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 Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil)

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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyMer 23 Juin - 22:35

@Camil Smith - Lexie Walker


Lexie joue avec le café qui refroidit dans le fond de sa tasse pour tenter d’occuper ses mains et son esprit. Cela fait trop longtemps qu’elle est assise à cette table de réunion, avec Jack Donovan et d’autres journalistes politiques. Encore un peu, et elle s’attendrait presque à voir la grande Elizabeth Warren quitter les plus hauts étages de la tour ABC pour donner son avis sur la question. Car c’est à ça que se résume cette réunion qui s’éternise : chacun y va de son opinion pour coacher Lexie. C’est sa première interview en solo, grâce à Camil Smith. Et l’enjeu est de taille : le politicien a promis un scoop à la chaîne, qu’il n’est pas question que la jeune Walker fiche par terre avec son « comportement de débutante ». Ou sa « réputation sulfureuse ». Ou ses « airs de miss météo ». Ca veut dire quoi, ça, d’ailleurs ?
Cette réunion devrait être finie depuis des heures. Lexie a préparé des questions qu’ils auraient dû relire, remanier, et on aurait dû s’arrêter là. Mais non. Chacun y va de son commentaire sur sa tenue, la façon dont elle devra saluer Camil ou le lieu étrange du rendez-vous : chez le politicien. La brunette finit par soupirer en reposant sa tasse de café un peu trop fort sur la table.

« Ok, je pense que je suis prête. Vous m’avez bien coaché. Et je connais Monsieur Smith pour l’avoir déjà croisé à de nombreuses reprises dans des soirées mondaines ou autres galas. Je pense que je saurais comment le saluer. »

Elle se lève en ramassant ses notes.

« Maintenant, si vous le permettez, je vais être en retard. »

Sous-entendu, vous allez finir par me mettre en retard.

« Attends Lexie, je te cherche son adresse. »

La brunette répond spontanément.

« Je sais où il habite. »

Un léger blanc se fait entendre alors qu’elle se rend compte des mots qui viennent de franchir ses lèvres. Elle réfléchit à toute vitesse, et ajoute précipitamment.

« J’ai déjà fait la recherche ! Quand je vous disais que je m’étais préparée … »

Dans le taxi qui l’emmène à quelques blocs d’ici, la jeune femme relit ses notes. Soudain, elle est stressée. Parce que l’enjeu est important. Parce que c’est sa première fois en solo. Parce qu’elle connait Camil et qu’au fond, c’est peut-être pire de se faire juger par ceux qui nous sont proches. Parce que la seule fois qu’elle a mis les pieds chez le politicien, elle a gardé ses vêtements moins de 5 minutes.

Elle fourre finalement toutes ses affaires dans la sacoche en bandoulière que le bureau lui a prêté, un truc classe, qui fait journaliste sérieuse, et quitte le taxi pour sonner chez le Smith. Toujours stressée, elle essuie ses paumes moites sur son jean, et resserre contre elle sa veste de costume. Elle a été briefée pour ça : des vêtements classes, mais pas trop, et sobres. Un chemisier blanc, dont le nombre de boutons fermés est une première pour la jeune Walker.
La brunette s’attendrait presque à voir un majordome débarquer. Elle sourit à Camil lorsqu’il vient lui ouvrir, mais finalement, regrette d’avoir écourté la réunion sur la façon de saluer le politicien : comment dit-on bonjour à un homme avec qui on a déjà couché plusieurs fois, mais qu’on vient voir pour le boulot ? Elle toussote, un peu nerveuse, et se contente d’un truc sobre, un truc qui ne ressemble pas du tout à Lexie.

« Bonjour. Merci pour l’invitation. »



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Camil Smith
Camil Smith
les grandes ambitions
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Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) V5Pnm5h Présent
ÂGE : quarante-six ans. (23.11)
SURNOM : cam.
STATUT : 404, fatal error. (mais debbie dort la majorité du temps avec lui, donc c'est déjà une petite victoire)
MÉTIER : élu à la chambre des représentants, et exerce son nouveau rôle avec dévotion.
LOGEMENT : sixtine a repris sa chambre, et debbie a recommencé à investir ses placards au 525, water street (spring hill).
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POSTS : 1038 POINTS : 0

TW IN RP : mensonge, manipulation, sexe, nudité, armes, attentats, religion.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
RPs EN COURS : deborah #8 ; savannah ; maritza ; deborah #9 ; ambrose #6
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AVATAR : alexander skargård.
CRÉDITS : gif : eternalroleplay ; avatar : cocaïne
INSCRIT LE : 29/11/2015
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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyDim 27 Juin - 14:36

« Comment ça va ? » À l’autre bout du fil, la voix douce et chaleureuse de sa soeur le rassura instantanément. Elle lui assura qu’elle se portait bien, même si la chaleur texane était difficilement supportable. Sixtine était une petite cachottière, mais son ton et son enthousiasme ne trompèrent pas le politicien : elle était en forme, et elle ne mentait pas sur son état de santé. Il sentit ses épaules se détendre automatiquement, et la conversation s’orienta ensuite sur le traitement expérimental que la jeune malade recevait. Ce n’était pas de tout repos, mais elle gérait plutôt bien. Et, surtout, les résultats obtenus étaient bons. Vraiment très bons. « Je suis content d’entendre ça. » Confia-t-il, alors qu’un sourire bienveillant glissait sur ses lèvres. Il avait été tellement peiné d’apprendre qu’elle était à nouveau malade, qu’elle faisait une énième rechute. Il avait perdu pied, quand il avait compris que cette fois-ci était plus grave que les fois précédentes. Il avait cru ne jamais pouvoir reprendre sa campagne, ne jamais pouvoir poursuivre son travail sans la présence rassurante et réconfortante de sa soeur à ses côtés. Ce succès, il le devait en partie à Sixtine. « Je vais essayer de venir te voir. Je ne te promets rien, mais je ferai de mon mieux. » Dit-il en s’arrêtant devant le miroir de sa salle de bain. Il se pencha en avant, et constata que ce simple coup de fil avait grandement détendu ses traits tirés. En même temps, il l’avait attendu toute la journée. Comme à chaque fois qu'il se prévoyait un appel avec Sixtine, il trépignait d’impatience et attendait ces précieuses minutes d’échange. « J’annonce officiellement ma candidature ce soir. » Déclara l’Américain, qui jeta un rapide coup d’oeil à sa montre. Il lui restait encore quelques précieuses minutes pour converser avec sa soeur, avant que la journaliste ne vienne frapper à sa porte. Pour des questions de discrétion, Camil avait préféré donner rendez-vous à la brune directement chez lui. « C’est Lexie Walker qui vient faire l’interview. » Ajouta-t-il. À l’autre bout du fil, il entendit sa soeur soupirer. D’agacement ? De désespoir ? Difficile à dire. Quand il lui demanda ce qui suscitait une telle réaction, sa cadette n’hésita pas à se montrer honnête et transparente — et l’Américain ne put qu’éclater de rire en retour. « Eh ! Je sais me tenir. Et puis… Dois-je te rappeler que j’ai désormais une femme dans ma vie ? » Sous contrat, certes, mais une petite-amie officielle quand même. Cet arrangement leur convenait à tous les deux, et c’était là ce qui comptait le plus. Dans son parcours, semé d’embûches, Deborah s’était révélée être une alliée de taille. Une personne sur laquelle il pouvait compter, dans les bons comme dans les mauvais moments. Elle l’avait soutenu, épaulé, réconforté et même motivé quand il avait eu envie de tout envoyer bouler. « Tu verras : quand tu rentreras à Brisbane, elle sera encore là. »  Ajouta-t-il, avant que la sonnerie de l’entrée ne vienne les interrompre. « Six, je dois te laisser. Je te rappellerai ce week-end. » À l’autre bout du fil, il entendit sa cadette lui faire ses habituelles sommations — être prudent, rester concentré, poursuivre sur sa lancée. Il promit de rester vigilant, et raccrocha quelques secondes plus tard.


Il alla ouvrir la porte de son appartement quelques instants plus tard, en sachant pertinemment qui se trouverait derrière la porte. « Pile à l’heure. » Constata Camil en jetant un coup d’oeil sur sa montre. Il s’écarta légèrement, et invita Lexie à entrer d’un geste de la main. Cette dernière semblait sur ses gardes, voire même carrément froide. Camil arqua un sourcil, surpris par cette attitude fuyante ; Lexie Walker ne lui avait jamais semblé particulièrement farouche, et encore moins timide. « Je t’en prie. » Déclara-t-il en haussant les épaules. La dernière fois qu’il avait rencontré la journaliste, il avait fait la promesse à son supérieur direct de lui donner quelques informations intéressantes le concernant. L’Américain était seulement en train de tenir parole. « Je te laisse aller t’installer au salon ? » Suggéra-t-il, avant de s’éloigner pour passer par la cuisine. « Tu veux boire quelque chose ? » Proposa-t-il, alors qu’il sortait deux verres d’un placard. Il se contenterait, pour sa part, d’une eau gazeuse. Dans le cadre du travail, et a fortiori en pleine après-midi, Camil restait sérieux.
@Lexie Walker


 

.WELL, THAT WAS SAUCY.

And it's holding me, Morphing me, And forcing me to strive, To be endlessly Cold within And dreaming I'm alive, 'Cause I want it now, I want it now, Give me your heart and your soul, I'm not breaking down, I'm breaking out, Last chance to lose control.
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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyVen 2 Juil - 22:44

@Camil Smith - Lexie Walker


Après une réunion chaotique, c’est une Lexie stressée qui arrive chez Camil. Alors qu’elle appuie sur le bouton de la sonnette, elle se remémore sa dernière -et unique- visite ici, éméchée, avec une seule idée en tête : passer une nuit torride avec le politicien. Aujourd’hui, son objectif est tout autre : réussir cette interview qu’il lui a donné l’opportunité de réaliser, et prouver à ses chefs qu’elle a les compétences d’une bonne journaliste.

« Pile à l’heure. »

Camil l’accueille avec le sourire et l’invite à pénétrer dans sa demeure. Lexie, elle, ne ressemble en rien à elle-même, tentant de se comporter comme on le lui a enseigné. Finalement, plus que ses questions journalistiques, c’est son comportement que les chefs craignent, et là-dessus qu’ils ont beaucoup travaillé. Pour eux, il existe une chance sur deux pour que la jeune femme sniffe de la cocaïne en pleine interview et ôte tous ses vêtements. Ses codes à respecter crispent Lexie au plus haut point, alors qu’elle suit Camil à travers son domicile.

« Je te laisse t’installer au salon ? Tu veux boire quelque chose ? »

La brunette rougit en s’installant sur le canapé, passant sa main sur le tissu, repensant à la nuit qu’elle a passé dans cette demeure, aux ébats qui se sont déroulés un peu partout dans le loft. Elle met sans doute quelques secondes de trop à répondre.

« De l’eau, merci. »

En attendant le retour du politicien, la jeune femme sort de son sac un calepin, empli de questions, un stylo, et un dictaphone. Alors que Camil vient s’installer, la brunette avale quelques gorgées d’eau, regrettant subitement de ne pas avoir opté pour quelque chose de plus fort.

« Est-ce que … tu acceptes que cette interview soit enregistrée ? »

C’est apparemment classique, selon ses chefs. Pour elle, ce n’est qu’une façon de plus de la contrôler, de vérifier qu’elle va bien rédiger son article et ne rien omettre d’important.
Sentant la nervosité la gagner, elle hésite un instant et prend une grande inspiration avant de poursuivre, sans allumer le dictaphone.

« Désolée, je … Je crois que je suis un peu stressée. »

Elle se penche en avant, se mordillant la lèvre inférieure, pas pour séduire, mais parce qu’elle est gênée.

« Je sais que cette interview compte beaucoup pour toi, alors je saurais être professionnelle, et tu ne seras pas déçu du résultat, je m’y engage, mais … »

Hésitante, elle ne sait comment poursuivre. C’est étonnant pour Lexie, qui d’habitude n’a pas la langue dans sa poche, quand il s’agit de faire des sous-entendus pour draguer Camil et l’attirer dans ses draps.

« J’ai du mal à saisir pourquoi tu as exigé que ce soit moi qui fasse cette interview, et j’ai peur que ce soit pour de mauvaises raisons. »

Elle ne veut pas de traitement de faveur, elle veut être choisie pour ses capacités, et non parce qu’elle a déjà partagé la nuit de quelqu’un. Si leur aventure venait à s’ébruiter, tout ce que Lexie aurait pu accomplir serait remis en cause, et ses supérieurs ne pourraient cesser de douter de ses talents.


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Camil Smith
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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyJeu 8 Juil - 18:36

« Tu t’es acheté une conduite ? » Plaisanta-t-il, alors qu’elle lui réclamait un simple verre d’eau.  Habituellement, lorsqu’il croisait l’héritière Walker dans des soirées mondaines, elle avait souvent une coupe de champagne entre les doigts. Chic et distinguée, elle s’intégrait parfaitement dans le cadre dans lequel elle évoluait — une aisance naturelle, que Camil lui reconnaissait volontiers. Et puis, plus les heures avançaient et plus la nuit recouvrait le ciel, plus Lexie se laissait convaincre par des breuvages plus alcoolisés. Il eut un petit sourire amusé, mais hocha la tête. « Je reviens. » Camil se dirigea d’un pas serein en direction de sa cuisine. Il sortit deux verres, une bouteille d’eau plate, et retourna auprès de la journaliste. Elle avait pris place dans le canapé, comme le politicien lui avait dit de le faire. Il déposa son verre face à elle, la servit, et s’installa finalement dans le fauteuil qui se trouvait en face d’elle. Les mains jointes, l’Américain attendait patiemment que la brune ne se décide à commencer cet entretien. « Oui. » Dit-il en haussant les épaules. L’enregistrement de ses propos ne lui posait aucun souci, dans la mesure où il veillait toujours à être vigilant dans ses réponses. « Stressée ? Pourquoi ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, un peu surpris par l’aveu de l’héritière. Certes, ils ne s’étaient jamais côtoyés dans un cadre professionnel sérieux et avec enjeu ; mais elle n’avait aucun raison de s’inquiéter des minutes à venir. « Ne t’en fais pas. Il n’y aura pas de réponse piège. » Confia le politicien en haussant les épaules. Sa seule volonté, c’était d’officialiser sa candidature pour l’élection de la Chambre des Représentants. Ce qu’il recherchait avant tout, c’était de la visibilité. La plus large visibilité possible. « Et je suis persuadé que tu as préparé cette interview. » Ajouta-t-il, particulièrement confiant. La brune n’avait pas caché sa volonté de monter en compétence, de ne plus simplement être vue comme la miss météo de la chaîne. Le blond, qui avait vu une occasion en or de l’aider dans son ascension lors  de leur dernière entrevue, n’avait donc pas hésité à faire un gentil chantage à son supérieur hiérarchique. « Mais… ? » Répéta Camil, attendant la suite des propos de l’Australienne. Cette dernière n’avait jamais manqué d’idée, quand il s’agissait de s’adresser au politicien et d’obtenir ce qu’elle voulait de lui. Un léger rire s’échappa de ses lèvres, et Camil plongea son regard clair dans celui de la brune. Il se redressa, et déclara : « Je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête, mais… » Comment lui dire les choses, sans paraître trop abrupt ni indélicat ? Il ne voulait pas la blesser en se montrant un peu trop honnête, un peu trop cru. Ils avaient partagé deux nuits de débauche ; ça ne les engageait par sur du long terme, et il comptait bien le rappeler à l’héritière. « C’est vrai qu’on a eu quelques… écarts, toi et moi. » Subtile façon de rappeler à la principale concernée que, la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans son salon, ils avaient été nettement moins vêtus et bien moins farouches. « Mais ça ne veut rien dire. Tu ne me dois rien, et je ne te dois rien. » Dit-il en haussant les épaules. Ce qui ne signifiait pas qu’il tenterait probablement, une prochaine fois, de passer du bon temps en sa compagnie. Il s’abstint de lui dire, ne souhaitant pas créer la confusion dans son esprit. Il se détendit, et reprit place plus confortablement dans son fauteuil. « Donc cette interview, c’est juste un coup de pouce. Gratuit, sans contre-partie. » Déclara-t-il en inclinant légèrement la tête. « Enfin, hormis la diffusion la plus large possible. » Rectifia-t-il en souriant, malicieux. Machinalement, il jeta un coup d’oeil à sa montre, et précisa : « Et si ça peut te rassurer, j’ai rendez-vous avec ma copine dans une heure et demie. » Il avait prévu d’amener Deborah dîner au restaurant, et il ne comptait pas déroger à ses plans ; s’afficher avec sa prétendue compagne, c’était une nécessité absolue. Son couple devait être le plus crédible possible — et, par chance, la plantureuse brune était d’une compagnie agréable.

@Lexie Walker


 

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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyVen 16 Juil - 22:37

@Camil Smith - Lexie Walker


La brunette n’était pas comme d’habitude. Cette interview la troublait, ou plutôt l’attitude de ses supérieurs et la pression qu’elle ressentait.

« Stressée ? Pourquoi ? Ne t’en fais pas. Il n’y aura pas de réponse piège. »

Lexie laissa échapper un petit rire à la remarque de Camil, tentant de se détendre.

« Et je suis persuadé que tu as préparé cette interview. »

La jeune femme hocha la tête, confirmant la supposition du politicien.

« Je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête, mais … C’est vrai qu’on a eu quelques … écarts, toi et moi. »

Lexie fit la moue avant de laisser un sourire coquin s’afficher sur son visage.

« Je n’aurais pas appelé cela ainsi, mais oui, on s’est bien amusé. »

Et la brunette espérait que bientôt, ils pourraient recommencer.

« Mais ça ne veut rien dire. Tu ne me dois rien, et je ne te dois rien. Donc cette interview, c’est juste un coup de pouce. Gratuit, sans contre-partie. Enfin, hormis la diffusion la plus large possible. »

Lexie laissa échapper un petit rire gêné. Ok, elle est très mal à l’aise, parce qu’elle n’était pas certaine que Camil ait bien interprété ses propos. Elle toussota, finissant son verre d’eau, priant une nouvelle fois pour que le liquide se soit changé en vodka, en vain.

« Et si ça peut te rassurer, j’ai rendez-vous avec ma copine dans une heure et demie. »

La brunette manqua de s’étouffer à l’ultime précision du politicien. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Que Carmil supposait qu’elle pensait qu’il craquait pour elle ? Qu’il voulait … plus ?

« Bon Dieu, non ! »

Elle réagit au quart de tour à la remarque de l’américain, lorsqu’elle eut fini de tousser.

« Non, je veux dire … »

Une nouvelle fois, elle perdait ses mots. Elle inspira calmement, et tenta de préciser sa pensée.

« Je me suis peut-être mal exprimée. Sans doute, d’ailleurs. C’est juste que dans notre milieu, on ne fait jamais rien gratuitement. Je n’ai jamais imaginé que tu voulais être en couple avec moi, ou que sais-je … Mais les coups de pouce, je n’y suis pas habituée. »

Un sourire triste s’afficha sur son visage, ne gagnant pas ses yeux.

« D’habitude, les gens attendent quelque chose en retour, et ce n’est pas comme ça que je veux fonctionner pour réussir ma carrière, c’est tout. Je veux y arriver grâce à mes capacités. »

C’était très important pour elle. La brunette fixa un instant son calepin, jouant distraitement avec son stylo, hésitant visiblement à poursuivre. Mais, étonnement, elle voulait être honnête avec le politicien, parce qu’il lui avait fait suffisamment confiance pour lui confier cette interview.

« C’est dur … Dur de penser qu’on peut être à la hauteur quand tout le monde doute de toi. Ma mère, depuis toujours, évidemment … »

Elle haussa les épaules : la méchanceté de Mary n’était pas étrangère à Camil, ni son désintérêt pour ses enfants.

« Et mes supérieurs à ABC. Ils sont persuadés que je vais planter cette interview. Et je crois qu’ils ne redoutent pas tellement mes questions, mais plutôt mon comportement, comme si … comme si j’allais me bourrer la gueule ou sniffer un rail de coke avant de commencer … »

Elle fit la moue, plongeant son regard dans celui de Camil.

« Bon, on ne peut pas dire que je ne l’ai pas cherché … »

Sa réputation l’avait précédé, alors il n’était pas tellement inconcevable que ses supérieurs aient des doutes. Et pourtant, depuis plus d’un an de travail pour eux, elle n’avait plus fait d’écarts, du moins pas un seul qu’ils n’aient remarqué. Alors, au bout de 15 mois à présenter la météo et à suivre la formation qu’ils lui imposaient, elle aurait aimé qu’ils lui fassent un peu plus confiance. Si elle avait compris ne pas la mériter à son arrivée, elle estimait avoir fait plus que sa part du marché depuis.
La jeune femme secoua la tête et fixa son attention sur son calepin, relisant brièvement ses notes.

« On va pouvoir y aller, si tu es prêt ? »

Elle esquissa un sourire timide, mais plus serein, et lança le dictaphone.


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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyMar 27 Juil - 11:16

« Si ça peut te rassurer, on ne fait pas grand-chose gratuitement non plus dans mon milieu. » Admit le politicien en haussant les épaules. Les adversaires se tiraient volontiers dans les pattes, tandis que les plus habiles et les plus diplomates cherchaient à nouer des alliances.  Cela pouvait apparaître comme une solution plutôt pacifiste… Mais Camil savait pertinemment que, sur le long terme, ces ententes ne duraient jamais. Elles finissaient toujours par exploser, dans la plupart des cas au plus mauvais moment, et souvent en raison d’égos surdimensionnés. « Mais parfois, il est bon d’avoir des alliés qui ne soient pas biaisés. » Des gens à qui on n’a rien promis, à qui on ne doit rien. Ou des gens avec qui on a fait des opérations blanches — un 50/50 équitable, qui convient à tout le monde. C’était d’ailleurs ce que l’Américain avait mis sur la table pour Lexie : un joli scoop pour faire décoller sa carrière, contre une exposition médiatique large. « Et c’est tout en ton honneur. » Déclara l’Australien en inclinant légèrement la tête. Elle mettrait peut-être plus de temps que les autres, mais y parviendrait certainement. Quant à lui, il était mieux placé que quiconque pour la comprendre ; il rongeait son frein depuis des années, attendant dans l’ombre d’être prêt pour s’exposer. En tant que directeur du cabinet du maire de Brisbane, il avait eu l’occasion d’observer ce monde étrange, avec lequel il était quotidiennement en contact. Il avait aussi eu le loisir de côtoyer de nombreuses personnes ; petit à petit, il avait tissé un véritable réseau. « En tout cas, sache que je partage le même point de vue que toi. » Il s’appliquait à faire une campagne politique « propre » : pas d’entourloupes, pas de malversations, pas d’alliances foireuses. Bon, d’accord, il manquait peut-être un peu d’honnêteté concernant sa vie privée ; mais hormis ce point spécifique, sa candidature était claire, sans bavure. « Pourquoi c’est si important pour toi ? » Demanda Camil en arquant un sourcil. Était-ce une pointe de fragilité, qu’il croyait voir en elle ? La brune lui avait toujours semblé être une femme sur d’elle, qui n’hésitait pas à s’affirmer. Mais alors qu’elle évoquait sa mère, le politicien comprit que Lexie Walker n’avait pas toujours dû avoir la vie facile. Mary Walker n’était pas tendre, et l’échec n’était tout simplement pas envisageable. La pression familiale avait dû être importante… Et c’était souvent dangereux, parce qu’à double tranchant. « Du coup, j’imagine que tes supérieurs ont dû trouver étrange que je ne veuille que toi pour faire cette interview. » Fit remarquer Camil en haussant les épaules. Mais lui, il s’en fichait : le qu’en dira-t-on glissait sur lui aussi bien que les rumeurs qui courraient régulièrement sur son compte. « Lexie… La vraie question qui se pose est la suivante : est-ce que tu travailles pour toi, ou est-ce que tu travailles pour en mettre plein la vue à ton entourage ? » Parce que si elle souhaitait atteindre des sommets pour la seconde raison, cela ne semblait pas être la meilleure des idées pour le politicien. « Parce que c’est ton style ? » Demanda Camil en haussant un sourcil, alors qu’elle mentionnait ses vices. S’il savait qu’elle ne disait pas non à un verre d’alcool (ou plusieurs, en certaines occasions), il n’était cependant pas au courant de sa consommation de cocaïne. Il aurait sans doute pu avoir quelques éclaircissements à ce sujet s’il avait pris la peine de lire les tabloïds, mais il préférait s’en tenir aux quotidiens sérieux — qu’ils soient politiques, géopolitiques ou financiers. « Laisse tomber, ta réponse n’influera en rien cette interview de toute façon. » C’était une adulte, et elle faisait bien ce qu’elle voulait ; ça ne le regardait pas. « Sache juste que ça n’est pas exclusivement réservé à la jeunesse de Brisbane. Je pourrais te citer au moins dix politiciens qui ont des problèmes d’addiction qui ne sont pas connus du grand public. » La drogue était souvent l’un des fléaux ; la première fois, il s’agissait juste de prendre un rail pour tenir le choc, pour oublier la fatigue. Et puis après, c’était l’engrenage. Le sexe, aussi, était une addiction plus répandue et peut-être encore plus tabou que la drogue ou l’alcool. « Je me réserve le droit de ne pas répondre à toutes tes questions. » Déclara simplement le politicien, avant que l’Australienne ne mette son dictaphone en marche. S’il comptait être transparent sur sa vie professionnelle et ses aspirations futures, il se réservait néanmoins le droit d’être plus discret et plus pudique sur sa vie privée.
@Lexie Walker

Spoiler:


 

.WELL, THAT WAS SAUCY.

And it's holding me, Morphing me, And forcing me to strive, To be endlessly Cold within And dreaming I'm alive, 'Cause I want it now, I want it now, Give me your heart and your soul, I'm not breaking down, I'm breaking out, Last chance to lose control.
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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyLun 16 Aoû - 22:15

@Camil Smith - Lexie Walker


Lexie était gênée de se confier ainsi à Camil, mais elle devait expliquer son comportement étrange.

« Si ça peut te rassurer, on ne fait pas grand-chose gratuitement non plus dans mon milieu. »

Elle esquissa un sourire triste et se contenta de hocher la tête. Evidemment qu’elle le savait, elle s’en doutait au moins. La jeune femme n’avait pas une image très positive de l’être humain en être général, et elle exécrait encore davantage les gens des milieux de Camil et elle : des requins, prêts à tout pour l’argent, le pouvoir ou la richesse. Ou les trois, si possible.

« Mais parfois, il est bon d’avoir des alliés qui ne soient pas biaisés. »

La brunette pencha la tête sur le côté en observant le politicien, laissant le mot rouler sur sa langue pour le teste.

« Alliés ? »

Elle aurait pu définir Camil avec bien des qualificatifs, mais n’auraient pas pensé à celui-ci. Pourtant, ça lui semblait adapté. Peut-être pas à toute leur relation, mais à la situation dans laquelle ils se trouvaient aujourd’hui. Elle esquissa un sourire.

« Ca me plait. »

La jeune femme laissa ensuite entrevoir l’une de ses failles au politicien. Malgré son apparente confiance en elle, on avait tant douté d’elle depuis sa plus tendre enfance qu’elle-même pouvait s’interroger sur ses propres capacités.

« Et c’est tout à ton honneur. En tout cas, sache que je partage le même point de vue que toi. Pourquoi c’est si important pour toi ? »

La réponse fusa, sans qu’aucun des filtres habituels qu’elle mettait en place ne puisse la retenir.

« Pour me prouver que je peux y arriver seule, par ce que je fais, par mon boulot, par les efforts que je fournis. J’en ai besoin. »

Pour elle, tout simplement. Pour tenter de combler les fêlures issues de l’éducation qu’elle avait reçue. N’était-ce d’ailleurs pas ainsi qu’était constituée la vie de chacun ? Tous voulaient s’en sortir dans le monde adulte, malgré les défaillances qui pouvaient provenir de leur enfance. Pour Lexie, elles étaient nombreuses, en général bien dissimulées derrière le mur qu’elle avait pris le soin d’ériger depuis toujours.

« Du coup, j’imagine que tes supérieurs ont dû trouver étrange que je ne veuille que toi pour faire cette interview. »

Elle rit, tentant de laisser les confidences derrière elle pour l’instant.

« Soit ils pensent qu’on couche ensemble, soit ils pensent que tu veux coucher avec moi. Au choix. »

Elle haussa les épaules.

« Si je n’étais pas aussi préoccupée par l’image qu’ils pouvaient avoir de moi, je ferai bien une blague graveleuse à mon retour, mais je crains trop qu’ils la prennent au premier degré. »

Elle leva les yeux au ciel, un tic qu’elle avait acquis dès son plus jeune âge, lorsque sa mère l’exaspérait, répété depuis des millions de fois.

« Lexie … La vraie question qui se pose est la suivante : est-ce que tu travailles pour toi, ou est-ce que tu travailles pour en mettre plein la vue à ton entourage ? »

La question la déstabilisa assez pour qu’elle fronce les sourcils et prenne le temps de réfléchir.

« Hé bien, pour moi, c’est à moi que j’ai des choses à prouver, c’est pour moi que je veux réussir. Mais … je veux présenter le journal télévisé, alors j’espère bien pouvoir en mettre plein la vue à tout le monde et les scotcher devant leurs écrans. »

Car la façon dont le public l’accueillerait et la percevrait serait déterminante pour la suite de sa carrière, à n’en pas douter.
La jeune femme évoqua ensuite sa consommation d’alcool et de drogue, mais fronça les sourcils devant la réaction de Camil, pensant que, comme tous, il était au courant de ses excès et de ses frasques.

« Parce que c’est ton style ? Laisse tomber, ta réponse n’influera en rien cette interview de toute façon. Sache juste que ça n’est pas exclusivement réservé à la jeunesse de Brisbane. Je pourrais te citer au moins dix politiciens qui ont des problèmes d’addiction qui ne sont pas connus du grand public. »

Un sourire triste étira ses lèvres alors qu’elle secouait la tête. Elle fronça brièvement les sourcils avant de poursuivre.  

« Non, je veux te répondre. Oui, c’est mon style. Je consomme de la cocaïne depuis un moment déjà. Pour autant, je fais mon job correctement. »

Elle s’était finalement fermée, son ton étant plus assuré.

« Et je n’ai pas commencé à consommer de la drogue pour la jouer cool en soirée ou signer un contrat quelconque. Je ne suis pas une gamine écervelée ou un politicien véreux. »

Ce n’était pas réellement comme s’il pouvait exister de bonnes raisons de se droguer, mais pour Lexie, c’était tout comme : elle était tombée dans la cocaïne pour fuir la réalité, oublier la peine et la douleur causées par le décès de son père. Depuis, la drogue était son échappatoire. Pas juste un moyen de passer une bonne soirée entre potes.
Le temps des confidences était terminé. Le travail devait maintenant commencer. La brunette alluma le dictaphone et reprit en main son carnet.

« Je me réserve le droit de ne pas répondre à toutes tes questions. »

Elle ne put réprimer un petit sourire : elle n’en attendait pas moins d’un politicien, et encore moins de quelqu’un de prudent comme Camil.

« Monsieur Smith, merci de me recevoir et d’accorder votre déclaration à ABC. »

Elle plongea un regard sérieux et déterminé dans les yeux de l’américain.

« Après avoir longtemps travaillé pour le cabinet du Maire de Brisbane, vous avez démissionné en mars. Pourriez-vous expliquer les raisons de votre départ et nous éclairer sur vos projets d’avenir. »




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Camil Smith
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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyDim 22 Aoû - 22:05

« Dans le mille. » Concéda Camil avec un petit sourire narquois, alors que la miss météo listait les doutes de ses supérieurs à voix haute. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne s’étaient pas trompés : les deux adultes n’étaient pas amis, mais entretenaient malgré tout une relation singulière. Mais la frontière entre le privé et le professionnel était souvent mince, n’est-ce pas ? « Effectivement, il serait plus sage d’éviter. Pour toi, pour moi, pour nos carrières respectives. » Énuméra l’Américain en faisant la moue. Aujourd’hui, il fallait surveiller son langage, ses propos, ses gestes. À l’ère de la rébellion féminine (que Camil comprenait parfaitement), chaque mot pouvait prendre de l’ampleur et devenir une polémique. Et s’il ne disait pas non à une notoriété et à une forte exposition médiatique, il ne voulait surtout pas que celles-ci découlent de polémiques créées de toutes pièces. « Je suis sûr que tu parviendras à tes fins. » Déclara le politicien en inclinant légèrement la tête. « Tu es motivée, tu ne baisses pas les bras devant la difficulté, tu es rusée. » Trois qualités qui lui feraient monter les échelons, il en était convaincu. Et si cette interview pouvait lui donner un petit coup de pouce, alors il en était ravi pour elle. Même si elle risquait, tôt ou tard, d’être son propre démon et de se mettre des bâtons dans les roues en raison de sa prise de stupéfiants. « Tu sais qu’il y aura un jour qui ne ressemblera pas aux autres ? » Demanda Camil en arquant un sourcil. Il n’allait pas faire l’étonné ; à vrai dire, il n’était pas surpris que la brune soit une consommatrice de poudre blanche. Il connaissait sa réputation de fêtarde invétérée, et son statut d’héritière de l’entreprise Walker. Il savait aussi qu’elle avait, malheureusement pour elle, une mère indélicate et tyrannique, qui avait dû lui mettre la pression dès son plus jeune âge. « Désolé. Je ne voulais pas te faire peur, te faire la morale ou quoique ce soit, ce n’est pas mon style. » Déclara-t-il, alors qu’il estimait avoir été trop loin avec Lexie. Après tout, ses problèmes ne regardaient qu’elle. Il n’y avait bien que Sixtine avec qui le politicien prenait quelques largeurs, et se permettaient de dire ce qu’il pensait. En tant que grand frère ultra protecteur, qui avait longtemps eu à veiller sur la cadette de la famille, il avait toutes les raisons du monde de donner son avis et de se mêler de ses petits soucis.


Il abandonna son attitude relâchée et sa position nonchalante pour adopter une posture plus professionnelle. Même si l’entretien n’était pas filmé, il préférait faire comme si c’était le cas : ça le mettait dans une autre ambiance, et ça l’obligeait à prendre cet exercice (qu’il n’aimait pas particulièrement, d’ailleurs) au sérieux. Il posa ses avant-bras sur les accoudoirs de son fauteuil, et se redressa légèrement pour répondre aux questions de la journaliste. « Je vous en prie. » Répondit-il en inclinant légèrement la tête. Lexie, sur un ton très professionnel, commença son interview. « J’ai travaillé pendant plus de dix ans dans le cabinet du maire. Je suis passé par différent poste, et j’ai grimpé les échelons jusqu’à arriver au rang le plus haut : celui de directeur. » Homme sérieux et travailleur — deux qualités qu’il souhaitait mettre en avant. Il marqua volontairement un temps d’arrêt, laissant le temps à Lexie de prendre des notes dans son carnet si elle le désirait. « J’ai été à ce poste pendant des années, et je l’ai exercé avec envie, avec passion. » Homme impliqué, homme dévoué : voilà ce qu’il voulait faire passer comme message à qui l’entendrait. « En fin d’année dernière, j’ai réalisé que j’avais fait le tour de ce poste. Je sentais que je stagnais, que je n’apprenais plus. Ça a été difficile à admettre, parce que j’adorais mon job. » Un peu de vrai, et beaucoup de mensonge dans ces propos ; s’il avait effectivement adoré son métier, le sentiment de lassitude n’était dû qu’à ses ambitions personnelles. Camil avait un plan de carrière, et il n’y dérogeait pas. Simplement, en voyant les échéances se rapprocher, l’impatience s’était naturellement faite ressentir. « J’avais besoin de nouveaux challenges, de nouvelles perspectives. » Et dans sa ligne de mire, il y avait la Chambre des Représentants. « Plutôt que de rester dans le confort d’un métier qui ne me passionnait plus, et après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de démissionner pour me consacrer à de nouveaux projets. » Voilà comment on sous-entend qu’on est courageux, sans pour autant le dire. Quiconque connaissait Camil savait que la modestie ne l’étouffait pas ; mais aux yeux du grand public, il préférait mesurer ses propos pour éviter de devenir une tête à claque notoire. « Enfin, un nouveau projet plus précisément. Celui d’être candidat, puis finalement élu, à la Chambre des Représentants. » Rien que ça.

@Lexie Walker


 

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Message(#)Pour le boulot, rien que pour le boulot (Camil) EmptyVen 3 Sep - 14:15

@Camil Smith - Lexie Walker


Camil est là, installé en face de la brunette, et on dirait presque qu’il essaie de lui remonter le moral. Ou, tout du moins, de la rassurer sur une carrière dans le journalisme et sur ses compétences. Et c’est agréable. C’est agréable, parce qu’elle le sent sincère. Il n’est pas sa mère, pour qui rien n’est jamais assez bien. Il n’est pas Channing, qui est tout sauf objectif quand on parle de sa petite sœur. Il n’est pas un homme intéressé, qui aimerait obtenir d’elle quelque chose. Alors la brunette sent un sourire timide naître sur son visage, alors qu’elle répond à l’Américain.

« Merci. De croire en moi. Et de le dire. »

Mais parce que c’est Lexie, et qu’elle ne peut pas trop faire dans le sentimentalisme, elle rajoute.

« Quand je serai une grande journaliste à qui on discerna l’un ou l’autre prix pour ses reportages, je penserai à te remercier, comme ces actrices aux oscars. »

Elle rit, mais elle est réellement reconnaissante. Jusqu’à ce que la conversation dévie sur la drogue et la consommation de la jeune femme. D’un coup, Lexie se referme comme une huitre.

« Tu sais qu’il y aura un jour qui ne ressemblera pas aux autres ? »

La brunette fronce les sourcils, pas certaine de comprendre.

« Et que se passera-t-il, ce jour-là ? »

Elle n’est pas sûre de saisir où il veut en venir, et ressent soudainement le besoin de se justifier.

« J’ai ce qu’on appelle une « consommation contrôlée », ce qui signifie que je ne me drogue pas tous les jours, que j’ai des buts dans la vie qui ne consistent pas à trouver la prochaine dose ou l’argent pour la financer, et que je peux refuser un rail quand on m’en propose. »

Elle hausse les épaules, mais son regard est froid.

« Alors ce n’est sans doute pas la meilleure option pour affronter le quotidien et le reste, mais c’est la seule pour moi, et je pense que je ne m’en sors pas si mal. »

Camil semble cependant remarquer qu’il est allé trop loin, puisqu’il présente ses excuses.

« Désolé. Je ne voulais pas te faire peur, te faire la morale ou quoique ce soit, ce n’est pas mon style. »

Lexie hoche la tête en pinçant les lèvres, préférant ne rien répondre. En effet, il a dépassé les bornes, mais elle n’aurait pas dû laisser la porte entrouverte. Cela lui apprendra à vouloir s’ouvrir.

La suite de la conversation est plus professionnelle, Lexie enclenchant le dictaphone et commençant à interroger Camil. Le politicien répond à son vouvoiement par un vouvoiement, ce qui la soulage, et lui permet d’oublier quelque peu les minutes précédentes. Elle n’est plus Lexie, la fêtarde droguée, sans père, et avec une mère défaillante. Elle est la journaliste, ici pour faire son boulot.
La brunette ne peut réprimer un petit sourire en entendant Camil répondre. La question de la brunette était large, et il l’utilise clairement à son avantage. Elle reconnaît bien là le comportement d’un politicien, d’un professionnel, qui a l’habitude de s’exprimer en public, et de se vendre. Elle l’écoute attentivement, prenant quelques notes, mais laissant le dictaphone faire la plus grosse partie du job.
Au fur et à mesure du discours posé et mesuré du politicien, la brunette comprend où il veut l’emmener, ainsi que le but de cette interview. Et finalement, il le dit, clairement.

« Enfin, un nouveau projet plus précisément. Celui d’être candidat, puis finalement élu, à la Chambre des Représentants. »

La brunette réprime son enthousiasme et ses félicitations, pensant à temps au dictaphone qui les enregistre. Néanmoins, un sourire illumine son visage alors qu’elle continue à interroger Camil.

Au bout d’environ 30 minutes, la jeune femme a fait le tour des questions. Elle remercie poliment le politicien puis coupe l’enregistrement.

« Carrément ! Monsieur est ambitieux, j’aime ça. »

Elle rassemble ses affaires et les range dans son sac, finissant son verre d’eau avant de se lever.

« Ca vaut ce que ça vaut, mais je suis certaine que tu seras un très bon élu, et que tu feras du très bon boulot. Quant à être un bon politicien … je pense que ce n’est pas le cas, et c’est un compliment. »

Elle laisse Camil la raccompagner jusqu’à la sortie, et s’arrête sur le pas de la porte.

« Merci pour l’interview, de m’avoir choisi, de m’avoir fait confiance. »

Elle dépose un baiser au coin des lèvres de l’Américain et s’éloigne avec un sourire coquin.

« Appelle-moi quand tu voudras. Tu sais que j’aime beaucoup m’amuser. »


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