Une promesse émise par Swann sera toujours respectée. Il a énormément de principes mais ne risque pas d’aller à l’encontre d’un seul d’entre eux, surtout pas celui de tenir parole. Puisque l’avis qu’on se fait de lui est d’une importance capitale, il ne souhaite pas jouer avec le jeu pour le peu d’éléments de sa vie qu’il est capable de contrôler. Plus les jours passent et plus il se rend compte que c’est tout un pan de sa vie qu’il n’a jamais conté à Maddy, ayant toujours été une oreille plus attentive qu’une bouche animée. Cela ne lui a jamais posé le moindre problème et c’est tout aussi peu le cas aujourd’hui, l’anglais ne ressentant que très peu le besoin de se confier à autrui. Seulement, il a l’impression de lui devoir une certaine vérité, laquelle va de pair avec plusieurs histoires qu’il se doit de lui conter à rebours. Maddy est au courant de quelques événements ayant rythmé l’existence du blond mais elle n’a eu le droit qu’à la partie immergée de l’iceberg, celle qui n’avait pas besoin de violons en fond sonore pour subsister. Il est temps de changer cela, il en ressent encore plus le besoin après l’avoir invitée à passer à la colocation pour échanger quelques mots et un verre avec. Maisie et Sofia travaillant toutes les deux, il s’est assuré de ne déranger personne et de ne surtout pas éveiller la curiosité des deux jeunes femmes qui auraient tôt fait de voir en elle une possible madame Buchanan.

Il lui avait promis qu’ils se reverraient, alors ce sera bel et bien le cas. Leur rencontre imprévue s’est bien passée et même s’il a eu l’impression que sa joue a senti le fruit pendant de bien trop nombreuses heures, ce n’était pas une contrepartie fort déplaisante. La voix de Maddy est bien différente lorsqu’elle se tient face à lui et il sait qu’ainsi au moins, elle verra à quel point il n’a aucun mal à sourire sans discontinuer en sa présence. Elle est une présence positive et il a bon espoir d’en être une pour elle aussi ; donnant-donnant. Ce sont pour autant de raisons que bien plus encore qu’il n’a pas eu à y penser à deux fois pour lui envoyer un simple sms et une proposition à la volée, lui laissant toujours l’opportunité de refuser. Après tout, elle aurait pu avoir bien des raisons différentes de le faire et aucune n’aurait rendu Swann en colère, à défaut de sûrement l’attrister. Pour autant, sa réponse a été positive et aucun scénario catastrophe n’a abouti, pour le plus grand plaisir de l’anglais.

“Est-ce que tu aimes Doctor Who ? Ils diffusent des épisodes, ce soir.” Telle est l’entrée en matière du Buchanan qui doit sûrement apprendre à mieux se comporter en société. Pourtant, il est un enfant trop excité de la nouvelle et ne sait pas la garder pour lui une seconde de plus, prêt à l’initier à l’incompréhensible et interminable téléfilm à tout prix. Il se rattrape en déposant un baiser contre la joue de la blonde, la saluant ici enfin, ouvrant un peu plus la porte ensuite pour l’inciter à entrer. “Mes colocataires risquent de rentrer dans la soirée mais elles sont sympas, c’est promis. Je suis sûre que tu les aimerais.” Elle aimerait sans doute encore plus le petit frère de Maisie qui deviendrait son meilleur ami comme il en a rapidement été le cas pour Noah mais ça, c’est une autre histoire. Il ne racontera pas l’histoire de tout le monde ce soir ; il n’a pas envie de la faire fuir. “Je suis content que t’aies pu te libérer.” Ne connaissant pas ses horaires de travail, il a un peu joué avec le hasard, il faut bien l’avouer. “Je te propose quelque chose à boire ? Je fais pas d’aussi bons cocktails de Matt mais au fond ça consiste juste à mélanger des boissons, quoi.” Autrement dit, il expérimente comme le ferait un enfant avec son kit du parfait scientifique, sous les yeux éternellement effarés de son aîné.

Sans le savoir, Swann et Maddy habitent dans le même quartier de Brisbane, c’est ce que blondie constate quand son ami lui a envoyé son adresse pour l’inviter chez lui. Entre deux dessins, elle a pris le temps de préparer un petit quelque chose pour la soirée. Maddy est plutôt douée en pâtisserie, elle a donc préparé des cookies tout chocolatés pour les gourmands. Alors que la fournée est tranquillement en train de cuire dans le four, elle en profite pour se préparer. L’hiver commence à se sentir à Brisbane, elle a enfilé un pull blanc et un jean, sans parler de ses chaussettes colorées. Mais ça personne allait le découvrir à moins qu’elle se retrouve sans chaussure. La demoiselle enfile ses bottines avant de retourner dans sa cuisine juste à temps. Romie curieuse comme à son habitude miaule alors que sa maman sort la fournée fumante de cookies du four. « Oui Romie, ton goûter arrive après. Les cookies ne sont pas pour toi mais pour Swann. » qu’elle parle à son chat comme si s'agit d'un humain. Maddy parle très souvent seule dans sa maison, ne vous inquiétez pas, c’est tout à faire normal. Alors que les petits gâteaux sont en train de refroidir Maddy s’accroupie et vient remplir la gamelle de son animal de compagnie « Romie, ça sera ton seul repas de la soirée, maman part ce soir chez un ami. Tu ne fais pas de bêtises pendant mon absence, promis ? » L’animal se frotte contre sa maitresse et lui fait ses yeux doux « Et ne pense même pas à me faire la comédie quand je rentrerai pour avoir à manger, compris ? » La boule de poils ne dupera pas l’ancienne actrice.

Maddy marche dans les allées paisibles de Toowong son tote bag à la main, elle n’a pas oublié son petit présent. Elle prend le temps de flâner dans les rues, elle adore admirer les différentes architectures des bâtisses et s’imaginer une autre vie. Elle envie les grandes maisons aux jardins fleuris et son cœur vacille lorsqu’elle voit des enfants hauts comme trois pommes se rouler dans l’herbe parfaitement bien tondue. Finalement la demoiselle arrive au 400 Carmody Road et sonne en attendant patiemment devant la porte de la jolie demeure. Elle est stressée et intriguée à la fois, elle va découvrir le monde de son ange gardien. « Est-ce que tu aimes Doctor Who ? Ils diffusent des épisodes, ce soir. » Maddy esquisse un sourire aux mots masculins alors qu’ils viennent à peine de se saluer. Elle fait un pas à l’intérieur de la maison avant de répondre « J’en ai aucune idée. » Maddy est abonnée aux comédies romantiques, mais elle est avide de curiosité. « Mais je suis partante pour regarder ! » Elle s’avance un peu plus à l’intérieur du séjour « Mes colocataires risquent de rentrer dans la soirée mais elles sont sympas, c’est promis. Je suis sûre que tu les aimerais. » Blondie sourit poliment. En effet, elle sait qu’une des colocataires est gentille puisqu’elle connait Sofia depuis de nombreuses années à présent. La colocation est un mode de vie complétement inconnue pour l’artiste. Elle aime être dans sa bulle depuis qu’elle s’est faite lâchement quitter par son ancien compagnon. Elle préfère être seule que mal accompagnée, au moins plus personne ne la quittera un beau matin sans le moindre mot. « Je suis content que t’aies pu te libérer. » Elle pose son regard sur la tête blonde. « Et je suis contente de te revoir Swann. » « Je te propose quelque chose à boire ? Je fais pas d’aussi bons cocktails de Matt mais au fond ça consiste juste à mélanger des boissons, quoi. » Maddy est le cliché de la trentenaire avec sa bouteille de vin blanc et son tire-bouchon. Les cocktails elle en boit ponctuellement, plus généralement pour des occasions spéciales. Après quelques instants de réflexion, elle veut bien se laisser tenter par un cocktail. Après tout, revoir Swann est une occasion spéciale. Elle est contente qu’il lui ait proposé cette soirée, parce que du côté de Maddy, elle est restée planquer dans son atelier à peindre un monde meilleur. Pourquoi cette fois-ci ? Car l’horrible Melody a encore joué un mauvais tour. Elle est enceinte et cette simple pensée attrise le cœur de la Griffiths. Cela lui rappelle ce qu’elle est incapable de faire elle-même. Elle secoue légèrement de la tête comme pour chasser cette pensée négative et se concentre sur le moment présent. « Testons l’expérience des cocktails, ça me dit bien ! » Elle marque une légère pause, cherchant du regard où l’alcool est rangé dans la colocation de Swann. « On aura qu’à suivre une recette sur Internet. Et si on se loupe.. personne le saura, ça sera notre secret. » Un léger rire s’échappe d’entre ses lèvres, encore un nouveau petit secret entre Swann et Maddy, mais la Griffiths a espoir en eux, ils allaient s’en sortir. « Tu as envie de boire un cocktail à base de quoi ? » qu’elle lui demande en tournant sa tête vers le jeune homme.

A peine arrivée que Maddy commet déjà sa première erreur. « J’en ai aucune idée. » C’est ainsi qu’elle laisse à Swann toute l’opportunité de lui faire regarder des centaines d’épisodes de sa série préférée, sans même que ce ne soit une façon de parler. Il en existe réellement, des centaines d’épisodes de cette série. Elle a au moins le mérite d’éveiller sur son visage un grand sourire sincère. « Mais je suis partante pour regarder ! » Elle en rajoute un peu plus, preuve supplémentaire qu’elle n’a jamais regardé le moindre épisode incompréhensible d’une série à plusieurs milliers de références à la seconde - et Swann voudra absolument toutes les lui expliquer, ponctuant ses explications de ‘oh attends, ça va être génial ce moment là !’. L’anglais n’a pas besoin d’exprimer sa joie et son excitation, toutes deux se lisant sans aucun mal sur les traits de son visage, au point où il prend le temps de lui faire part de ce qu’il ressent à l’idée qu’elle ait acceptée l’invitation. Après tout, elle aurait eu toutes les raisons de refuser, lui qui ne représente que des mauvais souvenirs pour elle et persiste pourtant à s’immiscer dans sa vie aujourd’hui. « Et je suis contente de te revoir Swann. » A lui, cela lui fait du bien qu’une personne de son entourage soit capable de prononcer de tels mots en retour. Il sait que beaucoup le pensent mais la différence entre le savoir et l’entendre est sans pareille. Swann sourit béatement quelques instants avant de leur trouver une occupation ailleurs, utilisant la cuisine comme une issue de secours universelle.

A défaut de chanter les louanges de son frère une fois de plus, l’anglais joue du contraire, s’amuse de son travail qui consiste à créer des cocktails et faire la discussion aux clients éméchés pour ne pas qu’ils en viennent à se battre avec d’autres. Si sa vocation n’avait pas été la médecine, il aurait envié ce travail plus que tout au monde. Aujourd’hui, il se contente d’être heureux que Matt ait su trouver sa voie et qu’elle le rende heureux à ce point. “On va collectionner les secrets, alors.” Il reprend ses paroles dans un sourire, leur rappelant l’épisode Suisse sans chercher à remuer le couteau dans une plaie qu’il imagine être encore bien douloureuse. C’est le genre de plaie qui ne disparaît jamais ; il en sait quelque chose. Elle a au moins trouvé un ami en lui, et il sait qu’il ne la trahira jamais. « Tu as envie de boire un cocktail à base de quoi ? » - “De thé, bien sûr. Il n’y en a jamais trop.” Il lève les épaules comme si cela était réellement une évidence, une réponse qu’elle ne pourrait éviter et ce quel que soit le contexte. Il est un stéréotype à lui tout seul mais sur certains sujets, il ne le perçoit en rien comme une mauvaise chose. “Je sais que t’es pas venue pour un atelier cocktails, tu sais, tu peux très bien te reposer en attendant que tout vienne à toi.” Il reprend d’une voix à peine plus sérieuse mais toujours agrémentée d’un sourire rassurant. Ses doigts pianotent les sites de cocktail à la recherche de quelque chose de visuellement attractif qui puisse contenir un minimum (maximum) de thé. Il souhaite que Maddy se sente le plus possible chez elle ; elle comme le moindre invité passant le pas de la porte. “Tout se passe bien depuis la sortie de ton livre ?” Il demande, alors, s’informe de sa nouvelle vie, se demande si tout se passe comme prévu pour elle. Ce ne sont pas des sujets qu’il aborde dans les discussions quotidiennes par message, il préfère toujours pouvoir la regarder dans les yeux au moment d’aborder de tels sujets. “Le feu des projecteurs ne te manque pas ?” Il en connaît l’adrénaline de loin et pourrait comprendre que ce soit le cas, après tout.

« On va collectionner les secrets, alors. » Elle rigole joyeusement. Elle est heureuse de réussir à prendre du recul désormais et ne plus vivre dans la tourmente comme à une certaine époque. Cette réussite est en partie grâce au jeune anglais, il a toujours été un allié fidèle. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » qu’elle dit sur un ton innocent alors qu’elle découvre la colocation de l’anglais. Parlons peu, parlons bien, parlons boissons. Il faut se désaltérer pour passer une agréable soirée. « De thé, bien sûr. Il n’y en a jamais trop. » Elle rigole à ses mots et reconnaît bien là les origines anglaises de son ami. Elle lui laisse prendre les rênes, après tout elle n’est qu’une simple invitée dans cette demeuse et suit poliment les indications de son hôte. « Je sais que t’es pas venue pour un atelier cocktails, tu sais, tu peux très bien te reposer en attendant que tout vienne à toi. » Elle sourit avant de lui répondre  « Je sais. » Elle marque une pause avant de continuer. « Mais j’aime bien cette idée d’atelier, faire un cocktail c’est comme mélanger des couleurs de peinture. » qu’elle réplique en faisant un parallèle avec son univers. Elle vient se poser sur une chaise haute du bar de la cuisine de Swann alors qu’elle le regarde fouiller sur son téléphone à la recherche de la recette parfaite. Elle dépose son tote bag sur le plan de travail qu’elle entend un bruit métallique lui rappelant ses cookies. « Au fait, je voulais pas venir les mains vides, j’ai rapporté ça. » Elle ouvre son sac en tissus avant de sortir une boîte à gâteaux ronde « J’espère que tu aimes ça. » Elle sourit timidement tout en lui tendant la boite. Tout le monde apprécie les cookies au chocolat, non ? En cas contraire, cela ravira les papilles des colocataires de Swann. « Va-t-il en avoir assez pour les épisodes de Doctor Who ? Ça, je ne sais pas. » qu’elle ajoute avec un petit rictus amusé sur le visage. « Tout se passe bien depuis la sortie de ton livre ? » Elle hausse légèrement des épaules. « Tout, je ne sais pas, on pourrait mieux faire. » qu’elle lui avoue, Swann est bien l'une des rares personnes qui ont le privilège de voir la Griffiths dans son état brut. Pourquoi masquer la vérité alors qu’il l’a connu dans la plus tragique des situations ? « Le feu des projecteurs ne te manque pas ? » Hormis l’affaire Melody, il y a aussi le sujet Sergio qui a sa petite place dans la vie de la Griffiths. Cet homme en question n’est qu’autre que l’agent de l’artiste depuis des nombreuses années. Il a misé sur blondie lors de son âge d’or mais il a été cruellement déçu par le parcours en dents de scies de son l’actrice, sans parler de ses idées farfulues comme il aime les surnommer. Sergio tire la tronche depuis que Maddy a fait sa reconversion artistique. Il traite ses œuvres de dessins qui ne rapportent pas assez. Ils ne sont définitivement plus sur la même longueur d’onde. L’ont-ils été un jour ? « Honnêtement ? Je ne sais pas. » L’indécise soupire. C’est du Maddy tout craché, elle est constamment hantée par ses vieux démons. « En ce moment, je suis en conflit avec mon agent artistique. » Elle se pince les lèvres baissant son regard. « Selon lui ce que je fais maintenant ne lui rapporte pas assez, c’est une perte de temps et d'argent. » Des brides de leur dernier repas d’affaires lui reviennent à l’esprit. Maddy a opté pour la carte du mystère -ou plutôt de l’indécision si vous préférez- pour se donner un peu de temps pour réfléchir et prendre une décision. « Il m’a passé le script d’un nouveau film il y a quelques semaines, je suis censée lui donner une réponse à la fin du mois. » Sergio comme Maddy n’ont pas lu le scénario, chacun pour des raisons différentes. Le Gutiérrez car il ne croit plus du tout à son talent tandis que la Griffiths est effrayée de retomber dans cette boucle infernale. « Et toi comment tu vas Swann ? » qu’elle lui demande car il est toujours plus facile d’écouter les autres que de parler de soi-même.

Voir Maddy se prêter au jeu de l’atelier cocktail improvisé l’amuse autant que cela le rassure. En plus d’occuper leurs mains et leurs esprits pendant un temps, cela leur permet aussi d’anticiper de futurs cocktails à boire en toute tranquillité d’ici peu. « Au fait, je voulais pas venir les mains vides, j’ai rapporté ça. » Curieux, Swann relève le regard de son écran de téléphone. « J’espère que tu aimes ça. » Il attrape la boîte avec délicatesse, comme si elle pouvait contenir la Huitième Merveille du monde en son sein. A ses yeux, c’est tout comme, en témoigne le large sourire qui imprime ses lèvres lorsque ses yeux découvrent les cookies et son nez leur douce odeur. Ce n’est qu’un petit gâteau, Maddy serait bien la première à le dire, mais il n’a certainement pas besoin de plus pour être heureux. Décidément, ils ont bien fait de garder contact durant toutes ces années. “Merci beaucoup. Ils ont l’air délicieux.” Sans avoir à feindre une fausse politesse, il pense réellement chacun de ses mots et son amie le sait sans doute déjà. L’anglais pose la boîte face à eux, sur le bout du comptoir, prête à être picorée à chaque instant, dès que l’envie s’en fera ressentir. “Il n’y en aura certainement pas assez pour les 900 épisodes de Doctor Who mais ça devrait le faire pour ce soir.” Il reprend ses paroles et répond à son interrogation avec tout le faux sérieux du monde, ponctuant finalement sa réponse par un rire pour prouver qu’il ne lui fera pas réellement voir tous les épisodes de la série emblématique. D’un mouvement de la tête, il se permet de la remercier une fois de plus de son attention.

A son tour, il se permet de l’interroger sur sa vie simplement pour savoir si les choses filent droit, comme Maddy le mériterait. Le premier sujet, c’est bien évidemment son livre puisque c’est aussi la parfaite excuse qui a permis de les réunir, il y a de ça plusieurs mois déjà. « Tout, je ne sais pas, on pourrait mieux faire. » Il fronce les sourcils, inquiété par une réponse aussi évasive et peu complète, le laissant en tête à tête avec une imagination soudainement bien trop fertile. Swann a des centaines de questions complémentaires à ajouter mais il se garde bien de les partager pour le moment encore, lui laissant ainsi le temps de trouver les mots par elle-même. Puisqu’ils ne viennent pas, le blond passe maladroitement d’un sujet à un autre, pensant lui offrir l’opportunité de ramener des nouvelles plus réjouissantes en lui assurant qu’elle ne changerait de vie pour rien au monde et surtout pas pour revenir sous le feu des projecteurs. L’échec est cuisant, il se mord la lèvre lorsqu’elle le lui fait comprendre. « Honnêtement ? Je ne sais pas. » C’est un mode de vie qu’il connaît à défaut de comprendre, alors il se contente simplement de l’écouter, une fois de plus. Il serait bien le dernier à lui reprocher d’être indécise et incapable de trancher entre tout et son contraire. Encore moins alors qu’il s’agit d’une décision d’une vie. “Tu pourrais toujours accepter quelques rôles, si ça te manque. Pas de grosses productions, sans doute, mais au moins des choses qui te plairaient.” Des rôles qui l’intéresseraient et qui se compteraient sur les doigts d’une main d’une personne ayant déjà perdu des doigts. Il ne parle pas de reprendre sa carrière là où elle l’a laissée, loin de là, mais rien ne l’interdit de reprendre un rôle ou deux pour continuer à faire ce qu’elle aime. Ses deux métiers ne semblent pas incompatibles, à ses yeux, même s’il n’y connaît finalement pas grand chose. « En ce moment, je suis en conflit avec mon agent artistique. » Oh. Ça, c’est autre chose. C’est un obstacle sur son chemin qu’il n’avait certainement pas vu venir. Ses yeux l’interrogent d’un ‘comment ça ?’ muet alors qu’il a arrêté de scroller son écran depuis de longues secondes déjà. « Selon lui ce que je fais maintenant ne lui rapporte pas assez, c’est une perte de temps et d'argent. » Swann a un rire faux et amer. Enfant, l’argent avait toujours été un sujet difficile. Devenu adulte, ce n’est plus un problème et quand bien même il est loin de rouler sur l’or, son salaire lui suffit amplement pour mener la vie qu’il aime. Il en est sûrement de même pour Maddy, encore plus alors qu’elle a derrière elle plusieurs années d’acting. “Tu m’en veux pas si j’ai déjà une mauvaise image de lui ? C’est de ta vie dont il est question.” Les mots qui suivent, il les pèse un moment avant d’oser les prononcer. “T’es pas une vache à lait, Mad.” Ni même la poule aux oeufs d’or ou une quelconque métaphore digne d’Animal Farm. C’est une vision utopiste et enfantine de la chose, il s’en rend bien compte, tout comme il sait aussi que les agents artistiques ne sont pas rares et qu’il en existe de bien meilleurs en ce monde.

« Il m’a passé le script d’un nouveau film il y a quelques semaines, je suis censée lui donner une réponse à la fin du mois. » - “Demande toi seulement si c’est une histoire qui te plaît, et un rôle que tu aimerais avoir. Oublie le.” Il a sûrement bien assez d’ego pour se lécher les bottes lui-même et se plaire, l’anglais en est convaincu avec le peu de description qu’elle a donné de son agent. Quoi qu’il en soit, il tient à ce que son amie soit la seule à avoir le fin mot de l’histoire et qu’elle le donne en connaissances de causes, de sa propre volonté. Qu’elle décide de le faire ou non, il sera toujours là pour la soutenir. “Est ce que c’est vraiment ‘en ce moment’ que vous ne vous entendez plus ou c’est plus vieux ?” A tout hasard, est-ce que leur relation n’aurait pas commencée à être détériorée au moment où elle a décidé de prendre du recul sur le monde du cinéma ? « Et toi comment tu vas Swann ? » - “J’ai des problèmes bien moins existentiels.” Ses propres problèmes ne devraient même pas être appelés ainsi, en comparaison à ceux de Maddy. Il sait d’autant plus qu’il ne peut pas réellement parler à Maddy du fait qu’il a passé une nuit avec Sofia et que leur relation est désormais plus compliquée que prévue, pas alors qu’elle les a elle-même présentés. “Avec le temps, je pense que j’arrive à accepter ma rupture.” Il a rompu avec Lucia en avril dernier mais a encore l’impression que tout était hier. Ses souvenirs restent douloureux, c’est une certitude, mais ils lui tourmentent un peu moins le cœur désormais, la barre des trois mois ainsi passée. “Et puis, il faut dire que je ne manque pas de rester occupé, ici, entre Sofia, Maisie et son petit frère.” Petit frère dont il se fait le baby sitter aussi souvent que possible, bien plus par envie que par obligation. “Je suis content que tu nous aies présentés. Tu lui as parlé, récemment ?” Non pas qu’il cherche à savoir si elle sait ce qu’ils ont fait mais oui, un peu, quand même.

Découvrir le monde de Swann intrigue Maddy. Pourquoi ? Car leurs rencontres se comptent sur les doigts d’une main. Ils connaissent par cœur la voix de l’autre au travers d’un combiné de téléphone, mais à quoi ressemble la vie de Swann dans le monde réel ? La première chose qui frappe blondie, c’est la passion de l’anglais pour Doctor Who, une série télévisée britannique qui n’a pas bercé l’enfance de l’australienne. Pourtant l’actrice est toujours curieuse de découvrir de nouvelles choses. La Griffiths a beau bouder le monde du cinéma en ce moment, ce dernier reste et restera une partie importante de sa vie. « Il n’y en aura certainement pas assez pour les 900 épisodes de Doctor Who mais ça devrait le faire pour ce soir. » L’ambiance est agréable et légère, cela plait à l’australienne. « La parfaite excuse pour refaire des cookies pour une prochaine soirée Netflix and chill. » qu’elle prononce en espérant que cette soirée ne soit pas la dernière. En quelques secondes d’une vie, Swann est devenu une personne importante dans l’entourage de la Griffiths. Il lui a fait voir la lumière quand elle n’a pas réussi à voir le bout de ce tunnel infernal. Maddy a encore du mal certains jours a dealé avec l’injustice de la vie qui l’a frappé de plein fouet et qui lui tord encore le ventre aujourd’hui. Mais ce soir, elle refuse de penser à des choses négatives ou déprimantes, elle veut juste manger des gourmandises devant quelques épisodes de série. « Tu vas réussir à faire un choix parmi les 900 épisodes de Doctor Who à me faire regarder ? » qu’elle le questionne avec un regard amusé.


« Tu pourrais toujours accepter quelques rôles, si ça te manque. Pas de grosses productions, sans doute, mais au moins des choses qui te plairaient. » Elle esquisse un mince sourire aux mots masculins. Il est bien là le problème de sa carrière en tant qu’actrice. Maddy a connu son heure de gloire, elle a espéré que cela lui rapporte enfin des rôles avec un peu plus de profondeur, mais blondie semble éternellement cataloguée aux mêmes personnages qui lui collent la peau. Elle n’est pas la Emma Watson qui a réussi à se défaire du rôle d’Hermione Granger et jouer dans d’autres registres. Elle a toujours été admirative du parcours de cette femme, mais les antécédents de la Griffiths la poursuivent comme une mauvaise herbe qui est difficile à arracher. La plus persistante est sans doute son nom de famille. C’est bien pratique d’avoir un papa réalisateur à ses débuts mais par la suite, on part de sa crédibilité progressivement. C’est un sujet dont la Griffiths parle depuis de nombreuses années avec sa psychologue. Dans une autre vie et dans d’autres circonstances, Maddy aurait peut-être eu la force de se battre pour cela, mais le temps file à une vitesse effrayante et blondie commence à avoir de mal à concilier vie professionnelle et personnelle. Ce combat est d’autant plus compliqué lorsqu’elle est le seul soldat sur le front et qu’elle n’a pas un précieux allié sur le champ de bataille pour la soutenir dans son quotidien. « Tu m’en veux pas si j’ai déjà une mauvaise image de lui ? C’est de ta vie dont il est question. T’es pas une vache à lait, Mad. » L’australienne a un rire nerveux fasse à cette dernier appellation. « C’est assez ironique car fut un temps j’étais sa poule aux oeufs d’or. » Son regard s’abaisse un instant, elle est toujours autant mal à l'aise avec ce surnom. Elle n’a jamais aimé lorsque Sergio l'appelait poulette, cela lui rappelle de mauvais souvenirs. « Mais ouais, je crois qu’il a arrêté de compter sur moi pour se faire du fric. J’ai bien compris qu’il voulait se débarrasser de moi. » Et même si Maddy a des différends avec Sergio, il reste son agent et elle en a besoin pour son travail. Même si ses méthodes sont douteuses, il a toujours eu la qualité d’être cash avec Maddy. L’honnêteté dans ce milieu est rare et l’artiste a sans doute peur de se lancer dans la recherche d’un nouvel agent. Intéressait-elle encore ? Sur quoi allait-elle tomber ? Maddy a un cruel manque de confiance en elle et c’est un sacré bordel dans sa tête pour prioriser ses projets. « Demande toi seulement si c’est une histoire qui te plaît, et un rôle que tu aimerais avoir. Oublie le. » Elle se mordille la lèvre avant de lui répondre. « Apparemment l’histoire parle d’une peintre amnésique et c’est une espèce de thriller psychologique. Même à travers ses propositions de job, je crois qu’il veut essayer de me dire d’arrêter la peinture. » Elle soupire agacée mais d’un autre côté, elle doit se forcer à lire le scénario pour savoir si ce film en vaut la peine ou pas. Elle doit en avoir le cœur net et faire abstraction des commentaires de Sergio comme lui conseille si justement Swann. « Est ce que c’est vraiment ‘en ce moment’ que vous ne vous entendez plus ou c’est plus vieux ? » « On va dire que notre relation s'est dégradée depuis l’épisode en Suisse.  Il n’a pas été très content que je disparaisse pratiquement une année entière sans donner de nouvelle… » Maddy lui a raoncté que la moitié de l’histoire, la plus « jolie » et certainement pas la plus sombre. L’actrice a laissé tout le monde en plan et Sergio a dû gérer toutes les spéculations médiatiques autour de la Griffiths à cette époque. Un mauvais moment à passer.

C’est au tour de Maddy d’écouter Swann, cela sonne différent car c’est la première fois qu’ils le font en vrai et non à travers des messages. Les ressentis sont différents mais l’envie est toujours la même. Elle a envie d’être là pour lui comme il l'a été pour elle. « J’ai des problèmes bien moins existentiels. » Elle ne lui coupe pas la parole et le laisse continuer. « Avec le temps, je pense que j’arrive à accepter ma rupture. » Elle a une moue sincèrement navrée à sa confession. Il n’est jamais facile de cohabiter avec une peine de cœur. Il faut se laisser le temps de faire le deuil de cette relation. « Et puis, il faut dire que je ne manque pas de rester occupé, ici, entre Sofia, Maisie et son petit frère. » « C’est bien que tu ne sois pas resté seul trop longtemps. » Dans ces moments, il est conseillé d’être entouré pour ne pas trop ruminer avec des sombres idées. Maddy en parle d’expérience. « Tu le sais déjà, mais je suis là si un jour tu as envie de parler ou.. regarder un énième épisode de Doctor Who. » qu’elle lui glisse avec un sourire complice pour détendre l’atmosphère. « Ou sinon, si t'aime les séries policières, j’en connais une où une actrice plutôt douée y joue. » qu’elle rigole cette fois-ci en parlant d’elle-même aux souvenirs de Shut your eyes, une série qu’elle a tourné en compagnie d’Heather. « Je suis content que tu nous aies présentés. Tu lui as parlé, récemment ? » Son sourire s’élargie et elle répond du tac au tac « Je suis contente que vous vous entendez bien. » Car oui vivre avec quelqu’un peut réserver quelques surprises, mais blondie est loin de se douter qu’il s’est produit un certain événement. « Et non, je n’ai pas vu Sofia récemment. Elle va bien d’ailleurs ? » qu’elle continue dans son innocence la plus totale. Maddy remarque que Swann a arrêté de scroller sur son téléphone à la recherche d’une recette. « Alors tu nous as trouvé un cocktail à boire pour ce soir ? » qu’elle l’interroge car il fallait de bonnes boissons pour apprécier les épisodes du soir ainsi que les quelques confidences.

« La parfaite excuse pour refaire des cookies pour une prochaine soirée Netflix and chill. » - “Me voilà obligé de t’inviter à nouveau, quelle infamie.”
« Tu vas réussir à faire un choix parmi les 900 épisodes de Doctor Who à me faire regarder ? » - “Bien sûr que non, c’est pour ça qu’on les regardera tous.”

D’accord, il ment sans doute un peu. Il ne lui imposera pas autant d’épisodes, bien conscient que la série a un côté décalé qui peut ne pas plaire à tout le monde et il ne s’offusquerait pas s’il elle en venait à ne pas aimer Doctor Who. Il en parle beaucoup mais sait tout de même prendre du recul sur la chose, c’est promis. De toute façon, sa série préférée n’est bien rapidement plus le sujet principal de la conversation alors que les deux blonds s’attardent plutôt sur le quotidien difficile de Maddy. L’anglais l’écoute avec une profonde et sincère empathie, tentant de trouver des solutions sans pour autant s’y connaître autant qu’il le voudrait. « C’est assez ironique car fut un temps j’étais sa poule aux œufs d’or. » Il ne reprend pas le même rire que Maddy, trop désolé pour une telle chose. Elle ne mérite pas d’avoir une telle étiquette, il regrette sincèrement qu’elle l’accepte avec tristesse. Swann ne connaît pas assez son manager pour pouvoir lui répondre par un ‘mais non, voyons, il ne te considérerait jamais comme ça, …’. Il ne risquerait pas de lui dire un mensonge. Même s’il est seulement présent pour lui faire plaisir, il abhorre bien trop la chose pour en imposer une à son amie. « Mais ouais, je crois qu’il a arrêté de compter sur moi pour se faire du fric. J’ai bien compris qu’il voulait se débarrasser de moi. » - “Il ne sait pas ce qu’il rate.” Son sourire revient, cette fois, se voulant rassurant. Ces mots-là, il peut les avancer sans le moindre doute. Il n’a pas besoin de connaître parfaitement le milieu pour savoir qu’elle est une perle rare, tant humainement que professionnellement parlant.

Les conseils sont prodigués de façon éparse, maladroitement au possible. Au moins, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas essayer. Il essaie sincèrement de trouver des mots pour aider son amie à aller mieux, surtout alors qu’il a bien trop rapidement pris l’habitude de la voir avec un large sourire sur le visage et non des lèvres pincées et tristes. « Apparemment l’histoire parle d’une peintre amnésique et c’est une espèce de thriller psychologique. Même à travers ses propositions de job, je crois qu’il veut essayer de me dire d’arrêter la peinture. » Honteusement, sa première pensée aura été de se dire que l’histoire a l’air intéressante. C’est sûr que son manager ne fait pas dans le subtil, mais peut-être qu’elle pourrait s’y intéresser pour le prendre à revers et lui donner tort. Il n’en sait rien, lui, il voit des solutions partout où il va ; mais pour les autres, jamais pour lui. Les choses seraient bien trop simples, si tel était le cas. “Au moins, tu n’aurais pas de mal à rentrer dans le personnage.” Il répond avec un sourire rassurant, loin de lui emboîter le pas pour qu’elle prenne une décision ou une autre. Maddy aura toujours le dernier mot : il s’agit de sa vie, après tout. « On va dire que notre relation s'est dégradée depuis l’épisode en Suisse. Il n’a pas été très content que je disparaisse pratiquement une année entière sans donner de nouvelle… » Alors la réponse est ‘longtemps’. Cela fait longtemps que leur relation s’est dégradée, et Swann ne comprend pas comment un homme en qui elle devrait avoir confiance peut l’abandonner lors d’un des pires moments de son existence. “Ouais, alors je trouve définitivement que c’est un connard.” Il n’y a sûrement pas d’autres mots pour le qualifier. “T’as jamais cherché à changer d’agent ?” Il ne mérite pas de compter une personne telle que Maddy parmi ses proches, c’est tout ce qu’il dit.

A son tour, Maddy est une présence rassurante, lui proposant déjà des solutions si jamais il ressent des coups de mou. Il accepte poliment en hochant la tête, un sourire sincère et ému au coin des lèvres, ses yeux momentanément reposés au sol. La vérité, c’est qu’il n’osera jamais lui demander de venir dans une telle situation, et il sait déjà qu’il ne voudra pas non plus en parler. Il l’estime beaucoup, lui fait confiance, mais il reste incapable de concéder à autrui ses faiblesses. Ce n’est pas juste alors qu’elle n’a jamais hésité à le faire en retour, il le sait, et il a beau travailler là-dessus, le problème reste le même : il ne change pas. Fort heureusement, il tente déjà de rebondir sur sa proposition suivante. « Ou sinon, si t'aime les séries policières, j’en connais une où une actrice plutôt douée y joue. » - “Oh oui BroadCh - ...” Ses mots débutent avant même qu’elle ait terminé sa phrase, il se rend compte qu’elle ne parlait pas de Broadchurch avec quelques secondes de retard. Il en a trop dit pour cacher son quiproquo, pas assez pour pouvoir ainsi laisser sa phrase en suspens. “Ouais, non, pardon.” Non, pas Broadchurch. Elle ne parlait pas de David Tennant - ce qui est quand même très dommage parce qu’il faisait déjà un Docteur extraordinaire, mais il était tout aussi bon en policier. “Je suis désolé, j’avoue que j’ai pas une très bonne culture ciné.” Son sourire est gêné mais il n’en est pas (encore) au point de vouloir s’enterrer sur place. ll passe une main dans ses cheveux, joue un instant de ses boucles avant de reprendre, tentant de s’expliquer davantage. “J’ai quelques amis acteurs, pourtant, mais même dans leur filmographie j’ai pas vu grand chose. Je suis un ami terrible, je sais, j’ai sûrement pas vu tous les films dans lesquels a tourné mon ex non plus.” Non pas que cela ne l’intéresse pas, mais il n’est simplement pas capable de se poser devant un écran sans s’endormir au bout d’à peu près cinq minutes, qu’il soit seul ou non. Il parle pourtant de ses amis sans gêne, incluant même Rory dans l’histoire, naturellement, et ce pour la première fois de son existence. Son sourire a une toute autre signification, désormais empreint d’une profonde nostalgie. “Mais je serais curieux de voir ce film.” Tout ça pour ça, il aurait pu lui éviter bien des explications alambiquées.

« Et non, je n’ai pas vu Sofia récemment. Elle va bien d’ailleurs ? » - “Oui, oui oui.”

Elle va bien et elle déteste sûrement Swann, ce qui doit être la suite logique des choses. Si elle n’a pas elle-même parlé de leur nuit passée ensemble alors l’anglais ne se permettra pas de trahir le secret. Il sera le leur autant de temps que nécessaire, jusqu’à ce que l’histoire soit assez ancienne pour qu’on ne puisse plus réellement le leur reprocher - ils le font déjà assez d’eux-mêmes. « Alors tu nous as trouvé un cocktail à boire pour ce soir ? » Oh, oui, il en aurait presque oublié le sujet de base de sa venue dans son appartement. Il tourne son écran de téléphone pour lui montrer la dernière page sur laquelle il s’est arrêté, choisissant un peu au hasard, ayant déjà envie de simplement se contenter de faire infuser la verveine et de la leur servir fumante. Pourtant, il prend une dernière fois le temps de se racler la gorge, revenant sur le sujet précédent. “Si t’as besoin d’aide ou d’un avis extérieur … ou de quoi que ce soit, à propos de ton agent, tu sais que tu peux m’appeler. Tu peux même frapper à ma porte, maintenant.” Ce n’est pas parce qu’ils se voient en face à face que les choses ont changées : ils peuvent toujours se faire confiance.

Doctor Who semble être la parfaite excuse pour se revoir, mais pour l’instant ce n’est pas de cette célèbre série britannique dont les deux amis parlent mais plutôt d’une certaine proposition de film. Maddy comme à son habitude est une âme vagabonde qui navigue entre ses envies, envies qui sont très souvent influencées par ses émotions. Ce joyeux cocktail la rend extrêmement indécise, ce qui peut la rendre agaçante sur les bords. Sergio n’est pas né sous le signe de la patience tandis que Swann se montre bien plus compréhensif à l’égard de l’ancienne actrice. « Au moins, tu n’aurais pas de mal à rentrer dans le personnage. » Elle hausse doucement des épaules et son regard se porte ailleurs. Maddy n’aime pas les situations problématiques, elle les fuit comme la peste -ou le choléra- comme vous préférez. « Tu n’as pas tords. » Son pupilles bleutées se reposent de nouveau sur l’anglais, l’artiste est pensive. Elle se questionne beaucoup trop, s’imaginer mille et un scénarios dans sa tête alors que rien n’est encore officiel. Que vont penser les médias ? Que va penser sa famille ? Et ses amis ? Qui va s’occuper de Romie si elle est sans cesse en déplacements ? Oui, oui, Maddy est tellement une maman chat que son animal de compagnie a son importance dans ses prises de décisions. « Ouais, alors je trouve définitivement que c’est un connard. » Elle a un rire nerveux aux propos masculins. « T’as jamais cherché à changer d’agent ? » Elle se mord l’intérieur de la joue. Elle ne sait plus quoi faire dans tout ce merdier que Maddy a tendance à choisir la facilité et laisser tomber, du moins, pour cette cause. « Parfois.. j’y pense. » Elle répondu d’une petite voix le regard ailleurs une nouvelle fois. « Mais c’est compliqué… » Autant pour l’agent que pour le talent, sans oublier leur agence. « Je ne sais pas sur qui je pourrais tomber et surtout je ne sais pas qui voudrait encore de moi. » qu’elle conclut sur un rire nerveux mais navré.

Swann se confit finalement sur sa récente rupture. Elle se souvient encore de leur conversation sur cette plage. Ils se sont revus des années plus tard, il lui avait parlé d’une certaine petite-amie. Maddy ne peut pas s’empêcher de se demander si c’était cette même personne le jour où ils s’étaient rencontrés en Suisse… Pourtant ce souvenir est bien trop douloureux que la question refuse de franchir la frontière de ses lèvres. Elle se contente d’être la bonne amie, qui sera toujours là pour l’épauler et elle essaye de trouver un moyen de lui changer les idées. L’anglais s’entremêlent les pinceaux avec les séries policières et un doux sourire se dessine sur le visage de la blonde. « Je suis désolé, j’avoue que j’ai pas une très bonne culture ciné. J’ai quelques amis acteurs, pourtant, mais même dans leur filmographie j’ai pas vu grand chose. Je suis un ami terrible, je sais, j’ai sûrement pas vu tous les films dans lesquels a tourné mon ex non plus. » Un ex acteur, cette information n’échappe pas à l’australienne et soudainement le ventre de Maddy se met à se tordre. Elle a peur que son secret s’ébruite si des personnes de son milieu étaient au courant mais elle se rappelle des paroles de Swann. Ils se sont promis de ne rien révéler alors elle décide en silence de lui faire confiance. « Mais je serais curieux de voir ce film. » Les épaules de Maddy se détendent légèrement. « Pour toi je veux bien faire l’effort de revoir ma tête sur un écran. » Le célèbre syndrome des acteurs qui semblent contaminer tous les comédiens. « Mais tu ne rigoleras pas promis ? » Elle le fixe droit dans les yeux, l'air sérieuse. « J’étais plus jeune et surtout c’était pas le meilleur rôle de ma carrière. » qu’elle rigole nostalgique aux souvenirs qu’elle a partagé avec Heather.

Rapidement les deux amis parlent de Sofia et Maddy soupçonne un certain malaise non élucidé mais elle n’a le temps de s’y attarder que son ventre réclame les fameux cocktails. Swann lui montre la recette qu’il a trouvé sur Internet. Le regard de la Griffiths navigue entre les différents ingrédients : du rhum ambré avec de la tisane de verveine. « Je suis partante, ça m’a l’air bon ! » Elle marque une pause avant de lui demander avec un sourire. « C’est le moment où je vais choisir un dvd dans ton énorme collection de Doctor Who et je m’installe sur le canapé pendant que tu prépares les cocktails, c’est ça ? » L’anglais lui répond affirmatif tandis que l’australienne va découvrir l’impressionnante collection de l’anglais. Elle n’oublie pas de prendre la boite de cookies au passage et la dépose sur la table basse du salon. Elle va ensuite à la quête d’un épisode de Doctor Who. Elle est assise en tailleur devant tous les dvd et elle fait la plouf pour en choisir un au hasard. « Si t’as besoin d’aide ou d’un avis extérieur … ou de quoi que ce soit, à propos de ton agent, tu sais que tu peux m’appeler. Tu peux même frapper à ma porte, maintenant. » Maddy esquisse un sourire, elle est touchée par son aide indéfectible, elle retourne sa tête dans sa direction et elle lui répond. « C’est gentil Swann. » Pendant un instant, elle se demande pourquoi il est si gentil avec elle, pourquoi il prend soin d’elle comme si elle était un membre de sa famille et qu’ils s’étaient toujours connus. Maddy est touchée car elle n’a jamais connu ce sentiment dans sa propre famille. Elle a un regard assez triste alors elle détourne son visage pour enfin choisir un dvd. « Réellement gentil d’être si prévenant avec moi. » qu’elle dit sur un ton un peu plus bas avant de se saisir du coffret de la saison neuf de doctor Who qui avait l’air assez récent puisqu’elle a reconnu les visages de certains acteurs. Elle se relève et montre le sésame à son ami. « C’est bon j’ai choisi ! »  

Devant les doutes et les nombreux questionnements de Maddy, l’anglais ne peut qu’hocher la tête en tentant de l’aider au mieux. Il n’a pas un point de vue aussi affiné que le sien et craint de dire une monstrueuse bêtise à chaque seconde, raison pour laquelle il pèse le moindre de ses mots, même le plus simple. « Parfois.. j’y pense. Mais c’est compliqué… Je ne sais pas sur qui je pourrais tomber et surtout je ne sais pas qui voudrait encore de moi. » Beaucoup de gens voudraient encore d’elle et l’anglais espère simplement qu’elle retrouvera une bonne image d’elle le plus tôt possible, parce qu’elle a encore beaucoup à prouver et à donner au monde et que son manager serait bien bête de les en priver. Il est partisan du Destin quand cela l’arrange ; et aujourd’hui tel est le cas. Si elle doit effectivement changer d’agent pour aller mieux, alors il est certain qu’un jour elle trouvera la perle rare, sans même l’avoir cherchée. En attendant, il se promet au moins de demander à Rory des informations à ce sujet, parce qu’il sait qu’on s’occupe bien de lui, au moins, et qu’il n’en espère pas moins pour Maddy. Pour le moment encore, il lui offre une moue compatissante, se retenant pour ne pas la prendre dans ses bras et lui faire mille promesses.

Il commence à parler de Lucia, continue sur Broadchurch, offre un aparté Rory et immisce au milieu des dizaines d’informations inutiles, le tout pour ne faire qu’un amas de mots impossible à démêler et encore moins à comprendre. Tout ça pour dire qu’il n’est pas bien doué très longtemps pour tenir la discussion et qu’il a tendance à se prendre les pieds dans le tapis, avec cette nouvelle nécessité de ne plus cacher sa relation passée avec l’australien. Il a encore beaucoup de travail à faire là-dessus mais est au moins heureux de ne pas abandonner, tout comme il remercie muettement Maddy de ne pas lui poser davantage de questions sur les détails de son histoire alambiquée. « Pour toi je veux bien faire l’effort de revoir ma tête sur un écran. » - “Quel homme chanceux je fais, décidément.” Il accentue encore les paroles de la jolie blonde et s’en joue, ce qui sont autant de façons pour lui de lui faire comprendre qu’il n’en a rien à faire de savoir comment ils l’ont coiffée et maquillée à l’époque. A ses yeux, elle restera toujours une actrice hors pair qu’il sera heureux de retrouver sur son écran. « Mais tu ne rigoleras pas promis ? » Le blond soutient sans mal son regard, ajoutant déjà un certain sourire sur son visage. Une main sur le cœur, l’autre levée, il lui promet de ne pas rigoler, et il ne manquera pas de s’y tenir. Toute promesse se doit d’être honorée.

Les rôles sont rapidement et naturellement répartis, Swann s’occupant ainsi des cocktails alors que Maddy va sans doute choisir une saison et un épisode de la série britannique avec le plus grand des hasards. Cela n’a aucune importance à ses yeux puisqu’ils peuvent être regardés plutôt indépendamment les uns des autres. « C’est gentil Swann. » Il capte le regard triste de son amie au milieu de sa préparation et si ses gestes se glacent durant une seconde, il les retrouve bien vite, ne souhaitant pas la mettre davantage mal à l’aise encore. C’est gentil sont sûrement les quelques mots qu’il entend le plus, à longueur de journée, mais il ne cherche pas à s’en détacher non plus : être gentil, ça lui suffit. L’être avec Maddy, c’est une évidence. « Réellement gentil d’être si prévenant avec moi. » Leur histoire commune le pousse à être prévenant, mais il ne prendra pas la peine de lui préciser les choses ainsi. Maddy n’oubliera jamais leur première rencontre, il n’a pas besoin d’en parler à sa place. Il se contente donc de sourire, certain qu’elle ne souhaite rien rajouter sur le sujet. Lui n’a rien à dire de plus non plus. « C’est bon j’ai choisi ! » La roue est lancée vers un autre sujet, ils feront donc comme s’il n’y a rien de plus normal là dedans. Saison 9 ce sera, accompagnée de son meilleur cocktail au rhum et à la verveine.

Revenant dans le salon pour poser les deux cocktails sur la table, il enjoint la blonde à lancer le premier CD et, avec, le premier épisode correspondant à la saison. Elle n’a pas choisi une de ses saisons préférées mais il n’oserait jamais faire la moindre critique à propos de Doctor Who. “C’est un épisode à propos des choix difficiles. Et choisir entre le cœur et la raison, aussi.” Il a un rire amer et fatigué qu’il tente de garder le plus faible possible, ne sachant faire autrement que de rapporter ces mots à des épisodes de sa vie. “Le Docteur peut ou non sauver un petit garçon dont il sait qu’il deviendra plus tard l’un des plus grands ennemis de l’Univers.” Littéralement. Tout est toujours littéral, dans Doctor Who, même le fait que le petit garçon en question ait créé des robots en forme de boîtes de conserve et qu’ils soient devenus une espèce guerrière par excellence. Il ne lui gâchera pas l’épisode en lui parlant dudit choix du Docteur, mais au moins il peut parler du sien. “Je pense que je l’aurais sauvé. Et que j’aurais sans doute tenté de changer le futur du garçon pour en faire quelqu’un de bien.” Ce qui ne serait pas arrivé, parce que tous les films et séries se passent ainsi. Mais Swann a espoir et il l’aurait gardé tout du long ; il est ainsi. “Et il y a aussi le meilleur ennemi du Docteur. Je crois qu’on connait tous une personne comme ça.” Pour lui, ce serait Emmett. Pour Maddy, il ne lui posera pas la question et elle lui en parlera seulement si elle en ressent l’envie. “L’épisode est pas l’un des meilleurs mais il pose beaucoup de questions.” Qui plaisent au Swann d’il y a quelques années (moment de la parution de la saison) et qui auraient terrorisé le londonien d’une dizaine d’années, ceci dit. Finalement, il passe ses doigts sur ses lèvres pour ainsi promettre de se taire et, en même temps, trinque à leur soirée de jeunes adultes qui se font déjà vieux.

« Quel homme chanceux je fais, décidément. » Même si les mots sont emprunts de légèreté, Maddy s’estime réellement chanceuse d’avoir croiser le chemin de Swann. Elle se souvient encore de ce terrible jour, sa main agrippée à la barrière de sécurité du pont qu’elle est prête à enjamber avant d’entendre sa voix et découvrir son visage pour la première fois. Un visage qu’elle n’a jamais oublié et qu’elle a même dessiné de nombreuses fois, ne voulant pas l’oublier et se demandant un jour si elle allait le revoir. Elle aurait pu forcer le destin et lui proposer de se revoir autour d’un café, mais Maddy est bien trop honteuse de cette partie peu glorieuse de sa vie qu’elle préfère garder dans le déni.

« C’est un épisode à propos des choix difficiles. Et choisir entre le cœur et la raison, aussi. » Les choix de Maddy sont souvent influencés par le cœur, trop souvent même. Pendant trop longtemps elle est restée avec son ex-compagnon. Elle a naïvement pensé que l’amour serait plus fort que tout, qu’il sera prêt à rester auprès d’elle et la soutenir. Pourtant les sentiments de blondie l’ont cruellement aveuglé. Non Maddy tu ne vis pas tous les jours dans une comédie romantique. Tu vis dans la vie réelle. « Le Docteur peut ou non sauver un petit garçon dont il sait qu’il deviendra plus tard l’un des plus grands ennemis de l’Univers. » Maddy plisse légèrement des yeux aux propos masculins alors qu’elle essaye de se familiariser avec ce nouvel univers qui lui était complètement inconnu il y a quelques minutes à peine. « Je pense que je l’aurais sauvé. Et que j’aurais sans doute tenté de changer le futur du garçon pour en faire quelqu’un de bien. » La réflexion de l’anglais n’étonne pas le moins du monde la Griffiths. Les thématiques de l’épisode la font sourire intérieurement : sauver ou non une personne. Elle a comme une impression de déjà vu avec sa propre histoire, leur propre histoire, car c’est ainsi que les deux amis se sont rencontrés. Bien sûr, Swann n’avait pas la capacité de voir dans le futur, et Maddy n’était pas une horrible méchante sortie tout droit de l’un de ses films. Le visage de l’actrice est bien trop angélique pour lui coller des rôles de supers vilains. « Et il y a aussi le meilleur ennemi du Docteur. Je crois qu’on connait tous une personne comme ça. » Maddy s’interroge pendant un instant. A-t-elle déjà eu un(e) meilleure ennemi(e) dans sa propre vie ? Elle a des relations conflictuelles oui, les plus connues sont celles qu’elle entretient avec sa sœur Melody ou bien Sergio son agent. Pourtant elle n’a jamais ressenti à ce jour des sentiments de haine ou de vengeance envers un autre être humain. Elle a connu une énorme déception envers son ex-compagnon, mais elle n’est pas du genre à vouloir le mal des autres. Elle est bien trop gentille et pure pour cela. Pendant un instant, elle se demande si sa meilleure ennemie n'était qu'autre qu'elle, car c'est sa plus sombre version d'elle-même qui l'a poussé à entreprendre des idées malsaines. « L’épisode est pas l’un des meilleurs mais il pose beaucoup de questions. » Maddy hoche doucement de la tête tandis que son regard reste concentré sur l’écran de télévision. Elle sirote le fameux cocktail, les pieds en tailleur sur le canapé et un coussin sur les genoux. On ne sait jamais si gros méchant débarque sans prévenir à l’écran, Maddy est le parfait public à effrayer.

Le premier épisode prend fin, l’australienne n’a pas eu une montée d’émotion imprévue. Le cocktail est savoureux puisque blondie en a descendueune bonne moitié en picorant quelques cookies sur le passage. Le générique de fin défile en fond et Maddy finit par parler en rebondissant sur les précédents propos de Swann. « Tu as été le premier à me sauver Swann, alors que tu ne connaissais rien de moi. » Les méninges de la Griffiths ont eu le temps de s’agiter pendant l’épisode. Elle a fait une liste de constats : son entourage le plus proche n’a rien vu. Certains d’entre eux auraient pu l’aider, mais Maddy a pris le soin de cacher son mal-être à tout le monde. Elle continue encore à cacher les plus sombres de ses secrets à ses deux meilleurs amis, Joy et Nolan. Moins de gens sont au courant, mieux elle se porte. Ce système de défense est peut-être dû à la période où Maddy est passée de l’anonymat le plus total à une certaine célébrité. La Griffiths n’a jamais aimé cet aspect-là de son métier pourtant il fallait apprendre à dealer avec. « Merci. » de m’avoir sauvé. Elle n’a pas réellement besoin de savoir les raisons qui ont encouragé l’anglais à le faire. Elle veut juste le remercier, tout simplement, car un petit geste peut transformer une vie toute entière.

Il sait qu’elle fait de son mieux pour comprendre l’épisode autant que toute l’histoire racontée, présente comme passée, et c’est la raison pour laquelle ses explications cessent rapidement pour se muer en un parfait silence. Après tout, lui aussi a envie de profiter de l’épisode en engloutissant les cookies presque aussi vide que le cocktail se vide (seul, tout seul). Quarante cinq minutes passant décidément bien trop rapidement, ce sont les mots de la jeune femme qui le ramènent brutalement à la réalité, il tourne donc sa tête en sa direction, laissant le générique seul. « Tu as été le premier à me sauver Swann, alors que tu ne connaissais rien de moi. » Et à son sens, il n'y avait rien de plus normal, de plus inné non plus. Il ne changerait rien à cette journée, si jamais on lui donnait un tel pouvoir. Ni son interaction avec Maddy, ni tous les souvenirs créés avec Rory. "Et en te connaissant aujourd'hui, je sais qu'il n'y aurait pas eu de meilleure chose à faire." Elle est une belle personne, il n'en doute pas un seul instant, et elle mérite qu'on s'intéresse à elle, ce qui est le cas de Swann, sans aucune concession.

« Merci. » Elle n’a pas à préciser davantage ses paroles pour qu’il comprenne ce dont il est question. C’est un sujet qu’il sait anticiper sans mal et qu’il comprend bien plus qu’il ne le devrait, pour être passé par là lui aussi. Ce sont pour autant de raisons qu’il sait que les mots ne suffiront pas, surtout alors qu’il n’en a aucun à offrir à Maddy qui puisse être digne de quoi que ce soit. Cherchant pourtant à la réconforter autant qu’à prouver qu’il reste présent pour elle, épaule sur laquelle se reposer autant qu’oreille attentive, il vient étendre son bras avec lenteur pour venir agripper son épaule. Il évolue doucement pour ne pas prendre le risque de lui faire peur ou de la brusquer alors que l’objectif est bien différent. Sa main ramène son visage plus près alors qu’il se concentre surtout pour ne pas emmêler ses cheveux en y passant ses doigts. Finalement, c’est sa propre joue qu’il vient reposer sur le sommet de son crâne, lui prouvant ainsi qu’il continuera à la protéger, sans pour autant jamais la considérer comme une petite chose fragile. Après tout, il est normal et humain de parfois avoir besoin d’aide et c’est une règle qu’il sait appliquer à l’Humanité toute entière, excepté sa propre personne. Ce serait sans doute bien trop simple, sinon.