dernière entrevue avec sa demi-sœur plusieurs mois auparavant, dans un petit café sans prétention. Une rencontre inopinée qui n’avait pas eu grand chose de plaisant mis à part le muffin citron que Solveig avait pris le temps de décortiquer en imaginant disséquer Charlie elle-même de ses longs doigts. Elle ne l’avouera jamais, mais il lui est arrivé de repasser devant l’établissement à plusieurs reprises. Toujours quand elle pouvait trouver une excuse valable à sa présence “j’avais un rendez-vous pas loin”, mais elle n'avait jamais revu Charlie. Sans doute que son patron avait été juste assez malin pour réaliser qu’il valait mieux se débarrasser d’elle. A l’instar du père de ses enfants. Solveig ricane à sa propre plaisanterie malsaine. “D’ailleurs, j’ai pour projet de me prendre un chiot, des idées pour le prénom ?” balancé comme si elle avait quelque chose à faire de l’avis des autres alors qu’elle veut juste que tous les yeux soient sur elle.

@charlie ivywreath :l:
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyJeu 24 Juin 2021 - 22:48

Cette soirée a tout d’une invention. Son père ne dîne généralement pas avec elle, il le fait encore moins avec elles et s’il parle souvent de sa nouvelle petite-amie, ses filles ne la voient finalement que très peu. Charlie, en tout cas, ne la connaît que de nom et à peine de visage. Cela lui avait toujours suffit, à vrai dire. Elle a sa propre famille désormais et peu de temps à accorder à un paternel avec qui elle s’est toujours entendue, certes, mais à qui elle n’a surtout jamais rien confié. Cian remplit le rôle de père bien mieux que personne d’autre en ce monde. Cian, au moins, n’aurait jamais eu l’idée de l’inviter avec Solveig et aurait encore moins qualifié ce geste de ‘très bonne idée pour se retrouver un peu en famille’. C’est une très bonne idée pour leur faire perdre du temps, voilà tout, et si les deux sœurs seront du même avis, elles ne peuvent pourtant pas se l’avouer en public. “Ça faisait longtemps qu’on s’était pas retrouvés comme ça en famille.” La guerre a débuté à l’instant même où leurs deux paires d’yeux bleus se sont croisées, ce n’est là qu’une preuve de plus qu’elle continue de faire rage. Chacune veut être la meilleure fille mais aucune n’y parvient, leur père éternellement occupé à les juger au même niveau et voir en elles autant de qualités pour l’une et l’autre. “On est tous un peu occupés avec notre propre famille, maintenant.” Elle a une voix aussi douce que fausse, la cadette qui n’a aucun mal à sous entendre que Solveig est la seule incapable de fonder sa propre famille. Leur père a une petite-amie et elle a un mari et deux enfants ; qu’est ce qu’elle attend, alors, la grande joaillière ? Elle qui réussit pourtant tout mieux que tout le monde, le temps file et elle est toujours célibataire.

Très bon choix de restaurant papa” Elle déteste sans doute autant l’Italien que l’ambiance, et plus encore les employés qui hurlent en cuisine. Elle déteste cet endroit, c’est évident pour quiconque la connait un minimum mais leur père, lui, n’a jamais su voir au travers de son faux sourire. “J’ai entendu dire que leurs agnolotti piemontesi sont un délice” Madame sait parler Italien, madame manie aussi le français à la perfection et vous me remettrez bien un peu de chinois, n’est-ce pas ? Le chinois est synonyme d’avenir et il est connu de tous que Solveig est une madame Irma des temps modernes, en bien plus belle, grande et gracieuse. Parce que Solveig a toutes les qualités du monde et aucun défaut et qu’elle prend un malin plaisir à tenter de le démontrer à sa nouvelle belle-mère. A-t-elle au moins retenu son prénom ? “D’ailleurs, j’ai pour projet de me prendre un chiot, des idées pour le prénom ?” Elle ne saurait pas s’en occuper et le laisserait seul toute la journée pour mieux s’étonner le soir venu qu’il aura fait des bêtises dans son appartement orné d'œuvres d’art hors de prix et de bouteilles qui le sont tout autant. “Solveig. C’est comme ça qu’on avait appelé l’oiseau domestique à mon école.” Oh, quelle coïncidence, c’était déjà à l’époque le prénom de sa sœur ? C’en est à se demander pourquoi la jeune Charlie avait proposé ce prénom, alors, la coïncidence est bien incroyable. “Tu sais que tu vas devoir t’en occuper, pas vrai ? Et même le nourrir.” Il n’est pas une pierre précieuse inanimée. “Enfin, c’est déjà un bon début. Je suis certaine qu’Aaron espère encore avoir des cousins un jour.” Aaron ne parle pas et balbutie à peine, mais il est surtout une très bonne excuse toute trouvée pour reprocher à Solveig son manque d’avancée dans un des rares domaines que sa soeur domine. “Pas vrai papa que t’aimerais bien avoir d’autres petits enfants ?” - “Oh oui, bien sûr, ce serait merveilleux.Merci papa.
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyMar 6 Juil 2021 - 0:13

En réalité, elle a déjà réfléchi à un prénom de son côté. Parce qu’il est inconcevable qu’elle se retrouve à l’appeler Toby ou Rex faute de mieux. Elle avait d’abord songé à quelque chose en rapport avec son travail, comme Saphir ou Ambre, mais elle avait fini par redouter l’idée de laisser son travail empiéter encore davantage sur sa vie, et ce alors que l’achat de cette petite bête avait justement pour but de prouver qu’elle pouvait avoir une vie perso. Puis son choix s’était tourné vers quelques mots en langue étrangère qui sonnaient bien, tels Divine ou encore Beltà, qui lui donneraient un air encore plus snob. Puis elle avait repensé à ses origines russes, à son nom qui signifie quand même loup, et elle avait opté pour Annika, la grâce. Un nom qui a du chien.  “Solveig. C’est comme ça qu’on avait appelé l’oiseau domestique à mon école.” La créatrice lance un regard noir à sa sœur. Elle imagine aisément que Charlie n’avait jamais vu d’inconvénient à avoir un petit animal qui porte le nom d’un membre de sa famille, alors que ça aurait révolté Solveig. Charlie est un nom bien trop horrible, même pour un oiseau.

Tu sais que tu vas devoir t’en occuper, pas vrai ? Et même le nourrir.” “Ça t’étonnera peut-être, mais figure-toi que j’ai déjà plusieurs animaux chez moi” qu’elle répond, en omettant intelligemment de préciser que les oiseaux se placent facilement en tête de liste des animaux domestiques les plus faciles à élever. “Enfin, c’est déjà un bon début. Je suis certaine qu’Aaron espère encore avoir des cousins un jour.” Solveig hausse un sourcil interrogateur. Ce prénom est censé lui rappeler quelque chose ? Peut-être le chien de Charlie, la joaillère croit se souvenir l’avoir entr’aperçu au détour d’un post Instagram. Bien entendu, il est hors de question que les deux blondes se prévoient des balades au parc entre sœurs pour faire se rencontrer leurs chiens —surtout quand l’un des deux s’appelle Aaron, quel nom affreux. “Pas vrai papa que t’aimerais bien avoir d’autres petits enfants ?” La jeune femme manque de s’étouffer. C’est donc le nom de l’un des deux gamins de Charlie. Le genre d’information qui a dû rentrer par une oreille de la créatrice et ressortir aussitôt par l’autre sans même prendre le temps de s’imprimer ne serait-ce qu’un tout petit peu. La preuve, le nom de l’engeance n°2 est complètement inconnu au bataillon.

Oh oui, bien sûr, ce serait merveilleux.” Qu’il est simple, le père Villanelle, avec ses idées traditionnelles de ce qui est merveilleux. Une paire de boucles d'oreilles en rubis qui part pour cinquante mille dollars, ça c’est merveilleux. Une smala de quatorze non, sûrement pas. Et puis il les voit à quelle fréquence, les deux marmots ? Une fois l’an, comme ses propres enfants ? Formidable en effet. La blonde ne répond pourtant pas, elle laisse la serveuse prendre leur commande en préparant sa réponse. Elle demande des “agnolotti piemontesi pour moi s’il vous plaît" avec un sourire qu’elle tente le moins dédaigneux possible étant donné que rien d’autre sur cette carte ne lui semble intéressant —du moins pas dans un bol. Elle attend patiemment que le vin soit servi, bien moins gracieusement que dans la tradition française, et après y avoir trempé ses lèvres, se pare de sa condescendance la plus subtile pour reprendre. “Ne t’en fais pas pour ça papa, avec une moyenne d’un peu plus d’un enfant par foyer, Charlie et son mari devraient avoir une bonne surprise pour nous à Noël.” Finalement, poule pondeuse ça pourrait lui faire un beau plan de carrière.
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyLun 12 Juil 2021 - 1:03

Ça t’étonnera peut-être, mais figure-toi que j’ai déjà plusieurs animaux chez moi” La voilà qui s’estime digne de louanges parce qu’elle se prend soit disant pour l’Arche de Noé. Elle fait sans aucun doute partie de la très faible portion de la population n’ignorant pas que la seule raison pour laquelle ces animaux ont été sauvés du Déluge, c’est que c’était pour mieux les sacrifier ensuite. Voilà ce qu’elle fait, avec les plusieurs animaux en question : elle les tue. La blonde n’a jamais été douée avec les humains de tous âges, il semble inconcevable que les choses soient différentes pour les animaux, peu importe l’espèce. Tous les reproches qu’elle pourrait tenir à son aîné à propos du refuge qu’elle dirige soit disant sont balayées face à la réaction qu’elle lui inflige lorsque le sujet de conversation est détourné autour de la personne d’Aaron, son fils. Solveig ignore sans doute qu’ils sont liés par les liens du sang et si cela ne tenait qu’à la policière, elle aurait eu tôt fait de rayer cette partie-là de l’histoire.

Solveig ne répond plus lorsque le père des jeunes femmes admet qu’il serait heureux de voir la famille s’agrandir. Il ne se rend sans doute même pas compte du silence de l’aîné, soigneusement orchestré par la cadette dont le sourire immense faiblit à l’instant même où sa sœur met en avant son pseudo accent italien. Ses yeux roulent en direction du ciel en même temps qu’elle porte son verre à ses lèvres. “agnolotti piemontesi pour moi s’il vous plaît" Elle ne peut pas s’empêcher, cette m’as-tu vu, tout comme elle déballe tout son savoir vivre face au moindre plat servi, là où Charlie aurait tôt fait de lui supplier de simplement utiliser fourchette, couteau, molaires et enfin se la fermer. Pourtant, ce ne sont pas le genre de choses qu’elle peut lui dire face à leur père qui n’a de cesse de se voiler la face quant à la relation entretenue par ses deux filles : si elles sont du même sang, alors elles seraient prêtes à mourir l’une pour l’autre. En vérité, l’une pourrait tuer l’autre, mais rien de plus. “Ne t’en fais pas pour ça papa, avec une moyenne d’un peu plus d’un enfant par foyer, Charlie et son mari devraient avoir une bonne surprise pour nous à Noël.” Sur les lèvres du patriarche se dessinent un ‘Solveig…’ qu’il n’a pourtant pas le courage de prononcer, préférant encore les laisser se battre comme des chiffonnières, les dents brillantes sous leurs sourires de façade. “Quand on aime on ne compte pas, Solvie, mais pour ça il faudrait être capable d’avoir des sentiments pour le savoir.” Solvie, c’est le prénom que la jeune Charlie lui donnait, quand elle était encore bien trop petite pour se rendre compte que l’animosité entre elles ne s’estomperait jamais. Solvie, c’est le prénom hideux qu’elle trouve à échanger avec le sien, éternel synonyme de grâce alors qu’elle a hérité de Charlie, passe partout et surtout mixte. Elle n’a rien de sa grâce ; ses parents l’ont bien vu dès la naissance, mais elle ne l’avouera jamais à son aînée. Tout comme elle ne saura rien du virus contracté par son mari, lequel terrorise Charlie et repousse à un éternel ‘plus tard’ son envie d’agrandir la famille. “Mais tu te souviens que j’ai un mari, c’est déjà ça. Ça pourrait presque être suffisant pour faire oublier que tu n’étais pas au mariage. Prise par le travail, c’est bien ça ?” Encore et toujours : le travail passe avant tout le reste, surtout la famille, et même la sienne qu’elle n’aura sans doute jamais l’occasion de fonder, emportant jusque dans sa tombe ses précieux bijoux brillants et tout l’argent associé à ces derniers. A quoi bon.
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyLun 12 Juil 2021 - 22:17

La réaction de son père n’est pas celle que Solveig attendait, comme souvent. Elle se targue d’ordinaire de ne pas être la plus mauvaise quand il s’agit de lire les gens, mais les gens simples, comme son père ou Charlie, sont de plus grands challenges qu’ils sont imprévisibles pour la joaillère. Sans doute qu’ils sont trop différents, de leur vision du monde jusqu’au fonctionnement même de leur cerveau. Pas étonnant alors qu’elle ait l’impression qu’ils soient toujours sur la même longueur d’onde tous les deux, que son père prenne toujours le parti de sa petite sœur, puisque dans leur médiocrité et leur manque d’ambition ils se ressemblent. Et face à une tablée persuadée que les enfants sont la grâce du monde, il est difficile de lutter. La créatrice ne s’avoue pas vaincue pour autant, mais elle décide d’adopter une autre tactique. “Quand on aime on ne compte pas, Solvie, mais pour ça il faudrait être capable d’avoir des sentiments pour le savoir.

Le silence. Puisque rien de ce qu’elle ne pourra dire ne lui fera gagner de points paternels, bien au contraire, elle se contente de ruminer tout en lançant à son père et à la femme qui l’accompagne un petit sourire qui se veut léger. Un rictus l’air de dire ‘ah Charlie cette blagueuse, toujours le mot pour rire ! Elle plaisante bien entendu,’ alors qu’elle pourrait lui planter sa fourchette dans la main rien que pour le petit surnom ridicule duquel elle l’affuble depuis bien trop d’années. De plus, ce qui entoure le sobriquet haï n’a rien de plus évolué, la blonde en a bien peur. Elle sait bien que quand ils aiment, ses clients ne comptent pas les zéros qu’elle a soigneusement ajoutés à la petite étiquette de prix. Sauf qu’après deux déjà, il faudrait peut-être se mettre à faire des mathématiques niveau cours préparatoire pour réaliser qu’il serait judicieux d’avoir les moyens de subvenir aux besoins de petites têtes blondes supplémentaires. Ce n’est pas une question de sentiments, dont Solveig est capable soit dit en passant. Par exemple, en ce moment, elle étrenne son mépris vieux de deux décennies et demi pour Charlie tout en essayant de faire valoir son amour éternellement déçu pour son père. Polyvalente pour couronner le tout.

Mais tu te souviens que j’ai un mari, c’est déjà ça. Ça pourrait presque être suffisant pour faire oublier que tu n’étais pas au mariage. Prise par le travail, c’est bien ça ?” Il fallait que ça arrive, elle aurait dû le savoir et pourtant elle se fait prendre au dépourvu. Elle en soupirerait de frustration, de devoir se justifier pour son absence à un évènement où elle a été invitée bien plus par convention que par envie. Et jusqu’à preuve du contraire, une invitation peut-être refusée, non ? “Tu n’as pas reçu ma lettre de félicitations ?” qu’elle feint, la créatrice, qui n’a de toute évidence jamais rien envoyé. Pas parce qu’elle était prise par le travail, mais parce qu'elle n'en avait rien à faire, et c’est là la première raison de sa non venue. A quoi bon perdre son temps entourée de gens qu’elle déteste pour célébrer le plus beau jour factice de la vie de quelqu’un qu’elle n’apprécie pas, tout en buvant une vinasse et en se gavant de petits fours gras sur fond de musique de mauvais goût ? Très peu pour Solveig.

Cependant, si elle n’était pas à la petite fête, il est fort probable qu’elle ait été en train de travailler. D’autant qu’elle croit se souvenir que c’était en février. “J’étais à l’étranger…” Qui se marie pendant le Fashion Month et espère voir venir ses invités les plus prestigieux, voilà une question qui mérite d’être posée. Mais elle ne peut pas dire ça, pas devant son père du moins, et la dernière chose qu’elle voudrait serait de donner raison à Charlie. La jeune femme espère que sa recherche désespérée d’une excuse valable peut passer pour de la nervosité quand son mensonge prend enfin forme. “Avec quelqu’un”, son insistance sur les dernières syllabes donnant un ton que le père Villanelle ne manque pas, béni soit-il. “Tu vois quelqu’un ?” et toute l’attention bascule sur la joaillère, à sa grande joie. Elle n’a plus qu’à trouver un prétendant digne de ce nom pour le rôle de futur Monsieur Solveig Volk.


Dernière édition par Solveig Volk le Mar 27 Juil 2021 - 20:37, édité 1 fois
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyJeu 15 Juil 2021 - 18:54

Charlie a beau ne pas entretenir de relation avec son aînée, sa présence à son mariage aurait toutefois été appréciée. Les invités, même prévenus sur le tard, se sont tous montrés dans leur grande majorité. Les autres ont envoyé un mot, se sont excusés, avaient de bonnes excuses. Du côté de la grande sœur, ce fût le silence radio des plus parfaits. Même pour ça, elle ne sait pas mettre de l’eau dans son vin, Solveig. Elle se devait d’être la pire des invités, la pire des sœurs aussi. Bravo, elle a réussi avec brio, ne faisant qu’alimenter la haine que la cadette a pour elle. “Tu n’as pas reçu ma lettre de félicitations ?” Un sourire faux au possible naît doucement sur les fines lèvres de la policière. “Quelle lettre ?” Elle n’a rien reçu, sans doute parce qu’elle anticipe déjà le fait que son aînée n’ait de toute façon rien écrit. Elles vivent dans la même ville, si elle avait vraiment voulu lui envoyer une lettre alors elle l’aurait elle-même déposée dans sa boîte aux lettres. Il n’y a rien de plus simple. Mieux encore, elle aurait pu toquer et venir lui parler en personne ; mais pour cela il faudrait qu’elle en ait déjà eu quoi que ce soit à faire, de sa petite sœur. “J’étais à l’étranger…” Comme toujours. Ses excuses ne changent pas, elles se déclinent simplement de ‘je devais travailler’ à ‘j’étais à l’étranger’, ce qui revient finalement du pareil au même. Travail, travail, travail, c’est tout ce qu’elle voit dans la vie - si on peut appeler ça une vie. Le métro - boulot - dodo se transforme pour elle en boulot - boulot - boulot. C’est affligeant, déconcertant.

Avec quelqu’un

Charlie ne sait plus retenir un rire nerveux, fatigué, affligé. Bien sûr. Sa soeur ne saurait pas même sympathiser avec un labrador, comment pourrait-elle entretenir la moindre relation avec un ‘quelqu’un’ ? Que ce soit un homme ou une femme, peu importe, elle méprise tous ses semblables - qu’elle ne se risquerait justement jamais à considérer comme des semblables mais bien de simples insectes dispersés sur son chemin. Le genre qu’on ne prend même pas la peine d’écraser du talon par perte de temps. “Tu vois quelqu’un ?” - “Elle fait son intéressante papa, tu sais très bien que Solveig ne fait pas dans les relations.” Pas la peine de préciser ‘amoureuses’. Solevig ne fait pas dans les relations d’aucune sorte, si ce n’est parfois les professionnelles. Personne ne voudrait de sa condescendance, de toute façon, ce n’est pas une grande perte pour l’humanité. Elle ne mérite pas qu’on s’intéresse à elle, la grande perche blonde. “Mais allons-y, jouons. Si tu devais lui inventer un nom, ce serait lequel ? Et un lieu de rencontrer ? Un premier baiser ? Vous vous êtes dit ‘je t’aime’ ou pas encore ? Il doit être important pour que tu nous en parles, vous avez parlé enfants ? Mariage ? C’est quoi sa recette secrète pour supporter une connasse dans ton genre ? J’aimerais bien la connaître, moi.” Elle voit rouge, Charlie. Ses mots s’emballent, son ton avec. Ses doigts jouent avec la lame du couteau par pur habitude alors que ses prunelles, elles, ne donnent pas un seul instant de répit à celles de sa grande soeur. Elle entend son père se plaindre ; voit leur belle-mère se terrer au fond de sa chaise. Ce n’est pas leur combat, à eux, cette histoire ne concerne plus que les sœurs désormais. “Dis moi comment s’appelle mon mari.” Elle ne le sait pas. Bien sûr qu’elle ne le sait pas : elle n’en a de toute façon rien à faire. Peu importe qu’il soit la personne la plus importante au monde pour Charlie ; son aînée n’a jamais pris le temps de s’intéresser à lui, ni même à sa petite sœur. Des insectes sur le bord du chemin.
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyMar 27 Juil 2021 - 20:24

Le rire de Charlie fait pincer des lèvres à Solveig. Bien entendu qu’un mensonge aussi gros que celui-ci n’allait pas passer aussi facilement. La gamine est peut-être stupide, peut-être même à ce point-là, mais pour le coup ça n’a pas fonctionné. Cela n’empêche pourtant pas Solveig de persister dans son histoire, parce qu’après tout, les mensonges sont comme les bijoux : plus on les vend avec aplomb, plus les gens sont prêts à les acheter. “Elle fait son intéressante papa, tu sais très bien que Solveig ne fait pas dans les relations.” Bien qu’un sourire faussement attendri par tant de naïveté habille les traits de la jeune femme, le ton insolant de sa sœur ne lui plaît pas. La joaillère sait parfaitement faire dans le relationnel, et c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles son nom est sur toutes les lèvres. Son carnet d’adresse est plein à craquer de relations qui donneraient un bras pour être assises à la place de l’ingrate qui sert de demi-sœur à la créatrice, mais bien entendu, on en revient au sempiternel problème de quel type de relation la famille Villanelle est prête à accepter. Celles qui pourront produire des enfants oui, celles qui ne produisent que des fortunes, non.

Mais allons-y, jouons. Si tu devais lui inventer un nom, ce serait lequel ?” Solveig ne rentrera pas dans son jeu, inutile de risquer de se mettre en porte-à-faux devant son père. “Et un lieu de rencontre ?” Comme si elle ne côtoyait pas assez de beau monde pour y trouver une occasion rêvée d’y piocher un parti plus qu’acceptable. “Un premier baiser ?” Ça ne va pas un petit peu vite ? “Vous vous êtes dit ‘je t’aime’ ou pas encore ?” Largement trop vite, la bienséance voudrait qu’il lui achète tout d’abord une parure en diamants avant d'espérer pouvoir lui baratiner des mots doux. “Il doit être important pour que tu nous en parles, vous avez parlé enfants ? Mariage ?” Et nous y revoilà, encore et toujours, au sujet qui fâche Solveig. D’accord, toute cette histoire n’est qu’un mensonge éhonté pour se dédouaner de ses responsabilités. Mais pourquoi la simple évocation d’un potentiel quelqu’un dans la vie de la joaillère doit forcément être synonyme de cette prison dorée dans laquelle beaucoup trop de personnes prometteuses se jettent encore ? Il s’agirait de cesser de voir la réussite des femmes à travers le prisme déformé d’une famille qui tient la plupart du temps du boulet. “C’est quoi sa recette secrète pour supporter une connasse dans ton genre ? J’aimerais bien la connaître, moi.

Tout le monde se tend, leur père qui n’a jamais su comment s’interposer proteste inutilement, la femme qui l’accompagne doit se retenir de prendre ses jambes à son cou, et Solveig cache à moitié sa jubilation dans son verre de vin, feignant l’ignorance. Elle sait bien que les événements viennent de prendre une tout autre tournure et que bien qu’à son avantage, la situation peut basculer à tout moment. Ou bien c’est déjà trop tard, quoi qu’il en soit, c’est le moment pour elle de se retirer du champ de bataille. L’insulte de Charlie lui en donne une parfaite opportunité. “Si tu le prends comme ça je vais…” “Dis-moi comment s’appelle mon mari.” Le silence tombe sur la table, et l’espace d’un instant, on dirait même que les cris provenant de la cuisine ont cessé. A moitié levée de sa chaise, Solveig soutient le regard de Charlie. Elle pourrait tenter de deviner, mais la certitude de se planter sans espoir de seconde chance —et le couteau que la gamine tient dans ses mains— la font se raviser. D’un autre côté, admettre son ignorance ne la sauvera pas non plus, elle a bien conscience que ce genre de choses a de l’importance pour son père et qu’il ne lui laissera pas passer. Opter encore une fois pour le silence alors ? Tourner les talons et partir se terrer dans sa voiture, voilà la solution la plus sage.

Mais Solveig n’est pas sage. Elle est pleine d’orgueil et sans aucun doute trop confiante en sa capacité à gagner cette joute verbale. “Je n’ai rien à te prouver,” mais la voix calme et assurée qu’elle aurait préféré avoir tremble un peu. “Quand je vois le peu de cas que tu fais de ma vie, je ne vois pas pour quelles raisons je n’en ferais pas autant.” Ils prendront ses mots pour de l'arrogance et elle les laissera dire, parce qu’elle n’avouera jamais que dans le fond, ça la blesse. Il y a tellement de choses qu’elle veut dire, qu’elle veut leur balancer au visage, au lieu de cela elle serre les dents. Elle finit de se lever plus brusquement que nécessaire, son sac à main dans un poing serré, sa veste dans l’autre. C’est sa sortie, et elle ne se fait pas prier pour la prendre.
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Message(#)family portrait ♦️ charlie EmptyJeu 29 Juil 2021 - 0:09


Si tu le prends comme ça je vais…
Dis-moi comment s’appelle mon mari.

Charlie est folle de rage, elle sait qu’elle vient de poser une question à laquelle son aînée n’a pas la réponse. Elle ne lui a pas demandé le nom de son premier animal, de sa meilleure amie, de l’hôpital dans lequel elle est née ni même sa couleur préférée. Même sa date de naissance, elle n’oserait pas la lui demander. Le nom de son mari, voilà tout ce qu’elle vient de lui demander. Une chose simple et évidente pour tout son entourage, même ceux à qui elle ne parle pas quotidiennement, toutes ces personnes qui ne sont pas de son sang. Ils connaissent tous la réponse tellement elle est évidente. Pourtant, dans les yeux bleus de sa sœur, rien ne se passe. Ils se teintent de gris, se voilent, feignent l’indifférence. Tout ça pour mieux lui faire comprendre qu’elle n’a pas la réponse à une question pourtant simplissime. Charlie soutient son regard de ses yeux haineux, savourant chaque nouvelle seconde du silence qui s’installe entre elles. “Je n’ai rien à te prouver.” Bien sûr que non. Elle est éternellement trop fière pour en venir à un tel point, la Solveig. Charlie a un rire faux et bref, elle lève les yeux au ciel pour mieux les replonger dans les siens à la seconde suivante.

La blonde tente de se sortir d’une impasse mais elle n’y parvient pas aussi bien qu’à son habitude, ce qui suffit à faire jubiler sa cadette, bien décidée à prouver au reste du monde qu’elle n’est que façade et faux semblant. “Quand je vois le peu de cas que tu fais de ma vie, je ne vois pas pour quelles raisons je n’en ferais pas autant.” Comme s’il y avait quoi que ce soit à dire sur sa vie. Boulot, dodo, voilà ce à quoi elle se résume. Vue sa taille, Solveig ne prend pas même le temps de faire une pause repas. Elle est pathétique, et Charlie se garde généralement bien de dire tout ce qu’elle pense à ce sujet-là, au moins pour préserver leur père de leurs éternelles querelles. “Si tu avais un mari et des enfants, je m’intéresserais à eux. Au moins parce qu’ils ne savaient pas dans quoi ils s’embarquaient en s’entichant de toi.” Le mari, surtout. Pour les enfants, c’est évident qu’ils savaient encore moins dans quoi ils allaient s’embarquer et Charlie les aurait encore plus plaint. Il est de toute façon trop tard, la grande blonde a déjà tourné les talons et fui le champ de bataille. Elle n’a pas gagné la guerre mais ne l’a pas perdue non plus. Le résultat se clôt une nouvelle fois par un ex aequo à l’arrière goût amer.
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