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@Isaac Jensen  & Maddy Griffiths

Maddy est devant le miroir, elle guette son reflet. Est-ce que c’est une bonne idée ? Son maquillage est plutôt sobre et simple, du rouge à lèvres et du mascara sur les cils. Elle est loin l’époque des concours de beauté où elle était maquillée à outrance. Son visage a pris quelques discrètes rides. Elle a notamment ce petit rictus marqué à cause de sourire en permanence. Pendant trop longtemps on lui a dit : Maddy souris et tais-toi. Maddy est stressée. Pourquoi ? Car c’est son premier rendez-vous avec un homme depuis une éternité, genre un vrai rendez-vous. La fin de son couple avec son ex-compagnon, sa dépression suivie de sa reconversion, lui ont pris beaucoup de temps. Puis l’horrible Melody lui a rappelé son âge avec une certaine grossesse surprise. C’est là qu’un plan complètement loufoque s’est construit dans la tête de l’ancienne actrice. Elle s’ait encore cru au cinéma. Elle s’est imaginé le parfait scénario dans sa tête : s’inscrire sur un site de rencontres, swiper sur les mecs plutôt mignons et à son goût, et ensuite proposer de jouer le faux petit-ami. Concernant la dernière partie, Maddy n’a aucune idée de comment elle compte s’y prendre, elle espère que ses talents d’improvisation et de persuasion ne sont pas trop rouillés.

Maddy n’est plus sûr de son pouvoir de séduction. Elle a peur de ne plus plaire, elle sait que l’horloge tourne. C’est horrible d’être une femme de son âge et d’entendre les mêmes questions en boucle. « Bah alors Maddy tu n’es pas retrouvée quelqu’un ? » ; « Bah alors Maddy à quand les enfants ? ». S’ils savaient tous… La Griffiths chasse ses sombres questions de son esprit. Elle prend son sac à main et ses clés de voiture après avoir arrangé ses cheveux une dernière fois. Dans l’habitacle de la voiture, elle se répète son « plan » dans la tête. Trouver un mec plutôt mignon de ton âge : check. Maddy semble avoir trouvé cela en Isaac à qui elle a proposé un fameux rendez-vous. Ensuite, il faut qu’il soit dans une situation convenable et qui pourrait potentiellement jouer le rôle du « faux mec » juste le temps de quelques repas de famille. Comme ça Melody, l’horrible sorcière laissera respirer son ainée. C’est simple comme plan, non ? Qui pourrait refuser une telle proposition ? Personne, Maddy croyait encore à ses talents d’actrice pour être convaincante, même si au fond d’elle, elle a la trouille. Comment le rendez-vous va-t-il se passer ? Quelle sera la finalité de toute cette mascarade ? Pour ça, Mademoiselle Griffiths, il faut mettre le contact à la voiture et y aller ! Ce n’est pas en restant planter ici que tes scénarios loufoques vont se produire devant tes yeux sur un écran géant. On est pas au cinéma !

Maddy pénètre dans le Canvas, un bar réputé de centre-ville de Brisbane. Elle cherche du regard Isaac pendant quelques instants. Elle est tout juste à l’heure. Est-il du genre ponctuel ? Ses deux grandes billes bleutées s’écarquillent lorsqu’elle aperçoit une silhouette qui lui ressemble fortement assise au bar. Elle bat plusieurs fois des cils, c’est vraiment lui là-bas ? Wow. Il est vachement plus canon en vrai ou cette impression est la conséquence d’une vie de célibataire depuis bien trop longtemps. Les perceptions de Maddy sont décuplées, mais Isaac reste quand même très beau. Maddy prend une grande respiration avant de se lancer et marcher dans sa direction. Une fois à côté de lui, elle prononce ses quelques mots d’une voix posée, en essayant de contrôler son stress un maximum. « Hey.. Isaac. C’est bien toi ? » La tête masculine se retourne. Bon signe. « Je suis Maddy. » Elle affiche un petit sourire, se demandant ce qu’elle doit faire par la suite. Doit-elle rester planter-là comme une fleur ou lui faire la bise ? Elle en a aucune idée de peur d’être maladroite. Send help.

Spoiler:

fortitude valley :: canvas

Cela faisait près de sept mois que je m'étais inscrit sur la plateforme de rencontres pour adultes Tinder, résultat de nombreuses tentations à passer ce pas. Avec l'aide de mon meilleur ami Kane, un profil en mon nom avait été élaboré, dont son expérience m'avait permis selon moi un certain succès sur l'application. Non pas que je croulais sous les sollicitations indécentes, mais des matchs ponctuels me garantissaient distractions lorsque je dédiais de mon temps au réseau. Ma boîte de réception était par ailleurs désormais plutôt désordonnée, peuplée au fil des semaines de faramineux messages auxquels je n'avais jamais daigné répondre, par manque de temps, d'intérêt, de motivation. Rares étaient les conversations que je poursuivais sur cette application et encore plus les rencontres en tête à tête organisées. Maddy serait ma deuxième, si elle ne me faisait pas faux bond comme la première femme à qui j'avais fixé un rendez-vous.

Le Canvas détenait des propriétés réconfortantes si jamais la jolie blonde ne se présentait pas à ce date : en cas de malheureux lapin, de l'alcool serait à ma disposition ainsi que la compagnie d'un ami employé ici. Une lancinante nervosité s'était sournoisement ancrée en mon être, augmentant mon rythme cardiaque et faisant indéniablement pulser mon sang en appréhension. Je me retenais de ne pas commander un rafraîchissement qui aurait en vertu de me détendre, de peur de paraître malotru si l'australienne apparaissait réellement. J'extirpais mon smartphone de la poche de mon pantalon pour constater que j'étais encore en avance et inspirais profondément en rivant mes émeraudes sur l'écran de télévision diffusant un match de football australien.

« Hey... Isaac. C’est bien toi ? » Une mélodieuse voix féminine me ramena à la réalité, figeant mon cœur l'espace d'une seconde. « Je suis Maddy. » Aucun risque là-dessus, en effet : la photo qu'elle avait téléchargée pour orner son profil ne relevait en aucun cas du mensonge ou de la triche. Je sentis mon rythme cardiaque décélérer, cette première preuve de sincérité me rassurant considérablement. Un sourire amical s'immisça spontanément sur mes lippes, trahissant mon enthousiasme à échange de vive voix avec la trentenaire. « Salut Maddy. Enchanté, » je lui réponds naturellement, tout en pivotant sur le siège du bar de sorte à lui faire davantage face. Je me redresse et enchaîne : « Est-ce que je peux te payer un verre ? » Ici repose toute la logique du lieu, mais je connais aussi l'esprit nébuleux des femmes et ne désire pas me montrer entreprenant ni directif en l'interrogeant directement sur ce qu'elle aimerait boire. « Est-ce que tu préfères t'installer au bar, ou à une table ? » Je poursuis, mon précédent siège abandonné pour lui signifier que les deux options me convenaient parfaitement. Mon regard s'attarde sur son minois, qui pourrait en mon opinion composer le modèle d'une somptueuse peinture royale : elle est aussi ravissante que séduisante, Maddy, avec ses cheveux d'une exquise couleur de blé, ses perles d'un bleu azuré majestueux, son portrait finement dessinée dignes d'une raffinée poupée de porcelaine. En addition, m'étreint également cette impression de déjà vu, qui ne me retient néanmoins pas de lui signifier avec franchise : « Ca me fait plaisir que tu aies pu venir. »

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@Isaac Jensen  & Maddy Griffiths

Maddy est stressée, elle ne sait pas à quoi s’attendre et surtout elle a peur de commettre une maladresse. C’est la première fois qu’elle laisse un algorithme de site de rencontres décider à sa place. Aux premiers abords, elle n’est pas déçue physiquement parlant, tous les deux ont été honnêtes l'un envers l'autre. Les photos sont représentatives de la réalité, même plus que les espérances de la jolie blonde. « Salut Maddy. Enchanté. Est-ce que je peux te payer un verre ? » Elle bat plusieurs fois des cils perturbée par la voix masculine. Elle a l’impression de reconnaître cette voix, mais d’où ? Blondie essaye d’éclaircir ses pensées mais le brouhaha de ses questionnements l’en empêche. Elle reste quelques instants sans voix avant de se reprendre. « Oui avec plaisir. » qu’elle répond d’une petite voix en essayant de rester le plus naturel du monde, même si à l’intérieur d’elle c’est une toute autre histoire. Maddy reste naturelle et affiche un grand sourire, qu’elle se répète en boucle. « Est-ce que tu préfères t'installer au bar, ou à une table ? » La voix masculine continue avec ses questionnements, elle voit bien que le jeune homme essaye de la mettre à l’aise, mais plus il parle et plus sa voix lui semble familière. Quelle est la probabilité de tomber sur quelqu’un qu’elle avait déjà croisé ? Il y a suffisamment d’habitants à Brisbane, non ? Maddy a l’impression que toute sa vie est un énorme scénario de film déjà programmé et qui dévoilait petit à petit son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. Elle ne sait pas encore dans quelle catégorie elle va ranger le beau Isaac. Elle tourne sa tête un instant à la recherche d’une table dans un coin paisible. Elle est suffisamment stressée de faire un premier rendez-vous avec un homme depuis des années, qu’elle ne voulait pas être assise au bar à la vue de tous. Maddy aime la discrétion. « On va s’assoir là-bas ? » qu’elle lui propose avec un sourire en désignant une table du regard. « Ca me fait plaisir que tu aies pu venir. » Son sourire ne quitte pas son visage et elle sent même le rouge lui monter aux joues. Fais chier. Elle se rend bien compte qu’elle n’a plus tout habitué à rencontrer des nouvelles personnes. Elle est restée dans son petit confort pendant trop longtemps. « Je suis contente de te voir aussi Isaac. » qu’elle répond simplement ne voulant s’attarder sur les détails. Elle est bien trop timide pour avouer qu’elle est complètement novice en la matière, même si cela doit être écrit sur son front.

Isaac et Maddy vont tranquillement s’assoir à la table dans un endroit calme où la Griffiths a l’impression d’être plus en sécurité. Pourtant elle ne peut s’empêcher de prendre la carte des boissons dans les mains, elle a besoin que son esprit se concentre sur quelque chose pour canaliser sa nervosité. Mon dieu, à quoi doit-elle ressembler devant les yeux d’Isaac. Elle ne veut pas savoir et le serveur semble arriver au bon moment pour prendre leur commande. Maddy opte pour un cocktail, une Piña Colada, une bonne dose de sucre pour la requinquer. Après avoir noter leurs boissons respectives, le serveur s’éclipse laissant en tête à tête le duo. Blondie repose la carte et essaye de détendre ses doigts. « Isaac, je peux te poser une question ? » Elle croise son regard, autant se jeter à l’eau maintenant. « J’ai l’impression de t’avoir déjà vu. » Mais elle est incapable de remettre un souvenir précis sur son visage. Peut-être que c’est son stresse mélangé à son imagination lui joue des tours également ?

Maddy accepte, timorée, que je lui offre un verre, mon sourire s'élargissant légèrement sur mon portrait, gage de mon ravissement à lui procurer ce rafraîchissement et ma volonté de gommer toutes traces de malaise au sein de notre singulier rendez-vous. Je la questionne sur sa préférence entre le comptoir du bar ou une place en salle et la jeune femme balaie les alentours de son regard reflétant les plus clairs cieux avant de jeter son dévolu sur une petite table suggérant discrétion et tranquillité. « On va s’assoir là-bas ? » J'acquiesce, conservant mon sourire. « Ca marche, c'est parti. » Je quitte le tabouret que j'avais investis plus tôt et range mon téléphone portable, précédemment glissé dans la poche arrière de mon pantalon, dans mon blouson. « Ca me fait plaisir que tu aies pu venir. » Je lui confie avec sincérité, à la fois ravi et soulagé de ne pas essuyer un nouveau lapin. « Je suis contente de te voir aussi Isaac. » Je sens mon portrait s'illuminer et nous réduisons la distance nous séparant de la table choisie par l'australienne.

J'observe silencieusement Maddy prendre connaissance de la carte des cocktails et nous passons commande auprès du serveur. Mon impression de déjà vu s'intensifie à mesure de certains gestes qu'elle effectue, comme s'ils ravivaient des souvenirs de mon passé. Son prénom ne me dit rien, pourtant, et je suis incapable d'affirmer, dans le cas où nous ne nous rencontrons pas pour la première fois, si j'ai échangé avec elle dans le cadre de mon métier, du sport, du bénévolat, de la vie quotidienne... « Isaac, je peux te poser une question ? » Mon interlocutrice m'extirpe de mes réflexions et je hoche la tête à l'affirmative. « J’ai l’impression de t’avoir déjà vu. » Je soupire doucement de soulagement avant d'émettre un bref et discret rire. « Tu me rassures, j'ai aussi cette impression, » je lui réponds. « Peut-être qu'on habite dans le même quartier ? Je réside à Toowong, » je soumets. Peut-être faisons nous nos courses au sein de la même grande surface ? Peut-être nous sommes nous déjà croisés dans une salle de sport ? Peut-être ai-je fait partie de l'équipe qui a pu la prendre en charge lors d'un passage hospitalier ? Peut-être a-t-elle déjà vécu Laidley, ou avions-nous des cours en commun à l'université de Brisbane ? Maddy ne m'a pas parlé s'adonner à quelconque forme de bénévolat, j'écarte ainsi pour l'instant cette option et mise sur le quartier résidentiel, ne voulant pas non plus m'aventurer sur le sujet potentiellement sensible relevant du domaine hospitalier. Les possibilités sont multiples, et je suis très curieux d'élucider ce mystère.

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@Isaac Jensen  & Maddy Griffiths

Blondie aimerait chasser cette pression qu’elle se met, pourtant elle a toujours été ainsi, elle accorde trop d’importance aux regards des autres. Elle a la fameuse tendance de s’oublier. Elle sent constamment ses bouffées de chaleur menacer d’apparaitre sur ses joues. Alors pour éviter une éventuelle maladresse, elle opte pour un coin en toute discrétion. Sagement elle s’y rend sans encombre et le petit duo commande leurs boissons respectives. Une fois le serveur éclipsé Maddy ose enfin prononcer quelques paroles au beau jeune homme assis en face d’elle. Est-elle impressionnée par sa beauté ? Peut-être bien que oui. Maddy a-t-elle complètement oublié comment elle doit se comporter en société et tout particulièrement face à un homme ? Oui.

« Tu me rassures, j'ai aussi cette impression, » Ils poussent un soupir de soulagement presque à l’unisson. La Griffiths n’est pas encore devenue folle ou victime de son imagination débordante, tels sont les symptômes d’un artiste à l’esprit farfelu. « Peut-être qu'on habite dans le même quartier ? Je réside à Toowong, » Elle arque un sourcil, surprise face à cette nouvelle coïncidence. Maddy a misé sur tout sauf sur ce point-là dans ses pensées silencieuses. « Je.. j’habite aussi à Toowong. » qu’elle balbutie d’une petite voix. « On serait donc aussi voisins ? » Son rire la rattrape cette fois-ci, dispersant quelque peu son air incertain, elle reprend un peu d’assurance. Toowong, c’est sa zone de confort, son lieu sûr, un territoire connu. « C’est drôle, on ne s'est jamais croisé. » Un fin sourire se dessine sur ses lèvres. « Alors que Romy, enfin pardon mon chat est la spécialiste pour aller faire sa curieuse chez les voisins. » qu’elle se met à alors à raconter comme s’il s’agissait de son propre enfant. Maddy a toujours grandement considéré Romy, son persan roux. Elle en parle d’une facilité déconcertante. Elle est l’enfant qu’elle n’a jamais pu avoir. Aura-t-elle un enfant un jour ? Elle ne sait pas. Ce qu’elle sait par contre, c’est que son horrible sœur Melody a mis en route une future progéniture, prions qu’elle ne lui ressemble pas comme deux gouttes d’eau. Si la génétique pouvait bien faire les choses pour une fois, il y aurait moins de cons sur terre.

Entre deux pensées, le serveur revient avec les boissons. Maddy le remercie avant de se concentrer de nouveau. Elle doit élucider ce mystère ce soir. Elle sirote son cocktail comme si cela allait lui apporter de l’inspiration et elle finit par demander à Isaac. « Dans mes souvenirs, tu travailles au St-Vincent’s Hospital, c’est bien ça ? » qu’elle lui demande se remémorant de leurs conversations virtuelles. Maddy connaissait bien cet endroit pour y passer de trop nombreuses heures à son goût.

Le singulier sentiment de nous avoir rencontrés précédemment dans les mailles de notre histoire nous étreint solidement et je ne peux m'empêcher de juger cocasse le fait que le destin ait décidé de nous remettre sur le même chemin par l'intermédiaire d'une application de rencontre à la réputation plutôt fougueuse. J'élabore plusieurs possibilités susceptibles d'expliciter cette sensation qui nous est commune : quartier résidentiel, passions, engagements extra-professionnelles... Il en découle que nous vivions tous les deux à Toowong. « On serait donc aussi voisins ? » J'acquiesce, bien qu'une pièce du casse-tête me semble pourtant manquer. J'ai réellement l'impression d'avoir davantage échangé avec la blonde que de croiser simplement son regard azuré ou sa silhouette élégante ici et là entre les allers retours incluant mon domicile. « C’est drôle, on ne s'est jamais croisé. » La jeune femme confirme de nouveau mes pensées, ce qui m'invite à hocher la tête à l'affirmative une seconde fois, un sourire naissant sur mon portrait en réponse au sien qui égaie joliment son minois. « Alors que Romy, enfin pardon mon chat est la spécialiste pour aller faire sa curieuse chez les voisins. » Mon rictus s'élargit, attendri. « Peut-être qu'elle est amie avec le mien. Je vis au #17, » je précise, le mystère néanmoins toujours pas résolu.

Je porte mon rafraîchissement à mes lippes tandis que Maddy sirote son cocktail. Nous avions presque l'image de scolaires sages dans cette scène selon moi, nos méninges s'activant à éclaircir cette énigmatique zone d'ombre nous liant. « Dans mes souvenirs, tu travailles au St-Vincent’s Hospital, c’est bien ça ? » Je pose mon verre sur la surface boisée et confirme : « Oui, j'y suis infirmier depuis plusieurs années maintenant. » Quinze ans exactement, je calcule rapidement, une petite dose d'horreur me glaçant le sang sous le couperet du constat de l'effrénée mesure avec laquelle le temps filait, intransigeant. « Est-ce que c'est trop indiscret de te demander ton nom de famille ? » Je sollicite poliment, persuadé que si elle était l'une des patientes que j'ai pu prendre en charge, son patronyme me sonnera bien plus que son prénom. Je refuse toutefois paraître m'immiscer dans son passé médical et y provoquer la réminiscence de mauvais souvenirs. Mais peut-être l'avais-je aussi rencontrée dans le cadre d'un événement heureux ? Ou au moins, un qui avait connu une finalité malgré tout positive ?

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@Isaac Jensen  & Maddy Griffiths

Romy est une grande partie de la vie de la Griffiths, elle a marqué le début d’une nouvelle vie. L’actrice a oublié son ancienne carrière et a décidé de se consacrer pleinement à sa passion : le dessin. Sans cesse la vie l’a éloigné de son envie première et c’est un enchainement de mauvaises petites aventures qui lui ont permis de comprendre ce qu’elle aimait vraiment. Il y a maintenant presque trois ans, la demoiselle a quitté sa vie mouvementée d’actrice pour vivre plus sereinement dans l’agréable quartier résidentiel de Toowong. L’artiste s’y sent comme un poisson dans l’eau, encore plus depuis qu’elle a adopté son persan roux, je nomme Romy. Vous comprendrez donc que cette adorable boule de poils à sa place bien importante dans la vie -et le cœur- de blondie. « Peut-être qu'elle est amie avec le mien. Je vis au #17, » Les yeux de la jolie blonde s’arrondirent davantage face à cette nouvelle coïncidence. Ils sont donc vraiment voisins-voisins, ils n’habitent pas si loin l’un de l’autre. « Oh je suis au numéro 31. » qu’elle répond en rougissant légèrement. « C’est possible ! Comment s’appelle ton chat ? » qu’elle demande aussitôt dans l’espoir que le rouge qui lui est subitement monté aux joues disparaisse.

Maddy essaye de trouver une autre piste plausible. Où se sont-ils déjà croisés ? Elle opte pour une première tentative en demandant une confirmation sur son métier. « Oui, j'y suis infirmier depuis plusieurs années maintenant. » Elle sourit, elle a vu juste, elle a plutôt une bonne mémoire. Dans une vie alternative, Maddy aurait pu être une infirmière, elle est la première à vouloir aider son prochain. Cependant, elle n’est pas née avec la fibre scientifique, et ne porte pas spécialement les hôpitaux dans son cœur pour des raisons plus personnelles. « Est-ce que c'est trop indiscret de te demander ton nom de famille ? » Elle sourit légèrement. Son nom de famille n’est un secret pour personne dans le monde du cinéma, mais elle a espoir qu’Isaac ne soit pas un expert en la matière. Elle n’a pas envie de remuer d’anciens souvenirs un peu trop médiatisés à son goût. « Griffits. Maddy Griffiths. » qu’elle répond simplement. Une phrase qu’elle a beaucoup répétée ou entendue lorsqu’elle se trouvait devant un énième médecin. Blondie s’attarde un peu plus sur les traits du bel Isaac. Elle espère que son regard n’est pas trop insistant mais elle est certaine de l’avoir déjà croisée. « Je.. viens souvent au St-Vincent’s Hospital. On va dire que je suis une patiente plutôt régulière. »  Cette fois-ci ses traits sont un peu plus tristes, un peu plus vulnérables. Elle n’a jamais parlé de cela à Isaac, du moins pas par le biais d’une application de rencontres. Elle n’a pas envie de se faire plaindre. Elle n’a pas envie de passer pour une âme en peine. Elle aimerait juste avoir une santé un peu plus florissante. Elle fouille dans ses souvenirs, elle veut trouver les pièces manquantes au puzzle.

Mon visage s'illumine davantage d'allégresse en apprenant que non seulement Maddy et moi résidions dans le même quartier, mais que nous avions élu domicile qu'à un petit pâté de maisons l'un de l'autre. « Oh je suis au numéro 31. » « C'est dingue, on n'habite vraiment pas loin l'un de l'autre. Si un jour ça te dit, tu peux venir prendre un café, » j'invite spontanément, faisant fi du fait que nous communiquions officiellement depuis peu, bien que l'impression de connaître davantage la blonde me tiraille incessamment. Il y a bien plus que son minois qui a pu être enregistré par mon subconscient au petit bonheur la chance. Je suis persuadé que nous avions déjà échangé plus longuement dans le passé. Ou alors, peut-être fréquente-je un membre de sa famille qui lui ressemble beaucoup ? « C’est possible ! Comment s’appelle ton chat ? » « Azrael, » je réponds avec un léger rire coupable, assumant toutefois le fait d'avoir nommé mon chat roux comme celui du cupide Gargamel. « Il est entré chez moi un jour par l'une de mes fenêtres ouvertes. Je l'ai nourri, puis j'ai pris l'habitude de laisser des gamelles pour lui. Il a ensuite adopté la maison, et je n'ai jamais trouvé quelconque personne qui le recherchait, si bien que j'en ai déduit, avec le vétérinaire du quartier, qu'il était probablement un chat errant, surtout qu'il était très jeune à l'époque et n'état ni pucé, ni tatoué. » J'expliquais, avant de prendre possession de mon téléphone et en parcourir la gallérie afin de montrer une photo du félin à mon interlocutrice. « Le voilà, » je présentais avec un léger rire, le cliché ne perdant pas de son comique à mes yeux.

Il me semble que le mystère de notre duo ne paraît pas totalement élucidé pour l'australienne non plus puisqu'elle demande confirmation sur ma profession. Je creuse sur cette voie et me permets de lui demander poliment quel est son nom de famille. « Griffiths. Maddy Griffiths. » Et c'est le déclic. Ma bouche forme un "o" avant de se refermer sur un rictus entendu. J'ignore si c'est l'association du prénom et du nom ou le ton assez machinal sur lequel elle me les a renseignés, mais je replace derechef la jeune femme en qualité de patiente dans ma mémoire. « Je.. viens souvent au St-Vincent’s Hospital. On va dire que je suis une patiente plutôt régulière. » J'acquiesce, ma main se posant doucement sur la sienne comme pour la soutenir et tenter d'éloigner les ombres que je vois s'immiscer sur son délicat minois. « Oui, je me rappelle de toi, maintenant. Désolé que ça m'ait pris tant de temps, » je m'excuse sincèrement. « On s'est rencontré la première fois en... 2017 il me semble. Quand on s'est vu la première fois, je venais de recevoir un coup de poing dans l'œil du coup il commençait sérieusement à gonfler et tu m'avais conseillé de mettre la glace, tout en ajoutant "même si je ne suis pas la soignante de nous deux". » Je souris doucement, espérant que cette événement cocasse puisse aussi permettre à Maddy de recoller les morceaux de notre relation jusqu'alors discontinue.

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@Isaac Jensen  & Maddy Griffiths

« C'est dingue, on n'habite vraiment pas loin l'un de l'autre. Si un jour ça te dit, tu peux venir prendre un café » La jolie blonde est prise au dépourvue par cette proposition si spontanée. Elle est touchée et surprise à la fois. Il y a un moment de flottement où elle bat plusieurs fois des cils avant de prononcer quelques mots maladroits. « Je.. euh.. oui avec plaisir. » La gentillesse d’Isaac la frappe soudainement, et dans sa tête elle se souvient de son plan initial. Trouver une personne pour jouer son faux petit-ami, Isaac semble être le parfait prétendant pour ce rôle, cependant Maddy n’a pas encore trouvé le moment pour lui glisser subtilement son idée un peu tordue, il faut l’avouer. Mais qui ne tente rien, n’a rien. Dans la pire des situation, Maddy a déjà connu l’échec, des castings échoués ou peu concluants, elle connait le refrain de cette chanson par cœur.

Son sourire s’agrandit lorsqu’elle découvre le dénommé Azrael. Elle se sent immédiatement plus à l’aise de discuter d’un sujet qui reste dans sa zone de confort. Ses pupilles bleutées sont remplies d’émerveillement. Elle a toujours ce regard lorsqu’elle papote de chats et tout particulièrement de sa Romy. Regardez-les, Isaac et Maddy semblent complètement attendris par leurs animaux de compagnie respectifs. D’une oreille attentive -et envoûté- la Griffiths écoute l’histoire d’Azrael et son maître. « Fais gaffe, à cette allure cela va devenir la maison d’Azrael. » qu’elle glisse avec malice avant d’ajouter. « En tout cas, il est adorable, j’adore sa tête sur la photo, pris en plein flagrant délit. » A son tour, elle sort son portable et montre un cliché de son enfant aux poils rouquins à Isaac. « Et voilà la demoiselle. » Le cœur de blondie est attendri, elle ne se lasse jamais de sa bouille. « Je la soupçonne d’avoir un chéri dans le quartier, elle passe ses nuits à l’extérieur. » Un ou des chéris, elle ne sait pas, elle ne connait pas la vie secrète de son chat.

Après le quart d’heure chats, il est temps de résoudre le mystère qui relit les deux jeunes gens. Progressivement, Isaac et Maddy ressemblent les pièces de ce puzzle. Le jeune homme lui pose des questions un peu plus personnelles. L’ancienne actrice ose se livrer davantage. Elle se sent plus en confiance de parler de certains sujets en face à face que derrière un écran. Après avoir dévoiler quelques détails, une sensation étrange et inconnue traverse la Griffiths. Elle ressent comme un électrochoc lorsque la main d’Isaac vient se poser sur la sienne, comme si ce simple contact a réveillé un souvenir endormi en elle. « Oui, je me rappelle de toi, maintenant. Désolé que ça m'ait pris tant de temps. »

Maddy est dans la salle d’attente des urgences. Elle a une main posée sur son ventre. Son regard est triste. Elle y a vraiment cru, ils y ont vraiment cru mais leurs espoirs avaient été brisés, une nouvelle fois. Maddy n’a pas réussi à garder l’enfant. Elle essaye mais elle n’y arrive pas. Tout son corps est fatigué, elle essuie ses yeux rougis, elle regarde au loin son compagnon qui est sorti fumer. Un moyen d’évacuer sa déception mêlée à la colère. Un signe qui montre que leur couple bat de l’aile également. Une distance qu’il impose car Maddy sait au fond d’elle qu’il en a marre de se battre. Maddy est terrifiée à l’idée de se retrouver seule sur le navire. Elle est sortie de ses pensées lorsqu’un jeune homme vient s’assoir à côté d’elle. Involontairement, il prend la place de son compagnon, la seule place de libre dans la salle. Maddy ne dit rien, elle n’a plus envie de se battre aujourd'hui. Il restera debout, ce n’est pas lui qui porte ce fardeau au quotidien. Maddy tourne son regard vers son voisin, elle observe son œil qui avait pris un vilain coup. « Si ça peut te soulager, tu peux mettre de la glace dessus... » Elle désigne son œil d’un léger mouvement de tête. Sa voix est bienveillante, presque maternelle. Elle note sa tenue et se rend compte que le jeune homme travaille ici. « ...même si je ne suis pas la soignante de nous deux. » Un premier sourire, un premier échange, voilà comment Isaac et Maddy se sont rencontrés des années plus tôt.

« Oh mon dieu.. » Elle lâche la main d'Isaac, rompant leur contact. Elle se passe ses doigts dans les cheveux. Elle a les yeux grands ouvert face à cette révélation. « Comment j’ai pu oublier ? » La Griffiths est toujours impressionnée par la capacité du cerveau humain à volontairement oublier des souvenirs douloureux. « C’est toi l’infirmier avec qui je parlais souvent en venant à l’hôpital ! » Sa voix est étonnée mais soulagée à la fois. Avec ses nombreuses visites, Maddy a tissé quelques liens et Isaac en a fait partie dans son ancienne vie. « Je.. je.. » C’est bon Maddy est devenue rouge tomate face à ses retrouvailles des plus atypiques. « J’ai pas les mots tellement je suis surprise. » Elle laisse passer quelques instants dans l’espoir que ses rougeurs foutent le camp. « Je suis contente de te retrouver. » Elle expire un grand soupir de soulagement. Peut-être que son plan sera moins compliqué à proposer au final.

En découvrant que Maddy et moi sommes en réalité voisins, je l'invite spontanément à prendre un café à mon domicile si le cœur lui en dit. Ma proposition semble la déstabiliser légèrement, tant que je me heurte en premier lieu à un silence de quelques secondes avant que la blonde ne balbutie : « Je.. euh.. oui avec plaisir. » Un franc sourire apparaît sur mes lippes, sincèrement soulagé de ne pas avoir commis un faux pas ainsi qu'heureux de m'assurer un lien avec la sympathique jeune femme. « Super ! On se planifiera ça, » je soumets avant de prendre une gorgée de mon rafraîchissement.

Notre conversation s'oriente sur nos compagnons à quatre pattes. Je saisis mon téléphone et y ouvre ma gallérie afin de montrer à Maddy une photographie d'Azrael, tout en expliquant son origine. « Fais gaffe, à cette allure cela va devenir la maison d’Azrael. » Un rire file entre mes lèvres. « Je soupçonne qu'il était motivé par un plan de domination dès le début, » je prononce avec un air faussement grave. Dans tous les cas, le chaton avait su irrémédiablement me charmer et je lui avais ouvert les portes de mon domicile instantanément, tant qu'il était désormais devenu un locataire permanent et je n'imaginais pas mon quotidien sans sa compagnie. « En tout cas, il est adorable, j’adore sa tête sur la photo, pris en plein flagrant délit. » J'acquiesçais, un sourire tendre sur le portrait. « Oui, c'est une vraie fripouille. Il est rusé comme un renard, en plus, » je commentais avec affection. Maddy saisit à son tour son téléphone et me montre le cliché d'une magnifique chatte rousse à poils longs et aux yeux verts. « Et voilà la demoiselle. » « Elle est trop mignonne, » je complimente. « Elle pourrait aisément faire des pubs pour la promotion d'objets pour chats. » « Je la soupçonne d’avoir un chéri dans le quartier, elle passe ses nuits à l’extérieur. » Je laissais échapper un rire. « Je pense que c'est une bonne hypothèse. »

L'impression de déjà vu que nous ressentions depuis le début de notre rendez-vous s'élucide peu à peu et à mesure de renseignements échangés, je replace enfin mon interlocutrice dans ma mémoire. Notre première rencontre remonte à 2018, premières pierres à l'édifice d'une complicité qui avait su s'installer au fil de nos rencontres dans les murs du centre hospitalier. Je me souviens de toute la tendresse et l'altruisme dont avait fait preuve la Griffiths à mon égard puisque j'arborais un œil tuméfié, quand bien même elle était la patiente de nous deux. « Oh mon dieu.. » souffle l'australienne avant de rompre le contact de nos deux mains. « Comment j’ai pu oublier ? C’est toi l’infirmier avec qui je parlais souvent en venant à l’hôpital ! » J'acquiesçais avec un léger sourire amical. « Je.. je.. » Les joues de Maddy empruntent une teinte rosée et je ris doucement alors qu'elle déclare : « J’ai pas les mots tellement je suis surprise. » « Moi aussi. C'est dingue qu'on se retrouve comme ça ! » Le destin avait voulu que nous nous éloignions pendant plusieurs mois, tant que nous avions failli à nous reconnaître dès le premier coup d'œil ce soir. Et pourtant, maintenant que je situais Maddy dans mon passé, toute l'affection que je lui avais dédiée surgissait, indemne, comme si je ne l'avais quittée qu'hier. « Je suis contente de te retrouver. » « De même, » j'assurais avec franchise. « Ca me fait plaisir de te voir ce soir. Tu as l'air de te porter comme un charme, » je remarque. Les yeux rougis, les traits tirés et le teint livide ne sont pas au rendez-vous. Puis, je me plaisais à croire que si je n'avais pas revu Maddy durant tout ce temps, peut-être était-ce parce que son état de santé s'était considérablement amélioré ? Bien que j'appliquais une réserve sur ce volet personnel, je souhaitais de tout cœur le bonheur de la vingtenaire. « Est-ce que tu bricoles toujours ? » Je demande curieusement, me souvenant d'une de ses visites où quelques matériels de DIY reposaient dans son sac, ce qui avait aguiché ma curiosité et incité à découvrir que la Griffiths était passionnée notamment de décoration.

remember all of my days because the more I erase them the more they become clear
@Isaac Jensen  & Maddy Griffiths

Maddy est plongée un instant dans les méandres de son passé, une sombre et délicate partie de sa vie qu’elle aimerait bien oublier. Ses nombreuses visites à l’hôpital sont devenues une épuisante habitude. Toujours le même refrain, déception qui engendrait des disputes à la maison. Maddy et son ancien compagnon ont eu, fut un temps, le même désir : construire leur famille. Mais son ancienne belle-famille est bien trop traditionnaliste -et peu ouverte d’esprit pour tolérer les problèmes de santé de la Griffiths. C’est pour cela qu’elle s’est toujours enfermée dans ses secrets, une prison invisible qu’elle s’est inventée avec le temps. Maddy sent son cœur légèrement se serrer à ce douloureux souvenirs. A cette époque, l’hôpital est devenu paradoxalement une sorte de deuxième maison. Certes, elle y gardait de tristes souvenirs, mais elle se souvient également de toutes ces petites rencontres qui ont illuminé son chemin. Isaac en a fait partie, un soignant avec qui elle avait sympathisé. D’une façon assez atypique je vous l’accorde, comment a-t-elle pu oublier son œil amoché ce jour-là ?

« Moi aussi. C'est dingue qu'on se retrouve comme ça ! » Maddy essaye tant bien que mal de calmer ses rougeurs. Elle est à la fois gênée d’avoir oublié, mais heureuse de l’avoir retrouver dans de telles circonstances. « Tu avais toujours un mot gentil envers moi. » Rectification : Isaac a toujours un mot gentil envers Maddy, que ça soit entre les quatre murs d’un hôpital, derrière un écran de téléphone ou bien autour d’un verre. Maddy en a presque oublié sa boisson après cette révélation. « De même. Ca me fait plaisir de te voir ce soir. Tu as l'air de te porter comme un charme, » Un sourire discret se dessine sur les traits de la Griffiths. Elle a parcouru un petit bout de chemin depuis, elle est fière de ce qu’elle a réussi à accomplir. « Merci. » Elle se passe une main dans les cheveux avant d’ajouter. « Toi aussi. Je vois que ton œil se porte à merveille aujourd’hui. » qu’elle glisse sur le ton de la taquinerie, se sentant un peu plus à l’aise à présent d’avoir réuni les pièces manquantes du puzzle. Isaac affiche un sourire rayonnant et il est encore plus beau sans son vilain coup au visage. Maddy se sent vraiment stupide d’avoir oublier son doux visage. La Griffiths est encore maladroite avec ses applications de rencontres. Elle n’a peut-être pas déniché l’amour ce soir, mais elle a retrouvé un ami du passé. « Tu m’as vraiment aidé à cette époque, tu sais. » qu’elle confit d’une voix un peu plus calme après cette remonté de souvenirs sortie d’un coin de son cerveau. « Est-ce que tu bricoles toujours ? » Il n’a pas oublié ce qu’elle lui avait jadis raconté. Maddy est vraiment un moulin à paroles lorsqu’elle se met à parler de ses passions. Maddy est une créative dans l’âme, elle a toujours ce besoin d’inventer, de créer, d’illuminer son quotidien de couleurs. « Toujours. » Depuis quelques temps, Maddy a même trouvé un acolyte de bricolage et surtout de peinture. Elle a pris sous son aile le jeune César, un artiste en herbe. « Tu pourras venir voir de tes propres yeux à l’occasion. » qu’elle propose tout naturellement maintenant qu’ils ont découvert qu’ils étaient voisins. « Enfin si tu veux bien sûr. » que rectifie Maddy sur un ton un peu plus réservée. Elle ne voulait surtout pas forcer Isaac à quoi que ce soit. Elle est juste réellement contente de retrouver le jeune homme ce soir et espère garder contact avec lui pour de bon cette fois-ci.