| set fire to the broken pieces (garrett #2) |
| | (#)Mer 7 Juil 2021 - 8:44 | |
| Tu aurais essayé de faire plus grand bordel volontairement que tu n’y serais sans doute pas arrivée. Les derniers mois ont pris une direction que tu aurais dû voir venir tant tu avais accumulé les mensonges et les secrets depuis des années, mais chaque fois que tu penses avoir fait explosé toutes les bombes laissées derrière, tu te prends un peu plus les dégâts de tes décisions à la gueule. C’est pire que jamais maintenant que la situation est passée de complexe à ingérable. Pire que tout quand soudainement, il y a une vie qui grandit dans le fond de ton ventre, une vie qui se crée au pire des moments, dans le milieu du pire des bordels. Tu n’y croyais plus, à ce rêve plus ou moins assumée de devenir mère un jour. Ta première chance t’avait été cruellement arraché il y a de ça dix ans, même si cette vérité avait fait son chemin dans ton quotidien il n’y a pas si longtemps. Quand dans une dernière discussion trop douloureuse avec Wyatt, tout avait finalement été révélé. C’est un coup tordu de la vie que d’être enceinte de lui à nouveau alors que votre relation n’est plus que lambeau. C’est un coup tordu de la vie que votre ultime faute mène à un évènement que tu rêves de célébrer depuis si longtemps mais dont tu ne peux te réjouir tant tout de la situation est atrocement compliqué. Tu ne sais pas vers qui te tourner alors que tu peines à te faire à l’idée de cette nouvelle réalité. C’est le silence radio du côté de ta famille depuis de long mois maintenant et si tu sais que tu ne pourrais pas garder le secret éternellement, tu ne sais pas comment faire le premier pas. Que ce soit avec tes parents, avec Rory ou même avec Garrett, tu es devenue un sujet de conversation qu’il vaut mieux éviter, ignorer. Comme s’ils espéraient qu’en fermant les yeux sur ton existence, cela ferait taire toutes les rumeurs et les ragots qui courent à ton sujet dans la haute société. C’est que même si tu as tenté de disparaître complètement de ce monde, tu as des vents de ce qui se passe, de ce qui se dit. De la pression sous laquelle Lachlan se retrouve maintenant que tout le monde sait que sa fiancée s’est fait la malle après avoir été vu dans les bras d’un autre lors d’un évènement public et tu ne doutes pas le moins du monde que cela puisse éclater sur le nom de ta famille, particulièrement sur la réputation de ton aîné qui te garde à distance depuis tout ça.
Elle est immense ton hésitation, alors que ton Uber se gare devant ton loft. Tu es tentée de faire demi-tour, d’annuler le transport qui est pourtant juste là et c’est à reculons que tu avances finalement vers la voiture pour prendre place sur la banquette arrière. C’est à peine si tu adresses trois mots à la conductrice tant tu es dans tes pensées. Tu détestes devoir dépendre de ce genre de services pour te déplacer, mais depuis que tu as perdu ton permis de conduire au début du mois de mai, tu n’as d’autres choix que de t’arranger comme tu le peux. Il y a Ariane qui a fait ton taxi plus souvent qu’elle ne voudrait l’admettre, mais voilà qu’elle est en plein milieu de sa lune de miel et qu’elle t’a bien fait comprendre de te démerder avec tes troubles depuis qu’elle t’a ouvert les yeux sur ta grossesse. Il est bien trop tard pour se rendre chez les gens, mais c’est maintenant que tu te sens assez courageuse pour traverser la ville, quitter Spring Hill pour découvrir les rues familières de Bayside jusqu’à te retrouver devant la modeste maison dans laquelle demeure ton aîné et sa famille. Aîné de qui tu as manqué le 37e anniversaire. Aîné avec qui les contacts sont plus que limités, et si tu comprends pourquoi il te tient à distance, tu as besoin de lui plus que jamais maintenant. Tu as besoin qu’il soit là, qu’il te dise qu’il ne va pas t’abandonner. C’est beaucoup demander, sans doute trop alors que tu as brisé le coeur et la réputation de l’un de ses meilleurs amis, mais tu oses croire que votre lien de sang va au-dessus de tout ça, même si pour la première fois de ta vie, tu en doutes. Le chemin ne semble pas assez long quand déjà tu te retrouves devant la porte, les nerfs en bloc alors que tu cognes trois coups contre la porte.
Tu espères sincèrement que c’est Garrett qui va ouvrir la porte, mais comble de malheur, c’est le visage d’Alix qui se découvre alors que le panneau de bois semble servir de protection entre vous deux. « Rosalie, qu’est-ce que tu fais là? » Tu détestes déjà l’air suffisant qui s’affiche sur son visage, cette manière qu’elle a de te regarder comme si t’étais la peste qui s’est invitée au pas de sa porte. « J’ai besoin de voir mon frère. » Tu sais qu’il est tard, bien trop tard pour une visite de courtoisie, mais si elle continue de te regarder comme ça, tu vas perdre patience et il n’y a personne qui veut ça. « Je suis pas certaine que ce soit une bonne idée. » « Je t’ai pas demandé ton avis. » Tu t’approches d’Alix, usant du fait que tu es bien plus grande qu’elle pour lui faire comprendre qu’elle n’a pas intérêt à se mettre plus longuement sur ton chemin. T’as déjà tout perdu après tout, et c’est pas parce que t’es enceinte que tu vas te gêner pour lui faire comprendre ce que tu retiens depuis trop longtemps : que tu ne peux pas la sentir. « Tu vas chercher mon frère ou j’te jure Alix.. » Tu n’as pas le temps de finir ta phrase que la silhouette de Garrett apparaît enfin derrière celle de sa femme. Tu échappes un long soupir, fais abstraction du regard que ton frère te lance, sûrement bien peu impressionné de la scène que t’es en train de causer. Une de plus, une de moins, t’es plus à ça près de toute façon. « Faut que j’te parle. » que tu souffles à son attention, décidant volontairement d’ignorer Alix et son air outrée. « En privé. » Et si l’agacement habite encore majoritairement les traits de ton visage, Garrett te connaît assez pour voir la détresse dans le fond de tes yeux. @Garrett Craine |
| | | | (#)Sam 24 Juil 2021 - 13:38 | |
| Le voile vermeil des Craine prenait de plus en plus une teinte maladive. Ce n’était pas faute d’essayer de tenter de prévenir les fuites de la coque du yacht de cette famille richissime. L’or n’empêche pas l’apparition de moisissure et ce qui est le plus reluisant à l’extérieur peut-être le plus pourri à l’intérieur. Des quatre enfants Craine, l’individu qui avait le plus de possibilités de créer une tâche sur le tableau dynastique était Wendy. N’importe quel individu appartenant aux hautes sphères de la société auraient parié sur ce cheval de course. Refus de se plier aux règles, critique du système, actions aléatoires et taux d’imprévisibilité élevé. Tout indiquait que c’est la cadette qui créerait les plus gros ennuis. Finalement il n’en fut rien. C’est Rosie qui la première chuta de son piédestal doré en emportant avec elle la fureur d’un père trop attaché aux apparences, la colère d’un jeune frère, l’incompréhension de l'aîné et le rire sarcastique d’une mère déboussolée. Les choses ont rapidement dégénéré et plutôt que de se présenter comme un pilier, Garrett s’est éloigné de sa jumelle de peur de la rejoindre dans un inconnu qu’il craint trop. Les deux avaient toujours évolué en harmonie avec les attentes familiales et en apparence leurs états d’âmes étaient similaires. Ironiquement et malgré les apparences, les deux souffraient de leur situation. Le rideau était simplement tombé plus tôt pour Rosie. Et est-ce qu’elle s’en sortait mieux maintenant que la vérité avait été dévoilée ? Non. C’est la conclusion qu’en faisait le frère et ce qui le poussait à regarder de sa tour d’ivoire la chute de sa sœur sans agir. C’était plus facile et confortable. L’image de l’homme viril et puissant qu’il affichait se complaisent bien à suivre les demandes de son père et de sa femme à ne pas trop se préoccuper de sa soeur.
Cet abandon, il arrivait qu’il essaime ses graines lors de fugaces pensées en journée. Celles-ci grandissaient à l'orée de la nuit et germaient durant son sommeil. C’est autant un sentiment de honte, de culpabilité, de rage et de trahison que ressentait Gary à l’égard de sa sœur. Un cocktail explosif qui ne pourrait jamais trouver aucune stabilité. Pire, le temps au lieu de cicatriser la plaie faisait croître les ressentiments contraires. Eux qui se parlaient autrefois au moins une fois par semaine ne se disaient plus rien depuis des semaines. Instinctivement l’homme d’affaires les avait comptés et il serait même avec un peu d’effort capable de dire combien de jours s’étaient écoulés depuis qu’il avait appris la funeste nouvelle. Cependant ce n’était pas que de Rosalie que le banquier s’était éloigné, mais du monde qui l’entourait. L’un des piliers vitaux de sa vie s'était effondré, il devait non seulement encaisser mais aussi digérer l’information, chose qui restait encore compliquée à ce jour. Derrière les sourires forcés et le travail, c'était une lente perte de saveur de la vie qui commençait à taper de plus en plus fort sur son système nerveux qui prenait place et s'installait pour un ballet qui connaîtrait forcément une fin tragique.
Aujourd’hui c’était une journée de repos en théorie. Néanmoins, tout travailleur acharné qu’est le banquier, il ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d'œil à certains documents ou jeter un coup d'œil à ses mails. Et certaines données ne lui plaisaient vraiment pas, malgré les recettes record de la SunCorp. Cependant Saskia et Hadrian l’avait délogé de son bureau pour passer un moment familial autour d’une activité familiale. Bien évidemment, il y avait toujours les éternelles disputes sur savoir quoi faire entre les deux enfants, mais c’était dans ce genre d’instant que Garrett reprenait un peu goût à une vie insipide, fade. Pendant ces instants, la vie paraissait presque normale, loin de toute exigence de statut. C’était un entre-soi où Alix et lui pouvait se laisser aller et où les deux ressemblaient à un vrai couple, ou quelque chose dans le genre. Pour une fois, l'un et l’autre avaient presque réussi à retenir toutes leurs piques, et le déroulement de la journée s’était finalement bien passé. La petite famille s’était même attelée à une activité cuisine ensemble au lieu de commander, fait extraordinaire. Cela n’a pas empêché Garrett de brûler une partie des légumes dans la casserole et de déclencher au passage l’alarme à incendie mais c’était bien l’écho des rires qui se faisaient entendre dans la maison, alors qu’habituellement c’était un silence lourd et pesant. Certainement que l’homme d’affaires souhaita que jamais ce moment se finisse et que le temps se fige à jamais, mais aucun argent ne pourra jamais acheter cela. Conscient de ce fait, il chassait bien vite cette pensée pour profiter au maximum de l’instant présent.
Cependant toute chose à une fin et l’heure tournant, Saskia et Hadrian durent remonter dans leur chambre pour se préparer à se coucher. Après la traditionnel cérémonie de bonne nuit, le silence prit de nouveau place dans la maison alors que mari et femme se toisaient du regard, parlant un langage corporel qui échapperait à bien des individus. Chacun recommença à s’affairer à ses occupations et de nouveau le silence résonna dans l’immense demeure familiale. Les deux prirent place sur l’un des canapés autour de la table basse du premier salon. Elle prit un livre, lui une tablette. L’un et l’autre faisant semblant de s’ignorer tour à tour en jouant avec leurs prunelles respectives. Est-ce que l’un céderait avant l’autre ? Il arrivait parfois que ce petit jeu se solde par une égalité et que chacun parte rejoindre sa chambre respective. Pourtant ce soir, le banquier est prêt à céder du terrain presque trop facilement, et ceci malgré l’attrait du défi. Les deux antagonistes se jaugent, comme si leur propre vie en dépendait et que la prochaine action serait fatidique. Cependant au milieu de ce conflit démiurgique, un bruit se fit entendre et brisa toute la divinité de l’instant pour un cruel retour à la réalité. C’est Alix, agacée, qui se dirigea la première vers la porte d’un pas rapide. Gary lui se contenta de passer sa main sur son visage en soupirant avant de poser la tablette et d’emboiter le pas de sa compagne, curieux de voir qui sonnerait à cette heure tardive.
« Rosalie, qu’est-ce que tu fais là? » Les paroles d’Alix sonnèrent comme un avertissement, et pour son interlocutrice mais aussi pour Garrett. Le banquier s’arrêtait net dans le dédale que composait le couloir qui lui semblait tout d’un coup immense. C’est presque comme si le sol se dérobait sous ses pieds. D’ordinaire les deux femmes ne s’apprécient pas mais le ton monte rarement, ce n’est pas le cas présentement et c’est uniquement pour cette raison que Garrett décide d’intervenir alors que la discussion semblait tourner au roussi entre deux des personnes les plus chères à ses yeux. « Je suis là, c’est bon. » dit-il d’une voix posée mais plus fragile que ce qu’il aurait voulu laisser percevoir. C’est un regard noir que lui jette sa moitié. Il était bien conscient qu’elle aurait préféré mentir à Rosalie et lui dire que son cher frère faisait des heures supp’. « Faut que j’te parle. » Sans blague, il ne l’aurait jamais deviné. Alors qu’il observait sa soeur qui semblait être dans la plus grande des détresse, il reçu dans son avant bras un léger coude de sa femme alors qu’il senti son regard sévère se poser sur lui. « En privé. » A cet instant il comprit qu’il devait faire un choix. Tout aussi rapidement, Alix comprit qu’elle n’aurait pas sa place ici. Il essaya de poser sa main sur son épaule mais elle esquiva. « Tu me diras quand tu auras fini de faire le paillasson. » Garret lâcha un long soupir alors qu’il la voyait s’en aller. « Excuse-là, la journée a été dure. » Qu’est ce que cela aurait été si cela avait vraiment été le cas. « Je pense que l’on ferait mieux de discuter dans la loggia. » C’était sa manière à lui de rappeler qu’elle n’était pas en terrain ami et qu’il ne la ferait pas rentrer directement chez lui, dans sa demeure. Un simple numéro d’équilibrisme diplomatique. Il jette un regard mêlant compassion et pitié envers sa sœur. Ce sont des milliers de questions qui lui brûlent les lèvres mais il préfère se taire pour l’instant, attendant un moment plus opportun et aussi car le banquier craint de rentrer dans le vif du sujet. Il a peur de ne pas reconnaître sa sœur, peur de peut-être l’avoir jamais connu, peur qu’elle ne le renvoie qu’à ses propres démons, peur de l’avoir définitivement perdu, peur de rentrer dans une logique suivant les règles du Talion. Garrett est trahi, blessé, mutilé. Cet homme a parfaitement conscience de certaines de ses limites et même la sacro-sainte protection d’un lien familial ne saurait protéger un membre de la tribu de sa colère. Mais par dessous tout, la peur de Garrett est de s’effondrer à son tour.
L'aîné lui intime de le suivre sans prononcer un mot. Il faut quelques instants avant d’atteindre ledit, hypothétiquement une minute, mais ça lui parait une éternité. Puis finalement le duo atteint ledit lieu. Un grand espace fait de baie vitrée s’ouvrait à eux. Autant dire que le choix du lieu où s’asseoir était large : pouf, canapé, siège : l’embarras du choix donc. Le lieu avait été décoré avec soin par Alix et ça, Rosalie le savait. Ce n’était pas par hasard que Garrett avait choisi cette pièce bordant la masure principale. « Je t’en prie, installe toi. » Il prend place en face de sa jumelle, le dos parfaitement droit. « J’imagine que tu as beaucoup de choses à raconter, mais je te prie de m’accorder le soin de poser la première. » Derrière cette politesse se cache un prompt ordre. « Pourquoi tu ne prends contact avec moi que maintenant ? Et ne retourne pas la question sans y avoir répondu. » Il ne lui fait pas l’affront de lui demander comment elle va et ne lui fait pas le présent de lui proposer quoique ce soit. Ce qu’il a besoin avant tout c’est de comprendre, comprendre cette personne qui jusqu’à peu était son âme soeur, dans le sens le plus littéral du terme.
@Rosalie Craine |
| | | | (#)Dim 25 Juil 2021 - 4:21 | |
| Les années et les différents conflits qui avaient parsemé ses dernières n’avaient jamais eu raison de ta relation avec ton frère. Tu avais toujours su trouvé auprès de Garrett un allié, peu importe les circonstances. Peut-être était-ce dû au fait que jamais auparavant vos visions n’avaient réellement divergé. Si vos personnalités étaient à l’opposé l’une de l’autre, vous étiez toujours en mesure de vous raccorder sur le fond. Votre priorité était la même depuis longtemps après tout : garder les apparences, tenir le bateau à flot, jouer les rôles qui avaient été confié par vos parents dès votre plus jeune âge et ne jamais dérogé des attentes qui pesaient parfois trop lourd sur vos épaules. Garrett menait la danse d’une main de maître, mais jamais tu n’avais prétendu ne pas être juste là, à ses côtés, à suivre le chemin nettement tracé par vos parents. Tu étais la prochaine après tout : le mariage à celui qui deviendrait bientôt un politicien de renom, les enfants, la vie dorée comme le montrait cette grande maison dans laquelle tu savais pourtant que tout n’était pas aussi beau que ton frère voulait le prétendre aux nombreux soupers de famille. Qu’importe si la réalité n’était pas aussi jolie que l’image dépeinte, tant que le tableau était parfait, le reste n’avait pas d’importance. C’est bien ce que vos parents vous avaient montrer depuis toujours et maintenant que tes secrets avaient éclaté, remettant ce fait en question comme jamais, tu peinais à regarder la vie que ton frère menait avec envie. Ça ne changeait en rien le fait que tu avais besoin de lui toutefois. Que le silence imposé depuis des semaines pesait si lourd sur tes épaules que tu ne pouvais tout simplement plus le supporter.
C’est maladroit que de venir chez lui ainsi, sur un coup de tête à une heure complètement déraisonnable, mais tu savais que si tu n’osais pas maintenant que tu t’en sentais moindrement capable, tu continuerais de repousser éternellement le moment jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard et que la nouvelle de ta grossesse ne vienne à lui par quelqu’un d’autre, ce que tu tenais absolument à éviter. Dans d’autres circonstances, il aurait été le premier à qui tu aurais voulu l’annoncer. Ça aurait été beau, ça aurait été simple. Mais ce n’est pas ce qui joue ce joue en ce moment alors que ton regard fusille sans gêne celui d’une Alix qui voudrait bien te voir disparaître avant que tu n’aies le temps de poser les yeux sur ton frère. Mais celui-ci arrive rapidement et il devient le seul à qui tu donnes la moindre attention. « Je suis là, c’est bon. » Elle n’est pas contente, la blonde qui n’est même pas subtile dans les réactions qu’elle offre à ton frère, mais t’en as rien à foutre de déplaire à ta belle-sœur. Pour une fois, tu peux laisser tomber les faux-semblants avec elle, c’est pas comme s’il y avait grand-chose à sauver de cette relation-là. Tu fais comprendre à ton frère que tu as besoin de lui parler seul à seul et pendant quelques secondes, tu sens l’hésitation dans les gestes de ton frère. Comme si pendant un instant ou deux, il considérait vraiment se placer au côté d’Alix et ne pas t’accorder un peu de temps et la réalisation est douloureuse, que la possibilité existe maintenant bien que le silence et le regard qu’il te jette vous font comprendre à toutes les deux qu’il va t’accorder ne serait-ce qu’un moment de sursis. « Tu me diras quand tu auras fini de faire le paillasson. » À défaut de faire quoi quand il est avec toi? que tu te retiens de répondre parce que tu n’es pas venu pour te chicaner, encore moins pour laisser Alix prendre toute la place d’une discussion qui ne la concerne en rien. Tu ne peux t’empêcher de rouler des yeux alors qu’elle s’éclipse et c’est avec appréhension que ton regard trouve à nouveau celui de ton frère. « Excuse-là, la journée a été dure. » Tu t’en fiches bien de savoir quelle genre de journée Alix a eu, tu te contentes de hausser légèrement les épaules alors que déjà les mots te manquent. « Je pense que l’on ferait mieux de discuter dans la loggia. » Tu échappes un léger soupir incrédule alors que ton frère s’efforce de te rappeler que tu n’as plus ta place ici. Il y a trop longtemps que tu n’as pas pu poser les yeux sur ta filleule, ni sur ton neveu et tu lui en veux un peu plus, à ton frère, de te garder à distance de tout. « Si tu le dis. » que tu te contentes toutefois de souffler alors que le choix ne te revient plus, alors qu’il te faut prendre le peu qui puisse encore t’être offert.
Il te fait signe de le suivre et c’est dans un silence complet que vous vous rendez jusqu’à la loggia. Ton niveau de nervosité ne fait qu’augmenter seconde après seconde alors qu’il ouvre la porte et te fait signe de rentrer dans la grande pièce et tu hésites quelques secondes avant de venir t’asseoir sur l’un des canapés. « Je t’en prie, installe toi. » Tu attrapes l’un des nombreux coussins que tu viens placer devant toi, une barrière entre vous ainsi qu’un camouflage de ce qui se fait un peu plus voyant sans pourtant être trop facilement remarqué, pour le moment du moins. Il prend place devant toi et il a beau être à seulement quelques mètres de toi, il ne t’a jamais semblé si loin qu’à ce moment précis alors que vos regards peinent à se trouver, alors que la tension se fait ressentir comme jamais auparavant. « J’imagine que tu as beaucoup de choses à raconter, mais je te prie de m’accorder de poser la première. » Ce n’est pas une demande, c’est un ordre déguisé, une manière de tourné la conversation d’une manière que tu ne connais qu’un peu trop bien, même si tu n’es jamais celle qui se trouve de l’autre côté normalement. Tu te pinces les lèvres, évite tout mouvement alors que ton frère étale les premières cartes, les premières questions. « Pourquoi tu ne prends contact avec moi que maintenant? Et ne retourne pas la question sans y avoir répondu. » Il n’est pas question de perdre votre temps auprès de familiarités qui n’ont aucune importance entre vous, maintenant moins que jamais alors que toutes les barrières sont tombées. « Je me suis dit qu’un peu de temps pour laisser la poussière retombée n’était pas la pire des idées. » Ce n’est pas complètement vrai, pas complètement faux non plus. Tu n’avais jamais cherché à expliquer à ton frère ce qui s’était passé, tu le savais dans une position particulièrement délicate vis à vis de Lachlan et peut-être était-ce plus simple de te terrer dans le silence que de faire face à tous les jugements que tu pouvais lire présentement dans le fond de ses yeux. « J’avais tort. » que tu reprends toutefois, parce que le temps n’a fait que creusé un peu plus profond le fossé entre vous et maintenant il semble tout simplement impossible de retrouver cette synchronie qui vous a si longtemps défini. « Ce n’est pas comme si tu avais cherché à établir un quelconque contact non plus je te ferai remarquer. » Et si tu n’as pas le droit d’être pleine de rancoeur à son égard, tu ne peux t’empêcher une remarque à cet égard. Parce que tu t’attendais à plus de sa part, même si c’était sans doute idiot de ta part vu la position dans lequel tu l’avais malencontreusement mis. « Je ne suis pas venue ici pour parler de Lachlan. » Tu préfères le dire d’avance, même si tu n’es pas assez naïve pour croire que le sujet ne viendra pas éventuellement dans la conversation. Toutefois, il y a quelque chose de plus gros, de plus important à dire et il te faut le dire tout de suite avant que tout ne dérape, avant que l’occasion ne t’échappe et que tu repartes avec ce secret que tu n’as pas envie de garder pour une fois. « J’ai quelque chose à te dire et je ne voulais pas le faire par message texte, et je voulais encore moins que tu l’apprennes par quelqu’un d’autre. » Tu déglutis difficilement alors que tu prends une longue inspiration. D’un geste las, tu enlèves le coussin qui camouflait ton ventre et le replace sur le canapé. « Je suis enceinte. » Et voilà, première bombe de lâchée. « De Wyatt. » Et elle est essentielle la précision quand une fois de plus, tout explose autour de vous. @Garrett Craine |
| | | | (#)Dim 25 Juil 2021 - 11:29 | |
| Ils sont nés à moins d’un an d’intervalle, ont toujours partagé les joies comme les peines. Malgré leurs différences ils se sont toujours entendu, compris, apprécié. Plus que des êtres identiques, les deux étaient complémentaires, en parfaite synergie. L’une n’allait pas sans l’autre et inversement. Cette harmonie avait été balayée sans semonce et soudainement. Tout ce qu’ils avaient pu vivre ensemble, traversé, combattu est tombés presque à néant. C’était inimaginable pour Garrett de penser qu’un jour sa sœur et lui seraient en froid plus d’une demie-journée. Jamais son esprit n’avait songé à un seul instant ce que serait sa vie sans sa tendre moitié fraternelle. Ils ont toujours été là l’un pour l’autre, qu’importe l’intempérie et sa puissance. Désormais ce n’était plus le cas, et il n’y avait peut-être plus rien à sauver. Cet état d’esprit pessimiste permettait à Garrett de ne pas craquer, de ne pas oser espérer pour mieux tomber après. Inévitablement le devoir de garder les apparences irréprochables l’avaient poussé à fuir Rosalie comme si elle était atteinte de la lèpre et il essayait de se faire avaler cette couleuvre du mieux qu’il pouvait. Vraiment, ce n’était pas loin d’être un mantra qu’il se répétait chaque matin en espérant que cela agirait comme un attrape-rêve. La réalité, celle qu’il n’a pas encore comprise, c’est que la situation aurait bien pu être inversée. Cette optique, il fait tout pour ne pas l’envisager, trouvant excuse sur excuse pour ne pas avoir à y penser. C’est plus qu’un simple réflexe, se serait comme un instinct de survie. Les choses changeaient et le monde parfait dans lequel il s’était arrangé pour vivre se délitait lentement sous ses yeux sans qu’il ne puisse rien y faire, hormis sauver les apparences encore une fois.
La voir, là, sur le pallier de sa porte, le soir, vulnérable, c’est un crève-cœur pour l’aîné qui s’était fait le devoir de toujours protéger les siens qu’importaient l’écoulement inaliénable du temps. Sa simple présence provoquait le choc des différentes contradictions qui parsemaient la vie de Garrett. Il se retenait de la serrer dans ses bras, de lui proposer un lit pour la nuit ou même de lui proposer quoique se soit. Pourtant ce n’était pas l’envie qui lui en manquait, mais même malgré l’absence de regards -autre que celui d’Alix mais rien que de parler avec sa sœur revient désormais à un sacrilège- Garrett ne montrait aucun signe d’affection. Il la traitait presque comme si c’était une inconnue qui lui rendait visite trop tardivement dans la soirée. Au fond, il regrettait déjà d’être intervenu autant qu’il se détestait de ne pas déjà l’avoir enlacé et de lui demander comment ça se passait pour elle. Lorsqu’il lui indique que la loggia sera le lieu de la discussion, il s'attend à la voir émettre au moins un signe de protestation. Un regard en l’air, un soupir d’exaspération, une remarque cinglante. Pourtant rien. Elle apparaissait plus résignée que lui. Pourtant, il aurait cédé, il le sait. La voir ainsi le brise un peu plus intérieurement. La marche était longue et dans un silence funèbre. Il ne savait pas où commencer, quoi montrer, quoi dire, comment agir. Le temps était suspendu. Son regard était pour le moment fuyant, c’était plus facile de ne pas voir la réalité en face. Voir les ravages d’une vie menée d’illusions et peut-être un pan de ce qui l’attendait.
Il l’a laissé prendre place en premier pour mieux choisir sa position. Il hésita quelques instants. Directement à côté, en face où carrément en perpendiculaire. Devait-il même s’asseoir. Finalement ce fut le face à face qu’il choisit. Parce qu’il est l’aîné, et parce qu’il a une tendance autoritaire, il ne pouvait s’empêcher de prendre l’initiative de la conversation et de mener la discussion. Encore une fois, il aurait préféré que sa sœur se rebiffe ou fasse un commentaire. Était-il si effrayant et tyrannique ? Était-ce seulement la vraie Rosie qu’il avait en face de lui ? Aurait-il seulement accepté qu’elle décide de ne pas se plier à ses ordres. Chacune de ses pensées pour solver le problème semble se terminer dans une impasse et aucune solution ne vient à lui. « Je me suis dit qu’un peu de temps pour laisser la poussière retombée n’était pas la pire des idées. » « La poussière ? J’aurais plutôt dis les cendres de l’incendie. » Sa voix était autant calme que dure, froide comme la morsure du vent d’hiver de la toundra. Trop. Il ne contrôlait pas l’intensité de son propos, et pour un homme qui est habitué à toujours avoir le contrôle de ses émotions, c’est proprement insupportable. « Pardon, excuse-moi. » Il fut le premier à baiser les yeux avant d’inspirer posément pour reprendre le contrôle de la situation. « J’avais tort. » Oui, mais il ne le dit pas pour ne pas enfoncer le bélier dans une autre porte ouverte. Inutile de se montrer plus dur que nécessaire pensait-il à cet instant. « Ce n’est pas comme si tu avais cherché à établir un quelconque contact non plus je te ferai remarquer. » Il s’attendait à cette remarque, Garrett avait même invité sa sœur à la faire. Pour mieux récupérer le bâton pour la battre ? Certainement pas, bien que l’idée lui ait effleuré l’esprit. « C’est long et difficile de nettoyer le capharnaüm que tu as provoqué. Mais de ça, tu dois t’en douter. » Le risque de vendetta d’un Lachlan blessé au conseil d'administration de la SunCorp, les problèmes familiaux engendrés par la nouvelle, le fait que Wyatt soit le putain d’amant de Rosie et la liste est encore longue. « Ceci-dit, tu m’as cruellement manqué et je t’assure que ton absence se fait sentir chaque seconde lors des repas de famille. » Il riait, un peu et jaune, en se remémorant quelques vagues souvenirs lointain. « Et tout le monde va à peu près bien. »A cet instant, il se demanda précisément s’il fallait vraiment, ce soir, aborder les sujets sérieux. Rosalie ne lui laisserait pas le temps de proposer cette alternative.
« Je ne suis pas venue ici pour parler de Lachlan. » L’aîné hoche la tête en écoutant attentivement ce que sa sœur avait à dire. Ce sujet ils devront bien l’aborder un moment ou l’autre. « J’ai quelque chose à te dire et je ne voulais pas le faire par message texte, et je voulais encore moins que tu l’apprennes par quelqu’un d’autre. » Une inquiétude grandit chez le banquier, pour la première fois depuis bien longtemps, il a peur. Peur de ce qu’elle va dire. Peur de la gravité de la chose. Peur de son annonce. Il n’arrive même pas à lui dire que qu’importe ce qu’elle dira, il sera là pour elle. Puis l’annonce tomba comme un couperet d’une guillotine « Je suis enceinte. » Aucun répit pour un soupir de soulagement, la suite est explosive « De Wyatt. » Ce n’est qu’un rire gêné qui s’échappe des lèvres de l'aîné.
Ce rire, il dure, il dure, il dure. Trois secondes, peut-être quatre, cinq maximum. S’il avait été un frère compatissant, aimant, une vrai moitié pour sa sœur, il l’aurait serré dans ses bras en la félicitant, en lui indiquant que si ça la rendait heureuse, alors il serait heureux. Il s’imagine même pendant quelques instants lui dire : « Tout ce suspens pour ça. Mais c’est génial, je vais être oncle ! ». Il se serait précipité dans la cuisine cherchait de quoi fêter ça et aurait eu des mots réconfortants à l’égard de sa sœur. Ces yeux se seraient illuminés et son visage serait marqué par une joie sincère. Mais ça, c’est si on était dans un monde parfait et idyllique. Tragiquement, la réalité est tout autre.
C’est une colère froide qui prend le pas sur la raison et le peu d’affection qu’il avait encore pour Rosie s’envole. Son débit de parole est lent, chaque mot est soigneusement prononcé. Son regard vint se planter dans celui de sa sœur. « Je t’en supplie, dis moi que tu es en train de te foutre de ma gueule. » Il comprit aussitôt que ce n’était pas le cas et que sa sœur… non Rosalie lui disait la vérité. « Et tu comptes le garder je présume. » Le pire scénario venait de se réaliser sous ses yeux et il ne pouvait rien y faire. S'acoquiner avec cette vermine, ce n’était pas envisageable en aucun cas. « Tu sais le bordel que ça va faire avec les parents ? Mais visiblement il y en avait pas assez à ton goût. » La nouvelle faisait mal, très mal et il n’arrivait tout simplement pas à rationaliser le choc. Elle allait vraiment foutre sa vie entière en l’air pour un greluchon à moto. Incroyable. Il passa deux fois sa main gauche sur son front avant de réaliser toute l’ampleur de la chose. Et si jamais un jour Wyatt vendait la mèche sur leurs activités ? Qu’est ce qui se passerait alors. Cela ne pouvait pas… non ne devait pas arriver. « Est-ce qu' élever un enfant dans le climat délétère de ta relation avec ce greluchon te semble être une bonne idée ? » Et là, il franchit un cap dangereux. En s'auto-convaincant pleinement qu’elle gardera l’enfant, il décida de remettre en question sa capacité à être une bonne mère tout en questionnant la relation qu’elle entretient avec Wyatt qui en aucun cas ne dépend de son avis. @Rosalie Craine |
| | | | (#)Lun 26 Juil 2021 - 5:07 | |
| C’est la pire des sentences que d’être là devant lui tout en ayant l’impression que vous n’avez jamais été aussi éloigné l’un de l’autre. Jamais que ce n’était Garrett contre Rosalie en grandissant. C’était plutôt Garrett et Rosalie contre le reste du monde. Ça en avait toujours été ainsi et tu peinais à te faire à la nouvelle réalité qui dictait que cette fois-ci, vous vous retrouviez à des positions complètement opposées l’une à l’autre. Garrett se devait de maintenir les apparences là ou tu avais lamentablement échoué. Ce n’était même pas une question de secret ou de mensonge. C’était surtout une question de ne pas avoir su continuer à jouer la comédie plus longtemps. Parce que si les répercussions étaient grandes sur Lachlan, elles l’étaient tout autant sur ton frère qui voyait son nom automatiquement attaché autant au tien qu’à celui de son meilleur ami. Il était tacite votre accord, celui de toujours savoir compenser pour l’autre. En laissant éclater le scandale, tu avais fait ce que vous aviez toujours cherché à éviter et le silence des dernières semaines n’était qu’une part du prix à payer. C’était une contradiction énorme que de comprendre pourquoi il t’en voulait tout en lui en voulant à ton tour de ne pas avoir su t’épauler au moment ou tu avais besoin de lui plus que jamais. Éternellement partagée entre le besoin de demeurer celle qui s’est modulée au fil du temps et l’envie de retrouver celle que tu veux être réellement. Perdue quelque part entre le besoin d’être la fille parfaite et l’envie de ne plus jamais t’imposer une telle pression sur les épaules. Un paradoxe sans fin quand une fois devant lui, tu perdais ton habituel sang-froid, tes manières bien particulières de protester, préférant plutôt baisser la tête et le laisser mener la danse à son bon vouloir, du moins pour le moment.
« La poussière? J’aurais plutôt dis les cendres de l’incendie. » Si un étranger ne pourrait percevoir la colère derrière le calme légendaire de ton frère, tu es bien trop habituée à voir ce qui se cache derrière son visage neutre pour ne pas comprendre bien clairement le fond de sa pensée. C’est à ton tour de rester aussi neutre que possible alors qu’il est bien inutile de ta part de tenter de justifier quoique ce soit. Serait-il vraiment enclin à vouloir entendre la moindre explication de ta part sur tes actions des cinq dernières années? Tu en doutais vraiment et le point était que tu n’étais pas vraiment venue dans le but de t’expliquer. « Pardon, excuse-moi. » Tu hausses les épaules, secoue la tête. Il n’a pas à s’excuser, t’es consciente que tu as créé un sacré bordel dans les derniers mois, mais la vérité c’est que ce bordel n’a rien à voir avec lui même s’il en reçoit quotidiennement les éclaboussures. Tu n’étais pas venue ici pour tenter de justifier tes actions, ni pour prétendre qu’il y avait une quelconque raison derrière tes mensonges et tes actions. La relation que tu avais entretenu avec Wyatt tout ce temps ne regardait que vous deux au final et tu avais bien l’intention de te contenter de dire le strict minimum à ce sujet. Encore fallait-il que tu te décides d’ouvrir la bouche, pour l’instant, c’était bien plus simple de le dévisager en silence. Ne pas répondre à ses commentaires était la meilleure tactique a emprunter pour éviter que les choses ne dérapent trop vite. « C’est long et difficile de nettoyer le capharnaüm que tu as provoqué. Mais de ça, tu dois t’en douter. » « J’évite de me mettre le nez dans tout ça. » C’est peut-être naïf de croire que parce que tu n’écoutes pas ce qui se dit à ton sujet depuis veut dire que les rumeurs et les problèmes n’existent pas, mais tu as bien plus pressant et important à gérer.
« Ceci-dit, tu m’as cruellement manqué et je t’assure que ton absence se fait sentir chaque seconde lors des repas de famille. » Tu ne t’attendais pas à un tel élan d’affection de la part de ton frère et ce dernier t’arrache un sourire que tu n’aurais pas cru possible dans la situation actuelle. Ce n’est qu’une parenthèse, le calme avant la tempête et tu le sais trop bien, mais tu profites de chaque seconde de cette douceur inespérée. « Tu m’as manqué aussi. » que tu te contentes d’avouer, pas particulièrement curieuse d’en entendre plus long sur les dits repas de famille qui eux ne te manque pas spécialement. « Et tout le monde va a peu près bien. » « Menteur. » Ce n’est pas un ton accusateur que tu prends, au contraire. Il y a même cette mince ligne sur tes lèvres qui ne disparaît pas de suite. Tu sais simplement que ce n’est pas la vérité, Wendy te l’a laissé sous-entendre la dernière fois que tu l’as vu. « Wendy est venue me voir il y a quelques semaines. » que tu te contentes d’ajouter comme explication et tu sais qu’il va comprendre. Il y a tant de choses que tu voudrais savoir. Tu voudrais lui demander comment vont les enfants. Tu voudrais t’assurer qu’il ne travaille pas trop, qu’il est capable de laisser les ragots et les conséquences de tes actions derrière quand il quitte le boulot. Tu voudrais lui dire que t’es désolée et que ça va aller mieux maintenant.
Mais la vérité empêche que ça ne se déroule si facilement. Les mots tranchent et tombent comme une sentence autour de vous. La douceur disparaît aussi vite qu’elle n’est apparue.
C’est un rire qui se fait entendre d’abord alors que le visage de Garrett se décompose au fur et à mesure qu’il comprend les mots qui habitent entre vous et la tension monte d’un cran. Bien rapidement, les mots ne sont plus pesés, le calme s’est pris la malle et la colère et l’incompréhension habite ses traits. « Je t’en supplie, dis moi que tu es en train de te foutre de ma gueule. » Le commentaire et toute sa hargne t’arrache un rire mauvais. « Félicitations Rosie, je sais à quel point tu rêves de devenir maman depuis longtemps. » que tu dis d’une voix plus grave, prétendant de manière très sommaire d’être Garrett. « Oh merci Garrett, tes mots me touchent, t’as pas idée. » que tu reprends avec ta voix normale, sarcastique au possible alors que tu viens porter une main à ta poitrine dans un geste qui se veut à l’effet dramatique. Clairement, tu n’es pas l’actrice dans la famille mais ça importe bien peu quand le moment change du tout au tout entre vous deux et qu’il ne reste qu’une animosité qui vous est peu familière. T’es pas assez conne pour avoir cru ne serait-ce qu’une seule seconde que la conversation irait comme tu viens de le dire, mais t’as tout simplement pas pu t’empêcher. Parce que c’est ce que t’aurais voulu entendre, c’est ce que tu avais besoin d’entendre. La réalité toutefois emmenait un tout autre discours. « Et tu comptes le garder je présume. » « C’est ce qu’on a décidé, oui. » Tu insistes sur le on, pas seulement pour lui rappeler qu’il ne s’agit pas seulement de ta décision, de ton bébé, mais surtout pour qu’il comprenne que ce n’est pas quelque chose que tu fais toute seule, dans le dos de tout et de tout le monde malgré ce que ton track record peut bien en dire. « Et bien franchement, ça ne regarde que lui et moi. » Et tu sais trop bien que ce commentaire va te valoir une réplique salée de la part de ton frère qui a l’habitude de vouloir être en contrôle de tout et de tout le monde, mais t’as pas l’intention de le laisser te parler comme si t’étais qu’une gamine idiote qui ne savait pas le moindrement ce qu’elle était en train de faire.
« Tu sais le bordel que ça va faire avec les parents? Mais visiblement il y en avait pas assez à ton goût. » « Mais oui Garrett, j’ai fait exprès voyons! Je me suis dit que ce serait si drôle de voir le visage de maman quand je vais lui annoncer la nouvelle. Je m’amuse, t’as pas idée! »
Le ton monte, le sarcasme est à son comble et soudainement, ça ne te semble plus être une si mauvaise chose que vous ayez décidé d’avoir cette discussion ici, loin d’Alix et des enfants. Tu aurais détesté que ton neveu ou ta nièce assiste à une telle scène. Tu veux que le moment ou tu leur annonces (si ton frère te laisse l’opportunité de le faire après ce moment ce qui n’est pas gagné d’avance) qu’ils vont avoir un cousin ou une cousine soit quelque chose de joyeux, de doux, à défaut que la nouvelle ait cet effet auprès de ta fratrie et auprès de tes parents. « Est-ce qu’élever un enfant dans le climat délétère de ta relation avec ce greluchon te semble être une bonne idée? » « Ah non c’est vrai j’oubliais, les Craine on préfère élever nos enfants avec des gens qu’on déteste, mais ça importe peu tant que tout a l’air parfait, pas vrai? » Si la pique se veut plutôt de viser tes propres parents, tu sais que le schéma s’applique tout autant à Garrett et Alix. Probablement même qu’il se serait éventuellement appliqué à Lachlan et toi, si tu avais continué de suivre le chemin tel qu’il était tracé. Il n’y a pas de retour possible toutefois une fois que tu t’attaques à l’intégrité de sa famille, que tu traverses une barrière de sa vie privée que tu as toujours jugé de long mais dont tu t’es longtemps abstenue de commentaires. « Tu connais rien de ma relation avec Wyatt alors je t’interdis de la juger. » Et de le juger lui par le fait même que tu te retiens d’ajouter même si ça te brûle les lèvres. @Garrett Craine |
| | | | (#)Lun 26 Juil 2021 - 13:15 | |
| Garrett avait toujours eu envers sa propre personne une haute considération. Il n’avait généralement laissé que peu de place à la sensibilité lorsqu’il s’agissait de juger autrui appliquant, selon ses dires et uniquement ceux-là, des appréciations justes et dures. Cette logique intraitable qui l’avait fait atteindre les sommets, sa famille y avait toujours jusqu’ici échappé. Même lors des périodes conflictuelles avec son père, même lorsque son regard se perdait sur la l'enveloppe charnelle décrépie et vide de sa mère. Aujourd’hui, cette soirée, incarnait un point de rupture sans précédent dans la vie parfaitement ordonnée de l’aîné des Craine. Le lien fraternel qui unissait le frère et la soeur qui paraissait autrefois si solide avait rapidement témoigné de toute sa vulnérabilité, désormais prêt à se rompre au moindre tressaillement. Les paradoxes se dévoilaient comme des dominos chutant et affaiblissant une structure précaire qui ne reposait que sur du vent. Cette dissonance entre le paraître et l’être raisonnait d’autant plus fort qu’intimement Garrett savait que sa soeur n’était pas la femme parfaite qu’elle prétendait être, la réciproque étant tout aussi vraie. L’un et l’autre étaient les seules à voir derrière les mirages les réelles imperfections qui parsemaient leur vie. Ils n’en connaissaient pas la nature exacte mais les comprenaient à défaut de les apaiser. L’éclatement du scandale avait mis à nu ce jardin des secrets qui n’étaient finalement pas aussi verdoyant et luxuriant qu’il n’y paraissait. En rompant cet accord tacite, de jouer un parangon de perfection, Rosie avait laissé Garrett seul dans un monde intangible où ne régnait rien d'autre que des chimères vides de sens. Et c’est parce qu’il est profondément égoïste qu’il refuse cette réalité, la vraie. N’allez pas croire qu’il cherche à lui refuser le bonheur et qu’il n’est pas capable de comprendre que ce percement d’abcès pourrait bien avoir un effet de catharsis. Toutefois, la disparition de sa soeur, son silence présent et sa capacité nouvelle à se soumettre aux ordres lui donnaient l’impression de se retrouver face à une inconnue. C’est bien à cause de cela qu’il ne savait pas comment se comporter avec elle ou encore quelle posture adopter.
Il lui posait une question en sachant pertinemment qu’elle allait lui retourner. Elle se bornait aux plus strictes réalités ne donnant guère place à une quelconque touche de fantaisie ou d’imagination à ses propos. Ils étaient assis, l’un et l’autre en face, leur regard fuyant évitaient de se croiser plus que quelques secondes. L’aîné voulait rassurer sa sœur en indiquant qu’il prenait les tirs perdus, pourtant son propos ne sonnait guère ainsi. « J’évite de me mettre le nez dans tout ça. » « Il faudra bien, pourtant, un moment que tu assumes tes actes. Je ne sais honnêtement pas si gagner du temps est une bonne idée. Ni pour les parents, ni pour toi, ni pour les autres. Mais mieux vaut que tu sois prête pour le sermon de Mark. » C’est un prompt et bref éclat de rire sincère qui sortit de ses lèvres, le son du tocsin annonçant la tempête à venir. Parce que ça reste Rosie, parce qu’elle est sa sœur, parce qu’il croyait encore que tout pouvait être rattraper, il dévoile sans aucun subterfuge quelconque une partie de sa sensibilité, chose rarissime. Le furtif sourire sur ses lèvres lui réchauffe le cœur, si tentait qu’il en ait un, « Tu m’as manqué aussi. » C’est un fin sourire qui répond à cette phrase. Le banquier reprit cependant rapidement ses mauvaises habitudes en narrant un mensonge. « Menteur. » « Tsss. » Lui pensait qu’elle lisait en lui comme dans un livre ouvert mais finalement, sa précision le désenchante. « Wendy est venue me voir il y a quelques semaines. » « Je vois. Disons que les choses rentrent lentement dans l’ordre. » C'est-à-dire que chaque chose reprenait sa place d’avant l’incident, ce qui n’était pas une gageure attrayante bien loin de là. Car ce que voulait Garrett pour le moment, c’était juste un goût d’un passé qui s’était effondré.
Le tocsin cessa pour laisser place à un nouveau silence et pour annoncer qu’il était déjà trop et que la menace était désormais imminente. Elle le fut. La nouvelle foudroya Garrett de l’intérieur. Malgré sa placidité, la rage était belle est bien présente dans les propos de Garrett qui bouillonait comme la lave d’un Vésuve prêt à entrer en éruption. La violence appelant la violence, Rosie ne tarde pas à répondre avec tout le dédain dont elle était capable. « Félicitations Rosie, je sais à quel point tu rêves de devenir maman depuis longtemps. » Il fulminait intérieurement et les propos de sa sœur ne provoquaient qu’une demi-grimace tordue sur son visage. « Oh merci Garrett, tes mots me touchent, t’as pas idée. » « Ohh pardon Garrett, je suis désolé de m’être fait enclocoqué par le premier crétin venu et d'avoir foutu le bordel partout où je passe car j’ai été incapable d’assumer des fiançailles dont je ne voulais pas. » Elle voulait jouer, il allait jouer. Ohh, l’un et l’autre allait descendre de leur piédestal pour se mettre au niveau de tout ce que l’humanité fait de plus idiot. « Toutes mes félicitations pour ta glorieuse réussite. » Trois fois… c’est trois fois qu’il applaudit avec ses mains sa comparse. Si l’on était dans une partie de bowling, Rosalie aurait presque réussi un strike, faire tomber tout le monde en même temps. Même Mark ne l’avait pas réussi cet exploit. Comme quoi, Rosie était douée pour battre des records, elle ne pouvait pas s’empêcher de supporter que “Papa” ait assez cassé la famille comme ça. Vint ensuite la remarque fatidique, la première. Celle qu’il n’aurait jamais dû poser et qui en rien ne le concerne. « C’est ce qu’on a décidé, oui. » Il écoutait, il écoutait sans vraiment prendre garde à la virulence des propos de sa sœur ni aux siens. « Et bien franchement, ça ne regarde que lui et moi. » « C’est vrai que dans ton monde, il n’y a que lui et toi. » Et il tentait vainement d’argumenter en invoquant l’épouvantail des parents. Le sarcasme était une arme qu’il aimait utiliser, et même si Rosie était bien plus douée que lui dans ce domaine, il en avait à revendre. « Mais oui Garrett, j’ai fait exprès voyons! Je me suis dit que ce serait si drôle de voir le visage de maman quand je vais lui annoncer la nouvelle. Je m’amuse, t’as pas idée! » « En arrivant le soir comme une voleuse après plusieurs mois de silence radio ? Mais quelle bonne idée. Elle va être r-a-v-i-e de cette nouvelle fantastique. T’es la meilleure change rien. »
Et car aucun des deux n’a conscience du poids des mots utilisés, une dynamique de faire mieux se lance furtivement. C’est à celui qui parviendra en premier à faire taire l’autre, à dépasser une ligne rouge qui ne devrait en aucun cas être atteinte. Ils ne se rendent pas compte qu’à ce jeu, il n’y aura à la fin que des perdants. C’était Gary le premier qui lança, en âme et conscience la première invective en s’attaquant frontalement à sa capacité à élever un enfant. Puisqu’ils se connaissaient si bien, ils savaient où frapper. « Ah non c’est vrai j’oubliais, les Craine on préfère élever nos enfants avec des gens qu’on déteste, mais ça importe peu tant que tout a l’air parfait, pas vrai? » Le Craine comprit bien rapidement toute l’ampleur du sous-entendu qui ne concernait pas que leurs parents.« Tu parles de qui là ? De nos parents ou d’Alix et moi ? Dis-le fond de ta pensée si tu l’oses. » Il leva les yeux au ciel dans l’espoir de trouver l’inspiration et la quiétude, il ne vit qu’un plafond et une lustre dont l’ampoule grésillait. « Au moins père a eu la décence de garder sa relation secrète pendant plusieurs années et de ne pas se faire surprendre par l’un de nous. C’est pas vraiment ton cas. » Et qui plus était Rory… Rory ! De la fratrie c'est bien l'unique personne qui aurait été incapable de garder le secret, le plus sensible et peut-être le seul sur qui la malédiction des Craine ne s’était pas abattu, encore... Ca aussi c’était une raison de la colère de Garrett envers sa sœur même si elle ne dépends qu’uniquement de son interprétation. « Tu connais rien de ma relation avec Wyatt alors je t’interdis de la juger. » Il avait presque envie d’hurler de rire pourtant il reste figé, tel le marbre, à la contempler elle et son ignorance. C’est un terrain sur lequel il ne peut pas aller. Et ne doit surtout pas. Il perdrait rapidement et les conséquences seraient incommensurables. Tout n'est pas encore prêt, mais une confrontation avec certaines de ses activités sera immuable et il devra faire au mieux pour temporiser ce moment, il en avait parfaitement conscience. Il le pressentait que ça arriverait et qu’il n’en sortirait pas indemne, mais si l’autre pipait, il l’entraînerait dans sa chute et ferait même en sorte qu’il perde plus lui, parole de Craine. « Tu sais, on dit qu’il faut toujours se méfier des personnes qu’on croit connaître le plus. » Plus que de la vie secrète de Wyatt, c’est le vie de Rosalie qui était visée. « Plus d’héritage, plus de rentes. Avec un peu de chance un procès de ton ex-fiancé, sait-on jamais. Et un bébé. » Il faisait l’impasse sur les éléments mélodramatiques qui ne feraient que trop plaisir à entendre aux oreilles de sa sœur. « Tout est parfait, vraiment tout. » Il affichait un large sourire forcé. « Je dois savoir autre chose ? Puisqu’on a jamais été aussi franc l’un envers l’autre autant y aller à fond tu ne penses pas ? » @Rosalie Craine |
| | | | (#)Mar 27 Juil 2021 - 4:47 | |
| « Il faudra bien, pourtant, un moment que tu assumes tes actes. Je ne sais honnêtement pas si gagner du temps est une bonne idée. Ni pour les parents, ni pour toi, ni pour les autres. Mais mieux vaut que tu sois prête pour le sermon de Mark. »
Il rit Garrett, et tu te contentes de hausser les épaules légèrement alors que ton rire joint le sien temporairement. Tu pourrais lui dire que t’as bien peu faire de ce que ton père peut dire ou penser de la situation. Ce serait vrai, mais pas complètement. Parce que tu as beau avoir de la rancoeur pour ton paternel et ce depuis longtemps, tu n’as pas l’habitude d’être dans ses mauvaises grâces. Tu accordes encore bien trop d’importance à ce qu’il pense de toi et tu sais que la déception est grande, même si t’es pas certaine si la déception vient de tes mensonges ou simplement du fait que tu n’as pas su jouer le rôle qui était attendu de toi. Ça se mélange constamment dans ton esprit, le bon du mal, le vrai du faux, cette zone grise ou tu as l’impression de te perdre sans cesse, incapable de faire le tri dans ta tête. « Tsss. Je vois Disons que les choses rentrent lentement dans l’ordre. » Est-ce la vérité ou seulement un mensonge de plus que Garrett se répète avec tant de conviction qu’il a fini par y croire? Tu ne saurais dire. Il te manque bien trop d’informations sur ce qui se passe chez tes parents, ou même entre tes frères et sœur pour que tu puisses te faire une opinion de quoique ce soit. Ça importe bien peu de toute façon quand dans quelques secondes à peine, tu sais que tout va changer. Que le peu de fondations qui tiennent encore vont s’effondrer et que le temps d’avant sera à jamais révolu.
La nouvelle ne lui fait pas plaisir, sans grande surprise. Tu t’étais dis que tu ne réagirais pas si fort, que tu tenterais de te tempérer face à ton frère, mais c’est chose perdue d’avance quand les remarques se font tranchantes et que tu ne peux t’empêcher de répondre tout aussi sarcastiquement. « Ohh pardon Garrett, je suis désolé de m’être fait enclocoquer par le premier crétin venu et d’avoir foutu le bordel partout ou je passe car j’ai été incapable d’assumer des fiançailles dont je ne voulais pas. » Tu ne peux t’empêcher d’éclater d’un rire sarcastique. C’est ce qu’il pense vraiment de la situation? Que Wyatt est le premier crétin venu comme il dit? C’est qu’il n’a vraiment rien compris. Peut-être bien que tu es meilleure actrice que tu ne le croyais. « Toutes mes félicitations pour ta glorieuse réussite. » Et il applaudit, pour en rajouter une couche de plus alors que tu te contentes de le regarder avec un air de dégoût sur le visage. « C’est trop aimable de ta part, vraiment. » Alors c’est ça maintenant? C’est les attaques et les commentaires qui font mal pour bien te faire comprendre que tes décisions ne lui font pas plaisir? C’est comme ça qu’il a envie d’accueillir la nouvelle? Soit, qu’il attaque, mais qu’il ne s’étonne pas que tu aies envie de mordre en retour. « C’est vrai que dans ton monde il n’y a que toi et lui. » « C’est déjà une personne de plus que dans ton monde, pas vrai Garrett? » Tu piques, tu pousses, tu sais que tu vas le regretter, mais les mots quittent tes lèvres bien trop vite alors que tu ne prends même pas le temps de penser à ce que tu dis. « La seule raison pour laquelle tu réagis comme ça c’est parce que ma grossesse va faire jaser et faire de l’ombre à ton image parfaite, alors épargne-moi le monologue de la sœur égoïste s’il-te-plaît. » Ce n’était pas la première fois que tu te faisais traiter d’égoïste, tu y étais habituée, tout particulièrement par la même personne que ton frère ajoutait à ton équation, mais de la part de quelqu’un qui avait l’habitude de passer ses besoins et ses envies avant celles de tout un chacun, c’était tout simplement trop ironique pour que tu ne soulignes pas l’incohérence. Il n’y a plus rien qui semble off-limit désormais alors que les coups bas s’enchaînent, faisant presque oublier le nœud du problème.
Il n’apprécie pas ton timing, Garrett, comme s’il y existait un bon moment pour ce genre de discussion. « En arrivant le soir comme une voleuse après plusieurs mois de silence radio? Mais quelle bonne idée. Elle va être r-a-v-i-e de cette nouvelle fantastique. T’es la meilleure change rien. » « T’aurais préféré quoi? Que j’attende encore six mois et que je te mette devant le fait accompli? » Ce serait mentir que de dire que l’idée ne t’était pas passé par la tête, ne serait-ce que pour quelques secondes. Mais t’avais fait ce que tu jugeais être la chose à faire, même si décidément, c’était trop peu trop tard selon les dires de ton frère dont les jugements ne cessaient de se multiplier. « J’étais censée faire quoi? Dis-moi, toi qui as toujours réponse à tout, comment est-ce que j’aurais dû gérer la situation? » Ce n’est que rhétorique toutefois quand tu sais que ton frère ne se serait jamais mis les pieds dans une telle situation et que même si c’était le cas, il se serait sans doute arrangé pour faire disparaître le problème. « Tu parles de qui là? De nos parents ou d’Alix et moi? Dis-le fond de ta pensée si tu l’oses. » Le si tu l’oses t’arrache un énième rire mauvais. Rien de cette discussion ne se déroulait dans le calme, les mots dépassaient largement vos pensées, mais ce n’était qu’une question d’étaler les vérités de l’autre dans le but de faire un peu plus mal, un jeu malsain que tu ne connaissais qu’un peu trop bien même si tu n’étais pas habituée d’y jouer avec ton frère aîné. « Tu sais parfaitement ce que je pense. Tu peux prétendre autant que tu veux, mais on sait très bien tous les deux que je ne suis pas la seule qui joue la comédie depuis longtemps. » Vous n’en parlez pas, vous n’abordez jamais le sujet ni de proche, ni de loin, mais la vérité c’est qu’il ne faut pas être un expert en relation pour comprendre que ce qui existe entre ton frère et sa femme n’a rien du véritable amour. Et si tu ne connais pas les détails, si tu n’as jamais cherché à savoir ce qui ne te regardait pas de toute manière, ça ne veut pas dire que tu es aveugle, que tu ne sais pas.
« Au moins père a eu la décence de garder sa relation secrète pendant plusieurs années et de ne pas se faire surprendre par l’un de nous. C’est pas vraiment ton cas. » « Tu te fous de ma gueule? T’as du culot Garrett Craine. » Et c’est sans doute pour le mieux qu’il y ait une certaine distance physique entre vous parce que t’es pas certaine que t’aurais pu retenir une gifle là, tant t’as les doigts qui picotent. Tu serres les poings malgré toi, tes ongles qui s’enfoncent dans ta chaire alors que ta colère atteint un nouveau degré. « On repassera pour la décence de monsieur qui continue de se taper bon nombre de maîtresses pensant que sa femme et ses enfants ne réalisent pas ce qu’il fait pendant ses nombreux voyages d’affaires. » Non seulement votre père avait décidé de virer vos vies sans dessus dessous quand il avait forcé la famille à déménager d’Adélaide jusqu’à Brisbane, mais jamais qu’il n’avait cessé ses travers. Il avait seulement changé sa manière de faire, c’était bêtement fait croire qu’il était plus prudent désormais quand la vérité demeurait qu’il ne savait tout simplement pas se satisfaire de cette vie de famille qui n’était de toute façon que parfaite en apparence. « Je suis pas une sainte, mais au moins j’ai pas la prétention de me prendre pour meilleure que ce que je suis. » Et encore une fois, si la pique se veut d’abord adresser à votre paternel, le regard que tu lances à Garrett est un peu trop personnel et en dit bien trop long sur ce qui se cache derrière chaque mot prononcé.
« Tu sais, on dit qu’il faut toujours se méfier des personnes qu’on croit connaître le plus. » Alors dis-moi Garrett, quels sont tes terribles secrets?
Tu te contentes de le regarder dans un silence lourd alors que toutes vos vérités et vos insultes semblent résonner autour de vous. « Plus d’héritages, plus de rentes. Avec un peu de chance un procès de ton ex-fiancé, sait-on jamais. Et un bébé. » Tu secoues la tête devant sa tactique de te faire peur. Elle existe seulement quelques secondes, la dite peur. Celle que Lachlan puisse véritablement se retourner contre toi. Aux dernières nouvelles toutefois, tromper quelqu’un n’avait rien d’un acte illégal. « Garde tes menaces pour toi, je prends pas à ce jeu. » que tu te contentes de souffler sans jamais quitter son regard. Qu’est-ce que ça peut bien te faire dans la grandeur des choses, un héritage ou bien des rentes? Oui, t’es accoutumée à un certain niveau de vie, mais tu gagnes ton propre argent depuis bien longtemps, tu n’es pas complètement dépendante de ton père ni de ton ex-fiancé malgré ce qui peut être pensé. « Tout est parfait, vraiment tout. » Son sourire est agressant, mais tu ne tournes pas le regard. Ce serait bien trop lui faire plaisir que de montrer le moindre acte de faiblesse maintenant. « Je dois savoir autre chose? Puisqu’on a jamais été aussi franc l’un envers l’autre autant y aller à fond tu ne penses pas. » « Je suis pas venue ici pour que tu me fasses mon procès, ni pour faire le tien. » Ce n’est toutefois pas l’impression qui règne. C’est que vous semblez en avoir oublier l’essentiel à coups d’insultes et de coups-bas. « Je suis venue parce que j’avais quelque chose à t’annoncer. Maintenant que c’est fait, c’est toi qui vois. » Tu n’as certainement pas l’intention de rester là et de continuer à te prendre ses mots violents en pleine gueule pour le simple plaisir qu’il puisse se défouler. « T’es pas obligé d’être content pour moi, mais si t’es pas capable de respecter ma décision, alors je crois qu’on a plus rien à se dire. » Et de ça, tu ne démordrais pas. Parce que cet enfant, tu allais l’avoir avec Wyatt, dans une situation déjà bien assez compliquée. S’il ne pouvait pas l’accepter, alors peut-être que sa place dans ton futur n’était pas aussi certaine que tu l’avais toujours cru. |
| | | | (#)Mar 27 Juil 2021 - 13:16 | |
| Ce sont des éclats de rire qui fendaient le silence de la demeure, mais ils ne recelaient aucune joie, aucun bonheur. Ils étaient simplement annonciateurs de la catastrophe à venir. Forcés, ils avaient avant tout pour but de provoquer l’autre, le ou la faire sortir en premier de ses gonds, mais pas que. Ils permettaient également de plus facilement encaisser les coups de poignards acerbes que l’un et l’autre se faisaient avec une gaieté morbide, presque comme si toute leur vie ils avaient attendu cela. Il n’y a aucune hésitation et c’était oeil pour oeil, dent pour dent. Il l’a félicitait de ses actes avec toute l’ironie du monde tandis qu’elle répondait par l’impertinence. « C’est trop aimable de ta part, vraiment. » De nouveau c’est un sourire faussement fier qui s’affichait sur son visage. Il répliquait avec calme alors qu’en son for intérieur, il bouillonnait. Les coup-bas devenaient tacitement la nouvelle règle dans leur relation tout aussi nouvelle. Premier point invoqué par l’aîné, l'égoïsme de sa sœur. Elle ne tarda guère à répliquer avec virulence. « C’est déjà une personne de plus que dans ton monde, pas vrai Garrett? » Voilà l’animal mouché, soufflé, temporairement même sonné. Rien ne lui vint à l’esprit pour répliquer. Lui-même n’était pas assez fou pour tenter de faire croire à sa sœur qu’il ne souffrait pas d’une certaine forme de solitude. Cependant, parce qu’il était persuadé que cette solitude lui permettait d’encaisser les tourments d’une vie illusoire, alors il l’acceptait et l’embrassait. Si le banquier était incapable de croire à son mensonge, autant qu’il le garde pour lui. Après tout, c'est la première règle du bon menteur. Tout aurait pu s'arrêter là, mais cette fois-ci c’est Rosie qui repart à l’assaut. « La seule raison pour laquelle tu réagis comme ça c’est parce que ma grossesse va faire jaser et faire de l’ombre à ton image parfaite, alors épargne-moi le monologue de la sœur égoïste s’il-te-plaît. » « Ohh, mais c’est que tu te donnes plus d’importance que tu en as. De l’ombre sur ma vie auprès de qui ? La famille ? Soyons sérieux un instant...» L’homme hésitait à s’enfoncer dans son siège avant de reprendre. « Au travail ? L’affaire est presque réglée. Dans les galas ? Tu n’es qu’une histoire dans un flot d’autres histoires de cul. » Malgré toute la violence des propos et sa volonté évidente de vouloir dominer la joute, il y avait quelque chose que le banquier se retint de dire car il savait que cela sonnerait comme une sentence irrévocable. Même malgré toutes cette rancoeur, même malgré la disparition de toute raison dans ce dialogue de sourd, il n’osait sortir que s’il le souhaitait, il pourrait totalement nier son existence. Ce phénomène est renforcé d’autant que Gary ne serait pas apte à répondre à cette question ce qui était d’autant plus un facteur d’angoisse. « Mais visiblement pour toi, tout cela ne concerne que ton rejeton et mon image. » Il y avait une part de vrai dedans, c’était indéniable -sauf pour Garrett-, cependant il y avait également une vraie inquiétude de l’annonce faite à la famille. Comment réagirait Rory, qui était déjà en froid avec Rosie, comment agirait Frank, est-ce que Frances ne sombrerait pas définitivement dans les griffes de l’alcoolisme -si ce n’était pas déjà fait-. Il y avait un sincère désir de protéger les siens derrière sa colère et c’est peut-être bien cet éclat de vérité qui le rendait aussi furieux, aussi fou. Il y avait aussi la volonté de protéger Rosalie d’un homme nullement fiable, même si présentement ledit protecteur n’était guère plus crédible. Ohh, ravage de l’égocentrisme, pourtant dans son “je” se trouve inclus un “toi” et un “nous”.
L’aîné reprochait ensuite à la cadette son mauvais timing. « T’aurais préféré quoi? Que j’attende encore six mois et que je te mette devant le fait accompli? » « J’étais censée faire quoi? Dis-moi, toi qui as toujours réponse à tout, comment est-ce que j’aurais dû gérer la situation? » « Mais j’en sais rien ! C’est tes conneries pas les miennes.» Il réfléchit deux secondes avant d’enchaine, incapable de supporter l’idée que sa soeur le coince sur une question aussi hors-de-propos « Peut-être par ne pas débarquer à l’improviste après un silence radio comme si ça n’allait avoir aucun impact sur la vie des autres. » Car ça allait en avoir, pas énormément sur celle Garrett, mais elle ne pouvait nier cela. Néanmoins, à aucun instant ne se faufilait dans son esprit l’idée que peut-être il était l’un des premiers au courant et que c’était un gage de confiance que Rosalie lui avait fait, et visiblement ce présent il le piétinait. Les sujets dérapaient les uns après les autres laissant place à une cacophonie de mots aiguisés. « Tu sais parfaitement ce que je pense. Tu peux prétendre autant que tu veux, mais on sait très bien tous les deux que je ne suis pas la seule qui joue la comédie depuis longtemps. » « Mais quelle comédie ? Précise-là ta pensée au lieu de tourner autour du pot. C’est si dur que ça pour toi ? » Ostensiblement, Garrett ne valait guère mieux qu’elle sur ce terrain mais autant chuter ensemble. Après tout, ils avaient partagé tellement de choses ensemble alors pourquoi pas leur déchéance ?
Parce que l’homme à la prétendue vie parfaite commençait sérieusement à s’agacer, il prit la décision de frapper fort, trop fort. Dans le lien qui reliait les trois premiers de la fratrie, parler de Mark négativement revenait à atteindre un équivalent de point Godwin à leur échelle. D’ordinaire, s’était utilisé pour taquiner, mais pas cette fois-ci. « Tu te fous de ma gueule? T’as du culot Garrett Craine. » Il savourait ce compliment de sa sœur, certainement le dernier qu’il entendrait avant longtemps même si dans les faits, cela n’en était pas vraiment un. Le tacticien, fier de son coup, rapprochait ses deux mains par une étreinte de doigts. « On repassera pour la décence de monsieur qui continue de se taper bon nombre de maîtresses pensant que sa femme et ses enfants ne réalisent pas ce qu’il fait pendant ses nombreux voyages d’affaires. » Son sourire se crispait, ses doigts se tendaient et c’est un furieux regard noir qu’il lança envers celle qu’il appelait autrefois sa jumelle. Avait-elle vraiment proféré de telles accusations dans sa propre demeure, son domaine, ce lieu sacré où n’arrivait jamais -en théorie- les problèmes du monde extérieur. Ses yeux s’écarquillèrent quelque peu et désormais une petite veine ressortait sur son visage. « Je suis pas une sainte, mais au moins j’ai pas la prétention de me prendre pour meilleure que ce que je suis. »« C’est facile de dire ça une fois qu’on a touché le fond et perdue toute dignité. On rembobine quelques mois en arrière ?». Et il n’allait pas s’arrêter là. « Quand à mon couple, c’est vraiment touchant de ta part de t’en soucier mais il on ne peut plus bien. Enfin jusqu’à ce que tu arrives. » C’était vrai, et lui permettait d’esquiver le fait que son couple avait effectivement souffert de dissension à plusieurs reprises ses dernières années. « Est-ce que tu as seulement aimé sincèrement Lachlan ou c’était que de la comédie ? Parce que personne t’a forcé à te fiancer à lui que je sache. Ou à faire durer cette farce aussi longtemps. » Le problème n’était aucunement sa relation avec Wyatt en elle-même. L’aîné Craine n’avait jamais accordé grande importance aux relations de la fratrie et ce n’est pas demain la vieille que le sujet le passionerait plus. Cependant, en se faisant prendre en flagrant délit, elle avait réussi à briser une famille émiettée. Et ça, il ne le digérait pas.
Le problème de certains stimulants, comme l’adrénaline, c’est qu’une fois que leur effet se tasse, la réalité revient cruellement en face. Garrett aboyait et mordait, Rosie faisait de même. Cependant le contrecoup de toute cette rage commençait à se faire ressentir chez l’aîné. Son sourire est figé et il est bien incapable de le retirer. Ses pupilles l’irritaient. A force de taper contre le mur à poing nu, les mains se retrouvaient ensanglantées. « Garde tes menaces pour toi, je prends pas à ce jeu. » « Si pour toi ce n’est qu’un jeu... » Une faiblesse dans un mur inébranlable, voilà ce que fut ces mots qui résonnaient avec divers degré de sens montrant parfaitement à quel point la situation avait échappé aux deux belligérants. Cependant par fierté et égo, il se refusait à baisser les armes en assurant que tout était parfait. « Je suis pas venue ici pour que tu me fasses mon procès, ni pour faire le tien. » Procès, pugilat, ça commence par la même lettre et ça brise des vies. « Je suis venue parce que j’avais quelque chose à t’annoncer. Maintenant que c’est fait, c’est toi qui vois. » Lui rappeler qu’il avait les cartes en main était peut-être finalement la meilleure chose à faire. Si aucun des deux n’étaient prêt à reculer, c’est bel est bien Rosalie qui prenait l’initiative de calmer la situation même si cela arrivait sous l’effet d’un ultimatum, dont il comprit bien rapidement tout l’amplitude avant même qu’elle ne finisse sa phrase. « T’es pas obligé d’être content pour moi, mais si t’es pas capable de respecter ma décision, alors je crois qu’on a plus rien à se dire. » Et son sourire insolent disparu pour laisser place à un no man’s land. « Si tu peux m’assurer que cette fois-ci ce n’est pas qu’une comédie et que tu vas te battre jusqu’au bout pour ce qui grandit avec toi, alors je pourrais le tolérer à défaut de respecter. » Cette nuance avait toute son importance, car par ce procédé il plaçait une clause envers sa sœur, elle merdait c’était fini. Il la ségréguerait de sa vie. « Tes actions auront un impact directement sur ton enfant, tâche d’éviter ce genre d’esclandre à l’avenir. » Pour qui parle-t-il ? Elle ou lui. Est-ce l’ancien grand frère aimant ou le père raté qui parle. Qui Garrett ? Le garçon ne cherchait même plus à dissimuler une certaine amertume. « Depuis que t’es nés tu me rends la vie impossible. » A une époque où leur mère souriait, encore. Avant que Rory ne naisse, Frances lui avait raconté qu’à chaque fois que sa sœur se mettait à pleurer, lorsqu’ils étaient encore tout bébé, lui aussi se mettait à pleurer avec. Peut-être car elle le réveillait et qu’il était sensible aux crises de sa cadette. Que restait-il de ça aujourd’hui ? « Maintenant, ne compte plus sur moi... » Ces mots, il les a pesés, il a tourné sept fois sa langue dans sa bouche et s’était imaginé la douleur de les prononcer. Pourtant il ne s’attendait pas à ce que cela fasse aussi mal. C’était comme si son corps brûlait de l’intérieur. «… Ni pour décrocher au moindre de tes appels, ni pour t’insérer subtilement dans mon emploi du temps sans m’avoir prévenu à l’avance, ni pour toute autre faveur. » Ainsi s’éteignit (peut-être) leur relation si spéciale.
@Rosalie Craine |
| | | | (#)Mar 3 Aoû 2021 - 8:41 | |
| Chaque nouvelle réplique venait brisé un autre morceau de cette relation avec ton frère que tu avais chéris plus que toute autre pendant l’entièreté de ton existence. Garrett avait su depuis toujours être ton roc, ton soutien infaillible, ton meilleur ami. Ton jumeau. Enfants, c’est ce que vous disiez être à tout le monde vu votre si mince différence d’âge. Un lien infaillible, indestructible. Tu y avais si longtemps cru. Mais voilà que tout semblait être mis en péril, si rapidement que tu peinais à faire du damage control. C’est plutôt l’opposé qui était en train de se dérouler sous vos yeux quand à chaque fois que l’un ou l’autre reprenait la parole, c’était pour asséné un coup de plus, brisant vos fondations bien plus fragiles que tu ne l’aurais cru. « Ohh mais c’est que tu te donnes plus d’importance que tu en as. De l’ombre sur ma vie auprès de qui? La famille? Soyons sérieux un instant... » Les couteaux volent pas alors que tu ne peux retenir un énième rictus mauvais. « Au travail? L’affaire est presque réglée. Dans les galas? Tu n’es qu’une histoire dans un flot d’autres histoires de cul. » « Alors qu’est-ce qui te dérange tant que ça? » Parce que t’es pas certaine de comprendre. Oui certes, les conditions sont pas idéales. La situation n’a rien d’ordinaire et t’es parfaitement consciente que si Garrett avait eu à choisir le père de ton enfant à naître, le choix ne se serait certainement pas arrêté sur Wyatt. Tu comprends tout ça, mais tu pensais sincèrement que ton frère arriverait à avoir une certaine perspective. Parce qu’il est père de famille après tout, parce qu’il sait à quel point ça chamboule une vie et qu’il sait à quel point t’as toujours rêvé de revêtir le rôle de mère éventuellement. Tu pensais que ça, ça compterait plus. Mais comme trop souvent, il semblait que tu te sois complètement trompée. « Mais visiblement pour toi, tout cela ne concerne que ton rejeton et mon image. » Les mots choisis sont violents et pendant quelques secondes, tu ne peux que regarder ton frère avec un air complètement choqué. Il y a les larmes qui te montent aux yeux, juste là, mais tu ravales le tout en secouant la tête, t’interdisant de te montrer si vulnérable devant celui que tu croyais si bien connaître mais qui te paraissait plus que jamais n’être qu’un étranger. « Mon rejeton? On aura vraiment tout entendu. » Tu les sens pourtant, tes lèvres qui tremblent et tu affiches une mine pincée pour camoufler, encore et toujours. Une seconde nature qui est bien plus difficile à chasser que tu n’aurais pu te l’imaginer.
« Mais j’en sais rien! C’est tes conneries pas les miennes. » La réponse n’a rien de surprenant, même si elle n’emmène rien de bien nouveau. T’es consciente que tout ne se passe pas dans les règles de l’art, consciente des vagues et des ravages que ça fait mais tu ne peux revenir en arrière. Et par dessus-tout, tu refuses de regretter ou de considérer cette grossesse, bien qu’accidentelle, comme une simple connerie de plus. « Peut-être par ne pas débarquer à l’improviste après un silence radio comme si ça n’allait avoir aucun impact sur la vie des autres. » « Faudrait te décider là, une seconde ça change rien, celle d’après ça change la vie de tout le monde! » Le ton ne cesse d’augmenter, c’est de crier pour crier presque tant tout le sens de cette conversation semble se perdre au profit de vouloir faire le plus de mal à l’autre. C’est ainsi que vous avez appris à gérer les conflits après tout, mordre avant de vous faire mordre, peu importe le coût que ça peut engendrer. Ça diverge encore, quand soudainement tu te retrouves à passer des jugements que tu veux bien peu subtils sur le mariage de ton frère qui n’apprécie pas les commentaires comme le montre les traits de son visage, même s’il tente de garder un calme qu’il ne maîtrise pourtant plus. « Mais quelle comédie? Précise-là ta pensée au lieu de tourner autour du pot. C’est si dur que ça pour toi? » « Ton mariage c’est de la frime! C’est ça que tu veux entendre? » Il force les mots, les vérités qui sont mieux cachées, celles qui peuvent avoir trop de conséquences si elles sont découvertes au grand jour. Tes vérités à toi, elles sont exposées, il n’y a plus de retour possible. Garrett lui se retrouve éternel comédien d’un monde dont le contrôle lui échappe peu à peu et voilà qu’il t’arme contre lui sans même le réaliser. « Faudrait être con et complètement aveugle pour pas voir qu’entre vous, il n’y a pas de véritable amour et franchement, je suis pas certaine qu’il y en ait déjà eu. » Est-ce qu’elle était assez précise ta pensée maintenant? Sûrement qu’il allait regretter ton frère, d’avoir voulu jouer à ce jeu-là avec toi.
« C’est facile de dire ça une fois qu’on a touché le fond et perdue toute dignité. On rembobine quelques mois en arrière? » Tu te contentes de secouer la tête. T’as pas besoin qu’il te rejoue les derniers mois, tu sais très bien de quoi ils sont composés et tu ne vas certainement pas lui faire le plaisir de répondre à un commentaire aussi gratuitement blessant. « Quand à mon couple, c’est vraiment touchant de ta part de t’en soucier mais il on ne peut plus bien. Enfin jusqu’à ce que tu arrives. » « Je parlais de papa, mais c’est bon de savoir que tu te sens concerné par l’évocation de la double-vie et des maîtresses. » Est-ce que ton frère venait accidentellement de t’avouer quelque chose qu’il aurait certainement préféré garder pour lui? Tu ne t’attendais pas à ce qu’il te réponde la vérité maintenant de toute façon, pas ici, pas comme ça, mais une partie de toi n’avait aucune difficulté à imaginer ton frère avoir des maîtresses et si ta première pensée était tel père, tel fils, tu te ravisas de faire quelconque autre sujet à ce commentaire étant donné la situation dans laquelle tu te retrouvais en ce moment. « Est-ce que tu as seulement aimé sincèrement Lachlan ou c’était que de la comédie? Parce que personne t’a forcé à te fiancer à lui que je sache. Ou à faire durer cette farce aussi longtemps. » « T’es bien la dernière personne à qui je dois des comptes sur la véracités de mes sentiments. » Dans un autre contexte, tu lui aurais tout dit à ton frère. Si la conversation n’avait pas pris une telle tournure, t’aurais pu lui dire que t’as toujours eu des doutes, mais t’as laissé la pression des apparences avoir le meilleur de toi. Que t’as longtemps voulu te faire croire que tu pourrais te contenter de cette vie rangée auprès de l’homme qui a tout pour plaire mais qui n’a jamais su te faire ressentir le quart de ce que tu ressens pour Wyatt. Mais la réalité est toute autre et tu refuses de lui admettre quoique ce soit, par fierté, mais aussi pour te protéger d’une éventuelle contre-attaque de la part de ton aîné qui pourrait bien se décider à se mettre du côté de ton ex-fiancé pour te faire des misères.
« Si pour toi ce n’est qu’un jeu... » Tu te contentes de rouler des yeux alors que tu sens une fin qui approche, une fin pour laquelle tu ne te sens pas prête mais qui vous pend juste au bout du nez, comme une seule et unique conclusion d’une telle bataille. C’est une autre de tes relations les plus chères qui vient d’éclater en morceaux sous tes yeux et tu ne peux rien faire pour l’en empêcher. Tu ne peux qu’essayer de calmer le jeu, maladroitement, même si ça semble être trop peu trop tard. « Si tu peux m’assurer que cette fois-ci ce n’est pas qu’une comédie et que tu vas te battre jusqu’au bout pour ce qui grandit avec toi, alors je pourrais le tolérer à défaut de respecter. » « Tu sais quoi Garrett? J’te dois rien. » Tu détestais toute cette condescendance qu’il avait à ton égard, à parler comme si tu devais faire tes preuves auprès de lui alors qu’au final, il n’était pas directement touché par tes conneries comme il aimait tant les appeler. Et en aucun cas tu ne voulais qu’il tolère s’il ne pouvait respecter, que ce soit toi, Wyatt ou votre bébé. Tu savais déjà qu’il te faudrait imposer des limites pour ce petit-être qui allait naître dans un milieu compliqué et la dernière chose que tu souhaitais, c’est que ce bébé sente les tensions qui régnaient autour de toi à cause de ta décision de le garder. « Tes actions auront un impact directement sur ton enfant, tâche d’éviter ce genre d’esclandre à l’avenir. » « Tu me donneras des conseils quand tu passeras plus que deux heures par semaine avec tes propres enfants, tu veux? » Et voilà que plus aucune limite n’existe tant tous les coups sont permis, tant c’est bas, tant ça fait mal, mais tu continues de garder la tête haute et un air de dédain sur ton visage bien qu’au fond de toi, tu regrettes déjà tes dernières paroles. « Depuis que t’es nés tu me rends la vie impossible. » Si normalement un tel commentaire aurait valu un sourire et un léger rire, il ne retire en ce moment rien de plus qu’un visage de glace et une colère qui ne semble pas prête de disparaître de tes traits. « Maintenant ne compte plus sur moi… Ni pour décrocher au moindre de tes appels, ni pour t’insérer subtilement dans mon emploi du temps sans m’avoir prévenu à l’avance, ni pour toute autre faveur. » Et elle était juste là, la séparation si brutale que tu appréhendais, celle que tu avais pourtant vu venir dès le début de cette conversation. Tu échappes un long soupir, sans jamais quitter ton frère des yeux alors que tu lâches un simple « Parfait. » avant de te retourner. Il voulait que tu sortes de sa vie? Tu allais sortir et tu allais le faire la tête haute, bien que tu sentais ton coeur se brisé avec chaque pas que tu faisais, t’éloignant de ton frère d’abord, de la loggia et puis éventuellement de la résidence de ton frère. C’est le brouillard dans ton esprit alors que tu te retrouves à longer la rue sans réellement savoir quoi faire. Tu sais que Talia n’habite pas loin, mais il est tard et tu détestes la simple idée de la déranger alors que Maya dort sans doute et qu’elle doit profiter d’un peu de temps avec Harlan. Comme une mauvaise habitude dont tu ne parviens toujours pas à te défaire, ta prochaine pensée va à Ariane. Ariane qui n’est plus là. Ariane qui ne donne aucun signe de vie. Ariane qui fait chier comme elle a jamais fait chier auparavant. Et tu ne saurais dire si c’est ce qui vient de se passer avec ton frère qui te retombe dessus ou de penser à l’absence de la Parker qui te fait craquer, mais voilà que ton souffle s’accélère sans raison apparente et que la panique te gagne. Tu arrêtes d’avancer et sort ton téléphone de ta poche et c’est finalement le numéro de Wyatt que tu composes et quand il répond enfin après de longues sonneries, c’est un « J’ai besoin de toi. » que tu murmures de peine et de misère alors que tu retiens l’avalanche d’émotions que tu retiens depuis trop longtemps de s’emparer de toi complètement. @Garrett Craine |
| | | | (#)Sam 7 Aoû 2021 - 5:30 | |
| Les mot fussaient plus vite que les pensées créant une atmosphère délétère où la violence régnait en seule maîtresse. Plus le tapis se déroulait et plus la tension entre les deux anciens jumeaux montaient, montaient, montaient. Toutefois, toute ascension à une fin, et s’ensuit alors la chute. Aucun des deux n’y pensaient, blessés dans leurs orgueils respectifs, ils n’avaient qu’une ambition, faire taire l’autre. Mais parce qu’aucun n’était capable de lâcher le morceau, comme deux fauves se battant pour un simple bout de viande, alors ils continuaient à se faire mal l’un à l’autre dans ce qui s’apparentait à leur première vraie dispute depuis leur naissance. « Mon rejeton? On aura vraiment tout entendu. » Malheureusement non, tout n’aura pas encore été entendu et ce n’était pas près de s’arrêter. Pour le moment Garrett est fier des surnoms trouver est à l’enfant de Rosie et à… son amant. Cette simple pensée ne fait que l’irriter davantage et ne fait que renforcer une prétendue hargne qui n’a rien à voir avec sa sœur. Mais tant pis, elle prendra pour les autres même si toute cette situation n’avait pas qu’avoir avec elle.
« Faudrait te décider là, une seconde ça change rien, celle d’après ça change la vie de tout le monde! » « Laisse tomber, j’espère vraiment pour toi que tu fais exprès de ne pas comprendre. »Finalement cette phrase avait un semblant de réalité, les deux depuis le départ ne se comprenait pas. D’un discours de sourd, le terrain avait évolué en lieu d’affrontement. Le banquier essayait de lui faire arracher des vérités alors qu’au fond il connaît bien ses pensées. « Ton mariage c’est de la frime! C’est ça que tu veux entendre? » Les mots sont lâchés et peut-être un peu plus blessants que ce qui avait été présagé par Garrett, suffisamment pour lui couper quelques instants son droit de réponse. « Faudrait être con et complètement aveugle pour pas voir qu’entre vous, il n’y a pas de véritable amour et franchement, je suis pas certaine qu’il y en ait déjà eu. » « Il y en aura toujours plus eut que dans tes fiançailles en carton au moins. » Il ne s’occupait même pas de signaler que de toute manière elle et alix avaient toujours entretenues des rapports conflictuels et qu’il n’y était absolument pas aveugle. Une guerre d’égo et une jalousie l’une envers l’autre qui dépassait de loin la taille des plus hauts sommets de l’Australie. Si la conversation avait été plus à coeur ouverte, il aurait pu se confier à sa sœur sur la situation de sa couple. Cela aurait même été un prétexte parfait pour mettre un terme à ce conflit stérile avant qu’il ne dégénère totalement. Par malheur, cette idée ne lui effleura même pas l’esprit et au lieu d’agir comme l’aîné, il se contenta simplement de répondre par la bassesse des derniers mois.
Dans l’excitation et la fébrilité de l’échange, Garrett commis un impair qui n’allait pas de soi, une craquelure dans une façade de paraître bien trop parfaite pour qu’il n’y ait rien à cacher. « Je parlais de papa, mais c’est bon de savoir que tu te sens concerné par l’évocation de la double-vie et des maîtresses. » Venait-il à demi-mot d’avouer une réalité sur sa vie ? Certainement que oui. « Ne fais pas comme-ci on ne menait pas depuis qu’on est gosse une double vie au lieu d’insinuer des horreurs sous mon toit. » Horreurs qui étaient bien véritables ceci-dit. Néanmoins la cabriole de Garrett pour s’échapper de sa propre erreur n’était pas totalement infondée, même si elle ne suffirait certainement pas à convaincre Rosalie. « T’es bien la dernière personne à qui je dois des comptes sur la véracités de mes sentiments. » Cette remarque le blesse autant qu’un carreau d’argent le ferait à un loup-garou. Pensait-elle vraiment que son frère était incapable d’aimer ou d’avoir aimer. Qu’il n’était quelqu’un n’étant attiré que par son travail. Contre sa propre volonté, il était tombé sous le charme d’Aliénor, et si leur union avait tout eu d’une alliance matrilinéaire ce n’était que pour mieux dissimuler au monde la vulnérabilité d’un coeur s’étant amouraché d’une individu remarquable. Aujourd’hui, lesdits sentiments sont en sursis, mais eux, ils ont au moins eu le mérite d’exister à un moment. Et vu ce que le couple a enduré, si ne c’est pas l’amour, il était au moins possible de dire que l’un et l’autre avait été d’une grande dévotion envers leur moitié, au moins à une époque.
Rosalie lui demandait de respecter son choix, chose qu’il ne pouvait faire après le bordel qu’elle avait foutu. C’est presque un accord tacite qu’il proposait avec bonne volonté derrière ses manières brutales, et une inquiétude réelle concernant l’avenir d’un enfant qui aurait en lui le sang des Craine, pour son plus grand malheur. « Tu sais quoi Garrett? J’te dois rien. » Lui n’était pas de cet avis, bien au contraire. « Tu me donneras des conseils quand tu passeras plus que deux heures par semaine avec tes propres enfants, tu veux? » « Va te faire voir, et le plus loin possible de ma vue.» Si sa relation avec Alix était déjà un terrain pentue, ramener ses propres enfants dans l’équation était la dernière des bonnes idées que pouvait avoir Rosie. Ironique pour un individu qui n’avait de cesse de ramener l’enfant de sa sœur dans leur histoire. Il énonça finalement de lui-même la coupure du lien qu’il entretenait avec sa jumelle, le banquier ne pouvait s’empêcher d’avoir le contrôle sur tout. Cependant malgré toute la véhémence de ses propos, une immense amertume fit son chemin dans ses pensées et dans sa gorge, rendant l’élocution de chaque mot plus difficile et douloureuse. Le contentement de sa sœur et sa capacité à s'acquitter si facilement furent d’une réelle douleur. C’est bien la stupeur, et aussi un peu d’effroi, qui l’empêchèrent de la retenir de partir et de s’excuser mille fois auprès d’elle en lui disant qu’elle pourrait toujours compter sur lui. Ce n’était pas son orgueil qui saignait désormais mais tout son être. La colère laisse bien rapidement place, trop promptement, à une mélancolie du passé, le sentiment qu’on venait de lui arracher une partie de son âme. Non plutôt, qu’il avait arraché une partie de son âme. Chaque pas de sa sœur l'éloignait de lui et finalement, elle disparut totalement de sa vision.
L’homme d’affaires se dirigea vers la maison et s’en aucun égard passa devant sa femme alitée dans le salon sans lui adresser un mot. Il rejoint son bureau, le travail lui permettrait d’éviter de penser à ce qui s’est passé. Il fut bien forcé de constater que ce procédé ne catalyserait pas totalement sa peine et commença à jeter son dévolu sur ce que Wendy avait trouvé il y a quelques mois en arrière. Il scruta longuement le petit pot où se trouvait ses stimulants. D’ordinaire, il les utilisaient vraiment pour se requinquer pour travailler, mais là était-ce vraiment le cas ? N’était-ce pas par pour faire taire une douleur qui ne pourrait disparaître aussi facilement. C’est une nouvelle frontière qui se dessinait et une menace imminente à la raison de l’homme qui avait toujours eu de forts principes sur sa consommation. Il allait céder, c’était un fait, pensant certainement qu’il allait gagner quelques heures de répits. Alors que sa main droite venait d’ouvrir avec la clef le tiroir, sa main gauche souleva l’opercule du récipient. Alors qu’il s’apprêtait à prendre son cachet, il fut stoppé net par le bruit de l’ouverture de sa porte de son bureau.
Il mit quelques secondes à reconnaître la silhouette flou d’Hadrien. « J’ai fait un cauchemar papa. » balbutia-t-il. L’homme referma bien rapidement le tiroir et quitta son siège pour aller enlacer son fils. «T’en fais pas mon grand, c’est fini. » Il le raccompagna dans sa chambre et s’occupa de lui jusqu’à ce qu’il se rendorme. Le père de famille subissant de plein fouet la fatigue alla se coucher ensuite malgré la menace de songes peu sympathiques.
S’il n’avait pas cédé miraculeusement à l’un de ses démons, il avait perdu sa jumelle et ça le travaillerait bien plus que tout ce qu’il pourrait prétendre. Demain, il reprendrait sa vie comme si rien ne s’était passé… ou du moins il essayerait une fois de plus.
@Rosalie Craine |
| | | | | | | | set fire to the broken pieces (garrett #2) |
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