| It doesn't commit you to anyone (Dinis) |
| | (#)Jeu 22 Juil 2021 - 16:43 | |
| Première partie de travail terminée, Felix va encore devoir retourner bosser toute la soirée mais au moins, il a quelques heures de libre devant lui. Un temps précieux qu'il sait exactement de quelle manière il va occuper. Il s'est encore endormi la veille avec une toile inachevée et il a bien l'intention de s'y remettre, peut-être pas pour la finir mais au moins la continuer. Laissant sa voiture dans le garage, il contourne l'immeuble pour rejoindre l'entrée mais s'arrêtant net en apercevant, sur le trottoir d'en face, une silhouette un peu trop familière. « C'est une blague... » Voilà des semaines maintenant qu'il n'avait pas revu sa mère et sa dernière visite l'avait laissé dans un état limite paranoïaque, s'attendant à chaque instant à la voir surgir de nulle-part, à la manière d'un film d'horreur. Même pour sortir ses poubelles il n'était pas complètement tranquille et quand enfin il arrive à ne plus penser à elle, il faut qu'elle se repointe devant chez lui. Il n'a pas besoin d'aller la voir pour deviner ce qui l'amène mais Felix n'a vraiment pas envie de commencer à jouer à ce petit jeu avec elle. Il continue d'ailleurs son chemin en ignorant sa présence, n'ayant pas besoin de la dégager pour l'éloigner de son frère, puisque ce dernier se trouve encore à l'école pour le moment. « Felix ! Je suis là, attends-moi. » Elle traverse sans même regarder alors qu'une voiture arrivait droit sur elle, l'obligeant à piler pour ne pas la renverser. « Non mais c'est pas vrai ! » Se sentant tout de même un peu responsable, Felix rejoint sa mère pour l'attraper par le bras, remerciant ou s'excusant auprès du chauffeur de la voiture d'un signe de la main, avant de la ramener avec lui en sécurité sur le trottoir. « Qu'est-ce qui va pas dans ta tête ?! » « C'est pas une manière de s'adresser à sa mère ça et si je viens te voir c'est parce-que je viens justement d'apprendre que la mienne est morte. » « Oh... Désolé. » Felix se sent assez mal d'un coup, mais ce n'est pas non plus de sa faute s'il n'a pas pu la prévenir. « J'avais ni adresse ni numéro pour te contacter sinon, je l'aurais fait. » Elle vient prendre sa main pour la serrer dans la sienne, le regardant avec tendresse. « Je le sais bien mon ange. Alors... est-ce que tu peux me dire si elle a laissé un petit quelque chose pour moi ? » D'un geste vif, Felix dégage sa main pour la libérer de celle de sa mère. Même quand il croit voir en elle une once d'humanité, il faut qu'elle lui prouve encore qu'il se trompe. « Il n'y a vraiment que l'argent qui compte pour toi ! » « Non c'est faux, mes bébés comptent aussi. » Elle fait un pas vers lui mais Felix recule aussi sec en levant les mains devant lui pour la garder à distance, n'ayant aucune envie qu'elle le touche de nouveau. Sa mère semble surprise et déçue par sa réaction, son visage prenant un air si triste qu'aucun chien battu ne pourrait rivaliser avec elle. Elle sait y faire, il n'y a aucun doute, et surtout comment s'y prendre pour faire naître en lui un sentiment de culpabilité. « Où est-ce que tu vis en ce moment ? » « Chez une amie, elle a une grande maison. » Felix soupire doucement, ne sachant pas si c'est vraiment une bonne idée mais il ne peut pas se résoudre à la laisser là. « Viens avec moi, je vais te raccompagner. »
Se retrouver en voiture avec sa mère, voilà une chose qui n'était pas arrivé depuis une bonne vingtaine d'années. Felix espère seulement que ça ne va pas devenir une habitude. Il n'a aucune envie de servir de taxi à sa mère chaque fois qu'elle ne sera pas en état de rentrer chez elle. Cependant, il est assez curieux de découvrir où elle vit, même si ça a l'air d'être encore du provisoire. Felix finit tout de même par se demander si cette maison et cette amie existent réellement, puisque le trajet que lui fait prendre sa mère ne lui semble pas très cohérent ou bien elle est complètement perdue. « Oh ! Là ! Là ! Arrêtes-toi, vite ! » Felix gare sa voiture à la première place libre qu'il trouve dans la rue, supposant qu'elle a fini par reconnaître la maison. Il n'a pas le temps d'en savoir plus ou même de lui poser la question que sa mère sort comme une furie de la voiture. Il suit sa mère du regard, la voyant ensuite lui faire de grands signes pour l'inciter à la suivre. Felix hésite très sincèrement à la laisser là, se débrouiller toute seule, et repartir de son côté avec sa voiture mais il y a ce petit truc, qu'on appelle conscience, qui l'empêche de le faire. Il se résigne donc à sortir du véhicule pour accompagner sa mère, tout en espérant que ça ne va pas durer trop longtemps. « C'est bon ? T'as retrouvé la maison ? » « Oui ! Enfin, non, c'est pas ici. Mais viens voir ! » Felix s'arrête dans la rue et la regarde d'un air désabusé. « Tu te moques de moi, là ? » « Mais non, viens je te dis. Je vais te montrer où vit ton père. » Tout devient très clair tout à coup pour Felix : sa mère est juste en plein délire. « Maman, ça suffit. Viens, on retourne à la voiture. » Essayer de lui faire entendre raison dans ces moments-là, Felix savait qu'il y avait peu de chance pour que ça marche mais il faut bien qu'il tente quelque chose. « Tu ne me crois pas ? Viens voir, c'est là. C'est là que vit Dinis. » « Dinis ? Je croyais que c'était Miguel ? » « Mais non ! Pas le tien gros bêta, je te parle de celui du petit. Regardes. » Juste devant la maison, probablement celle d'un parfait inconnu, sa mère lui désigne la boite aux lettres et le nom marqué dessus. Felix vient regarder d'un peu plus près pour voir écrit Dinis Irish. Ça prouve juste qu'elle sait lire et qu'elle est déjà passée par là avant ou peut-être qu'elle connaît vraiment cet homme. Felix ne sait plus trop quoi en penser, il se sent un peu perdu au milieu de toute cette histoire. Il se tourne de nouveau vers sa mère et ouvre de grands yeux quand il la voit avec deux comprimés dans la main qu'elle avale d'un seul trait. « Mais putain ! Maman ! C'était quoi ça ?! » « Oh ça c'est rien, c'est mes médicaments. » Felix sait très bien ce qu'il en est réellement et ça le rend furieux. Elle ne fait aucun effort, même devant lui. « J'en ai marre, je m'en vais. Débrouilles-toi toute seule pour rentrer. » « Mais non, attends ! Tu vas voir. » Il n'a aucune envie d'attendre quoi que ce soit et il n'a aucune raison de le faire de toute façon. Felix commence à s'en aller pour rejoindre sa voiture mais il s'arrête en entendant sa mère derrière lui. « Dinis, Dinis, Dinis, ... » Tandis qu'elle appuie sur la sonnette de manière toute aussi répétée qu'elle prononce son nom. Le tableau fait peine à voir mais, avec un peu de chance, le type qui vit ici n'est pas là pour voir ça. |
| | | | (#)Lun 2 Aoû 2021 - 17:05 | |
| Dinis avait passé la soirée chez Camille et Norman et les avait écouter pendant plusieurs heures parler de leur mariage à venir. Enfin, il avait plutôt écouté Camille raconter comment tout ça allait s’organiser et Norman lui ne faisait qu’approuver en hochant la tête de temps en temps. Elle avait l’air très impliqué et lui se laissait porter par un courant qu’il ne pouvait plus quitter. Dinis l’avait à l’œil et un seul faux pas lui suffirait pour lui tomber dessus. Mais il devait avouer que jusqu’à présent, le brun n’avait éveillé aucun soupçon chez l’Irish et qu’il n’avait pas encore le motif valable pour mettre un véto sur ce mariage. Tant mieux pour Camille, si elle avait trouvé chaussure à son pied, et ce Bing avait l’air d’être plutôt fiable. Affaire à suivre. Rentré au petit matin, parce qu’il avait bu bien trop de verres de vin pour reprendre sa voiture – du moins, c’est ce qu’avait jugé Camille lorsqu’il s’était levé, clés en main pour rentrer dans la nuit. Il avait fini sa nuit sur le canapé, chaussures encore aux pieds, les lendemains de soirées se faisaient de plus en plus difficiles et il quoi qu’il en dise, il avait du mal à suivre le rythme depuis quelques années. Mais ne lui en dites pas un mot, il n’admettra jamais que son âge puisse lui mettre des bâtons dans les roues. Son métier était étroitement lié au monde de la nuit, alors il se devait de tenir le choc. Sortie de ses rêves par une sonnerie intempestive, insistante et désagréable, il met quelques secondes à comprendre et à émerger, devant essuyer la bave qui avait coulé le long de son menton pendant sa sieste – sa nuit, plutôt. « C’est quoi ça ? » Si c’est Sarah qui s’amuse à m’emmerder, j’vais vraiment finir par lui en foutre une à cette connasse. J’me lève, la tête dans l’coltard comme si trois camions m’étaient passés dessus. J’arrive à l’interphone et j’entends mon nom en boucle. C’est pas la voix de Sarah, cette nana-là à pas l’air d’être handicapée et sait parler correctement, c’est déjà ça. « C’est qui ? » que j’grogne dans le combiné avant de raccrocher et d’aller voir à la fenêtre. Au bout du portable, je grimace en voyant cette folle qui s’excite sur l’interphone et la gueule du môme qui la suit. « C’est quoi ce bordel encore… » qu’ils aillent se faire foutre, j’les connais pas. J’vais m’faire un café mais ça continue de sonner encore et encore et ils vont finir par me rendre fou. Lorsque la machine bip pour m’avertir que le café est fini, j’prends ma tasse et va voir directement dehors. « Oh c’est pas l’hopital psy ici. » que j’gueule avant d’arriver à leur hauteur. « C’est quoi l’problème ? » que j’lance en regardant le gamin plutôt que la folle qui me casse les oreilles.
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| | | | (#)Lun 23 Aoû 2021 - 18:27 | |
| On pourrait croire à une farce, des jeunes qui s'amusent à sonner encore et encore pour s'enfuir ensuite à toutes jambes. Felix aurait préféré voir ça mais c'est bien sa mère, cette quarantenaire, qui agit comme une gamine en restant accrochée à l'interphone. Ce n'est pas vraiment son problème après tout, Felix n'a aucune responsabilité sur ce qu'elle dit ou fait et heureusement d'ailleurs mais il n'arrive pas non plus à partir et l'abandonner là. Revenant sur ses pas, il observe un instant sa mère avant de pousser un long soupir, mi-désespéré et mi-agacé. « Arrête ça... Tu vois bien qu'il n'y a personne. » Ça doit faire quelques minutes qu'elle sonne sans obtenir la moindre réponse mais il connaît l'obstination de sa mère et dans son cas, c'est loin d'être une qualité. Elle fait comme si elle ne l'entendait pas mais quand une voix sort enfin de l'interphone, Felix voit tous ses espoirs s'envoler. « Haha ! Je savais qu'il était là. » Et elle continue de sonner, un immense sourire illuminant son visage. Ce gars n'a probablement aucune idée de ce qu'il vient de faire mais maintenant, elle ne va plus le lâcher. Le temps semble interminable pour Felix et de nouvelles minutes doivent probablement s'écouler sans autre intervention de l'homme qui vit ici mais sa mère semble bien décidée à le faire sortir. « Il doit être en train d'appeler les flics... Laisse tomber, on s'en va. » La patience de Felix atteint ses limites mais il ne peut pas non plus l'emmener de force. Les gens dans la rue commencent déjà à les regarder bizarrement, c'est sûr qu'il va se retrouver avec la police sur le dos s'il la fait monter dans sa voiture contre sa volonté. « Tu ne veux pas me croire mais je vais te montrer que j'ai raison. » « Bon, d'accord. Je te crois. On peut y aller maintenant ? » Il est presque en train de supplier sa mère du regard et il voit un petit espoir quand elle lui sourit en retour. « Après l'avoir vu. » Felix se met à rager dans son coin, n'arrivant même plus à tenir en place.
Sa mère le rend fou... Ça ne fait même pas une heure qu'il est avec elle mais elle est en train de le rendre complètement fou. S'il avait eu ne serait-ce que la moindre idée de ce qui allait se passer, jamais il n'aurait proposé de la raccompagner. Il se rend bien compte à présent de cette connerie qu'il a faite... « Oh c’est pas l’hopital psy ici. » La voix de l'homme le fait presque sursauter. Felix ne s'attendait même plus à ce qu'il sorte de chez lui mais vu son air peu aimable, il comprend tout de suite à quel point le cirque de sa mère a dû lui taper sur les nerfs. « C’est quoi l’problème ? » Felix s'avance de quelques pas, prenant les devants pour tenter de calmer le jeu. « Désolé pour le... » « Dinis ! » Ne pouvant bien évidemment pas se contenter de rester en second plan, sa mère se dresse devant lui pour faire face à cet homme qu'elle a soi-disant connu. « Je suis contente de te revoir. Il t'en a fallu du temps pour que tu oses enfin te montrer. » Derrière sa mère, Felix observe ce fameux Dinis pour essayer de voir à sa réaction si sa mère dit vrai, s'ils se sont vraiment connus par le passé ou bien si elle est en train de délirer complètement. Peut-être que, comme elle le prétend, ce type est vraiment le géniteur de son frère mais il a du mal à y croire. Il ignore qui est le père de son plus jeune frère, il ne vivait déjà plus avec elle quand elle l'a connu mais c'était il y a quand même seize ou dix-sept ans. « Bien, tu l'as vu. On peut... » « Oh, j'ai pas fait les présentations. Dinis, je te présente mon fils, mon aîné, Felix. Je ne sais plus si je t'avais parlé de lui. Et Felix, c'est Dinis le.... » « Oui, oui, je sais. Tu me l'as dit. Ravi de vous rencontrer. » Il adresse un petit signe de tête à l'homme qui doit vraiment les prendre pour deux cinglés mais il devait vraiment interrompre sa mère avant qu'il soit trop tard. Il espère aussi qu'entrer dans son jeu va aider à en finir au plus vite avec ce moment embarrassant pour tout le monde, sauf pour elle. « On peut y aller ? » « Attend un peu, on n'est pas si pressé... » Elle accorde toute son attention à Dinis, lui souriant tendrement en plongeant son regard dans le sien. « Tu n'as presque pas changé. Je retrouve bien le jeune homme de mes souvenirs. Tu fais toujours de la photo ? » Sur ces derniers mots, Felix fronce légèrement les sourcils et jette un regard vers Dinis. Il ne croyait pas jusqu'alors aux histoires de sa mère mais il commence à avoir un doute. |
| | | | (#)Lun 6 Sep 2021 - 15:27 | |
| La gamin à l’air dépassé, à pas savoir contenir la nana qui arrête pas de spammer le bouton de ma sonnette. Mais il ne l’était pas plus que moi, obligé de sortir pour mettre fin à tout ce bordel. « Désolé pour le... » « Dinis ! » mon prénom entre les lèvres de cette femme me fit faire un pas en arrière. Elle venait de le lire sur l’interphone, c’était pas possible autrement. Mon regard se posa sur le jeune homme, prêt à savoir pourquoi ils étaient là, attendant des explications plutôt claires. Si dans trente secondes, je n’avais pas plus d’information, je n’hésiterai pas à la prendre par le bras pour la faire jouer à sa partie de sonnette plus loin. « Je suis contente de te revoir. Il t'en a fallu du temps pour que tu oses enfin te montrer. » me revoir ? c’est qui cette folle « Bien, tu l'as vu. On peut... » « Oh, j'ai pas fait les présentations. Dinis, je te présente mon fils, mon aîné, Felix. Je ne sais plus si je t'avais parlé de lui. Et Felix, c'est Dinis le.... » « Oui, oui, je sais. Tu me l'as dit. Ravi de vous rencontrer. » j’écoute pas, du moins, qu’à moitié. J’suis pas encore bien reveillé, c’est possible que j’la connaisse mais faudrait qu’elle arrête de gesticuler dans tous les sens, elle est nerveuse et elle me rend nerveux. Visiblement, même le gamin sait pas trop c’qu’il fou là et lui, il a juste envie de laisser place net. Il peut pas contrôler sa mère, apparemment. Les yeux bleus de la brune me faisaient presque froid dans l’dos. Elle avait l’air complétement perchée. Et moi j’suis comme un con à voir le douloureux spectacle sous mes yeux. Est-ce que c’est un mauvais coup de Sarah ? Au final, ça m’étonnerait pas que ma folle de sœur soit dans l’coup. Elle en rate pas une pour m’emmerder celle-là. « On peut y aller ? » « Bonne id… » « Attend un peu, on n'est pas si pressé... » elle a l’don pour pas nous en laisser placer une, celle là. « Moi, j’ai pas l’temps. » j’suis à deux doigt d’faire demi tour pour aller frapper chez ma sœur et lui dire que sa blague avait assez duré, et qu’elle pouvait aller rejoindre sa copine aussi tarée qu’elle. Mais le regard de cette nana commence à plus être si inconnu. Elle me fixe, elle me sourit , qu’est ce qu’elle a pris ? « Tu n'as presque pas changé. Je retrouve bien le jeune homme de mes souvenirs. Tu fais toujours de la photo ? » un pas de plus en arrière. Le jeune homme de ses souvenirs ? La photo ? Je reste silencieux, une main qui remet ma moustache en place, l’autre, appuyé contre ma hanche. Mon regard se balade entre elle et me gosse puis, se tourne doucement vers la maison pour tenter de voir si Sarah nous observe depuis sa fenêtre, mais rien, elle est pas là. Et j’me dis que si c’était de son fait, elle serait surement en train de rigoler, sous mon nez, sans se cacher pour bien se régaler du spectacle. « toujours. » que j’lache, méfiant. J’la connais, j’commence à en être de plus en plus certain, mais d’où bordel ? Comment elle s’appelle ? que j’demande au gamin, parce que j’ai l’impression qu’il a plus la tête sur les épaules qu’elle. « C’est quoi ce bordel ? » je me pince les lèvres en reposant à nouveaux mes yeux sur cette femme. « de quels souvenirs elle parle ? » mes yeux se posent un instant sur l'interphone, remarquant alors que mon prénom n'y est pas affiché, seulement mon nom de famille. Va falloir me rafraichir la mémoire, parce que j'en ai croisé du monde, depuis l'temps où j'faisais d'la photo... |
| | | | (#)Sam 16 Oct 2021 - 23:22 | |
| Passer du temps avec sa mère et se retrouver bien malgré lui complice du harcèlement d'un parfait inconnu ne faisait vraiment pas parti des plans de sa journée. Felix commence à en avoir plus que marre de cette histoire complètement délirante dans laquelle il s'est fait embarqué par sa mère mais le pire dans tout ça, c'est que ce qu'elle raconte commence à lui sembler plausible. Ce n'est pourtant pas l'assurance dont elle fait preuve ou même les détails qu'elle est capable de sortir qui lui mettent le plus le doute mais plutôt l'attitude hésitante de l'homme en se retrouvant confronté à sa mère. Et si elle avait raison ? Felix est prêt à s'en remettre entièrement à l'avis de cet homme, qui a de toutes façons plus de valeur à ses yeux que les dires et les souvenirs vaporeux de sa mère. Il n'a qu'à la contredire, lui dire qu'elle fait erreur ou même la traiter de folle s'il en a envie, Felix ne lui en voudra pas pour ça et ils pourront partir au plus vite. « Toujours. » Le choc se lit pendant un instant sur le visage de Felix qui n'espérait pas une réponse positive. Ça complique un peu plus la situation puisqu'on ne peut plus croire à une simple coïncidence. Elle le connaît, il ne sait pas comment mais sa mère connaît cet homme. C'est à présent une évidence. « Comment elle s’appelle ? » « Eileen... Eileen Whelan. » Felix répond de manière un peu automatique, ne sachant même pas si elle utilise encore son nom de jeune fille mais sa mère ne vient pas le corriger et se contente de se tourner vers lui avec un grand sourire sur le visage, visiblement très contente et satisfaite par la tournure que prennent les choses. « De quels souvenirs elle parle ? » Il voit le sourire de sa mère disparaître en entendant la question, laissant place à une moue de déception. « Dinis ?! Tu n'as pas pu complètement m'oublier ! » L'intervention de sa mère est au final un soulagement pour Felix, qui n'avait pas du tout envie d'avoir à lui répondre.
Il est hors de question de lui dévoiler pour le moment l'existence d'un fils que sa mère pense avoir eu avec lui. C'est beaucoup trop tôt et surtout, personne ne peut réellement en être certain. C'est important pour Felix de ne pas brûler les étapes mais il n'a pas non plus très envie d'évoquer la nature de la relation que cet homme a pu avoir avec sa propre mère. « Tu as peut-être besoin que je te rafraîchisse la mémoire alors ? » N'étant en revanche pas le moins du monde dérangée par la présence de Felix, sa mère commence à avancer vers Dinis avec une attitude devenue subitement séductrice. Felix l'attrape immédiatement par le bras pour la retenir et l'empêcher de faire un pas de plus. « Non ! Non, maman. Ça ira comme ça. » Il insiste en la regardant droit dans les yeux avant de se tourner vers Dinis, terriblement mal à l'aise. « Pardon, je suis vraiment désolé. Elle a pris des cachets et elle est... enfin elle n'est pas tout à fait elle-même. » « Laisse-moi ! Je me sens parfaitement bien ! » Elle se tortille pour que Felix la lâche, ce qu'il finit par faire mais en gardant tout de même un œil sur elle. Il pousse un soupir en voyant sa mère s'éloigner de quelques pas pour se mettre à bouder comme une gamine. Il ne sait même pas qui l'a le plus contrarié entre Dinis ou lui mais au moins, elle ne fait de mal à personne et leur accorde même un moment de répit. « Désolé pour tout ça... Elle pense vous avoir connu il y a un peu plus d'une quinzaine d'années. Autour de 2005 ou quelque chose par-là. Vous croyez que c'est possible ? » C'est maintenant au tour de Felix de se montrer plus curieux face à cette histoire mais ce n'est pas pour sa mère s'il tente d'éclaircir quelques zones d'ombres de son passé. « Qu'est-ce que tu raconte ? Ça ne peut pas faire déjà si longtemps ! » Felix lève les yeux au ciel, agacé de la voir revenir si rapidement pour les interrompre. « Ça lui fait quel âge au petit, maintenant ? » Elle se tourne naturellement vers Felix, n'ayant apparemment aucune conscience de la bombe qu'elle vient de lâcher. |
| | | | (#)Sam 23 Oct 2021 - 17:07 | |
| « Eileen... Eileen Whelan. » je secoue la tête, comme si ça allait me permettre d’en savoir plus. C’est là que je regrette que Nicholas ne soit plus de ce monde, parce que s’il y en a un qui avait une excellente mémoire – qui pouvait me rafraichir la mémoire à chaque instant – c’était bien lui. Je suis persuadé que si je lui avait parlé d’une fameuse Eileen, il m’aurait ressortie la date et le lieu de notre rencontre. Quant à moi. C’était flou. Le pire, c’est que cette femme pouvait très bien avoir raison et dire que nos chemins s’étaient déjà croisés, je n’étais pas physionomiste et je ne retenais pas les prénoms. J’avais un sens de l’orientation un peu catastrophique – merci google map – alors oui, elle me faisait douter de plus en plus. « Dinis ?! Tu n'as pas pu complètement m'oublier ! » qu’elle le prenne pas personnellement. « Je m’encombre pas des détails inutiles. » bon, c’est méchant, mais en réalité, si j’oublie quelqu’un c’est qu’il en valait pas la peine. « Tu as peut-être besoin que je te rafraîchisse la mémoire alors ? » J’étais prêt à lui dire d’aller plus loin, mais le gamin avait l’air d’être d’un autre avis. Il s’empressa de prendre la parole en la tirant vers le bras. Faut dire que le regard qu’elle venait de me lancer en disait finalement assez long sur ce qui avait pu nous rapprocher à l’époque… quelle époque, d’ailleurs ? « Non ! Non, maman. Ça ira comme ça. » cette scène a l’air totalement surréaliste. « Pardon, je suis vraiment désolé. Elle a pris des cachets et elle est... enfin elle n'est pas tout à fait elle-même. » une camé, j’avais à peine deviner, son regard est vide et vitreux. J’sais pas c’qu’elle prend, mais ça doit bien marcher. En attendant, elle a surement pas inventé tout ça. Ca s’pourrait bien que si j’remette pas son visage, c’est aussi parce qu’elle a du prendre cher à cause de ses « cachets ». « Laisse-moi ! Je me sens parfaitement bien ! » « j’y mettrai pas ma main à couper. » que je lance, plus fort que moi. « Désolé pour tout ça... Elle pense vous avoir connu il y a un peu plus d'une quinzaine d'années. Autour de 2005 ou quelque chose par-là. Vous croyez que c'est possible ? » on y voit déjà un peu plus clair. Quinze ans, j’étais déjà à Brisbane, au moins, la timeline était pas déconnante. J’hausse les épaules. « Hm. » ca m’emmerderait d’admettre que c’est réellement possible, ça m’emmerderait d’admettre que c’est carrément juste. « Qu'est-ce que tu raconte ? Ça ne peut pas faire déjà si longtemps ! » elle me donne mal à la tête. J’aurai plutôt tendance à faire confiance au gamin qu’à elle. « Ça lui fait quel âge au petit, maintenant ? » Mon regard s’arrête net sur le jeune homme, en même temps que sa mère se tourne vers lui en attendant la réponse à sa question. « Pardon ? » j’me racle la gorge, faisant comme si j’avais pas compris. Mais j’crois que j’ai très bien compris là où elle veut en venir. « Vous allez dégager de chez moi, maintenant. » je prends un ton bien moins compréhensif que ces dernières minutes. « La plaisanterie a assez duré. »
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| | | | (#)Sam 13 Nov 2021 - 23:06 | |
| Se laisser embarquer dans cette histoire par sa mère était une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Connaissant le phénomène, ça n'a pourtant rien d'une grande surprise pour Felix mais ce n'est que maintenant qu'il mesure réellement l'étendue des dégâts qu'elle peut encore causer. Révéler de cette manière leurs soupçons que Dinis soit le père biologique de son frère est probablement la pire chose qu'elle pouvait faire mais, maintenant, Felix se sent pris au piège. Il ne peut pas revenir en arrière et effacer ce qui vient d'être dit mais il donnerait bien volontiers n'importe quoi pour pouvoir le faire. Se retrouvant bien malgré lui au centre de l'attention, Felix se met à soupirer doucement avant de donner la réponse qu'ils attendent de lui. « Il a 16 ans. » Felix ne peut pas mentir ou essayer de nier qu'il savait depuis le début ce qu'il en était. L'année qu'il a évoqué juste avant n'était pas non plus anodine puisque, avec le calcul, c'est facile de comprendre qu'il s'agit de l'année de naissance de son frère. Comme il s'y attendait, la réaction en face ne se fait pas attendre. « Pardon ? » Felix le regarde fixement, se doutant bien que cette réalité ne doit pas être facile à accepter, surtout présentée de cette manière. « Vous allez dégager de chez moi, maintenant. La plaisanterie a assez duré. » Il se ferme, refuse la conversation et c'est ce que Felix craignait le plus mais il n'est pas si surpris de la tournure que prennent les choses. Il n'a pas de chiffres exacts mais la probabilité pour qu'un homme réagisse bien, en apprenant qu'il a peut-être eu un fils il y a une quinzaine d'années, ne doit pas être bien élevée. Ils feraient certainement mieux de partir même s'il sait par avance que ça ne va pas être facile d'en convaincre sa mère. Felix pose un instant son regard sur elle et se pince les lèvres, contrarié qu'elle vienne sans doute de tout gâcher, encore une fois.
Il doit penser avant tout à son frère, à cette éventualité de pouvoir en découvrir un peu plus sur ses origines. C'est une opportunité qu'il ne peut pas laisser filer entre ses doigts, encore moins par la faute de leur mère. Après une légère hésitation, Felix se risque tout de même à faire un pas vers Dinis. Au point où ils en sont, il ne peut probablement pas aggraver la situation. « Je ne veux pas vous déranger plus longtemps et on va s'en aller mais écoutez-moi, juste un instant. Peut-être que vous n'êtes pas le père... » Il sent la main de sa mère se poser sur son bras, ne pouvant bien évidemment pas s'empêcher d'intervenir une fois de plus. « Bien sûr que c'est lui ! Je sais ce que je dis ! » « Maman, je t'en supplie, ferme-la ! » C'est sans aucun doute la fois de trop pour Felix, qui perd patience et lui lance un regard glacial. Sa mère prend un air outré mais elle reste silencieuse, lui permettant alors de respirer pour retrouver son calme, avant de se tourner de nouveau vers Dinis pour continuer. « Je ne vous demande rien à part de prendre le temps d'y réfléchir. Il est possible que ma mère dise la vérité ou bien qu'elle se trompe sur toute la ligne, personne ne peut en être complètement sûr. » Il échange rapidement un regard avec sa mère, s'attendant presque à ce qu'elle lui coupe la parole mais cette dernière semble avoir compris le message. « Mais j'imagine que ce serait sans doute mieux pour tout le monde de pouvoir un jour connaître la vérité, plutôt que de rester sur des incertitudes. Pensez-y, on ne va pas vous déranger plus longtemps et je suis vraiment désolé pour... pour tout ça. » Ça ne pouvait pas être pire, Felix en est certain, mais avec un peu de temps, peut-être que les choses finiront par évoluer, d'une manière ou d'une autre. Il se tourne vers sa mère, prenant une voix calme pour s'adresser à elle, sachant très bien qu'elle ne va pas être facile à gérer. « Maman, on doit s'en aller maintenant. Tu viens avec moi ? » « Je sais que c'est lui, je ne suis pas folle ! » Felix tourne la tête en direction de Dinis, échangeant avec lui un regard, avant de se tourner de nouveau vers sa mère. Il lui arrive très souvent de s'embrouiller, il doit bien reconnaître, mais il sait qu'elle a aussi parfois une très bonne mémoire. « Personne n'a dit que tu étais folle. S'il-te-plaît, laisse-moi te raccompagner. » En espérant qu'il n'y aura pas cette fois d'autres arrêts de ce genre. |
| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 22:22 | |
| J’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Cette folle et ce gamin qui l’accompagnent ont plutôt intérêt à s’en aller maintenant et s’ils ne se décident pas à partir, j’vais me contenter de faire demi-tour et rentrer chez moi. J’vais débrancher cette sonnette et vivre dans le noir jusqu’à ce qu’ils se lassent avant moi. « Je ne veux pas vous déranger plus longtemps et on va s'en aller mais écoutez-moi, juste un instant. Peut-être que vous n'êtes pas le père... » y a pas de peut-être. C’est quoi ces conneries ?! « Bien sûr que c'est lui ! Je sais ce que je dis ! » « Maman, je t'en supplie, ferme-la ! » sans doute la première chose censée que j’avais entendu depuis qu’ils s’étaient pointés ici. « Je ne vous demande rien à part de prendre le temps d'y réfléchir. Il est possible que ma mère dise la vérité ou bien qu'elle se trompe sur toute la ligne, personne ne peut en être complètement sûr. Mais j'imagine que ce serait sans doute mieux pour tout le monde de pouvoir un jour connaître la vérité, plutôt que de rester sur des incertitudes. Pensez-y, on ne va pas vous déranger plus longtemps et je suis vraiment désolé pour... pour tout ça. » y penser. Qu’est-ce qu’il était en train de me demander ? D’aller faire un test de paternité pour prouver à cette tarée qu’elle avait tord ? J’ai mieux à faire et surtout j’avais pas de temps à perdre. Il était certain pour moi que jamais, je n’avais fais le con au point qu’une femme puisse tomber enceinte sans que je ne l’apprenne. J’ai toujours fais très attention à ce que je faisais au moment de passer à l’acte, impossible que ce soit moi le père de ce gamin. Heureusement que toutes les folles du coin ne s’amusent pas à revenir me voir plusieurs années après avoir passé un moment intime avec moi pour m’annoncer que leur gosse était de moi. J’aurai pas fini de payer des pensions. C’est c’qu’elle veut ? Mon fric ? C’est très con pour elle, mais j’en ai pas. Et si jamais il fallait faire une déclaration de mes ressources, encore dommage pour elle, les trois quarts de mes revenus passent de mains en mains et ne sont pas déclaré, elle touchera rien. Je suis pas le bon parti pour elle. « Maman, on doit s'en aller maintenant. Tu viens avec moi ? » « Je sais que c'est lui, je ne suis pas folle ! » Je fais un pas en arrière avec la nette impression que tout avait été dit, ou plutôt qu’il n’était pas nécéssaire de poursuivre cette conversation. « Personne n'a dit que tu étais folle. S'il-te-plaît, laisse-moi te raccompagner. » J’ai bien envie de le dire à voix haute, mais ce serait mettre de l’huile sur le feu, j’ai qu’une envie : qu’ils dégagent. « Et que j’vous revois pas trainer dans l’coin. » si non quoi ? Porter plainte pour harcèlement ? J’en serai capable mais là, mon intention est uniquement de faire en sorte qu’ils s’éloignent pour de bon. Je referme le portail et rentre chez moi avec une folle envie de comprendre tout ce qui venait de se passer à l’instant. C’était clairement surréaliste et pourtant, j’avais ce sentiment étrange que, comme l’avait dit le gamin, il fallait connaitre la vérité à propos de ces propos pour remettre l’église au milieu du village. Mais si elle avait raison ?
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| | | | | | | | It doesn't commit you to anyone (Dinis) |
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