| Still there for you (Byron) |
| | (#)Ven 23 Juil 2021, 21:12 | |
| Jour de congé est toujours synonyme de jour béni pour Felix. Pas de travail fastidieux ni d'horaires contraignants, il a juste à se laisser porter et profiter de sa liberté. Enfin, pas si libre que ça puisqu'il a quand même un adolescent à charge sous son toit. Son frère est bien assez grand pour ne plus avoir besoin d'être collé à lui en permanence mais ça ne veut pas dire qu'ils ne doivent plus passer de temps ensemble. En début d'après-midi, Felix vient d'ailleurs frapper à la porte de la chambre de son frère, attendant une réponse de sa part avant d'entrer dans sa tanière, manette à la main. « Une partie avec ton vieux frère, ça te tente ? » « Hm ouais, pourquoi pas. Mais c'est moi qui choisit le jeu. » Deux bonnes heures durant lesquelles ils n'ont pas vu le temps passer, changeant même de jeu en cours de route pour finir sur une course de voitures. « Dernier tour et je suis toujours en tête ! » « Non, non, non, je vais pas te laisser gagner cette fois. Tu vas voir ! » Après déjà deux défaites face à son frère, Felix n'a aucune envie d'en voir une nouvelle s'ajouter à la liste. Ils sont quasiment au coude à coude, la ligne d'arrivée est juste devant et... « Noooon ! » Felix se laisse tomber en arrière dans le canapé, à nouveau vaincu, tandis qu'à côté de lui son petit frère lève les bras d'un air triomphal. « Troisième victoire consécutive ! Tu veux ta revanche ? » « Non, je crois que j'ai eu ma dose pour aujourd'hui mais bien joué. » C'est qu'il s'est amélioré depuis la dernière fois qu'ils ont joué ensemble et pas qu'un peu. « T'as passé toutes tes soirées à t'entraîner ou quoi ? » « Hm, peut-être bien. » Avec ses horaires au restaurant, Felix est obligé de le laisser bien trop souvent seul le soir mais il préfère le savoir à jouer aux jeux vidéo plutôt qu'à faire des bêtises dans son dos. « Je devrais peut-être m'entraîner aussi avant de rejouer contre toi. » « C'est quand tu veux. » Son frère retourne rapidement à ses occupations dans sa chambre tandis que Felix s'en va s'acquitter de quelques tâches ménagères, qui ne vont pas se faire toutes seules, avant de disparaître à son tour dans sa propre chambre. Sa chambre ou bien plutôt son atelier de peinture ? S'il n'y avait pas un lit dans un coin et un placard pour y ranger ses vêtements, ce serait difficile à dire.
Durant les heures qui suivent, Felix ne se dévoue qu'à la peinture, se laissant tellement absorbé par son envie ou plutôt son besoin de créer, qu'il ne réalise pas qu'il est déjà si tard. C'est seulement lorsqu'il entend du bruit dans le couloir qu'il sort de sa chambre, trouvant son frère en train de se préparer à sortir. « Tu vas quelque-part ? » « Oui, chez Joshua. Il fait une fête pour son anniversaire ce soir. Je te l'ai dit la semaine dernière. » « C'est vrai. » En toute honnêteté, ça lui était un peu sorti de la tête mais maintenant qu'il voit son frère prêt à sortir tout seul, l'idée ne lui plaît pas vraiment. Son ami n'habite pas si loin et il est tout à fait capable d'y aller à pieds, ce n'est pas le problème. C'est plutôt d'imaginer leur mère, qui a tendance à rôder un peu trop dans les parages, capable de suivre son frère qui ne lui plaît pas. « Je vais t'emmener en voiture, ça ira plus vite. Tu me laisses juste deux minutes pour me doucher en vitesse ? » Son frère le regarde un instant, ses yeux s'arrêtant sur les taches de peinture déjà bien incrustées sur ses mains et ses bras. « Deux minutes, vraiment ? Je crois que je vais aller plus vite à pieds. » « Ok, allons-y maintenant alors. » Attrapant juste une veste qu'il enfile par dessus ses vieux vêtements qu'il porte exclusivement pour peindre, Felix accompagne son frère au moins pour avoir l'esprit plus tranquille. Enfin, tranquille... il ne l'est pas vraiment de le laisser à une fête d'adolescents mais c'est de son âge, il n'est plus un gamin à présent. De retour chez lui, tout de même rassuré de ne pas avoir aperçu l'ombre de sa mère, Felix va enfin prendre sa douche pour être plus présentable pour Byron, qui pourrait maintenant arriver d'une minute à l'autre. Quand son ami sonne à la porte, c'est propre, habillé mais les cheveux encore mouillés que Felix vient lui ouvrir. « Salut Byron. » Il le laisse entrer dans l'appartement avant de l'accueillir par une accolade chaleureuse. Même s'ils se voient régulièrement c'est toujours bon de le retrouver, toujours bon d'être de nouveau avec lui. Felix sait qu'il a fait ce qu'il fallait ou ce qu'il devait faire en prenant cet appartement pour vivre avec son frère, mais Byron lui manque et les années passées à vivre en colocation avec lui aussi. « On sera que tous les deux ce soir, mon frère est allé à une fête... » Même de le dire ça lui fait encore un peu bizarre. « Il faudra juste que j'aille le récupérer un peu plus tard mais l'appart' est à nous. » C'est même sûrement une première depuis qu'il vit ici. Son petit frère étant quasiment toujours dans les parages à chaque visite de Byron, sauf dans la journée quand il est à école. Il laisse son ami commencer à prendre ses aises dans cette pièce qui sert tout à la fois d'entrée, de salon, de cuisine et de salle à manger avant de poser sa main sur son épaule, d'un geste amical. « Ça va toi ? » De manière à prendre des nouvelles de son état actuel sachant très bien que, après tout ce qu'il a dû traverser dernièrement, le moral n'est pas toujours là.
Dernière édition par Felix Whelan le Dim 06 Fév 2022, 01:47, édité 2 fois |
| | | | (#)Mer 28 Juil 2021, 19:38 | |
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Still there for you « Je vais chez Félix ce soir. Je ne sais pas à quelle heure je rentre ! J'ai les clefs ! » Dis-je à Greg avant de m'éclipser par la porte d'entrée. J'ai hâte de rejoindre mon pote, pour une nouvelle soirée. Depuis l'incendie, nous n'avons pas eu l'occasion de nous voir souvent. Nous avons beaucoup échangé par textos. Nous nous sommes beaucoup appelés. Il était là, pour moi. Pour m'écouter. Quand j'étais dans le creux de la vague. Et lui, sa vie n'est pas simple. Avec son frère qu'il chaperonne. Et le retour de sa mère impromptue de sa mère. Il craint le pire. Je le comprends. Avec elle, il ne sait pas sur quel pied danser. Elle est pleine de surprises. Souvent dans le mauvais sens du terme. Nos mères nous donnent de sérieuses sueurs froides. Même si, pour ma part, je ne la côtoie pas. Qu'elle soit en prison me libère d'un point non négligeable. Malgré des piqûres de rappel : lettres, appels, sermons de Greg pour que je réponde favorablement à une demande de visite. Je résiste. Encore. Toujours. Au grand dam de mon parrain. Même lorsqu'elle n'est pas là, elle a le don de s'immiscer dans mon esprit.
Je monte dans ma voiture. Je démarre. Le temps passe tandis que je m'approche de ma destination. J'entre dans le quartier de Fortitude. J'ai un pincement au cœur. Il se confirme lorsque, contraint, je passe devant mon ancien immeuble d'habitation. Je donne un léger coup de frein. Je déglutis. J'observe l'immeuble. La façade encore noircie au troisième étage. Je reprends ma respiration. Le visage de Victoire apparaît dans mon esprit. Je fais un mouvement de tête, de droite à gauche. J'ouvre légèrement la fenêtre afin de laisser pénétrer de l'air frais dans l'habitacle. Et je reprends ma route. Jusqu'à arriver au bas de l'immeuble où habite Félix et son frère.Je me gare. Je ferme les yeux un instant, la tête appuyée sur le volant. Je respire. Je revois les sapeurs-pompiers s'activaient, avec plein de dévouement, pour circoncire le feu de l'appartement. Je cherche à tâtons le loquet de la portière. Je l'ouvre. Je ressens alors pleinement le fond de l'air extérieur. Il me réveille. Il me fait réagir. Je reprends mes esprits. 'Tu vas passé une bonne soirée avec Félix. Ça va te faire du bien ! Allez du nerf !' Les trois derniers mots, je me les suis répété plusieurs fois dans la tête avant de réellement sortir de mon automobile.
Je pénètre dans la résidence, je monte les étages, l'un après l'autre, jusqu'à me retrouver devant la porte d'entrée de l'appartement. Sans attendre une seconde de plus, je pose mon doigt sur la sonnette. Elle retentit. Légèrement stridente. Quelques secondes plus tard, la porte s'entrouvre et j'aperçois son visage amical. J'attends sa voix. « Salut Byron. » Je souris à Félix. « Coucou toi ! » Je m'approche de lui et nous échangeons une accolade. « Enfin, nous avons trouvé un créneau pour nous voir... Merci le travail ! » Ajoute-je avec une pointe d'ironie. « Ça fait tellement du bien de te voir Fel ! » Conclus-je avant de desserrer mon étreinte. « On sera que tous les deux ce soir, mon frère est allé à une fête... » « Il en avait marre de voir ma gueule traîner dans les parages, c'est ça ? En vrai ? » Plaisante-je, avant de poursuivre. « Il a bien raison... Qu'il profite de sa jeunesse... Les années passent tellement vite... » J'observe mon ami... Le temps a fait son œuvre. Nous avons bien grandi. Nous avons fait maintes et maintes soirées à la colocation. Nous n'avons pas sucé que des glaçons. Autant que son frère s'amuse. « Il faudra juste que j'aille le récupérer un peu plus tard mais l'appart' est à nous. » Je souris. Je quitte ma veste que j'accroche à la patère, avant de me retourner vers l'hôte... « Attention, tu vas te transformer en Papa Poule ! » Il s'approche de moi, il applique une main sur mon épaule. Il me regarde. Avec beaucoup d'insistance. Et me pose la question fatidique. « Ça va toi ? » Je soutiens son regard. Il lit en moi, comme un livre ouvert. Dois-je réellement répondre ? « Ça va ! » Je ne suis pas certain que ma réponse le satisfasse. « Je remonte la pente ! » Silence. « Et c'est compliqué... ». Silence. « Je suis repassé devant mon ancien appartement en venant chez toi... Autant te dire que ça a fait remonter des souvenirs... Et hélas, pas que des bons... » Si seulement. Je m'approche de la table. Je m'assois. Mon regard fait un va-et-vient entre le réfrigérateur et Félix. « Bon t'as des bières ? Ou on est forcé de tourner à l'eau ? » Lui lance-je comme pique. « Sinon, ta mère... Toujours aussi ingérable ? »
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| | | | (#)Ven 30 Juil 2021, 20:35 | |
| Après avoir passé toutes ces années à vivre ensemble, c'est encore assez nouveau pour Byron et Felix de devoir s'organiser du temps pour se voir. Ils ne peuvent plus se croiser tous les jours comme avant mais on ne balaie pas vingt ans d'amitié aussi facilement. Malgré les déménagements et toutes les épreuves traversées au cours de cette dernière année, le lien qui les uni est resté le même et c'est ça, le plus important. Ils ont quand même besoin de se retrouver et, sans la présence de son frère, Felix va pouvoir se sentir bien plus libre en compagnie de Byron. Celui-ci apporte d'ailleurs avec humour une toute autre théorie sur la raison de l'absence du petit frère. « Il en avait marre de voir ma gueule traîner dans les parages, c'est ça ? En vrai ? » « Il y a peut-être de ça aussi. » Felix plaisante à son tour, sachant très bien que son frère apprécie Byron mais à seize ans, il doit quand même y avoir mieux que de passer ses soirées avec son grand frère et son ami presque trentenaires. « Il a bien raison... Qu'il profite de sa jeunesse... Les années passent tellement vite... » Felix hoche la tête, rejoignant l'avis de son ami en particulier sur le dernier point. Ça ne lui semble pas si loin l'époque où c'était eux les jeunes insouciants toujours prêts à faire la fête. Maintenant il doit se forcer à ne pas être trop sur le dos de son petit frère pour le laisser vivre sa vie. Il a toujours été un bon gamin, Felix a confiance en lui mais il sait aussi comment sont les ado à cet âge. Quand il prévient Byron qu'il devra aller le chercher après la fête, Felix se demande surtout dans quel état il va le récupérer. « Attention, tu vas te transformer en Papa Poule ! » « Oh... Je crois que c'est déjà trop tard pour moi. » Il doit veiller sur ses frères depuis tellement longtemps que c'est inscrit en lui maintenant et il n'y a pas que de ses frères dont il se préoccupe. Felix ne tarde pas à lui poser la question que son ami redoutait et il le sait très bien. Il attend patiemment qu'il veuille bien lui donner la vraie réponse et pas celle qu'il se contente de donner à tout le monde. « Et c'est compliqué... Je suis repassé devant mon ancien appartement en venant chez toi... Autant te dire que ça a fait remonter des souvenirs... Et hélas, pas que des bons... » Les blessures que portent son ami sont encore à vifs mais on ne peut que laisser le temps œuvrer pour aider à la cicatrisation. En attendant, Felix est là pour lui et de toutes les manières dont il peut avoir besoin mais le moment n'est pas aux longues discussions ou confidences, du moins pas pour ce sujet-là.
Felix ne va pas chercher à insister plus que ça, comprenant bien que son ami a surtout besoin de penser à autre chose. « Bon t'as des bières ? Ou on est forcé de tourner à l'eau ? » « Qu'est-ce que tu crois ? » Avec un sourire, Felix traverse la cuisine en quelques pas pour rejoindre le réfrigérateur et en ouvre la porte avec un « Tadam » pour dévoiler, bien en évidence, le pack de bières qu'il est allé chercher la veille. « Il n'y a qu'à demander ! » N'ayant rien laissé au hasard, il avait en plus choisi l'une des bières préférées de Byron. Sortant deux bouteilles de bière du réfrigérateur, Felix les pose sur le plan de travail le temps de fouiller dans le tiroir pour trouver le décapsuleur. « Sinon, ta mère... Toujours aussi ingérable ? » « Ohla... » Felix soupire doucement, n'étant pas encore tout à fait remis de sa dernière visite surprise. « Je ne sais vraiment plus quoi faire avec elle... J'hésite à déménager, changer de noms et peut-être me teindre en blond. » Felix sourit en se tournant vers Byron et le rejoint pour poser une bière bien fraîche devant lui, s'installant ensuite sur la chaise en face de lui. « Je suis sûr que ça m'irait bien. Tu crois pas ? » Ça vaut le coup d'être imaginé en tout cas. Amusé par ses propres bêtises, Felix rit légèrement avant de tendre le bras avec sa bière à la main, pour trinquer avec Byron. « Cheers ! » Il boit une première gorgée et pose sa bière devant lui, la faisant doucement tourner sur la table entre ses doigts. Plaisanterie mise à part, le retour imprévu de sa mère complique énormément la vie de Felix et bien plus encore que ce qu'il aurait pu lui-même imaginer. « J'ai pas encore dit à mes frères que j'avais vu ma mère, ni qu'elle était là. » Il a toujours fait en sorte de ne pas laisser sa mère interférer dans la vie de ses frères afin qu'ils puissent grandir normalement, sans avoir à subir tous les inconvénients que leur mère représente à elle toute seule. La voir ressurgir maintenant, c'est un peu comme voir tous ses efforts tomber à l'eau. « Je les ai toujours protégé d'elle mais là, j'ai peur que la situation finisse par me dépasser. Si c'est pas déjà fait. » Même lui, qui la connaît pourtant bien, n'est pas sûr de réussir à côtoyer sa mère sans tomber dans ses pièges ou se faire manipuler alors avec deux jeunes qui ne l'ont pour ainsi dire jamais connu, elle pourrait réussir à faire beaucoup de dégâts. |
| | | | (#)Mer 04 Aoû 2021, 21:24 | |
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Still there for you « Tant que tu ne fais pas de couvade... » Dis-je en observant sa silhouette. Le jeune homme n'a pas de crainte à avoir. Il n'a pas un pet de gras. Sans le prévenir, je le tape, au niveau de ses abdominaux. Il les contracte. Naturellement. « Monsieur est svelte ! Et il bande vite ses muscles ! » Il n'y a pas de laisser-aller. Mon sourire s'évanouit lorsqu'il s'enquit de mon état actuel. Machinalement, comme le fait tout un chacun, je lui réponds que je vais bien. En deux mots. Simples. Efficaces. Mon ami n'est pas dupe. Il demeure silencieux, mais son regard ne ment pas. Il attend. Il attend que je me confie. Il n'est pas n'importe qui. Je ne peux pas le baratiner. Lui faire croire que tout va bien, alors que ce n'est pas le cas. Il est une des rares personnes qui a ma confiance. Aveugle. En sa présence, je ne peux pas mentir. Pas là. Je lui fais part de mon état d'esprit. Mon passage, en venant chez lui, devant mon ancien logement. La vision des flammes a rejailli. La façade noircie a ravivé des souvenirs. « Mais ça va... T'inquiète ! Je ne vais pas me morfondre toute la soirée » Je pénètre dans la pièce et je m'installe autour de la table. Je patiente quelques instants, avant de quémander une bière. Pour commencer la soirée. « Qu'est-ce que je crois ? Je crois à la sainte bière et à sa mousse bienfaitrice... » Dis-je en rigolant tandis que mon jeune ami sort, comme par magie, un pack de bières de son frigo. « Tu sais comment me parler Fel ! » Et il n'a pas choisi n'importe quelle bière. Mes préférées. Il me connaît si bien. Il pose deux bouteilles devant moi. Mes yeux pétillent, en attendant qu'il les ouvre et que je puisse en savourer une. J'en profite donc pour poser la question qui fâche. Il tique. Forcément. Je perçois son désarroi. Pour autant, il tente de plaisanter... « Blond.... Désolé Chaton, mais ça ne t'irait pas... Tu es mieux ainsi ! » Je lui fais un clin d’œil, avant d'ajouter... « Et pour ta mère, assomme là et fous là au congélo ! » Propose-je sur un ton grinçant. Je saisis la bière qu'il me tend... Nous trinquons. « Ne dit-on pas 'On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis ?' » Silence. « Tu ne peux pas compter sur ta mère... Mais tu peux compter sur moi ! » Je porte la bouteille à mes lèvres. J'en bois une gorgée. « Tu sais ce qu'elle veut ? À part t'emmerder, bien sûr ! » Il m'annonce qu'il n'a pas jugé bon prévenir ses frères du retour impromptu de leur génitrice à Brisbane. « Tu sais comme ils réagiraient ? Ils désirent nouer des liens avec elle ? » J'observe mon jeune ami. Je songe à mon propre cas. Je refuse catégoriquement de reprendre contact avec ma mère. Malgré ses lettres, malgré les injonctions de Gregory. Et pour mon père... Son attitude lors de notre rencontre a été déplorable. Et, avec le départ de Jacob pour Sydney, je n'ai pas eu le courage d'y retourner. Je sais déjà comment il risque de m'accueillir. Et, sans Jacob, je vais à la guillotine. À coup sûr, il me reprocherait son départ. Et il verrait d'un mauvais œil que j'occupe la maison de son fils. Je préfère préserver mes arrières, plutôt que de tendre le bâton pour me faire battre. « De quoi tu as peur avec elle au juste ? » Silence. « Tu as peur qu'elle aille voir tes frères, sans prévenir ? C'est pour ça que joue les taxis ? » Je bois une nouvelle gorgée. Il veut être au four et au moulin. Mais il risque d'être vite dépasser, s'il veut tout gérer. Et si elle arrive, tel un rouleau compresseur, il va être rapidement happé par elle. Pour tenter d'un peu décompresser, je propose : « Tu veux qu'on continue de papoter devant une partie de Mario Kart ? Je crois que je dois prendre ma revanche... » Silence. « Et attention, ça va être sanglant ! » Conclus-je en riant.
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| | | | (#)Mer 18 Aoû 2021, 22:17 | |
| Depuis qu'ils sont gamins, Byron a toujours été son plus proche confident et le seul avec qui il s'est toujours montré franc et sincère au sujet de sa mère. Même s'il n'a jamais eu l'occasion de la rencontrer en personne, Byron en sait bien plus sur la mère de Felix que ses propres frères en savent sur elle. Ce n'est pas pour rien s'il a été le tout premier, et même pour l'instant le seul, qu'il a informé de son retour inattendu. « Ne dit-on pas 'On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis ?' Tu ne peux pas compter sur ta mère... Mais tu peux compter sur moi ! » Felix échange avec son ami un regard et un sourire complice avant de hocher la tête. Il le sait. Il le sait même très bien. C'est impossible d'imaginer un monde où il ne serait pas à ses côtés et inversement. Ça a toujours marché dans les deux sens entre eux et ce n'est pas prêt de changer. « Tu sais ce qu'elle veut ? À part t'emmerder, bien sûr ! » Felix hausse les épaules, n'ayant besoin que d'une seconde pour réfléchir à la question. « De l'argent... Je suppose. Elle en a toujours besoin pour... enfin, tu sais bien. Mais c'est pas pour essayer de rattraper le temps perdu, ça c'est sûr ! » Ça fait bien longtemps qu'il a laissé tomber ses illusions la concernant et pourtant, tout au fond de lui, il reste encore une toute petite part qui aimerait encore y croire. Felix se sent pourtant obligé de la balayer et de ne plus y penser. Sa priorité reste et restera toujours de protéger ses frères et non pas d'essayer de sauver leur mère, si tant est qu'il reste encore quoi que ce soit à sauver... Encore une des nombreuses raisons qui l'ont poussé à ne rien dire à ses petits frères. « Tu sais comme ils réagiraient ? Ils désirent nouer des liens avec elle ? » Felix soupire doucement, incapable de répondre à cette question à leur place. « J'en sais trop rien. Elle n'est pas notre sujet de conversation préféré mais... Je crois qu'ils seraient curieux de la rencontrer, au moins une fois. » Et ce serait la fois de trop, ça ne fait aucun doute pour Felix. « De quoi tu as peur avec elle au juste ? Tu as peur qu'elle aille voir tes frères, sans prévenir ? C'est pour ça que tu joue les taxis ? » « Ouais, y'a de ça. Si je peux réussir à les épargner... En attendant, j'espère chaque jour qu'elle va vite disparaître, foutre le camp sans prévenir et continuer de mener sa vie loin de nous, comme elle l'a toujours fait. » Si seulement ça pouvait déjà être le cas... mais Felix ne perd pas espoir. Ce jour finira bien par arriver, tôt ou tard mais le plus tôt sera le mieux pour tout le monde.
« Tu veux qu'on continue de papoter devant une partie de Mario Kart ? Je crois que je dois prendre ma revanche... Et attention, ça va être sanglant ! » Felix rit un instant avec lui. « Ce sera un affrontement sans pitié alors ! Tu peux aller t'installer et oublie pas ta bière, j'arrive dans une seconde. » Felix se lève et s'en va fouiller dans quelques placards de la cuisine pour en sortir un saladier et un paquet de chips, qu'il a dû bien cacher pour éviter qu'il tombe entre les mains d'un de ses frères. Après avoir vidé tout le paquet dans le saladier et sorti deux nouvelles bières du réfrigérateur, il vient déposer le tout sur la table basse du salon. « Et voilà quelques provisions. » Il ne faut pas s'attendre à de la haute gastronomie chez Felix mais ce n'est pas une surprise pour Byron. Il a toujours préféré goûter les plats que son ami préparait plutôt que d'apprendre à les faire lui-même et maintenant qu'il travaille à temps plein dans un restaurant, c'est probablement encore pire... La simple vision d'une assiette lui rappelant systématiquement le boulot. Avant de s'installer, Felix allume la console et tend l'une des manette de jeu à Byron. « Je te préviens tout de suite, j'ai déjà perdu contre mon frère tout à l'heure, je ne vais pas accepter de perdre encore une fois. » Une manière de dire qu'il ne lui fera pas de cadeaux mais il ne s'attend pas non plus à ce qu'il lui en fasse. La première partie n'est pas encore lancée, ils en sont encore au choix des personnages jouables et Felix lance un coup d'œil en direction de Byron. « Et ton frère, est-ce qu'il t'a donné de ses nouvelles dernièrement ? » C'est habituel et même presque inévitable pour Felix de se retrouver à mentionner ses frères, surtout en vivant avec l'un d'entre eux, mais pour Byron c'est complètement différent. |
| | | | (#)Ven 17 Sep 2021, 09:36 | |
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Still there for you « Tu sais, tu n'as qu'un mot à dire. Et elle peut rapidement disparaître sous les rails d'un train ! » Dis-je, mes yeux plonger dans les siens. Avec sérieux. Notre lien est si fort, que je suis prêt à tout pour lui, son bien être, celui de ses frères. Même à commettre l'irréparable. Et à finir comme ma mère, en case prison. « Par inadvertance, elle peut tomber d'une falaise, d'un précipice, ou juste dans les escaliers ! ». Tellement de possibilité. Un simple mouvement de tête et je suis son homme. Pour régler son problème. Je porte le goulot de la bouteille de bière à ma bouche avant de poursuivre, un peu plus sérieusement. « Tu ne penses pas que tes frères son suffisamment grands pour se faire leur propre opinion sur ta mère... Ils sont intelligents pour comprendre que leur mère, leur génitrice, ne peut leur apporter que des embrouilles ! » Silence. « Surtout si tu les chaperonnes autant ! Tu ne le fais pas sans raison ! » Afin que la soirée prenne une nouvelle tournure, je propose à Félix, de poursuivre, devant la télé, à jouer à la console. Il est partant. Il m'invite à m'installer. Je m'exécute. Je fais comme chez moi. J'entends mon ami revenir. Je tourne la tête, il est chargé d'un saladier et de quelques bières. « Quel homme prévoyant ! » Dis-je avec un brin de malice. S'il nourrit nos estomacs, plus rien de ne peut nous arrêter. « Au moins, si tu perds, et tu vas perdre, tu pourras te venger sur les chips ! » Le jeune homme aux cheveux bouclés allume la télévision, mais aussi la console avant de me tendre une manette. C'est le moment choisi pour sa mise en garde. Il a déjà perdu. Sévèrement contre son frère. Il ne compte pas se laisser faire. « Donc tu as déjà le goût de la défaite... C'est parfait pour moi ! La victoire sera d'autant plus facile ! » Il lance le jeu, afin que nous puissions choisir notre personnage. Je balaie l'ensemble des avatars proposés. Et mon choix se porte sur Toad, Pour ne pas changer un duo de choc ! Je jette un œil à Félix, avant de saisir ma bouteille de bière et de la finir, d'une traite. C'est le moment que choisit mon ami pour me demander des nouvelles de Jacob. Mon visage se crispe. Ma mâchoire se serre. Je respire profondément. Son départ m'a fait mal. « Là, il est revenu de son voyage avec Olivia. Et ils viennent de s'installer à Sydney. Ils déballent les cartons... Ça me fait bizarre qu'il ne soit plus là, alors que nous venions de nous retrouver ! » Même si ses retrouvailles ont été difficiles à encaisser de son côté, comme du mien. Une fois que le quarantenaire a accepté l'évidence, notre relation s'est apaisée. Il m'a même poussé à rencontrer son père, mon père, notre père. Rencontre catastrophique. Notre père est un homme odieux. Imbuvable. Ses propos m'ont blessé comme de fines lames tranchantes, créant des cicatrices invisibles. J'attrape une chip et l'engloutis avant de reprendre. « Je ne sais pas quand est-ce qu'on se reverra... Je ne crois pas qu'il ait encore vendu sa maison. Il devrait revenir. Probablement ! » Je plonge une nouvelle fois ma main dans le saladier afin d'engloutir de nouvelles chips, avec grâce, avant de provoquer mon pote « Bon je te laisse choisir le tournois sur lequel tu vas mordre la poussière ! » Avant de rire un bon coup.
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| | | | (#)Ven 29 Oct 2021, 09:34 | |
| Se retrouver ensemble autour d'une partie de Mario Kart semble faire ressurgir autant chez l'un que chez l'autre de vieilles habitudes de gamins. Ils ne peuvent pas s'empêcher de se provoquer et de prétendre à la victoire, éveillant entre eux un petit esprit de compétition. Byron semble tellement sûr de lui que ça lui donne envie de le battre à plate couture mais, avant de commencer la partie, il se risque à lui poser une question plus personnelle et sans doute délicate. Il connaît si bien Byron qu'il ne se laisse plus avoir par son air de faire comme si tout allait bien. Il faut parfois le pousser un peu à la confidence et après avoir autant parlé de ses propres frères, il lui semble aussi normal de parler de celui que Byron s'est découvert. « Là, il est revenu de son voyage avec Olivia. Et ils viennent de s'installer à Sydney. Ils déballent les cartons... Ça me fait bizarre qu'il ne soit plus là, alors que nous venions de nous retrouver ! » Un fin sourire étire brièvement ses lèvres alors que son regard reste posé sur son ami. Il comprend l'amertume qu'il peut ressentir suite à ce départ mais ce n'est pas parce qu'ils ne vivent plus dans la même ville qu'ils doivent cesser de construire leur lien fraternel. « Il va sûrement t'inviter à venir chez lui une fois qu'il sera bien installé et puis il reviendra peut-être à Brisbane de temps en temps. » C'est ce que font les frères habituellement, même si Felix est conscient que leur lien est encore nouveau et bien plus fragile que celui qu'il a pu construire en grandissant avec ses frères. « Je ne sais pas quand est-ce qu'on se reverra... Je ne crois pas qu'il ait encore vendu sa maison. Il devrait revenir. Probablement ! » « C'est sûr ! » Un peu d'optimisme de la part de Byron, voilà qui fait du bien à entendre et Felix tient à l'encourager dans cette voie. Il espère juste que Jacob ne va pas oublier de prendre soin de son adorable petit frère, quitte à devoir aller lui-même le lui rappeler s'il le faut. « Bon je te laisse choisir le tournois sur lequel tu vas mordre la poussière ! » Felix plisse légèrement les yeux face à cette énième provocation. Il le cherche vraiment et c'est un adversaire sans pitié qu'il va trouver en retour. « Ok ! Prépares-toi à perdre. »
Pris par le jeu et cette petite compétitivité face à son meilleur ami où chaque victoire entraîne systématique la revanche du perdant, Felix a finit par complètement perdre la notion du temps et du score aussi. Il ne sait plus qui est en tête mais la partie est toujours très serrée et la soirée déjà bien avancée. Ses deux bières vides qui traînent sur la table depuis un long moment et le niveau de chips dans le saladier qui a bien descendu sont des petits détails qui aurait pu le mettre déjà sur la piste mais c'est seulement en entendant une alerte sur son téléphone que Felix décroche de la partie. « Attends, c'est peut-être mon frère. » Il sort son téléphone de sa poche pour le consulter tout en gardant un œil sur l'écran de télé, afin de s'assurer que Byron ne termine pas la partie sans lui. C'est finalement une fausse alerte mais voir l'heure un peu tardive s'afficher sur son téléphone commence à le faire cogiter. « A ton avis, faut que j'attende quelle heure pour lui demander des nouvelles sans passer pour un gros lourd ? » Il a l'impression qu'il le sera quand même, peu importe l'heure à laquelle il pourrait envoyer le message mais ce n'est pas toujours facile de bien doser son rôle de grand frère et à la fois celui de tuteur. Felix veut faire ce qu'il faut pour son frère, être suffisamment présent pour lui sans être trop sur son dos mais ce n'est pas une raison pour le laisser gérer sa vie tout seul. Il reste un ado et même si Felix se doute que tout va bien pour lui et qu'il doit probablement être en train de s'amuser avec ses amis, il ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter aussi, c'est comme ça. C'est peut-être parce qu'il s'agit du petit dernier ou bien parce qu'il est entièrement sous sa responsabilité mais il ne se souvient pas se faire autant de soucis pour son autre frère, quand il avait le même âge. Un coup d'œil vers la table basse du salon lui fait subitement réaliser qu'il n'a pas proposé autre chose de toute la soirée à Byron que des bières et des chips. « Euh, tu veux manger autre chose ? On peut faire une pause si tu veux et reprendre ensuite. » Il ne sait plus qui est en tête dans la course actuelle mais il est quasiment sûr que Byron saura le lui rappeler. « Ou bien finir la partie avant. » Il doit rester encore quelques tours mais il comprend s'il ne peut pas rester sur un si gros suspense, sauf si c'est lui qui est en train de perdre.
Dernière édition par Felix Whelan le Ven 17 Déc 2021, 00:13, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 06 Nov 2021, 16:02 | |
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Still there for you Il me connaît très bien. Il sait comment je fonctionne. Il lit en moi comme un livre ouvert. Même si je fais mine que tout va bien, son regard passe aux rayons X mes états d'âme. Et, tel Socrate et sa maïeutique, il arrive à me faire plier, et me faire cracher le morceau. Après que notre discussion est abordée ses problèmes familiaux, il est presque normal que la découverte récente de nouveaux membres de ma famille prenne le haut du pavé. Face à mon désarroi il tente de me remonter le moral. Des retrouvailles à Brisbane. Peut-être. Lorsque le couple en aura fini avec les cartons et aura repris ses marques. Il émet l'hypothèse qu'il puisse revenir sur Brisbane de temps en temps. D'une sa maison n'est pas vendue. Par ailleurs, si on fait abstraction de moi, d'autres personnes sont toujours là. « Son père et sa mère habitent toujours la ville » Je souffle. Je regarde vers le sol avant de poursuivre. « Enfin notre père quoi ! » Silence. « Peut-être qu'il viendra les voir... » Ou pas. Peut-être qu'il fuit à la fois son passé et sa famille. Il est le seul à avoir la réponse.
Je suis soulagé lorsque notre échange s'oriente sur une partie de Mario Kart. Toute en provocation. Je suis prêt à le mettre à l'amende et lui montrer qui est le patron. Nous nous amusons à pousser l'autre dans ses retranchement prêts à bander les muscles pour voir qui est le plus fort des deux. De vrais gamins. « Chaque fois je me prépare... Et chaque fois, je suis déçu... Parce que je t'écrase toujours... » J'exagère. Comme toujours avec Fel. Si nous mettons les choses à plat, je pense que nous arrivons à un nombre de victoires et de défaites assez similaires. Mais les piques, les petites phrases de déstabilisation sont dans l'ADN de notre amitié. Sans cela, elle n'aurait aucune saveur. Il s'agit de notre marque de fabrique.
Dès qu'il eut choisi la course, nous nous lançâmes dans une guerre fratricide afin de prendre l'ascendant l'un sur l'autre. Et les courses s'enchaînent, les unes après les autres. Le destin penche tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Aucun de nous deux n'arrivent à tirer son épingle du jeu durablement. Tandis que les parties de succèdent, les bouteilles de bière, peu à peu se vident. Déjà quatre cadavres sur la table basse. Et le saladier de chips ? Presque vide. Mais autre chose tracasse Fel. Il met le jeu sur pause. Il est obnubilé par son téléphone. Il craint qu'il ne s'agisse de son plus jeune frère. Je le vois pensif. Il se tourne vers moi pour me demander conseil. Sur l'heure la plus adéquate pour ne pas passer pour le casse-pied de service auprès du garçon qui est en pleine adolescence. Je ne réponds pas tout de suite. Je prends le temps de la réflexion. « Je pense que tu devrais lui laisser du répit. Je pense qu'il doit bien s'amuser ce soir, lui aussi. Laisse-le tranquille... Encore un peu » Silence. « Je suis sûr que tout va bien ! Fais-lui confiance ! » Je regarde le cadran de ma montre. Comme si mon estomac savait lire les heures, il s'alarme de n'avoir que peu de choses à digérer. Fel s'en inquiète aussi. Il me propose de faire un pause ou de finir la partie. Je le regarde, et le défie du regard. Sans un mot. Avant d'appuyer sur le bouton reprise de sa manette et de continuer la course. « Ah ah ah ! Je suis presque sur la ligne d'arrivée... » Je m'acharne sur ma propre manette, appuyant sur le champignon... « Et voilà ! J'ai gagné l'ultime partie... Donc on peut dire que j'ai tout gagné... » Je me lève. Et, pour énerver Fel, je caresse sa chevelure bouclée. « Brave garçon ! » J'attrape les cadavres de bières avant de le questionner : « Bon, jeune padawan, il y a quoi d'autres à manger... Cette victoire m'a donné une faim de loup ! » J'affiche un grand sourire, empli de satisfaction.
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| | | | (#)Ven 17 Déc 2021, 23:51 | |
| Son téléphone encore à la main, Felix réfléchit à la meilleure attitude à adopter vis-à-vis de son frère. Il aimerait tant avoir la confirmation que tout se passe bien pour lui mais il ne voudrait pas non plus paraître trop étouffant pour l'adolescent. Il préfère se ranger à l'avis de Byron, qui le conforte dans l'idée d'attendre encore. « Je pense que tu devrais lui laisser du répit. Je pense qu'il doit bien s'amuser ce soir, lui aussi. Laisse-le tranquille... Encore un peu. Je suis sûr que tout va bien ! Fais-lui confiance ! » « J'ai confiance en lui, c'est pas le problème. C'est des autres gamins qui sont à la fête avec lui dont je me méfie le plus. Mais t'as raison, je m'inquiète sûrement pour rien. S'il a besoin de moi, il m'appellera. » Ce n'est pas si facile pour Felix de mettre de côté cet instinct protecteur qu'il a toujours eu envers ses frères mais il est conscient que le petit dernier n'est plus si petit que ça. Il a même bien grandi, surtout ces dernières années, et il doit commencer à faire ses propres expériences de la vie. Réalisant ensuite qu'il est déjà plus tard qu'il l'imaginait, il propose à Byron de faire une pause, le temps d'aller rassasier leurs estomacs affamés, mais son meilleur ami a une toute autre idée derrière la tête. Il le voit à son regard, oh oui, il le voit venir mais Felix n'a pas le temps de réagir qu'il relance déjà la partie sans lui. « Hey ! Tu triches, j'étais pas encore prêt ! » Abandonnant rapidement son téléphone sur le canapé pour reprendre au plus vite sa manette entre les mains, la course se poursuit jusqu'au dernier tour de piste. « Ah ah ah ! Je suis presque sur la ligne d'arrivée... » Les dernières secondes sont intenses, Felix reste concentré sur l'écran, les mains crispées sur la manette de jeu. Il n'est pas si loin derrière lui, tout n'est pas encore joué mais malgré tous ses efforts pour reprendre la tête de la course, c'est Byron qui finit par en être le grand vainqueur. « Et voilà ! J'ai gagné l'ultime partie... Donc on peut dire que j'ai tout gagné... » « Mh, ouais. C'est juste un coup de chance. T'en aura pas autant la prochaine fois » L'attitude nonchalante de Felix contraste fortement avec celle, victorieuse, de son ami qui vient en plus le narguer en caressant sa tête. « Brave garçon ! » Un peu mauvais d'avoir perdu, Felix râle en chassant d'un geste sa main de sa chevelure. Byron sait très bien qu'il n'aime pas ça et il faut bien sûr qu'il en joue. « Bon, jeune padawan, il y a quoi d'autres à manger... Cette victoire m'a donné une faim de loup ! » Poussant un léger soupir, Felix ne relève pas cette fois les piques que lui lance son ami. Il se lève à son tour du canapé, en prenant ce qui reste encore sur la table basse, et lui fait un signe de tête pour qu'il le suive côté cuisine.
Déposant sans faire de distinction saladier et bouteilles de bière dans l'évier, il vient ensuite débarrasser Byron des autres bouteilles vides. Il s'occupera bien plus tard de jeter, nettoyer et ranger tout ça, pour le moment il doit trouver de quoi nourrir son invité. « Installe-toi. » Il lui désigne l'un des tabourets du comptoir, qui fait la séparation entre la cuisine et le salon, avant de se tourner vers le réfrigérateur et d'ouvrir la porte du congélateur. « Alors pour ce soir... Je peux te proposer une pizza, si ça te tente ? » Il attrape le carton de la pizza encore surgelée pour la sortir et la montrer à Byron. « C'est une pizza végétale mais dis-moi si tu veux autre chose en plus. J'ai même de la charcuterie au frigo. » Ce n'est pas pour lui qu'il en a acheté, bien évidemment, mais ce n'est pas parce-ce qu'il est lui-même végétarien que Felix interdit aux autres de manger ce qu'ils veulent. Il a juste plus de mal à préparer un plat contenant de la viande ou du poisson mais, tant qu'on ne lui demande pas de mettre la main à la pâte, ça ne lui pose aucun problème. « Il va quand même falloir patienter une bonne dizaine de minutes, le temps de la mettre au four. » Et même un peu plus pour préchauffer le four mais Felix a une petite idée, il commence à tout préparer pour la pizza et va ensuite chercher un bol qu'il remplit d'un mélange de cacahuètes, noix de cajou et amandes qu'il dépose devant Byron. « Pour te faire patienter, j'entends d'ici ton ventre gargouiller. » Il lui adresse un sourire avant de venir s'asseoir sur l'autre tabouret, à côté de lui, en s'accoudant sur le comptoir pour lui permettre d'être face à son ami tout en pouvant garder un œil sur le four. « Alors, dis-moi, comment ça se passe pour toi en ce moment ? » Felix avait l'habitude de tout savoir sur Byron, peut-être même trop, lorsqu'ils vivaient ensemble. Maintenant, ce qu'il sait dépend un peu plus de ce que son ami veut bien partager avec lui mais il lui arrive aussi de deviner certaines choses et il sait que Byron a bien plus à dire que ce qu'il veut prétendre, s'il veut bien accepter de le laisser être là pour lui.
Dernière édition par Felix Whelan le Ven 07 Jan 2022, 15:19, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 02 Jan 2022, 10:37 | |
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Still there for you Mon estomac crie famille. Les chips n'y font rien. Bien trop légers pour me sustenter. Tandis que la partie se termine par une large victoire de ma part. Même si, pour cela, j'ai flirté avec la triche. Contre Félix, pour gagner, je suis prêt à tout. Parce qu'il le vaut bien. Une fois les manettes posées, il m'invite à rejoindre la cuisine et à m'asseoir sur un tabouret. Il ouvre son réfrigérateur. Moment de silence. Suspense. Avec quels mets va-t-il titiller mes papilles ? Je le regarde impatient. Il sort une pizza. Surgelée. Végétale. « J'aime quand tu cuisines... » Dis-je avec une pointe d'humour dans la voix. Passer derrières les fourneaux n'a jamais été le point fort de mon meilleur ami. Lorsque nous vivions ensemble, en colocation, la cuisine restait mon domaine. Même s'il me servait souvent de commis. Même s'il n'a pas particulièrement la fibre, nous avons passé des moments mémorables, à rire, à s'envoyer de la farine, à s'engueuler, à bouder, chacun dans son coin. Par principe. Et se réconcilier car l'un n'est rien sans l'autre. Inséparables. Comme deux twix.
Je ris en glissant une main dans mes cheveux. Il est mignon de penser à moi. À mon goût pour la viande. « Je peux avoir un supplément charcuterie... Trop bien ! » Dis-je en battant des cils. Innocemment. Il m'annonce un délai de dix minutes tandis qu'il retire de son emballage cartonné et de son film plastique la pizza. Il préchauffe le four. Sentant mon désarroi. Ou oyant les bruits intempestifs produits par mon estomac, Félix remplit un bol de noix de cajou, cacahuètes et amandes. « Ta bonté te perdra ! » Ajoute-je le sourire aux lèvres tout en plongeant une main dans le récipient et d'en saisir quelques une. J'engloutis une première bouchée. « Et si tu as une autre bière pour accompagner, ce n'est pas de refus ! » J'ai la gorge sèche diantre. J'ai besoin de délayer mon ingurgitation de fruits à coque par une substance liquide. Puis, il revient s'asseoir en face de moi. Il m'observe. Avant de poser sa question. Je ne suis pas dupe. Ce n'est pas pour rien qu'il est mon meilleur ami. Il sait combien les mois passés ont été compliqués. Je ne peux pas lui mentir éternellement sur mon état d'esprit. Les 'T'inquiète pas, ça va !' marchent une fois, deux fois, mais au-delà, je ne peux pas éternellement tromper mon monde. Je le regarde dans les yeux. Je prends une petite poignée de cacahuètes que je mâchent et j'avale pour me donner de la force. D'autant que le trajet pour venir jusqu'à chez lui a fait remonté en moi des souvenirs. Douloureux. « Je me dis que si j'avais été là, si je n'avais pas travaillé, Victoire serait toujours en vie... » Son dernier message s'imprègne dans mon cerveau. Dans celui-ci, elle me parle de prison... Même pire... De mort. Et au milieu, elle a parlé de la Ruche. « J'aurais dû abandonné mon poste... Au risque d'être viré ! » Connaissant Alec, il n'aurait certainement pas fait de sentiments. « Enfin bon... » Ajoute-je dépité, le visage fermé, tout en portant à mes lèvres la bouteille de bière. « T'as pas quelque chose de plus fort ? »
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| | | | (#)Sam 08 Jan 2022, 02:44 | |
| Ce n'est un secret pour personne, la cuisine n'est vraiment pas le domaine de Felix. Il préfère toujours aller au plus facile, au plus rapide et même quand c'est un cuisinier professionnel qu'il reçoit chez lui. Byron le connaît suffisamment pour savoir que ce n'est pas par négligence qu'il ne lui propose pas un repas digne de ce nom. C'est juste que Felix n'est vraiment pas doué pour ça. Il fait tout de même ce qu'il peut pour tenter d'apaiser la faim de son ami et trouver de quoi le faire patienter mais il avait omis un détail. « Et si tu as une autre bière pour accompagner, ce n'est pas de refus ! » « Oui, bien sûr ! » Il avait presque pensé à tout, presque, mais Byron fait bien de le lui demander. Felix retourne au réfrigérateur pour lui chercher sa bière mais cette fois sans en prendre une pour lui. Il garde en tête qu'il peut être amené à prendre le volant de sa voiture pour aller chercher son frère à tout moment, il se doit donc rester suffisamment raisonnable. Venant ensuite s'installer à côté de son ami, Felix lui fait face pour commencer à le questionner doucement pour l'inciter à lui parler de lui, de ce qu'il vit et dans le but de l'amener petit à petit à ce qu'il lui dise réellement ce qui se passe dans sa tête. Il ne veut pas le brusquer mais Byron semble avoir bien compris ses intentions puisqu'il entre directement dans le vif du sujet. « Je me dis que si j'avais été là, si je n'avais pas travaillé, Victoire serait toujours en vie... » L'expression sur le visage de Felix devient subitement sérieuse mais son regard ne lâche pas une seule seconde celui de son ami. Il peut facilement lire les remords qu'il éprouve encore et pas seulement à travers ses mots, ça se voit aussi tellement à travers cette lueur dans ses yeux. « J'aurais dû abandonné mon poste... Au risque d'être viré ! » Byron est encore complètement torturé au point de ressasser le passé mais, peut-être égoïstement, Felix n'aurait pas voulu que son ami agisse autrement ce jour-là. Il n'aurait pas voulu qu'il se mette en danger, il n'aurait pas voulu risquer de le perdre lui aussi. « T'as pas quelque chose de plus fort ? » Le regard toujours plongé sur lui, Felix esquisse un faible sourire dans un léger soupir avant de tendre le bras, laissant sa main tomber un peu plus lourdement sur l'épaule de son ami. « Seulement si tu me promets de rester dormir ici cette nuit. » Il est on ne peut plus sérieux et il n'y aura pas de négociation possible.
Felix se lève pour aller chercher deux verres qu'il vient déposer devant Byron avant d'aller fouiller dans tout le fond d'un des placards de la cuisine pour dénicher une bouteille dans sa cachette secrète. Il n'est pas question de laisser ce genre de bouteilles traîner à la vue d'un ado de seize ans mais au fond, Felix est persuadé que le gamin en connaît déjà l'emplacement exact. Le niveau de la première bouteille qu'il prend ne semble pas avoir descendu dans son dos, c'est déjà ça. « Whisky, ça te va ? » Felix reste cette fois debout de l'autre côté du comptoir et face à Byron pour servir les deux verres avant de prendre le sien, le levant un instant vers son ami avant d'en boire une gorgée pour l'accompagner. La bouteille reste posée là, sur le comptoir, et prête à resservir Byron s'il en a envie. Ce n'est pas Felix qui lui fera la moindre remarque, surtout s'ils sont bien d'accord pour qu'il ne reprenne pas la route ensuite. Il préfère le savoir ici, chez lui et avec lui plutôt que de le laisser partir, surtout après avoir évoquer ces souvenirs. « Je ne suis peut-être pas le premier à te le dire mais tu devrais commencer par arrêter de penser à tout ça avec des Et si. En continuant comme ça, on pourrait aussi bien remonter jusqu'à : Et si je n'avais pas déménagé, tout aurait été différent. » Il regarde son ami en pinçant légèrement les lèvres. C'est une pensée que Felix a eu déjà bien avant ce soir, même s'il ne l'avait jusqu'alors jamais formulé à voix haute. Il espère juste que, avec cet exemple, Byron réalise un peu plus qu'il se fait du mal inutilement avec ce genre de pensées. « Tu n'as pas à te reprocher ce qui s'est passé et même si je te l'ai déjà dit, je te le redis encore une fois : ce n'est pas de ta faute. » Ce sentiment de culpabilité va finir par ronger complètement Byron s'il continu comme ça et Felix ne peut pas l'ignorer. Son meilleur ami est bien trop précieux à ses yeux et il ne peut pas risquer de le voir sombrer davantage. |
| | | | (#)Dim 09 Jan 2022, 12:12 | |
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Still there for you La soirée prend une nouvelle tournure. Nous avons joué. Nous avons ri. Trêve de plaisanterie. La conversation, tel un serpent, s'est glissée, s'est faufilée pour arriver à un sujet douloureux. La mort de Victoire. J'ai la gorge qui se noue à la seule pensée de la jeune femme. Face à mon ami, je fends l'armure et je déverse mon mal-être, mes regrets. Je regarde Félix. Je suis désolé qu'il doivent subir cela. Les larmes sont à deux doigts de couler. Je me raccroche à ce que je peux. Ma bière. Hélas la teneur d'alcool n'est pas assez forte à mon goût. Au regard de l'évolution, il faut que je m'enivre. Et les bières qu'il me propose ne suffiront pas à atteindre cet objectif. Je m'attends à ce qu'il refuse, qu'il me rétorque que j'ai déjà assez bu et qu'il me fasse une leçon de moral. Que nenni. J'ai la sensation qu'il est compréhensif. Il ressent mon désarroi. Il accepte de me servir un alcool fort. Il émet une condition. Non négociable. Que je reste dormir ici. Je ne vais pas lutter. Je préfère abonder en son sens. Pour avoir mon verre. « Ok ! » Pas folle la guêpe. Félix m'observe quelques instants. Il scrute mon visage. Machinalement, pour lui montrer ma bonne foi, je plonge ma dans la poche de mon jean, je saisie les clefs de mon véhicule et les pose sur la table. Il se retourne alors, attrape deux verres et les pose devant moi. Ensuite, je le vois fouiller ses placards à la recherche d'un précieux breuvage. En rigolant, je souffle à Félix : « Tu sais que s'il le veut, il le trouvera ? » tandis qu'il revient et me présente une bouteille de whisky. « Excellent choix ! » Il s'approche et sert deux verres avant de reposer la bouteille. Je saisis l'un d'eux et j'observe la robe cuivrée de ce précieux nectar avant de porter le verre à mes lèvres afin d'y goûter. « Pas mal Monsieur Whelan ! ». Je pose mon verre et je scrute le regard de mon ami. Le silence s'installe. Nous entendrions presque une mouche volait. Je quitte son regard. Mes pupilles jettent leur dévolu sur mon verre de whisky. Qui m'appelle irrémédiablement. C'est ce moment que choisit Félix pour tenter de me faire revenir à la raison. Je l'écoute distraitement. J'ai conscience qu'avec des 'Et si' nous pourrions refaire le monde. Je lève la tête. Penaud. Il a raison. Je ne peux pas me morfondre éternellement. Victoire ne le souhaiterait pas. Elle voudrait que je poursuive ma vie. Malgré la violence et la soudaineté de son départ. Malgré les mystères qui planent autour de sa disparition et la découverte de son corps. Sa dernière phrase raisonne dans ma caboche. Il a raison. Je ne dois pas me sentir fautif. Agir ainsi ne la fera pas revenir. « Tu as raison... Si elle avait parlé... Si elle m'avait expliqué la situation dans laquelle elle se trouvait... Nous aurions probablement trouvé une solution... » Silence. Je porte à mes lèvres mon verre de whisky et le termine d'une traite. « Mais tu as raison... Il faut que je tourne la page. Il faut que je pense à moi... » J'attrape la bouteille de whisky, je me sers un nouveau verre tandis que le visage de la jeune femme s'inscrit sur ma rétine. Souriante. Je cligne des yeux. Et ses traits disparaissent. Je lève les yeux au ciel. Je respire un grand coup. Et je tente de passer à autre chose. « Tu sais que notre colocation me manque... » Nous avons passé de si bons moments ensemble. Mes deux mains autour de mon verre, je me laisse absorber par mes pensées, aidé par l'alcool qui, peu à peu, court-circuite le bon fonctionnement de mes neurones.
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| | | | (#)Lun 07 Fév 2022, 16:43 | |
| Vivre avec un adolescent sous son toit demande quelques ajustements et éviter de laisser traîner trop facilement des bouteilles d'alcool en fait parti. Felix n'en est pas encore au point de mettre tout l'alcool dans un placard cadenassé et il espère ne jamais devoir en arriver là. Son plus jeune frère ne lui a donné pour l'instant aucune raison de ne pas lui faire confiance sur ce point-là mais Felix n'a pas non plus envie de tenter le diable. Il n'est pas du tout pressé de voir le petit dernier de la famille se prendre sa première cuite mais il ne peut pas s'empêcher d'imaginer que c'est peut-être ce qui est en train de se passer à la fête où il se trouve. « Tu sais que s'il le veut, il le trouvera ? » La remarque de son ami le fait rire, lui rappelant qu'au même âge ce n'est pas un placard qui les aurait arrêté. « Ouais, je sais mais disons que c'est plus pour le principe. » Aucune de ses bouteilles n'a mystérieusement disparu pour le moment alors c'est signe que la méthode doit quand même fonctionner. Après avoir servi Byron et lui aussi, même si Felix ne touche qu'à peine à son verre, la discussion se poursuit autour du sujet de Victoire, un sujet encore si douloureux pour son ami. C'est difficile pour Felix de le voir comme ça et il ne peut pas faire autrement que d'essayer par quelques paroles de lui faire sortir la tête de l'eau. « Tu as raison... Si elle avait parlé... Si elle m'avait expliqué la situation dans laquelle elle se trouvait... Nous aurions probablement trouvé une solution... » Les lèvres pincées, Felix hoche doucement la tête sans vraiment savoir quoi répondre ou ajouter de plus. Byron commence à ne plus rejeter la faute sur lui-même et c'est déjà un très grand pas en avant. « Mais tu as raison... Il faut que je tourne la page. Il faut que je pense à moi... » Felix l'observe de son regard bienveillant et un doux sourire sur les lèvres. Il espère que juste que Byron est sincère en disant ces mots et qu'il n'est pas seulement en train d'essayer de lui dire ce qu'il aimerait entendre. Même s'il ne le pense pas encore complètement, le simple fait qu'il le dise est déjà une évolution en soi et il espère que Byron va pouvoir continuer dans ce sens.
« Tu sais que notre colocation me manque... » Felix n'arrive pas à retenir un léger rire tant sa tentative de changer de sujet était prévisible mais il décide d'aller dans son sens. Ils ont déjà bien assez parlé pour ce soir des sujets difficiles, ils méritent bien de basculer sur des thèmes un peu plus légers. « Ça me manque à moi aussi... Mais mon frère ne dépendra pas de moi toute sa vie. » Après tout, l'adolescent est plus ou moins la raison pour laquelle ils ne vivent plus ensemble, même si ce dernier n'a rien demandé, mais Felix ne pouvait pas se résoudre à le laisser finir de grandir dans un foyer ou une famille d'accueil. « Tu verras d'ici quelques années, il ne me supportera plus et il voudra devenir complètement autonome. » Felix ne s'attend pas vraiment à de la reconnaissance pour ce qu'il fait pour son frère. Il fait ce qu'il faut pour lui et un jour, il devra bien le laisser libre de vivre sa vie mais ce jour-là, Felix pourra aussi retrouver toute sa liberté. « En attendant, même si j'ai pas de chambre à te proposer, tu sais que tu peux venir ici quand tu veux. » Byron le sait déjà ou plutôt il espère qu'il le sait mais ça ne coûte rien de le lui rappeler. Qu'ils vivent ensemble ou non, il restera toujours son meilleur ami et même si c'est un peu différent depuis qu'il a son petit frère à sa charge, Felix ne veut pas que les choses changent entre eux. Il s'en veut déjà bien assez de ne pas être en mesure de le loger, depuis que leur ancien appartement est parti en fumée, mais ça ne veut pas dire que Byron ne peut plus compter sur lui comme avant, à n'importe quelle heure de la journée comme de la nuit. La sonnerie du four retentit soudainement derrière lui et Felix sursaute comme un con. Il avait complètement oublié la pizza avec tout ça, alors que l'odeur s'est pourtant bien répandue dans tout l'appartement. Heureusement qu'il y a le minuteur pour le rappeler à l'ordre sinon il l'aurait très certainement laissé cramer dans le four. « J'espère que tu as encore faim ! » Après avoir servi son ami, Felix s'en va chercher tout ce que Byron peut avoir besoin pour transformer sa part de cette pizza végétale en quelque chose d'un peu plus appétissant pour lui. « Tu me dis si tu as besoin d'autre chose. » Lui n'a pas besoin d'agrémenter sa pizza mais parmi toutes les raisons pour lesquelles Felix regrette de ne plus vivre avec Byron, ne plus pouvoir profiter des plats qu'il lui préparait doit bien entrer dans son top 5. Mais qui sait, peut-être qu'un jour ils auront à nouveau la possibilité de revivre sous le même toit. |
| | | | | | | | Still there for you (Byron) |
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