« Je suis pas du genre à me plaindre à voix haute. » tu fais une légère grimace en signe de oopsie silencieux ; ça en fait au moins un d’entre vous. On ne peut pas dire que tu sois du genre silencieuse et t’es la première, en tête de parade, pour te plaindre des trucs les plus futiles de l’univers. I’ll do it for two. Ce que tu fais déjà de toutes les façons possibles et cela avant même de le connaître. Mais pour le coup, t’aimerais qu’il se plaigne un peu plus parce que les goûts culinaires, c’est important - au restaurant, il n’avait mangé que du dessert et finalement, tu vois là comme un nouveau défi personnel de savoir ce qu’il aime sans même qu’il ait à le dire ; how cute.

« Bitch. » “You love it.” tu le sais, il le sait et c’est bien pour ça que ça fonctionne quand même aussi bien entre vous. Les insultes et les taquineries sont proportionnelles à ton affection, tu l’as toujours pensé, déclaré et assumé ; pauvre de Jordan, heureusement qu’il n’est pas perturbé par tout ça, autrement, vous n’en seriez sûrement pas là aujourd’hui - match made in heaven, le penser te ferait presque rosir les joues comme une enfant. Ta relation avec Jordan est si unique, il faut dire, il y a tant de cases inédites que tu coches avec lui, donc ce n’est pas étonnant que t’ai l’impression de tout découvrir, même à trente ans passés. « Quoi ?? Dis moi que vous êtes jumeaux. » t’éclates de rire en secouant la tête avec énergie. “A 9 ans d’intervalle, j’en doute fort. J’entends que ça t’en bouche un coin.” ça t’amuse qu’il soit aussi surpris que ça alors qu’il va littéralement vivre des situations bien plus incroyables que d’apprendre qu’une soeur et un frère sont nés la même date sans être jumeaux. He’s cute. So damn fucking cute. « Take your time abuela. » t’y connais rien en espagnol mais t’es à peu près sûre qu’il suit la lignée de tes propos d’avant - petits cons un jour petits cons toujours et en symbiose s’il vous plait - alors tu tires la langue au vide - il est moins cute, tout d'un coup. “Bitch.” my bitch I wish that was here, car t’aimerais bien le taper et lui montrer que t’as rien d’une abuela, toi.

« Quand tu dis nous ‘tu crois en nous’, tu parles de toi et mes babies, right? » god I love him - wait, what ? Prétends être choquée pendant que l’assemblée s’émeut, Birdie, car il n’y a que toi pour avoir envie de continuer à se flinguer les yeux de citron bien amer pour ne pas voir la réalité. « I’m joking i’m joking, your reply touches me so much I only can say shit like that. » “Never change that.” vraiment, jamais, Jordan, que tu dis honnêtement, avec une adoration incroyable dans la voix car encore une fois, bless him. Il sait dédramatiser les situations (autant que l’inverse est possible aussi, la preuve) et tu souris brillamment à sa connerie car t’apprécies bien trop quand il évoque ta poitrine de façon aussi possessive. “Oh je sais que je peux compter sur toi pour avoir une dévotion débordante pour tes babies, darling.” les ondes sont de nouveau bonnes et ça fait du bien.  

« How do you feel when I talk about Rosa? » okay, là, ça te fait lever sur tes jambes pour faire les cents pas dans la pièce parce que le niveau monte d’un cran une nouvelle fois. T’as pensé à Rosa. Tu penses à Rosa sûrement bien plus que Jordan peut l’imaginer. T’as l’impression d’avoir une relation avec elle, somehow. C’est un sentiment confus que tu n’arrives pas complètement à assimiler mais tu sais une chose ; tu peux parfois détester Rosa - qui s’amuse avec la musique, qui te fait sentir comme une moins que rien, que son image rôdant autour n’est qu’une pression supplémentaire pour toi qui n’arrivera jamais à sa cheville - il n’empêche pas que t’es curieuse et que tu respectes. Jordan te donne envie d’en savoir plus car t’as la sensation que t’aurais pu l’apprécier ou la haïr, selon ton humeur, sa façon d’être et tout plein de facteurs que tu ne possèdes pas. Est-ce que t’es censée dire tout ça à Jordan ? “Since when do you need to know my feelings to talk about Rosa ? You can if you want to.” est-ce qu’il a eu des expériences avant qui lui ferait craindre ta potentielle réponse ? Est-ce qu’il veut savoir s’il peut te parler de Rosa - il devrait savoir que oui, puisqu’il l’a déjà fait. Parce que tu le lui as demandé. Sa question t’intrigue et les raisons encore plus. “Elle fait partie de ton histoire. J’ignore quel rôle lui donner à part celui de ta femme décédée, définir quel genre de demoiselle elle était. Alors souvent elle m’intrigue. Et parfois, elle est une ombre pesante qui rôde.” tu te mords la joue car c’est une pente glissante et un rien peut tout faire chavirer. Mais il a demandé et pour une fois, t’es sincère. Alors t’espères que ça ne va pas se retourner contre toi. “Mais c’est une partie de toi et je chercherai jamais à te priver de l’évoquer si tu le désires.” surtout si ça me permet d’en savoir plus sur toi. Ce n’est pas comme toi avec Dan ; la relation de Jordan s’est finie de la plus horrible des manières. Toi, tu ne te vois pas lui parler de Dan, ou d’ex qui ne l’ont jamais été car tu n’as jamais été stable comme ça.

« Can I request for a change of rules and you ask questions too? » tu t’esclaffes légèrement en levant les yeux au ciel. “Too many stories to tell ?” que tu balances gentiment. “Fuck those shoes.” elles te font mal, ces folles, alors tu vas les ôter sans plus attendre en te réinstallant sur le canapé avant de passer la main dans tes cheveux. Tu ne pousses pas les interrogations, ceci dit, car le sujet Rosa est déjà assez énorme en soi, mieux vaut ne pas en perdre le fil. T’es quand même un peu nerveuse de ce que tu lui as dit. Tu te rappelles pourquoi parler à coeur ouvert n’est pas dans tes cordes ; ça te paralyse tellement. Ne pas pouvoir voir les expressions de Jordan est une torture tout en étant une bénédiction ; lots of mixed feelings here.

“You love it.” You too. T’as un si grand sourire en coin sur ton visage. Sourire qui se transform en surprise quand elle ajoute des infos sur son frère. “A 9 ans d’intervalle, j’en doute fort. J’entends que ça t’en bouche un coin.” Tu clignes plusieurs fois des yeux.« My god what the fuckkkkk. » T’es vraiment sur le cul et tu te dis qu’ils sont tous des blagues chez les Cadburry. Tu n’oublies pas non plus qu’elle a 9 ans de différence avec son frère quand toi tu en as 8 avec les tiens. Tu trouves ça très similaire. Ca te plaît.

“Bitch.”  « You love it. » T’étais obligé de répliquer le moment d’un peu plus tôt. Full circle. C’est satisfaisant. “Never change that.” Ça aussi c’est satisfaisant. Encore plus même. Elle te valide dans tes conneries qui sont juste qui tu es, comment tu gères certaines choses. Feels good. “Oh je sais que je peux compter sur toi pour avoir une dévotion débordante pour tes babies, darling.” Qu’elle utilise le pronom possessif pour toi à propos de ses boobs te touche tout autant que le reste car ça veut dire qu’ils te sont exclusifs, ou en tout cas, c’est ce que tu veux entendre et comprendre. Ca fait bien des fois qu’elle dit sans le dire que vous êtes exclusifs. Tu ne feras pas de faux pas de ce côté là. Tu sais que trop bien être loyal envers un être que tu aimes plus que les autres.

“Since when do you need to know my feelings to talk about Rosa ? You can if you want to.” Tu te mords la lèvre, elle n’a pas tort. Tu as déjà beaucoup dit sur Rosa à Birdie mais c’était avant que ça devienne si sérieux tous les deux. Tu comprends bien trop que ça peut être délicat pour elle de t’entendre parler de ta défunte femme aussi fréquemment. « I’m checking… » Tes yeux sur ton ventre où se trouve une des dizaines de roses tatoués sur ta peau. Tu vas doucement la caresser celle ci. “Elle fait partie de ton histoire. J’ignore quel rôle lui donner à part celui de ta femme décédée, définir quel genre de demoiselle elle était. Alors souvent elle m’intrigue. Et parfois, elle est une ombre pesante qui rôde.” Birdie te mindfuck de plus en plus à répondre si honnêtement. T’es tellement touché. Y'a pas beaucoup de gens qui osent dire qu'elle est morte devant toi alors que c'est pas un big deal à ton avis. C'est juste comme ça. Des faits. Elle prend pas de gants et ça te fait un bien immense. “Mais c’est une partie de toi et je chercherai jamais à te priver de l’évoquer si tu le désires.” Tu laisses un soupire s’échapper mais c’est parce que tu n’avais pas réalisé que tu avais arrêté de respirer l’espace d’un instant. « Thank you. » Tu sais pas quoi dire de plus après ça. Tes yeux toujours rivés sur ce tatouage là.

“Too many stories to tell ?” Elle a bien compris. Tu souris. « Yeah. » “Fuck those shoes.”  Tu fermes les yeux, rompant le contact visuel de tes tatouages et tu imagines l’oiseau en train de s’ôter ses chaussures. « Almost all the good ones have Rosa in them. » Que tu annonces pour lui faire comprendre le pourquoi de ta question. « Ok ok I’ve got one. » Tu te recales un peu dans le lit alors que tu entames ton histoire. « 2007 Soundwave festival. C’était la première année qu’ils le faisaient à Brisbane. J’ai réussi à y aller sans payer, je suis encore trop fier de moi pour le coup. J’avais gardé le fric pour mais à quelques semaines du fest j’ai préféré le mettre dans mon tout premier tatouage. Je voyais ça comme un truc qui allait me durer toute la vie plutôt qu’une journée de concerts mais bref… J’avais quand même très envie d’y aller et j'ai réussi à tout avoir au final et c’était le meilleur truc ever. Mais genre vraiment. J’ai longtemps parlé du Soundwave Festival de 2007 comme le meilleur jour de ma vie. En plus j’avais mon premier tatouage, je me sentais un peu plus moi même. Mieux dans ma peau. C’était super weird comme feeling mais le tout c’était vraiment parfait. J'arrive même pas à l'expliquer mieux que ça là. Best day, best feeling. » Un doux sourire sur ton visage de repenser à ça. Tu as rouverts les yeux pour regarder le tatouage en question, celui que tu as fait sur ta poitrine, sur ton coeur. Le tout premier. « Y’avait Jeremy et Trent avec moi. » Tu trouves ça si cool qu’elle les ait rencontré et qu’elle sache de qui tu parles quand tu les mentionnes. Ils sont dans ta vie depuis si longtemps, tout comme Grace. C’est vraiment ceux sur qui tu sais que tu peux compter à tous les instants. « Raconte moi un de tes meilleurs souvenirs. » T’as hâte de voir ce qu’elle va raconter.

« My god what the fuckkkkk. » yeah, he’s mindfuck right now et ça te fait encore plus sourire. T’aimes bien le sentir comme ça et encore mieux si c’est toi la raison. Toutes les raisons sont bonnes pour le surprendre et ce fait-là n’était clairement pas prémédité et hors de tout contrôle de ta part. Mais c’est un fait que t’adores à propos de ta famille et tu te plais à croire que ça rend ton lien avec ton aîné plus fort encore, alors qu’au final, vous n’avez pas tant grandi que cela ensemble. “We are a very fun family.” sans oublier qu’y a les membres officiels et les membres officieux ; c’est vraiment un esprit et tu navigues au milieu de tout ça depuis des années en t’épatant toujours là aussi qu’ils soient toujours dans les environs. Même si clairement, ta famille viendra avant tout le monde, ta dévotion pour eux étant éternelle. « You love it. » obviously. Pouvoir se balancer les mêmes balles est carrément jouissif et tu grognes d’amusement en fourrant tes mains sur ton visage parce que fuck, c’est lui qui a eu le dernier round ici. Ce n’est que partie remise, certainement pas la dernière - and yes, I love it very much. T’apprécierai encore mieux de pouvoir lui montrer à quel point mais bon, encore deux semaines et demi à tenir.

« I’m checking… » alors tu lui donnes ce qu’il demande. T’élabores sans entrer dans les détails, t’émets tes ressentis, ta façon de ne pas trop savoir quoi penser au final que si Rosa avait été là, bien vivante, vous n’en seriez certainement pas là aujourd’hui. Tu ne vas pas commencer à refaire l’histoire avec si et des peut-être, d’autant qu’il n’y aurait au final rien à dire sur vous deux avec une femme pleine de vitalité dans les environs. Cependant, ça ne te laisse pas indifférente qu’il songe à ce que tu peux en ressentir malgré tout. Savoir si c’est un problème ou non pour toi - ce qui aurait pu l’être si t’étais du genre jalouse mais tu ne l’es pas. Le fait qu’elle soit six pieds sous terre aide, il faut dire. That’s harsh. But that’s true. Mais Rosa a l’air d’avoir appris beaucoup à Jordan même si, d’après ce que t’as compris, ils ont eu un temps assez limité ensemble en fin de compte. Ce qui est triste. Mais admirable aussi car même dans le coma, Jordan lui est resté fidèle et loyal jusqu’au bout. Ca force carrément le respect et tu n’es pas en droit d’avoir un jugement sur son passé. Que son coeur a été pour une autre pendant si longtemps. Qu’elle est toujours dans sa tête et qu’il l’a jusqu’à sa chair, tu le sais, tu les as assez vu, embrassé, caressé, les formes de roses qui papillonnent l’épiderme de ton partenaire. « Thank you. » tu te mords la joue, préférant te taire car tu n’as pas grand chose à rajouter. Un ‘de rien’ serait tellement mal placé alors qu’il te remercie sans que tu sache trop pourquoi. Mais au moins, Jordan sait qu’il peut t’en parler. T’espères simplement ne pas vivre dans un comparatif sordide qui ne ferait que te foutre un coup de pied dans ta confiance déjà précaire depuis que tout ceci est devenu… Tout cela.

« Almost all the good ones have Rosa in them. » t’as un sourire un peu mélancolique car il t’avait précisé qu’elle avait passé huit ans dans le coma. Donc ça veut dire que pendant huit ans, il n’a rien vécu de bon ou de beau. See the hole ? Straight to hell. Been there, done that. T’espères que ça a changé un peu depuis. « Ok ok I’ve got one. » il est doué pour ça, Jordan. Les souvenirs. Se rappeler des moments qui marquent. Ton cerveau n’a retenu que les mauvais. Tellement lourds qu’ils prennent tout l’espace. Ta vie n’a pas été affreuse mais il y a des chapitres plus lourds à porter que d’autres. « 2007 Soundwave festival. C’était la première année qu’ils le faisaient à Brisbane. (...) C’était super weird comme feeling mais le tout c’était vraiment parfait. J'arrive même pas à l'expliquer mieux que ça là. Best day, best feeling. » il est du genre à aller dans les festivals alors que toi, t’as été plus du genre à aller à des conventions. On blamera ton geek de mari pour ça, même si t’y allais en râlant, t’adorais ça. L’histoire de Jordan est adorable ; il avait l’air d’être déjà un little fucker plus jeune. “Which one was the first ?” et là, voilà une raison en défaveur de la distance ; tu ne vas pas pouvoir loucher sur celui qui était le premier, à part s’il prend une photo. T’as beau savoir que t’auras la version réelle dans quelques semaines, c’est encore trop loin. “I can feel from here how much you still enjoy that day.” ça s’entend dans sa voix, son sourire passant à travers tous les fils et les réseaux et les satellites du monde pour que tu le perçoives jusqu’à Brisbane. « Y’avait Jeremy et Trent avec moi. » old buddies indeed. “Oh, effectivement, ça fait longtemps que vous vous connaissez.” non pas que t’en doutais en premier lieu, notamment quand t’as appris que Jeremy était un de ses plus vieux et proches amis, mais 2007 donne déjà plus de précision. “J’ai jamais fait de fest de ma vie. Mais j’ai fait des conventions. C’est kinda pareil, right ?” avec Will, vous ambitionnez toujours d’aller à celui de San Diego un jour. The dream.

« Raconte moi un de tes meilleurs souvenirs. » et bim, fallait t’y attendre. “Je crois pas avoir un meilleur souvenir…” mais tu fermes les yeux pour naviguer entre eux et déceler si y en a un qui ressort du lot. “J’ai plein de petits souvenirs ici et là, des trucs idiots et cons.” mais qui ont de la valeur à tes yeux. “Genre me perdre en forêt à Elimbah en chassant des géants. Me cacher dans la cabane en haut d’un arbre qu’avait fait un de mes voisins. Courir au milieu des champs qui étaient plus grands que moi. Ma première droite, aussi. C’était pour défendre Will.” on a essayé de te faire vivre l’enfer pendant ta scolarité. Autant tu les laissais parler sur toi, mais t’as toujours su mordre quand on finissait par s’en prendre à tes proches. “Ma première cuite était pas mal aussi. Oh et la première fois que j’ai pris du lsd… Pfiou, l’expérience la plus étrange de ma vie.” et là, tu te rends compte que ce ne sont que des compilations de souvenirs d’enfance. D’adolescence. Comme si après, ta vie s’est arrêtée - kinda. Tu soupires légèrement en pinçant l’arête de ton nez. “Okay, real and important question in coming.” tu lèves tes paupières. “How do you feel…” et la commissure de tes lèvres. “... about pineapple on pizza ?” et là, tu te pinces les lèvres pour ne pas rire. S’il est compliqué en nourriture, il ne devrait clairement pas aimer, n’est-ce pas ?

“We are a very fun family.” Et tu aimes si fort qu’elle parle au présent. C’est toujours le cas. Ca l’a toujours été. Ca te fait plaisir qu’elle ait eu ça. Qu’elle l’ait toujours. Une partie de toi se demande qu’est ce que c’est les repas de famille chez les Cadburry. Si tu t’y sentirais bien, aussi bien qu’avec les Mendez qui t’ont adopté comme l’un des leurs très rapidement. Tu sais que ce serait un immense pas que de rencontrer la famille de Birdie et tu supposes que ça ne lui a pas encore traversé l’esprit. C’est trop. Tu ne t’attends à rien de toute façon et c’est ça qui fait que tu n’es jamais déçu. Tu prends ce qu'elle donne sans demander plus et ça te suffit très largement car elle est immensément généreuse la miss Cadburry.

“Which one was the first ?”
« The one on my heart. »

Tu te mordilles la lèvre avant de lui en donner un peu plus parce que tout ton torse est tatoué, alors la partie coeur en a plus d’un qui s’y trouve à présent. « Le cercueil avec le squelette. » Allez Jordan, vous êtes en train de vous ouvrir l’un à l’autre tu peux aller un poil plus loin. « Did it for my mum. » Tellement rare que tu dises la signification de tes tatouages. Tu envoies balader tous ceux qui te posent cette question car les gens qui te demandent sont de parfaits inconnus qui n’ont pas idée de ce qu’ils sont en train de demander. Ton entourage te connait assez pour savoir que c’est intime. Et ce qui change tout à ce moment précis avec Birdie c’est qu’elle n’a rien demandé à propos de l’histoire derrière le premier tatouage. Elle a eut bien le temps de les voir en long en large sur ta peau et tu sais qu’elle doit être en train d'essayer de le visualiser.  « She’s fully a part of me. » On t’arrête plus quand tu commences Jordan. Mais c’est pas une nouvelle non plus. T’as le même prénom que ta mère, tu l’as dit peu de temps avant. T’as totalement la sensation qu’une partie de son âme est en toi. Tu souris doucement avant de terminer sur ces prochains mots. « J'suis un horcruxe. » Tu le dis for fun mais te le penses régulièrement for real.

“I can feel from here how much you still enjoy that day.” T’es vraiment enthousiaste comme personne quand tu t’y mets. Quand c’est tes passions, tes amis, tes amours, tu donnes tout. “J’ai jamais fait de fest de ma vie. Mais j’ai fait des conventions. C’est kinda pareil, right ?” Ca te fait kiffer de voir qu’elle cherche des similitudes entre vous. « Yeah kinda. I’ll take you to a festival tho. If you want. » Faire des plans d’avenir ensemble c’est de plus en plus commun. Mais c’est écrit à la craie dans ta tête. Tu sais que ça n’est pas définitif.

“Je crois pas avoir un meilleur souvenir…” Tu fronces les sourcils en l’entendant dire ça. What the fuck. Même toi et ton enfance à la Harry Potter t’en as, comment elle et sa famille avec qui elle s’entend n’en a pas ? “J’ai plein de petits souvenirs ici et là, des trucs idiots et cons.” T’es VRAIMENT content que vous ne soyez pas l’un en face de l’autre parce que t’es complet sur le cul et ça se voit sur ton visage. Mais tu gardes le silence attendant qu’elle continue. “Genre me perdre en forêt à Elimbah en chassant des géants. Me cacher dans la cabane en haut d’un arbre qu’avait fait un de mes voisins. Courir au milieu des champs qui étaient plus grands que moi. Ma première droite, aussi. C’était pour défendre Will.” Ca te fait sourire qu’un moment où elle a frappé quelqu’un fasse partie de ses meilleurs souvenirs. « Damn. I like that. » Genre. Vraiment. Limite ça t’allumes. “Ma première cuite était pas mal aussi. Oh et la première fois que j’ai pris du lsd… Pfiou, l’expérience la plus étrange de ma vie.” Tu te mords la lèvre en l’entendant parler d’alcool et de drogue. C’est des côtés de toi que tu préfères ne pas trop taquiner car tu ne sais pas t’arrêter quand tu vas trop loin. Tu sais pas quoi répliquer là, t’es plutôt pris au dépourvu, tu n’aurais pas cru. Pas que tu sois en train de la juger mais t’as un peu peur que ça soit un problème. Nan y’a pas de raison, tu ne l’as jamais vu high ou en tout cas pas dans l’année 2021. “Okay, real and important question in coming.” Mais dieu merci elle enchaîne, car tu n’as pas encore rassembler toutes tes pensées par rapport à ce qu’elle a dit juste avant. Elle t’intrigue avec son tease là.

« Shoot. »
“How do you feel... about pineapple on pizza ?”

Ca te fait rire qu’elle ait joué du suspense à fond pour une telle question en fin de compte. Même si tu comprends très largement que c’est un sujet important pour elle. « To be honest, if I didn’t pay for it, it’s all ready in front of me, and if I have to eat, I don’t care I take it. » Voilà. C’est un très bon résumé rapide de ta relation vis à vis de la nourriture. T’en as rien à cirer. Tu manges parce qu’il faut manger pour vivre. « J’arrive pas à déterminer si ça sous entend que tu aimes ou que tu aimes pas ça. Attends attends me dis pas. Je t’imagine bien capable d’être outré pour l’un comme pour l’autre. A revendiquer que c’est bon et à faire chier ton monde quoi que… hmmm… Je t’aurai certainement déjà vu en manger si c’était le cas, juste pour me provoquer gratuitement. Ok so I'm gonna say you don't like it. What's the verdict? Am I right? » Ouf. C’était une grande reflexion orale que t’as fait là Jordan. Yup. « What about the drugs. The LSD. D’you still do these sometimes? » Voilà une question de plus pour l’oiseau. Comme quoi, ça vient naturellement au fil de la conversation et ça te plaît bien plus que tu n’aurais cru.

« The one on my heart. » ow cute.
« Le cercueil avec le squelette. » t’es mignonne à fermer les yeux pour essayer de le visualiser - bear with me, il en a plein. Oh que tu vas le regarder, l'explorer, le mémoriser quand son corps te reviendra entre les mains. C'est une peine perdue d'essayer de te rappeler ; il en a définitivement trop pour ta faible mémoire. « Did it for my mum.  » évidemment qu’il va faire un premier tatouage avec une signification aussi importante. Tu prends ton téléphone pour faire tes calculs et t’imagines Jordan à 16 ans fier et heureux de sa première oeuvre d’art sur sa peau. « She’s fully a part of me. » ce qui est assez fou est que Jordan a l’air d’être plus connecté avec sa mère qu’il n’a jamais vraiment connu que toi avec la tienne ; tes parents étant sur la route depuis que t’es gosse, tu les idéalises tellement que tu oublies le plus dramatique, autrement dit que tu ne les connais pas tant que cela. « J'suis un horcruxe. » il ne pouvait pas trouver meilleurs mots pour te faire comprendre ; tu souris tendrement en ramenant tes poings contre ta poitrine. “She’s protecting you with her love.” c’est clairement le schéma que t’as dans ta tête de potterhead. T’apprécies quand il parle le même langage que toi. Vous êtes adorables à pratiquer la langue de l’autre - un sous-entendu ? peut-être bien.

« Yeah kinda. I’ll take you to a festival tho. If you want. » des doigts dérivent vers tes lèvres pour les picorer tout en souriant contre. “Bringing me to those places when people wear crazy outfits ? Hell yeah if I want, baby.” t’es à peu près sûre que tu peux te faire une foule de nouveaux copains dans un event pareil. T’en oublierais presque que c’est un événement musical à la base - but make is fashion fun. « Damn. I like that. » pourquoi tu n’es pas surprise ? Mais juste pour être sûre ; “Me going all Kung Fu Fighting ?” tu t’esclaffes de nouveau. “I also protect when I love.” tu fais résonner ce que t’as dit avant qu’il parte, about caring, ça fonctionne aussi de ce sens-là. “Certains diraient que c’est parfois too much.” genre Will avec la débacle Sofia y a quelques mois, par exemple. Mais t’y peux rien si c’est ta façon de montrer ta bienveillance, même si la forme laisse souvent à désirer.

« To be honest, if I didn’t pay for it, it’s all ready in front of me, and if I have to eat, I don’t care I take it. » tu ne t’attendais pas à une réponse pareille, pour être honnête. En clair, il s’en fout, c’est ça ? Ce n’est pas sa préférence mais ça ne le dérange pas, il s’en fiche. C’est une réponse plus intéressante que la moyenne, ça, quand même. Tu passes la main sur ton front, la moue pensive. « J’arrive pas à déterminer si ça sous entend que tu aimes ou que tu aimes pas ça. » tu vas pour ouvrir la bouche mais- « Attends attends me dis pas. » -tu la refermes aussitôt ; il a l’air d’être sur une mission. My lil ravenclaw. « Je t’imagine bien capable d’être outré pour l’un comme pour l’autre. A revendiquer que c’est bon et à faire chier ton monde quoi que… hmmm… Je t’aurai certainement déjà vu en manger si c’était le cas, juste pour me provoquer gratuitement. Ok so I'm gonna say you don't like it. What's the verdict? Am I right? » inutile de préciser que ton sourire a évolué en même temps que ses réflexions à haute voix. “You’re fucking adorable, you have to stop.” c’est sorti de façon spontanée avant que tu puisses y réfléchir et t’as aucun scrupule pour ce propos qui est ultra réaliste. “Par contre, je suis dans le regret de t’informer que… You also have to stop penetrate my mind because you’re damn right.” tu secoues la tête. “J’aime bien que tes arguments tournent autour de mes capacités de chiantise et de provocation. Je ne peux plus rien te cacher.” tu te mords la lèvre. C’est encore pire s’il était en face de toi car t’as l’impression qu’il te perce un peu plus à jour et à nu à chaque fois. Il faut dire que tu le laisses un peu plus faire aussi. Cette conversation en est la preuve tangible. De mémoire, tu n’as jamais été bavarde pour dire quelque chose avec lui comme ça.  

« What about the drugs. The LSD. D’you still do these sometimes? » tu n’aurais pas pensé qu’il aurait rebondi là-dessus. Tu grattes ta joue en voyant l’heure sur ton téléphone, t’attendant à tout moment à un message de ta team pour te demander de revenir car le temps passe malgré toi. “Only LSD. Sometimes.” okay, il demande sûrement un peu plus que ça. “Je ne fais pas dans la drogue. Mais le LSD et ses copains sont une expérience spirituelle. Je suppose que ça vient de mes sources hippies.” après tout, ta famille a des racines hippies et punk donc, c’est presque un miracle que tu ne sois pas encore plus en marge de la société que tu l’es déjà. "Ça fait un moment que j’en ai pas pris. A vrai dire, la dernière fois doit remonter à Vegas avec Will. C’était notre célébration post-mariage.” et c’était drôle. Tant que le bad trip n’arrive pas, ce n’est que du fun. “Mais tu savais que j'en consomme toujours, non ?” car il t’a vu high l’an dernier, non ? Tu fais une pause, la mine soucieuse. “Pourquoi, est-ce que ça t’inquiète ?” ça aussi ? Parce que pour le coup, Jordan ne peut pas dire qu'il l'ignorait. Il t'a vu en direct live dans un état euphorique. Il ne peut pas jouer les surpris.

“She’s protecting you with her love.” Damn. Parce que c’est ce que tu espères tous les jours. Que tu ressens parfois. T’es le meilleur pour voir des signes ici et là. Avant ça n’était que ta mère et maintenant il y a Rosa, il y en a bien d’autres aussi. Des amis qui sont parti trop tôt. Tant de monde est décédé en te laissant seul et ton père est toujours bien vivant, il t’a laissé seul aussi. Si y’a bien une personne dont la mort ne te dérangerait pas, c’est la sienne. Mais apparemment lui il a le droit de vivre.

“Bringing me to those places when people wear crazy outfits ? Hell yeah if I want, baby.” Ca te fait marrer qu’elle pense à ça en premier alors que of course. Pas sûr que tu ailles de ce côté là. T’es bien moins sûr de toi et ton apparence depuis que t’as arrêté les substances. C’était drôle quand t’étais ado. L’information importante là, c’est surtout que Birdie est plus que partante pour venir avec toi un jour. Un weekend. Petite escapade…

“Me going all Kung Fu Fighting ?”
« Yeah. »
“I also protect when I love.”
T’en perds tes mots d’entendre les siens.
“Certains diraient que c’est parfois too much.”
« You ? Too much ? I can hardly believe. »

Tu charries doucement. Tu la trouves vraiment adorable à aimer autant ses proches quitte à aller jusqu’aux mains. I do too. Quand tu aimes, tu aimes à 400% même plus. Tu donnes tellement. T’es pas étonné de voir qu’elle est de cette trempe là. Elle l’a démontré quelques fois. Est-ce qu’elle t’aimait déjà quand elle a fait fuir la meuf relou au Triffid ? Y’a eu d’autres instances de la protection de Birdie envers toi. A la pride par exemple, elle avait vu, elle a compris, elle t’a soulagé.

“You’re fucking adorable, you have to stop.” Si elle voyait ton sourire de fier sur ton visage elle serait déjà en train de te manger. I’d be eating her first. Parce qu’elle te tue avec ses mots là. « Come on tell me. Am I correct? » GENRE limite si tu la coupes dans son compliment qui t’a touché grandement. T’es en mode full petit con là. “Par contre, je suis dans le regret de t’informer que… You also have to stop penetrate my mind because you’re damn right.” omg. « WINNNNNNNNNIIIIINNGGGGG ! » Y’a ton poing qui s’est levé dans les airs car t’es absolument et totalement fier de toi. “J’aime bien que tes arguments tournent autour de mes capacités de chiantise et de provocation. Je ne peux plus rien te cacher.” Ca lui plait en plus. Que demande le peuple ? « I have to admit I’m proud. » Car oui. Tu la connais de mieux en mieux. Faut dire qu’elle te ressemble à bien des niveaux et ça aide.

“Only LSD. Sometimes.” Elle confirme qu’elle n’a pas fait une croix sur les drogues.  “Je ne fais pas dans la drogue. Mais le LSD et ses copains sont une expérience spirituelle. Je suppose que ça vient de mes sources hippies.” Un léger sourire sur tes lèvres en l’entendant dire une chose et puis son inverse. Tu comprends. Yup. Tu comprends très bien. Trop bien. "Ça fait un moment que j’en ai pas pris. A vrai dire, la dernière fois doit remonter à Vegas avec Will. C’était notre célébration post-mariage.” Quelques infos supplémentaires sur sa relation avec le LSD. Ca confirme que ça fait bien longtemps qu’elle n’a pas été dans cet état avec toi. Tu ne penses pas que tu aurais pu le louper de toute façon.

“Mais tu savais que j'en consomme toujours, non ?”
« Pas vraiment. »

Deuxième fois qu’elle pense que tu as des dons de divinations depuis le début de cet appel téléphonique. Tu arrives peut être à faire de bonnes déductions mais ça fonctionne pas à tout les coups. Tu sais pas ses habitudes de sommeil ni sa consommation de drogues si elle ne te les dit pas ouvertement. Pas comme si tu étais 24/24 avec elle tous les jours de l'année.

“Pourquoi, est-ce que ça t’inquiète ?”
« Tant que tu m’en proposes pas, ça m’inquiète pas. »

Car tu sais combien c’est fun et tu sais combien ça doit l’être encore plus de le faire avec elle. Tu penses pas aux retombés dans ces moments là. Tu veux le rush, la sensation d’être libéré de toutes ses pensées. D’être dans ton monde avec l’impression d’être capable de tout. Même si ça t’entraine souvent au pire plus qu’au meilleur. « I’m really not good at having limits when it comes to drugs. » Tu trouves ça fou que vous n’ayez jamais abordé ces sujets là avant aujourd’hui. Tu arrives à gérer ton quotidien sans ce genre de béquille là à présent. T’es plutôt très très fier de toi même si ça ne fut pas facile d’en arriver là. Tu repenses à la conversation, ou plutôt la méga dispute avec Maria. Les mots qu’elle t’a dit à ce moment là te seront toujours gravé dans ta tête. C’est ce qui t’a fait l’effet d’un électro choc à l’époque et ça te glace toujours le sang aujourd’hui. I am mourning the living, I can’t live like that. Tu lui infligeais une double peine alors que sa fille était entre la vie et la mort depuis quelques années déjà. Ta force de volonté est impressionnante chez toi Jordan. La honte et la tristesse que tu as ressenti suite aux mots et aux regards de Maria ne sont pas qualifiables. « Make sure to never mention doing drugs in front of Maria. » Hmmm. Jordan ? T’as dit que tu ne lui présenteras pas Maria. I know. Les choses changent et évoluent tous les jours. Tu préfères prévenir que guérir. Elles ont déjà été dans le même périmètre réduit par deux fois, tu penses que les chances que ça se reproduise soient assez grande.

« There’s one thing I wanna say that bothers me A LOT. » Ta voix qui est sérieuse d’un coup. Tu accentues trop tes mots aussi ça pue à 10km à la ronde que tu vas dire une connerie. « You didn’t ask for my birthday. » Un sourire sur ton visage de jouer au petit con comme ça même si le fond de cette ‘indignation’ est quand même vrai. Vous rebondissez l’un l’autre sur ce que vous dévoilez mais elle n’a pas demandé ton anniversaire.

« Yeah. »
“J’aurai aimé qu’Aurora pense la même chose que toi à l’époque.” tu dis de façon absente en repensant à ta soeur qui venait te chercher avec cette lueur dans les yeux qui montraient qu’elle n’approuvait en rien ton comportement. “C’est ma sœur aînée. La plus responsable de nous quatre.” et donc forcément, absence des parents oblige et Elwyn étant déjà parti de la maison depuis un moment, c’était Aurora qui avait le fardeau de devoir jouer les parents de substitution. “La plus coincée aussi.” que tu rajoutes avec un sourire con. T’ignores laquelle de tes soeurs serait la moins pénible si tu venais à leur présenter Jordan ou, pire, avoir une rencontre improvisée comme avec Heather il y a quelques semaines. Entre Lila qui ferait beaucoup trop de sous-entendus pour t’emmerder et Aurora qui le dévisagerait silencieusement sans ciller pour le sonder, il y a une foule de pour et de contre des deux côtés. Mais ce n’est certainement pas dans l’ordre du jour pour l’instant.

« You ? Too much ? I can hardly believe. »
“Ha ha ha, this is brand new information, I know.” pour le meilleur comme pour le pire, tu n’as parfois pas de limite et ça t’a causé des problèmes. Plus avec tes proches alors que tu t’inquiètes pour eux, tu te soucies d’eux, qu’avec des personnes dont tu t’en fiches royalement. Tu es une passionnée et le peu de gens que tu adores qui te le retournent, forcément que tu donnerais ton existence entière pour eux.

« Come on tell me. Am I correct? »
“What a fucking impatient one.”
« WINNNNNNNNNIIIIINNGGGGG ! » oh boy, tu pourrais sentir les vagues de sa victoire et de la joie qui en découle jusqu’ici tellement que c’est percutant. T’as le sourire encore plus béat et attendri que sa réflexion à voix haute t’a montré qu’il t’avait plutôt bien cerné et qu’il a pleinement conscience de tes côtés les plus chiants que le monde puisse porter - même si ça parait adorable évoqué comme il a pu le faire. « I have to admit I’m proud. » tu te mords la lèvre. “I wish you could show me how proud you are.” est-ce que ce sont des images indécentes qui viennent percer ton esprit ? Totalement. Il suffit parfois de pas grand-chose pour que ton corps réagisse à sa façon ; et il y en aurait, des façons qui lui plairaient de célébrer sa victoire. Il serait là que t’aurais déjà tes doigts qui dévaleraient son torse pour aller chercher sa croupe et le rapprocher de toi pour qu’il te montre.

Mais ce n’est pas possible et tes doigts jouent sur le dossier du canapé en attendant de retrouver son épiderme. « Pas vraiment. » de quoi vous parlez maintenant ? Drugs. Right. « Tant que tu m’en proposes pas, ça m’inquiète pas. » tu détends ton cou en faisant un tour de ta tête, grimaçant sous ta nuque raide qui n’accepte pas d’être de nouveau contre l’accoudoir. T’es intriguée par ce qu’il vient de te dire et, après une micro seconde de réflexion, tu visualises que Jordan a dû connaître des tourments avec ces trucs-là. Tu te mords la joue en essayant de trouver une position plus confortable pour ta petite personne ; t’as jamais eu autant envie d’être tranquillement chez toi. « I’m really not good at having limits when it comes to drugs. » oh. Tu l’as toujours vu en contrôle de tout - à part de son désir mais ça, ce n’est pas un manque de maîtrise qui te chagrine, en toute objectivité - alors tu as du mal à l'imaginer à le perdre totalement. Est-ce que c’est pour ça que Jordan sait se montrer aussi raisonnable ? « Make sure to never mention doing drugs in front of Maria. » c’est à ton tour d’avoir le bec cloué par les propos que tu entends. Tu ne devrais pas être surprise qu’il te dise ça ; tu as déjà passé tellement de temps chez lui avant qu’il parte que tu risques d’y traîner tes pattes de nouveau quand il reviendra. Et Maria ne se privera sûrement pas de venir le visiter - notamment puisque c’est elle qui remplit le frigo au trois quart et que sans elle, t’aurais été morte de faim depuis longtemps durant tes séjours chez Jordan - ou plutôt, ton séjour prolongé. “Okay. Ne pas t’en proposer et ne pas en parler à Maria. Duly noted.” tu répètes à défaut de ne pas savoir si tu veux pousser le sujet plus loin ou non ; si Jordan serait apte à t’en révéler plus ou pas. “Y a l’air d’y avoir de l’historique sur ce sujet.” ce n’est pas une question ; s’il veut rebondir dessus, il peut le faire, s’il ne veut pas, ça te réconfortera que c’est un sujet trop sensible pour être évoqué. “T’as conscience de tes limites. Comme avec l’alcool. T’es raisonnable.” et tu souris presque en disant ce mot car il te fait défaut, cruellement, mais tu l’as noté, remarqué, souligné. Toutes les soirées que vous avez partagé, ce n’est pas passé inaperçu à tes yeux. Au moins Jordan a conscience de ses limites mais tu as aussi conscience des tiennes ; et concernant le LSD, tu n’as aucune dépendance à déplorer tellement que tu n’en prends pas tant que ça. Et autant dire que les autres drogues, notamment la poudre, tu as vite mis une croix dessus vu le problème majeur que ça a provoqué dans ton existence entière.

« There’s one thing I wanna say that bothers me A LOT. » “Mmh?” tu lèves le nez en l’air pour sentir la connerie venir se pointer. « You didn’t ask for my birthday. » voilà. Tu soupires en secouant la tête d’un air rieur tout en te redressant une énième fois parce que vraiment, c’est un canapé de torture et pas de repos qu’ils ont acheté. “Je t’avais dit que j’allais vérifier ton âge. Donc j’ai fait mes recherches. Heureusement que t’es assez connu pour être sur le net sinon j’aurai été obligée de mettre la main sur ta carte d’identité.” et tu retournes même taper son nom dans google sur ton téléphone pour cliquer sa page wikipédia. Tu penses qu’il faudrait quand même que tu vois sa carte d’identité, ne serait-ce que pour la photo. Tu n’as pas oublié qu’il s’était foutu de la tienne il y a déjà une éternité de ça. “D’ailleurs, ta page wiki n’a pas de photo de ta délicieuse tête, je trouve ça désolant. Il faudrait y remédier.” une chance que t’as tripoté la plateforme et son système d’édition après en avoir parlé avec Heather il y a quelques semaines. “Donc je sais que c’est le 30 novembre.” tu continues à tapoter sur ton téléphone pour lui envoyer un message. “Check this out.”

the fucking (lady) bird

“T’as une lourde responsabilité.” le ton est léger mais t’es gonflée d’une gratitude incroyable de l’avoir dans ta vie. Même à des kilomètres de toi car il se soucie toujours à distance et tu soupires en fermant les yeux en le réalisant une nouvelle fois. Tu n’aurais vraiment pas pensé que t’aurais été de ce genre-là. Tout est tellement différent avec Jordan. Il te fait vivre quelque chose d’inédit et ça te décontenance totalement. Ce n’est pas ta zone de confort mais tu t’y plais, même si là, tu la détestes réellement. “You can’t imagine how much I want to make out with you right now.” make out, make art, make love. Tu lâches cette confession dans un souffle, le poids de son absence revenant comme un boomerang dans ta poitrine. D’autant que t’as la sensation qu’on va bientôt te rappeler à tes devoirs alors que tu n’en as encore moins envie, moins de volonté. Comment l’entendre peut être à la fois réconfortant et déchirant ?

“J’aurai aimé qu’Aurora pense la même chose que toi à l’époque.” Aurora. Comme la belle aux bois dormant. Tu le connais bien celui là de conte. Il te fait penser à Rosa, obviously. “C’est ma sœur aînée. La plus responsable de nous quatre.” A chaque fois que tu réalises que Birdie a quatre frères et soeurs ça te surprend toujours. Tu as une mauvaise mémoire ou tu ne veux pas t’en souvenir ou c’est juste incroyable ? Tu sais pas mais vous aussi vous êtes quatre somehow, même si t’es tout seul en vrai. “La plus coincée aussi.” Birdie donne le ton avec sa fratrie. Elle parle beaucoup d’eux quand toi tu ne dis rien de plus à propos des tiens car il n’y a rien à en dire. Tu l’écoutes avec un doux sourire aux lèvres, ces sourires qui se demandent comment ça doit être d’avoir vraiment des frères et soeurs qui sont dans nos vies, sur qui on peut compter.

“Ha ha ha, this is brand new information, I know.” Bien sûr il faut qu’elle ait le dernier mot là dessus. Tu le lui donnes sans problème. Ca lui fait plaisir et ça ne te dérange pas sur ce coup là. “What a fucking impatient one.” Comme ça vous êtes deux de ce genre. “I wish you could show me how proud you are.” Immense sourire qui se forme sur tes lèvres alors que tu vas poser ta main sur ton entrejambe, même si elle ne peut pas te voir. Dommage. « I can feel it’s getting prouder by the minute. » Bien que tu n’aies pas la sensation que la conversation s’en aille de ce côté là, t’espères qu’elle a pu ressentir au travers de ta voix que t'as vraiment été vérifier avant de parler.

Le sujet de la drogue qui pointe son nez. Pas le plus réjouissant mais un qui n’en reste pas moins important. “Okay. Ne pas t’en proposer et ne pas en parler à Maria. Duly noted.” Et t’es sûr qu’elle s’en souviendra même en étant totalement wasted. Car c’est important et qu’elle se souvient très bien des choses importantes pour toi. “Y a l’air d’y avoir de l’historique sur ce sujet.” Tu préférais quand vous parliez de ta fierté grandissante. “T’as conscience de tes limites. Comme avec l’alcool. T’es raisonnable.” « Je gère bien mieux l’alcool mais je fais gaffe ouais. » Parce que souvent les deux allaient de paires et il est bien vite fait d’en faire un raccourci de manière incontrôlée.

Tu ne continues pas plus sur ce sujet, déviant sur ton anniversaire. Il va bientôt falloir que tu raccroches pour te préparer à ta journée. “Mmh?” Elle sent le bullshit c’est sûr. Tu te lèves du lit pour commencer à rassembler tes affaires pour après ta douche. “Je t’avais dit que j’allais vérifier ton âge. Donc j’ai fait mes recherches. Heureusement que t’es assez connu pour être sur le net sinon j’aurai été obligée de mettre la main sur ta carte d’identité.” Tu hausses les sourcils. Y’a pas ta date de naissance sur le net, si ? « You staaaalker. » Tu fais genre t’es outré et aussi impressionné parce que où a-t-elle trouvé l’info ??? “D’ailleurs, ta page wiki n’a pas de photo de ta délicieuse tête, je trouve ça désolant. Il faudrait y remédier.” Wikipedia. Tu ne savais pas que l’info y était inscrite. Ca fait longtemps que tu n’as pas été voir d’ailleurs, mais tu te souviens en avoir parlé avec Penny. « Faudra que j’aille voir. » Si y’a d’autres trucs qui ont été rajouté. “Donc je sais que c’est le 30 novembre.” Tu hoches la tête alors que tu sors un t-shirt de ta valise. Elle se souvient de ta date de naissance. Elle savait. Elle est allée chercher. « T'as trouvé autre chose d'intéressant avec tes capacités de FBI ? » T'es curieux de voir jusqu'où elle est allé. Ce qui était de trouvable autre que ça.

“Check this out.” Tu entends la notif d’un nouveau message et tu souris de voir la photo. “T’as une lourde responsabilité.” T’as l’impression que part ce message, ses mots, elle te confirme que ça va durer tous les deux. Tu lâches le t-shirt que tu avais dans la main alors que tu as une chanson qui te vient dans la tête. « I’ll be your guardian angel, your sweet company… » Ca faisait longtemps que t’avais pas chanté pour parler Jordan. Comédie musical style.

“You can’t imagine how much I want to make out with you right now.” Tu arrêtes réellement tout ce que tu t’apprêtait à faire et tu vas te rassoir sur le lit. Ton téléphone qui se met à sonner/vibrer. L’alarme que tu avais mis qui s’est déclenché. Tu l’arrêtes rapidement. Tu t’es un peu fait coupé du moment mais tu t’y replonges doucement. « I’ll kiss you twice as much when I’m back. » Ton ton est une véritable promesse. Tu te lèches doucement les lèvres, imaginant ses lèvres sur les tiennes. « I’m gonna have to go. » Tu marques une pause. « I’ll text you. » T’as complètement envie de la rappeler et cela, aussitôt que ce soir même, mais t’as pas envie d’abuser. Elle va se lasser de tes appels si tu le fais tous les jours. Tu vas la déranger. Tu feras en sorte de l’appeler en rentrant de ta journée la prochaine fois, histoire de ne pas avoir un chrono à tenir. Va falloir que tu branches ton tel aussi là parce que la batterie laisse à désirer après tout ce temps de qualité au téléphone avec elle. Mais tu regrettes rien. Tu passerais une journée sans batterie plutôt que de ne pas avoir eu ce coup de fil de plus d'une heure avec elle. « Text me and don't think I'm ignoring you if I don't reply straight away because I won't be. » Tu attendras le prochain moment où tu seras seul avec la plus grande impatience.

« I can feel it’s getting prouder by the minute. » Ton imagination n’a pas besoin d’être abreuvée à outrance pour pouvoir dessiner ce qu’il doit se passer dans cette chambre à des kilomètres de ton existence. Tu excultes un léger soupir, un simple voile doux mais qui comporte là toute la teneur de ton envie qui persiste à vouloir le voir plutôt que de l’imaginer. C’est cruel, c’est une torture de plus en plus sordide à tes yeux, toi qui as toujours su faire preuve d’une indépendance sans égal, te voilà qui te languis d’un autre être sur cette terre. C’est si surprenant comme sensation, ça ne cesse de t’émouvoir, de te décontenancer et sûrement que la boule d’appréhension persistante dans ton creux s’aggrandit aussi. Car l’espace de Jordan devient grand - et on n’évoque pas ici que sa taille corporel, soyez-en sûrs. Oh que le partenaire creuse, s’installe, pénètre sous ta peau, dans tes veines, au fond de ton esprit, sur les parois de ton être un peu plus à chaque fois. Preuve en est que même à distance, il réussit à te dresser les poils. Qu’en quelques mots, il est capable de faire vriller ton coeur et accentuer la pression de tes poumons. C’est véritablement étonnant, intriguant et tu pourrais détester tout ceci si au final, tu ne te complaisais pas à penser que Jordan vit la même chose que toi. Des lèvres bougeant silencieusement mais porteurs d’un message que l’humanité entière attend toujours de recevoir, elles continuent de bouger dans ta tête, en boucle, et te réconfortent dans l’idée que oui, il se languit sûrement tout pareillement loin de ta forme, quand bien l’excitation des perspectives de ses séjours doit apaiser cette distance. Tu n’as pas ce luxe mais tu ne t’avoues toujours pas vaincu ; tu as essayé de lui faire comprendre que tu vas bien et c’est le cas.

« Je gère bien mieux l’alcool mais je fais gaffe ouais. » et là est le point qui met un terme à cette conversation. Tu n’aurais pas pensé que ça aurait été ce point-là qu’il aurait abrégé aussi rapidement. Regardant le sol, tu te confortes en disant que ça sera une histoire pour plus tard. Jordan s’est tellement confessé, tu as pris, tu as écouté, tu as entendu et tu fais la moue de ne pas pouvoir le serrer dans tes bras. Si certains y voient de la pitié, tu ne vois qu’un soutien. Une façon de montrer que quoiqu’il arrive, son passé fait sa force, le pire comme le meilleur. Tu n’es pas diplômée en psychologie - quand bien même tu l’aurais bien voulu - pour avoir les mots apaisant les maux mais il y a ton corps qui parle toujours plus que toi, les doigts cherchant toujours à se retenir à quelqu’un, quelque part. Et là, les doigts jusqu’aux épaules en passant par les bras fourmillent de cette envie de l’avoir contre toi et pouvoir l’étouffer comme tu sais si bien le faire avec cette étrange affection que tu ne sais que démontrer de ta manière la plus unique ; humour, sarcasme, étreinte et faux pas.

« You staaaalker. »
“No shame.” tu as l’habitude d’aller chercher les nouveautés de tes célèbres proches sur internet - autant dire que ça fait beaucoup de recherches dans ton historique, allant de la formule 1 à la musique symphonique, en passant par la mode, le cinéma et maintenant la musique. Franchement, y a des fois où tu remercies silencieusement que Will ne soit pas une tête d’affiche ; tous les autres le sont et tu le jures, tu n’as pas fait exprès. T’oublierais presque que t’es Miss Météo sur une grande chaîne nationale et que toi aussi, on te reconnaît parfois. « Faudra que j’aille voir. » “Parce que t’as pas vu ? Tu fais jamais de recherches sur toi ? C’est bizarre.” bizarre de se savoir sur le net ou bizarre de se chercher sur google ? Oh, il ne peut pas dire qu’il ne l’a jamais fait, tu ne le croiras pas. Tout le monde s’est déjà cherché au moins une fois. « T'as trouvé autre chose d'intéressant avec tes capacités de FBI ? » tu mords ta lèvre pour camoufler un sourire - à quoi bon, Birdie, c’est futile, à force, tu sais que ce sourire va se faire place quoiqu’il arrive. “Plein de photos de toi au Grammys.” tu en avais déjà vu une sur son instagram mais en voir d’autres n’a pas aidé ton oeil brillant à moitié d’admiration et d’une large autre moitié de fantaisie. “Autant te dire que j’en ai rêvassé, de ce look impeccable et si propre.” un vrai enfant de choeur que Jordan n’est qu’à moitié et qui donne forcément beaucoup trop d'idées.

« I’ll be your guardian angel, your sweet company… » tu passes d’enfant terrible aux pensées outrageuses à la gamine intimidée d’entendre son crush lui chantonner de si jolies choses dans ses écouteurs. « I’ll kiss you twice as much when I’m back. » tes lèvres se serrent entre elles et t’y passes tes doigts par-dessus. “I’ll hold you on that.” tu murmures comme si t’avais peur que sa promesse s’échappe. Mais tu comptes bien à ce qu’il n’oublie pas, à ce qu’il écume tes lippes jusqu’à ce que les siennes soient marquées de ton empreinte. « I’m gonna have to go. » tu grognes légèrement tout en redressant sur le canapé, véritable engin de torture qui ne devrait pas être autorisé dans une salle de repos. « I’ll text you. » don’t promise too much, Jordan. « Text me and don't think I'm ignoring you if I don't reply straight away because I won't be. » un léger voile de culpabilité te surprend à te cisailler. Tu comprends ce qu’il sous-entend, tu comprends à quoi il fait référence, tu déglutis légèrement tout en passant une main dans tes cheveux avant de prendre tes chaussures pour les remettre. “You’re busy, you’re working, I’m aware. I’ll text you. I’ll be patient. I swear.” I’m sorry. Même si tu n’es pas forcément très douée pour envoyer des messages à outrance, là, t’es à peu près certaine que tu peux faire l’effort qui n’en sera certainement pas un. Celui de la patience est une autre paire de manches mais tu ne veux pas créer une nouvelle situation de tension. Tu es une grande fille, tu vas apprendre et tu vas faire le double d’efforts pour ne pas laisser l’opportunité à Jordan de craquer. Le risque n’est jamais à zéro, la preuve en étant encore aujourd’hui. Il n’y a qu’à espérer que Jordan t’ait véritablement bien cerné. Et que tu sauras le surprendre, et te surprendre toi-même, à être plus raisonnable et moins impulsive. Si tu ne veux pas le perdre lui aussi. “I’ll be waiting for you.”

Los Angeles 7 Juillet 20h
Brisbane 8 juillet 13h

T’es dans de sacrés mixed feelings depuis un SMS de l’oiseau. Non pas qu’elle ait dit quoi que ce soit de déplaisant mais elle a justement rien dit des suites de ta question. Ok ta question était posée sournoisement aussi mais c'était une vraie question quand même. Tu as tes sentiments qui se décuplent au fil des jours depuis que tu l’as quitté à l’aéroport. A croire que la distance te fait oublier bien des choses à son propos car elle a tellement dit lors de votre précédent coup de fil et elle était tout ce que tu veux d'elle à l'aéroport et la veille et même tout le mois de juin... T’as posé une seule question et elle n’a pas su dire oui ou non. Il est sûr qu’elle a besoin de plus de temps, tu le sais. Tu es d’ailleurs en train de te mettre un joli stop à toutes tes pensées qui allaient trop loin. T’y crois trop et l’absence de réponse à une simple question… Are you mine? T’as fait réellement l’effet d’une gifle qui te fait redescendre les pieds sur Terre.

Tu t’es replacé au bon endroit dans ta tête. Malgré tout, t’es pas doué à laisser un poil plus de distance avec l’oiseau parce que c’est elle à qui t’as envie de parler aussitôt que tu sors du premier contact avec Avril Lavigne à propos de la suite des choses. Tu réfléchis pas plus, tu vas pas non plus te brider totalement car tu sais qu’elle tient à toi. La réponse rapide à ton SMS là et les mots à l’intérieur te confirme que tu aurais été le plus stupide de te retenir là dessus. Tu remets juste bien dans ta tête que Birdie est un chapitre de ta vie et qu’il aura une fin, comme tous les autres. Tu profites tant qu’il dure, tant qu’elle te donne encore. Y’a juste le terme girlfriend que tu as pris soin d'effacer, mais sans trop de volonté car il y est toujours lisible sur le tableau noir de ton esprit. La distraction de ton travail est parfaite là, car tu as la tête rempli d’Avril Lavigne et le sourire sur ton visage est réel. « Hey… So I just spent like an hour talking with Avril Lavigne in person. » Parce que tu as déjà échangé des emails mais c’était avec sa team principalement et quand tu l'as rencontré par le passé, tu avais juste demandé une photo pour pas la déranger plus. « Elle m’a dit l’esprit de ce qu’elle avait en tête pour notre collab et j'ai déjà mille idées je suis en train de retourner à mon hôtel et je sais pas si je vais réussir à dormir. » Tu te connais. Tu vas écrire. Surtout que les mixed feelings que tu ressens avec Birdie vont très clairement t’aider à écrire encore mieux que tu ne le fais déjà. « Demain on commence, le matin. Ca fait bizarre de bosser avec quelqu’un qui a un rythme de vie normal. » Parce que généralement c’est des nuits blanches que tu fais avec les artistes, pas un shift de 10h à 19h. Mais tu accueilles les changements, les nouveautés à bras ouverts. Tu vas bosser avec Avril Lavigne.

Ça virevolte dans la tête. C’est un tourbillon qui ne cesse jamais, tel un carrousel avec sa musique agaçante mais enfantine qui trotte après constamment, imperturbable du reste du monde. Il n’a pas conscience. Il ne s’en rend pas compte. Il ne peut pas savoir. A quel point il te touche, il s’imprègne, il s’impose. Ses chansons, tu les as écoutées. Ses écrits, tu les as lus. Tu n’as pas fait que ça ; ils sont dans tes veines qui trépignent et qui vombrissent, donnant à ce pauvre organe que tu croyais non fonctionnel toutes les raisons du monde d’être l’épicentre de sentiments qui dépassent ton contrôle. Tu as toujours été impulsive, une grande sentimentale dans le fond, qui ressent les choses rapidement, fortement, intensément, sans demi-mesure ; alors ça fouette tellement que tu te découvres capable d’être de cette veine-là. De ceux se languissant à distance et attrapant chaque miette qu’ils reçoivent pour mieux chérir l’autre. Normalement, avec la distance, il y aurait pu y avoir un repère perdu entre vous. Cette connexion renforcée ces deux derniers mois, assimilée à des souvenirs qui te faut le détester un peu plus - il n’y a pas que le corps qui quémende, il y a aussi l’esprit et oh que l’esprit est puissant. Le repère est loin d’être perdu - avec toute ironie - et en ce qui te concerne, c’est tout l’inverse qui se produit. Ses compliments produisent un effet de fébrilité intense dans chaque nerf. Il t’a donné chaud, il t’a donné envie, oh que ses photos sont plus qu’appréciables et que tu les as utilisées à bon escient. Il y a juste eu la deuxième chanson qu’il t’a envoyée qui t’a perturbée ; t’as préféré ne rien répondre à ça, même si venant de Jordan, tu sais que ce n’était pas anodin. Ce n’est pas pour rien que tu l’as écouté, celle-là. Et celle qu’il a posté aussi. Electricity. Tu ne veux pas croire qu’il a posté ça aussi de façon innocente. Vous êtes privés, vous n’étalez rien sur les réseaux (d’autant que vous n’avez rien officialisé - même si tous les signaux pointent vers la même direction et que t’as juste décidé de faire la politique de l’autruche pour des raisons indignes d’une lionne) mais tu sens que ce n’était pas anodin - tout comme le post précédent. He knows what he’s doing.

Alors quand Jordan t’envoie un message pour savoir s’il peut t’appeler, si t’es disponible, tu as vivement réagi. Tu ne lui diras pas que t’as changé le vibreur pour la sonnerie. Pour être sûre de ne pas le louper alors que tu t’endormais comme une masse après ton service aux studios. C’est rare quand cela arrive mais tu ne te plains pas ; ses bras te manquent toujours autant et c’est un brin agité que t’as entamé ton repos, malgré ta peluche dans les tiens. Tu n’as pas attendu mille ans pour lui répondre et, par bonheur, il n’a pas attendu mille ans pour appeler. D’ailleurs, t’aurais dû lui préciser de te laisser au moins cinq minutes car quand tu décroches, c’est les yeux toujours fermés et la voix encore endormie prononçant un soft “hey stranger” avant d’entendre la voix à l’autre bout. « Hey… So I just spent like an hour talking with Avril Lavigne in person. » Et il enchaîne directement. Chose dont tu ne serais pas forcément attendu en guise de réveil mais ça, il ne peut pas le deviner donc t’es surprise et visiblement pas les neurones totalement réveillées pour faire toutes les connexions nécessaires du petit moulin à parole en direct de Los Angeles. « Elle m’a dit l’esprit de ce qu’elle avait en tête pour notre collab et j'ai déjà mille idées je suis en train de retourner à mon hôtel et je sais pas si je vais réussir à dormir. » Tu souris malgré tout, les mots faisant leur trajet dans ton esprit encore englouti dans le sommeil, mais sa voix étant définitivement la meilleure façon de se réveiller. « Demain on commence, le matin. Ca fait bizarre de bosser avec quelqu’un qui a un rythme de vie normal. »

“You’re cute, baby.” que tu réponds automatiquement, même si ça a rien avoir avec toute l’agitation et la passion de ses propos. Mais tu les ressens, tu les entends transpirer et t’es à peu près sûre qu’imaginer les beaux yeux céruléens de Jordan avec les étoiles brillantes d’excitation est proche de la réalité. “I mean- yes, you’re cute but- sorry, I just woke up and I’m still a bit fuzzy.” et t’as toujours ta peluche grenouille coincée contre toi, un léger baillement venant ponctuer tes propos sans que tu puisses le contrôler. “Je suis sûre que tu vas pas réussir à dormir. Tu vas vouloir écrire tes idées, tu vas te frustrer toute la nuit et demain, tu seras mort de fatigue pour travailler avec elle.” tu commences enfin à te redresser un peu contre la tête de lit avec un léger sourire aux lèvres. “C’est ce que tu veux ?” tu sais ce que c’est, d’être le vif de l’inspiration. Mais tu ne souhaites pas non plus que Jordan soit sleep-deprived pour travailler avec elle. “J’ai le droit d’avoir un aperçu sur ce qu’elle veut ou c’est secret défense ?” Après tout, on parle du futur album d’Avril Lavigne ; même si avec toi, ce genre de secrets est bien gardé. Tu n’as pas vraiment d’intérêt à faire éparpiller ce genre d’informations. Par contre, savoir quels genres elle souhaite qui font éclore autant d’idées apparemment dans la tête de ton partenaire, ça, ça t’intéresse bien plus.

“hey stranger” Elle a rapidement décroché. Ca accentue le sourire sur tes lèvres. Tu n’attends pas plus pour exposer tout ton enthousiasme et excitation du moment. “You’re cute, baby.” Et là y’a ton coeur qui devient tout mou. Et là t’es en train de te dire que tu es stupide de douter d’elle car y’a juste tout qui va. Mais ton esprit qui te hurle de loin que tu dois garder l’attitude no expectation que tu as déjà pour bien des choses dans ta vie. La seule attitude qui soit pour ne pas être déçu et ressortir que le meilleur de tout. T’as quand même un bon paquet d’attentes auprès de Birdie mais tu les laisses sur mute dans un coin très loin, caché, de ton cerveau. “I mean- yes, you’re cute but- sorry, I just woke up and I’m still a bit fuzzy.” Tu t’arrêtes même de marcher pour te tourner vers l’océan qui est visible juste en face de toi. Tu la trouves encore plus adorable de se reprendre comme ça. T’as l’impression de te voir toi quand tu l’avais demandé en date. « You’re the cute one. » Le sourire est doux sur tes lèvres et t’as envie de te mettre au moins deux coups de poings sur le visage. Le premier pour t’être monté la tête et te mettre des stops. Le deuxième car non, c’est une bonne chose de t’être fait redescendre sur Terre vis à vis de ta relation avec l’oiseau dans laquelle il y a bien trop de non dits. Tu n’aimes pas avoir la place pour spéculer dans ta tête sur la signification de ci ou ça, car t’es champion là dedans. Quand tu tiens à quelqu’un ou qu’une situation t’importe, tu cogites, tu analyses, tu te fatigues. “Je suis sûre que tu vas pas réussir à dormir. Tu vas vouloir écrire tes idées, tu vas te frustrer toute la nuit et demain, tu seras mort de fatigue pour travailler avec elle.” Tu fronces le nez, t’avais oublié qu’il fallait dormir pour être un être humain fonctionnel.

“C’est ce que tu veux ?”
« Not really. »

Tu te mords la lèvre, te demandant comment tu vas faire pour t’endormir malgré tout. Y’a rien de pire que de se mettre dans un lit et se dire il faut dormir. C’est exactement là qu’on ne dort pas. “J’ai le droit d’avoir un aperçu sur ce qu’elle veut ou c’est secret défense ?” Elle s’intéresse la miss Birdie. Ca te fait sourire et t’as déjà bien vite oublié ton problème de sommeil à venir. « Secret défense. Je vais essayer de me focaliser sur les mélodies. » Parce que c’est elle l’artiste qui doit raconter une histoire qui la touche en premier lieu. Parce que tu risques d’écrire de trop belles choses que tu ne voudras pas partager peut être ? Vu ton état émotionnel du moment, t’as de quoi écrire quelques chansons de plus à propos de Birdie. Pas sûr que ce soit exactement le mood d’Avril. « Y’a pas mal de direction possibles. Je t’en dirai plus quand on aura vraiment commencé. » Car tu ne veux pas qu’elle pense que tu la laisses de côté quand tu veux juste tout partager. Tu vas t’approcher du bord du trottoir qui sépare la plage. Tu t’asseois sur le muret. Pas pressé de rentrer t’enfermer dans l’hôtel alors que la vue est si belle ici. « Donne moi un mot et j’essayerai de le caser quelque part. » Que tu murmures presque. L’impression de partager un peu plus encore, car tu l’inclus dans ton travail. Pas sûr que ce soit dans une chanson d’Avril que le mot ressortira mais, dans une chanson où tu auras contribué oui. Que ce soit à un faible degré ou totalement. T’as une belle centaines de chansons à toi qui n’ont jamais vu le jour nulle part sur l’internet. Sûr que tu risques de te pencher sur son mot un peu trop, au lieu de t’avancer dans ton travail. Tu te rassures te disant que si tu fais rien ce soir c’est pas grave. L’inspiration du moment est ce qu’il y a de plus important. « Tu viens de te réveiller ? » Tu demandes enfin car oui, t’as remarqué le son de sa voix. « T’es chez toi ? Dans ton lit ? » Parce que tu as envie de pouvoir la visualiser. Même s’il y a l’océan devant toi, tu viens de fermer les yeux pour mieux afficher la blonde dans ton esprit.

« You’re the cute one. » mymymy, que le réveil endormi est encore plus doux quand il réussit à t’extorquer un sourire béat de la sorte avant même que ton cerveau soit pleinement conscient de toutes ses capacités. Tu as le corps tout engourdi et il est clair que t’es encore plus soft quand t’es comme ça, abrutie par la fatigue qui reste présente car tu as peut-être dépensé trop d’énergie ces derniers temps combiné à ces horaires, surpassant tes capacités à l’extrême et te rappelant que non, même Birdie Cadburry a besoin de son beauty sleep une fois de temps en temps. Donc t’es encore plus over the moon (rien que ça) d’entendre la voix de Jordan, surtout si c’est pour te dire des choses aussi adorables qui font gonfler ton être tout entier sans même que tu leur commandes de le faire. Et non, tu ne feras pas de débat sur ce sujet car tu n’as pas d’énergie et que t’es assez abstraite pour penser que vous l’êtes tous les deux, songeant à quel point tu n’aurais jamais pensé en arriver à un point pareil. « Not really. » t’as l’impression d’être sa mère qui lui reproche de ne pas être raisonnable et lui contrer les arguments en faveur de la meilleure chose à faire. Jordan te donne d’autant plus la sensation que sa voix paraît celle d’un enfant qui bredouille et marmonne, celle-là même qui lui fait penser que t’as raison - et pour le coup, tu l’es. Il est excité, il est passionné, il a déjà toute sa journée passée dans les pattes et il m’appelle pour partager tout ça avec moi ; tu t’enfonces un peu plus dans tes oreillers à l’instar que ce ne soit pas de la guimauve collante dont tu te complais de plus en plus tous les jours. “Bien ce qu’il me semble.” tu te soucies à ce qu’il dorme un minimum, tu te soucies qu’il va bien quand même et tu n’as pas non plus envie qu’il foute ses projets et sa créativité dont il est foutrement capable parce qu’il n’a pas assez dormi, ça serait le comble du ridicule, soyons honnêtes.

« Secret défense. Je vais essayer de me focaliser sur les mélodies. » t’arrives à grogner légèrement, plus pour la forme qu’autre chose, même à l’aube de ton réveil, rien que pour l’enquiquinante demoiselle que tu es. Tant que ce n’est qu’un trait forcé pour l’amusement, il n’y a rien de mal à cela. « Y’a pas mal de directions possibles. Je t’en dirai plus quand on aura vraiment commencé. » ah. “Je vois d’ici ton cerveau bouillonner d’idées.” ça se transmet par sa voix et tu l’as déjà vu être capable d’improvisation de créativité. Ecrire pendant qu’il compose, mettre l’empreinte de ta forme dans le canapé de son studio pendant que t’as ton carnet sur tes cuisses, c’est une image qui te plaît bien plus que tu oserais encore l’avouer. Par contre, tu concèdes de plus en plus facilement le fait que son absence est lourde et que tu préférerais le voir par toi-même en face être aussi réjoui et comblé qu’un gamin à Noël. Baby steps - même si pour le coup, il serait difficile de prétendre le contraire de toute façon. « Donne moi un mot et j’essayerai de le caser quelque part. » “Ouuuh. Un mot passe partout ou un mot compliqué ?” parce que tu serais capable d’aller trouver le mot qui torturera son esprit de musicien pour le placer mais c’est le but du fun de sa proposition, non ? “Je t’enverrai ça par message quand j’y aurai réfléchi, d’accord ?” parce que si tu balances maintenant, tu n’es pas sûre que ce soit autre chose que dans des thématiques autre que l’absence, la fatigue ou something else que tu ne t’accordes pas à penser. A peine. Si, t’y penses. Mais non, tu le dis pas. Are you mine ? ouh ça te trotte de nouveau de si bon matin - milieu de journée - et tu frottes un œil en poussant un léger soupir que t’espères que Jordan n’entendra pas.

« Tu viens de te réveiller ? » tes jambes bataillent contre le drap que tu remontes un peu, baillant une nouvelle fois maintenant que Jordan évoque l’idée du réveil. « T’es chez toi ? Dans ton lit ? » tu fermes les yeux avec un sourire amusé aux lippes. “Je suis sur un nuage multicolore au royaume des fées, tu devrais le savoir depuis le temps, ma licorne scintillante.” t’es sûre que tu t’endormirais plus facilement si c’était le cas. “Mais oui, on peut dire que je viens de me réveiller.” tu ne veux pas lui dire que c’est lui même qui t’a réveillé car tu ne souhaites pas que Jordan se sente coupable alors que lui venant à toi pour partager sa joie même à des milliers de kilomètres est exactement ce que t’espères. “Je suis rentrée il y a quatre heures des studios, je crois.” environ. “J’ai dormi avec Maître Grenouille. Il te dit bonjour.” tu regardes la peluche coincée dans ton bras libre avec un sourire grandissant. “Donc je suppose que tu vas bien. Pas vrai ? T’es tout seul ? Tu as abandonné Talia ?” tu te mords la joue.

“Bien ce qu’il me semble.” C’est dans les moments où t’es le plus au milieu de ton excitation et ta passion que tu oublies le plus les choses basiques qui font fonctionner un corps humain. Dormir et manger. C’est déjà pas tes amis ces deux là de base, mais alors dans ces moments là, faut réellement qu’on te le rappelle ou que tu te mettes des alarmes toi même. La vérité c’est que tu arrives à être fonctionnel sans, mais parfois tu te demandes à quel point tu serais meilleur si en plus tu avais l’énergie correct dans ta personne. Tu essayeras de dormir, oui. Tu vas même faire en sorte de manger un truc à l’hôtel avant de partir pour le studio demain. Tu veux réellement faire ça bien. Bois de l’eau aussi Jordan. True. “Je vois d’ici ton cerveau bouillonner d’idées.” Ton sourire qui se fait encore plus large de l’entendre te dire ça. Tu vas certainement fais des mémos vocales pendant le reste du trajet à l’hôtel. Dès que tu auras raccroché avec l’oiseau. Tu la fais passer en premier même si t’as bien hâte de coucher ce que tu as déjà en tête.

“Ouuuh. Un mot passe partout ou un mot compliqué ?” « Comme tu veux. Ou un petit groupe de mots. » Une phrase complète c’est déjà bien plus compliqué, mais faisable. T’as clairement pas peur du challenge. T’en as même très hâte parce que c’est un truc que tu partages avec elle et tu la sens réellement en kiffe à cette idée. Winning. L’inclure alors que vous êtes à des milliers de kilomètres : Check. “Je t’enverrai ça par message quand j’y aurai réfléchi, d’accord ?” « Quand tu veux. Y’a pas de deadline pour l’inspiration. » Une phrase qui est limite ton mantra. Tu as déjà quitté des plans à l’improviste car l’inspiration était là et tu n’avais pas le temps de niaiser à aller voir des gens. Nope. Des fois la musique passe au dessus de tout sans aucune réflexion ni doute.

“Je suis sur un nuage multicolore au royaume des fées, tu devrais le savoir depuis le temps, ma licorne scintillante.” Immense sourire sur ton visage de l’entendre dire tous ces mots là. “Mais oui, on peut dire que je viens de me réveiller.” Tu sais que l’horaire reste correct pour appeler, mais tu sais aussi qu’elle bosse à des heures pas possible en ce moment et qu’elle doit se reposer dans la journée comme une personne normalement constituée. Ca te fait du bien de voir réellement qu’elle se repose et prend soin d’elle. “Je suis rentrée il y a quatre heures des studios, je crois.” Tu ne saurais expliquer pourquoi tu aimes autant qu’elle te donne ce genre de détails. Tu l’imagines tellement bien dans son lit à moitié endormi. “J’ai dormi avec Maître Grenouille. Il te dit bonjour.” Tu laisses glisser un petit rire à cette information.

“Donc je suppose que tu vas bien. Pas vrai ? T’es tout seul ? Tu as abandonné Talia ?” Si je vais bien? Ca te fait sourire car la question avait fait un peu - beaucoup - débat quand tu la lui as posé y’a plusieurs jours de ça et à trois reprises. « Ouais ça va plus que bien même... Et ouais Talia est reparti aujourd’hui. » T’es clairement dans un état de contentement palpable et en même temps que tu es en train de te perdre dans tes pensées. Ca s’entends au son de ta voix. Tu te retiens fort de lui demander comment elle est habillée car ce n’est pas non plus la priorité là. T’es content de l’avoir au bout du fil, elle vient de se réveiller, t’es pas non plus dans un mood sexy talk. T’aimes juste pouvoir l’imaginer de façon précise, comme si tu étais avec elle. Une photo serait parfait, mais tu ne vas pas non plus demander. Tu vas l’étouffer. Y’a un silence qui s’étend plus que tu ne l’aurais voulu, t’es juste dans tes pensées, à essayer de la visualiser. « Maître Grenouille est très chanceux là, je sais pas s’il se rend compte. » Ou comment dire que tu l’envies et que tu es jaloux d’une peluche sans le dire avec ces mots là. Car être jaloux c’est pas ton genre, n’est-ce pas Jordan ? When we are fully exclusive and we said it clearly. Autant dire qu’avec Rosa y’avait aucun doute sur votre affection l’un pour l’autre de manière inconditionnelle. Rosa était la meilleure communicatrice du monde. T'as l'impression d'être celui avec ce rôle là dans ton duo avec Birdie .Y’a de très grands signaux à ce niveau là avec l’oiseau mais ça reste bien plus fragile. Surtout qu’elle reste tout à fait libre d’aller dans les bras de qui elle veut. Tu as confiance qu’elle ne te fera pas part de ces détails là s’ils arriveraient à un moment donné. Tu ne sauras donc jamais. « Est-ce qu’il est doué pour composer ? Au cas où on peut échanger nos places. » Comme si ce n’était pas assez clair, tu es totalement en train de dire que tu laisserais ton spot à bosser avec Avril Lavigne à une peluche pour être dans les bras de Birdie. Mais tu sais aussi très bien que ce ne sont que des paroles en l’air. Ce n’est pas ce qui va se produire et tu vas juste prendre ton mal en patience. Il en reste que ça fait du bien de rêver à ce genre de switch, comme si c’était si simple. Tu as rouvert les yeux, observant l’océan de toute son immensité en face de toi. Toujours impressionné par les éléments. I miss my bird...

« Comme tu veux. Ou un petit groupe de mots. » je ne cache pas que ça me fait un petit quelque chose, comme une sensation agréable qui m’enveloppe les muscles dans une douceur extrême, ce que Jordan me demande. La sensation que je peux avoir mon empreinte, une idée folle dans une de ses chansons m’intrigue au plus au point en plus qu’elle me comble plus que je l’aurai imaginé. Ce sont les petites attentions de la sorte qui font gonfler mon coeur, le nourrissant un peu plus de l’espoir sur notre direction et me réconfortant un peu plus dans ce que j’essaie d’éclaircir dans ma tête. A vrai dire, j’aurai pensé que la distance m’aurait fait du bien. Qu’elle m’aurait remise les idées en place et que j’aurai réalisé que tout n’a été qu’une question de coup de coeur éphémère comme j’ai pu en avoir dans le passé, une simple étape passagère car il y a un date et une frénésie et qu’on ne s’est pas quittés pendant quasiment un mois. Je n’avais déjà pas prévu que ça aurait été si compliqué de le voir partir - encore plus quand je reconsidère les mots qu’il a mimé et dont la scène passe en boucle, elle aussi, dans ma cabosse - et au final, je n’avais pas non plus planifiée que son absence aurait été si lourde. Les signaux que je ne veux pas voir ont pourtant été franchi, je l’ai avoué avec des “je pense” à Asher, j’en ai conscience au plus profond de moi et pourtant, quand bien même je trépide d’impatience de le revoir - au-delà des photos qui ne représentent pas la profondeur de ses yeux ni même les différentes expressions que son visage peut avoir - je ne peux m’empêcher d’être un peu nerveuse vis-à-vis de cette déclaration qu’il m’a faite. Celle-là et la chanson. Si je persiste à vouloir fermer les yeux sur mes propres signaux, il devient de plus en plus compliqué de ne pas voir ceux de Jordan. I love you. Are you mine ? J’aurai pensé qu’il le savait mais, comme à chaque fois, j’oublie que Jordan n’a pas de boule de cristal - même si lui peut prétendre être toujours dans ma vie jusqu’en décembre - et que si je ne dis rien, rien n’est su. Mais je n’y arrive pas. Il serait physiquement avec moi, il le sentirait. how much I’m yours. Je n’aurai pas besoin de le lui dire, il le devinerai amplement. Ces derniers jours me l’ont prouvé un peu plus ; je ne vois que lui. Je fantasme bien plus sur ses photos que sur les rugbymen à moitié à poil que j’ai observé l’autre jour. Est-ce qu’il cherche à se rassurer ? D’une quelconque fidélité de ma part ? Je lui ai pourtant assuré qu’il n’y aurait que lui. Que je ne laisserai personne d’autre me toucher car, de un, j’en ai pas envie, et de deux, le retour sera encore plus beau. Même si cela n’empêche pas ma main de voler dans mon intimité en imaginant la sienne à la place. Et là, le voilà qu’il m’offre la possibilité de jouer à un jeu de cache-cache avec ses chansons et mes mots et j’en souris énormément - je suis fatiguée, ayez pitié. « Quand tu veux. Y’a pas de deadline pour l’inspiration. » tant mieux. “Heureusement car je suis à sec, pour l’instant.” la faute à mon cerveau qui n’a pas mis le moteur en route totalement - il faut vraiment que j’arrête de dormir peu et de vivre trop, le corps tire et il me rappelle à l’ordre à chaque instant alors que je me passe ma paume contre ma joue. Mais lui écrit des chansons, moi des histoires, y a moyen qu’on trouve un terrain d’entente au milieu de tout cela.

« Ouais ça va plus que bien même... Et ouais Talia est reparti aujourd’hui. » je ne suis pas surprise ; le contraire aurait été foutrement inquiétant, quand même. Même si je n’aime pas le savoir seul, sans son ange gardien, avant de me reprendre en secouant la tête ; il est grand, il est responsable, je n’ai pas besoin de me soucier. J’ai confiance qu’il sait prendre soin de lui - même si j’ai un doute sur sa capacité à dormir comme il devrait - j’ai confiance qu’il s’éclate comme il faut et que ça va aller de façon proportionnelle avec les jours à venir. Y a un petit silence qui s’installe et franchement, ce n’est pas inconfortable, même pour la personne qui comble les trous que je suis ; il faut croire que j’apprécie le réveil en douceur. « Maître Grenouille est très chanceux là, je sais pas s’il se rend compte. » vraiment très en douceur. Je serre un peu plus Maître Grenouille contre moi en faisant une moue que Jordan ne peut pas voir mais qu’il pourra sûrement sentir. « Est-ce qu’il est doué pour composer ? Au cas où on peut échanger nos places. » il est stupide, là. “Arrête de dire des bêtises. Tu vis ta belle vie, là-bas.” mais sa stupidité me fait sourire un peu plus, malgré la faiblesse de mon poids face à Avril Lavigne, quand même, il ne faut pas exagérer. “Il peut essayer mais il ne promet rien, qu’il me dit.” Jordan peut échanger sa place quand il le veut, je n’attends que ça, il faut dire. “Mais je serai toi, je ne lui ferai pas confiance.” que je rajoute dans une voix basse, comme un secret de polichinelle pour ne pas que mon doudou de fortune ne se vexe. “Il a l’esprit vicieux même si on ne dirait pas. Il a déjà été une ou deux fois en conseil de discipline au carré d’Or des teddy bears.” j’en fais des tonnes et des caisses de mon histoire mais c’est pas grave, c’est ce qui fait ce que je suis. Je ponctue mes propos d’un léger gloussement, bien décidée à emporter Jordan avec moi dans ma folie à défaut de ne pas pouvoir le porter contre moi. “Alors, elle est comment, Avril ? C’mon, honey, vends-moi un peu de rêve. J’en ai besoin pour me réveiller encore mieux.” ou retomber en sommeil une fois qu’on aura raccroché. “T’es rentré ? Tu ne t’ennuies pas sans Talia ? Vous avez fait quoi, d’ailleurs ?” d’accord, ce n’est visiblement pas parce que je me réveille - même si là, ça commence à être acquis et que je songe à pouvoir sortir du lit pour un chocolat improvisé le temps de l’appel - que j’en ai perdu ma casquette d’inspectrice. Je me renseigne, soyez-en sûrs. Et j’ai envie de visualiser ce qu’il a vu, de ressentir ce qu’il a ressenti, de faire comme si j’y étais là-bas et pas ici. Le doute est clairement de moins en moins permis.