Don't let me down (Channing)

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Novembre 2020, 427 Water Street, Spring Hill, appartement de Channing

Lexie ouvre difficilement les yeux, les referme aussitôt quand la lumière du jour l’éblouit. Elle tente de faire une inspection mentale des séquelles de la soirée de la vieille sur son corps et son esprit, parce que vu l’état dans lequel elle se trouve, elle a visiblement encore abusé. Sa tête cogne au rythme des pulsations de son cœur, comme une méchante gueule de bois. Sa main, étrangement, est douloureuse. Elle se force à rouvrir les yeux et analyse la chambre dans laquelle elle se trouve : pas la sienne, visiblement. Dans le lit de quelle personne a-t-elle encore terminé ? Elle observe la ville qui s’étend à ses pieds, et reconnaîtrait cette vue entre milles : elle est chez son frère. Elle fait un effort surhumain pour tenter de se rappeler la soirée de la veille et, au fur à mesure, des bribes commencent à refaire surface, en même temps qu’elle.
La brunette se redresse difficilement dans le lit, et aperçoit le verre d’eau laissé sur la table de nuit avec des cachets de doliprane. Elle laisse échapper un petit sourire et engloutit le tout, soudain assoiffée et bien consciente d’avoir la bouche sèche.
Alors qu’elle se lève pour sortir du lit, elle repère que Chan lui a aussi laissé un peignoir. Et s’il est bien trop grand pour elle, elle apprécie sa douceur, sa chaleur, et la chance de pouvoir se couvrir. Sa tête tourne, la forçant à se rasseoir, alors que les effets de la descente de cocaïne la submergent peu à peu, avec en première ligne, l’angoisse. La peur de perdre Chan, sa confiance, son amour. La peur d’avoir commis l’irréparable. Et cette sensation horrible d’être une mauvaise personne, quelqu’un qui ne vaut rien. Ces sentiments si poignants, si détestables, qu’ils vous poussent à reconsommer pour faire taire ses voix criantes de vérité. Cette impression d’être une personne misérable, qui ne pourra se sentir mieux qu’en consommant à nouveau de la cocaïne.
Péniblement, elle sort du lit, enfile le peignoir laissé par Chan et part rejoindre son frère dans le salon, un air penaud sur le visage. A bien y réfléchir, elle se sent beaucoup mieux que ce qu’elle mériterait.

« Salut. »

Sa voix est faible et gênée, alors qu’elle s’installe dans un fauteuil en face de son frère, ramenant ses jambes sous elle.

« Où est Clyde ? »

Certains morceaux de la soirée restent encore flous, et la brunette ne sait plus s’il a dormi ici ou s’il est rentré chez lui hier soir. La honte la submerge alors qu’elle appréhende la discussion qu’elle va avoir avec Channing. L’angoisse liée à la cocaïne est là, bien présente, intense. Et si elle sait qu’elle va devoir s’expliquer, elle sait aussi que la peur de perdre son frère l’amènera à trouver des justifications et des manières de se dédouaner, partout où elle le pourra. Et puisque la meilleure défense, c’est l’attaque, elle se prépare à répliquer et à interroger son frère sur les raisons de sa présence à une course illégale.

don't let me down

@Lexie Walker & Channing, novembre 2020

Le grand brun est endolori alors qu'il émerge sur son canapé. La lumière du jour inonde le salon, et il soupire doucement en se tournant pour essayer d'obtenir quelques minutes de sommeil supplémentaires. en vain. Les souvenirs de la veille ne tardent pas à l'assaillir et il est rapidement incapable de fermer l'oeil en toute sérénité, s'obligeant à rebasculer sur le dos et à rouvrir les yeux. La soirée qu'il avait prévu de passer avec Clyde, son ami journaliste rencontré un peu plus tôt, avait tourné au cauchemar et ce en quelques minutes seulement. Il avait suffi d'une silhouette familière dans la foule, une un peu trop dévêtue et chancelante. Une qui était celle de sa soeur, sa précieuse petite soeur. Le duo était rapidement devenu un trio, et face aux injures venimeuses l'héritier n'avait pas su garder son calme. Channing est d'un naturel raisonné et diplomate, toutefois certains sujets font exception à la règle et le fait de surprendre ces regards charognards sur les courbes de Lexie l'avait fait sortir de ses gongs. La fine équipe avait donc été prise en embuscade, frôlant la catastrophe, mais ils étaient parvenus à s'enfuir avant que les choses ne dégénèrent davantage. Clyde avait renfourché sa cylindrée et les Walker étaient montés dans la sportive, regagnant Spring Hill en vitesse. Le journaliste était monté avec eux dans l'appartement, Channing avait déposé Lexie dans sa chambre, et les deux hommes avaient échangé un peu avant que le motard admette préférer rentrer chez lui. Leurs domiciles sont après tout seulement séparés de quelques numéros, et l'héritier l'avait laissé repartir sans chercher à le retenir.

Il s'était par la suite occupé de sa soeur, lui enlevant ses chaussures et la bordant, lui laissant son lit pour la nuit et se contentant du canapé. À présent, il n'avait plus qu'à attendre que la brunette émerge pour obtenir des réponses à ses questions. Interrogations que, sans aucun doute, Lexie aurait également à son égard. Channing se lève et se traine dans sa salle de bain, sortant de la pharmacie deux dolipranes, avant de retourner dans sa cuisine pour remplir un verre d'eau qu'il emmène dans la chambre. Un sourire timide lui échappe à la vue de sa soeur encore endormie, et il dépose le remède contre la gueule de bois sur la table de nuit ainsi qu'un peignoir propre au bout du lit. C'est à pas de velours qu'il récupère une tenue propre avant de ressortir et d'aller se prendre une douche, histoire de se réveiller et d'attendre que la demoiselle en fasse de même. Lorsqu'il ressort, il a tout juste le temps de se faire un café et de s'asseoir dans un fauteuil avant de voir apparaître dans le salon le visage fatigué de la brunette. « Salut. » Il la regarde et son coeur se pince. Sa poitrine se serre en revoyant celle à qui il tient tant aussi vulnérable dans un tel lieu, celle qu'il s'est promis de protéger envers et contre tous. « Salut Lex. » souffle t'il doucement, posant son café sur la table basse et se levant pour aller lui en faire un. « Où est Clyde ? » Il sort un mug et prépare la boisson, avant de se tourner vers elle tandis que l'odeur de café envahit à nouveau l'espace de vie. « Chez lui. Il est rentré avec nous mais est reparti à son appart dans la foulée. » Il revient vers Lexie avec la tasse fumante, lui tendant avant de se rasseoir et de reprendre la sienne. Son regard est doux sur elle, sans témoigner de pitié ou de déception. C'est l'inquiétude qui prime avant tout, la crainte de la perdre, la douleur de la voir aller si mal. « Lexie... » commence t'il, soupirant doucement. « On va forcément avoir une discussion. Je ne veux pas que tu te braques, je ne suis pas ton ennemi. » précise t'il en la regardant de ses grands yeux noisettes bienveillants. « Mais ce soir, j'ai vraiment eu peur en te voyant là-bas. J'ai eu peur de te voir dans cet état au milieu de ces gens, j'ai eu peur qu'il t'arrive quelque chose que je ne me serais jamais pardonné. » Il secoue doucement la tête sans la quitter des yeux, se pinçant les lèvres une seconde durant. « C'était quoi, ça ? »

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why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe

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@Channing Walker - Lexie Walker

Peu à peu, Lexie refait surface dans la chambre de son frère, les souvenirs de la soirée de la veille se faisant plus précis. Après avoir enfilé le peignoir laissé par Channing à son attention, elle rejoint le salon, se laissant tomber dans un fauteuil avant de ramener ses jambes sous elle.

« Salut Lex. »

Tout en lui préparant une tasse de café, son frère répond à son interrogation sur Clyde, qui était avec eux hier soir.

« Chez lui. Il est rentré avec nous mais est reparti à son appart dans la foulée. »

Lexie grimace en attrapant la tasse de café que Chan lui rapporte. Elle ne la mérite pas, tout comme le regard doux de son frère qui se pose sur elle. Elle est partagée entre l’envie qu’il soit en colère contre elle, et celle qu’il lui fiche la paix. Mais pas qu’il l’observe ainsi, comme si elle était faible et avait besoin d’une aide qu’il lui apporterait. La descente de cocaïne n’aide pas la brunette à organiser ses pensées, alors que l’effet secondaire le plus fréquent la heurte de plein fouet : l’angoisse. Alors pour se préserver, elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : attaquer, et être la peste qu’elle peut facilement être.

« Dommage. Je suis certaine que lui et moi aurions passés une journée très intéressante. »

Le sous-entendu ne fait aucun doute, alors même que Clyde a pourtant repoussé ses avances la veille. Elle pense pourtant en partie ce qu’elle vient d’arriver, et aurait préféré que le journaliste reste avec eux. Elle aurait sans doute eu plus de chance de susciter cette indifférence qu’elle recherche en ce moment-même, elle qui désespère pourtant si souvent d’obtenir de l’attention.
Son frère la dévisage toujours et poursuit.

« Lexie … »

Et ce n’est pas bon, ce ton qu’il emploie, comme si elle était un animal sauvage blessé dont il essayait de s’approcher sans le faire fuir ou se faire mordre.

« On va forcément avoir une discussion. Je ne veux pas que tu te braques, je ne suis pas ton ennemi. »

La brunette pince ses lèvres et se brûle la langue avec le café. Elle le sait, qu’il n’est pas son ennemi. Channing est la seule personne au monde en qui elle a entièrement confiance, la personne qu’elle aime le plus, d’un amour inconditionnel. Mais elle ne veut pas avoir cette conversation avec lui, elle ne veut pas qu’il l’interroge sur sa consommation, qu’il constate l’ampleur des dégâts, ou qu’il lui demande d’arrêter. Parce qu’elle en sera incapable, et qu’elle ne supporterait pas l’idée de le décevoir encore plus. Alors elle ne baissera pas les bras sans se défendre, se justifier et contre-attaquer, car elle n’est pas la seule à avoir fait des bêtises, pour le coup.

« Mais ce soir, j’ai vraiment eu peur en te voyant là-bas. J’ai eu peur de te voir dans cet état au milieu de ces gens, j’ai eu peur qu’il t’arrive quelque chose que je ne me serais jamais pardonné. »

Le regard de Chan ne reflète ni la colère, ni la pitié, mais celui de Lexie devient immédiatement froid et fermé. Elle lève les yeux au ciel et soupire, démontrant clairement son exaspération.

« N’exagère pas. Il ne me serait rien arrivé sans que j’y ai consenti. Et il ne m’est jamais rien arrivé de mal, à part des grosses gueules de bois. »

Son ton est cassant, sans appel, et son agacement est évident.

« C’était quoi, ça ? »

Une nouvelle fois, elle soupire.

« C’était juste une soirée, et je m’amusais bien. Si tu n’étais pas intervenu, rien n’aurait dérapé. »

Ses yeux lancent des éclairs alors qu’elle les plonge dans ceux de son frère, avec un air de défi, préparant la question qu’elle va lui poser.

« Et toi alors ? On participe à des courses illégales ? »

La colère l’empêche à cet instant précis d’être inquiète. Et pourtant, si son frère venait à lui répondre qu’il y prend en effet part, et pas uniquement en tant que spectateur, sa peur sera palpable : celle de le perdre, comme elle a perdu son père il y a quelques années. Et elle ne pourrait pas supporter l’idée de vivre sans la seule personne qui semble encore l’aimer.

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@Lexie Walker & Channing, novembre 2020

Cette soirée était loin d'avoir pris la tournure que Clyde et l'héritier lui avaient prédite. La nuit avait été mouvementée et la découverte de sa soeur entrain de donner le départ d'une course l'avait cloué avant que la colère ne l'envahisse. Le pauvre journaliste quant à lui n'avait pas pu empêcher l'inévitable, et si le trio s'en était toutefois plutôt bien tiré Channing n'en avait pas fini pour autant. Lexie lui devait des explications, et si lui aussi allait devoir le lui en fournir ce n'était pas ce qui l'inquiétait le plus. Il savait que sa petite soeur consommait toutes ces saloperies, mais il s'interrogeait surtout quant à la fréquence et la quantité qui, visiblement, dépassait ses estimations. « Dommage. Je suis certaine que lui et moi aurions passés une journée très intéressante. » Un souffle s'échappe de ses lèvres et il appuie sur elle un regard chaste. « Si tu en es convaincue. » murmure t'il à voix basse en haussant les épaules. Clyde avait été aussi surpris que lui face aux avances de la brune, et si Channing ignorait avec précision la nature de la relation que ces deux là entretenaient, il était cependant prêt à parier que le Wakefield n'était pas intéressé par sa soeur. Ou peut-être ne l'avait-il pas été à cause de la présence d'un grand frère un tantinet protecteur, il n'en saurait jamais rien. Il se passait de toute façon bien de savoir avec qui couchait sa soeur.

Prudemment, il essaye d'amorcer la conversation avec la brunette, sans succès. Même s'il n'est pas surpris, il ne peut s'empêcher d'un peu déçu. Une seconde durant, il avait espéré pouvoir éviter de la voir se braquer. « N’exagère pas. Il ne me serait rien arrivé sans que j’y ai consenti. Et il ne m’est jamais rien arrivé de mal, à part des grosses gueules de bois. » Son ton est claquant, froid, tout comme son attitude et il prend une gorgée de café en la laissant cracher son venin. Tu m'agaces, Lexie. « Bien sûr... si c'était seulement ça. » souffle t'il sans même savoir si elle l'entend, puisqu'elle continue sur sa lancée. « C’était juste une soirée, et je m’amusais bien. Si tu n’étais pas intervenu, rien n’aurait dérapé. » Son regard s'est planté dans le sien et il fronce doucement les sourcils. Pourquoi lui dit-elle cela ? Croit-elle sincèrement qu'il va se contenter de cette réponse et la laisser filer ? Pourquoi cherche t'elle forcément à être contre lui plutôt qu'avec ? Ses yeux noisettes s'arrondissent. « Parce-que tu penses que c'est de ma faute ? Tu tenais à peine debout Lexie, ces vautours attendaient que tu vacilles pour se jeter sur toi ! » grogne t'il d'un ton toutefois calme et mesuré, même si la peur qu'il a ressenti hier menace de refaire surface. Il veut lui parler, comprendre, pas la voir sortir de son appartement en claquant la porte d'une minute à l'autre. Channing espère simplement ne pas avoir à s'énerver pour la faire rester. « Et toi alors ? On participe à des courses illégales ? » Bien sûr qu'elle lui pose la question. Il la regarde sans un mot un instant, marquant une pause, avant d'acquiescer. « Depuis un moment maintenant, oui. » avoue t'il sans la quitter des yeux, avant de poursuivre. « On peut en parler, ensembles, mais pour ça il faut que tu considères de me voir comme un grand frère qui s'inquiète plutôt que comme un ennemi qui veut t'empêcher de vivre. » son ton se fait doux à nouveau, et il soupire doucement en réchauffant ses mains sur sa tasse de café. Il n'est pas enchanté à l'idée de lui avouer pour les courses, tout comme elle ne l'est pas à l'idée de s'ouvrir à lui. Mais les efforts vont dans les deux sens. « Je veux t'aider, Lex. Je sais que tu ne veux pas de mon aide, mais je vais te l'apporter quand même. Alors ne me rends pas la tâche plus difficile. » lui demande t'il avant de secouer doucement la tête, la regardant. Il a ce regard doux mais sans pitié, simplement inquiet et qui veut arranger les choses. « Qu'est-ce que tu faisais là-bas, c'était une première ? »

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@Channing Walker - Lexie Walker

Lexie observe son frère qui prépare dans la cuisine, lovée dans un fauteuil. Elle connaît l’appartement de Chan par cœur, y a déjà dormi plusieurs fois, mais c’est la première fois qu’elle se réveille dans un tel état. Et ce n’est pas agréable. La descente de cocaïne n’est en soi pas une partie de plaisir, mais la vivre face à son frère, qui joue de surcroît à l’Inquisition, c’est l’Enfer sur Terre. La brunette n’a qu’une envie : retourner sous la couette et faire une sieste agitée, le temps que la tempête passe.
Malheureusement, son frère ne semble pas du même avis, alors qu’il semble perdre patience face à une Lexie agressive et sur la défensive.

« Parce que tu penses que c’est de ma faute ? Tu tenais à peine debout Lexie, ces vautours attendaient que tu vacilles pour se jeter sur toi ! »

La brunette soupire et lève les yeux au ciel.

« Bien sûr que c’est de ta faute si ça a dégénéré ! Sans ton intervention, ces gars m’auraient dragué, payé deux ou trois coups à boire, et j’en aurais choisi un pour qu’il me ramène à la maison. »

Elle secoue la tête, refusant d’affronter le regard de Chan alors qu’elle évoque ainsi sa vie nocturne et ses coucheries.

« Et je ne crois pas que prendre son pied soit illégal ! »

Elle était mal à l’aise, sans aucun doute, mais avec un peu de chance, son frère le serait tout autant et lâcherait l’affaire. A n’en pas douter, il ne devait pas rêver d’en apprendre plus sur les ébats sexuels de sa petite sœur.
La jeune femme en profite pour contre-attaquer et rebondir sur l’illégalité des activités nocturnes de Channing, avalant une gorgée de café. Elle repose cependant rapidement la tasse, son tremblement étant trop évident pour être masqué avec le breuvage en mains. Fuyant toujours le regard de son frère, elle coince ses mains entre ses cuisses avant d’affronter enfin Channing.

« Depuis un moment maintenant, oui. »

La stupeur se lit sur le visage de Lexie. Déjà, elle ne pensait pas qu’il avouerait si facilement. Ensuite, elle ne pensait qu’il participait en effet à des courses illégales. Peut-être qu’il pouvait être là en tant que spectateur, mais la brunette refusait qu’il prenne le risque d’être un coureur.

« Tu … quoi ? Tu veux dire que tu fais partie des conducteurs ? »

Channing ne lâche pas son regard alors qu’il poursuit.

« On peut en parler, ensemble, mais pour ça il faut que tu considères de me voir comme un grand frère qui s’inquiète plutôt que comme un ennemi qui veut t’empêcher de vivre. »

Les yeux de la jeune femme se voilent alors que les larmes commencent à couler, sans qu’elle ne puisse les arrêter. Stupide drogue. Elle les essuie rageusement.

« Et mon inquiétude, alors ?! T’y as pensé ?! Papa est mort, Chan. Je n’ai plus que toi ! Je suis censée faire comment, moi, sans toi ? »

Sa peur était intense, sans doute amplifiée par les restes de cocaïne dans son organisme, mais bel et bien réelle. Leur grand-frère était toujours en voyage à l’autre bout du monde et ne donnait que peu de nouvelles. Quant à Mary, leur mère, Lexie pensait qu’elle ne l’avait jamais aimé, et il y avait malheureusement sans doute beaucoup de vrai dans cette analyse. Chan était le seul qui l’aimait, qui la protégeait. Le seul en qui elle pouvait avoir confiance. Sans lui, elle ne pourrait pas continuer à avancer.

« Je veux t’aider, Lex. Je sais que tu ne veux pas de mon aide, mais je vais te l’apporter quand même. Alors ne me rends pas la tâche plus difficile. »

La brunette commence à se ronger les ongles d’une main, une angoisse incroyable la saisissant.

« Mais c’est bien ça le problème, Chan. Je veux pas que tu m’aides à arrêter. Parce que je ne veux pas. Je ne peux pas. Si tu m’aimes, tu me laisseras tranquille. »

Elle secoue doucement la tête, les larmes continuant de rouler sur ses joues.

« Qu’est-ce que tu faisais là-bas, c’était une première ? »

Ca va, cette question est plutôt simple. Et presque innocente. Oui, elle n’était jamais allée auparavant à une course illégale. Alors elle hoche la tête tout en haussant les épaules.

« J’ai suivi un pote pour continuer la soirée. C’est tout. »

don't let me down

@Lexie Walker & Channing, novembre 2020

« Bien sûr que c’est de ta faute si ça a dégénéré ! Sans ton intervention, ces gars m’auraient dragué, payé deux ou trois coups à boire, et j’en aurais choisi un pour qu’il me ramène à la maison. Et je ne crois pas que prendre son pied soit illégal ! » Channing la regarde, un soupir agacé s'échappant de ses lèvres. Il tient à elle, trop pour rester plus longtemps de marbre face aux propos qu'elle tient. Lexie se rend t'elle compte du danger ? Du risque inconscient qu'elle prend en se mettant dans un tel état au milieu de ces inconnus ? Ses oreilles sifflent presque sous l'agacement, même s'il ne tient pas à en savoir davantage sur la vie sexuelle de sa petite soeur. Il ne veut simplement pas la savoir dans de tels bourbiers, encore moins s'il n'est pas là pour la protéger. « C'est beaucoup trop dangereux Lexie. » souffle t'il alors qu'elle contre-attaque, rebondissant sur sa présence à lui sur ce parking, et il ne cherche pas à lui mentir. Il est direct, trop sûrement, mais il est incapable de lui mentir droit dans les yeux tout en exigeant d'elle qu'elle lui dise la vérité. « Tu … quoi ? Tu veux dire que tu fais partie des conducteurs ? » Il secoue la tête de gauche à droite, fermant les yeux une seconde durant. Elle est décontenancée, surprise et encore à fleur de peau avec la merde qui coule dans ses veines, et la voir comme ça lui serre le ventre. Elle est ce petit bout de femme qu'il verra toujours comme fragile, celui qu'il veut protéger et préserver, et pourtant il est impuissant en constant l'étendue des dégâts qu'elle s'inflige. Son regard se voile et il ne la quitte pas des yeux, toujours sans un mot alors que ses sourcils s'affaissent face à la scène à laquelle il assiste. « Et mon inquiétude, alors ?! T’y as pensé ?! Papa est mort, Chan. Je n’ai plus que toi ! Je suis censée faire comment, moi, sans toi ? » Son regard est doux, triste alors qu'il ne cherche pas à hausser le ton ou la contredire. C'est une prise de conscience qu'il veut provoquer, pas un conflit. « Maintenant tu comprends l'inquiétude que moi j'ai ressenti en te voyant hier soir. » Elle veut lui reprocher ses courses, le fait qu'il mette sa vie en danger et qu'il puisse l'abandonner à chaque virage ? Soit. Il n'est pas un saint, au même titre qu'elle qui trouve refuge dans la drogue et l'alcool. Lui le trouve dans l'épinéphrine. Channing voudrait s'approcher d'elle et la prendre dans ses bras mais il reste immobile en la voyant porter nerveusement sa main à ses lèvres pour se ronger les ongles, son coeur se brisant un peu plus au fur et à mesure que les larmes roulent sur les joues de la demoiselle. Il la connait, sait qu'elle le repousserait s'il venir à envahir son espace vital. « Mais c’est bien ça le problème, Chan. Je veux pas que tu m’aides à arrêter. Parce que je ne veux pas. Je ne peux pas. Si tu m’aimes, tu me laisseras tranquille. » Il pose son café et s'approche lentement d'elle, venant s'accroupir devant le fauteuil sur lequel elle s'est réfugiée et sa main se pose sur son genou alors qu'il cherche son regard. Fais un effort et tolère ce contact Lexie. Il esquisse un sourire triste en la regardant. « Eh... c'est bien parce-que je t'aime que je veux t'aider. » et elle le sait. Elle est loin d'être stupide, et elle sait qu'il fait tout cela uniquement dans le but de lui venir en aide. Mais le reconnaître est une toute autre étape. « J’ai suivi un pote pour continuer la soirée. C’est tout. » Il hoche doucement, sa main exerçant une caresse régulièrement sur sa jambe. « Okay, okay... D'accord. » souffle t'il d'une voix tendre. Il se tourne, attrape un mouchoir sur la table basse derrière lui et lui tend. « Vous vous voyez régulièrement avec ce... pote ? » continue t'il, ne voulant pas faire sonner cela comme un interrogatoire mais essayant de comprendre au mieux la gravité de la situation.

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@Channing Walker - Lexie Walker

Channing ne semble pas écouter ce qu’elle a à lui dire, et continue sur sa lancée.

« C’est beaucoup trop dangereux Lexie. »

En réalité, la brunette est persuadée du contraire. Certes, il existe des personnes mal intentionnées, qui auraient pu vouloir profiter d’elle. Mais profiter de quoi ? Elle aurait été contente de rentrer avec l’un de ses gars, et de tromper la solitude de son grand appartement quelques heures durant. Alors non, ce n’était pas dangereux.
Sur la défensive, Lexie contre-attaque et demande des explications à son frère sur sa présence à une course illégale. Alors qu’il lui avoue immédiatement y participer en tant que conducteur, l’inquiétude dévore la jeune femme. Son regard se brouille rapidement alors que la peur de perdre Channing la saisit, les larmes se mettant à rouler sur ses joues. Mais son grand frère ne se laisse pas déstabiliser, et lui fait remarquer que ce qu’elle ressent, maintenant, est proche de ce qu’il a pu ressentir hier soir.

« Maintenant tu comprends l’inquiétude que moi j’ai ressenti en te voyant hier soir. »

Lexie le dévisage, un instant bouche bée, mais elle secoue rapidement la tête alors qu’elle se met à se ronger frénétiquement les ongles. Il ne peut pas comparer leurs situations, c’est impossible. Parce que lui, il n’est pas seul : Mary, leur mère, l’aime à sa manière, mais elle l’aime. Sa relation avec David est peut-être en dents de scie, mais elle est certaine qu’ils seraient se retrouver dans l’adversité. Elle sait également qu’il a de nombreux amis, dont plusieurs soutiens indéfectibles sur lesquels son frère pourrait compter, s’il devait arriver malheur à Lexie. Elle, en revanche … Leur mère ne l’aime pas et se fiche d’elle, et ses amis se comptent sur les doigts d’une main. Rares sont les personnes sur qui elle pourrait se reposer en cas de coup dur. Sa seule échappatoire, si son frère venait à disparaître, serait de se réfugier encore davantage dans la drogue, et cela ne pourrait que se terminer en drame.
Elle déglutit difficilement alors que son regard se plonge dans celui de son frère.

« Non … Non, c’est toi qui ne comprends pas … Si je disparaissais, tu serais triste, mais tu finirais par t’en remettre, parce que tu as des personnes sur qui compter, tu as d’autres raisons de vivre. Moi, je n’ai que toi. Et je ne manquerai à personne, sauf à toi. »

Les larmes ont cessé de couler, et c’est un sourire triste qui se dessine sur le visage de Lexie, un sourire qui n’atteint pas son regard. Elle est un peu plus sereine, parce qu’elle a dit à son frère ce qu’elle avait sur le cœur, et qu’elle y croit sincèrement. Elle espère qu’il arrêtera maintenant les courses, ou du moins espacera ses participations, pour elle.
Dans l’immédiat, il ne lâche cependant pas l’affaire sur l’addiction de la brunette, qui maintient pourtant qu’elle ne veut pas être aidée.

« Eh … c’est bien parce que je t’aime que je veux t’aider. »

Chan est venu s’accroupir devant sa sœur et poser sa main sur le genou de celle-ci. Lexie s’est figée à ce contact, et son cœur a raté un battement, mais elle ne s’est pas dérobée pour autant. Elle sait qu’elle ne peut pas se permettre de repousser son frère, elle a trop besoin de lui.
Elle se mordille nerveusement la lèvre inférieure alors que sa jambe qui n’est pas maintenue par la main de Chan tapote rapidement le sol. Elle secoue la tête, marquant une nouvelle fois son désaccord avec son frère.

« Non, tu ne comprends pas. »

Son nouveau mantra du jour, à Lexie, a priori.

« Je ne peux pas … »

Elle soupire alors qu’elle relève les yeux vers son frère, plongeant un regard inquiet dans les prunelles de son aîné.

« Chan … je consomme de la cocaïne depuis 2006 et le décès de papa. Parce que ça m’aide à oublier la douleur, la tristesse, les déceptions … J’en ai besoin, vraiment. Je ne pourrai pas continuer à affronter le monde sans ça. Je ne peux pas. »

Sa voix, suppliante, se casse.

« Je t’en prie. Ne me fais pas ça. »

Parce que la priver de drogue, l’envoyer en désintoxe, c’est comme la jeter en plein milieu de l’océan sans bouée de sauvetage, alors qu’elle n’a jamais appris à nager. C’est l’envoyer à sa perte, la condamner à vivre une vie insupportable. C’est plus qu’elle ne pourrait endurer.
Son frère ne bouge pas, reste devant elle, lui caressant doucement la jambe, comme pour tenter de la rassurer. Et il continue à l’interroger sur le gars d’hier soir, celui qui l’avait emmené à cette soirée. Ca ressemble à une conversation plus anodine, plus légère, alors Lexie arrive un petit peu à se détendre. Le tremblement dans ses mains est pourtant bien présent car elle attrape le mouchoir tendu par Chan pour essuyer ses larmes.

« Vous vous voyez régulièrement avec ce … pote ? »

La brunette fronce les sourcils, cherchant où son frère veut en venir. Elle secoue finalement la tête.

« Oui et non. Lui ou un autre, Chan, c’est pareil … Des fêtes, il y en a partout, tous les soirs. Il suffit de connaître les bonnes personnes ou les bonnes adresses. »

Elle hausse les épaules. Ce gars n’est pas un ami, elle ne lui doit rien, et réciproquement. Mais il n’est pas responsable de l’addiction de Lexie, ni de sa consommation, et encore moins de son comportement en soirée.

« Il n’y est pour rien. »

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@Lexie Walker & Channing, novembre 2020

« Non … Non, c’est toi qui ne comprends pas … Si je disparaissais, tu serais triste, mais tu finirais par t’en remettre, parce que tu as des personnes sur qui compter, tu as d’autres raisons de vivre. Moi, je n’ai que toi. Et je ne manquerai à personne, sauf à toi. » Ses mots sont tranchants et son coeur se serre. Elle n'en a sûrement pas conscience, mais les propos qu'elle lui tient le blessent profondément. Est-elle à ce point persuadée qu'il ne tient pas autant à elle qu'elle ne tient à lui ? Croit-elle si facilement à l'air détaché qu'il affiche en permanence, croit-elle qu'il est à ce point indifférent de son sort ? Lexie est sa famille. Sa petite soeur, celle qu'il s'est juré de protéger corps et âme. Elle est la seule pièce du puzzle qu'il a envie de réparer, la seule qu'il ait envie d'aider et avec qui il apprécie passer du temps. Richard est mort, Mary n'a jamais été là et David est parti à l'autre bout du monde. Comment la brunette peut-elle se comparer aux autres membres de la famille ou à ses amis ? Aux personnes qui partagent son quotidien et qu'il apprécie, certaines plus que d'autres c'est un fait, mais jamais il n'a été question d'égalité entre ses fréquentations et elle. Elle est le dernier lien du sang auquel il se raccroche, la seule dont il est à ce point persuadé de la loyauté. Lexie ne l'abandonnera jamais et lui non plus, pas sous un quelconque prétexte, et si la demoiselle joue la carte de la drogue en espérant qu'il rende les armes, elle fait erreur. « Je tiens à toi plus que tu ne le crois Lexie. » il marque une courte pause, son regard se plantant dans le sien. « Je ne te le dis pas tous les jours, je ne suis pas quelqu'un de très démonstratif, mais je tiens à toi bien plus qu'à quiconque dans cette ville. Bien sûr que je tiens à Caelan et à pas mal d'autres personnes, mais rien n'est comparable à l'amour que je te porte à toi, idiote. » Il porte sa main à son visage pour chasser délicatement une larme de sa joue déjà humide, sérieux et sincère dans ses moindres mots. Il les choisit avec minutie, si bien qu'il en oublie de sourire et est obligé de rectifier le tir avant de reprendre la parole, étirant ses lèvres avec douceur. « Je ne me remettrais pas de te perdre en sachant que j'aurais pu l'empêcher, ça c'est certain. » confie t'il d'une voix plus basse, et même si son sourire adoucit ses mots il ne les pense pas moins. Il est dur avec lui même Channing, il l'a toujours été, et comment pourrait-il se regarder dans le miroir jour après jour en ayant conscience de ne pas avoir été là pour elle quand elle avait le plus besoin de lui ? Il lui annonce à voix haute vouloir l'aider, et pourtant la brune ne semble pas comprendre davantage où il veut en venir. « Non, tu ne comprends pas. Je ne peux pas … » Elle marque une pause avant de reprendre et il l'écoute, soutenant son regard, ses sourcils légèrement froncés. « Chan … je consomme de la cocaïne depuis 2006 et le décès de papa. Parce que ça m’aide à oublier la douleur, la tristesse, les déceptions … J’en ai besoin, vraiment. Je ne pourrai pas continuer à affronter le monde sans ça. Je ne peux pas. Je t’en prie. Ne me fais pas ça. » Le décès de leur père les a fait plonger. Tous les deux, tête la première, chacun dans un univers différent. et ils auraient dû se noyer depuis le temps qu'ils nagent, Channing aurait dû avoir un accident fatal et Lexie une overdose. et pourtant, ils ont comme appris à respirer dans les eaux ténébreuses de l'illégalité, y vivant désormais dans ce qu'ils se persuadent d'être une parfaite harmonie. Mais le tableau est sale, tâché, et ils sont persuadés d'avoir le contrôle sur quelque chose qui leur échappe complètement. et c'est sûrement ce qui est le plus dangereux. Sa caresse est distraite sur la jambe de sa soeur mais elle perdure, comme si elle contribuait ne serait-ce un tantinet à apporter du soutien à la demoiselle. « Tu peux Lexie. Mais tu ne veux pas, c'est différent. » Elle ne veut pas car elle est confortable dans cette situation, car la drogue apaise sa tristesse et comble le vide, car elle l'aide à sa façon et qu'elle ne veut pas y renoncer. Mais l'héritier ne peut pas la laisser se perdre davantage dans le néant, jusqu'au jour où le besoin sera trop grand pour que son corps le supporte. « Oui et non. Lui ou un autre, Chan, c’est pareil … Des fêtes, il y en a partout, tous les soirs. Il suffit de connaître les bonnes personnes ou les bonnes adresses. Il n’y est pour rien. » Il souffle à voix basse, pas par lassitude mais forcé de constater que même si un venait à arrêter, d'autres seraient là pour le remplacer et continuer d'entraîner sa soeur dans leurs filets. « Je me doute... je me doute. » avoue t'il avant de relever son regard vers le sien, ce dernier s'étant abaissé un instant. « Laisse moi t'aider, Lex. Tu es ma petite soeur, laisse moi être là pour toi. » Il lui demande d'accepter, il lui en fait la requête car il ne se voit pas agir dans son dos pour lui venir en aide. Pas quand sa confiance lui importe tant. « Accepte mon aide, et je ferais aussi des efforts pour limiter mes courses. » négocie t'il en la regardant, sérieux. C'est un deal pour un deal, une façon comme une autre de l'encourager à le faire, et il a de toute façon conscience de lui même avoir à y gagner en diminuant ses sorties nocturnes.

rainmaker

why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe

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@Channing Walker - Lexie Walker

Lexie a écouté son frère, elle a entendu son inquiétude, et pourtant, elle est persuadée que celle-ci n’est rien comparée à ce qu’elle pourrait ressentir s’il venait à disparaître. Chan n’est évidemment pas du même avis.

« Je tiens à toi plus que tu ne le crois Lexie. Je ne te le dis pas tous les jours, je ne suis pas quelqu’un de très démonstratif, mais je tiens à toi bien plus qu’à quiconque dans cette ville. Bien sûr que je tiens à Caelan et à pas mal d’autres personnes, mais rien n’est comparable à l’amour que je te porte à toi, idiote. »

A cette insulte stupide, elle ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire, alors qu’elle laisse sa joue s’appuyer doucement contre la main de son frère qui vient essuyer ses larmes.

« J’entends ce que tu me dis. Et je sais que tu m’aimes. Mais tu ne fais que confirmer ce que je disais : tu es entouré. Je ne dis pas que tu ne seras pas malheureux et anéanti, mais ça passera, ça pourra passer, grâce à l’aide que tes proches t’apporteront. C’est tout. »

C’est tout. Deux simples mots pour indiquer que la conversation est close. Parce qu’ils pourraient en débattre ad vitam aeternam, elle en est convaincue, chacun persuadé d’être celui qui a raison.

« Je ne me remettrais pas de te perdre en sachant que j’aurais pu l’empêcher, ça c’est certain. »

Elle ferme un instant les yeux puis plonge son regard triste dans celui de son frère. Elle peut comprendre que sa culpabilité le rongerait. Ce serait un poids supplémentaire, à ajouter à sa peine. Alors tout ce qu’elle peut répondre, c’est un « ok » presque inaudible, parce qu’il n’y a rien de plus à ajouter.
Chan insiste, persuadé de pouvoir aider sa sœur et de la convaincre qu’elle est capable d’arrêter.

« Tu peux Lexie. Mais tu ne veux pas, c’est différent. »

Elle secoue la tête, loin d’être convaincue. Et finalement, la question ultime revient dans sa tête : pourquoi est-ce qu’elle le ferait ? Si elle n’a pas envie de mourir, elle n’a pas spécialement peur que ça arrive. Et si la drogue peut l’aider à vivre une vie plus agréable, pourquoi arrêter ? Finalement, la question devrait-elle plutôt « pour qui », et non simplement « pourquoi » ?

« Laisse moi t’aider, Lex. Tu es ma petite sœur, laisse moi être là pour toi. »

Elle hésite. Elle ne veut pas accepter, mais Chan acceptera-t-il réellement un « non » pour réponse ? Elle ferme les yeux, se mordillant la lèvre inférieure, en pleine réflexion. Cette fois, elle n’a plus vraiment l’impression d’avoir le choix. Elle s’agenouille face à son frère, toujours à terre, sur le sol de l’appartement de ce dernier, délaissant le canapé. La brunette plonge à nouveau son regard dans celui de Chan.

« Ok. Mais pas de cure ou de centre. Promets-moi. »

Elle ne supporterait pas une telle humiliation, et perdrait sans doute son job. Et puis, on n’a pas dit qu’elle arrêtait, simplement qu’il l’aiderait. Alors elle accepte de réduire, laisse quelque peu le mur qu’elle a bâti se fissurer, pour Channing, rien que pour lui. Car qui d’autre que lui pourrait l’atteindre ainsi ? Elle accepte, mais on le fera à sa façon à elle, selon ses conditions.

« Accepte mon aide, et je ferais aussi des efforts pour limiter mes courses. »

Elle se blottit dans les bras de son frère, son dos reposant contre le torse de ce dernier, se laissant envelopper par sa chaleur protectrice.

« Tu as intérêt. Et à chaque fois que tu iras courir, tu m’enverras un message, puis un autre quand tu seras rentré. Que je sache que tout va bien. Ok ? »

Elle a tenté de prendre une voix ferme de petite dictatrice, mais son inquiétude est toujours palpable. Et elle le sera toujours, tant qu’elle ne saura pas que son frère est en sécurité.

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