| scars to your beautiful (Raymond] |
| | (#)Mar 20 Juil 2021 - 14:41 | |
| Il y a des jours où ma souffrance est à la limite du supportable. Des jours où je m’éveille avec un trou béant dans l’estomac, l’impression que ce manque ne disparaîtra jamais. L’impression aussi, que je ne sortirai pas vivante de mes douleurs. Dans ces moments-là, je ne sais même pas pourquoi je reste en Australie, pourquoi je n’admets pas que mon mariage est fichu et qu’il n’y a plus de raisons de rester ici. Si j’avais suffisamment de folie en moi, je franchirai mes peurs et je rentrerai en Italie. Mais je n’ai pas la témérité d’Otto, je ne suis pas ce genre de personne capable d’affronter l’inconnu sans être certaine qu’il n’y a pas, un tant soit peu, de sécurité, de préparation. Si j’ai tout plaqué en Italie en posant mes bagages à Brisbane, c’est uniquement parce que je ne suis pas venue seule et qu’à mes yeux, j’aurais suivi Otto jusqu’au bout du monde s’il le fallait. Et par-dessus tout, si je ne me défais pas de cette vie malheureuse, c’est aussi parce que je manque de courage. Alors je fais du sur place, je donne du sens en me jetant, à corps perdu, dans le travail. En essayant d’être celle qui peut sauver les autres à défaut de le faire pour moi-même. Et durant tout ce temps où ma blouse de médecin est ce qui m’éloigne de mes soucis personnels, je m’envole ailleurs. Je suis juste Serena, celle qui a de l’or entre les doigts, qui recoud des corps usés et sauvent des vies. Et ce soir, quand je quitte l’hôpital, j’en ai gros sur le cœur. Le moral est vacillant et je n’ai pas envie de rentrer à la maison. Alors lorsque les rayons du soleil couchant se pose sur mon visage aux traits tirés, m’obligeant à plisser des yeux éblouis par la clarté, je me décide à ne pas prendre ma voiture. De toute façon ? Que ferais-je donc ? Prendre ma voiture et rentrer dans une maison vide ? Y découvrir ce désert sentimental, cette famille qui n’est plus. Mon mari absent ? Ce soir, cette idée me dévaste bien trop. Je préfère marcher sans but précis. Sans savoir où réellement me rendre. Je marche, découvrant cette ville que je n’ai jamais pris le temps de connaître dans ses recoins, immense par sa longitude, et désespérément trop grande pour ma solitude dévastatrice. Enceinte, j’ai surtout passé mon temps à préparer la venue de ce bébé surprise et puis, quand Valentina est née, visiter Brisbane a été le cadet de mes soucis. Je me disais toujours que j’aurais le temps. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le courage, plus l’envie. Plus le gout de rien. Je marche comme un zombie en cherchant les détails d’une vie qui ne m’appartient plus. Celle de voir un jardin d’enfant et y trouver mes regrets de ne pas y voir ma gamine gazouiller aux éclats. Celle d’être si intensément seule que si je m’écoutais, je me mettrais à pleurer comme une madeleine. Alors sans que je sache si le besoin de ne pas faire de scène en public, le corps qui réagit à l’instinct, j’entre dans ce lieu pensant qu’il s’agira d’un bar. Je ne suis pas du genre à picoler, je n’ai jamais eu de soucis avec l’alcool, mais ces derniers temps, cette envie s’empare parfois de mon être entier. Je me dis qu’alléger la conscience ainsi me permettra d’oublier le quotidien morose. Et c’est en entendant cette voix qui chante assez faux que je percute très rapidement où est-ce que je viens d’atterrir. Le micro. L’écran avec les paroles qui s’affichent. Ma bouche s’entrouvre légèrement sous la surprise et si j’avais été moins stone, j’aurais battu en retraite. Mais là… mes idées sont toutes sauf claires. Mon chagrin est à deux doigts de franchir la barrière de mes yeux sous forme de chutes larmoyantes dignes du Niagara. Allez je sers les poings pendant que je m’installe au bar, puis installe mon sac à main sur l’une des tabourets hauts se trouvant à mes côtés. « Bonjour… Je murmure d’une voix étranglée à celui qui vient vers moi. « Je… Je voudrais euh… Vous avez quelque chose de fort ? » Je me tais pour ne pas clairement dire que je voudrais boire et m’envoler ailleurs. « Enfin… une spécialité australienne plutôt ? Ma voix est assez gênée et j’espère que ma vaine tentative de me rattraper permet à mon interlocuteur de ne pas voir qu’en arrivant ici, je n’ai pas eu l’idée de pousser la chansonnette mais qu’il s’agit d’oublier ce quotidien qui m’anéantit bien trop.
@Raymond Penrose |
| | | | (#)Mar 20 Juil 2021 - 17:17 | |
| Y’a Cherry, la barmaid en service aujourd’hui qui a passé une bonne demi heure à te montrer comment préparer certaines boissons. Ça fait quelques jours qu’elle prend un peu de temps comme ça pour que tu sois de plus en plus performant derrière le bar. Les vendredis soirs sont les plus bondés. Une paire de bras supplémentaires pour servir les clients n’est pas de refus. Tu n’as pas envie d’embaucher une personne de plus alors doucement mais sûrement, tu apprends. Ca te plaît plus que tu ne souhaites l’avouer car l’endroit est en premier lieu pour la chanson. C’est ça ta passion numéro un, pas l’alcool. Surtout qu’il vaut mieux que tu évites de boire avec les quelques petits soucis de santé que tu as en ce moment, pas grand chose. L’histoire d’une meilleure alimentation mais c’est ce qui se passe quand on a eu des plats fait maison toute sa vie et qu’on se retrouve seul à devoir se préparer à manger depuis une année. Il faut que tu redresses la barre de ce côté là car maintenant que ta vie devient bien plus palpitante - tu te sens horrible de penser ça - tu n’as pas envie de claquer sous peu. Tu as mis bien trop de coeur, de temps et d’argent dans ce business.
C’est mardi soir, y’a peu de gens mais il y en a, c’est ça que tu retiens principalement. Les gens viennent, même en semaine. Tu vas te rencarder avec un consultant pour voir quel genre de promotions tu peux faire pour que les gens viennent plus en semaine. L’endroit est ouvert tous les jours et c’est bien sûr le weekend, à partir du vendredi soir où ça fonctionne le mieux. Cherry est en pause quand une jeune fille s’installe au bar. « Bonjour… » Tu n’es pas aussi doué - très loin de là - que la barmaid en chef mais il n’y a que toi et tu sais toujours te débrouiller pour exaucer les demandes des clients.
« Bonjour. Je vous sers quelque chose? » Vu l’air affiché sur son visage, tu es sûr qu’elle vient plus pour boire que pour chanter. Eventuellement tu peux lui proposer une belle brochette de titres complètement déprimant qu’elle pourrait chanter en étant totalement en symbiose avec son humeur. « Je… Je voudrais euh… Vous avez quelque chose de fort ? » Tu hoches la tête. Ah si elle ne veut que quelque chose de fort ça va être facile ça. « Enfin… une spécialité australienne plutôt ? » Ah. Là par contre ça devient plus compliqué, mais tu ne recules pas devant le challenge. « Hmmmm. Attendez voir ce que je peux vous proposer. » Tu te tournes vers les bouteilles qui sont disposées derrière toi et tu prends une bouteille de Rhum Australien.« Du Rhum de Byron Bay ? On reste un peu local en plus. Vous êtes en vacances ? » Une question stupide ça Ray. Peut être qu’elle passe de très mauvaises vacances. Tu sais ce que c’est, tu t’es déjà échappé des jambes de ta femme qui faisait encore et toujours plus de shopping. Un peu ça va mais après ça fait trop. Tu es du genre minimaliste, c'était elle qui dépensait tout ton argent. Elle le fait toujours d'ailleurs. « Vous le voulez pur ou bien on le mix avec un jus ? » Tu prends bien soin de ne pas proposer de cocktail directement car c’est bien plus compliqué que juste du Rhum et du jus de fruit dosé un peu au pifomètre.
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| | | | (#)Jeu 22 Juil 2021 - 8:45 | |
| Je me trouve ridicule en cet instant, me demandant ce qu’il m’a pris d’agir ainsi en entrant dans ce karaoké… Comme si j’espérais trouver une solution à tous mes problèmes. Bien évidemment ce n’est pas le cas. Mes idées noires sont toujours là. Et l’envie de boire, omniprésente. Pourtant, j’attache un soin particulier à toujours faire bonne impression. Ça a été ma vie durant de très nombreuses années, à être la parfaite élève, une épouse idéale pour mon mari. Et une maman bienveillante pour Valentina. Aujourd’hui… Je ne sais même plus ce que je suis ou dois être. Le malheur a frappé à ma porte il y a deux ans et depuis, je cherche un sens à ma vie. Ce soir, il se caractérise par l’envie de ne pas rentrer chez moi. Et demain… Que sera-t-il ? Ma raison m’intime l’ordre de rentrer chez moi et d’éviter de rester ici. Que ça ne sert à rien de picoler maintenant en sachant que demain, je devrais retourner au travail, avoir les idées claires en sachant que la moindre erreur ne pardonne pas. Et ma passion, mon coeur meurtri, mon âme torturée me poussent à rester là. À boire ce verre qui me fait envie. De toute façon, si j’avais eu l’idée de rebrousser chemin, c’est trop tard, ce Monsieur me demande déjà ce que je veux voir. Et je m’enfonce encore bien plus, essaye de me reprendre un peu pour sauvegarder les apparences. Une spécialité australienne me sauve un peu. Ceci étant dit, je ne sais même pas si j’ai réussi ou non. Et si c’est le cas, l’homme ne laisse rien paraître, cherche dans son stock puis me propose un rhum local dont je n’ai jamais entendu parler. Il faut dire que je n’ai pas eu l’occasion de savourer les alcools locaux. Je suis arrivée en étant enceinte en Australie et par la suite, je n’ai pas été assez attentive pour tester de nouvelles saveurs. « Du local. C’est parfait. » Je lui glisse un léger sourire avant de me racler la gorge à là question suivante. « Non… Non je ne suis pas en vacances… Je vis ici depuis … Quatre ans. » Le sourire revient pour afficher un air d’excuse. Oui ça fait quatre ans que je suis arrivée à Brisbane et effectivement, je n’ai eu le temps de rien faire, ni profiter. Mon accent italien trahit mes origines qui ne sont pas d’ici.« Mais je n’ai jamais pris le temps de découvrir les alcools locaux. » Bien entendu, je tais les raisons de mon entrée ici. Je ne cherche pas à pousser la chansonnette, juste à m’oublier un peu. Noyer mon chagrin dans le contenu de mon verre. Et d’ailleurs, à la question du rhum pur ou transformé en cocktail, je vois là l’opportunité de me reprendre un peu et de dissimuler les moindres suppositions sur les raisons de ma présence. Cet homme au demeurant m’a tout l’air sympathique. Son visage est doux. « Je crois que le mieux c’est de vous faire confiance. Vous avez l’air de vous y connaître. » Et il a l’air heureux. Du moins c’est l’impression qu’il me donne même si mon estomac se tord déjà en mille en y pensant. Me rappelle la peine qui menace de déborder. J’aurais dû faire quelque chose de plus intelligent, comme appeler Lily. Mais elle aussi ne va pas bien. Elle aussi masque le tout, à croire que nous sommes faites de la même essence, faites pour comprendre qu’aujourd’hui, c’est un jour « sans », un jour de solitude pour souffrir en silence. Ceci dit, devant l’homme qui me fait face, je n’ai pas envie de laisser entrevoir que ça ne va pas. ne surtout pas laisser l’opportunité d’un « ça va? » innocemment demandé et qui fera s’effondrer les murailles tenant à un fil, aux pierre ébréchés et retenant toutes les eaux de ma peine. « Votre bar est vraiment chouette, en tout cas. » Ma voix est blanche, tremblante. Est ce que mes yeux sont brillants ou non ? Otto m’a toujours dit qu’il voyait à dix kilomètres que j’allais me mettre à pleurer. Mais lui a, au moins, eu l’opportunité de me connaître par coeur. À aimer mes qualités comme mes défauts, mes silences qui veulent parfois tout dire. « Je n’ai jamais été une adepte des karaokés parce que je crois que chanter devant tout le monde, demande bien du courage... » Je le remercie discrètement lorsqu’il me dépose mon verre et ajoute « Mais vous devez vous débrouiller comme un chef. ».
@Raymond Penrose |
| | | | (#)Sam 24 Juil 2021 - 12:00 | |
| « Du local. C’est parfait. » Ça te fait sourire un peu plus car tu aimes ton pays. Il t’a donné beaucoup. Ta vie n’a pas été parfaite mais elle a été au mieux et elle est loin d’être terminée. Tu es lancé dans un nouveau chapitre depuis une année. Tu aimes la saveur de toute la liberté dont tu disposes à présent. « Non… Non je ne suis pas en vacances… Je vis ici depuis … Quatre ans. » Tu hoches la tête en l’écoutant. Tu as bien compris depuis que tu passes ton temps entre les murs de ton karaoké bébé que les gens ont souvent plus envie d’être écouté qu’autre chose. T’as l’impression d’être une sorte de thérapeute et tu ne caches pas qu’écouter les gens c’est un truc assez plaisant. Tant de chose qu’on ignore sur les personnes qui nous entourent. Toi le premier. Tu as bien des secrets qui n’ont jamais été dévoilés car c’est très bien comme ça. « Mais je n’ai jamais pris le temps de découvrir les alcools locaux. » Tu es content d’être celui qui va le lui faire découvrir. Tu es prêt à la servir mais tu ne sais pas encore exactement sous quelle forme elle préfère. « Je crois que le mieux c’est de vous faire confiance. Vous avez l’air de vous y connaître. » Tu souris un peu plus de part ces mots car c’est bien tout l’inverse en réalité. Ca te plaît de voir que tu peux passer pour un grand savant des alcools malgré tout. Les apparences c’est tellement trompeur. Tu es bon acteur Raymond.
Comme elle a l’air plutôt jeune et qu’elle te fait penser à ta fille, tu vas mélanger l’alcool avec du jus dosé à l’aveugle. Tu pourras mettre moins d’alcool et elle pourra mettre plus de temps pour boire. « Votre bar est vraiment chouette, en tout cas. » Qu’elle te dit alors que tu tu es en train de verser du jus de cranberries dans le verre pour mélanger le tout. « Merci. » Tu apprécies qu’elle fasse cette remarque là. Tu es effectivement le plus âgé de toutes les personnes du staff visible entre ces murs. Cette fois ci l’apparences est vraie. C’est toi le patron, même si tu ne sais pas trop trop gérer et que tu es aidé par des gens qui sont plus expert. Tu as amené l’argent dans le business et ça reste une partie non négligeable, même si c’est une affaire d’équipe à part entière. « Je n’ai jamais été une adepte des karaokés parce que je crois que chanter devant tout le monde, demande bien du courage... » Y’a d’autres choses qui te demande bien plus de courage à toi, mais tu n’es pas là pour lui raconter ta vie. Tu préfères écouter la sienne. « Mais vous devez vous débrouiller comme un chef. ». Elle te flatte. Tu poses son verre devant elle.
« J’ai mes chansons de prédilections. » Y’a un blond aux cheveux longs, typique australien qui vient de se lancer dans Call me maybe sur la petite scène non loin. « Celle ci je la connais plutôt bien. » C’est pas parce que tu as un certain âge par rapport au jeune homme en train de chanter, que tu ne connais que les Bee Gees et ABBA. Même si oui, tu les gères aussi très bien ceux là. « Mais lui chante bien mieux que moi. » Tu observes un peu le jeune homme qui a une vraie belle voix. Tu comprends qu’il ne se cache pas dans les box privées à disposition. Il serait sacrilège de cacher un tel talent. « Ca fera 7 dollars pour vous. » Tu reviens sur le verre que tu lui as préparé. Ton prix est un peu au pif. Un peu moins qu’un cocktail, un peu plus qu’un simple verre d’alcool. Tu penses que c’est correct. Et puis surtout tu aimes le chiffre 7. C’est souvent celui là qui revient sur le tapis quand tu n’es pas sûr d’un prix.
Dernière édition par Raymond Penrose le Ven 30 Juil 2021 - 15:36, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 27 Juil 2021 - 8:58 | |
| Face à l’homme, je tente vaillamment de ne pas m’écrouler. Je m’enfonce dans cette conversation, lui laisse le choix du contenu de mon verre. Finalement, le rhum fera l’affaire. En cocktail qui plus est pour m’apaiser un peu et cesser de broyer du noir. Cesser de ressasser les pensées néfastes. Cesser de penser constamment à ce vide qui règne dans ma vie, à cette perte tragique et mon chagrin qui ne s’est apaisé depuis. Alors je tente le tout pour le tout, masquant mes émotions du mieux que je peux. Ce n’est pas une mince affaire, j’ai mal à mon coeur meurtri. Je le complimente sur les lieux et en même temps, je pense à mon amour de bébé. Et je tiens bon au milieu de la tête. Y compris quand le cocktail est déposé. Ce cocktail qui me paraît appétissant mais qui me donnerait juste envie de me noyer dedans. Je sens bien que je ne suis pas d’une compagnie des plus agréables. Et j’esquisse un sourire d’excuse lorsque je murmure un « Merci beaucoup… » alors qu’il reprend la conversation sur le fait de chanter devant tout le monde, chose qui me paraît impensable. Je suis une âme discrète qui n’a pour habitude de se donner en spectacle devant tout le monde. Otto a toujours été d’une nature réservée, parfois à la limite du sauvage mais en tombant amoureuse de lui, je me suis faite à son caractère, sa manière d’éviter la trop pleine foule, devenant également ma raison d’être, me cantonnant aux miens. Et voilà qu’aujourd’hui, je suis ici, à boire ce verre, seule. À faire la conversation avec cet homme, au fond gentil. Je ressens sa bonté comme si elle auréolait son être entier, même si je ne connais rien de son histoire en dehors qu’il a ses chansons favorites et qu’il connaît bien Call me maybe qui se lance sous la coupe du micro tenu par un jeune homme prêt à faire vibrer les enceintes du karaoké. Les propos de l’homme me font sourire, non pas que je juge ses goûts. Bien au contraire, cette chanson, je l’aime aussi. Ce n’est pas ma favorite pour autant. « C’est vrai qu’elle est chouette. Je trouve qu’elle est lumineuse, qu’elle donne envie de danser. » J’attrape la paille qui trône fièrement dans mon verre, et je touille légèrement, me questionnant encore sur la nécessité de mon envie de boire. À réfléchir comme un médecin qui ne sait pas trop s’il doit utiliser un fil de suture épais ou très fin. Un vrai dilemme. « Une fois, j’avais vu une vidéo sur internet où des militaires américains avaient dansé et chanté sur cette chanson. En plein désert. » Mon visage revêt un aspect légèrement rêveur et j’ajoute « J’avais beaucoup ri. » Et je m’étais empressée de montrer à Otto, comme l’ensemble de toutes les bêtises que je pouvais voir, voyant là une raison, une motivation d’assouvir mon besoin de lui, d’être près de lui. De me blottir contre lui, enfouir mon nez dans son cou et d’humer l’odeur de sa peau. L’aimer encore et encore, en ayant la certitude que ce serait pour toujours. Et aujourd’hui… C’est à la limite si je ne commence pas a le haïr tant je ne sais plus où j’en suis. Mais je balaie tout ça, je me concentre sur le verre, sur notre conversation. Sur le fait qu’effectivement, le chanteur se débrouille bien. Et je pouffe de rire face à la remarque du barman « Oh, ne dites pas ça, vous ne m’avez pas entendu chanter. Si vous aviez l’occasion, vous vous inscririez à The Voice sur le champ. » Avec ma voix de crécelle, mon accent qui outrepasse mon anglais et qui rappelle que je ne suis pas d’ici. En attendant, je m’empresse très vite de déposer un billet de dix dollars sur le comptoir, puis vient poser mes lèvres sur la paille pour avaler quelques gorgées. Le cocktail est sucré et me convient, bien que je ne sente pas vraiment le goût du rhum. Ce n’est pas dérangeant pour autant, comme si le fait d’échanger ces quelques mots, me permet de réaliser que venir me soûler pour combler mon chagrin n’est pas une idée complètement fiable, qu’elle pourrait entraîner des conséquences terribles au travail. Je peux remercier cette faculté d’anticiper un peu trop le futur, paradoxale à mon incapacité à faire face au deuil. « Vous avez des chansons que vous aimez chanter particulièrement ? Vous savez, ça ne fait pas longtemps que je suis ici et je me rends bien compte que je ne sais pas s’il y a des chanteurs locaux, comme pour les alcools. Je ne connais rien à l’Australie... » Mon sourire réapparaît empreint d’une douce tristesse. « Puis, j’ai surtout passé mon temps à chanter des berceuses à mon bébé. J’étais imbattable sur Fa la ninna. » Mon regard devient presque rêveur, me laissant submerger par cet instant lointain. « C’est de l’italien et ma Valentina adorait. » Puis je me racle la gorge pour plonger sur mon cocktail, me rendant compte que je me trahis sans doute dans mes émotions. Je suis tellement triste et c’est tout ce que je n’aime pas montrer. « Puis-je vous demander comment vous vous appelez ? Vous êtes d’ici ? » Et puis, ma conscience me rappelle que je parle sans doute trop, qu’à défaut d’avoir une conversation avec mon époux et pour ne pas évoquer que des traitements médicaux, bah je vois en cet homme l’occasion de parler de tout et rien. Et sans doute, je l’enquiquine. « Enfin, je vous pose trop de questions… Je vous embête. »
@Raymond Penrose |
| | | | (#)Ven 30 Juil 2021 - 17:48 | |
| « Merci beaucoup… » Tu lui fais un sourire pour toute réponse alors que vous commencez à parler chansons. Vous êtes effectivement dans un karaoké et le sujet est très propice. Ce qui t’arrange bien car tu pourrais parler de chansons avec tout le monde pendant des heures. Si elle a besoin de se changer les idées et qu’elle reste face à toi à relancer la conversation, elle risque de ne pas être déçue. « C’est vrai qu’elle est chouette. Je trouve qu’elle est lumineuse, qu’elle donne envie de danser. » Tu hoches la tête avec un sourire plus grand sur ton visage. Tu penses exactement la même chose que ta cliente. Elle a mis les bons mots sur son ressenti. « Une fois, j’avais vu une vidéo sur internet où des militaires américains avaient dansé et chanté sur cette chanson. En plein désert. » Tu hausses les sourcils, intéressé par ce fun fact. « J’avais beaucoup ri. » Tu ne peux qu’imaginer et tu visualises une sorte de chorale bien solennel. « Ca doit être quelque chose. » Tu verras si tu arrives à faire fonctionner ton ordinateur qui est en difficultés ces derniers temps pour voir ceci. Tu peux le faire sur ton téléphone aussi, éventuellement, mais ça sonne comme beaucoup d’effort. Tu n’utilises pas trop ton téléphone à part pour Instagram et téléphoner bien évidemment.
« Oh, ne dites pas ça, vous ne m’avez pas entendu chanter. Si vous aviez l’occasion, vous vous inscririez à The Voice sur le champ. » Elle te fait rire à te parler de The Voice. Tu as plutôt suivi cette émission une saison précédente, tu es loin d’être aussi doué qu’eux. « Je préfère cette petite scène ci. » Tu n’as pas l’ambition d’être noté. Tu veux chanter pour ton plaisir. Tu encaisses et rend la monnaie de la demoiselle qui a l’air bien plus en forme qu’à son arrivé. Ca t’agrandit le sourire sur ton visage de le constater.
« Vous avez des chansons que vous aimez chanter particulièrement ? Vous savez, ça ne fait pas longtemps que je suis ici et je me rends bien compte que je ne sais pas s’il y a des chanteurs locaux, comme pour les alcools. Je ne connais rien à l’Australie... » Oh ça c’est beaucoup de questions qui te confortent dans l’idée qu’elle a besoin de compagnie ce soir. Elle a de la chance, Cherry vient de revenir derrière le bar et tu peux rester auprès de la demoiselle. « Puis, j’ai surtout passé mon temps à chanter des berceuses à mon bébé. J’étais imbattable sur Fa la ninna. » Elle te donne des détails sur sa vie que tu écoutes avec attention. « C’est de l’italien et ma Valentina adorait. » La population d’origine italienne en Australie est grande, mais elle a l’air d’avoir fait un allé simple depuis l’Europe vu son accent. « Puis-je vous demander comment vous vous appelez ? Vous êtes d’ici ? » Tu n’es pas sûr de te souvenir de toutes les questions qu’elle t’a posé mais tu vas faire de ton mieux pour y répondre. « Enfin, je vous pose trop de questions… Je vous embête. » Elle s’en rend compte et ça te fait rire. « Vous ne m’embêtez pas. Je m’appelle Raymond. J’ai vécu toute ma vie ici oui. » Tu vas te servir un verre de soda sans sucre. « On a une petite sélection de chansons en italien. Je m’excuse parce que je n’en connais aucune. » Ca te fait rire de lui faire cette confidence. « Je me souviens pas de tous les titres mais en ce moment j’aime beaucoup chanter Eternal Flame. Vous la connaissez ? » Et sans attendre sa réponse tu chantonnes doucement. « Close your eyes… Give me your hand, darling. »
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| | | | (#)Jeu 19 Aoû 2021 - 8:46 | |
| Il a cette gentillesse dans le regard qui me donne envie de lui tenir la conversation. Ma langue se délie et j’ai besoin de parler, d’avoir ce poids en moins sur le cœur bien que je suis convaincue que là n’est pas la solution. Il faudrait que je règle mes problèmes personnels mais ça me paraît plus simple de faire semblant en faisant l’autruche que de foncer dans le tas et d’essayer d’arranger tout ce qui me chagrine dans ma vie, actuellement. Le plus terrible dans tout ça, c’est que je réalise que des solutions, il n’y en a pas vraiment. Guérir de mon chagrin ne me ramènera pas ma fille et c’est tout là, l’entier souci. La raison évidente d’avoir besoin de ce verre et d’avoir ce besoin de s’y noyer dedans. Je goûte encore une gorgée et j’admets que ça se boit bien. Je pourrais l’avaler d’une grande lampée, le vider et en redemander un autre. Sauf que l’homme qui me fait face, reste là. Accepte de répondre à toutes mes questions. À ce besoin évident, que j’ai, de vouloir parler. Et espérer que ça apaisera un peu. En tout cas, j’apprends de mon hôte qu’il s’appelle Raymond, souriant quand il se sert un verre également. Il est originaire d’Australie et je comprends mieux sa connaissance des alcools locaux. « Ravie de faire votre connaissance Raymond. Et votre cocktail est un délice. C’est frais et sucré. » Et c’est aussi réconfortant qu’un chocolat chaud, tout compte fait. La voix de l’homme m’amène à découvrir qu’ici est proposé une série de chansons en italien. Et le fait qu’il ne les connaisse pas, m’arrache un petit rire. « Je pense que vous devez avoir du Andréa Bocelli ou du Pavarotti… Même si c’est un peu… Lyrique. » Nous avons eu notre lot de chanteurs italiens que nous affectionnons en Italie mais il est vrai qu’ici, ce n’est absolument pas pareil. Oh bien sûr, je n’ai pas pris non plus le temps de connaître, vraiment. La musique n’est pas ce que j’affectionne le plus. Surtout les chansons de mon pays, je dois admettre plus apprécier ce qui s’écoute à l’instant, suivant le mouvement sans trop chercher à savoir plus. En tout cas, Raymond ajoute ne pas connaître de titres, puis me révèle le titre qu’il affectionne en ce moment. Si le titre me fait hausser un sourcil interrogateur, je finis par reconnaître la chanson lorsqu’il commence à la fredonner. Il a une jolie voix, de celle qui montre qu’il a l’habitude de prendre le micro entre ses mains et de laisser les mots former des mélodies. Je me mets à rire, amusée par la tournure de notre conversation. « Je dois vous faire un aveu : si le titre ne m’a rien dit. Je reconnais l’air. Et bien sûr ! Qui ne connaît pas cette chanson, elle est indémodable ! Ceci dit… » J’affiche alors un air contrit « Je ne connais pas vraiment les paroles... » Comme beaucoup d’autres choses, je suis du genre à fredonner l’air que vraiment connaître le sens de ce que je chante. « Mais vous avez la scène, alors faites-vous plaisir Raymond, ne vous gênez pas pour moi ! Elle doit faire fureur quand vous la chantez, j’imagine. » Je ris légèrement avant de me reprendre. « Vous travaillez ici depuis longtemps ? » Il est vrai que je ne sais pas s’il est vraiment le barman d’ici ou non. A vrai dire, le doute m’habite. Raymond me paraît si classe, comme si sa place ne devait pas se trouver, vraiment, ici. Il est distingué. Je regarde alors autour de moi comme pour imprimer le détail, les affiches, les néons, la décoration murale. « Vraiment chouette comme endroit, il faudra que je revienne avec ma meilleure amie. » J’ajoute en pensant à Lily et ce qu’elle traverse, lui laissant le temps du deuil, tout en sachant qu’elle pourra compter sur moi. J’y tiens, réalisant aussi, avec une pointe de tristesse dans le cœur, qu’Otto ne sera pas du genre à venir ici, réalisant dans le même état d’esprit, que je ne sais même plus ce qui pourrait lui plaire tant il devient étranger à mon existence.
@Raymond Penrose |
| | | | (#)Mer 25 Aoû 2021 - 16:50 | |
| « Ravie de faire votre connaissance Raymond. Et votre cocktail est un délice. C’est frais et sucré. » Alors là, tu prends son compliment très à coeur. Tu te dis que tu as un don naturel pour les mélanges car tu as fait ça totalement au hasard. Faut dire que si elle aime l’alcool choisit ainsi que le jus de fruit, y’a pas beaucoup de place à l’erreur. « Je pense que vous devez avoir du Andréa Bocelli ou du Pavarotti… Même si c’est un peu… Lyrique. » Tu hoches la tête. « Andréa Botelli, oui, ça me parle ce nom. » Que tu annonces sans te rendre compte de la faute tu y as glissé en le prononçant. Tu es surtout très fier de reconnaitre un nom qu’elle t’a lancé comme ça du haut de ses pensées. Sûrement de grands chanteurs italiens. De ton côté tu lui susurres quelques paroles de Eternal Flame. Ca la fait rire et ça te fait sourire de la voir ainsi. « Je dois vous faire un aveu : si le titre ne m’a rien dit. Je reconnais l’air. Et bien sûr ! Qui ne connaît pas cette chanson, elle est indémodable ! Ceci dit… » Tu hoches la tête bien d’accord avec elle.
« Un classique. » « Je ne connais pas vraiment les paroles... » « Moi non plus. »
Tu ris doucement suite à cet aveux que tu fais sans peine. Si tu as fait tout juste là, c’est de la chance. Ça a tout à voir avec le fait de n’avoir chanter qu’une petite dizaine de mots. « Mais vous avez la scène, alors faites-vous plaisir Raymond, ne vous gênez pas pour moi ! Elle doit faire fureur quand vous la chantez, j’imagine. » Tu ne veux pas te vanter, mais oui, elle a raison. Les quelques habitués aime bien te voir sur scène, tu aimes être sur scène. Ca se sent que tu aimes chanter, que tu aimes cet endroit, que tu y as mis ton coeur entier à l’intérieur. Mais tu restes très très humble et tu ne réponds que part un sourire. « J’irai sûrement tout à l’heure. » Parce qu’il ne se passe rarement un soir sans que tu pousses la chansonnette.
« Vous travaillez ici depuis longtemps ? » « Depuis l’ouverture. »
Que tu réponds simplement sans vouloir passer pour le grand patron de l’endroit, même si c’est tout à fait ce que tu es. « Vraiment chouette comme endroit, il faudra que je revienne avec ma meilleure amie. » Voilà des mots qui te font très plaisir à entendre. Le sourire sur ton visage se fait très beau.« Ce serait un plaisir de vous revoir ici à l’avenir. » Ce qui te fait plaisir aussi c’est les sourires que la demoiselle affichent. Tu ne sais pas si c’est toi, si c’est l’endroit, ou peut être les deux, mais tu te plaît à penser que tu n’y es pas pour rien dans son changement d’humeur pour le meilleur. « Je vais me servir un verre pour vous accompagner. » Tu mets la main à la patte en même temps que tu lui annonces te joindre à elle pour boire. Y’a une nouvelle personne qui s’installe pour chanter et tu reconnais Shallow de Lady Gaga. Une chanson qui passe parfois plusieurs fois en une soirée. Tu murmures les paroles plus qu’approximativement car on peut t’entendre dire des mots qui n’ont rien à voir. Mais tu es occupé à faire un mélange approximatif pour toi, histoire de voir si tout fonctionne ensemble si tu mets que des goûts que tu aimes dans le même verre. Tu vas ensuite faire tinter ton verre avec celui de Serena. « A la votre. » Tu bois une gorgée et ça se voit sur ton visage que tu es agréablement surpris par le goût. « Qu’est ce que vous aimez le plus en Australie ? » Tu relances la conversation alors que Cherry s’occupe d’un client qui vient d’arriver au bar.
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| | | | (#)Mer 8 Sep 2021 - 16:02 | |
| Je chasse les idées noires ainsi que le souvenir d’Otto pour me centrer sur la conversation. Cette dernière me fait du bien et je réalise que j’ai fait l’exploit d’entrer dans un endroit tel que ce karaoké et de me prendre un verre à siroter, à la base, seule. C’est quelque chose que je n’ai jamais expérimenté ici comme en Italie. Non pas que je sois cette personne hautaine et dédaigneuse qui affiche une mauvaise opinion sur ceux qui le font mais bien parce que je n’ai jamais eu à me retrouver seule comme en cet instant. Mes amis ne sont pas disponibles et mon mari, j’arrive à peine à lui dire bonjour. Qui plus est, je serais incapable d’avoir le courage d’entrer ici avec lui, de devoir le regarder dans le blanc des yeux. Cette situation me fait mal mais quitte à faire l’autruche, je poursuis mon chemin. Le fait de ne jamais avoir bu un cocktail toute seule résulte aussi de mes études prenantes, de mon travail et de ma vie de couple qui a toujours été là. Pourquoi sortir seule quand je pouvais le faire avec l’homme que j’aime ? Aujourd’hui, les nouveautés sont là, y compris m’imprégner un peu plus de la culture australienne, souriant à la prononciation du nom « Boccelli » (je reconnais que mon anglais n’est pas des plus parfaits non plus). Et arriver à rire quand il avoue ne pas connaître les paroles de sa chanson. « Heureusement qu’on peut lire les paroles ! » Je lui réponds, hilare et l’invitant par la suite à chanter sur scène. Je ne voudrais pas l’empêcher de faire ce qu’il a envie. D’autant plus qu’il doit avoir du travail également. Je ne sais pas où est son patron mais je ne tiens pas à lui attirer des ennuis. Le fait de savoir qu’il ira sur scène tout à l’heure m’enchante, et je me dis, qu’après tout, je peux bien rester pour l’entendre. Ça doit être quelque chose en tout cas car il a une jolie voix pour le peu qu’il m’a été donnée d’entendre. Il chante juste du moins et à mon avis, le karaoké, c’est son dada. Toujours mon sourire aux lèvres, j’apprends qu’il travaille ici depuis l’ouverture et de ce fait, je ne percute toujours pas que je suis en train de parler au patron de ce lieu. « Et cet endroit est ouvert depuis longtemps ? » Je crois qu’à force il va me trouver bien trop curieuse. Mais il me met en confiance. Le peu que nous avons échangé a permis de me sentir mieux. Et je me sens à l’aise. Les idées noires commencent à s’en aller et je savoure, finalement, mon verre. En attendant, je me projette déjà d’y emmener Lily et avec une joie non dissimulée, j’acquiesce avec un grand sourire quand Raymond se propose de partager un verre avec moi. Il faut dire qu’il y a peu de monde encore. « Avec grand plaisir, mais je ne tiens pas à ce que ça vous crée des ennuis... On sait jamais si… » Le « votre patron » se meurt et je suis comme frappée d’une inévitable vérité. Un doute tellement puissant que lorsque je reprends plus lentement « C’est vous le patron, non ? » Ma question est presque rhétorique, j’en suis sûre que c’est ça. Mais ma frimousse affiche un air amusé et si c’est le cas ou non, ça ne changera rien à la sympathie qu’il m’apporte.
Nous finissons par trinquer « A la votre, aussi ! » Je lui dis, ravie de faire tinter mon verre contre le sien et m’octroie le réconfort d’une nouvelle gorgée. Et bon sang, comme c’est bon. Pendant que la chanson du film a Star is Born s’entend, je bats de la mesure avec mon pied, m’arrivant à fredonner les rares paroles que je connais pour les chanter quand je l’entends dans la voiture. Si ce n’est pour dire, j’ai acheté le CD pour pouvoir l’écouter, ayant adoré le film et pleuré comme une madeleine à la fin, devant le regard moqueur d’Otto, à l’époque où tout allait bien. Je réponds assez vite à la question de Raymond « Les levers de soleil ! » Ma voix est sûre et je crois que c’est l’une des choses que j’ai pris l’habitude d’aimer, ayant souvent des horaires atypiques, me faisant commencer tôt ou finir au petit matin. En tout cas, je fais en sorte de ne jamais rater un lever de soleil. « Les couleurs en Australie sont magnifiques et en ce moment, j’aime regarder le soleil se lever, puis ici, tout le monde se lève tôt, c’est drôle toute cette agitation de bon matin ! » J’émets un léger rire et reprends « Puis, peut-on parler de la gentillesse des australiens ? » Un clin d’œil à mon hôte d’ailleurs. « L’Italie me manque mais je ne regrette pas d’être venue vivre ici pour la bienveillance que je peux trouver ici. Puis, vous savez Noël en été, c’est aussi quelque chose… » Oh bien entendu, mes Noëls sont devenus tristes, porteurs de la saveur du deuil. « Et vous, est-ce que vous avez pu découvrir d’autres pays lors de voyages ? Est-ce que vous avez déjà été en Italie ? Ou s’il y a un pays qui vous plairait ? »
@Raymond Penrose |
| | | | (#)Jeu 16 Sep 2021 - 19:07 | |
| « Heureusement qu’on peut lire les paroles ! » C’est ça la beauté du karaoké, ça met tout le monde au même niveau du côté des paroles. Tu n’as pas une bonne mémoire des mots, tu préfères les chiffres mais là encore, ça commence à te faire défaut au fur à mesure des années. Chose qui est assez effrayant quand tu t’en rends compte mais tu ne peux rien contre le temps qui passe. Ce que tu aimes aussi dans le karaoké c’est que personne n’est ici pour des démonstrations vocales. C’est pour passer un bon moment à chanter des chansons qu’on aime. Il y a pas de jugement, en tout cas, pas de ton côté. Jamais. Toi même tu n’es pas un grand chanteur mais l’amour que tu y mets fait de l’ombre à ce petit détail de performance vocale. « Et cet endroit est ouvert depuis longtemps ? » Serena est curieuse quant à l’endroit, ça te fait toujours bien plaisir les gens qui posent des questions sur l’établissement. « Quelques mois. C’est récent. » Moins d’une année. « On a encore beaucoup de preuves à faire. » Car tu ne veux pas crier victoire trop tôt. Tu n’es pas encore rentré dans tes chiffres, même si ça fonctionne correctement. Ça n’est pas aussi bien placé que ça pourrait l’être en centre ville mais le coût aurait été également différent. C’est un boulot de tous les instants et tu ne lâches pas l’affaire de toute manière. Ca te permet de te focaliser là dessus tous les jours plutôt qu’à l’échec de ta vie de famille. « Avec grand plaisir, mais je ne tiens pas à ce que ça vous crée des ennuis... On sait jamais si… » Tu la regardes, attendant la suite de sa phrase. « C’est vous le patron, non ? » Elle te fait sourire avec sa déduction et tu hoches la tête alors que tu trinques avec elle.
« C’est bien moi. » « A la votre, aussi ! »
Grand sourire sur vos lèvres respectives. Signe d’une soirée rempli de succès à ton avis même si celle ci ne fait que commencer. La conversation est relancée sur l’Australie et des choses positives à ce propos. « Les levers de soleil ! » Elle répond si vite, tu es impressionné qu’elle ait la réponse toute faite dans sa tête. Tu ne saurais pas dire de ton côté ce que tu préfères en Australie. « Les couleurs en Australie sont magnifiques et en ce moment, j’aime regarder le soleil se lever, puis ici, tout le monde se lève tôt, c’est drôle toute cette agitation de bon matin ! » Tu n’avais jamais remarqué mais c’est drôle de se l’entendre être exposé. « Puis, peut-on parler de la gentillesse des australiens ? » Elle a une grande liste de points positif ce qui te confirmes qu’elle aime ce pays qu’elle a l’air d’avoir choisi pour vivre. Tout ses mots t’ont mis un beau sourire sur ton visage, comme si c’était grâce à toi qu’il y avait toutes ces choses en Australie. Tu aimes ce pays mais tu n’en connais pas d’autres en même temps. « L’Italie me manque mais je ne regrette pas d’être venue vivre ici pour la bienveillance que je peux trouver ici. Puis, vous savez Noël en été, c’est aussi quelque chose… » L’hiver ça doit être quelque chose aussi. Quelque chose que tu ignores totalement.
Tu bois une gorgée alors qu’elle reprend. « Et vous, est-ce que vous avez pu découvrir d’autres pays lors de voyages ? Est-ce que vous avez déjà été en Italie ? Ou s’il y a un pays qui vous plairait ? » C’est tout naturel qu’elle te retourne ta question qui met en avant d’autres horizons.« Je n’ai jamais quitté les terres australiennes, mais j’aimerai bien aller en Italie oui. En Europe où il a l’air aisé d’aller d’un pays à un autre pour voir bien des horizons en un seul voyage. » Car déjà que tu n’en as jamais fait, tu ne peux pas t’imaginer en faire plusieurs si jamais tu commences à t’envoler ailleurs, tu iras là où tu peux voir le plus en un coup. « Tout mon argent est passé dans cette affaire. Je verrai si ça fonctionne bien, si je pourrais m’offrir un voyage là bas éventuellement pour fêter. » Tu n’as jamais mis d’argent pour toi dans ta vie. Toujours pour ta famille, l’éducation de tes enfants, et maintenant que tu es seul, tout dans ton business. « Je vais à Melbourne de temps en temps. J’ai mon fils qui y vit. » Ca fait très longtemps que tu n’y es pas allé. Tu iras pour le prochain concert musical de ton petit fils. Il faut d’ailleurs que tu retournes sur l’instagramme pour aller vérifier s’il n’y a pas eu de nouvelles informations à ce propos. Tu ne veux pas louper. « Je ne vais pas très loin. Je suis pas un grand aventurier. » Que tu dis pour conclure autant qu’expliquer que tu n’aies pas vraiment voyagé dans ta vie. Ca te laisse penseur ces réflexions en tout cas. Est-ce que tu devrais changer quelque chose de ce côté là ? Peut être que tu as toi même changé depuis le temps. A essayer.
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| | | | | | | | scars to your beautiful (Raymond] |
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