| (dieddie #3) and I know I shouldn't need you |
| | (#)Dim 29 Aoû - 12:03 | |
| Début juillet
Il ne lui a pas adressé la parole depuis des semaines, depuis cet échange dans le café où Eddie à bien failli lui en mettre une. Depuis, il laisse la tristesse et la colère renforçaient sa rancœur et sa déception, laissant son ami de côté, se rapprochant de Callie à qui il se raccroche comme une bouée de sauvetage. Elle qui est finalement bien plus son amie que l’est son ainé aujourd’hui. Diego sait pertinemment qu’il ne devrait pas être là. Eddie n’a pas le temps, Eddie lui en veut, Eddie lui a prouvé n’être que déception après déception. Pourtant Diego hésite devant sa porte, manque de faire demi-tour, sa main refusant de frapper à la porte.
Les jours sont passés depuis l’anniversaire d’Alma et pourtant le retour fracassant de Sergio dans la vie des Guttierrez est quelque chose qui l’empêche de dormir la nuit. Il n’a pas pu en parler à Rudy qui semble éviter tout le monde. En vérité, il ne sait pas réellement à qui en parler. Ses frères et sœurs trop jeunes pour réellement comprendre, se souvenant à peine de ce père qui s’est enfui bien vite. Diego ne sait pas à qui parler malgré le poids du passé qui se fait écrasant. Il n’arrive pas à en parler à Callie, peut être parce que malgré tout ce qu’il prétend, Callie ne pourra jamais remplacer complètement Eddie. Peut être aussi, parce qu’il a de plus en plus de mal à la regarder dans les yeux depuis qu’il se rapproche d’un certain colocataire. Non c’est à Eddie qu’il a besoin de parler et c’est donc chez Eddie que ses pas l’ont porté après sa garde, comme un vieux mécanisme qui s’est enclenché sans qu’il n’y fasse vraiment attention, se retrouvant à frapper à sa porte sans être vraiment prêt à le voir.
Et lorsque la porte s’ouvre et que son regard rencontre celui de Eddie, il ne sait plus quoi faire ou quoi dire. Incapable d’effacer le fossé qui s’est creusé entre eux, l’absence qui a créé la rencoeur, les non-dits qui sont écrasants entre les deux amis. Diego ouvre la bouche sans savoir ce qu’il va dire. « Je.. » Il n’est pas là pour s’excuser, n’est pas près de quitter Callie. Il ne sait pas vraiment pourquoi il s’est rendu chez lui, comme si cela allait changer quoique ce soit. Comme si Eddie allait prendre le temps cette fois, comme si son ami lui avait pardonné. Et pourtant, le mexicain se retrouve devant lui, après des semaines de silence, son regard rencontrant le sien et le ramenant des années en arrière. Dans une cour de récrée où là aussi leurs regards se sont croisés et où Diego a prononcé des mots bien différents. Mon père est parti. Pour de bon aurait-il pu rajouter mais cela coulait de source pour un père qui n’avait jamais été véritablement présent, à moitié dans leur vie et à moitié ailleurs. Le départ de Sergio était au final une évidence inévitable. Son retour l’était bien moins.
« Mon père est revenu. » Qui pourrait comprendre dans son entourage à part lui ? Lui qui le connaissait avant que son père ne parte, lui qui l’a ramassé à la petite cuillère quand il est parti. Alors pourquoi est ce qu’il est terrifié à l’idée que le danseur lui claque la porte au nez ?
@Eddie Yang
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| | | | (#)Jeu 2 Sep - 15:07 | |
| Someday you'll get used to it You will live without even this feeling It'll be okay if you walk around busy Like the ground hardens after rain and flowers bloom again
La plaquette d’antalgiques diminue à vue d’œil et Eddie n’aura bientôt plus de quoi soulager son genou. Il devrait tenir encore un jour ou deux mais un énième passage par la pharmacie va être inévitable en fin de semaine, où on va finir par le regarder de travers à force. Il devient dépendant de ces cachets sans lesquels il serait bien incapable de danser, et c’est sûrement l’accoutumance qui lui pendra au nez dans pas longtemps lorsque son corps sera trop habitué. À ce moment-là Eddie aura un problème parce qu’il ne pourra pas augmenter la dose sans l'avis d’un médecin, dont il refuse toujours de suivre les recommandations alors que le dernier en date lui a bien dit qu’il devait se ménager s’il ne voulait pas passer par la case opération dans un futur bien plus proche qu’il ne veut le croire. Ces avertissements Eddie les entend mais ne les écoute pas, persuadé de savoir mieux que tout le monde ce qui est bon pour lui et préférant nager dans son déni tant qu’il le peut encore. Et ses proches dans tout ça, ils n’y voient vraiment que du feu. Il prend ses cachets en douce, la seule qui l’ait surpris étant une élève à laquelle il considère ne rien devoir du tout. Eddie est de toute façon bien trop fier pour admettre qu’il joue avec sa santé et qu’il ne pourra pas tenir éternellement comme ça, tout ce qui importe à ses yeux c’est de pouvoir danser et pour ça il se bourrera d’antidouleurs aussi longtemps qu’il le faudra - et aussi longtemps que son genou tiendra.
Il n’a pas de cours à donner ce soir, le jeune élève dont le nom était inscrit sur son planning ayant annulé sa venue pour une raison qu’il ignore, et dont il se fiche pas mal. Les excuses des uns et des autres ne l’intéressent pas, tant qu’on ne le prévient pas à la dernière minute Eddie considère que ça n’est que partie remise, et il y gagne pour le coup un peu de temps pour lui. Un temps dont il ne sait pas vraiment quoi faire, et qu’il finit par tuer seul chez lui. Il en profite pour peaufiner sa dernière création chorégraphique au risque d’irriter la voisine d'à côté mais il a la main un peu moins lourde sur les décibels comme il s’y est engagé, Mika ne devrait donc pas trop se plaindre des nuisances pour une fois. Eddie fait des efforts même s’ils sont encore timides, et même s’il gagnerait aussi à en faire dans certaines de ses relations que ses récents agissements ont beaucoup fragilisées. Comme un signe du destin quelqu’un toque à sa porte ce soir-là, une chance que le volume de sa musique ait été revu à la baisse et qu'il puisse l'entendre. Eddie coupe celle-ci en plein entrainement alors qu’il déteste pourtant être interrompu pendant qu’il danse, car son instinct lui dit d’aller ouvrir cette porte. Et puis cette petite pause son genou ne s’en plaindra pas, il aligne donc les quelques pas le séparant de son entrée et enclenche sa poignée d’un geste vif. C’est le visage de Diego sur lequel ses yeux se posent l’instant d’après, son regard se heurtant à celui du brun qu’il n’est même plus sûr de pouvoir encore appeler son ami. Eddie reste incapable de formuler le moindre mot pendant de longues secondes et face à lui Diego ne semble pas tellement plus à l’aise, il faut dire qu’ils se sont quittés en plein chaos tous les deux et que le contact est rompu depuis déjà plusieurs semaines entre les deux garçons. « D-Diego. » il articule d'une voix hésitante, sa main agrippant toujours fermement la poignée. Le voir ici lui fait tout drôle, c’est peut-être bien la dernière personne dont il aurait pu espérer, ou plutôt craindre la visite.
Eddie est confus. Il se demande évidemment ce qui peut bien l’amener jusqu’à lui aujourd’hui et il redoute déjà d’entendre ce qu’il peut avoir à lui dire. Est-ce au sujet de Callie, et de cette relation qu’il n’approuve toujours pas ? Ou bien c’est peut-être Maria qui ne va pas bien, même s’il n’est pas du tout certain que Diego le tiendrait informé de l’état de santé de sa sœur après tout ça. Son regard l’interroge à défaut de trouver les mots, et le brun n’entretient pas le suspense bien longtemps. Quatre mots franchissent la barrière de ses lèvres, quatre mots qui prennent le danseur complètement de court car c’est une nouvelle qu’il n’attendait vraiment pas. Sergio, son père, serait revenu. Il peine à le croire, et il n’ose pas non plus imaginer comment Diego doit encaisser la chose de son côté. « Je- Okay entre, on sera mieux à l’intérieur pour en parler. » Il a du temps pour une fois et il va le consacrer à Diego comme il l’a trop rarement fait jusqu’ici, parce qu’il avait secrètement espéré qu’il ferait ce pas vers lui suite à leur accrochage au café. Mais il ne comptait en même temps pas trop dessus parce qu'il a tout de même failli lui en mettre une ce jour-là, certaines limites ont été franchies et sûrement même un point de non-retour entre eux. Pourtant c'est lui que Diego vient trouver aujourd'hui et ce réflexe l'étonne autant qu'il le touche. « Assieds-toi et raconte-moi. Revenu comment, et pourquoi ? Il est à Brisbane là, il compte rester ? » À moins qu'il n'en soit au final jamais parti, pour le coup il n'en sait rien. Eddie ne manque pas de questions car il croit comprendre que le type a redébarqué comme une fleur et ce retour fracassant dans la vie de Diego paraît beaucoup affecter ce dernier, il le devine à ses traits marqués par le souci. Il l’invite à prendre place sur son canapé et ose s’assoir à ses côtés, croisant ses mains sur ses genoux tandis qu’il cherche quoi lui dire. C’est maintenant qu’il peut se montrer digne de son statut d’ami, maintenant qu’il peut lui prouver que ce qui le concerne l’intéresse toujours et qu’il peut compter sur lui. Eddie lui offre son écoute, à défaut d’avoir pour le moment l'automatisme de lui offrir quelque chose à boire. « Est-ce qu’il s’est expliqué ? Et comment tu te sens toi, comment vous allez tous ? » Il songe notamment à Alma, à Rudy, à César et puis aux autres, ces enfants que Sergio a laissé derrière lui et certains ne l’ayant même pas connu en tant que père, un rôle qu’il a lâchement abandonné un paquet d’années plus tôt parce qu'il s'accompagnait de responsabilités dont il ne voulait pas. Eddie en veut encore beaucoup à Diego mais sa rancœur se dissipe en repensant à l’enfant qu'il était lorsque son père est parti, il retrouve même la peine qu'il avait eu pour lui à l'époque. Il n’est plus question de Callie et de trahison sur le moment, juste de son ami qui semble avoir besoin de parler et qui se tourne encore vers lui malgré tout ce qu'il s'est passé.
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| | | | (#)Lun 13 Sep - 4:04 | |
| Il sentit l’hésitation sur son prénom et se demanda s’il aurait préféré que ce soit n’importe qui d’autre plutôt que lui. Lui qui n’avait plus rien à faire là. Eddie était-il encore son ami après tout ce qui était arrivé ? Après cette dispute dans ce café qui avait fini de creuser un fossé bien trop grand entre les deux garçons.
Pourtant il aurait été bien incapable de faire demi-tour, tout simplement parce qu’il n’y avait pas beaucoup de gens qui connaissaient le passé de Diego et avec qui il était à l’aise pour exprimer des quelconques sentiments. Il hésita sur le pas de la porte, les bras ballants, pris par l’envie de faire demi-tour et le besoin violent de se raccrocher au danseur comme à une bouée de sauvetage. Car le père de Diego était revenu, avait débarqué dans leur vie à l’anniversaire d’Alma comme une tornade et la situation n’avait plus rien à voir avec celle d’un an auparavant. Un an auparavant Diego avait croisé son père dans un bar et si des mots avaient été échangés, la rencontre avait été courte, un coup de chance ou un coup de malheur, une rencontre assez douloureuse pour rappeler à Diego les couleurs de son enfance mais pas assez longue pour laisser un goût d’amertume prolongé sur sa langue. Sergio était parti et ils en étaient resté là. Pas cette fois. Non l’homme semblait bien décidé à reprendre sa place de père cette fois, ou tout du moins à essayer.
Eddie se décida finalement à le laisser entrer au grand soulagement du médecin qui n’aurait pas su quoi faire faire si la porte s’était claquée sur son nez. Les questions s’enchainèrent sans que Diego ne parvienne à y répondre, regardant le danseur d’un air un peu perdu. Il s’assis sur le canapé, croisant les bras contre son corps, sa voix à peine plus haute qu’un murmure hésitant. « Il s’est pointé à l’anniversaire d’Alma comme une fleur. Apparemment Sara le voyait depuis un moment. Il dit qu’il veut rester cette fois. Faire partie de nos vies. » L’amertume était palpable dans les mots prononcés par le Mexicain qui au fond aurait tout donner pour que son père prenne réellement cette place et enlève le poids qui pesait sur toute cette fratrie de devoir à la fois être frère, sœur, parent et adulte sans arriver à joindre les deux bouts. Il n’arrivait pas à croire que Sara, sa petite sœur voyait leur père en secret depuis des mois, il se sentait trahi.
« Il est agent de célébrités maintenant, je crois qu’il est basé à Brisbane. » Ce qui voulait dire que pendant des années l’homme n’avait pas cherché à les recontacter et à prendre de leurs nouvelles et à cette phrase, le regard de Diego croisa tristement celui de son ami. Il n’avait pas besoin de dire la conclusion de cette phrase à voix haute. Elle était évidente. Sergio avait passé des années près d’eux sans jamais chercher à les voir. Bien sûr il y avait eu l’interdiction de Rudy qui avec un couteau sous sa gorge lui avait fait jurer de ne plus jamais revenir, mais Diego avait, au fond de lui, toujours espéré que l’homme les aimerait assez pour revenir un jour et arrêter de partir définitivement cette fois.
Eddie prenait le temps de l’écouter, attentif à ce qu’il disait et l’angoisse du médecin s’apaisa un peu. Peut-être que finalement, le danseur le considérait encore comme un ami, malgré la relation qu’il entretenait avec Callie. « Il a pas donné de raison, juste qu’il voulait être notre père, cette fois. » souffla Diego, un léger rire amer secoua ses épaules. « Cette fois. » Répéta-t-il serrant un peu plus les bras contre son corps.
Comment se sentait-il face à ce retour brutal ? Il n’en savait rien. Il détestait Sergio autant qu’il avait envie de l’aimer et l’homme était bien une des rares personnes capables d’attiser la colère de l’interne qui était le plus souvent bien trop calme. Diego releva son regard vers Eddie et sembla hésiter. « Je ne sais pas trop…. Je crois que les petits ne l’ont jamais eu en père du coup c’est tentant de vouloir y croire. Finalement il y a que Rudy, Alma et moi qui savont que Sergio a jamais été un père de sa vie. » Il parlait des autres sans mettre de mots sur ses sentiments à lui. « Je n’ai pas envie qu’ils soient blessés. Qu’ils se fassent des espoirs pour rien. » chuchota-t-il. C’était toujours ils et non pas lui, quand pourtant lui avait tout autant de risques d’être blessé, lui qui pardonnait avec bien trop de facilité en temps normal. Il y avait un autre facteur à prendre en compte et Diego sembla hésiter avant d’en parler à son ami. « Mais j’ai l’impression qu’il est blindé de thune…. Et Maria…Maria elle a besoin de soins qu’on arrive pas à lui payer. » Et ça l’interne ferma les yeux un court instant pour reprendre le contrôle de sa respiration, pour calmer l’angoisse qui prenait possession de son cœur, la culpabilité qui le rongeait de l’intérieur de ne pas être assez, de ne pas aider assez, de ne pas pouvoir la sauver.
Il sembla se rappeler de l’endroit où il se trouvait et de l’état de ses relations avec le danseur car soudain il murmura « Je suis désolé d’avoir débarqué chez toi…J’aurais peut être pas dû… » Le souvenir du poing que Eddie avait failli lui envoyer en pleine figure était toujours présent.
@Eddie Yang
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| | | | (#)Mer 22 Sep - 16:09 | |
| Someday you'll get used to it You will live without even this feeling It'll be okay if you walk around busy Like the ground hardens after rain and flowers bloom again
Quand Eddie se retrouve face à Diego une fois la porte ouverte il est comme pris d’un flash, aveuglant, étourdissant. Il se revoit attablé avec lui dans ce café puis sentir ses poings le démanger, le mouvement de recul marqué par la surprise chez Diego tandis qu’il se lève subitement pour le saisir par le col. Son intention semblait claire ce jour-là et pourtant plus Eddie y repense, et moins il se sent capable de lever la main sur son ami. Car c’est ce que Diego est encore pour lui, ça n’a jamais cessé d’être le cas et la présence du brun dans son appartement aujourd’hui le laisse penser que la réciproque est peut-être vraie, finalement. Il veut y croire Eddie car des amis il lui en reste bien peu, et personne ne gravite depuis aussi longtemps autour de lui que c’est le cas de Diego. Il a le sentiment d’avoir tout connu à ses côtés même s’ils se sont beaucoup éloignés ces dernières années par sa faute, et il se dit qu’une seconde chance lui est peut-être donnée ce soir, de façon totalement inespérée. Une chance qu’il est prêt à saisir en honorant enfin son rôle d’ami, en étant enfin présent pour Diego lorsque celui-ci en a besoin, c’est bien le moins qu’il puisse faire pour tenter de se rattraper. Ce premier pas depuis leur accrochage Eddie n’a même pas à le faire alors il trouve sa position presque confortable, Diego a dû rassembler un sacré courage pour oser se présenter à sa porte ce soir et il en a bien conscience. Peut-être craignait-il de trouver porte close ou que le danseur l’enverrait paître, mais Eddie a en réalité envie de tout sauf de le rejeter en le voyant comme ça. Car il comprend avant même que ses premiers mots ne soient prononcés que quelque chose ne va pas, il peut voir la confusion et la détresse dans ses yeux. Diego en a manifestement gros sur le cœur, son besoin de parler à quelqu’un se ressent et pour une fois Eddie prend vraiment à cœur d’être ce quelqu’un.
Oubliée Callie et ce couple qu’il désapprouve, oubliés ces mots qu’il n’a pas digéré lorsque Diego affirmait sa volonté de poursuivre cette histoire malgré tout ce qu’il pourrait dire. Ce soir c’est entre amis qu’ils se retrouvent et leurs récents différends sont mis de côté, sans pour autant être effacés. Eddie assimile l’information selon laquelle le père de Diego est revenu et les circonstances de ce retour en disent long sur le culot du personnage. Le voir débarquer à l’anniversaire d’Alma a dû être un choc, d’autant plus si Diego a appris ce jour-là que son autre sœur le voyait en cachette. Les histoires de famille sont toujours compliquées et il en sait quelque chose, la sienne n’étant pas franchement épargnée non plus par les cachotteries. Et il croit bien lire dans le regard de Diego un sentiment qu’il connait bien pour l’avoir lui-même inspiré à quelqu’un dans le passé : le fait de se sentir trahi par une personne proche. Sara était restée en contact avec leur père et il suppose que cette information n’a pas aidé à faire passer la pilule de son retour fracassant. « Elle t’a dit pourquoi elle vous l’avait caché ? » Les questions du danseur reprennent car la situation est complexe et Eddie ne demande qu’à la comprendre. Il n’a jamais été très doué pour apporter un soutien aux autres mais il s’intéresse, au moins. Sergio prévoirait de rester et même de retrouver une place dans la vie de ses enfants, mais à entendre Diego ce projet n’est pas tellement pour le ravir. Ça doit lui sembler trop facile après toutes ces années de vouloir récupérer ce rôle qu’il avait abandonné et c’est aussi ce que pense Eddie, il n’aurait pas déroulé le tapis rouge à son père lui non plus s’il avait été à sa place. « D’un coup comme ça ? C’est très.. soudain. » Il se retient de dire que ça l’a pris comme une envie de pisser mais c’est un peu l’impression que ça donne, comme s’il s’était levé un matin et s’était souvenu qu’il avait des enfants quelque part.
Sergio serait agent de stars à Brisbane, les sourcils du danseur se soulèvent sous le coup de la surprise en entendant ça. Il connait très bien une agente de stars puisqu’il en fréquente une intimement, ce qu’il évitera de dévoiler aujourd’hui à son ami compte tenu des circonstances mais il demandera peut-être à Halston si le nom de Sergio Gutiérrez lui parle, à l’occasion. Ce monde doit être assez petit dans une ville comme celle-ci alors il se dit qu’elle ne peut que le connaitre s’il officie vraiment ici, ce qui voudrait donc dire qu’il n’est jamais parti, pendant toutes ces années ? C’est vraiment fou, quand il y pense. « Alors il était dans le coin depuis tout ce temps.. Il a eu mille occasions de revenir, pendant des années, c'est à se demander pourquoi il ne le fait que maintenant. » Quelle prise de conscience cet homme a bien pu avoir récemment Eddie se le demande, car les occasions n’ont pas manqué ces dernières années de faire ne serait-ce qu'un pas vers ses enfants dont il était géographiquement très proche. C’est incompréhensible pour le danseur d’imaginer qu’il ait pu faire sa vie tout près d’eux sans manifester jusqu’ici l’envie de remplir son rôle de père, pourquoi n’est-il pas parti loin s’il voulait vraiment fuir ? C’est comme si le problème n’était pas vraiment la vie qu’il menait à l’époque mais bien ces responsabilités qui étaient en trop, comme si eux étaient en trop. La tristesse dans les yeux de Diego lui fait de la peine, autant que ses mots après ça. Cette fois il veut être leur père, c’est donc un rôle qu’il pense pouvoir occuper quand il le décide, en clair. « Tu sais que tu n’es pas obligé d’accepter son retour, Diego. Il ne peut pas être un père seulement quand ça l’arrange, je crois pas que ça marche comme ça. » Eddie formule ces mots prudemment parce qu’il ne veut pas interférer dans tout ça et se mettre entre le père et le fils, il ne peut juste pas rester neutre dans cette histoire en voyant son ami si affecté. À ses yeux un vrai père ne démissionne pas de son rôle, il prend des nouvelles de ses enfants, il s’efforce d’être là, de les voir grandir, de les soutenir, et il connait assez bien Diego pour savoir combien la présence de ce père lui a manqué.
Diego a du mal à poser des mots sur ce qu’il ressent, parler du ressenti de ses frères et sœurs semble plus simple car une fois de plus c’est aux autres qu’il pense avant de penser à lui. Le brun préfère croire que les plus jeunes sont les moins impactés parce qu’ils n’ont pas eu conscience de son absence comme les plus grands, et ça n’échappe pas à Eddie qu’il nomme son père par son prénom, signe d’une certaine prise de distances avec cet homme tout juste revenu dans sa vie. « Tu parles des autres mais toi Diego, comment tu te sens réellement ? » Eddie insiste et lui renvoie cette question que son ami a quelque peu contourné, car il trouve que Diego ne prend pas assez le temps de se demander comment lui se sent, comment lui perçoit les choses. « Et toi alors, tu ne crois pas que tu pourrais être blessé aussi ? » Il pense toujours tellement aux autres et si peu à lui, cet altruisme a toujours plu à Eddie qui ne s’y identifie pourtant pas du tout. Diego pourrait lui aussi fonder trop d’espoirs en ce retour et il risque de ne pas suffisamment se protéger s’il ne fait que penser à ses frères et sœurs, en s’oubliant comme il sait hélas si bien le faire. La prochaine remarque du brun arrache une grimace au danseur, il sait combien l’état de santé de Maria est préoccupant et il ne peut pas reprocher à Diego de penser aux bénéfices qu'il pourrait tirer de la situation financière avantageuse de Sergio. « Ce serait bien normal qu’il vous aide pour Maria, mais est-ce qu’il sait dans quelle situation vous vous trouvez ? Et tu pourrais accepter, toi, qu’il se rachète si c’est de cette façon ? » Là encore aucun jugement de sa part, juste des questions pour tenter de mieux cerner tout ça. Sergio pourrait être un peu plus digne de son rôle de père s’il les aidait à payer les soins de Maria mais il ne faudrait pas non plus qu’il le fasse de façon intéressée pour acheter leur pardon. C’est sûrement le dilemme interne que rencontre Diego et il n’ose pas imaginer à quel point cette situation lui fait mal sachant qu’il est question de la santé de sa sœur, face à laquelle il doit se sentir terriblement impuissant.
Le murmure de son ami lui retourne le bide, Diego s’excuse d’être venu chez lui ce soir et il se demande s’il a bien fait, ce qui en dit long sur l’état actuel de leur relation. Il n’y a encore pas si longtemps il n’aurait pas hésité à venir le voir pour les mêmes raisons, jusqu’ici c’est le manque de disponibilité d’Eddie qui compliquait leurs rapports mais à présent leur amitié souffre d’une toute autre façon. Leur dernier échange a laissé des traces, Diego ose à peine le regarder dans les yeux et c’est sûrement parce qu’il se souvient y avoir lu sa fureur il y a quelques semaines. Le regard que pose Eddie sur lui aujourd’hui est pourtant très différent, il dépose même une main sur son épaule sans trop savoir s’il peut se le permettre, dans un simple geste de soutien accompagné d’un léger sourire. « Sois surtout pas désolé, ça me fait plaisir de te voir et je crois que ça me rassure, aussi. Je suis surpris mais dans le bon sens, je pensais pas que t’avais encore le réflexe de venir me parler. » Il pensait même être la dernière personne que Diego pouvait avoir envie de voir dans cette ville et même sur cette planète, c’est dire à quel point il a pu douter de la survie de leur amitié quand le brun l’a laissé dans ce café. « Je.. je croyais que tu confiais tout à Callie maintenant. » À elle, plutôt qu’à lui. Qu’elle avait en quelque sorte pris sa place de confident, lui qui n’était même plus sûr d’être encore un ami pour Diego. De son côté cette amitié n’a jamais cessé d’exister mais il sait bien qu’il n’aurait pas pu s’y accrocher si Diego avait voulu le sortir proprement de sa vie car il faut être deux pour faire vivre une telle relation, qu’il semble avoir au final enterré un peu trop vite.
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| | | | (#)Dim 10 Oct - 6:53 | |
| Le réflexe était toujours là malgré les années passées. Malgré le manque et l’absence, malgré les trop nombreuses fois où Eddie l’avait mis de côté ou l’avait oublié. Le garçon restait un de ses plus vieux amis et le seul qui comprenait l’impact du retour fracassant du père dans la vie des Gutiérrez. C’est pourquoi Diego était venu frapper à sa porte un peu perdu. Persuadé que le danseur lui claquerait la porte au nez mais avec l’espoir, pourtant, qu’il ne le laisse pas tomber. Non Diego s’était raccroché à ce souvenir d’enfance, à cette amitié à laquelle il croyait toujours bien malgré lui. Car Eddie l’avait trop souvent blessé et trop souvent mis de côté et la blessure restait bien plus profonde qu’il ne souhaiterait l’admettre.
Assis sur le canapé, il dévoila son cœur, accablé par la peine et la colère, incapable d’en parler à n’importe qui d’autre car peu de personnes l’avait connu au départ définitif de son père. Eddie lui demanda les raisons que Sara avait donné pour avoir repris contact avec Sergio et l’interne secoua la tête, désemparé. « Non elle est partie rapidement en pleurs parce que Rudy est parti sinon il aurait sans doute cassé la gueule de Sergio. » Le regard de Diego était sombre. Cet anniversaire organisé pour Alma avait été tout sauf une réussite. Eddie s’intéressait et posait des questions et cela lui faisait du bien de mettre des mots sur cette situation tout sauf simple. Le retour de Sergio était surprenant et semblait en effet sortir de nulle part. « T’aurais dû voir la tête de Cesar quand il est arrivé et qu’il est tombé sur lui. Sergio l’avait jamais vraiment vu. » La douleur et la colère qu’il avait deviné au fond du regard de son petit frère âgé de vingt ans lui avait serré le cœur. « C’était horrible. » Horrible car pour les deux derniers petits après Cesar, Sergio n’avait fait que revenir, pondant un énième enfant à laisser dans les bras déjà bien trop chargés de Maritza pour mieux disparaître le lendemain, refusant de les assumer. Mais il était toujours revenu pourtant, faisant des allers retours incessants entre son rôle de mari et de père et son autre vie loin d’eux, avant de définitivement disparaître. Diego aurait dû en vouloir à sa mère de s’être laissée avoir encore et encore, mais il aimait bien trop celle qui avait fait de son mieux pour qu’ils s’en sortent pour pouvoir lui en vouloir. Non tout était de la faute de Sergio et ce depuis le début. Diego lui expliqua le métier de son père et sa présence bien réelle à Brisbane depuis des années et Eddie souligna la question qu’il se posait lui aussi, pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps était-il revenu ? « Il a sous entendu qu’on avait perdu assez de temps, qu’il était toujours notre père. » Le mexicain ricana, mais les larmes lui avaient monté aux yeux, inévitables. « Je l’avais croisé à un concert il y a un an. » Avoua-t-il doucement. Il n’avait jamais eu l’occasion d’en parler à Eddie, sûrement trop occupé à ce moment-là. « C’est à peine si on s’était parlé. Il n’en avait rien à faire. Et on est supposé croire que maintenant c’est différent ? » L’échange qui datait d’un an auparavant avait été court et fugace, comme un fantôme du passé qui s’était échappé bien rapidement. Ils avaient à peine échangé, Sergio en connaissant bien plus sur sa vie que Diego sur la sienne. Maintenant que Sara avait avoué parler à l’homme, Diego comprenait mieux pourquoi.
Lorsque son ami lui demanda comment il se sentait, ajoutant que lui aussi pouvait être blessé, Diego fuya son regard. Il aurait voulu dire que cela importait peu. Que seul comptait ses frères et sœurs et le fait qu’ils aillent bien. Mais en vérité Diego était bien plus affecté qu’il ne le laissait penser. Son père lui manquait bien plus qu’il prétendait et son absence lui avait laissé un vide amer. « Je suis habitué au fait qu’il revienne et qu’il parte. Je ne me fais pas d’illusion. » Pourtant l’espoir était là, qu’il reste cette fois. Alors que l’homme avait passé des années à partir pour revenir, jamais complètement présent dans son rôle de père avant de disparaître définitivement suite aux menaces de Rudy. « C’est pour les petits que je m’inquiète, je ne veux pas qu’ils se fassent de faux espoirs. » Sa voix se brisa un peu dans sa gorge. Et à la mention de Maria ses yeux s’humidifièrent de plus belle. « Il sait pour Maria, mais je ne veux pas de son aide. On s’est débrouillé sans lui on peut continuer. Mais est ce qu’on peut vraiment se permettre de la refuser ? » Son regard plein de tristesse trouva celui de Eddie. Maria allait mal, bien trop mal et la famille n’avait pas l’argent pour lui offrir le meilleur des soins. Il n’était pas bon d’espérer que le retour de Sergio apporte une solution à leurs problèmes quand il pouvait très bien disparaître du jour au lendemain comme il l’avait trop souvent fait par le passé.
Lorsque le silence se fit, Diego ne put s’empêcher de s’excuser parce qu’il restait persuadé au fond que Eddie avait mieux à faire Il avait du mal à soutenir son regard depuis cet incident au café et depuis la colère qu’il avait lu dans ses yeux. La main de Eddie se posa sur son épaule le faisant relever la tête vers lui, surpris. Cela lui faisait plaisir de le voir et le soulagement se fit immédiat dans le regard de Diego à ces mots. Eddie ne pensait pas que l’interne avait encore le réflexe de lui parler, persuadé qu’il ne se confiait plus qu’à Callie. Il n’avait pas tort et Diego fuya son regard. Cela faisait des mois que Callie avait pris la place que Eddie aurait dû avoir. Cela n’avait pas été un choix délibéré, juste une conséquence de l’absence de Eddie.
Diego soupira, serra ses mains l’une dans l’autre. « Tu es mon ami Eddie. Un de mes plus vieux amis. Il y a pas beaucoup de choses qui pourraient changer ça. » Même si l’absence avait étiolé chaque jour un peu plus leur amitié. « Tu me manques. » Il avoua dans un murmure parce que l’absence de Eddie lui pesait bien plus qu’il n’aurait voulu l’admettre et qu’il avait, au fond, terriblement besoin de lui.
@Eddie Yang
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| | | | (#)Dim 24 Oct - 16:46 | |
| Someday you'll get used to it You will live without even this feeling It'll be okay if you walk around busy Like the ground hardens after rain and flowers bloom again
Il comprend que la fête d’anniversaire d’Alma ne restera pas dans les mémoires pour de très bonnes raisons avec le retour fracassant de Sergio venu chambouler tout ça. Diego semble péniblement se la remémorer, il détaille la réaction que chacun et chacune ont eu pendant qu’Eddie tente de visualiser la scène chaotique qui s’est jouée ce jour-là. Sara en pleurs, Rudy hors de lui et Cesar complètement déconcerté, pas de doute l’apparition de Sergio n’a laissé personne indiffèrent. Eddie sent que ça fait du bien au brun d’en parler alors il ne l’interrompt pas avant que celui-ci n’en vienne à la conclusion suivante : c’était horrible, et le mot n’a même pas l’air exagéré. « J’imagine pas le choc pour lui. Tu as pu lui parler après coup, il va bien ? » Cesar doit être aussi marqué que son aîné si ce n’est même plus car comme l’a précisé Diego il n’avait pas vraiment de souvenir de leur père, alors ça a terriblement dû le secouer de le voir surgir de cette façon sans s’y attendre le moins du monde. Quel chaos, Sergio a vraiment le chic pour briser tout ce qu’il touche. « Il aurait pu choisir un autre jour pour revenir comme une fleur, quel égoïste. » Son ton est grave, sa voix plus que jamais empreinte de jugement. Il se sent concerné parce que ça touche à son ami et à une famille qu’il apprécie, alors peut-être bien oui qu’Eddie prend tout ça un peu trop à cœur mais il est incapable de rester sans réaction face à tout ce qu’il entend. Cet homme n’a jamais rien fait d’autre que de penser à lui-même avant de penser aux autres et il prouve que c’est encore le cas aujourd’hui, en imposant son retour lors d’un rassemblement familial important alors qu’il savait forcément les dégâts qu’il y causerait. C’était évident qu’il ne pourrait pas revenir sereinement après toutes ces années, qu’a-t-il cru en se pointant comme ça ? Il ne lui trouve aucune excuse, quand bien même il soit enfin décidé à reprendre ce rôle de père qu’il avait lâchement abandonné bien des années plus tôt. « C’est toujours votre père sur le papier oui, mais c’est à vous de décider si vous le considérez encore comme tel. » C’est bien beau d’avoir le même sang mais on est un père quand on assume ses enfants, ce que Sergio n’a jamais vraiment fait et surtout pas avec les plus jeunes. Eddie s’en mêle peut-être un peu trop mais il ne voudrait pas que Diego se sente obligé d’accepter son retour sous prétexte que son père veut à présent rattraper le temps perdu. Il claque des doigts et toute la famille devrait s’unir autour de lui, l’idée semble être celle-là et le danseur n’y adhère pas du tout même si personne ne lui demande son avis. « Oh ? » Eddie ne cache pas sa surprise alors que son ami lui révèle avoir en réalité croisé Sergio à un concert un an plus tôt, c’est une information inédite qu’il ne possédait pas. « Je ne m’en doutais pas comme.. » Diego ne lui en avait pas parlé, sûrement parce qu’il y a un an Eddie était encore très peu disponible pour lui. Il ne lui en veut pas, il sait qu’il n’a pas assuré comme ami alors il comprendrait qu’il n’ait pas eu ce réflexe ou juste pas pensé qu’il serait à son écoute. « Il parait que les gens peuvent changer, que certains méritent même une seconde chance. Sergio est peut-être un homme différent aujourd’hui mais ça le temps te le dira, ce serait bien normal qu’il doive faire ses preuves pour regagner votre confiance. » Ce qu’il veut dire par là c’est que ce retour est peut-être le bon mais qu’il aurait tort de le croire simplement parce que Sergio présente les choses ainsi. À sa place il resterait prudent comme son père s’est avéré très décevant par le passé, sans pour autant lui fermer complètement la porte Diego ferait bien de protéger son cœur et de ne pas fonder trop d’espoirs dans ce retour, pas avant de connaitre ses réelles intentions.
Mettre des mots sur ce qu’il ressent peut être libérateur Eddie en est convaincu et c’est bien pour ça qu’il insiste, son ami ayant trop l’habitude de s’oublier et de donner plus d’importance à comment les autres se sentent. Il dit ne se faire aucune illusion mais semble avoir quand même l’infime espoir de retrouver son père pour de vrai cette fois, ce qu’Eddie ne peut que comprendre car c’est normal de vouloir y croire, il ne peut vraiment pas juger ça. « J’aimerais vraiment que ce retour soit le bon, pour vous tous. » il souffle dans un faible sourire en ne voulant pas anéantir les espoirs de son ami car malgré tout c’est le premier homme de sa vie, il n’a en rien honoré son rôle jusqu’ici mais Diego ne serait pas aussi affecté s’il ne l’aimait pas comme un fils aime son père. « Je crois que s’il vous décevait encore j’aurais du mal à ne pas aller lui dire deux mots. » Oh, il en est bien capable en plus. Maintenant qu’il sait dans quel domaine il travaille en ville il pourrait mettre la main dessus sans trop de mal mais il aimerait évidemment ne pas avoir à le faire, surtout que Diego pourrait lui en vouloir de s’immiscer là-dedans comme il l’a déjà fait dans sa relation avec Callie. Il est un frère et un ami envahissant, c’est bien connu depuis le temps mais il tient à Diego, il ne veut pas le voir encore souffrir à cause de son père. « C'est une situation compliquée, j’entends bien ton dilemme Diego. » Il ne veut pas de l’aide financière de son père pour Maria mais il n’est en même temps pas certain de pouvoir s’en passer, la solution Eddie ne la connait pas et il ne sait pas non plus quoi lui conseiller. C’est délicat, Sergio pourrait les soulager d’un sacré poids en assumant une partie des frais mais ce n’est pas ce que ses enfants attendent de lui au départ. Maria a besoin de soins et son aide ne serait pas du luxe seulement ce n’est pas forcément avec son argent qu’il prouvera quoi que ce soit, car ça ne lui demandera jamais autant d’efforts qu’un investissement de sa personne sur la durée.
Le retour de Sergio permet au moins aux deux amis d'enfance de renouer le dialogue pour la toute première fois depuis l’incident au café. Eddie n’espérait plus avoir une discussion avec Diego après ça, peu importe le sujet de celle-ci, il craignait même que leur amitié ne survive pas à leur dernier échange avec la tournure qu’il avait pris. Par sa faute, il le sait bien. Son ami n’a pas hésité à venir le trouver pour lui parler de son père comme s’il restait le mieux placé pour ça, comme s’il était encore son confident de toujours et que rien n’avait changé. Il y a pourtant Callie dont il s’est beaucoup rapproché tout en s’éloignant de lui, Eddie était convaincu d’avoir perdu sa place au profit de sa petite sœur bien plus présente pour Diego mais non, il semblerait que ses torts et manquements n’aient pas eu raison de leur amitié de longue date et de l’estime que le brun lui porte. « Je n’ai pourtant pas l’impression d’avoir été digne de ce rôle d’ami, surtout pas dernièrement.. » Et il s’en veut Eddie, sa gorge se noue alors qu’il ressasse le contenu de leur dernier échange et les mots qu’il a eus ce jour-là à l’encontre de son ami. Il a vraiment été exécrable et injuste avec lui, c’est un miracle que Diego lui parle encore. L’aveu du brun le pousse à passer son bras autour de ses épaules sans vraiment réfléchir, un geste affectueux qui s’avère être un réflexe sur le moment. « Tu me manques toi aussi Diego. » il formule à son tour en osant difficilement le regarder car il se retrouve à devoir ouvrir son cœur, ce qu’il ne fait jamais avec la plus grande des aisances. « Et même si ça ne doit pas valoir grand-chose aujourd’hui.. je te demande pardon, pour l’autre fois au café. » Elles auront mis du temps à arriver ces excuses mais elles ont au moins le mérite d’être mûrement réfléchies, Eddie ayant pris pas mal de recul sur les derniers événements et sur son attitude. Sa déception et sa colère passées il lui reste surtout l’amertume d’avoir laissé les choses dégénérer à ce point. « Malgré tout ce qu’on s’est dit, et ce que j’ai failli faire, tu peux toujours compter sur ton vieux pote. » Ce qu’il manque d’ajouter après ça c’est qu’il ne l’aurait de toute façon jamais frappé, il en est véritablement incapable et ça n’est pas près de changer. Diego est un ami précieux qu’il a bien trop négligé ces dernières années, il ne sait pas si c’est rattrapable mais il peut faire en sorte d’être meilleur en tant qu’ami à compter de maintenant. Après tout il n’a pas trop le droit de juger Sergio s’il n’essaie pas lui-même de devenir une meilleure personne. « Je veux que tu sois heureux et si c’est avec Callie, eh bien.. je finirai sûrement par m’y faire. » Son regard s’égare un instant autour de d’eux alors que ces mots lui écorchent quand même un peu la gorge. Leur relation lui déplait toujours mais il est peut-être bien disposé à donner une petite chance à cette romance et à Diego, en dépit de ses doutes et du fait qu'il n'est pas encore prêt à perdre sa place de numéro un dans le cœur de sa sœur.
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| | | | (#)Sam 6 Nov - 5:54 | |
| Il lui raconte la scène, chaque mot plus difficile que le précédent. Rudy claquant la porte, Sara en pleurs, Cesar déconcerté et en colère, Alma si déçue. Il aurait pu choisir n’importe quel autre jour, il a choisi de gâcher l’anniversaire de sa fille ainée comme si son retour dans leur vie n’était pas une peine suffisante. Le ton grave d’Eddie le rassura, il se sentait compris. Il savait au fond que personne ne comprendrait à part lui. Lui qui le connaissait depuis des années. Lui qui était une des rares personnes à qui Diego savait parler concernant ce père absent.
C’était à la famille Gutiérrez de déterminer s’ils considéraient encore leur père comme tel et Diego aurait voulu dire non avec assurance. Malheureusement, il était sûrement celui de la famille Gutiérrez qui était le plus prompt au pardon et une partie de son cœur aurait voulu renouer avec ce père absent. Il y avait aussi Maria à prendre en compte, Maria dont les soins étaient hors de prix, Maria qui avait besoin d’aide bien plus qu’il n’aurait souhaité l’avouer.
Il vit la surprise de Eddie quand il avoua avoir croisé Sergio un an plus tôt, son regard fuya le danseur. « C’était anecdotique, je l’ai vu, il en avait rien à foutre, je suis parti. » résuma-t-il avec amertume pour expliquer qu’il n’avait pas raconté sa rencontre avec Sergio un an plus tôt. Il préférait éviter de parler des raisons, du fait qu’Eddie l’aurait sûrement su s’ils s’étaient vu un peu plus, mais Diego avait repoussé le moment encore et encore jusqu’à ce que finalement ce soit trop loin pour que le sujet soit abordé les rares fois où Eddie avait assez de temps pour le voir.
Non il n’en avait pas été digne de ce rôle d’ami, et ce pas depuis des mois. Mais Diego se tut, se contentant de rester silencieux, le regard un peu fuyant. Il n’aimait pas avouer qu’on l’avait blessé, encore moins appuyer sur les tords des autres. Si Eddie faisait partie des rares personnes avec qui il arrivait à s’ouvrir, il y avait aussi beaucoup de choses qu’il ne lui disait plus. Comme si la distance s’était instaurée au fil des années sans que Diego ne comprenne pourquoi, alors que le danseur avait petit à petit de moins en moins de temps à lui accorder. Ce fut le bras que Eddie passa autour de ses épaules qui créa un nœud dans sa gorge et dans son estomac, ravivant quelque chose qu’il avait enterré durant son adolescence et qu’il n’avait jamais essayé de s’expliquer. Non, ce genre de moments était enterré parmi toutes les fois où Eddie avait eu le moins geste affectueux envers lui et où son cœur s’était mis à battre un peu trop vite dans sa poitrine. Cela faisait partie d’un passé qu’il n’avait jamais essayé de gérer et qui le hantait encore sans même qu’il ne s’en rende compte, creusant un fossé entre les deux garçons de manière inconsciente depuis des années. Eddie avoua que Diego aussi lui avait manqué et ce fut à ce dernier de le regarder et au danseur de fuir son regard. Il était encore plus rare pour Eddie que pour Diego de parler de ses sentiments et les mots le touchèrent tout autant qu’ils ravivèrent cette vieille douleur qui n’avait jamais vraiment disparu quand Diego laissait son regard parcourir les traits de l’ainé des Yang. Lorsqu’il s’excusa pour le café, le mexicain baissa le regard. « C’est pas grave. » Il murmura. Sauf que ça l’était et qu’il avait été bien plus blessé qu’il n’aurait été prêt à l’avouer, pourtant face à la mine d’Eddie il était bien incapable de ne pas lui pardonner, de ne pas lui trouver toutes les excuses du monde, toutes légitimes, pour s’être comporté ainsi avec lui. Sa main vient serrer un court instant celle que Eddie avait posé sur son épaule pour la quitter tout aussi rapidement.
Ses excuses valaient bien plus qu’il ne le pensait, elles réparaient un peu de la distance inévitablement crée entre eux par cet épisode où Eddie avait manqué de lui en mettre une. Mais ce à quoi il ne s’attendait pas c’était à ce que le danseur décide de lui laisser une chance avec avec sa petite sœur. La surprise fut parfaitement lisible sur son visage. « C’esst...c’est vrai ? » bégaya-t-il surpris, un doux sourire s’épanouissant sur ses lèvres de savoir que Eddie n’allait pas le détester de sortir avec la jeune femme. « Merci Eddie. » Le soulagement était palpable dans son regard. « Je te promets que je ne la blesserais pas. » Alors pourquoi est ce que la promesse sonnait fausse ?
@Eddie Yang
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| | | | | | | | (dieddie #3) and I know I shouldn't need you |
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