C'est le calme plat, le silence étouffant. Les seules paroles qui traversent la pièce ne sont que des banalités qui ne veulent rien dire. Personne n'ose vraiment entrer dans le vif du sujet. Il est triste Cosimo. Tu le vois dans le fond de ses prunelles. Il est triste et ça te tue. Bientôt Damon ne vivra plus ici, dans cet appartement qu'il avait lui-même choisi pour une fois - c'est pas une grande perte selon toi, mais bon, c'en est sûrement une pour lui et c'est tout ce qui compte. Échanger Ivy contre Megan comme colocataire, ça pourrait être pire. Comme quoi il existe encore une personne sur cette terre que tu détestes plus que la future épouse de ton fils. Tu ne comprends pas trop pourquoi vous ne faites pas simplement payer quelqu'un pour faire les boîtes à votre place ou même pourquoi il ne reste juste pas tout ici pour racheter tout en neuf là-bas - la charité pour les pauvres, Ivy dans ce cas. Il est étrange parfois quand il agit pas en fils de riche - c'est ce qu'il est, génétique ou pas. Le seul avantage là dedans, c'est que ça vous permet de passer un peu de temps ensemble. Juste tous les deux.

« Tu veux retourner à New York ? » que tu lui demandes sans pour autant vraiment prendre le temps de poser ton regard dans le sien. Tu continues de mettre la vaisselle dans les cartons comme si cette discussion n'avait rien d'anormal, comme si elle était complètement banale. Une discussion parfaitement normale entre une mère et son fils. « Tu pourrais retourner à Colombia. » Pourquoi est-ce qu'il ne le reprendrait pas de toute manière ? Ils doivent encore pleurer son départ. Il y serait bien entouré en plus. Tous ses amis de la fac sont là-bas. Et Colombia est sans aucun doute une meilleure Université que celle de Brisbane. Ce n'est pas pour rien qu'il étudiait là-bas et non ici. Tu regrettes de les avoir convaincu - lui et Saül qui en avait sûrement marre de t'entendre te plaindre - de ramener fiston à la maison. Il doit regretter lui aussi d'avoir pris cette décision. Est-ce qu'il reviendrait avec tout ce qu'il sait aujourd'hui ? Sûrement pas. « Tu pourrais faire ce que tu veux. » Loin des yeux de tout le monde. Il ferait ce bon lui chante sans que Saül n'en sache rien. Sans même que toi non plus, tu ne saches rien. Ça t'a blessé d'apprendre qu'il te cachait des choses, d'avoir l'impression qu'il ne te faisait pas assez confiance pour se confier à toi. Ça te blesse encore plus de le voir malheureux. « Avec qui tu veux. » que tu ajoutes en levant finalement les yeux vers lui. À New York, il n'y a pas de Megan. Il pourrait même partir avec ce garçon si c'est ce qu'il désire. Il y a une infime partie de toi qui aimerait qu'il t'en parle, de cette personne qu'il fréquente selon les dires de ton ancien époux. Mais il y a l'autre partie de toi, celle qui prend le plus de place, qui ne veut pas en entendre parler, qui n'est pas encore prête à en entendre parler. Et c'est la principale raison du pourquoi il ne l'a pas fait. À chacun son jardin secret. Tu es mal placé pour lui en vouloir d'en avoir un. Il peut avoir tous les secrets qu'il veut. En autant qu'il retrouve ce sourire rayonnant sur son joli visage. C'est tout ce que tu demandes. Qu'il soit heureux.

@damon williams

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@elise irish

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« Tu veux retourner à New York ? » Alors que depuis de longues minutes désormais, le seul bruit qui pouvait se faire entendre à travers l’appartement, en dehors de la musique classique en fond que Damon avait mis bien avant l’arrivée d’Elise, était le bruit de la vaisselle rangée dans les cartons, la voix de sa mère vint se répercuter sur les murs. De toutes les phrases qu’elle aurait pu dire en cet instant, Damon ne s’était pas le moins du monde attendu à ce qu’elle vienne prononcer ces mots là. « Tu pourrais retourner à Colombia. » Il vint avoir un moment d’arrêt dans son geste, avant de venir plisser les lèvres et de déposer délicatement les deux verres qu’il tenait en main dans le carton devant lui. Elle n’avait pas tort, sur ce point là. Il aurait pu retourner à New-York, laisser la dernière année qu’il avait vécu en Australie derrière lui et faire comme si elle n’avait jamais existé. Laisser les problèmes s’y apparentant sur place, pour ne plus avoir à y repenser. Il aurait pu faire tout ça, Damon, et pourtant il était là en train de faire ses cartons afin d’aménager d’ici à quelques semaines dans un nouvel habitat - où il ne serait, de nouveau, pas seul mais la blonde partageant ses quartiers ne serait plus la même. « Tu pourrais faire ce que tu veux. » Il ne sut retenir plus longtemps un petit soupire. « Tu sais très bien que ma décision est déjà prise. » Bien sur qu’elle avait tenté, en vain, de le convaincre de faire machine arrière. De laisser Saül se débrouiller et ne pas foncer tête baissée dans le plan qu’il lui avait préparé. Il avait écouté, d’une oreille, ce que Elise avait à lui dire mais n’avait appliqué aucun de ses mots. Il savait que le choix n’avait jamais été quelque-chose à portée de main, pour lui, et qu’il se devait d’appliquer ce que son père attendait après lui sans le décevoir. Il avait beau être désormais majeur dans le monde entier, il se faisait mener par le bout du nez par le patriarche de cette famille en mille éclats depuis trop longtemps.

« Avec qui tu veux. » Aux dernières paroles prononcées par sa mère en revanche, cette fois ci, Damon vint relever le regard vers cette dernière. Le bleu de ses yeux vint se perdre un instant dans l’océan de ceux de sa mère, avant de venir détourner le regard, secouant quelque peu son visage, retenant un rire amer. « Tu ne veux pas aller dans cette direction là. » Alors, il avait fini par lui en parler. Jusqu’alors, Damon s’était demandé si Saül avait été jusqu’au bout de ses paroles - comme s’il y avait à en douter - et avait exposé les derniers penchants en date de leur fils à la première de ses épouses. Pendant un instant, le gamin s’était dit qu’il en aurait tellement honte qu’il aurait gardé l’information jalousement pour lui seul; les mots qu’Elise venait de prononcer prouver le contraire, et qu’elle était bien au courant. « Je pensais pas que Saül irait jusqu’à t’en parler, en vrai. » Il n’y avait pas qu’avec Megan que Damon avait pris pour habitude d’appeler son père par son prénom, surtout lorsqu’il était en présence de personnes qui étaient au courant. Cela lui permettait de pouvoir le détester davantage, s’il ne l’appelait plus papa à haute voix. Il n’osait pratiquer cette habitude lorsque ce dernier était dans les parages, mais cela viendrait avec le temps il se disait. Ce qu’il faisait également en présence de sa mère qu’il n’avait jamais fait lorsque c’était Saül à ses côtés, c’était être presque naturel. Si bien que même en sachant pertinemment que sa mère ne voulait pas glisser sur ce terrain là, il osait le dire à haute voix; avec son père, il se serait contenté de fuir en courant.

« Tu sais très bien que ma décision est déjà prise. » Tu le sais très bien, oui. Tant que le mariage n'a pas encore eu lieu, la décision peut être changée. Ne dit-on pas qu'il y a juste les fous qui ne changent pas d'idée ? « Tu ne prends pas la bonne décision, mais ça, tu le sais déjà. » Il n'a pas besoin de l'entendre pour le savoir. Tu te demandes ce qui le motive autant à ne pas démordre sur son besoin de faire ce que son père lui demande. Il y a tellement de choses que tu voudrais lui dire, tellement de choses pas très gentilles sur son père, tu sais même pas trop pourquoi tu ne le fais pas - probablement parce que ça n'y changerait rien si ce n'est mettre un froid entre vous deux. La situation est bien assez tendue comme ça. Tu ne veux pas en ajouter une couche. « Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? » Qu'est-ce que Saül ne te dit pas surtout ? Tu en sais beaucoup. Plus que Cosimo ne pourrait s'en douter, mais tu ne sais pas tout. Il y a encore un gros nuage flou sur tout ce mariage. Tu ne comprends pas ce que fait Megan dans le tableau. Il y a un temps où une fille comme elle n'aurait jamais mérité sa place au sein des Williams. Soudainement, la règle des riches qui se marient entre eux n'a plus son importance. « Tu mens très mal Cosimo. » que tu ajoutes en plongeant ton regard dans le sien avant qu'il ne réponde rien ou qu'il tente d'éviter la question. Tu doutes fortement de ses capacités à tenir un faux mariage d'amour aussi longtemps.

« Tu ne veux pas aller dans cette direction là. » Ton but n'a jamais été de sous-entendre que tu savais pour ce garçon qu'il fréquente. Ton but était seulement de lui faire comprendre qu'ailleurs, il pourrait choisir la personne qu'il désirait pour partager sa vie. S'il peut se faire discret, il n'attirera pas la foudre de son père. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. « C'est moi ou c'est toi qui ne veut pas y aller ? » Ton visage reste de marbre. Il ne traduira aucune mauvaise - et tristement aucune bonne - émotion. Il t'a sûrement rien dit parce qu'il ne voulait pas que tu saches. Il n'a pas forcément envie d'aller dans ce sujet là. Si c'est le cas, vous passerez juste au prochain appel. Tu n'insistera certainement pas pour l'avoir. Si tu peux la repousser à une prochaine fois, tu ne vas pas t'en plaindre. « Je pensais pas que Saül irait jusqu’à t’en parler, en vrai. » C'est probablement idiot, mais la première chose que tu retiens de sa phrase est qu'il dit Saül au lieu de Papa. Tiens, c'est nouveau ça. Évidemment que la première chose que tu te demandes s'est s'il fait de même avec toi. Es-tu devenue Elise, toi aussi ? Tu as un petit pincement au coeur juste à y penser. Tu le mériterais, ne lui en voudrait jamais de le faire. Tu t'en remettrais jamais qu'il le fasse. « J'ai dû vraiment le contrarié. » À trop insister, à trop vouloir détruire la mascarade qu'il tentait de construire. Ça n'a rien changé. Tu n'es pas plus de son côté. Tu ne le seras jamais quand il tentera d'imposer une vie à Damon qu'il ne désire pas. « Comment il a su ? » Pourquoi lui il sait et pas moi ? C'est une question qui repasse sans cesse dans ta tête depuis ta dernière conversation avec ton ancien époux. Étant donné que la porte est ouverte, aussi bien le demander pour en avoir le coeur net. Tu te doutes bien de la réponse, mais tu veux quand même l'entendre de sa bouche.

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@elise irish

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« Tu ne prends pas la bonne décision, mais ça, tu le sais déjà. » Oh, il n’avait pas besoin que quelqu’un vienne lui rappeler qu’il prenait la mauvaise décision; effectivement, Damon était parfaitement au courant de ça. Mais même si cette dernière n’était pas la bonne, il n’avait pas le choix. S’il ne voulait pas voir Saül croupir dans une cellule de la prison la plus proche pour le restant de ses jours, il n’avait pas le choix. S’il ne voulait pas que Abel vienne grandir sans ce père absent qu’il ne connaîtrait probablement que de nom de toutes façons d’ici à quelques années, il n’avait pas le choix. « Ca doit être un trait de caractère de la famille. » Beaucoup de Williams n’avaient, au moins une fois dans leur vie, pas pris la bonne décision. C’était presque un rite de passage afin d’entrer dans la famille - et si c’était vraiment le cas, Megan aurait le droit à une carte VIP. « Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? » Un soupire quelque peu las vint lui échapper, alors qu’il fermait le carton d’une main un peu trop ferme - il était étonné lui-même. « Tu mens très mal Cosimo. » - « Je sais que je mens mal, je sais. Mais… » Ses yeux dans les siens, il ne savait là où se trouvait la limite à ne pas franchir. Si Saül l’avait parfaitement briefé sur les choses à dire aux autres, à ceux qui n’était pas eux, il ne lui avait donné aucune indication sur les choses qu’il était autorisé ou non à dire à sa mère. « Y’a rien d’autre à ajouter, d’accord ? S’il te plait. » Parce-que de toutes manières, sa loyauté avait toujours été plus forte envers Elise qu’envers son père, si bien que si elle continuait d’insister, il finirait par tout lui dire, et même les choses dont son ex-mari ne lui avait pas parlé. Cependant, il avait pour une fois besoin d’être fidèle envers son père, s’il ne voulait pas subir la colère de ce dernier lorsqu’il apprendrait que cette discussion là avait eu lieu.

Tout comme il ne pensait pas que l’homme d’affaires aurait cette discussion là avec son ancienne épouse, si bien que Damon fut surpris d’entendre sa mère aborder d’une façon plutôt subtile il fallait l’avouer le sujet. « C'est moi ou c'est toi qui ne veut pas y aller ? » Damon avait beau parcourir le moindre trait du visage de sa mère de ses yeux, aucune émotion ne venait y transparaitre. Il déglutit avec grand peine - lui qui pensait qu’elle venait sous-entendre qu’elle était au courant pour se montrer moins coincée que Saül sur le sujet était déçu par avance. « Crois moi, de nous deux je sais que c’est toi. » Parce-que cette discussion là, le jeun homme l’avait eu avec mille et une personne. Il n’avait jamais caché au reste du monde avoir un penchant autant prononcé pour les hommes que pour les femmes - seule sa famille était restée dans l’ombre de cette information; et cela lui convenait jusque maintenant, cela permettait de protéger quiconque avait besoin de l’être. Sauf que la bulle avait éclaté et que maintenant, il allait devoir supporter davantage de déception dans le regard de ses parents. « J'ai dû vraiment le contrarié. » Exposer les tares de leur fils afin de faire mal à son ex-femme ? Du Saül tout craché. « Comment il a su ? » Si son regard vint se poser un instant dans celui de sa mère, il s’en délogea plutôt rapidement car il ne préféra pas voir les différentes pensées qu’elle n’osait dire le traverser. Il vint traverser la cuisine afin de s’attaquer à un autre placard, comme si occuper ses mains allait rendre cette conversation moins délicate - spoiler alert: ce n’était pas le cas. « Contre mon gré, comme d’habitude. » Damon ne serait pas venu discuter de ce sujet là avec son père de façon enjouée. Et si Saül était au courant, c’était parce-que ses yeux avaient divagué vers des endroits qui ne lui étaient pas destinés. « Il l’a su parce-qu’il est tombé… » Il vint s’arrêter une seconde, une seule, remettant ses pensées dans l’ordre - le but n’était pas de donner un infarctus à sa mère en étant trop explicite dès la première conversation. « … sur une situation qu’il n’aurait pas du voir. » Damon aurait vendu pères et mères - au pluriel - pour que Saül oublie tout ce qu’il avait vu ce jour là.

« Ca doit être un trait de caractère de la famille. » On a connu mieux comme trait de caractère qu'on voudrait transmettre de père en fils. Ce n'est pas particulièrement un compliment qui sort de la bouche de son fils. On ne peut tout de même pas dire qu'il ait tort. « Je sais que je mens mal, je sais. Mais… » « Mais quoi ? » Ta voix s'est élevée bien malgré toi. Ton regard se fixe dans le sien comme si par ce simple geste tu pouvais lire dans ses pensées. Non, tu ne peux pas. Tu ne peux pas non plus lui tirer les vers du nez. Il a sûrement plus peur de son père qu'il a confiance en toi. Comment veut-il que tu l'aides s'il ne te dit pas tout ? Il ne veut pas, justement. Il accepte son sort sans rien faire. « Y’a rien d’autre à ajouter, d’accord ? S’il te plait. » Tu lèves les bras au ciel, indignée. Tu t'en mord les joues, alors que ça bouille à l'intérieur. Tes mouvements sont plus saccadés. Depuis quand est-ce que tu es mise à l'écart des secrets ? Tu n'as aucun problème avec les secrets et les mensonges jusqu'à ce que tu en deviennes la victime. Tu préfères nettement être de l'autre côté. Depuis quand est-ce que Damon est du côté du mensonge et toi dans celui de l'ignorance ? Tu n'apprécies pas particulièrement l'échange de place. Loin de là même. Tu as juste envie de t'en aller d'ici avant de dire des choses que tu risques de regretter. Il n'y a rien de très beau qui traverse ton esprit en ce moment.

« Crois moi, de nous deux je sais que c’est toi. » Vraiment ? Non, tu n'as pas vraiment envie d'en entendre parler. Ça ne veut pas dire pour autant que lui as envie d'en parler non plus. Sûrement qu'aucun de vous deux n'a envie de se lancer sur ce terrain glissant. C'est par ton silence et ton regard détourné que tu lui donnes toutefois raison. Ça ne se passera pas aujourd'hui, mais cette discussion aura lieu un jour. « Contre mon gré, comme d’habitude. » C'est idiot d'être soulagé que son père ait eu une information sur contre son gré ? Peut-être bien, mais ça te fait du bien de savoir que ce n'est pas par choix que tu étais la seule écartée par cette annonce. Il n'avait pas plus envie que son père sache là vérité, maintenant plus que jamais. « Il l’a su parce-qu’il est tombé… » Il cherche ses mots. Tes yeux s'agrandissent de surprise. Ton petit garçon n'en est plus un. Et c'est pas la peine de poursuivre cette phrase. Tu as déjà compris la suite. Tu es à deux doigts de lui dire d'arrêter ça là. T'as pas besoin des détails. Mais il poursuit avant que tu ne dises quoique ce soit. « … sur une situation qu’il n’aurait pas du voir. » Bon, ça va. Il censure l'évènement et c'est très bien comme ça. Moins tu en sais sur la vie intime de ton fils, mieux tu te portes. « Tu es amoureux de lui ? » C'est peut-être une histoire sans importance. C'était peut-être juste une fois ou c'est complètement l'inverse. Est-ce qu'il a le coeur brisé ? Est-ce qu'il se retrouve privé d'une histoire qui la rendait réellement heureux ? Tu ne devrais sans doute pas le lui demander. Ça te briserait le cœur qu'il est le cœur brisé. Tu voudrais pouvoir prendre sa place dans ce mariage arrangé. Tu voudrais qu'il puisse vivre sa propre voie.  C'est pas comme ça que ça marche visiblement.

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@elise irish

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« Mais quoi ? » Oh, mais plein de choses. Plein de choses dont Damon ne pouvait pas parler, et ne pourrait surement pas parler avant un bon bout de temps. Plein de choses qu’il gardait pour lui, malgré lui, envers et contre ce que ses désirs et envies lui donnaient comme indications. Plein de choses qu’il apprenait sur le tas, au fil des conversations et du temps qui passait. Plein de choses qu’il aurait préféré ne jamais apprendre, mais la vie n’avait pas prévu d’être tendre avec lui. « Mais s’il te plait, maman. » Le regard du jeune homme en disait plein plus long que ses paroles, parce-qu’elle avait raison sur un point Elise: il ne savait pas mentir. Alors, si ses paroles ne sauraient se délier, son regard le ferait malheureusement pour lui. Ses yeux qui venaient témoigner d’une situation qui lui déchirait le coeur de l’intérieur, qui faisait de sa vie une torture et de ses journées un enfer. Le responsable de tout ce désastre était toujours le même, mais il ne saurait formuler quoi que ce soit aujourd’hui. Il avait promis, sous la menace mais tout de même, qu’il garderait le secret - et il comprenait très bien les enjeux s’il ne venait pas respecter cette promesse.

Alors, il vint tenir bon. Lui qui avait toujours été connu comme le petit à sa maman se retenait, pour la première fois de sa vie, de lui dire toute la vérité. Saül saurait s’en charger quand le moment lui semblerait opportun; pour le moment, ils avaient d’autres affaires sur lesquelles se concentrer. Et même si les conversations vers lesquelles les dirigeait Elise ne sauraient mettre Damon à l’aise aux côtés de celle qui jouait sa mère depuis tant d’années, il préférait toujours discuter de ça plutôt que de retourner sur le sujet du mariage. Ce dernier, il n’y avait avec aucune personne qu’il souhaitait en discuter, en réalité; la moitié de la population qu’il connaissait était au courant des noirs secrets de cette union arrangée, et l’autre moitié était bien trop aux anges de cette union à venir pour voir les dessous étranges de l’histoire. « Tu es amoureux de lui ? » Il ne fallut qu’une seconde au regard de Damon pour venir d’abord se loger dans celui d’Elise, avant de venir de nouveau l’éviter au plus vite. Le rouge vint lui monter aux joues la seconde suivante, et finalement il allait peut-être revenir sur l’idée qu’il préférait cette discussion là à la première avec sa mère. Damon vint laisser un instant, puis un second et même un troisième avant de venir soupirer lassement, venant déposer avec une délicatesse manquante les quelques assiettes qu’il avait en main dans le premier carton qu’il eut à portée de ces dernières. « Je sais pas… » Il articulait à peine et il fallait tendre l’oreille pour venir entendre ce qu’il répondait. Mais parce-que la question allait bien plus au delà du fait de venir parler de ses soucis de coeur à sa mère, mais bien qu’il ne saurait statuer seul sur la question, et ce bien avant même l’idée de venir en parler à haute voix. « Peut-être bien. Je sais pas si j’ai déjà été amoureux, alors je sais pas si c'est le cas là. » Et il n’était pas sur de vouloir savoir. Parce-que si c’était bien là le cas, et que c’était effectivement de l’amour qu’il avait ressenti pour Angus, alors la situation viendrait se teinter d’une nouvelle couche de gris et il ne savait pas s’il était prêt à supporter ça.

Il est amoureux de lui ? La question semble le mettre mal à l'aise. Ses joues prennent une teinte rosée. Ce serait presque adorable dans une toute autre circonstance. Mais quand on parle d'amour pour une personne différente de celui qu'on compte épouser d'ici quelques mois, ça n'a rien d'adorable. C'est triste. « Je sais pas… » Ses paroles sont à peine inaudibles. Ce n'est probablement pas un sujet dont il a particulièrement envie de parler avec toi. Les histoires de coeur n'ont jamais été le centre de vos conversations. Tu comprends mieux pourquoi maintenant. Par contre, s'il ne le fait pas avec toi, avec qui pourrait-il bien le faire ? Techniquement, personne d'autre ne saura rien de son aventure avec cet autre garçon. Plus jamais s'il dit oui à Megan. « Peut-être bien. Je sais pas si j’ai déjà été amoureux, alors je sais pas si c'est le cas là. » Peut-être bien. Il ne sait pas. Il n'a possiblement pas eu le temps de le découvrir. Tu aurais préféré ne pas le savoir finalement. Et pas parce que c'est un homme, mais parce qu'il est possiblement amoureux et qu'il choisit d'épouser une autre personne. « J'espère que tu auras la chance de l'être un jour. » que tu lui dis en mimant d'être de nouveau intéressé par cette boîte devant toi qui ne se remplit pas vite du tout. C'est à se demander si tu la remplis ou la vide. T'es si préoccupé que tu n'es d'aucune aide pour être bien honnête. « J'espère que tu t'autoriseras cette chance plutôt. » que tu reprends ensuite. Il va le regretter s'il ne le fait pas. Mieux vaut le regretter maintenant plutôt que dans quelques années. Ça ne se termine jamais bien les mariages arrangés. Il ne peut pas avoir meilleur modèle que ses propres parents. Ça devrait être une motivation suffisante pour changer son choix.

« Megan aura beaucoup de chance de t'avoir. » que tu avances de manière complètement objective, bien sûr. Elle ne réalise sûrement pas qu'elle tombe dans une prison particulièrement douillette avec Damon. Elle aura la chance d'épouser un bon garçon même s'il n'est pas non plus son choix à elle. Elle a bien plus de chance que lui peut en avoir - c'est toujours totalement objectif. Ça pourrait être pire. Elle pourrait épouser Saül. « Tu crois que tu pourras compter sur elle ? » Pour les années à venir. S'il n'aura jamais d'amour entre eux - parce que son truc, c'est les hommes, non ?non t'as rien compris. - c'est tout de même important d'avoir un allié avec qui affronter la vie. Tu n'es pas trop certaine de pouvoir te fier à sa réponse à lui. Il est si naïf. Il se fera probablement avoir par cette petite menteuse. Mais bon, qu'est-ce que tu en sais ? Tu ne la connais pas et tu n'as pas particulièrement envie de la connaître non plus. Il paraît que tu n'as pas ton mot à dire là dessus. Père et fils semblent du même avis pour une fois.

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@elise irish

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« J'espère que tu auras la chance de l'être un jour. » D’être amoureux, il l’espérait très fortement aussi. Il savait pourtant qu’il était mal parti dans ce domaine, et que les choses s’annonçaient d’avance pour toujours compliquées. En venant unir son destin à celui de Megan, il venait marquer un trait sur une tranquillité du coeur et des sentiments; il aurait toujours à justifier ses faits et gestes, ses déplacements, pas aux yeux de Megan mais aux yeux du reste du monde - et c’était ça, la bête noire de l’histoire. Les deux jeunes gens, pour le moment, ne se devient rien mais ils se devaient de jouer parfaitement leurs rôles pour tous les regards indiscrets qui pouvaient se porter sur eux. Etre amoureux de quelqu’un d’autre pourrait leur porter préjudice. « J'espère que tu t’autoriseras cette chance plutôt. » Il vint serrer un brin les mâchoires, les joues toujours rosées, mais ne vint ajouter le moindre commentaire aux paroles de sa mère. C’était justement là surement la chose qu’il ne pourrait jamais réellement s’autoriser, ou pas de suite. Mais si son coeur battait déjà pour quelqu’un d’autre et qu’il se refusait à l’admettre pour ne pas jeter du venin sur une situation qu’il avait décidé de venir vivre, malgré les signaux d’avertissement ?

« Megan aura beaucoup de chance de t’avoir. » Damon aurait aimé pouvoir croire chaque mot qui venait à se former de la voix de sa mère, mais justement parce-que cette dernière endossait ce rôle là aussi, il savait qu’elle n’était pas totalement objective. Il savait qu’il n’était pas le pire des bougres du quartier, mais avait-elle vraiment de la chance de venir se marier à un homme refusant de tenir tête à son père, quitte à ruiner tout son avenir et toutes ses chances de connaître le bonheur, le vrai, un jour ? « Comme Saül a eu la chance de t’avoir toi ? » Il aurait pu ne pas faire de commentaire, mais se souvint qu’il n’avait plus à s’arrêter à ça désormais. Il retenait ses pensées lorsqu’il était en présence de son père, mais avec Elise les choses avaient toujours été différentes, de toutes façons. « Tu crois que tu pourras compter sur elle ? » Fermant d’un coup de ruban adhésif le carton qu’il remplissait depuis trop de temps pour que cela soit raisonnable, Damon vint finalement porter ce dernier pour venir le déposer un peu plus loin, là où il ne serait plus dans leurs pattes et où les déménageurs pourraient le prendre facilement lorsqu’ils viendraient. « Etonnement, oui. » Il s’était également servi de ce laps de temps pour venir réfléchir à la réponse qu’il voulait donner à sa mère; il avait misé sur la vérité, il n’était pas bon au mensonge de toutes façons. « Je pensais pas répondre ça quand je l'ai rencontré, mais à force d’apprendre à la connaître… Oui, je crois que je vais pouvoir compter sur elle. » Il vint finalement poser son postérieur sur le bord du meuble de cuisine, croisant ses bras sur son torse. La question lui aurait voulu un excès de rage, quelques semaines plutôt; désormais, il y répondait avec une certaine sérénité. « En tous cas, elle est prête à faire en sorte que je puisse compter sur elle et c’est toujours plus que ce que Saül est prêt à faire pour moi, donc à choisir j’hésite pas et je prends Megan. » Le sourire qu'il vint étirer été dénué de tout humour, mais plutôt teinté d’une certaine tristesse qu’il ne connaissait que trop bien désormais.

« Comme Saül a eu la chance de t’avoir toi ? » La chance, c'est selon. Le ton de sa voix est calme, comme toujours. Il ne va jamais dans le manque de respect Cosimo. C'est un garçon bien élevé. Pourtant, ça sonne comme une insulte - ou t'es peut-être juste trop sur les nerfs c'est temps-ci, trop susceptible. Ça pique. « Notre histoire n'a rien à comparer avec la vôtre. » que tu tranches un peu sèchement, laissant comprendre que cette discussion n'ira pas plus loin. Entre Saül et toi, personne n'a forcé personne à épouser l'autre. Ce n'était pas un mariage arrangé malgré ce que les apparences peuvent bien avoir l'air - les apparences sont toujours trompeuses. Vous aviez bel et bien eu le luxe de vous choisir. Non, ce n'était pas forcément l'amour avec un grand A, mais vous vous êtes épaulé pendant plus de vingt ans. C'était quand même déjà mieux que ce qui s'offrait à votre fils, malheureusement pour lui.

N'ayant pas particulièrement envie de détourner le sujet sur ton propre (ancien) mariage, tu préfères faire bifurquer la conversation vers Megan, vers la relation qu'ils tentent de construire ensemble. Ce n'est sûrement pas ce que lui préfère, mais personne ne lui demande jamais son avis. Il doit commencer à en avoir l'habitude. « Etonnement, oui. Je pensais pas répondre ça quand je l'ai rencontré, mais à force d’apprendre à la connaître… Oui, je crois que je vais pouvoir compter sur elle. » Son discours te laisse un peu sceptique, mais tu ne connais absolument pas Megan. De vous deux, c'est sûrement lui qui la connaît le mieux. Tu ne pourrais pas t'avancer sur le sujet. « J'espère que tu as raison. » Tu oses tout de même espérer que ce soit vrai, qu'il puisse vraiment avoir quelqu'un sur qui il pourra compter pour les prochaines années à venir. Tu oses espérer qu'il a bien raison et qu'il n'est pas juste trop naïf, qu'il ne se fait pas avoir par une parfaite manipulatrice. « En tous cas, elle est prête à faire en sorte que je puisse compter sur elle et c’est toujours plus que ce que Saül est prêt à faire pour moi, donc à choisir j’hésite pas et je prends Megan. » Oh, Cosimo. Il vient vraiment de dire ça ? « Te fais pas d'illusion. Prendre Megan, c'est prendre Saül. » Il a complètement oublié que c'est justement Saül qui lui demande d'épouser Megan ? Que de la prendre, elle, c'est justement laisser Saül gagner ? S'il voulait vraiment la choisir elle, il tiendrait tête à son père et ne laisserait pas cette pauvre fille se retrouver dans un mariage qu'aucun des deux ne désire. Ce n'est gratifiant ni pour elle, ni pour lui.

Tu pousses finalement la boîte pleine vers Damon pour qu'il aille la déposer avec les autres. « Tu as besoin d'aide pour autres choses ? » que tu lui demandes par la suite. De l'aide pour ce déménagement à venir ou pour n'importe quoi d'autre.

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@elise irish

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Les mots de Damon étaient en réalité très mesurés, bien pensés. Il était sincère lorsqu’il disait que Saül avait eu de la chance de tomber sur Elise; dans cette bataille, il y avait belle lurette qu’il avait choisi son camp sans s’en cacher. « Notre histoire n'a rien à comparer avec la vôtre. » Le ton employé par sa mère en cet instant montrait bien l’irritation qu’avait provoqué la question de son fils. D’ordinaire, il se serait excusé et aurait baissé les yeux. D’ordinaire de toutes façons, il ne serait pas allé vers ce terrain glissant là, aurait préféré choisir un sujet avec moins d’embuches. Il vint soupirer légèrement, plus pour lui-même que pour être entendu. « Peut-être. Mais les souvenirs que j’en ai correspondent pas à une histoire d’amour comme dans les romans à l’eau de rose. Alors, forcément ces derniers temps, je me suis posé la question. » Il vint ajouter à tout cela un haussement d’épaules, calme, posé;  soulignant parfaitement la façon dont il se sentait présentement. Il ne venait pas relancer d’autres questions à sa mère, elle n’avait pas besoin de venir ajouter de précisions. Simplement, Damon s’était questionné ses derniers temps: Saül agissait-il ainsi avec lui afin de perpétuer une quelconque tradition dont il n’était en rien au courant ? Il aurait été plus juste de venir choisir Megan par rapport aux qualités de son porte-feuille plutôt que les siennes propres, mais peut-être y avait-il d’autres conditions dont le jeune italien n’avait été mis au courant ? Tout était à remettre en question, désormais, de toutes façons; alors le mariage de ses parents et les souvenirs qu’il avait rattachés à ce dernier n’y échapperaient pas.

« J'espère que tu as raison. » Il espérait avoir raison également. Aussi surprenant que cela pouvait l’être - il avait été le premier surpris, Damon -, le jeune Williams avait décidé de venir confiance à la Monroe. Elle avait ses défauts et surtout sa part de responsabilité dans toute cette affaire, il en était persuadé, mais à partir du moment où son père avait décidé de montrer la pire facette de son caractère, Damon n’avait pas bien plus à perdre à miser sur un différent cheval. Personne ne pouvait faire pire, comme trahison, que celui qui était supposé le protéger envers et contre tous. « Te fais pas d'illusion. Prendre Megan, c'est prendre Saül. » Damon vint se mordre l’intérieur de la joue. Peut-être qu’elle avait raison, Elise; peut-être était-elle la seule à voir clair dans le jeu de tout le monde dans cette affaire - cela n’étonnerait pas tellement le blond, étant donné qu’elle avait passé des années et des années à observer les gens aux côtés de Saül. « Peut-être. Mais c’est gagner un allié contre Saül. » Et ce dernier avait brisé quelque-chose à jamais dans le coeur de son garçon. Il l’avait vu, Damon, la haine profonde que son aîné éprouvait désormais à son égard. Il l’avait vu, le dégoût déversé dans le ton de ses paroles, lorsqu’il lui parlait. Il était peut-être encore jeune mais il n’étirât pas dupe, loin d’être idiot de surcroit. « Et toute personne contre lui c’est une personne de mon côté. Pour une fois. » Et pour une fois, il était venu prononcer ces paroles là en regardant sa mère dans les yeux.

Finalement, au fil de la discussion, les cartons avaient doucement commencé à se remplir et Damon vint attraper celui que sa mère venait de fermer également de son côté afin de le mettre sur la pile avec les autres. « Tu as besoin d'aide pour autres choses ? » Posant ses mains sur ses hanches, laissant ses yeux vagabonder à travers la cuisine et le salon, à regarder là où l’aide d’Elise pourrait être nécessaire pour le moment - là où en réalité, Damon aurait été capable de faire ses cartons seuls; surtout qu’une bonne partie des affaires présentes n’étaient pas à lui et une autre partie resterait sur place une fois son départ effectif. « Ca devrait être bon pour aujourd’hui, je pense. Je vais pas tout emmener, de toutes façons. On aura besoin d’un nouveau départ avec Megan.  On. Le visage du garçon vint se montrer à sa mère, abordant un petit sourire satisfait cependant qu’elle soit venue lui donner un coup de main. « Tu voulais parler d’autre chose, toi ? » Il n’était pas dupe - toujours pas -: si Elise était venue ici aujourd’hui, c’était également et surtout pour avoir une conversation avec son fils à propos de ce que Saül lui avait appris surement quelques semaines plus tôt.

« Peut-être. Mais les souvenirs que j’en ai correspondent pas à une histoire d’amour comme dans les romans à l’eau de rose. Alors, forcément ces derniers temps, je me suis posé la question. » Tu sais que les derniers mois de ta cohabitation avec Saül n'ont pas été de tout repos. Tu sais aussi que Damon n'a pas été épargné non plus au milieu de vos disputes qui se multipliaient et qui vivaient désormais sous le regard (ou les oreilles plutôt) de votre fils. Vous aviez toujours joué le couple parfait aux yeux de tous, même pour votre fils. À l'entendre parler, votre comédie n'était pas très convaincante parce qu'il y voyait clair depuis longtemps. Avoir su, tu ne t'aurais pas donné autant de mal pour rien. « Non, Damon. Personne ne nous a forcé à nous marier. » Il ne pose pas concrètement la question, mais veut sûrement en découvrir la réponse tout de même. Pour tout dire, tu ne sais pas ce qui serait le pire; que ce soit un mariage arrangé ou non. Parce qu'il faut être un peu stupide pour s'engager ainsi volontairement, non ? « C'est dommage que tu te souviennes que du moins beau. » que tu ajoutes en baissant la tête vers cette boîte. Le plus beau reste dans les premières années de vie de Cosimo quand tout le monde arrivait encore à vivre sans le poids du mensonge.

« Peut-être. Mais c’est gagner un allié contre Saül. » Ton fils contre son père qui aurait cru entendre celà un jour ? Tu ne pensais jamais que Saül pourrait aller assez loin pour que ce soit le cas. « Et toute personne contre lui c’est une personne de mon côté. Pour une fois. » Tu n'es pas trop certaine d'aimer le sens de cette phrase. Tu ne sais pas trop ce qu'elle veut dire plutôt. « Tu sais qu'il pense faire ce qu'il y a de mieux pour toi ? Je sais que ce n'est pas le cas, mais c'est vraiment ce qu'il pense. » Saül nourrit son intérêt d'abord, mais tu sais également qu'il est convaincu d'en faire bénéficier Cosimo au passage. Loin de toi l'envie de te ranger du côté de Saül. Entre lui et Damon, tu n'hésites pas une seule seconde. C'est Damon, encore et toujours. Mais c'est important de regarder les deux côtés de la médaille. « Et tu sais bien que je serais toujours de ton côté, mh ? » que tu ajoutes en glissant doucement ta main sur son épaule. Bien sûr qu'il le sait. Ça ne fait sûrement pas de tort de le lui rappeler.

« Ca devrait être bon pour aujourd’hui, je pense. Je vais pas tout emmener, de toutes façons. On aura besoin d’un nouveau départ avec Megan. » Il sourit doucement et tu lui rends la pareille. Un sourire aussi triste l'un que l'autre. « Tu voulais parler d’autre chose, toi ? » Tu hausses doucement les épaules. Oui, et non. Damon refuse de te dire la seule chose que tu veux vraiment savoir. Tu ne comptes pas insister davantage. Ca viendra sûrement un jour ou l'autre. Il ne te reste qu'à espérer que ce ne soit pas lorsqu'il sera trop tard pour rebrousser chemin. « Non, je te dérangerais pas plus longtemps. » que tu lui dis en venant ramasser tes affaires pour partir de ce lieu qui ne sera plus le logement de Cosimo pour très bientôt. Sa nouvelle vie l'attend. « J'veux juste que tu saches que pour moi ça ne change rien. » Les aveux de Saül - qui sont en fait ceux de Damon - ce garçon dont il est possiblement amoureux. Tu as besoin d'un peu de temps pour encaisser la nouvelle, pour arriver à avoir une vraie discussion à ce sujet si c'est ce qu'il désire. Mais, non, ça ne change rien. « Je t'aime comme tu es. » Et ce n'est pas prêt de changer. Ni aujourd'hui, ni demain.

i have no word.

@elise irish

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La réponse à cette question, en réalité, il avait toujours voulu la savoir. Parce-qu’il avait beau avoir été un gentil petit garçon bien élevé pendant tout ce temps, Damon, ça ne l’avait pas empêché d’avoir des yeux et des oreilles et de récolter un détail ici et là, de ceux qu’un enfant ne devrait pas forcément avoir besoin de s’abreuver. « Non, Damon. Personne ne nous a forcé à nous marier. » Et en cet instant, il fut reconnaissant envers sa mère d’avoir répondu à cette question silencieuse, d’avoir fait le pas en avant qui était attendu en cet instant; de toutes manières, elle ne pouvait pas se permettre de poser de telles questions son fils si elle ne faisait pas le bout de chemin attendu de son côté. Les choses ne fonctionnaient pas comme ça, dans la vraie vie - Damon l’avait rapidement compris. « C'est dommage que tu te souviennes que du moins beau. » - « Les vieux souvenirs sont toujours là quelque-part, ne t’inquiètes pas. » Il vint étirer un petit sourire rassurant sur ses lèvres, à l’attention de sa mère. Bien sur qu’il se souvenait de toutes ces soirées lorsqu’il était enfant et que tout semblait aller pour le mieux; cependant ce n’était pas vers quoi ses pensées allaient ces derniers temps lorsqu’il était question de foncer tête baissée dans un mariage forcé.

« Tu sais qu'il pense faire ce qu'il y a de mieux pour toi ? Je sais que ce n'est pas le cas, mais c'est vraiment ce qu'il pense. » Venant soupirer légèrement, Damon vint se frotter les yeux rapidement d’une main. « Je ne connais pas la discussion que vous avez eu tous les deux, et ça ne me regarde surement pas. » Après tout, depuis quand les discussions entre ses parents étaient-elles faites pour que ses oreilles à lui viennent y trainer ? « Mais non, je te promets qu’il ne pense pas faire le mieux pour moi. Je n’ai pas besoin de croire à ça, je sais que c’est pas le cas. Et c’est pas grave, j’ai pas besoin qu’on vienne me ranger dans du coton pour cette fois, maman. » Saül lui avait très rapidement fait comprendre qu’à aucun moment, l’avis ou le confort de son fils avait été mis sur la balance; seule l’idée de venir se sortir de cette affaire quelque peu délicate animait les agissements de Saül, et rien d’autre. Damon l’avait parfaitement compris dès l’instant où il avait menacé son fils de s’en prendre à Angus pour des dégâts qui avaient été causé par lui Saül seul. Mais il faisait avec. « Et tu sais bien que je serais toujours de ton côté, mh ? » La main de sa mère vint se loger sur son épaules, et un petit sourire autant triste qu’attendri vint orner les lèvres de l’italien. « Je sais, maman. Merci. » Cela avait toujours été le cas, et il n’avait aucun mal à croire que ce serait ainsi pour le reste du temps où ils seraient tous les deux de ce monde. En s’éloignant d’eux, Saül avait fait de Elis et Cosimo une équipe, un duo inséparable que même les mauvaises nouvelles ne saurait dessouder.

A tel point que Cosimo n’aurait jamais pu anticiper les paroles que sa mère était sur le point de prononcer. « Non, je te dérangerais pas plus longtemps. J'veux juste que tu saches que pour moi ça ne change rien. » Le regard du garçon se releva d’un coup d’un seul, se logeant dans celui d’Elise, alors que son coeur semblait battre quatre fossile rythme qu’il lui était normalement demandé. Là où les mots de Saül en cet instant avaient été tranchants, blessants, et surtout faits exprès pour en arriver à un tel résultat, il s’était toujours imaginé que sa mère aurait une pensée similaire mais saurait trouver une façon plus correcte de lui exprimer. Jamais, ô grand jamais, Cosimo s’était dit qu’elle pourrait comprendre. « Je t'aime comme tu es. » Toute réflexion était inutile en cet instant, de la part du gamin, alors il vint simplement répondre instinctivement aux mots de sa mère - ce qui fit que l’instant d’après, il venait se réfugier dans ses bras, autant pour apaiser son coeur que pour cacher les quelques larmes qui avaient déjà eu le temps de se faufiler jusque ses yeux. « Merci. » Prononcé avec grand peine, dans un murmure, comme un soupire inavoué. Il ne s’était jamais imaginé que Elise puisse être de son côté dans cette histoire, qu’elle puisse penser autre chose que du mal de ce que son fils était réellement, en réalité. Il aurait du le comprendre depuis quelques temps en réalité, Damon, qu’elle n’était pas uniquement la moitié de Saül mais bien un entier à elle seule de son côté. S’il s’était aperçu de cette vérité plus tôt, les discussions auraient tourné différemment, surement. La situation aurait terminé différemment, surtout.