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 And we'll be fine, there is an end | saülise #19

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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyMar 20 Juil 2021 - 0:32

Abel n'a pas cessé de pleurer depuis que Saül s'y est mis aussi. Lovés l'un contre l'autre dans le canapé du salon, Abel et Saül trempent les coussins de leurs larmes salées. Tous les baisers et les mots doux du monde n'ont pas eu raison de la détresse du bambin, qui a très bien compris que son père n'était pas dans son état normal. Saül n'a cessé de le bercer, cheveux en bataille. L'italien l'a calmé un temps et le français aussi. Bien sûr, l'accent maladroit de Saül n'a rien a voir avec celui d'Ariane, qu'Abel aimait écouter en s'endormant. C'était la recette magique pour guider le bébé dans les bras de Morphée. De toutes ces discussions maman-bébé, Saül n'a pas appris grand chose. S'il s'est efforcé d'observer le petit manège d'Ariane, il n'a pas retenu beaucoup de mots durant ces derniers. Alors, Abel s'est remis à pleurer.

Prendre le biberon ne l'a calmé qu'un temps, avant que les cris ne reviennent. Lui donner un tee-shirt d'Ariane n'a pas eu beaucoup d'effet non plus. Bien sûr, l'odeur de la française a déclenché chez Saül une nouvelle crise de larmes, qui s'est terminée sur le canapé avec Abel entre les bras. Après avoir arpenté l'appartement de long en large, Saül ne sait plus quoi faire de son fils désespéré. Pour la première fois, il est un papa vraiment démuni. Ariane ne reviendra pas et elle manque déjà terriblement à Saül, qui jongle difficilement entre sa douleur et celle, affreusement bruyante, d'Abel. Lui a-t-elle dit au revoir ? L'a-t-elle embrassé avant de partir, ce bébé qu'elle disait aimer profondément ?

Ces questions tournent en boucle dans l'esprit de l'italien. Quand il a épuisé son quota de larmes pour l'heure mais qu'Abel ne s'est toujours pas calmé et après une bataille avec Elise par SMS, cette dernière décide de venir jouer les sauveuses. « Il a peut-être un problème avec ses oreilles, ou avec ses dents ? » L'italien a les yeux rouges mais les joues sèches. Surtout, qu'Elise ne fasse aucun commentaire sur l'état pitoyable dans lequel il se trouve actuellement - ni au sujet de l'état de son appartement. « C'est quoi, déjà, les tests pour évaluer ça ? On peut pas chercher dans ses heu... dans ses nucléotides ? » Il n'y connaît rien, Saül, mais Elise et lui ont vécu assez d'épreuves avec petit Cosimo pour savoir se repérer dans les couloirs d'un hôpital. Ce n'est certainement pas aujourd'hui que Saül a envie d'y retourner. Pas sans sa femme. « Je ne sais pas quoi faire, rien ne fonctionne. » Serait-ce une demande d'aide ?

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Dernière édition par Saül Williams le Mar 5 Oct 2021 - 18:09, édité 1 fois
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyMar 20 Juil 2021 - 1:39

Tu aurais certainement dû fermer la fenêtre avant de t'endormir. Ça t'aurait éviter de te faire réveiller par les cris du bébé d'à côté. Putain ce qu'il fait chier Saül - parce qu'il le fait assurément exprès. Tout ce qu'il fait à uniquement pour but de t'emmerder - oui bien sûr son monde tourne de ça, évidemment. Tu aurais certainement pu te lever, fermer la fenêtre et les cris se seraient estompés. Toutefois, c'est bien plus facile d'attraper ton portable pour régler le problème d'un message à ton ancien époux. Saül est de mauvaise humeur. Rien de nouveau. Toi aussi tu l'es quand un nourrisson qui n'est pas le tien t'empêche de dormir. Saül ne viendra jamais ici et ta menace d'aller chez lui ne vaut rien du tout parce que tu n'y mettras jamais les pieds dans son petit coin de paradis. Ce ne sont que des menaces en l'air. Parler et ne pas agir, ta spécialité. Les cris s'arrêtent. Ah. Non. Fausse alerte. Ils semblent même plus forts qu'avant. Va vraiment falloir que tu ailles fermer cette fenêtre. Peut-être que tu devrais faire une plainte à la police pour dérangement et menace de mort. Oui, c'est sûrement ce que tu devrais faire jusqu'à ce que les coups contre la porte te fassent sursauter dans son lit. Oh. À quel point il est de mauvaise humeur l'italien ?

Tu caches ta surprise lorsque tu détailles le profil d'un homme épuisé - et au bout de sa vie - en ouvrant la porte. Les cris de l'enfant sont encore pires que tu ne pouvais te l'imaginer au travers des murs de ta demeure. « Il a peut-être un problème avec ses oreilles, ou avec ses dents ? » Peut-être que s'il arrêtait d'hurler comme si sa vie en dépendait, il n'aurait plus de problèmes avec ses oreilles. Tu gardes ce commentaire pour toi en refermant la porte derrière eux - des plans pour qu'il revienne aux menaces sinon. Tu glisses tes mains contre ton visage pour arriver à te réveiller un peu. « C'est quoi, déjà, les tests pour évaluer ça ? On peut pas chercher dans ses heu... dans ses nucléotides ? » Ton regard s'attarde sur le bambin dans les bras de Saül quelques instants avant de remonter jusqu'à lui. C'est la première fois que tu vois son fils. Ce que ça remonte en toi ? Rien. Absolument rien. « C'est un peu du essaie-erreur à cet âge là. » Il n'aimera pas ta réponse, mais c'est celle-là la bonne. Quelque chose ne va pas. Tout le monde a compris. Les voisins aussi. Il reste maintenant à trouver quoi. « Je ne sais pas quoi faire, rien ne fonctionne. » Est-ce que c'est vraiment en train de se passer ? Même après vingt-deux ans, il te surprend encore Saül, autant dans un extrême que dans l'autre. Ça te prend au moins une bonne minute pour te mettre en mode solution tant la situation te déboussole.

« Je vais faire du café. » que tu conclus en filant vers la cuisine. Ce serait sûrement déplacer d'ajouter fais comme chez toi. C'est sûrement pour ça que tu n'ajoutes rien et qu'il le fera quand même. Tu presses ton dos contre le comptoir fixant du regard deux personnes que tu n'aurais jamais imaginé mettre les pieds ici alors que le café coule. « Peut-être qu'il a mal au ventre. » que tu ajoutes comme une énième conclusion auxquelles il n'aurait peut-être pas pensé. « Tu lui a donné quelque chose de nouveau ? » Si maman n'est pas là (il ne serait pas venu ici si c'était le cas) peut-être qu'il lui a donné du lait maternisé qu'il ne digère pas alors qu'il est habitué à celui de Ariane. Tu n'en sais rien. Tu émets une hypothèse. « Il ressemble à Ariane. » que tu lui dis en déposant une tasse en face de lui. C'était censé être un compliment. Tu es bien loin de te douter que tu enfonces le couteau dans la plaie.
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyLun 4 Oct 2021 - 22:18

Abel s'est calmé un instant et juste un seul, un peu déboussolé par cet endroit nouveau dans lequel il se trouve. « C'est un peu du essaie-erreur à cet âge là. » Ce n'est pas la réponse que Saül attendait et Elise doit l'avoir compris au soupir désespéré qu'il lâche malgré lui. Abel est la première des préoccupations de l'italien qui est de toute façon bien trop épuisé pour s'intéresser à autre chose. Elise n'a jamais mis les pieds ici, mais elle semble déjà faire comme chez elle. « Je vais faire du café. » Elle a déjà disparu et Saül pousse la porte en berçant Abel dans ses bras. Tout bas, le père chuchote à son fils quelques mots en italien, qui ont pour effet de le captiver. Ses joues toujours rouges n'accueillent plus de larmes durant un instant. S'il savait parler, Abel hurlerait probablement qu'il veut sa maman. Cela se lit dans ses yeux bleus. « Je sais. » que Saül chuchote au bambin avant d'embrasser le sommet de son crâne couvert de cheveux blonds.

L'endroit serait agréable en d'autres circonstances. Pourtant, l'état dans lequel se trouve Saül rend l'air ambiant lourd comme du plomb. Elise le remplit de toute sa présence. Devant elle et en ce jour, Saül ne peut se montrer que vulnérable. « Peut-être qu'il a mal au ventre. » « Il n'est pas comme ça quand il a mal au ventre. » Saül l'a assez observé pour connaître par cœur toutes ses mimiques, tous les petits signes qui apparaissent sur son visage lorsqu'il va bien ou mal, tout ce qui fait d'Abel un bébé extraordinairement parfait - ou parfaitement extraordinaire. « Tu lui a donné quelque chose de nouveau ? » « Non. » Mais sa maman est partie.

« Il ressemble à Ariane. »

C'est le coup de poignard qui achève Saül. Ses yeux bleus se bordent soudain de larmes que l'italien ne peut pas faire redescendre. Elles ne dépassent pourtant pas le pli de sa paupière inférieure, confinée par Saül au bord de ses pupilles. D'un geste, ce dernier les efface, un masque froid sur le visage. A qui se confier ? A qui annoncer les choses et surtout, comment le faire ? « Elle aurait les chevilles qui enflent, si elle t'entendait. » L'humour, pour essayer de dissiper le poids qui s'est abattu sur la gorge de l'homme d'affaires. Saül n'a d'ailleurs plus rien du combatif crocodile à la tête d'un monstre des finances. « Il a mes yeux. Elle ne le dit pas, mais elle le sait comme moi. Il a son caractère mais mon regard. Pas vrai bonhomme ? » Abel ouvre ses grands yeux bleus pour observer son père. Bouche entrouverte, il se remet à pleurer alors que Saül peine à contenir lui aussi ses propres larmes. « Comment tu faisais, avec Cosimo, lorsqu'il ne voulait pas s'arrêter ? » Bien sûr, ils n'ont jamais eu ce problème avec Cosimo. Il était un bébé parfait. Un bébé angélique, qui ne pleurait jamais et voulait se faire le plus petit possible. Un bébé qui voulait se faire oublier.

italique = italien dans le texteeee
hrp: oopsie la notif avait disparu mais me revoilà
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyLun 11 Oct 2021 - 16:01

« Il n'est pas comme ça quand il a mal au ventre. » Tes bras se croisent contre ta poitrine alors que tu viens t'appuyer dos au comptoir. On n'entend plus que le bruit du café qui coule. Saül veut une solution sans en entendre les hypothèses. Il veut la solution miracle qui réglera tout du premier coup. Désolé chéri, c'est pas comme ça que ça marche un bébé. Parfois, il n'y a seulement rien à faire. Qu'il ait bu ou mangé quelque chose de nouveau pourrait expliquer un mal de ventre, mais paraît qu'il n'est pas comme ça lorsqu'il a des coliques et que; « Non. » Non, il n'a rien pris de nouveau. Le besoin d'un bambin reste relativement simple. Manger, dormir et avoir une couche propre. Quand tout ça est réglé, c'est plus compliqué de trouver le vrai problème. Ce serait plus simple s'il pouvait déjà parlé.

Quelque chose ne va pas. Tu l'as remarqué dès la seconde où tu as posé les yeux sur cet homme que tu connais par coeur. Quelque chose ne va pas, mais tu n'aurais pas su dire quoi jusqu'à ce que ce qui devait être un compliment a pour effet d'humidifier ses yeux. Ariane est partie. Pour ce soir ? Pour toujours ? « Elle aurait les chevilles qui enflent, si elle t'entendait. » Sans aucun doute. Il est triste le sourire sur les lèvres de ton ancien époux. Il ne la cache même pas sa tristesse - il ne le veut pas ou il n'en est pas capable ? « Il a mes yeux. Elle ne le dit pas, mais elle le sait comme moi. Il a son caractère mais mon regard. Pas vrai bonhomme ? » Ce n'est sûrement pas le moment de lui rappeler toutes ces personnes qui disaient la même chose de Cosimo, comme quoi les gens racontent vraiment n'importe quoi. Bon, Cosimo reste quand même un Williams pur sang. Les similitudes avec Saül n'étaient pas forcément un mensonge. Les tiennes par contre, c'était du grand n'importe quoi.

Le calme n'est que de très courte durée lorsque Abel se remet de nouveau à hurler et que Saül semble de nouveau complètement dépassé par la situation. « Comment tu faisais, avec Cosimo, lorsqu'il ne voulait pas s'arrêter ? » Tu étais restée jusque-là silencieuse, sans bouger, à simplement observer ces deux âmes en peine. À quel point il est désespéré pour te demander de l'aide à toi ? Il faut quand même dire que là, maintenant, il n'a pas vraiment d'autres options. Tu t'avances donc vers eux. Tu dois quand même avouer que c'est un pas incertain qui te guide vers eux. Ce serait mentir de dire que tu ne t'attends pas à te faire mettre à la porte d'une seconde à l'autre. En face d'eux, ton regard se lève d'abord vers Saül avant de se poser sur Abel entre ses bras. Le bout de ton index vient se poser délicatement sur le front du bambin, se glisse jusqu'au bout de son nez avant de recommencer le même manège à plusieurs reprises. C'est un bon de vingt-et-un ans derrière qui se passe alors que tu chantonnes cette comptine italienne qui faisait toujours des miracles sur Cosimo. Tu détestais ta belle-mère d'arriver à mieux le calmer que toi avec cette simple chanson.

C'est peut-être la voix qui sonne nouvelle pour lui ou peut-être le contraste de ta froideur sur son visage bouillant de colère, mais les sanglots se calment. Ils s'entrecoupent, s'arrêtent puis recommencent. Mais Abel est épuisé d'avoir pleuré depuis trop longtemps. Ses yeux menacent de vouloir se fermer, mais il combat encore le sommeil. Bientôt, il perdra la bataille. « Tu as besoin de dormir Saül » que tu lui dis sans lâcher Abel des yeux. Ils ont besoin de dormir tous les deux. Tout est pire lorsqu'on manque de sommeil. « Il a besoin que tu dormes. » que tu ajoutes en levant les yeux vers Saül. Il n'y arrivera pas sinon. Il ne peut pas s'occuper de son fils s'il n'arrive pas à s'occuper de lui.
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyDim 24 Oct 2021 - 3:38

Malgré les dissentions, malgré les querelles, Elise est venue. Elle a passé la porte sans se moquer, sans hostilité. Elle est entrée dans cet appartement qu'elle ne connaît pas et dans lequel elle n'aurait jamais mis les pieds si Saül n'avait pas perdu Ariane. Penser à cette version alternative de l'histoire fait monter les larmes aux yeux de l'italien qui tente malgré tout de faire bonne figure. Oui, si Ariane était restée, Elise n'aurait pas eu à se déplacer. Abel n'aurait versé aucune larme pas plus que Saül n'aurait eu à expliquer au bambin que sa mère était partie, pour de bon.

Et avec Ariane dans les parages, Saül n'aurait pas cédé le bambin avec tant de facilité. Même épuisé, il se crispe pourtant lorsque Abel quitte ses bras. Bien qu'il ne cesse de pleurer depuis des heures, sa présence rassure l'homme d'affaires. Au moins, ils traversent ensemble cette affreux enfer qu'aucun être humain ne devrait vivre. Cette situation est familière à Saül. Sa vie est ponctuée d'abandons, après tout. Ils finissent tous par partir, un par un. Abel partira un jour aussi. Il grandira et s'en ira, comme c'est le sort de tous les enfants. Qui sait, peut-être que Saül gâchera leur relation un peu avant cela, comme il l'a fait avec Damon. L'abandon n'en sera que plus facile à accepter. « Tu as besoin de dormir Saül » Elise s'est mise à fredonner, renvoyant Saül deux décennies en arrière. Penchés sur le berceau de Cosimo, le jeune couple souriant contemplait leur avenir radieux. Le bambin, alors sage dans son petit nid douillet, n'avait aucune idée des épreuves qu'il allait traverser. Bras croisés, les yeux fixés sur Abel, Saül respire un grand coup. « Mon sommeil se porte très bien, je te remercie. » La nuit passée a pourtant été horrible. Les yeux bouffis de Saül témoignent de son absence totale de sommeil... et les choses n'iront pas en s'améliorant.

Dans quelques jours, il reprendra de la poudre, entre deux réunions. Ses rêves, dès le départ d'Ariane, seront tous perturbés par sa présence. Le coeur broyé de douleur, Saül oubliera mystérieusement de retourner chez le cardiologue. Enfermé chez lui, il ne contactera son frère que plus tard pour constater que la femme de Auden s'est fait la male - elle aussi. Ils prendront un appartement qui ne soit pas saturé du parfum de leurs épouses. Ils broieront du noir chacun de leur côté, sans que personne ne s'adresse jamais un mot. Saül fera son deuil dans la douleur, comme il en a toujours l'habitude en grand coutumier du secret.

« Il a besoin que tu dormes. » « Il a besoin de sa mère ! » Les mots ont échappé à l'italien, qui se mord l'intérieur des joues. Entre les bras de Elise, Abel s'est endormi. Il n'en a pas fallu beaucoup. D'un geste un peu empressé, Saül reprend son fils des bras de son ex-femme. L'enfant ne bronche pas, pas même lorsque l'homme d'affaires appuie un baiser au sommet de son crâne blond. « Elle est partie. Ariane, elle est partie. » Elise aura compris. Elle aura compris au moment où Saül aura passé la porte. En bonne gagnante, elle ne piaffera pas, ne fera pas des "je te l'avais dit". « Elle ne reviendra pas. » Saül ne parlera pas de la lettre. Elle restera pour lui et rien que pour lui, quelque part cachée dans un placard. Il la relira quelques fois, mais jamais en étant alcoolisé. Il serait capable de la détruire et de s'emporter avec elle. « Elle a laissé Abel. » Et moi. Mais Abel a besoin de sa mère. Des femmes, il y en a des tas sur la planète. Ariane... et bien, il n'y en a fort heureusement qu'une. Le monde ne pourrait pas en supporter deux comme elle, c'est bien la meilleure des moqueries que Saül disait à sa femme au creux de son oreille. « Il grandira sans sa mère. » Le constat est postulé d'une voix résolue, mais les yeux de l'italien se bordent de larmes. « Il faut croire qu'elle était plus égoïste que toi. Je ne croyais pas ça possible. » Et qu'elle se garde de confirmer. Il n'y a que Saül qui ait encore le droit de lui affubler toutes les critiques, quand bien même c'est la vérité : Ariane est partie en égoïste.
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyDim 24 Oct 2021 - 15:25

« Mon sommeil se porte très bien, je te remercie. » Oui, bien sûr, en prouve ces cernes à ne plus finir et ses traits fatigués. Tu te demandes ça fait combien de temps qu'il est comme ça, à simplement broyer du noire avec son fils qui hurle à tue-tête. Tu te demandes c'est quand la dernière fois où il a dormi toute une nuit. Tu te demandes depuis combien de temps Ariane est-elle partie. « Il a besoin de sa mère ! » Ah, voilà. Vous y êtes. À peine Abel s'est-il calmé que Saül reprend son fils endormi d'un geste qui se veut à la fois brusque, mais aussi rempli d'une tendresse bienveillante. « Elle est partie. Ariane, elle est partie. Elle ne reviendra pas. » Je sais. que t'as envie de répondre quand même bien tu ne le savais pas avant qu'il le dise à voix haute. Ariane est partie. Ariane l'a quittée. Rien de vraiment très surprenant si on demande ton avis, mais tu doutes que Saül ait vraiment envie de l'entendre. C'est sûrement pour ça que tu ne dis rien, que tu te contentes de le regarder silencieusement. La porte est ouverte et ton ex-époux semble avoir besoin de se vider le coeur. Bien, qu'il le fasse. S'il peut dire d'horrible chose sur cette femme qui vient de le quitter ce sera même plutôt agréable pour tes oreilles. « Elle a laissé Abel. Il grandira sans sa mère. » C'était évident qu'elle n'avait pas la fibre maternelle, encore là un commentaire que tu gardes pour toi devant les yeux de Saül qui se remplisse d'eau. Tu as presque de la peine pour lui. Presque. Tu ne comprendras jamais ses femmes qui arrivent à simplement abandonner leur enfant sans jamais se retourner. Peut-être reviendra t'elle un jour quand elle n'arrivera plus à vivre avec la culpabilité.


« Il faut croire qu'elle était plus égoïste que toi. Je ne croyais pas ça possible. »
« Pardon ? »

Et soudainement le peu d'empathie que tu éprouvais pour lui s'envole d'un seul coup. Il dit que Ariane est cruellement égoïste. Tout ce que tu entends, c'est qu'il te traite, toi, d'égoïste. « T'as du culot Saül. » Rien de très surprenant. Pourquoi ça te surprend encore vingt ans plus tard ? « Je suis ici pour toi et tu me traite d'égoïste ? » Comme quoi c'est impossible pour vous deux d'avoir un échange sans qu'aucun de vous ne crache son venin sur l'autre. Oh bien sûr que tu l'es, égoïste. Tu l'es envers le monde entier, mais tu ne l'as jamais été pour ta famille, contrairement à Ariane si on se fie aux paroles de Saül. Ils se complètent plutôt bien finalement. Parce que s'il y a bien quelqu'un d'autre de plus égoïste que toi, c'est bien Saül. Oh, l'envie de lui crier dessus est bien présente. Il a de la chance d'avoir ce petit être endormis dans ses bras qui t'empêche de le faire. Si le sommeil de Saül se porte apparemment bien, ce n'est certainement pas le cas de ce bambin qui est épuisé par le manque de sommeil et les crises de larmes qui l'ont tenu éveillé trop longtemps. « Tu pensais quoi, hm ? Que l'homme qui quitte sa femme pour sa maîtresse a droit à un happy ending ? T'es pas vraiment si idiot que ça ? » C'est connu que les hommes infidèles se font finalement larguer par leur jeune maîtresse tumultueuse et qu'ils reviennent en rampant vers leurs femmes pour qu'elles les reprennent. Saül a sûrement juste trop d'orgueil pour la deuxième partie de l'énoncé. « J'aurais fait n'importe quoi pour toi, mais c'était pas assez. C'est jamais assez pour toi. » Abel sursaute dans les bras de son père. Tu as peut-être haussé un peu trop le ton. Il sursaute, mais il retombe tout de suite dans le pays des rêves. Il n'est peut-être pas le seul à avoir besoin de se vider le coeur. « Elle a bien fait de partir. Tu l'aurais détruite. » elle aussi. C'est dit presque dans un murmure pour ne pas perturber le sommeil du bébé, même si l'envie de le pincer pour qu'il se remette à pleurer toute la nuit est bien présente. Qu'il fasse vivre un enfer à son père, il le mérite.
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyMar 9 Nov 2021 - 21:33

Il ne se rend pas compte, bien sûr, que ses mots dépassent largement sa pensée. Non, Elise n'est pas la pire des égoïstes. Elle est venue l'aider, après tout. « T'as du culot Saül. » L'italien hausse un sourcil alors qu'elle se lance dans son monologue. « Je suis ici pour toi et tu me traite d'égoïste ? » Entre les bras de Saül, Abel ne bouge pas. Il s'est endormi paisiblement, probablement épuisé par tous ces pleurs et cette agitation. Et puis, rencontrer Elise, ce n'était pas rien. Bien sûr, Saül aurait préféré le faire aux côtés d'Ariane. Avec elle, il se serait senti plus fort pour affronter le regard aiguisé d'Elise. Elle ne lui fait pas peur mais elle est indéniablement plus douée que Saül avec les bébés, ce qui a l'étrange don de l'intimider - mais rien qu'un peu. Saül ne s'était pas senti franchement incompétent depuis bien longtemps. Il ne l'avouera probablement jamais à voix haute, bien sûr. Ces choses là ne se disent pas. « Tu pensais quoi, hm ? Que l'homme qui quitte sa femme pour sa maîtresse a droit à un happy ending ? T'es pas vraiment si idiot que ça ? » « Ne hausse pas le ton. » qu'il gronde d'un ton sourd, berçant Abel en se détournant de son ex-femme. Non, les pécheurs n'ont pas le droit au Paradis. C'est écrit noir sur blanc dans la Bible et même si Dieu pardonne aux brebis les plus égarées, il y a des erreurs qui restent salement impardonnables.

L'infidèle aura presque eu droit à son happy ending. Pendant un moment, Ariane et lui auront vécu une existence magnifique, seulement troublée par quelques crises existentielles et par quelques obstacles extérieurs. Ils ont toujours fini par se retrouver alors peu importait - jusque ici. Finalement, Elise a raison. Les infidèles n'ont pas le droit d'être heureux et le contraire n'arrive que dans les comédies romantiques. Ariane est partie et Ariane ne reviendra pas. « J'aurais fait n'importe quoi pour toi, mais c'était pas assez. C'est jamais assez pour toi. » Oh qu'il voudrait s'agacer, lui hurler dessus. Mais Abel dort et Abel ne sera pas réveillé par son papa. C'est pour lui que Saül fera tout et ce même si ça ne sera jamais assez. Il fera tout sans conditions, sans arrêt, sans jamais reprendre son souffle. Elise aurait-elle été capable de faire la même chose ? « Elle a bien fait de partir. Tu l'aurais détruite. » Un regard noir de la part de Saül équivaut à bien des mots.

L'instant d'après, l'homme d'affaires s'arrache à la présence d'Elise pour aller coucher Abel. Saül prend son temps, borde l'enfant, le couvre de baisers avant de l'enfermer derrière les portes qui mènent à sa chambre. Lorsqu'il revient au salon, ce n'est que pour fondre sur Elise qu'il attrape au col. Le bruit de son corps contre le mur du salon résonne dans tout l'appartement. « Ecoute moi bien. Si tu parles à nouveau d'Ariane, je te brise les genoux. Tu m'as bien entendu ? » Les doigts du quarantenaire se referment sur son haut alors que ses yeux sont fermement plantés dans ceux d'Elise. Il n'a pas besoin de crier. La colère sourde qui l'anime suffit à faire vibrer l'air de la pièce. « Je n'ai pas de leçon à recevoir de toi, la femme incapable de se battre pour elle-même. » La femme qui se laisse détruire par son ex-mari. « Je n'ai jamais voulu de toi et de ta matrice stérile. Maintenant, dégage d'ici. » Sur ces mots, l'italien la lâche brusquement et s'écarte d'un pas. « Nous nous reverrons au mariage de mon fils. » Oh, qu'il est mauvais le sourire qu'il arbore - celui des bons jours, assurément.
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Message(#)And we'll be fine, there is an end | saülise #19 EmptyMer 10 Nov 2021 - 0:36

Oh oui, la suite, tu la connais déjà. Tu lances des mots sans te soucier de la conséquence qui viendra très rapidement. C'est ça le secret quand on passe vingt ans avec la même personne, on sait où appuyer là où ça fait mal. Mais de vous deux, Saül a toujours été le plus doué la dedans. Tu aurais probablement dû te tirer de chez lui quand ses pas énervés l'ont guidé jusqu'à la chambre d'Abel. Quand les enfants ne sont pas là, la vraie nature peut se dévoiler. Il n'est pas content Saül. Il n'a même pas besoin de prononcer un seul mot pour que sa colère se fasse ressentir. Tu le connais par coeur. Il voit noir. Ses pas sont encore plus menaçant sur le retour qu'à l'aller. Ses griffes acérées se referment sur ton haut. Il te recule jusqu'à ce que ton dos percute douloureusement le mur du salon. Ce sera là, la seule seconde où ton regard relâchera le sien.  « Ecoute moi bien. Si tu parles à nouveau d'Ariane, je te brise les genoux. Tu m'as bien entendu ? » Parce qu'il a beau cracher ses mots à ton visage, il a beau resserrer sa prise sur toi. Son regard menaçant planté dans le tien ne fait qu'écho à celui que tu lui lances. Tu ne lui feras certainement pas le plaisir de laisser lire la peur dans tes yeux. « Tu crois que j'ai peur de toi ? » que tu lui lances alors qu'un rire mauvais traverse tes lèvres. « T'es doué pour ouvrir ta grande gueule, moins quand c'est le temps d'agir. » Oh bien sûr que c'est un mensonge, bien sûr que tu cherches juste à le provoquer. Tu n'as aucun doute sur la capacité de ton ancien époux à mettre ses menaces à exécution. Franchement qu'il y aille, qu'il ne se gêne pas. Tu pourras porter plainte contre lui. Tu iras pleurer qu'il t'a violenté pendant vingt ans. Ce ne sera qu'un demi-mensonge. La violence psychologique fait sûrement plus de ravages que la violence physique. Avec une telle plainte, fondé ou non, il risquerait de perdre la garde de Abel. C'est à bien y penser. Vas-y. Connard.

« Je n'ai pas de leçon à recevoir de toi, la femme incapable de se battre pour elle-même. » Outch. Ça fait mal. Et c'est sûrement parce que c'est vrai que ça fait aussi mal. « Je n'ai jamais voulu de toi et de ta matrice stérile. Maintenant, dégage d'ici. » Et voilà le coup final, brutal, celui qui te fait monter l'eau aux yeux, autant par la douleur que par la colère. Piégé sous la prise de Saül, incapable de bouger comme tu le voudrais, tu lui craches au visage au même moment où il te relâche enfin. « Va t'faire voir ! T'es qu'un putain de menteur !! » que tu lui hurles dessus en le repoussant violemment. À quel point t'es conne de te dire que ces paroles ne sont que mensonges ? Qu'elles le soient ou non, il ne l'avouera jamais à voix haute. Surtout pas ce soir où la colère prime sur la raison. Même si un jour l'envie de s'excuser lui prend, il ne le fera jamais non plus.

« Nous nous reverrons au mariage de mon fils. » Franchement, tu t'en passerais bien de cette prochaine rencontre peu importe où c'est. « C'est pas ton fils. » que tu le reprends. C'est qu'une poignée de papier illégal qui font de Cosimo votre fils. Ce n'est pas son fils. Aujourd'hui plus que jamais. T'es même prête à avouer que ce n'est pas le tien si ça peut le libérer du pouvoir que Saül exerce sur lui. « Un jour t'aura ce que tu mérites. » Karma is a bitch. Bientôt, il n'aura plus personne. Même Abel va finir par se tirer. Il moisira tout seul l'Italien.
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And we'll be fine, there is an end | saülise #19