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 Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte)

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Message(#)Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte) EmptyVen 23 Juil 2021, 16:54

toi mon bougre tu as une sale trogne
My kid is nothing like her old man, et putain si j’étais croyant j’en remercierais le ciel. À douze piges, je buvais déjà comme un ivrogne, je volais des voitures, j’étais toujours partant pour soutenir la cause du chaos et je fonçais dans le lard de types cinq fois plus gros que moi. Indubitablement, quand un lascar comme ça fait un marmot, y a matière à s’inquiéter sur le patrimoine génétique de l’affaire. Mais je réalise aujourd’hui plus que jamais à quel point je m’en faisais pour rien : A douze ans, Leila a envie de faire des jeux de rôles grandeurs natures sapée comme une princesse du Moyen-Âge avec ses copines du théâtre, utilise des mots comme « fief » et s’amuse à trouver un accoutrement pour son vieux père parce qu’elle a envie que je vienne avec elle à une fête de village médiéval à la noix.

Bénie soit cette môme. Les déguisements et tout le tralala, c’est pas mon truc. Mais alors putain vraiment pas. Je me sens comme pingouin en plein Sahara : j’ai l’air con et je sais pas ce que je fous là. Mais quand je l’ai vu ce matin assise sur le canapé toute triste toute déguisée en p'tite reine avec sa bouille déconfite parce que Willow et Sam étaient pas là et que Becky avait fait un coup de pute (ou un truc comme ça, j’suis pas sûr des noms et des explications mais en gros voilà le bails), je me suis entendu dire sans réfléchir « Bah j’suis là moi » et elle m’a regardé avec ses gros yeux ronds. « Tu veux te déguiser ? » Non. J’ai haussé les épaules avec un sourire en coin. Sa petite tête suspicieuse s’est illuminée d’un coup et elle a sauté sur ses pieds. « A la citadelle ! » Et voilà, son sourire qui lui chatouille les oreilles comme ça, ça vaut tout l’or du monde. Quand elle était revenue après des mois en foyer, c’était écrit partout sur son petit visage que l’expérience l’avait changé. Elle s’était renfermée, voulait plus porter ses lunettes et elle avait des éclats d’agressivité que je lui avais jamais vu avant. (D’un autre côté, montrez moi un gamin qui sort du system en bon état, je vous montrerai un fieffé menteur). Mais depuis quelques jours, je retrouve la gamine pleine d’imagination et d’esprit qu’elle a toujours été. Je sais à quel point cet équilibre est fragile, j’arrête pas de me répéter « fais pas tout foirer », et ensuite je fais tout foirer quand même, mais j’essaye de me rattraper, parce qu’elle a la droit d’être gosse, elle a le droit de s'amuser. Je sais pas toujours comment lui parler. Elle est dans son monde. Un monde rempli de théâtre, de personnages dans lesquels elle se jette, et d'histoires qui les bercent, et c’est son truc, et je comprends pas non, mais j’peux bien essayer de l’y rejoindre. Elle a raillé que c’était mon époque, le côté chevaleresque vieux jeu, alors je m’y serais senti comme à la maison. Sale gosse. Elle a pas tord. « A la citadelle » qu’elle a dit, et elle a citadelle on a été.

« Alors j’suis quoi ? Je m’habille comme le bouffon dans ta pièce l’autre fois là, en soi et chemise bouffante ? » je lance pour donner le change alors qu’on déambule entre les déguisements de sa troupe de théâtre. Elle fronce les sourcils, concentrée. « Non, le brocard et pourpoint avec manches à crevés c’est la renaissance, pas le Moyen-Âge » « Ah » Je tire sur une toge grise « Eh j’pourrais être Gandalf ! » J’mets le machin devant moi et réalise qu’elle m’arrive à mi-cuisse « Euh, elle est pas un peu courte sa robe ? » Elle pouffe et se plaque la main sur le visage « Mais c’est une chemise ! Non, regarde, j’ai trouvé mieux. Pour la photo avec Merlin tu devras être un chevalier de la table ronde, évidemment, mais en attendant tu peux être un random villageois » « Trop d’honneur » Et sans autre forme de procès elle me pose les fringues sur les bras et retourne rêvasser plus loin. voilà comment je me suis retrouvé sapé avec un espèce de pantalon en cuir rouge, une chemise beige flottante et une fausse épée qu’il est IMP-E-RA-TIF que je trimballe partout, apparemment. On va pas se mentir, c’est plus stylé que le bouffon soyeux.

Ensuite on est en ville. Et j’avoue, le rendu est pas dégueulasse. Y des chansons médiévales qui flottent dans l’air, des joueurs de musettes, de flûtes traversières, y a des types qui braillent « oyez oyez braves gens », y a les devantures des boutiques qui ont reçu un coup de baguette magique et Brisbane s’est transformé en village médiéval, tout en pierres et poutres apparentes, charrettes, drapeaux, torches, tonneaux, paniers de bois, troubadours et lascars déambulant en cottes de mailles. C’est pas mal. Bon y a aussi les traces de parking sur le sol et la plus part des costumes sont complètement claqués style jaune fluo, mais c’est pas mal ouai. Leila déambule partout avec des étoiles plein les yeux, ses nattes châtains flottant derrière elle et sa robe bleue marine argentée trainant par terre parce qu’elle est trop longue et ses manches pareil. Y a ses grosses lunettes noires qu’elle s’obstine à retirer de temps en temps parce que ça fait anachronique mais sinon elle les repose sur le bout de son petit nez, pour ne rien rater du spectacle. Elle court de stand en stand, d’attraction en attraction, commente tout haut ce que représente tel et tel symbole, tel métier oublié, tel objet du passé, elle est à fond dedans, et moi je la regarde en souriant bêtement. (Et j'essaie de pas trop lorgner la taverne et ses chopes pleines de bières à côté). Elle veut acheter plein de trucs aussi, implore avec ses p’tites mains jointes et ses énormes yeux. Elle a jamais eu l’habitude de se serrer la ceinture, on est plus à ça près. Je sors ma besace et je lui file les billets « Prend c’que tu veux ». J'me débrouillerai. Au milieu de tout ça, j’crois même avoir aperçu Robin filer comme une flèche avec des p’tits collants verts, capuche et arc sur le dos en balançant des pièces d’or en chocolat et en chantonnant toss a coin to your witcher à tout va. Y a du monde et des mouvements partout, c'est fatiguant, mais c'est quand même une chouette journée.

Avant d’aller retrouver Merlin pour la photo, Leila a repéré un marchant de glaces dans une p'tite charrette en bois champêtre alors on y fait la queue pour reprendre des forces. Et puis son attention est accaparée par quelque chose un peu plus loin. « Oh regarde, je crois qu’il y a un spectacle de rue qui commence là-bas ! » Je jette un coup d’œil, c’est un bouffon sappé comme le joker en combi verte moulante et clochettes qui jongle avec des bouts de bois. « Vas y, j’te rejoins » Aussi sec elle part en courant comme une mini tornade et je la suis un instant des yeux avant de croiser les bras et de regarder à nouveau devant moi, loin de me douter que tapis dans l’ombre, un vieux type louche s’apprête à faire sa grande entrée.

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Message(#)Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte) EmptyMar 27 Juil 2021, 17:47

toi mon bougre, tu as une sale trogne
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« Si mec j’t’assure t’as l’air d’époque. » Le blond rigole et les autres suivent, comme ils ont fait toute la matinée et une bonne partie de la nuit. « Mais quelle époque marmot ?! » Kyte se rebiffe, agite une main devant son visage, remonte goulument ses doigts sur le bois de la table pour récupérer la bouteille de whisky avant qu’un de ces glorieux marioles n’ait encore la grande idée d’y verser une canette de coca parce que c’est ‘grave meilleur mec ouai’. « Ben t’sais, moyenâgeux. Avec tes cheveux là et ton accent bizarre j’pourrais totalement te voir en brigand ou en tavernier, vous trouvez pas les gars ? » Il s’esclaffe encore, les autres gloussent de concert et Kyte les accompagne de bon cœur en sirotant l’eau de vie qu’il garde jalousement. « M’est d’avis que j’serais plutôt un barde. J’voyagerais d’village en village pis j’pousserais la chansonnette pour conter les nouvelles aux bonshommes et fleurette aux dames. » Inspiré, il lève le goulot vers le ciel bleu et prend une grande inspiration. « Et la dame fust autresi cortoise come li mariz et touz jors feïst mon plesir, nuit et jor jusqu’au mien partir… » Sa voix s’élève, vibre, déclenche de nouveaux éclats de rire et gémissements de protestations alors que les plus ravagés par la nuit de beuverie grimacent en plaquant leurs paumes sur leurs oreilles sensibles. « P’tites natures ! » Qu’il les nargue en s’avalant une bonne gorgée pour ponctuer ses paroles. « D’mon temps, après une bringue c’tait à la gnôle qu’on s’brossait les dents ! » Il se renfonce contre le dossier de sa chaise, satisfait, jusqu’à ce qu’un petit insolent réplique : « Et c’est pour ça qu’t’en as plus ! » L’œil se plisse, les lèvres s’écartent en un sourire grinçant. « Nan, ça c’est faute à donner des coups d’boule aux têtes de con dans ton genre. » Salve de ’han comment il t’a casséééé’ jusqu’à ce qu’une voix s’élève parmi les autres. « N’empêche que t’as dormi toute la nuit alors forcément t’es plus en forme. » Kyte esquisse une moue peu touchée, fait rouler le bouchon de la bouteille sous son indexe. « J’roupillais sous un carton ! » Le doigt se pointe, marque la différence. N’empêche que les insolents n’ont pas tort. Avant qu’ils ne débarquent dans sa rue à l’aube en brayant comme des ânes, il roupillait comme un bienheureux depuis le coucher du soleil. Il avait beuglé quelques insultes, ils avaient riposté en gesticulant, il s’en était allé les menacer de son poing, avait lancé quelques insultes en français puis trouvé dans son cœur l’envie de pardonner quand un étudiant international avait surenchérit dans la même langue. Et voilà maintenant des heures que les jeunots le traînent sur la baie, échangent leurs déboires contre ses conseils, récompensent ses histoires par une nouvelle bouteille. « Moi j’pense qu’on devrait l’amener à la fête médiévale. » Reprend le protagoniste, clairement le cerveau de la troupe et c’est pas franchement rassurant. « Mais qu’est-ce c’est qu’tu veux qu’j’aille y foutre à ta fête médiévale ? » Il bougonne, fait celui qui n’a pas envie, s’enjaille secrètement à l’idée d’embarquer pour une nouvelle aventure festive en compagnie de ses compagnons éphémères. « Te déguiser en barde et chanter tes trucs bizarres aux habitants pardi ! » Kyte fait la moue, mine de réfléchir, roule sa moustache, se fait un peu prier et quand tous se mettent à taper du poing sur la table pour l’encourager, il saute enfin sur ses pieds. « Et ben alors, qu’est-ce qu’on attend ?! »

Et c’est comme ça qu’il s’est retrouvé affublé d’un costume de barde, emmailloté de la tête aux pieds en plein cagnard, entouré d’une troupe de villageois mal assortis et encore bourrés de la veille. Le rire dans les yeux et dans la gorge, il se fait payer une chope de bière sous prétexte qu’ici on l’appelle cervoise, la sirote tranquillement en déambulant entre les rues méconnaissables. Et c’est joli ouai. Tout plein de décors qui font un peu rêver, de peintures avec des visages qui font un peu flipper, de ces musiques hantées et éthérées… soudain rythmées par un chant enthousiaste et anormalement enjoué : « Toss a coin to your witcher ! » Et a coin on lui tossa. La pièce cogne sur son crâne, lui arrache un cri indigné rebondit sur les pavés. Tiens ? Curieux, il la ramasse, la renifle, sent un sourire réjouit fendre sa face. « Merci, l’ami ! » Il lance à l’elfe vengeur qui disparaît déjà, le pas vif comme un rongeur des bois. Alors il hausse les épaules, croque dedans, savoure le goût chocolaté et retourne flâner au cœur du village reconstitué où il admire les boutiques de travail de verre et les ferronniers, artisans agiles et taverniers.  Pour sûr que sa Bly adorerait... pourvu qu’il y ait moins de gens joyeux et d’enfants déguisés, et un peu plus d’engins de torture exposés pour exécuter de faux prisonniers. Qu’importe, il est là pour chanter. Le torse bombé de l’importance qu’il a bien envie de s’accorder, le barde s’avance au centre de la place, tournicote sa langue pour l’échauffer, secoue un peu ses poignets. Il est prêt. Les vieux textes comme des parchemins se déroulent dans sa mémoire et ne demandent qu’à être partagés. Quand soudain… « Oyez, Oyez braves gens ! » Qui donc ? La musique enfle et autour les badauds commencent à se presser, se rapprochent de la fontaine où règne une petite agitation désormais. « Venez, approchez ! » Comment ? La curiosité remplace la frustration et Kyte se faufile entre les villageois, les mains dans les poches, l’âme toute pleine de compétition. Ses yeux d’aigle rivés sur la forme qui s’agite, il se mêle aux passants, se hisse sur la pointe des pieds puis sur un petit muret pour mieux toiser le sous fifre qui s’est ainsi accaparé l’attention qui lui revient de droit. « C’t’un bouffon ! » Qu’il s’offusque presque, hausse les épaules, mène la chope à ses lèvres pour faire passer sa déception. Un bouffon qui jongle sur un fond de musique entraînante et rigolote, grimace à tout va, fait rire les promeneurs et lui avec. A ses pieds, la foule se presse, bouscule une petite jeune fille aux longs cheveux lisses déguisée en princesse. Elle a soigné sa tenue, sertie de pièces minutieusement sélectionnées en fonction de la période voulue. Un détail que les blaireaux qui l’entourent ne semblent pas remarquer, trop occupés à lui boquer la vue avec leurs coiffes à cornes offensantes d’anachronisme. Les sourcils froncés, elle se hisse sur la pointe des pieds, se tord le cou pour tenter de voir au-delà des pseudos vikings. « Prends donc ma main, mignarde ! » Qu’il vole alors à son secours, se penchant pour lui tendre sa paume ouverte. Elle a un mouvement de recul, louche sur la paluche devant son visage, remonte timidement le long du bras pour étudier sa face, la frimousse plissée d’une hésitation méfiante. « Par le cueur de moy, plus belle este la vue depuis l’muret ! » Qu’il déclame alors dans son plus beau parler, ponctue sa promesse d’un clin d’œil rieur. Une lueur amusée s’allume dans ses yeux bien trop grands. Elle pince les lèvres, semble chercher quelqu’un du regard dans la foule puis place sa petite main dans la sienne. Elle a de la force, plus qu’il ne l’aurait soupçonné en la voyant. Elle est légère pourtant, et son dos craque à peine tandis qu’il la hisse à ses côtés sur le amas de pierre. « Ma damoiselle, par mon serment, vous estes celle qui resjouit les festivités tant z’êtes bien apprêtée ! » Qu’il la complimente alors, s’incline cérémonieusement comme un barde de bas-étages se doit de le faire devant une dame issue de la royauté. Elle rigole, remonte ses lunettes, un peu mal à l’aise, un peu amusée. Alors il lui sourit et reporte son regard vers le spectacle grotesque qui continue à leurs pieds. Après quelques instants, elle semble se lasser. Noble barde qu’il est, Kyte se met en tête de la divertir. « N’perdez donc pas votr’ temps avec c’vil bouffon, laissez-moi plutôt-vous conter une p’tite chanson ! » Qu’il l’interpelle alors avec une nouvelle courbette. La main sur le cœur, il s’éclaircit la gorge et s’apprête à chanter à la belle les nouvelles du pays qu’il a quitté. « Y’a un long voyage à faire, je n’sais qui le fera. Rossignol du vert bocage m'a promis qu'il le f’rait. » Il se lance, doucereux, la face tournée vers le ciel, avant de reporter son regard sur la demoiselle pour entamer son refrain festif. « Tenez la belle voilà la rose, mais le rosier, n'y est pas. Tenez la belle voilà la rose, mais le rosier, n'y est pas ! » Qu’il déclame avec passion, roulant des épaules et agitant les bras au rythme entraînant de son couplet.  
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Message(#)Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte) EmptyMar 10 Aoû 2021, 16:15

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« Messire ? » Hein ? Je relève la tête. Devant un type me regarde avec une énorme moustache cirée façon pirate de dessin animé, des joues roses de chérubin et un regard tout dégoulinant de bienveillance. Il veut quoi lui ? Ensuite je réalise que c’est le type qui vend les glaces dans sa charrette et que c’est mon tour. Ah. Je regarde les options. Merde, Leila avait répété plusieurs fois quelle glace elle voulait et j’me souviens plus c’que c’était. « Messire ? » répète le lascar et j’hoche la tête avec agacement « Ouai ouai, file une glace vanille et une glace pêche steplait » « Entendu l'ami, je me hâte d'aller vous quérir ces bonnes et douces victuailles sur-le-champ, je n’vous f’rais point languir ! » qu’il s’ambiance en faisait voler ses outils autour de lui pour faire le show et j’peux pas m’empêcher de penser qu’il me ferait moins languir si il évitait de jouer au mariole. Mais ça a l’air de lui faire plaisir alors… J’suis sûr que Leila aurait kiffé aussi. Elle est où d’ailleurs ? Je penche la tête pour regarder la foule vers laquelle elle s’est enfuie sans réussir à la repérer quand d’un coup mon champ de vision est rempli par une paire de seins débordant généreusement d’un corset médiéval. What the- « Bonjour beau chevalier » Je relève aussitôt la tête et les yeux comme si je venais de me brûler la rétine. En face ça la fait sourire et je me sens con. « Random villageois, en fait » je corrige en croisant les bras et puis je daigne enfin regarder ses yeux pour la saluer d’un hochement de tête « Marjorie » Je crois qu’elle s’appelle Marjorie. Je crois que c’est la mère d’une pote de Leila. Je crois que j’ai rien contre elle mais que je suis relativement mal à l’aise en sa présence depuis que Robin m’a soufflé que la blonde et ses potes m’appelait le « hot widower » à la sortie de l’école. « Oh balivernes, moi je te trouve très élégant » Elle glousse en agitant son éventail devant son visage et puis son regard devient subitement grave et elle pose sa main sur mon avant-bras. « Comment va Leila ? » « Bien. Ouai, elle va… elle se balade là » « Vos glaçouilles, messire » Je me retourne pour les récupérer et payer « Cimer mon brave » (je joue le jeu t’as vu) « Bon, bon, c’est bien. Quand j’ai entendu dire qu’elle avait été placé en foyer (elle aspire de l'air en posant sa main sur sa poitrine et mes yeux y glissent à nouveau avant de regarder ailleurs. Putain mec come on) Mon Dieu, ça m’a déchiré le cœur ! » Je lui jette un regard et je tire vaguement les lèvres en ce qui pourrait ressembler à un sourire crispé à peine poli. D’un coup mes yeux sont attirés par quelque chose derrière elle et je fronce un sourcil. Attends c’est ma gosse sur le muret là, entrain de taper l’amitié à un vieux clochard médiéval pas net ? « En tout cas si vous voulez passez à la maison un de ces jours c’est - » « J'dois y aller, à la prochaine Marie-Jo » Je la contourne et je me dirige vers l’attroupement mais vers ma fille surtout. C’est bien elle, ses petites guiboles ballotant dans l’air, son petit visage illuminé d’un rire timide. A côté, soit c’est son prof de théâtre, soit c’est un voyageur dans le temps, soit c'est un type a vu la lumière. J’vois pas d’autres possibilités, le gars s'y croit clairement à fond et j’peux sentir son odeur de paysan de là. La scène m’arrache quand même un sourire et je m’arrête devant eux. « Yo Gremlins. Tu t’amuses bien ? » Elle tourne la tête vers moi et un grand sourire traverse son petit visage « Oh, oui ! Super ! J’ai rencontré un monsieur qui est aussi passionné d’histoire que moi, il connaît des chansons et tout ! » Ok donc c’est pas son prof de théâtre, dommage, c’était l’option qui me dérangeait le moins. J’hausse les sourcils l’air de dire « cool » même si j’continue de penser que le type est louche et je lui tend sa glace. Elle la regarde une seconde de trop pour que ce soit le bon parfum. Eh merde, pèche c’était la glace préféré de Paige, pas la sienne. Mais ensuite elle agite son petit nez, sourit à nouveau tout grand et attrape joyeusement le cornet « Merci ! Milles quenouilles ça a l’air fort gouleyant ! » elle s’apprête à donner un coup de langue volontaire dedans quand d’un coup elle s’arrête et regarde le type à ses côtés « Euh… vous voulez une glace, monseigneur ? »

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Message(#)Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte) EmptySam 14 Aoû 2021, 21:31

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« Il trouva trois dames à table, poliment les salua. — Bonjour, l'une, bonjour l'autre! Bonjour, la m'am'zelle que voilà! » Il déclame, tonne, s’emporte et s’attire le regard de quelques badauds alentours. Parmi eux, un manant qui juge bon d’interrompre sa comptine : « Yo Gremlins. Tu t’amuses bien ? » Qui donc ? L’offense anachronique provient d’un random villageois qui observe la gamine d’un ait béat. « Dame à la Rose. » Qu’il corrige d’un ton las, les paupières plissées, ses yeux d’aigle braqués sur le nouveau venu comme pour s’y mesurer. Oh, il n’a rien contre les interventions, mais faudrait quand même voir à y mettre la forme ! « Oh, oui ! Super ! » Ah bon ? Voilà que la Princesse à la Rose laisse couler, dans sa grande bonté un poil trop clémente pour l’époque qu’elle entend incarner. Bah, la fille est jeunette après tout… Il soupire, hausse les épaules, trouve dans son cœur l’indulgence de se montrer magnanime, noie ses doutes dans la douceur des compliments qu’elle lui réserve : « J’ai rencontré un monsieur qui est aussi passionné d’histoire que moi, il connaît des chansons et tout ! » Le torse bombé de fierté, il savoure ces douces paroles, ravale tout juste ses roucoulements de satisfaction devant l’expression peu convaincue du grand blond. Ça n’se passera pas comme ça ! « C't à la foire à Saint-Thuriau, François Grand-Cœur s'y prom’nait à tous les tours qu'il y f’sait ! Déli tra-lala, déli tra-lala ! » Qu’il réplique avec une certaine férocité, tout déterminé qu'il est à prouver sa valeur et appuyer les éloges de la môme aux gros yeux. Mais le bon paysan nourri au grain se fait une joie de l’ignorer. Quoi qu’avec ses cheveux soyeux, il a plutôt l’air d’un chevalier servant qu'aurait été exilé par le roi pour avoir osé fricoter avec sa noble épouse. Au diable sa backstory ! Car le flambeur tend une glace à la princesse à lunettes. Elle a l’air surprise, plisse son petit nez en regardant le cornet, un peu comme si elle ne s’y attendait pas. Et ça éveille tous ses instincts protecteurs à ce brave barde que voilà. Alors il croise un peu les bras, toise le gars plus bas, prêt à s’interposer si la gamine voulait décliner. Mais elle accepte, fait même une petite blague pour ne pas faire de vagues. « Merci ! Milles quenouilles ça a l’air fort gouleyant ! » Elle prend la friandise entre ses petites mains, maladroites et délicates tout à la fois. Le geste un peu trop hésitant pour être naturel, et marde alors elle a raison d’hésiter. Qui sait ce que ce lunatique (aux cheveux décidément trop soyeux pour n’être qu’un maudit cul terreux) a foutu dedans, après tout ? Moi c’que j’en dis c’est qu’ça sent l’complot à plein blair ces conneries. D’ailleurs, voilà la p’tite qui tourne son joli minois dans sa direction et lui demande timidement : « Euh… vous voulez une glace, monseigneur ? » Un appel à l’aide auquel il se fait une joie de répondre. « Monseigneur ? » Qu’il fait mine de s’offenser, une paume appuyée contre sa poitrine. « Allons donc jeune fille, un troubadour d’mon genre n’mérite guère d’tels honneurs. » Elle rigole derrière ses lèvres pincées, il lui fait un clin d’œil complice puis reprend de plus belle, les yeux rivés sur la crème glacée qu’elle tient toujours entre eux. « Une glace… » Il répète alors songeusement. « Ouai j’en veux bien une mec. » Il susurre au grand blond, le congédie d’un geste expéditif de la main, ne s’autorise à sortir de son personnage que pour le tester un peu, voir s’il serait prêt à lui acheter une crème glacée. Pour jouer la camaraderie, aussi. Des fois que la petite demoiselle connaisse réellement le prince déchu déguisé en villageois pour ne pas attirer l’attention des badauds (c’est raté : toutes les donzelles tirent un peu plus fort sur leur corsage et ralentissent la cadence en passant à côté). Y’a un air de défiance sur sa gueule maintenant, et il n’esquisse pas le moindre geste pour le nourrir, non. Par contre c’est la môme qui tend gentiment sa glace vers lui, le ramène à la petite scène dans laquelle ils se complaisaient. « Mais qu’est-ce donc qu’cette sorcellerie ? » Il reprend alors aussitôt, roule sa moustache pour la faire rire, louche sur l’étrange artefact qu’aucun barde de ces contrées ou d’ailleurs n’aurait jamais pu rencontrer. « Aw nah, j’voudrais pas lui r’tirer l’pain d’la bouche aw. » Il s’extasie un peu pour elle, un peu pour convaincre l’autre de leur trouver un troisième cornet. Et en même temps, y’a la bouche qui salive, le ventre qui crie famine, la main qui se plaque sur l’estomac. Alors il fait mine d’hésiter à peine une seconde et lance finalement son reste de bière par-dessus son épaule pour mieux récupérer l’offrande. « MAIS BON ! C’vrai qu’toute princesse s’doit d’avoir un goûteur et moi j’en f’rai mon honneur ! » Le cornet en main, il exécute une pirouette bienséante à l’intention de la petite comtesse, ignore sciemment le gémissement protestataire du viking en carton qui vient de réceptionner la coupe vide sur sa ridicule coiffe à cornes et reprend son discours : « Béni soyez-vous, jeune damzelle ! Parole de barde, j’compterai les louanges de votr’ bonté par-delà les remparts de la cité ! » Sa gratitude dûment exprimée, Kyte n’attend plus et croque dans la crème glacée, se gèle les dents, ouvre la bouche pour y faire rentrer un peu d’air chaud, retient une larme… arrête son cinéma aussitôt que la saveur inattendue s’étale sur sa langue et envahit son palais. « Une glace à la pèche ?! Tabarnak, mais qu’est-c’est donc qui t’es passé par la tête en lui offrant ça mon gars ? » Malgré ses jérémiades, l’envie d’y retourner le tenaille déjà. C’est que le goût est plutôt alléchant, une fois la surprise passée. Sauf qu’il a besoin d’une diversion. Alors la gueule froissée d’un dégoût saupoudré d’une touche de drame, le conteur de nouvelles et goûteur improvisé remet le cornet entre les mains du traître empoisonneur. Profitant de son petit effet de surprise, il se penche vers la gamine pour lui demander : « Dis donc mignarde, tu l’connais c’type-là ? »  
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Message(#)Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte) EmptyVen 22 Oct 2021, 14:43

toi mon bougre tu as une sale trogne
C’est moi ou y m'regarde de travers le bestiau ? Y a Leila qui s’agite et qui s’exprime et qui propose sa glace et derrière y a le type qui me fixe d’un air drôle avec ses yeux iceberg et ses bras croisés comme un gosse qui en finit pas de bouder. Mon regard va de l’un à l’autre. Il s’passe quoi là ? « Monseigneur ? » qu’il fanfaronne alors « Allons donc jeune fille, un troubadour d’mon genre n’mérite guère d’tels honneurs. » Ok le mec est totalement perché, tu m’étonnes qu’elle ait kiffé. Il lui fait un p’tit clin d’œil bon enfant puis reporte son intense attention sur la glace. « Une glace… » il murmure d’ailleurs comme si cette dernière portait les secrets d’une mystérieuse énigme dont lui seul avait connaissance et qui le turlupinait déjà depuis un moment. Je le regarde, patient, sympa, et puis d’un coup il semble revenir à lui mais pas franchement à la raison pour autant. « Ouai j’en veux bien une, mec. » il affirme, visiblement content de lui. J’hoche vaguement la tête. Okay, cool pour toi ma gueule. Y a un silence, et finalement c’est Leila qui se remet en mouvement pour lui tendre sa glace à la pèche. J’ouvre la bouche pour protester, lui dire qu’elle est pas obligée de céder aux caprices du premier détraqué qu’elle croise, mais finalement je laisse couler. Elle a toujours été trop généreuse cette môme, elle tient ça de sa mère. Sûrement que Paige aurait voulu encourager ça. Enfin j’crois… est-ce qu’elle se serait marré en voyant sa gamine babiller avec le fou du village ou est-ce qu’elle m’aurait flanqué un coup de coude pour me rappeler que je suis sensé être responsable et que les darons veulent pas voir leur petite traîner avec des vieux mecs louches ? Merde, j’en ai pas la moindre idée, et ça me fait plus chier que ça devrait. « Mais qu’est-ce donc qu’cette sorcellerie ? » minaude l’autre type et je relève les yeux vers eux. Une rapide évaluation de la situation m’indique qu’il a décidé de se prendre pour son goûteur. « Aw nah, j’voudrais pas lui r’tirer l’pain d’la bouche aw… MAIS BON ! C’vrai qu’toute princesse s’doit d’avoir un goûteur et moi j’en f’rai mon honneur ! » il s’est pas battu longtemps le loupiot. Il s’incline, chope la glace et je grince en pensant que le parfum préféré de ma Paige va se retrouver dans le bec du p’tit putois « Béni soyez-vous, jeune damzelle ! Parole de barde, j’compterai les louanges de votr’ bonté par-delà les remparts de la cité ! » Leila glousse en le fixant avec ses yeux grands ouverts, visiblement aussi amusée qu’elle est fascinée. Au moins il la divertie, j’lui vais lui retirer ça. Je croise les bras et je m’appuie contre le muret pendant que le type mord la glace comme un barbare, larmoie, fait son show. « Son goûteur », je secoue la tête, ouai bah garde là après frérot. Sauf qu'ensuite il faut qu’il s’étouffe : « Une glace à la pèche ?! Tabarnak, mais qu’est-c’est donc qui t’es passé par la tête en lui offrant ça mon gars ? » Putain mais il sort d’où ce gars ? Je sais pas si je dois rire de son absurdité qui a le mérite d’être créative ou le pousser mesquinement du muret pour qu’il se retrouve les quatre fers en l’air parce qu’il commence à me taper sur le système. En plus son accent et sa vieille tête me rappelle quelque chose mais j’arrive pas à mettre le doigt dessus et ça m’énerve. J’ai pas le temps de réfléchir à ces questions cela dit que je me retrouve avec la glace entre les mains. « Mais qu’est ce que - » aussi sec je suis tenté de la lâcher comme je sais pas où le lascar a traîné mais je parviens finalement a garder mon sang-froid et je prend une grande inspiration par le nez. « Dis donc mignarde, tu l’connais c’type-là ? » « C’est ma fille. » je réponds en lui recollant la glace entre les mains. « T’es complètement ravagé toi » Mais le bougre a pas l’air mal intentionné, au contraire, il semble plutôt protecteur envers ma gamine, allez savoir pourquoi. Gamine qui agitait d’ailleurs vigoureusement la tête à la positive pour confirmer mes dires jusqu’à ce qu’elle entende ma dernière réflexion sur l’état mental du paysan et elle ouvre grande les yeux « Papaaaa ! » elle chuchote avec les sourcils froncés qui veulent dire 'un peu de tenu voyons on parle pas aux braves gens comme ça' « C’est amical ! » je me défends parce que c’est pas totalement faux. Il a fait rire ma fille, il se retrouve avec la glace de Paige, on est quitte. « Bon allez Merlin nous attend, dis au revoir à ton goûteur princesse » (Y avait la possibilité de prendre une photo avec un bourreau et sa hache aiguisée mais elle préfère Merlin et sa vieille barbe de pépé. Soit.) « Ooh mince ouai c’est vrai ! qu’elle sursaute tout à coup très pressée et puis elle semble se reprendre. Enfin je veux dire - (elle se redresse, remonte machinalement ses lunettes sur son petit nez, prend un air noble) Certes ! Allons prestement ! (Ensuite elle se retourne vers le type et lui tend sa main gantée) Ravie d’avoir fait votre connaissance messire ! Mes hommages à François Grand-Cœur. Bonne nuitée ! » C’est pas la nuit mais ça devait faire plus stylé. Je secoue la tête et je la récupère au vol quand elle saute maladroitement du muret pour la reposer sur le sol. Ensuite je lui file ma glace à la vanille et on s’éloigne pendant qu’elle fait des grands signes au type louche et je me contente de faire un mouvement de tête dans sa direction pour le saluer. N’empêche, sa gueule me dit quelque chose… mais j’ai pas le temps de le regarder bien longtemps que rapidement des troubadours gai lurons remplissent mon champ de vision, ma gamine me tire toujours plus loin en drapeau vers le vieux magicien, et bientôt le type disparaît dans un amas de fumée et d’enseignes médiéval. Alors j’arrête de penser à lui et l’après-midi suit son court avec ma môme et ses mirettes pleines d’étoiles. So long, vieux type louche. Until we meet again.

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Message(#)Toi mon bougre tu as une sale trogne (Kyte) EmptyMer 02 Mar 2022, 14:11

toi mon bougre, tu as une sale trogne
though makest me a stranger and that feels so rough
« C’est ma fille. » La réponse fuse d’en bas, et pas de la gosse. Dubitatif, Kyte roule la moustache, observe le blond trapu à la mâchoire carrée puis la brindille brune à lunettes, plisse le nez. « T’ressemble pas beaucoup… » Qu’il challenge, récupère sa glace sans trop se faire prier. « T’es complètement ravagé toi. » A d’autres il aurait fait goûter ses crampons pour une telle remarque. Mais y’a un truc dans le ton du blond. Un genre de camaraderie familière, de l’affect brute de fonderie qui lui rappelle les frangins. Allez savoir pourquoi. Alors il hausse les épaules, esquisse un sourire énigmatique – flippant, dirait Jaimie – mord dans sa glace retrouvée. Désensibilisées par la première offensive, les dents ne gueulent pas, cette fois. « C’pas mal en fin d’compte. » Il marmonne en se léchant les babines. Par contre, la mignarde à qui il manque clairement quelques codes se retrouve fort fâchée : « Papaaaa ! » Qu’elle s’offusque, toute sérieuse, toute pleine d’une retenue qui ferait presque mal au cœur. Mais soit, c’est bien son paternel, il en est désormais convaincu. « C’est amical ! » Se rebiffe l’autre avec un certain flegme pas mal assorti à son accent. Tabarnak c’t’accent… Il n’a pas le temps de se demander ce que ça lui évoque, quel étrange mélange de souvenir ondoie dans son esprit car le bon paysan-chevalier-exilé fait à la gosse une offre qu’elle ne peut refuser : « Bon allez Merlin nous attend, dis au revoir à ton goûteur princesse. » Rappelé à son devoir, le dit goûteur reprend tranquillement sa dégustation, apprivoise cette saveur douteuse de fruit fondu dans la neige. « Ooh mince ouai c’est vrai ! » Elle en perd ses moyens la p’tite, tressaille sous le coup de l’émotion, ses gros yeux arrondis comme si elle voulait aspirer toute la petite fête dans son regard. Ma foi elle ferait une belle grenouille ! « Enfin je veux dire… Certes ! Allons prestement ! » Qu’elle se reprend comme pour le contredire, toute pleine de grâce et de talent. « Ravie d’avoir fait votre connaissance messire ! Mes hommages à François Grand-Cœur. Bonne nuitée ! » Emu par ces manières, il attrape sa petite main gantée, se courbe encore, dépose un baiser révérencieux sur le tissu. « Tout l’honneur est pour moi jeune médême. Je n’manquerai pas d’transmettre vos bons vœux à c'brave François, v’la qui lui réchauffera son Grand-Cœur ! » Il voudrait la retenir, s’abandonner quelques instants encore à cette scène moyenâgeuse, mais voilà que le villageois choppe sa petite par les dessous de bras et la récupère jalousement. « Bonne nuitée, Dame à la Rose ! » Qu’il lui lance alors depuis son perchoir aux allures de murailles. « Et à vous aussi l’palefrenier ! » Oui, voilà un rôle qui pourrait seoir à ses allures entre noblesse et paysannerie. « Et méfiez-vous des loups perfides… surtout s’ils se déguisent en grand-mères ! » Qu’il lance, inspiré d’une fable ancienne qui ne figure guère de petite chaperon rouge mais une vieille crapule, son traite d’acolyte et une sorcière aux dessins brumeux. Il sait pas trop d’où il la sort celle-là, probablement d’un vieux livre poussiéreux. Toujours est-il que du haut de son rempart, il salue la princesse et son escorte comme le ferait un ancien à l’ouverture d’un créneau, le sourire tout plein de joie quand elle se retourne pour lui répondre de sa petite main fébrile avant de se faire avaler par la foule. Plus grand, le palefrenier lui adresse un hochement de tête avant de disparaître à son tour, ne laissant sur son passage qu’une étrange impression de nostalgie. Sensation douce-amère qu’il noie dans la glace douce-tout-court et fait passer avec une gorgée de bière piquée au voisin. « Eh ! » Se scandalise ce dernier. « Eh ben quoi ? J’suis goûteur, c’est mon droit ! » Et, tout satisfait de sa petite réplique, il saute adroitement de son rempart et reprend tranquillement son chemin, une main sur la hanche pour camoufler le tiraillement éveillé par son atterrissage, une chanson sur les lèvres et l’œil aiguisé déjà à l’affut de sa prochaine aventure. « Tenez la belle voilà la rose, mais le rosier, n'y est pas. Ya un long voyage à faire, je ne sais qui le fera ! »  
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