| (naomi & lara) it takes a little while to figure me out |
| | (#)Ven 16 Juil 2021 - 1:36 | |
| ≈ ≈ ≈ {it takes a little while to figure me out} crédit/(hqgifhunting/tumblr) ✰ w/ @Naomi Carlson Comme d’habitude, tu reçois le message de Naomi et tu finis par te redresser, prête à rejoindre l’autre jeune femme. Un petit rituel que vous avez su garder depuis votre première soirée de collaboration et qui te rassure toujours un peu dans le fond. Même si tu n’as aucune idée de ce qui se passe derrière les portes fermées, tu arrives toujours quelques minutes plus tard pour un petit debriefing et pour collecter les quelques autres pourboires laissés par les clients. Certains sont plus généreux que d’autres et franchement ? Ce n’est pas vraiment pour te déplaire, toi qui n’as jamais été près de tes sous, maintenant que tu as emprunté une somme conséquente, tu te retrouves à regarder tes dépenses sous un nouvel œil, analysant chaque centime déboursé. Tout cela pour t’assurer qu’Itziar et toi vous pourrez tout rembourser et ne pas vous retrouver dans une impasse dans six mois ou pire, dans quelques années. Après tout, enfin selon toi, c’est ton enthousiasme et ta passion qui ont réussi à convaincre la blonde et si elle s’est lancée dans toute cette aventure en toute connaissance de cause, tu ne veux vraiment pas qu’Itziar soit pleine desregrets. Si tu dois la rembourser de ta poche, tu le feras, tu veux avant tout qu’elle y trouve son compte et que vous soyez toujours amies. Oui, c’est le genre d’amies que tu es, prête à jouer les boucliers humains pour les quelques personnes qui font partie de ton entourage et que tu considères comme importantes. Ce n’est pas logique, tu le sais, rien ne justifie autant de loyauté ou même autant de dévotion, cependant, c’est de cette manière-là que tu fonctionnes et que tu as toujours fonctionné. Et si cela t’a déjà causé des problèmes par le passé, cela t’a aussi appris que certaines personnes ne méritaient pas d’être défendues ou que tu en fasses autant, d’autres méritent le bénéfice du doute... comme Naomi, c’est la première pensée que tu as quand ton regard se pose de nouveau sur la brune, tandis que tu pénètres dans la chambre que tu as délaissé il y a quelques moments de cela. "Encore une bonne soirée, hmm?" Que tu lances tout simplement pour signaler ta présence et pour capter l’attention de l’autre jeune femme. Maintenant que tu y songes, vous ne faites pas cela si souvent que cela, vous avez tous les deux des emplois du temps plus que remplis, à dire vrai, le tient est devenu encore plus chaotique avec l’achat de ton -futur- club. Il y a les cours de danse que tu donnes, les allers-retours dans Redcliffe pour surveiller l’avancée des travaux, et il y a toutes tes activités nocturnes, ce sont elles qui te rapportent le plus gros de tes revenus et qui te prennent tout ton temps. Mais quand même, tu es toujours contente quand Naomi répond à tes messages, car tu sais que cela va te changer de ta routine et que cela sera juste... différent. Tu ne sais pas comment l’expliquer autrement. Tu sais en revanche que quelque chose a changé avec Naomi, avant elle prenait un peu plus son temps, elle avait l’air plus à l’aise il y a quelques semaines de cela et maintenant... tout est un peu précipité, même maintenant qu’elle rassemble ses affaires, c’est plus méthodique et un peu moins gracieux... et est-ce que tu as passé trop de temps à observer l’autre jeune femme ? Peut-être, ou alors elle n’est pas aussi subtile qu’elle ne le croit ? C’est sûrement un peu des deux, tu le sais, aussi tu décides de prendre sur toi et de lui demander, sur le ton le plus neutre possible : "Hey... je sais qu’on en parle pas souvent mais... est-ce que tout va bien ?" Et même toi, tu dois ravaler une grimace à la question, parce qu’il y a définitivement mieux comme approche et que tu lancerais très certainement un regard noir à la première personne qui s’adresserait à toi de la sorte. Tu peux mieux faire, tu le sais, aussi, tu reprends rapidement, essayant de lui expliquer pourquoi tu te permets une telle question. "Et je sais, cela ne me regarde absolument pas, mais je ne sais pas, tu as l’air un peu plus... prudente que d’habitude?" Tu ne sais rien d’elle, tu en as parfaitement conscience, juste quelques petits détails glanés çà et là, mais rien de véritablement concret, là encore, tu le sais très bien. "Encore une fois, je sais, ce ne sont pas mes affaires, mais si tu veux en parler, il y a un bar pas loin, le genre d’endroit un peu moins classe que cet hôtel, mais... je peux te payer un verre et on peut parler ?" Tu n’es pas partisane de l’alcool, absolument pas, mais peut-être que cela peut vous aider dans cette situation précise, tu es même prête à l’accompagner s’il le faut... un fait plus que rare. "Ou tu peux juste avoir un verre gratuit, ou me l’envoyer en pleine figure parce que je suis trop curieuse ?" Et que ce n’est pas quelque chose de bien vu dans votre ligne de métier, tu le sais aussi bien qu’elle. |
| | | | (#)Lun 2 Aoû 2021 - 18:12 | |
| Le jet d’eau chaude tombait sur les épaules dénudées de Naomi, et cette dernière ferma les yeux de plaisir. La paume de ses mains massa ses bras, son cou, ses cuises. Elle aurait aimé rester des heures dans cette cabine de douche, pour profiter des bienfaits que l’eau chaude lui procuraient. Ça la détendait, et elle oubliait le temps d’un moment les tracas qui envahissaient son esprit. Depuis quelques mois, depuis que Mitchell avait été chassé du Club par Raelyn, l’escort-girl était sur la défensive. Elle savait qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même ; après tout, malgré les avertissements de la nouvelle dirigeante et de son fidèle second (qui n’était ni plus ni moins qu’Alec, le frère de Mitchell), la brune avait déserté l’organisation. Du jour au lendemain, les fesses de Naomi avaient disparu des bas-fond du Club. Elle avait arrêté de s’accouder au bar, arrêter d’aller manger chez Alec, arrêter de sourire aux clients fortunés. Elle avait simplement disparu du paysage, et s’était fait oublier pendant quelques temps. Cependant, Naomi la maligne n’était pas restée inactive longtemps. Après une conversation avec son ancien mentor, l’Australienne avait repris du service. Et, avec l’approbation tacite de Mitchell, elle avait commencé à siphonner les clients du Club. Elle avait rappelé les hommes qui étaient devenus ses clients réguliers, privilégiés. Et Naomi n’avait pas été déçue de constater qu’ils avaient été plus fidèles à ses charmes, à ses courbes et à son expérience qu’au Club en lui-même. Si l’Australienne ne doutait pas de Raelyn, de sa capacité à se faire respecter et à étendre les activités de l’illégale association, elle était cependant plus sceptique quant à son aura : Mitchell avait dirigé la structure pendant des années, d’une main de maître. C’était son visage et son nom, qui étaient connus de tous ; pas celui de la blonde. L’escort-girl posa sa tête contre la paroi carrelée de la douche, et laissa l’eau couler pendant encore quelques secondes sur sa peau hâlée. Elle consentit finalement à s’extirper de cette bulle rassurante dans laquelle elle s’était volontairement glissée, et enfila un peignoir. Elle commença à démêler ses cheveux et, une fois qu’elle eut terminé, elle envoya un message à sa fidèle acolyte. Comme à son habitude, Lara ne mit que quelques instants à remonter dans la chambre qu’elles avaient réservé pour la soirée. À peine le temps, pour Naomi, de s’habiller et de ranger ses affaires dans un vulgaire sac à dos.
« Bien sûr. » Répliqua-t-elle sèchement, sur la défensive. Elle soupira d’énervement contre elle-même, et passa une main dans ses cheveux désordonnés, qui trempaient son tee-shirt blanc. En une fraction de seconde, agacée par une question purement innocente (ou pas, d’ailleurs), Naomi venait de se trahir. « Je… J’ai connu des jours meilleurs. » Confia-t-elle en regardant son interlocutrice, qui semblait sincère dans sa démarche. Quelques mois plus tôt, l’escort-girl se serait méfiée de la danseuse. Elle l’aurait soupçonnée de travailler pour l’ennemi, d’avoir été envoyée par le Club pour surveiller ses moindres faits et gestes. Aujourd’hui, la donne avait changé. « Allons boire un verre. » Déclara finalement l’escort-girl, après avoir pesé le pour et le contre. Elle s’assura que la fermeture éclair de son sac à dos était bien fermée, noua ses cheveux en une queue de cheval basique, et enfila une veste en jean. De femme fatale, elle redevenait madame tout le monde — et ça lui déplaisait fortement, même si elle savait pourquoi elle agissait de la sorte. Naomi fit la moue en constatant l’endroit où Lara la traînait. « Pourquoi tu connais des lieux comme ça, toi ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil, en jetant un coup d’oeil suspicieux sur les quelques hommes qui jouaient aux cartes sur une table au fond du bar. « En fait, ne réponds pas à cette question. J’ai peur de ce qui va sortir de ta bouche. » On était loin des standards luxueux auxquels l’escort-girl avait été habituée, ces dernières années. Merci à ses clients, dont le porte-feuille était bien garni — et qui avaient souvent à coeur de la faire rêver dans des lieux idylliques. Elle se tourna vers le bar, et constata que le serveur venait de se lever de la table où jouaient les hommes. « N’importe quoi. » Commenta-t-elle, plus pour elle-même que pour faire la conversation. Elle commanda une eau pétillante, et alla prendre place sur une table reculée. Là, elles pourraient avoir une conversation plus libre, plus sereine. Même si des oreilles traînaient, elles seraient suffisamment loin d’elles.« Tu es bien sûre que tu as envie de savoir ? » Elle lui offrait une chance, unique, de renoncer à ses interrogations. Une chance de se préserver. Ce n’était pas rien, quand on connaissait Naomi Carlson. « Parce que tu peux encore changer d’avis. Ou je ne peux te dire qu’une partie de l’histoire. » Le serveur revint avec leurs commandes, qu’il déposa sur la table.
@Lara Pearson |
| | | | (#)Dim 15 Aoû 2021 - 0:03 | |
| ≈ ≈ ≈ {it takes a little while to figure me out} crédit/(hqgifhunting/tumblr) ✰ w/ @Naomi Carlson Naomi est sur la défensive et quand elle t’assure que si, elle va bien, tu ne peux t’empêcher d’hausser un sourcil, tes yeux toujours posés sur l’autre femme, parce que tu connais ce discours. Tu connais même la pose qu’elle prend et le soupire qui s’échappe de ses lèvres la seconde suivante... parce que tu fais la même chose, tu as le même mécanisme pour garder les gens bien loin de toi, de ton cœur et de ce qui compte à tes yeux, en te prétendant beaucoup plus forte que tu ne l’es. Malheureusement, et récemment, tu as appris que cela n’était pas une façon très viable de vivre et que tes démons et ce que tu n’osais pas approcher, finissaient par te rattraper très vite alors... pourquoi se plonger dans le déni ? Pourquoi ne pas admettre quand quelque chose ne va pas, ou te blesse ? Eh bien parce qu’avant de reprendre le contact avec Evelyn, tu n’avais personne sur qui compter, personne qui se souciait vraiment de tes intérêts et ce, sans un motif ultérieur... et tu ne dis pas que c’est ce que tu vas réussir à faire pour Naomi en une simple conversation, mais il serait hypocrite de ne pas offrir ton aide ou même encore essayer. Tu es la première surprise quand elle accepte et tu hoches la tête, lui offrant un maigre sourire et tu laisses Naomi finir de se changer, réalisant à quel point elle parait normale, sans la robe de designer, sans les cheveux qui lui tombent sur les épaules ou l’expression plus que confiante sur le visage... elle est normale, juste une autre femme qui fait son bout de chemin, rien de plus rien de moins. Tu ouvres la marche, ayant déjà repéré le bar à ton arrivée, et les mains dans ta propre veste en cuir, tu parcoures le lieu du regard, te disant que cela ira très bien pour une simple conversation. Tu as un léger rire à l’interrogation de l’escort, haussant négligemment les épaules. "Je pense que de nous deux, c’est toi qui a une vie un peu plus sulfureuse que la mienne... genre vraiment." Naomi t’imagine sûrement avec un passé sordide mais ce n’est pas le cas, ton histoire est même un peu ennuyeuse quand tu y penses bien, cela ne veut pas dire que tu en as honte ou quoi que ce soit, tu n’es juste pas un cliché ambulant et de ton expérience dans ce milieu, personne ne l’est vraiment, ce serait beaucoup trop simple sinon, pas vrai ? Vous commencez par le bar et tu es encore une fois surprise par le choix de boisson de Naomi, ce sera du soda avec beaucoup de sucre pour toi et une fois que cela est fait, vous trouvez une table en peu un retrait, où personne ne vous prêtera attention ou ne viendra vous embêter. "C’est toi qui vois, je n’ai vraiment pas envie de te forcer... mais je vois bien que quelque chose cloche." Que tu réponds à l’interrogation de Naomi, tu conserves le silence quand le serveur arrive déjà avec vos commandes et tu lui tends facilement un billet, lui disant de garder la monnaie. Ce n’est pas pour être particulièrement généreuse, mais bien pour qu’il vous laisse tranquille Naomi et toi, ce qui aidera sans doute à la mettre un peu plus à l'aise. Tu joues avec ta paille le temps qu’il s’éloigne, te tournant de nouveau vers la jeune femme. Tu ne sais pas vraiment par où commencer ou quoi lui dire, c’est tout aussi bizarre pour toi que pour elle, tu n’es pas vraiment de celles qui tendent la main aux autres, c’est tout aussi nouveau pour toi. Tu prends donc une profonde inspiration avant de reprendre la parole : "On peut en parler, on peut ne pas en parler, je peux te poser des questions et tu peux y choisir de ne pas y répondre, et tu peux même me poser des questions aussi." Une conversation se fait dans les deux sens, et il ne serait pas très juste que Naomi se retrouve à être la seule qui est vulnérable ou qui s’expose. "Tout ce que je veux dire, c’est que je ne suis pas là pour faire la police, loin de là, ou pour te dire comment vivre ta vie..." Grand dieu non, tu es presque devenue experte quand il s’agit de prendre les mauvaises décisions... alors jamais tu ne pourras juger Naomi. "Mais on bosse ensemble, et qu’on le veuille ou non, ça créé forcément des liens." Ton discours sonne cliché au possible, même toi, tu en as conscience, tu détestes cela, cependant, ce qui est dit est dit, aucun moyen de retourner en arrière, autant tout assumer. "Non ?" Une question pour elle tandis qu’enfin, ta paille trouve tes lèvres et que tu prends une longue gorgée de ta boisson. |
| | | | (#)Mer 18 Aoû 2021 - 19:13 | |
| « C’est une question de point de vue. » Rétorqua l’Australienne en haussant les épaules. Il y avait bien longtemps que Naomi ne qualifiait plus sa vie de sulfureuse. Les émois des premières fois, des premiers clients, des premiers retours gagnants étaient largement dépassés. Elle avait été habituée au luxe des chambres d’hôtel, habituée à n’être qu’un objet de désir et de fantasme, habituée à être maltraitée par des mains inquisitrices, habituée d’être prisonnière de la sexualité de ses partenaires. À quand remontait son dernier rapport sexuel dicté uniquement par l’envie, le désir, le plaisir ? Elle préférait ne pas y songer, tant la réponse serait triste. « Après tout, je ne fais qu’écarter les cuisses pour qui en a les moyens. » Ajouta-t-elle, son regard se perdant sur le barman, qui s’activait derrière son comptoir pour préparer leurs commandes. Des hommes fortunés, dont elle ne regardait pas le pedigree. Qu’ils soient mariés, fiancés, héritiers, fils d’émir ou des voyous notoires ne l’intéressait pas. Naomi vendait son corps au plus offrant, et se focalisait uniquement et exclusivement sur la liasse de billets verts qu’elle récupérait à la fin de ses services. Le serveur venait déposer leurs verres sur la table. Lara s’en débarrassa rapidement en lui tendant un billet, et en lui disant de garder la monnaie. Naomi, terriblement méfiante depuis quelques semaines, l’observa du coin de l’oeil. Son apparence juvénile et son large sourire suggéraient qu’il n’avait pas souvent affaire à des clients généreux, dans ce bar miteux. « Tu vois, c’est exactement pour éviter ça que j’en suis là aujourd’hui. » Commenta l’escort-girl. D’une certaine façon, elle avait développé une forme de confiance, puis d’amitié avec Lara. Avec cette dernière, Naomi ne se sentait pas jugée. Ni méprisée. Ni en danger. « On peut en parler. » Accepta finalement Naomi, non sans avoir pris le temps nécessaire à la réflexion. Son premier réflexe aurait été de s’opposer à cette conversation, farouchement. La tenir à l’écart de ses histoires sordides, c’était lui assurer une certaine sécurité. C’était la préserver de ce monde underground dans lequel elle avait évolué pendant tant d’années, et qui se délitait complètement. C’était la laisser dans l’ignorance du Club, des bassesses commises, et des guerres tues qui allaient probablement faire des ravages. « Je vais t’expliquer. » Dit-elle, avant de jeter un dernier coup d’oeil à gauche, puis à droite, pour s’assurer que personne ne les écoutait. Elle pencha la tête en avant, laissant ses cheveux glisser le long de ses joues. Pour s’offrir une sorte d’intimité et d’anonymat, alors qu’elle s’apprêtait à confesser ses tourments. « Il y a un peu plus de dix ans, j’ai été recrutée par une organisation illégale, qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de Club, pour faire ce que je sais le mieux faire au monde : séduire. » Elle se souvenait encore de cet homme charmant, qui l’avait abordée dans une boîte de nuit de Brisbane. Il l’avait vue se déhancher sur la piste de danse, l’avait vue s’éclipser en compagnie d’un homme ivre dans les toilettes, et l’avait vue ressentir quelques minutes plus tard avec, dans sa main, un porte-feuille qui n’était pas le sien. Voilà comment tout avait commencé. Comment Steven avait vu en elle une petite maligne, qui n’avait pas froid aux yeux. « Je te passe les déboires que l’on a pu connaître, notamment quand notre boss s’est fait pincer. » Ce jour-là, elle aussi avait été amenée au poste. Mais elle s’en était sortie ; les prostituées n’intéressaient pas les flics. Ce qu’ils voulaient, c’était les têtes pensantes, et les noms des clients. Naomi avait joué le couplet de la parfaite idiote bien gaulée, et elle avait rapidement été relâchée. « Il y a quelques mois, Mitchell — le boss, donc — a déconné. » À nouveau, comme le lui avait si justement rappelé Alec. Mais Naomi n’avait rien voulu entendre ; Alec avait-il oublié que, eux aussi, ils n’avaient pas été irréprochables ? Qu’ils n’avaient pas, jadis, transgressé les règles imposées par Mitchell ? « Et contrairement à la fois précédente, des voix dissidentes se sont fait entendre. Et des personnalités dormantes se sont réveillées. » Elle pensait à Raelyn, à Amos et… À ce traitre d’Alec, évidemment. Ils avaient bien mené leur barque, c’était indéniable. « Elles sont devenues calife à la place du calife. » Et Mitchell avait été chassé, définitivement. Traqué, comme une bête. Naomi ne l’avait revu qu’une fois, et depuis, elle s’était faite discrète. « Bien sûr, on nous a dit qu’on était tous les bienvenus, et qu’on pouvait continuer nos activités comme avant. » L’escort-girl ricana. Avant, elle avait la certitude d’être protégée. Mitchell avait le sens de l’honneur, le sens du devoir. « Et que les dissidents payeraient chers leur traitrise. » Alec lui-même l’avait mise en garde contre la nouvelle organisation. Comme une dernière faveur qu’il lui faisait. « Alors je suis partie. » Parce qu’elle n’avait plus de garantie, plus de certitude, plus d’espoir non plus. Parce qu'elle avait vu une opportunité, et une chance unique de se défaire, tôt ou tard, des chaînes qui la retenaient prisonnière. Elle avait claqué la porte du Club, et voilà où elle en était aujourd’hui. « Il faut que je reste discrète, que je la joue profil bas. » Confessa Naomi, ses yeux scrutant les réactions de Lara. « Et je préfère te mettre en garde, parce qu’un jour, il se pourrait que ça ne ressemble pas aux autres. » Elle ne savait pas à quelle sauce elle allait être dévorée, mais on ne lui ferait pas de cadeau. Et qui s’inquiéterait du sort d’une prostituée ? Personne. « Donc si du jour au lendemain, j’arrête de répondre ou que je ne donne plus signe de vie, j’imagine qu’il faudra chercher du côté des caniveaux ou autres endroits sordides du même genre. » Et on y retrouverait peut-être l’un de ses escarpins fétiches. « Des questions ? » Demanda finalement Naomi, avant de boire une gorgée de son eau pétillante.
@Lara Pearson |
| | | | (#)Mar 24 Aoû 2021 - 17:41 | |
| ≈ ≈ ≈ {it takes a little while to figure me out} crédit/(hqgifhunting/tumblr) ✰ w/ @Naomi Carlson Tu ne t’attends pas à ce que Naomi accepte de se confier ou même tout simplement de parler avec le peu d’arguments que tu lui offres. Après tout, qui es-tu dans sa vie à part une ancienne nuisance qui s’est révélée être plus qu’utile ? Elle a toutes les raisons du monde de se méfier ou même d’être sur la défensive, tu essayes cependant et tu es la première surprise quand l’autre brune confirme que si, vous pouvez en parler. Une première pour toi et tu hoches tout simplement la tête, murmurant un simple : “Okay.” Sachant que les prochaines minutes vont être cruciales. Tu es rarement la confidente, maintenant que tu y songes, tu es celle qui défend, celle qui s’insurge quand il arrive quelque chose à tes proches et celle qui monte au créneau, prêtant de temps en temps ta passion et ta colère aux autres, histoire de leur apporter ton soutien et de leur montrer qu’ils ne sont pas tout seuls. Quand il s’agit de tout simplement écouter et apporter un semblant de réconfort, tu as peu souvent ce rôle... Non vraiment, on est à des années de lumière de ton domaine d’expertise, cependant, tu t’es promis de faire des efforts et s’il y a bien quelqu’un dans ton entourage qui est une experte en la matière c’est ta cousine Evelyn et tu sais très bien que dans ce cas précis, elle se contenterait d’écouter. Avant d’analyser la situation et de trouver la bonne chose à dire. Tu n’en est pas encore là, aussi pour le moment, tu laisses Naomi prendre la parole, une partie de toi légèrement attristée de la voir s’assurer que personne ne va écouter votre conversation, avant de reprendre la parole. Et vraiment, garder une expression neutre pendant son récit est difficile, mais tu fais de ton mieux, une de tes mains agrippée à ton verre, la boisson est fraîche et froide, et la sensation sur tes doigts te permet de rester ancrée dans la réalité et de ravaler ... eh bien un million de questions. Il y a dix ans de cela, quel âge avait-elle à ce moment-là ? Est-ce qu’elle a eue le choix ou est-ce qu’elle a été forcée les premières fois ? De quels déboires parle-t-elle ? Quel boss ? Est-ce qu’elle a dû faire face à la police ? Tu sais très bien que tu n’obtiendras jamais la réponse à toutes ces interrogations-là, et le but dans toute cette histoire, ce n’est pas de satisfaire ta curiosité, mais bien de permettre à Naomi de se délester un peu du poids qu’elle a sur les épaules. Aussi, tu te retrouves à hocher la tête, plus d’une fois, pas parce que tu es particulièrement d’accord, mais bien pour lui montrer que tu l’écoutes et qu’elle a toute ton attention. Sa dernière série de phrase est un véritable réveil cependant et tu fronces les sourcils en l’entendant s’exprimer avec aussi peu de légèreté. Comme si tout ceci n’avait pas vraiment d’importance dans le fond. “Alors déjà, je t’interdis de faire ce genre de plaisanterie.” Que tu te dis dans un premier temps, retrouvant l’usage de la parole, le timbre de ta voix légèrement sec. “Ensuite... non vraiment, hors de question de faire cette blague-là devant moi, ce n’est tout simplement pas drôle, on parle de ta vie là.” Tu le répètes un peu plus lentement avant de prendre une profonde inspiration pour faire le tri dans tout ce que Naomi vient de te dire. Rien ne te choque dans le fond, ou alors si, son ton plus que blasé, cependant, tu supposes que si les rôles étaient inversés, tu serais certainement tout aussi désabusée qu’elle. Pour elle, c’est juste une soirée de plus, toi, tu découvres enfin la vérité. “Je ne vais pas te mentir, je me doutais bien que tu appartenais à ... une organisation de ce type, et que tu étais loin d’être la personne la plus innocente du monde mais... Mais au moins tu ne te laisses pas marcher sur les pieds?” Naomi reste tout de même Naomi, cela, ça ne t’étonne pas tant que cela maintenant que tu y songes bien, du tout, cependant, sa situation te semble un peu incertaine. Elle ne l’a pas dit à voix haute, mais elle était proche du boss, de ce Mitchell, ça tu peux le déduire par son ton, et maintenant qu’il y a eu un changement de... management dira t-on, il n’y trouve pas son compte. Si c’était n’importe quel autre boulot, Naomi pourrait tout simplement donner sa lettre de démission, pas dans sa ligne de métier malheureusement. “Et si tu es partie... qu’est-ce que cela veut vraiment dire pour toi ?” Parce que Naomi n’est pas stupide, non, c’est tout l’opposé, et elle a dû considérer toutes les ramifications de son choix et de sa décision. Tu es surprise qu’elle continue de jouer les escortes, ce n’est pas vraiment faire profil bas, et si certains membres du Club avaient vent de tout cela... Quelles seraient les conséquences ? Il y a trop de zones d’ombres et trop d’incertitudes ... pour elle, et ce n’est pas quelque chose qui te plaît. “Tu es libre de faire ce que tu veux ou tu vas toujours devoir regarder par-dessus ton épaule, parce que j’espère que tu réalises que tu ne vas pas pouvoir vivre comme ça éternellement.” Il n’y a aucune trace de jugement dans ta voix ou même dans ton expression, bien entendu que non, tu ne te permettrais jamais de la juger, Naomi n’est pas rentrée dans les détails, tu te dis que c’est voulu et parce que certains sont encore plus sordides que son résumé, tu es ... concernée et un brin inquiète pour elle, et tu te dis que son semblant de calme n’est qu’une façade ou alors si c’est la vérité, elle a encore des cartes en main pour assurer sa protection.
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| | | | (#)Mar 7 Sep 2021 - 0:30 | |
| Alors que l’escort-girl dressait un triste bilan de sa vie à la danseuse, Naomi s’était attendue à toutes les réactions — sauf peut-être celle de Lara. Avait-elle bien compris ce qui avait été précédemment énoncé ? Pourquoi ne prenait-elle tout simplement pas la décision de se lever, de tourner les talons, et de faire comme si la prostituée n’avait jamais existé ? Pire encore, pourquoi restait-elle face à elle, offusquée par son ton cynique et son manque de vergogne ? N’avait-elle pas encore pris conscience qu’elle prenait des risques, en restant assise en face de Naomi ? « Dédramatise, Lara. » Commenta Naomi en haussant les épaules. L’escort-girl aurait dû se sentir flattée, de savoir qu’au moins une autre personne tenait un minimum à elle pour s’insurger contre les possibles risques qu’elle encourait. Surtout une rivale — ancienne rivale, plus exactement. « Ils n’iront peut-être pas jusqu’à me laisser dans un fossé. » Corrigea-t-elle en haussant les épaules. Elle avait dépeint à l’Australienne le tableau le plus noir ; mais elle savait que Raelyn était une maligne. La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on : nul doute que la nouvelle dirigeante du Club appliquerait cet adage, s’il fallait s’occuper de Naomi. Et comment pouvait-elle lui faire le plus de tort ? « On se contentera peut-être d’abîmer ceci. » Dit-elle en désignant d’une main son visage, puis son corps. Parce que le business de Naomi ne reposait que sur deux choses : ses atouts physiques, et sa capacité à satisfaire les clients. Si elle perdait un de ces deux éléments, ce serait terminé pour elle. Naomi gloussa, et secoua la tête : « Qu’est-ce que tu entends, exactement, par se faire marcher sur les pieds ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil. Elle se pencha, attrapa la paille de son verre qu’elle glissa entre ses lèvres. Penchée en direction de Lara, son profil masqué par la cascade de cheveux qui encadraient son visage, elle poursuivit ses confessions. « Pour le moment, je fais profil bas. » Admit-elle en haussant les épaules. Elle travaillait en sous-marin, avec des clients de longue date et qui tenait suffisamment à elle pour s’affranchir, au moins partiellement, de la nouvelle égérie du Club. Mais jusqu’à quand ? Et surtout, à quel prix ? Ces anciens clients seraient-ils tôt ou tard rattrapés par la patrouille ? Naomi n’en avait aucune idée. « Il y a deux grosses organisations criminelles à Brisbane, et inutile de te préciser qu’elles ne s’apprécient pas, même si les business ne sont pas véritablement les mêmes. » Encore que… Maintenant que Mitchell était en fuite et que Raelyn avait repris sa place, qu’en serait-il ? Bien malin celui qui, à l’heure actuelle, pensait pouvoir prédire l’avenir. « Si un jour on te parle du Club ou de la Ruche, décline poliment. Ça t’évitera des embrouilles. » C’était le conseil le plus judicieux que la brune pouvait donner à la danseuse. « Ça veut dire que je peux faire mes transactions monétaires en direct. » Répondit Naomi, alors qu’un fin sourire venait étirer ses lèvres. Cela signifiait aussi qu’elle avait droit à la totalité de la somme, et que le Club ne retenait pas un certain pourcentage de ses gains. Alors oui, sur le long terme, elle vivrait mieux financièrement. Mais à quel prix, en fin de compte ? Celui de sa sécurité, sans doute. « Mais cela signifie aussi que je dois me débrouiller seule, et qu’il n’y a personne pour assurer mes arrières. » Chouchoutée par Mitchell, Naomi avait toujours eu un sentiment d’impunité. Ses clients savaient pertinemment qu’ils devaient bien se comporter avec l’escort-girl — ou alors, ils risquaient de subir les foudres du grand chef du Club (ce qui n’était jamais de bonne augure). « Théoriquement, je suis libre de faire ce que je veux. » Dit l’escort-girl en haussant les épaules. Elle se mordit la lèvre, révélant sa nervosité. Lara, sa nouvelle collaboratrice, ne manquerait sans doute pas de noter les incertitudes qui animaient la brune. « Mais les apparences sont trompeuses. Je m’attends à être rattrapée par la réalité tôt ou tard. » Intérieurement, Naomi espère juste secrètement que la personne qui lui fera payer sa trahison ne sera pas l’un de ses anciens alliés ou pire, l’un de ses anciens amis. « Et si je te dis tout ça, c’est pour que tu puisses prendre une décision pour l’avenir. » Ajouta l’escort-girl, après quelques secondes de silence. « Concernant notre collaboration. » Elle retira la paille de son verre, et le porta à ses lèvres. Se livrer lui avait donné soif. Et, d’une certaine façon, elle cherchait à gagner du temps. Un tout petit peu de temps, avant que sa vie ne soit peut-être complètement chamboulée. « Je ne peux pas te garantir de sécurité. Je comprendrais donc que tu veuilles mettre un terme à nos petits arrangements avec nos clients. » Ce serait un gros manque à gagner, mais l’escort-girl, derrière ses airs de peste sans état d’âme, avait finalement un coeur.
@Lara Pearson |
| | | | (#)Lun 20 Sep 2021 - 14:58 | |
| ≈ ≈ ≈ {it takes a little while to figure me out} crédit/(hqgifhunting/tumblr) ✰ w/ @Naomi Carlson Face à la nonchalance de la brune en face de toi et ses prochains mots, tu ne peux pas t’empêcher de rouler des yeux et vraiment pour le coup. Tu dois même prendre une profonde inspiration pour ravaler la réplique acide que tu sens venir, juste là, mais tu ne dis rien, parce que cela ne ferait pas avancer la conversation, parce que c’est toi qui lui as demandé de se confier... et que tu ne peux pas critiquer la façon que Naomi a choisi de se protéger. Et puis elle baigne dans ce milieu depuis tellement longtemps, peut-être que pour elle, il s’agit juste d’une autre soirée, sans absolument conséquence. Ou pire, qu’elle se dit que votre conversation n’a pas du tout d’importance pour toi et que tu comptes l’oublier, elle et ses problèmes, dès que la soirée sera terminée. Ce n’est pas le cas, ce n’est pas le cas du tout, mais là encore, c’est justifié, tout ce qu’elle a connait de toi c’est Lara la strip-teaseuse, Lara la danseuse assurée... Tout ça, c’est nouveau, autant pour elle que pour toi. "Alors.... Je comprends que tu ne veuilles pas paniquer en permanence mais... pourquoi est-ce que tu es aussi calme ? Je ne vais pas dédramatiser quand il s’agit de quelque chose d’aussi important que ta sécurité... ça ne risque pas d’arriver." Que tu finis par simplement ajouter avant de lui faire signe de continuer son récit. Et plus Naomi parle et plus tu comprends le nœud dans lequel elle s’est perdue et il ne semble pas vraiment avoir d’issues de secours. Tu hausses les épaules quand elle te renvoie tes propres mots, c’est juste ce que tu ressens toujours en posant les yeux surs, qu’elle est une femme forte, qu’elle est résiliente et qu’il en faut beaucoup pour la faire tomber à terre. Sauf que tu ne dis rien de tout ceci à voix haute, préférant l’écouter pour le moment. La brune te donne des noms et des conseils et cela ne te rassure pas, loin de là, tu es plus que jamais convaincue que Naomi a besoin d’aide pour pouvoir aborder les prochains jours et les prochains mois. Ton aide en particulier ? Tu n’en sais rien, ses secrets sont bien gardés avec toi dans tous les cas et tu finis par froncer les sourcils la seconde suivante, ne voyant pas où elle veut en venir. "Okay, okay... c’est beaucoup d’informations d’un coup, je crois que je commence à comprendre pourquoi les gens boivent de l’alcool." Que tu lâches dans un léger rire, histoire de faire partir un peu de la tension et l’anxiété que tu peux sentir dans l’air, et non, tu ne vous commandes pas un round de shot de tequila, non. Tu sais que cela ne résoudrait rien et tu n’as même pas assez d’expérience pour savoir si c’est le genre de boisson qui lui remontra le moral ou pas. Tu n’es pas là pour cela, pour qu’elle oublie et noie sa détresse, non, si tu lui as posé des questions et assuré que tu pouvais tout entendre, c’est bien parce que tu t’inquiètes et pas autre chose. Aussi tu pousses tes mèches brunes d’un côté de ton visage à la recherche des bons mots. "On frôle l’illégalité avec nos métiers respectifs, surtout toi et surtout avec tout ce que tu viens de me dire mais... il y a quelques petites choses que tu dois savoir sur moi." Directe ? Tu l’es toujours et cela ne changera pas et tu ne comptes pas mentir à Naomi en lui disant que tous ses problèmes vont effectivement disparaitre si elle fait profil bas. Elle est une femme recherchée, pas pour les bonnes raisons et elle continue tout de même pratiquer son activité, pourquoi ? Est-ce seulement pour l’argent ? Aucun moyen de le savoir malheureusement. "Je connais les risques du métier et quand une situation se montre un peu trop dangereuse pour moi, j’annule tout simplement, je fais un minimum confiance à mes clients réguliers mais je ne suis pas naïve." Tu as beaucoup moins d’expérience que Naomi, c’est certain, cependant, chaque risque que tu prends est calculé et tu t’assures toujours, lors de chaque soirée, d’avoir un plan de secours au cas où... Si un client décide de ne pas suivre les règles ou si la soirée n’est qu’une excuse pour cacher quelque chose de plus sombre, non, tu ne fais pas ce métier parce que tu es désespérée, tu aimes ton boulot, suffisamment pour pouvoir le faire dans de bonnes conditions. "Ensuite... tu penses vraiment que je vais te dire que je ne veux plus bosser avec toi ?" Tu poses la question en rencontrant le regard de la jeune femme et tu résistes à l’envie de poser une de tes mains sur la sienne, histoire de la rassurer, mais vous n’en êtes pas là et le geste paraitrait totalement déplacé. Non à la place, tu fouilles rapidement dans ton sac et sur la serviette en papier, tu inscris rapidement ton numéro de téléphone, le vrai. "Tiens. C’est mon numéro, le vrai, pas celui que je t’ai donné auparavant, je réponds toujours à celui-ci." Pas celui qui est réservé à tes clients mais bien celui pour ta famille et tes amis. Parce qu’il est grand temps que quelqu’un prouve à Naomi que le monde entier n’attend pas quelque chose d’elle et qu’il y a des gens qui tendent la main sans aucune arrière pensée. "Donc si un jour ça devient... encore plus compliqué, je veux que tu m’appelles, parce qu’il est hors de question qu’il t’arrive quoi que ce soit, si je peux l’éviter, et en plus j’ai un canapé très confortable et de la place dans ma chambre donc..." Donc si jamais elle a besoin d’aide, tu es là.
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| | | | (#)Sam 2 Oct 2021 - 14:22 | |
| Naomi haussa les épaules. La question de Lara n’était ni mauvaise, ni idiote, ni dénuée de sens : pourquoi était-elle aussi calme, alors qu’elle parlait de sa propre insécurité ? Pourquoi prenait-elle les choses avec tant de distance, comme si finalement, elle n’était pas concernée par les risques encourus ? Pourquoi continuait-elle d’agir dans l’ombre, alors qu’elle aurait pu prendre un aller simple pour une contrée lointaine, où personne ne viendrait la chercher ? Naomi passa une main dans ses cheveux, qui cascadèrent dans son dos. « Je ne sais pas. » Admit-elle en faisant la moue. À vrai dire, elle avait bien une petite idée. Mais la partager avec Lara, était-ce bien raisonnable ? Elle ne voulait pas sombrer dans le pathos. Elle ne voulait pas passer pour la défaitiste, pour la faible. Mais elle était dans de sales draps, et s’épancher auprès d’une oreille attentive ne lui était pas arrivé depuis des lustres. À quoi bon, quand on finit toujours pas être trahi ? « Au fond de moi, je crois que j’ai toujours su. » Finit-elle par avouer. Elle détourna le regard vers l’extérieur, et scruta les alentours. Pas pour s’assurer que personne ne l’observait, non : simplement pour réaliser où elle en était, et la tristesse de la vie qu’elle avait vécu. « Ça ne pouvait que mal finir, non ? » Demanda-t-elle, en plongeant son regard clair dans celui de Lara. « Il y a trop de paramètres, trop d’enjeux, trop de monde. On ne peut pas simplement me laisser reprendre ma vie comme si de rien était, comme si je ne savais pas ce qui se tramait. » Son tort était peut-être d’être restée trop longtemps affilée au Club. Elle aurait dû partir quand la première occasion s’était présentée, à savoir quand Mitchell s’était fait pincer et qu’il avait été arrêté. La porte de cette cage dorée s’était ouverte, et elle avait hésité à en sortir. Mais un autre oiseau était resté piégé, blessé, et Naomi n’avait pas souhaité le laisser seul. Émue par sa fragilité, puis charmée par ses yeux clairs, l’idiote avait franchi toutes les limites autorisées en tombant amoureuse. Elle avait elle-même refermé la porte de la cage, pansant ses plaies en compagnie du frère du boss avant que, naturellement, cette situation ne devienne trop dure à supporter. « Tu es bien l’une des premières à t’occuper de ma sécurité. » Confia la brune, qui n’avait pas l’habitude d’être maternée. Pourtant, c’était peut-être ce dont elle avait besoin : une personne de confiance, qui la rassurerait dans les moments difficiles et qui lui caresserait la tête pour apaiser ses maux. « Mais j’apprécie. Sincèrement. » Avoua Naomi. Cette dernière gloussa lorsque Lara, un brin dépassée par les révélations de l’escort-girl sur les organisations illégales majeures qui gangrenaient Brisbane. « Ne commence pas. Je t’assure, ça n’en vaut pas la peine. » Déclara la brune en haussant les épaules. Elle prêta ensuite une attention toute particulière aux propos tenus par la danseuse, et réalisa qu’elle était plus posée et réfléchie que les premiers abords ne pouvaient le laisser présager. Son discours reflétait la pleine conscience des risques qu’elle encourait, et des limites qu’elle s’imposait. « Qu’est-ce qui te fait savoir qu’un plan va être foireux ? » Demanda Naomi en arquant un sourcil. Avec le Club, que le plan soit excellent ou complètement foireux (voire parfois même à la limite de la dangerosité), elle savait qu’elle n’avait pas le choix : elle devait obéir. Elle savait aussi que Mitchell veillait au grain, et qu’un simple claquement de doigts de sa part le ferait intervenir dans des délais défiant toute concurrence. Mais maintenant… maintenant, elle était seule. Avec une Lara de bonne composition, qui lui annonçait ne pas vouloir rompre leur collaboration. « Tu serais dans ton bon droit. » Fit remarquer la brune en haussant les épaules. Leurs affaires étaient lucratives, mais ne disait-on pas que la santé n’avait pas de prix ? Pourquoi Lara prendrait-elle le risque de bosser avec quelqu’un qui pouvait lui faire faux-bond du jour ou lendemain (dans le meilleur des cas) ou devenir un sac d’emmerdes (dans le pire des cas) ? « Toi non plus, tu n’as pas beaucoup de considération pour ta sécurité. » Déclara Naomi en arquant un sourcil. Après lui avoir fait la leçon, elle s’était attendue à une autre réaction de la part de la danseuse. Mais, au fond d’elle-même, l’Australienne n’était pas mécontente. Parce que contre toute attente, elle commençait à apprécier celle qu’elle avait toujours considéré comme une rivale. Elle savait que cette question serait étrange, mais elle brûlait d’envie de connaître la réponse. « Tu t’appelles vraiment Lara ? » Demanda l’escort-girl, alors qu’elle saisissait la serviette en papier que l’Australienne avait fait glisser vers elle. Elle la plia soigneusement, et la rangea dans son sac à main. « Je saurai m’en souvenir. » Dit Naomi en inclinant légèrement la tête, scellant une forme d’amitié singulière avec l’Australienne qui lui faisait face. @Lara Pearson |
| | | | (#)Lun 11 Oct 2021 - 19:52 | |
| ≈ ≈ ≈ {it takes a little while to figure me out} crédit/(hqgifhunting/tumblr) ✰ w/ @Naomi Carlson Non, Naomi n’est pas stupide, tu l’as toujours su et tu n’as jamais utilisé sa profession pour te faire une opinion sur elle. Bien au contraire, avec un tel métier, il faut avoir un mental d’acier et une volonté de fer, cela tu n’en as jamais douté. Mais elle n’est pas naïve, si tout ceci a commencé il y a bien des années, de ce qu’elle vient de te conter, tu comprends qu’elle a continué en étant plus que consciente de tous les risques et de toutes les conséquences. En restant dans ... cette organisation plus que dangereuse, elle savait ce qu’elle faisait et sa question est purement rhétorique et tu comprends qu’elle ne cherche pas vraiment de réponses. Tu n’en aurais aucune pour la brune, tu ne sais pas comment l’aiguiller ou la conseiller pour une situation complètement hors norme et plus que délicate, mais, est-ce que Naomi veut vraiment mettre de la distance entre elle et son passé ? Son métier ? Son ancienne vie ? Tu te retiens de poser la question, tu ne veux pas faire fuir la jeune femme déjà, et tu ne veux pas passer pour celle qui sait tout mieux que les autres. Car ce n’est pas le cas, ton propre parcours a été plus que chaotique et beaucoup ont essayé de te mettre des bâtons dans les roues et de te persuader que tu as fait fausse route. Et, depuis que tu ne vis plus au crochet de tes parents et que tu as gagné plus d’indépendance, tu as compris qu’il y a des choses complètement impossibles à contrôler. Alors non, tu n’en sais pas plus qu’elle, dans ce cas précis, tu ne sais pas, tu restes toi-même et ta priorité reste la jeune femme en face de toi. Qui glousse l’instant suivant et tu te retrouves à hausser un sourcil, te demandant bien où est-ce qu’elle va puiser tout ceci Naomi. Plus tu passes de temps avec elle, et plus tu te poses des questions, et plus tu réalises qu’elle n’est pas qu’une jolie plastique, c’est tellement plus complexe que cela, prouvant encore qu’il ne faut pas se fier aux apparences. "Je commence si je veux, déjà, et ensuite..." C’est plus fort que toi, tu es obligée de la contredire et tu hausses les épaules quand elle te demande comment tu mesures les risques pour ton propre métier. C’est de l’expérience et un peu d’instinct et certains endroits que tu ne fréquentes pas dans Brisbane. "J’ai une liste de clients et en général, mes clients me recommandent des amis, des connaissances, sinon on me recommande des clubs... ça va changer bientôt mais je t’en parlerai plus tard. Beaucoup plus tard." Tu penses à ton bien immobilier acheté avec Izzie, un futur endroit pour celles qui comme toi, comme Naomi, se servent de leur corps pour gagner leur vie et qui ne veulent pas mettre leur dignité de côté. "Ensuite... Laisse-moi décider comme une grande si c’est une mauvaise idée, okay?" Que tu protestes légèrement, tu veux bien faire comprendre à Naomi que c’est ta décision, tu réalises bien que personne ne te demande de le faire, et c’est le plus important, tu le fais car tu t’inquiètes, ce n’est pas un devoir ou une obligation... mais bien ce qui te parait normal. "Peu importe ce que tu sembles penser, je peux m’occuper de moi et je sais me défendre... Non, je ne cherche pas les embrouilles mais... non, c’est comme ça que je fonctionne en fait, donc tu auras mon aide que tu le veuilles ou pas." Cela est dit sur un ton assez ferme, signe qu’il n’y a pas de place pour la discussion, voilà qui est dit et tu es satisfaite quand elle prend ton numéro de téléphone, le vrai. "Oui, je m’appelle vraiment Lara... Je ne te retourne pas la question." Tu as un maigre sourire à ces mots-là et tu sursautes un peu quand sur votre droite, les clients d’une des tables trinquent avec un peu trop d’enthousiaste. Un peu plus et tu finirais par oublier où vous vous trouvez. "J’ai conscience que tu en as beaucoup dit pour une soirée et tu n’étais pas obligée de le faire donc... contente que tu aies pu vider ton sac." Tu essayes de retrouver un timbre de voix un peu plus neutre, car oui, tu as bien conscience que se livrer de cette manière, ce n’est pas rien et tu te considères un peu comme privilégiée pour avoir eu le droit d’entendre une partie de son histoire. "Et je suis sérieuse, n’hésite pas, pour quoi que ce soit, peu importe le sujet, peu importe l’heure du jour et de la nuit Ou si tu veux me poser plus de questions, histoire que ce soit plus équilibré." Même si Naomi a l’impression de ne pas avoir dit tant que ça, c’est tout le contraire pour toi, vous êtes un peu plus proches qu’il y a quelques minutes et cela ne fait pas le moindre doute. "Pour quoi que ce soit."
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| | | | (#)Mer 3 Nov 2021 - 1:02 | |
| « Tu es toujours comme… Ça ? » Demanda l’escort-girl en souriant, amusée par la situation. Elle réalisait tout doucement qu’elle ne savait rien de la danseuse, et de ses traits de caractère. S’était-elle imaginée qu’elle était aussi… Obstinée, et têtue ? Certainement pas. Mais ce grain de folie et cette ténacité n’étaient pas pour déplaire à l’Australienne, qui voyait désormais Lara plus comme une alliée qu’une simple collaboratrice. « Du bouche à oreille, donc. » Résuma grossièrement la brune. C’était malin, et ça limitait grandement les risques de débordement. Des clients qui rapportaient d’autres clients ; la méthode avait déjà fait ses preuves par le passé. « Tu éveilles ma curiosité, là. » Commenta Naomi en arquant un sourcil. Lara avait-elle des projets, des envies d’autres choses ? Elle s’apprêtait à plaisanter, une fois de plus, sur son espérance de vie sévèrement réduite depuis son départ du Club. Cependant, contrairement aux fois précédentes, la brune s’abstint ; son interlocutrice n’appréciait clairement pas ses allusions morbides, ni son ton badin. « Je ne pensais pas que tu avais un côté Mère Teresa. » Fit remarquer l’Australienne, un brin moqueuse. Mais ce n’était pas pour lui déplaire ; peut-être que son ange gardien venait de faire son apparition dans sa vie. Alors qu'elle avait touché le fond, on lui envoyait peut-être une aide providentielle. Une main tendue, qu’après moult hésitations, Naomi avait finalement saisie.
« Non. » Répondit l’escort-girl en secouant la tête, alors qu’un léger sourire venait étirer ses lèvres pulpeuses. « Ce n’est pas la peine et surtout, ça n’a aucune espèce d’importance. » Il y avait bien longtemps que plus personne ne l’appelait comme cela. Sa famille s’était délitée, et ses anciens petits-amis avaient disparu du paysage. Seuls ses papiers d’identité, qu’elle gardait précieusement dans un coffre-fort dans le dressing de sa chambre, faisait état de sa véritable identité. « Je ne sais pas si j’aurais dû. » Fit remarquer la brune en faisant la moue. Naomi était d’une fille plutôt bavarde, mais il y avait bien longtemps qu’elle ne s’était pas laissée aller à des confidences aussi poussées. Quand il s’agissait de bavasser, aucun souci : elle répondait présente. Mais quand il s’agissait de parler d’elle, de sa vie, de sa condition… Immédiatement, Naomi se faisait plus distante, plus secrète. Mais Lara avait su la mettre en confiance, et la pousser dans ses retranchements. Sa langue s’était déliée et, contre toute attente, elle se sentait presque soulagée d’avoir pu se décharger d’une partie de ses angoisses. « Pour ton propre bien. » Précisa-t-elle en levant la paume de sa main en direction de la danseuse, l’empêchant de protester d’une manière ou d’une autre. Parce qu’elle commençait à la connaître, Lara : elle ne gardait pas sa langue dans sa poche, et manifestait sa désapprobation sans ménager la principale concernée. « Je saurai m’en souvenir. » Dit-elle en hochant la tête. Avait-elle trouvé en sa collaboratrice une amie, ce soir ? Peut-être bien. « La prochaine fois, ce sera à mon tour de te faire passer un interrogatoire. » Elle plaisantait, évidemment. Si sa collaboratrice souhaitait se confier à elle, alors elle lui prêterait une oreille attentive. Contre toute attente, Naomi n’était pas aussi égoïste qu’elle ne voulait bien le faire croire. Simplement, il était plus facile de prétendre qu’elle l’était. « Je ne sais pas toi, mais personnellement, je suis claquée. » Déclara Naomi après avoir vidé la fin de son eau pétillante. Elle récupéra la rondelle de citron qui traînait au fond de son verre, et croqua dedans à pleines dents. Elle grimaça à cause de l’acidité, mais grignota la chère du fruit. Elle déposa la partie non comestible sur le bord du verre, et récupéra son sac, qu’elle avait déposé à ses pieds. « Je vais prendre un taxi pour rentrer. » Elle se redressa, et fit un signe de tête à Lara. « Tu viens ? Il n’est pas question que je te laisse croupir ici ou rentrer seule. Profite du voyage. » Proposa l’escort-girl. La danseuse se leva à son tour, et les deux femmes se dirigèrent d’un pas décidé vers la sortie. Fières et droites, comme si rien ni personne ne pouvaient les atteindre. Fières et droites, parce qu’elles étaient indépendantes, et pourtant unies. @Lara Pearson |
| | | | | | | | (naomi & lara) it takes a little while to figure me out |
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