when two world collides (eddie #1)

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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptySam 24 Juil 2021 - 7:52

« Va danser. »

Si mon père a encore du mal à s’exprimer des suites de son accident vasculaire, il a parfaitement réussi à articuler ces deux derniers mots. Son regard se charge du reste, faisant passer un message clair. Il souhaite que je cesse de me faire du souci, il voudrait que je me libère un peu. Cela fait deux semaines que je passe la plupart de mon temps à son chevet, laissant bien trop souvent de côté la moindre activité. J’ai laissé la charge de l’association à Clément, lui délégant même certains de mes cours sans avoir encore trouvé de remplaçant. Pourtant mon père à raison, il faut que j’aille faire sortir tout ce qui s’accumule depuis des jours. « Encore cinq minutes. » Erreur fatale, voilà qu’il me fusille du regard désormais. Mon père n’a jamais été du genre à crier, il lui suffisait de faire son fameux regard énervé pour que je me calme, et cela, depuis mon plus jeune âge. J’ai beau avoir trente et un an, l’effet est toujours le même. « D’accord, je m’en vais. » Il arrive à me sourire un peu et je viens embrasser sa joue, lui promettant par cent fois que je reviendrais ce soir. Qu’il le veuille ou non, je serais là. Son accident à réveiller de vieilles angoisses et j’ai besoin d’être à ses côtés le plus souvent possible même si cela veut dire mettre le reste de ma vie entre parenthèses.

Assis en plein milieu du studio, je tente de me laisser porter par la musique, mais rien ne semble m’atteindre. Je ne trouve pas l’inspiration, tout semble me bloquer. J’ai tenté de reproduire une chorégraphie sur laquelle je travaillais avant l’accident de mon père, mais les mouvements ont commencé à se mélanger, je n’étais pas en rythme et j’ai perdu patience. Je souffle et décide d’aller couper la musique qui me tape aux oreilles. Les élèves sont partis et aucun autre groupe n'est prévu aujourd’hui. Il me faut donc aller chercher l’inspiration ailleurs.

C’est presque avec une aisance déconcertante que je prends place sur l’un des sièges du théâtre de la Northlight. Un petit groupe est en train de répéter sur scène et je les observe avec attention. Si je suis à la recherche d’inspiration, je dois avouer que mon regard ne cesse de revenir sur la prestation de l’un des danseurs. Charles m’a déjà parlé de lui, un certain Eddie. Je m’étais un peu renseigné et j’aimerais beaucoup le voir venir donner quelques cours avec moi. À en juger par son style, il pourrait amener quelque chose de nouveau. Alors lorsque tout le monde se sépare après une bonne répétition, je me faufile jusqu’à la scène. « Eddie ? » J’offre un sourire au jeune homme alors que je me hisse sur les planches. « Loan, ravi de te rencontrer. » Je lui tends une main amicale. « Tu aurais cinq minutes ? »

@Eddie Yang :l:
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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyMer 28 Juil 2021 - 13:52


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C'est le monde à l'envers. Il constate un changement d'attitude chez certains de ses collègues qui lui tournaient jusque là le dos alors que la communication se fait de plus en plus difficile avec Charles, qu'il doit d'ailleurs réussir à intercepter un de ces quatre pour lui parler des mois à venir. Il ne dirait pas que ses rapports avec le reste de la troupe sont revenus à la normale mais il y a du mieux, et il ne s'explique même pas pourquoi. Eddie n'a pas fait d'efforts particuliers dernièrement mais peut-être qu'inconsciemment il a baissé sa garde avec eux. Il n'a de toute façon jamais rejeté personne entre ses murs, ce sont plutôt les autres qui avaient tendance à le fuir comme la peste à cause de sa petite réputation et il semblerait donc qu'il ne soit plus tout à fait le paria qu'il était. Son travail n'a jamais été affecté par ces histoires car Eddie n'a tout simplement jamais laissé ses problèmes personnels déborder sur la danse mais il doit quand même reconnaitre que l'atmosphère est un peu plus légère ces jours-ci dans ce théâtre, alors qu'à l'inverse il a l'impression que sa blessure pèse de plus en plus lourd et se remarque de plus en plus. On ne lui a fait aucune réflexion jusqu'à présent mais certains regards ne trompent pas, quant à la douleur elle restait à peu près gérable ces dernières semaines mais il lui est compliqué aujourd'hui de la faire taire avec la combinaison qui avait fonctionné un temps : une bonne dose d'antalgiques et un très bon mental. Eddie choisit de ne pas tout donner pour la répétition du jour afin de ménager enfin son genou mais même à 80% de ses capacités il reste particulièrement intense sur ce parquet. Il y a des chances que les autres ne remarquent même pas qu'il s'économise et ce ne serait de toute façon un problème que si ça se ressentait sur la performance globale du groupe, ce qui n'est pas le cas ici car il ne se l'autorise évidemment pas. Il peine à se souvenir de l'aisance qu'il avait autrefois quand son genou était en bon état, il a l'impression de trainer cette blessure depuis si longtemps qu'il commence à se raisonner sur la nécessité d'une opération à ce stade. Si seulement il ne connaissait pas les conséquences derrière il passerait entre les mains du chirurgien à la première occasion mais aujourd'hui il peut encore danser, non sans souffrances certes, ce qui ne sera plus possible pendant de longs mois s'il décide de se montrer enfin raisonnable et d'écouter un peu son corps.

La répétition se termine et Eddie est l'un des derniers à rester sur la scène, sans se douter de la rencontre qu'il va y faire d'ici quelques instants. Un homme l'y rejoint et demande directement après lui, l'entendre prononcer son nom le coupe alors dans tout ce qu'il prévoyait de faire car il n'en faut pas davantage pour éveiller sa curiosité. « Lui-même. » il confirme à ce type qui n’a pas l’air beaucoup plus vieux que lui et dont il apprécie tout de suite l’approche car il le tutoie, Eddie étant allergique au vouvoiement on peut dire que ça l’arrange bien. Il se présente après ça et se contente de lui donner son prénom. Loan ? Sur le moment ça ne lui évoque rien pas plus que son visage d’ailleurs, alors que ce type semble en revanche un minimum renseigné sur son compte. « Content de te rencontrer aussi Loan. Hum.. oh. » Il le prend un peu au dépourvu avec cette main qu’il lui tend, Eddie essuie alors les siennes qui sont transpirantes comme tout le reste sur son jogging avant de saisir celle du brun face à lui. Ce Loan paraît bien sympathique, en temps normal Eddie file directement dans les loges pour quelques raccords ou pour se changer après une répétition mais il le convainc de lui accorder un peu de son temps en le sollicitant de la bonne façon. « J’ai largement ça oui, on ne reprend pas avant une trentaine de minutes alors je suis tout à toi. » C’est sa pause alors il est disponible pour Loan dont les intentions encore très floues l’intriguent pas mal, il est vrai. Il doute d’ailleurs que ça leur prenne réellement cinq minutes car il connait la chanson, les discussions censées être courtes sont bien souvent celles qui s’éternisent. « Ça te dérange pas qu’on s’assoit par contre ? Je sors d’une longue répétition et j’ai besoin de récupérer là. » Il désigne d’un mouvement de tête les strapontins en contrebas de la scène car même s’il ne l’avoue pas directement Eddie a surtout besoin de reposer son genou, il n’est pas plus fatigué que ça par cette répétition qui n’était pas plus crevante qu’une autre en réalité. Le danseur n’a encore aucune idée de qui est ce type et de ce qu’il vient faire là, est-ce qu’il compte approcher chaque danseur ou c’est lui qui l’intéresse en priorité ? Il préfère se dire que ce Loan lui veut du bien parce qu’il dégage quelque chose de rassurant, sa tête lui inspire confiance et pourtant il est en droit de s’attendre à tout à partir du moment où il n’a pas la moindre information quant à ce qu’il lui veut.

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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptySam 31 Juil 2021 - 15:17

Si je n’avais pas grossi les rangs de la compagnie sur une longue période, j’aimais toujours revenir dans ces lieux. Je n’étais jamais loin pour observer le travail de Clément, mais également pour discuter de tout et de rien avec Charles. Mon expérience avec les troupes avait pris fin sur cette même scène, ce fut une belle partie de ma vie, mais ce n’est plus ce que je cherche désormais quand j’ai cette envie de me tourner vers le partage et la création. J’ai la sensation de m’épanouir pleinement dans ce rôle d’enseignant, de celui qui donne l’impulsion aux autres quand bien même je semble être en cruel manque d’inspiration ces derniers jours. Je prends mon rôle à cœur, malgré tout. C’est d’ailleurs dans l’optique de grossir les rangs de l’association que je suis venu faire un tour dans le théâtre. Tous les danseurs présents sur cette scène ont un fort potentiel, mais si tous sont très bons dans ce qu’ils font, ils n’ont pas forcément la fibre pédagogique que je recherche. C’est important pour moi que les intervenants de l’association soient des passionnés en quête de partage. Je voudrais pouvoir faire de mon studio un endroit où tout le monde se sent bien où personne ne se sentira jugé pour son niveau. Charles m’avait souvent parlé d’Eddie, j’avais entendu les quelques rumeurs, mais voulais me faire un avis propre sur la personne. Je n’ai jamais été du genre à écouter les ragots et ce que je vois avant tout, c’est son talent.

Il semble surpris de me voir débarquer dans sa bulle et je m’assure de lui sourire poliment. La poignée de main est rapide, mais démontre déjà son intérêt. Je ne voudrais pas l’embêter bien longtemps, je sais à quel point les répétitions ici peuvent rapidement devenir épuisante. « Promis j’essaye de ne pas accaparer tout temps. » que je souligne en riant quelque peu. C’est bien ambitieux d’annoncer cela lorsque la conversation se promet d’être plutôt intéressante. « Oui bien sûr, assieds-toi. » Je le suis à nouveau au milieu des gradins pour prendre place sur les fauteuils rouges. Son regard se perd sur moi et je réalise qu’il est à moi d’annoncer la couleur désormais. N’étant jamais été très doué pour les grands discours, je préfère me lancer sans tourner autour du pot. « Je voudrais te proposer une collaboration. » Il n’a probablement jamais entendu parler de moi et cela risque d’être complexe de le convaincre, mais j’essaye de vendre mon truc. « J’ai ouvert en début d’année un studio de danse qui accueille un large public de tous les genres et tous les niveaux. » L’idée est sommairement résumée, mais il pourra bien m’interroger par après s’il le souhaite, je voudrais ne pas l’embrouiller avec trop de détail. « Pour le moment, je suis le seul professeur, mais j’aimerais savoir si cela t’intéresserait de donner quelques cours de manière ponctuelle ? » Je me doute que son planning est déjà bien rempli et je ne veux pas lui proposer un emploi à plein temps, je n’aurais pas du tout l’argent pour le payer. L’idée est bien de créer des workshops de manière ponctuelle et tout cela au studio.
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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyJeu 12 Aoû 2021 - 18:02


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Eddie a appris à se méfier de tout le monde ici, dans cette compagnie où il a pourtant effectué ses débuts en tant que danseur professionnel cinq ans plus tôt. Tout s'y passait très bien jusqu'à sa fameuse trahison, celle qui lui a coûté son amitié la plus précieuse entre ces murs et valu aussi beaucoup de jugements et de critiques de la part des autres danseurs de la troupe. C'est une réputation qui lui colle à la peau depuis plus de trois ans, à l'époque il pensait que cette histoire serait rapidement derrière lui mais le fait est que non, on continue de parler de lui comme du traitre ici, et de le cataloguer pour son opportunisme alors qu'il pense pourtant avoir démontré beaucoup d'autres choses depuis son entrée à la Northlight. Il ne dirait pas que c'est blessant ou même oppressant parce qu'il a pris beaucoup de recul sur les choses au fil du temps, ces bruits de couloir à la longue il ne les entend même plus mais il sent quand même en permanence ces regards accusateurs peser sur lui. Eddie se demande parfois ce qu'il devrait faire pour faire oublier cette histoire et si les autres sont ne serait-ce que disposés à lui pardonner ça, puisque tout le monde a décidé de s'en mêler alors que ça ne concerne pourtant que Clément et lui. Heureusement qu'il a Insane Boyz à côté car cet effet de groupe aurait pu faire perdre à Eddie son esprit d'équipe durement forgé, il aurait pu se révéler encore plus individualiste face au rejet des autres et pourtant il parvient encore à travailler à leurs côtés en faisant parfaitement la part des choses. Tant qu'ils restent tous professionnels il est disposé à le rester aussi mais il mentirait s'il disait qu'il ne sent pas parfois qu'on peine encore à lui faire confiance, comme quoi ce seul faux pas pourrait le poursuivre aussi longtemps qu'il fera partie de cette compagnie. Mais qui sait, il pourra peut-être bientôt parler de tout ça au passé ? Compte tenu de ce qu'il ressent ici depuis quelques jours et l'attitude quelque peu changeante de ses collègues cette situation pourrait être enfin en train de s'apaiser mais il n'en mettrait pas sa main à couper non plus, après tout il ne voit pas pourquoi son passé serait effacé d'un claquement de doigts aujourd'hui alors qu'il l'a trainé derrière lui jusqu'ici comme un énorme boulet à sa cheville.

Mais forcément quand ce type se dirige vers lui à la fin de sa répétition la première question que se pose Eddie est la suivante : le connait-il à travers son parcours et le nom qu'il commence à se faire dans le milieu de la danse, ou bien à travers sa petite réputation pas très glorieuse dans cette compagnie ? Eddie assume ce qui l'a rendu 'célèbre' ici car il refuse d'avancer avec des regrets, seulement il ne voudrait pas que cette histoire puisse être perçue comme une tâche sur son ascension et lui retire un mérite qu'il estime avoir malgré tout. Il ne contrôle pas ce qui est dit de lui, il espère juste que l'affaire de la trahison n'a pas dépassé les murs de la Northlight car ce ne serait pas forcément bon pour son image si ça devait un peu trop s'ébruiter. Ce Loan ne parait pas méfiant vis-à-vis de lui alors Eddie est tenté de croire qu'il n'est pas influencé par tout ça, le brun promet d'ailleurs de ne pas lui voler trop de temps mais il suppose que sa demi-heure de pause sera largement suffisante pour qu'il lui dise ce qui l'amène à lui aujourd'hui. Leur discussion se poursuit donc dans les gradins où Eddie peut reposer son genou tout en accordant une pleine attention à Loan, et il découvre rapidement les motivations de ce dernier. Une collaboration, voilà ce qu'il vient lui proposer et ce terme ne tombe évidemment pas dans l'oreille d'un sourd. Loan possèderait son propre studio de danse, ouvert il y a quelques mois, une information qui éveille là encore la curiosité du jeune danseur. « Et comment s'appelle ce studio ? Je le connais peut-être de nom. » Disons qu'en tant que propriétaire lui aussi d'un petit studio en ville Eddie s'informe régulièrement sur la concurrence, c'est bien normal. Et comme Loan le précise il est pour le moment le seul professeur de ce studio, d'où sa proposition de collaboration puisqu'il cherche à savoir s'il serait intéressé par le fait d'y dispenser des cours ponctuellement à ses côtés. Eddie se redresse légèrement pour étudier la question puis croise ses bras, définitivement intrigué par la démarche du brun. « Oh. Je dois dire que ça me flatte, parce que ce ne sont pas les bons danseurs qui manquent ici. » Il lui faut être objectif et reconnaitre que certains de ses collègues feraient eux aussi de très bons professeurs, c'est presque curieux que Loan s'intéresse à lui en priorité même si ça va plutôt dans le sens de ce qu'il a toujours entendu à son sujet. Qu'il serait l'un des meilleurs, et celui que l'on remarque avant tous les autres sur une scène. « Je ne sais pas si tu le sais mais j'ai également mon propre studio à Logan City, dans lequel je donne moi aussi des cours sur mon temps libre à côté du théâtre. » Eddie ne le prend pas en traitre, il juge important de lui exposer tout de suite le doublon que cette collaboration représenterait pour lui même si avant de considérer sa décision il préfère bien assimiler ce que Loan lui propose, exactement. « Mais tes cours sont peut-être un peu différents des miens, tu as parlé d'un public de tous niveaux, il y a un concept particulier autour de ton studio ? Car il m'arrive d'initier des débutants mais ça reste quand même rare, les personnes qui viennent me voir baignent généralement un minimum dans la danse. » De vrais débutants il en a bien eu quelques uns à gérer mais Eddie est surtout un professeur que l'on vient trouver quand on veut se remettre en selle après une assez longue pause, ou bien pour se perfectionner tout simplement. Il pourrait (devrait) lui parler du fait que ses cours comme ses représentations avec la Northlight risquent d'être prochainement compromis avec le menace d'une opération flottant au-dessus de lui mais ça il l'abordera dans un second temps. Après tout il nage encore en plein déni pour ça et ici personne n'est au courant, il lui faut donc faire attention à ce qu'il dit et à comment il le dit, aussi, pour qu'une telle information n'échappe pas à son contrôle comme le reste.

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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyDim 24 Oct 2021 - 15:49

« Et comment s’appelle ce studio ? Je le connais peut-être de nom. » Et voilà que je venais de capter son attention. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que j’ose imaginer que le nom du studio à déjà plus ou moins circuler entre les couloirs du théâtre. Clément est encore un habitué des lieux et j’ai fait partie de la troupe un bon moment, certains des comédiens et des danseurs sont devenus nos amis. « On a appelé cela, Art in Motion. » que je lui annonce toujours avec le sourire. « Il y a une partie pour la danse et une autre partie où mon conjoint donne des cours de théâtre. » Résumé, notre idée reste parfois assez complexe quand on ne se veut pas d’être des professionnels qui ne forment que des professionnels. « On voulait juste rendre notre art accessible à tous. » Je crois que cela reste notre idée de base, celle qui a forgé le désir d’ouvrir un tel endroit. Notre studio est un lieu ouvert à tous qu’importent les origines, le niveau social et le passif d’artiste. On offre une chance à tout le monde et c’est le plus important.

Mais pour que notre projet puisse réellement avoir toutes ses chances, il nous faut recruter du monde et je dois dire que Charles avait su vendre son danseur. « Oh. Je dois dire que ça me flatte, parce que ce ne sont pas les bons danseurs qui manquent ici. » Je sais parfaitement le niveau de chacun entre ses murs, mais être un bon danseur ne donne pas la capacité d’être un bon professeur. « Disons que Charles m’a parlé de toi. » que j’avoue alors en lui faisant un clin d’œil. S’il le connaît bien, il saura que l’homme ne perds jamais son temps dans des conversations futiles et que donc son avis à toute son importance dans ce genre de moment. Je fais confiance au directeur et s’il m’a dirigé vers Eddie, je me dois au moins d’avoir une conversation entière avec lui. « Je ne sais pas si tu le sais, mais j’ai également mon propre studio à Logan City, dans lequel je donne moi aussi des cours sur mon temps libre à côté du théâtre. » Une grimace se dessine sur mon visage laissant deviner ma surprise. « Je l’ignorais. » Il doit être assez occupé et est en train de rejeter ma proposition avec politesse. Je devais probablement m’y attendre et je ne compte pas lui forcer la main, mais le jeune homme poursuit la conversation malgré tout. « Mais tes cours sont peut-être un peu différents des miens, tu as parlé d'un public de tout niveau, il y a un concept particulier autour de ton studio ? Car il m'arrive d'initier des débutants, mais ça reste quand même rare, les personnes qui viennent me voir baignent généralement un minimum dans la danse. » Durant un cours instant, je l’observe me demandant si je ne fais pas quelque peu erreur sur la personne. Il sonne très sûr de lui et assez condescendant sur le terme débutant, comme si cela était une honte ou pire une perte de temps. « Comme je te disais, notre studio est ouvert à tous les niveaux. » Et je ne compte pas vraiment faire de ce lieu, un endroit réserver à l’élite du milieu loin de là. « J’ai déjà quelques élèves avec un niveau confirmé, mais la plupart n’ont jamais osé se lancer et peuvent être considérés comme des débutants. » Ils ont tous un niveau différent et il y a bien un groupe qui se démarque des autres, mais ce ne sont que quelques élèves, rien de plus. « L’idée, c’est surtout de leur faire connaître tous les types de danse, je suis spécialisé dans le moderne jazz et je connais mes bases de ballets, mais je ne maîtrise pas tout. » Je voudrais créer une pluridisciplinarité dans les groupes, leur permettant de choisir la danse qui sera la plus adaptée à leur envie. « Après, je comprends si tu es déjà bien occupé et que ce ne soit pas quelque chose qui t’intéresse. » Comme toujours, je déteste imposer mes envies et ne souhaite surtout pas forcer la main à qui que ce soit. « Mais je t’ai vu sur cette scène et tu as un style bien à toi, qui est vraiment intéressant. » Flatter un danseur, c’est souvent trouver le chemin vers son cœur. Il me faut bien tout tenter après tout.
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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyJeu 18 Nov 2021 - 15:24


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Il s’intéresse Eddie et ce n’est pas surprenant. On lui propose une collaboration tombant littéralement du ciel et c’est bien connu qu’on ne peut pas plus facilement attirer son attention qu’en venant l’appâter avec ce qu’il aime le plus faire au monde : danser. Il ne sait encore rien de ce Loan mais il a envie d’écouter ce qu’il a à lui dire, et d’en savoir aussi plus sur ce studio qu’il aurait ouvert et qu’Eddie connait peut-être de nom pour être un minimum renseigné sur la concurrence en ville. « On a appelé cela, Art in Motion. » Sur le moment ce nom fait tilt, il lui semble bien l’avoir déjà entendu quelque part et il se demande même si ça n’était pas ici même. C’est curieux, une idée lui vient mais il la garde pour le moment pour lui car après tout, sa mémoire lui joue peut-être des tours et il peut très bien confondre avec un studio au nom ressemblant. « On ? » il relève quand même car Loan disait un peu plus tôt y officier en tant qu’unique professeur, ce qui signifie sans doute que la danse n’y est pas la seule discipline enseignée. Et c’est bien ce qu’il indique ensuite, confirmant peu à peu les soupçons qu’Eddie a déjà en son for intérieur. « Il y a une partie pour la danse et une autre partie où mon conjoint donne des cours de théâtre. » Les coïncidences existent, n’est-ce pas, mais Eddie n’en serait pas à son premier coup du destin. Il songe à quelqu’un mais n’ose pas prononcer son nom, ici il évite parce qu’une sale histoire n’en finit pas de le poursuivre depuis déjà trois ans. « Je connais, enfin.. j’ai connu un danseur ici qui s’est tourné vers le théâtre et qui aurait aussi ouvert un studio d’après ce qu’on raconte. » Bien sûr qu’il pense à Clément, officiellement tous deux ne se parlent plus mais il s’informe de temps en temps sur ce qu’il devient en laissant trainer ses oreilles. Il a entendu parler d’un projet de studio mais aussi du fait qu’il était en couple avec un danseur, autant dire qu’un certain nombre de connexions se font à partir de là. Le conjoint de Loan et son ancien binôme de danse ne sont peut-être qu’une seule et même personne, et si c’est le cas il se demande inévitablement si Loan est au courant pour leurs histoires. « On voulait juste rendre notre art accessible à tous. » Il aime bien le principe, et a aussi conscience qu’en ayant ouvert de son côté un studio plutôt privé avec des cours monnayés il participe un peu moins au fait de rendre tout ça très accessible. On ne pourrait pas se pointer chez Eddie et juste demander à apprendre à danser, pour ça il ne fait pas dans la charité. « Les cours sont gratuits alors ? » C’est du coup la question qu’il se pose, et c’est ce que tout ça lui inspire. Il ne jugera personne s’il s’avère qu’il se trompe mais c’est peut-être ce que Loan entend par accessible à tous. « Si oui tu dois avoir un autre boulot à côté. » Oh, peut-être bien qu’il pose trop de questions. Comment ce type gagne sa vie ce n’est pas son problème et ce sur quoi il préfère se focaliser, après ça, c’est le projet en lui-même. « Mais c’est une démarche sympathique, je crois qu’il en faudrait plus des gens comme vous. » il formule dans un sourire et pour le coup il ne se plaindra pas de la concurrence, un lieu ouvert à tous permettant d’apprendre à la fois la danse et l’acting c’est ce qu’Eddie aurait adoré trouver quand il était ado et tâtait encore le terrain.

Il n’est pas connu pour être très modeste en tant que danseur mais il reconnait sans mal le talent chez les autres, Eddie étant loin de se considérer comme le seul bon danseur entre ces murs. Alors oui c’est flatteur que Loan l’approche lui en particulier quand ça n’est vraiment pas le choix qui manque, ici. « Disons que Charles m’a parlé de toi. » Il étire un nouveau sourire, le metteur en scène n’y est donc pas pour rien dans cette discussion qu’ils ont actuellement. « Je sais qui remercier. » Charles lui a toujours fait confiance et ça le touche, c’est aussi pour ça que lui mentir est si difficile en ce moment. Il se fiche pas mal de décevoir certaines personnes ici mais lui ce n’est pas pareil, il lui a donné sa chance il y a cinq ans et continue de le faire, tous les jours. « Je l’ignorais. » Loan vient d’apprendre qu’il détenait son propre studio de danse en ville et il ne peut pas lui reprocher de n’en avoir rien su, ce n’est pas écrit sur son front ni une chose qu’Eddie laisse entendre partout. Dans cette compagnie il évite même de le crier sur tous les toits car il pourrait donner l’impression de se disperser, quand en réalité il se plie en quatre pour honorer à la fois son travail à temps plein ici et ces cours sur son temps libre, en bonus. « Mon studio n’a pas de nom, pour le coup. » il précise en haussant doucement les épaules. Il n’a jamais pensé à lui en donner un car quand on s’y rend, en général, c’est parce qu’on cherche à le voir lui. C’est son nom qui lui amène des élèves, et il est rare que ceux-là passent à son studio sans l’avoir d’abord contacté par téléphone ou par mail. « Comme je te disais, notre studio est ouvert à tous les niveaux. » Quand il y pense de vrais débutants Eddie n’en a eu que très peu, il reste plus à l’aise pour approfondir des bases déjà bonnes voire perfectionner des danseurs confirmés, alors il admire la patience dont Loan doit faire preuve en ne faisant pas de distinction. « J’ai déjà quelques élèves avec un niveau confirmé, mais la plupart n’ont jamais osé se lancer et peuvent être considérés comme des débutants. » Il hoche la tête, saisissant bien qu’ils ne jouent pas tout à fait sur le même terrain. Et ce n’est limite pas plus mal, à eux deux ils couvrent sans problème les besoins différents que des danseurs pourraient avoir en fonction de leur niveau. « L’idée, c’est surtout de leur faire connaître tous les types de danse, je suis spécialisé dans le moderne jazz et je connais mes bases de ballets, mais je ne maîtrise pas tout. » Le modern jazz Eddie connait bien mais si par ballet Loan entend ballet classique, ça ne risque pas de lui parler. « Ah oui, je ne touche pas tout à fait aux mêmes styles. » Eddie vient de l’univers hip-hop à l’origine mais il s’est depuis ouvert à bien d’autres champs et en particulier à la danse sans artifice par excellence, la contemporaine. Ses limites sur un parquet sont celles de son corps alors il ne s'est jamais fermé à rien, mixant les styles au gré de ses inspirations et touchant notamment pas mal au street jazz dernièrement, très présent dans sa dernière création chorégraphique. « Après, je comprends si tu es déjà bien occupé et que ce ne soit pas quelque chose qui t’intéresse. » Il remue lentement la tête comme pour dire que si un obstacle doit se dresser et compromettre cette collaboration, ce ne sera pas celui-là. « Mais je t’ai vu sur cette scène et tu as un style bien à toi, qui est vraiment intéressant. » Décidément Loan sait s’y prendre pour le flatter, et ça n’a pas l’air de paroles en l’air ce qui le laisse penser qu’ils pourraient sûrement très bien s’entendre tous les deux en combinant leurs deux styles mais aussi leurs deux visions de la danse. « Déjà, merci. » C’est une première chose car ça n’est pas rien pour lui d’entendre que son style plait à un connaisseur. « Pour ce qui est d’être occupé, à vrai dire.. » Il hésite, est-ce qu’il peut vraiment en parler ici comme ça alors qu’il en fait encore un secret autour de lui. Eddie ne peut pas trop exprimer ses réserves sans s’en justifier, mais le sujet est délicat à amener. « Ce n’est pas tant une question de temps qui me manquerait, car je jongle sans trop de problèmes entre ce théâtre et mon studio déjà. Je pourrais caler quelques cours aussi chez toi, quitte à réorganiser ceux que je donne déjà chez moi. » En prendre un peu moins même s’il a plus que jamais besoin d’argent, ce qu’il peut faire à la limite c’est augmenter ses tarifs pour s’y retrouver. Il n'est déjà pas donné comme professeur mais quand on veut vraiment apprendre à ses côtés on ne compte généralement pas ses sous. « Le truc c’est que ma santé me tiendra peut-être à l’écart des parquets de danse quelques temps. Rien n’est sûr, j’anticipe juste. » Il déteste le dire mais ferait peut-être bien d’en prendre l’habitude, sachant que les choses ne s’annoncent pas très bien. « Ça reste entre nous, ma compagnie ne le sait pas encore. » Son regard croise celui de Loan tandis qu’il compte un peu sur la discrétion de celui-ci. Ce n’est pas le genre de chose évidente à annoncer quand des gens comptent sur lui et que personne ne se doute de l’existence de sa blessure compte tenu du fait qu’il l’a masquée comme il l’a pu pendant sept mois. Ses collègues et Charles n’auraient pas tellement pu le deviner puisqu’il ne s’est jamais arrêté de danser et n’a jamais non plus montré qu’il souffrait, même s’il continue de penser que certains ont eu des soupçons et n’ont juste rien dit. « Ce que tu proposes m’intéresse, je suis toujours partant pour transmettre l’amour de danse et j’ai fait trop peu de collaborations jusqu’à présent. » Ça lui plait bien à Eddie de s’allier à quelqu’un pour ça, ça le changerait un peu des cours qu'il donne en solo dans son petit studio. « Est-ce que ton invitation s’auto-détruira si je ne saisis pas cette opportunité tout de suite ? » Il préfère déjà s’assurer que l’offre n’est pas valable uniquement aujourd’hui, même s’il ne souhaite pas non plus faire perdre son temps à Loan. « Tu comprends, je voudrais te dire oui mais je ne veux pas m’engager à la légère et te faire finalement faux bond à l’arrivée si j’ai la confirmation de ce que je redoute. » Pas que ce soit son genre car il n’a jamais planté personne lorsqu’un engagement était pris mais pour une fois il se pourrait que ça ne dépende pas de lui. Le chirurgien qu’il verra dans quelques jours lui apportera une réponse à la grande question qu’il se pose : peut-il encore échapper à une opération à ce stade ou va-t-il être contraint de s’arrêter quelques temps. Eddie croit en réalité déjà savoir ce qui l’attend mais il refuse pour le moment de se l’avouer, car ça ne l’arrange tout simplement pas. Il aimerait accepter cette proposition que Loan lui fait mais sans être fixé sur sa santé ce serait inconscient, or il l’a déjà beaucoup trop été ces derniers temps.

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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyVen 24 Déc 2021 - 5:55

« Je connais, enfin.. j’ai connu un danseur ici qui s’est tourné vers le théâtre et qui aurait aussi ouvert un studio d’après ce qu’on raconte. » Un instant, je fronce les sourcils, pas réellement sûr de comprendre ce que le jeune homme est en train de sous-entendre. Je tente de fouiller dans mes souvenirs, est-ce que Clément a déjà mentionné son prénom ? Un drôle de doute m’envahit, à me demander si je ferais bien d’éclaircir sa lanterne ou non. C’est stupide de me méfier lorsque l’on ne fait que parler d’un studio de danse et non pas des secrets de la NASA. « Est-ce que tu connais Clément ? » que je demande avant de réaliser que la seule mention de son prénom peut-être une information bien trop vague. « Clément Winchester ? » Ce ne serait pas si étrange que cela, après tout, ils ont tous les deux fait partie de la compagnie.  Je me demande si les intentions de Charles n’étaient pas biaisées, mais préfère garder le commentaire pour ma personne avant de me concentrer à nouveau sur ma conversation avec le danseur. « Les cours sont gratuits alors ? » Je hoche la tête en signe de confirmation. « Pour le moment, c’est le cas oui. » Je ne sais pas réellement ce qui va se dessiner pour l’avenir, il nous faudra probablement établir un système quelque peu différent, mais pour le moment cela fonctionne ainsi. « Si oui, tu dois avoir un autre boulot à côté. » Un léger rire m’échappe, il n’est pas le premier à me faire la remarque et je ne sais plus si cela doit être blessant ou juste une façon de me demander si je suis riche. « Disons que j’ai touché une somme importante il y a peu et que l’on a su trouver les bonnes subventions. » Si gagné ROA m’avait tout simplement permis de donner vie au projet, la recherche et l’obtention des subventions fut une réelle bataille que je suis fier d’avoir gagné. « Mais c’est une démarche sympathique, je crois qu’il en faudrait plus des gens comme vous. » Je souris, réellement touché par ses propos qui me rassurent sur le fait que mon idée n’est probablement pas si mauvaise. Cela a été beaucoup de boulot, des heures de doute et encore aujourd’hui, je me demande bien à quoi va ressembler l’avenir, mais je suis fier du parcours, je suis heureux de me dire que mon idée commence lentement à fonctionner.  

La conversation va bon train avec Eddie, d’une manière assez fluide et dans une entente qui réussit à me surprendre. Je ne suis pas quelqu’un de timide et il ne m’a jamais été difficile d’approcher un inconnu, mais je dois reconnaître que j’étais tout de même quelque peu nerveux à l’idée de venir lui présenter mon projet. Je comprends qu’en plus de son rôle dans la compagnie, il poursuit également ses propres activités dans un studio à son nom. Même si la conversation reste sympathique, même si je semble percevoir son intérêt, je me dis que le refus sera au tournant, il semble déjà très occupé. Ne voulant me montrer imposer, j’insiste que très légèrement, quelque peu déçu de réaliser que je ne pourrais probablement pas compter sur son talent. « Déjà, merci. » Une nouvelle fois, je lui adresse un sourire franc. « Ma démarche est sincère. » que je lui assure alors, martelant quelque peu ma conviction. « Pour ce qui est d’être occupé, à vrai dire.. » Et voilà le refus qui s’annonce dans une politesse que je respecte. « Ce n’est pas tant une question de temps qui me manquerait, car je jongle sans trop de problèmes entre ce théâtre et mon studio déjà. Je pourrais caler quelques cours aussi chez toi, quitte à réorganiser ceux que je donne déjà chez moi. » Mes sourcils se froncent lentement sans trop comprendre où il veut en venir si tout cela n’est pas une question de temps. « Le truc, c’est que ma santé me tiendra peut-être à l’écart des parquets de danse quelque temps. Rien n’est sûr, j’anticipe juste. » - « Oh. » Il faut dire que je n’avais absolument pas envisagé ce pan de possibilité. Il a l’air en pleine forme pourtant alors que je viens de le voir s’entraîner. Serait-ce un refus déguisé ? J’avoue ne plus trop savoir sur quel pied dansé. « Ça reste entre nous, ma compagnie ne le sait pas encore. » Je commence à comprendre que ce n’est pas une question de mensonge bien ficelé, mais plutôt d’un danseur qui se refuse à voir la vérité. On est tous passé par là, il faut croire. « Je suis une tombe. » que je lui assure tout en plantant mon regard dans le sien. Je n’aurais aucun plaisir à aller raconter tout cela à Charles, bien au contraire, je pourrais me rendre malade à l’idée de laisser échapper son secret. « Ce que tu proposes m’intéresse, je suis toujours partant pour transmettre l’amour de danse et j’ai fait trop peu de collaborations jusqu’à présent. » Tout ce que je retiens, dans le fond, c’est sa volonté de vouloir transmettre. C’est absolument ce que je recherche dans mes collaborateurs, ceux qui le font pour la passion pure et dure et non pas dans la volonté d’accéder à une certaine gloire ou reconnaissance. J’ai besoin que mon studio soit drivé par des passionnés et que tout soit fait dans la bienveillance et le désir de partage.  

« Est-ce que ton invitation s’autodétruira si je ne saisis pas cette opportunité tout de suite ? Tu comprends, je voudrais te dire oui, mais je ne veux pas m’engager à la légère et te faire finalement faux bond à l’arrivée si j’ai la confirmation de ce que je redoute. » Je ne sais retenir l’éclat de rire qui me prends face à sa question. « On est pas dans un épisode de Mission Impossible, promis. » que je taquine tout en me redressant quelque peu sur mon siège pour mieux lui faire face. « La proposition reste sur la table pour une durée indéterminée. » Cela est certain, je ne suis pas du genre à reprendre ma parole, loin de là. « J’ai déjà de la chance que tu sois intéressée. » Après tout, il aurait très bien pu me renvoyer d’où je venais sans même feindre le moindre intérêt. Et à mesure que mes mots glissent entre nous, je prends le temps de l’observer, de le regarder réellement. Il semble véritablement sincère et surtout empreint d’une fragilité que j’ai trop souvent su déceler chez des amis du métier. « C’est le genou, c’est ça ? » La pire blessure pour un passionné, celle qui pourrait tout vous retirer en un claquement de doigts. « Je connais de bons médecins si jamais. » que je murmure doucement pour être sûr que personne ne nous entende, pour lui apporter un sentiment de confiance également. Il peut se confier, je ne dirais rien. Il peut se laisser aller, j’ai vu Clément s’autodétruire à cause d’une blessure, je saurais gérer. « Ne laisse pas traîner, c’est la pire chose qui pourrait t’arriver. » Dans le fond, je crois qu’il le sait parfaitement, mais c’est sûrement bien différent de l’entendre de la bouche d’un autre. « Sans vouloir t’offenser. » que j’ajoute avec un sourire qui se veut on ne peut plus sincère.

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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyLun 10 Jan 2022 - 12:23


No matter how much I walk
I still remain in the same place
Should I follow the blowing wind?
Two different paths between crisis and opportunity



L'expression changeante de Loan laisse penser que ce dernier cogite sur ses dernières paroles, et Eddie retient son souffle avant de savoir si ses soupçons vont s'avérer justes et si ce danseur avec lequel le brun a ouvert un studio est bien celui qu'il a en tête. « Est-ce que tu connais Clément ? » Il se fige à la simple évocation de ce nom, alors qu'il l'avait pourtant senti venir et se doutait déjà que Clément pouvait être le dénominateur commun entre eux deux. « Clément Winchester ? » Ce nom de famille est censé l'aider à mieux visualiser à qui il fait référence mais Eddie n'en a à vrai dire pas besoin, des Clément il n'en connait pas douze et des danseurs encore moins. « Je le connais même très bien. » il l'informe d'une voix assez basse, comme si cet aveu n'était pas simple à émettre. Et c'est effectivement le cas car c'est une sale histoire qui le rattrape encore aujourd'hui, il ne sait pas si Loan a eu vent des problèmes que Clément a rencontrés avec un certain danseur de la Northlight et d'un rôle qu'on lui a piqué il y a quelques années mais si c'est le cas Eddie ne va peut-être pas tarder à endosser le mauvais rôle aux yeux d'une personne de plus. « Nous étions de très bons amis, j’ai même fait mes débuts dans cette compagnie à ses côtés. » Là-dessus il n'a rien à cacher car il conserve de cette époque l’immense fierté d’avoir été le binôme de scène de Clément, c'est après que les choses se sont corsées lorsque les ambitions démesurées d'Eddie lui ont fait mettre sa conscience et ses valeurs de côté. Il s'est emballé, ça parait bête à dire aujourd'hui mais tout ça lui a fait perdre la tête. « On s’est éloignés lui et moi avec le temps et je le regrette beaucoup. » Ça doit s'entendre à sa voix, teintée d'une certaine mélancolie. Il n'avoue pas directement sa trahison car Loan n’aura de toute façon aucun mal à connaitre les raisons de cet éloignement s’il le désire vraiment, c’est un sujet de conversation récurrent depuis bien trois ans ici et puis d’après ce qu’il comprend les deux jeunes hommes sont proches. Très proches, même. « Mais alors du coup.. » C'est à ce moment-là qu'il réalise et fait le rapprochement avec ce qu'il a entendu juste un peu plus tôt. Ce studio ils le dirigent à deux, d'accord, mais c'est un lien bien particulier qui les unit tous les deux d'après ce qu'il a compris. « Tu es le compagnon de Clément ? » Il y a ce sourire qui fait irruption le long de ses lèvres, un peu timide. Eddie n'a pas été le mieux placé ces dernières années pour suivre l'évolution de la vie amoureuse de Clément, ça fait un moment qu'ils ne se parlent plus et il ne peut clairement pas en vouloir à son ancien binôme de le tenir éloigné de tout ça. Il n'aurait donc pas pu dire s'il avait ou non quelqu'un dans sa vie, il n'y a que cette histoire de studio dont il a eu vent parce que l'information a fait le tour de la compagnie et est inévitablement passée par lui. Mais il éprouve une réjouissance sincère pour son ancien ami, savoir qu'il arrive aujourd'hui à combiner sa passion pour le théâtre et son couple est une belle preuve de réussite qu'il ne peut que lui envier, sachant que de son côté sa passion pour la danse n'a jamais été franchement compatible avec une vie amoureuse équilibrée. Loan lui confirme que les cours dispensés dans son studio le sont bien gratuitement et peut-être qu'il va un peu loin en lui demandant s'il a un autre boulot à côté pour pouvoir se permettre de les offrir. « Disons que j’ai touché une somme importante il y a peu et que l’on a su trouver les bonnes subventions. » Voilà une réponse qu'Eddie n'attendait pas mais qui fait sens. Il a même bien raison d'en profiter selon lui et puis d'en faire profiter les autres, c'est surtout ça en fin de compte. « Je vois alors.. félicitations ? » il se risque à demander sans savoir si cet argent est un gain de loto, par exemple, ou bien d'autre chose mais il vaudrait mieux que ça ne provienne pas d'un héritage car ses félicitations auraient d'un coup l'air bien malvenues. Eddie salue en tout cas la démarche qui a été la leur, ouvrir un studio où l'art s'avère être accessible à tous n'est pas le genre de chose qu'on l'on trouve à chaque coin de rue. Il est admiratif pour cette idée qu'il n'aurait personnellement jamais eue et se jure de passer y faire un tour à l'occasion.

Il pourrait même le rejoindre ce studio, c'est la proposition faite par Loan qui ne dirait pas non à un deuxième professeur de danse. « Ma démarche est sincère. » Oh ça, il n'en doute pas et Eddie mentirait s'il disait que tout ça n'est pas tentant, il émet juste quelques réserves que le brun associe à un manque de temps alors qu'en vérité c'est plutôt sa santé qui lui joue des tours dernièrement et l'empêche de se projeter comme il le souhaiterait. « Oh. » Il est lucide Eddie, il commence à se faire à l'idée que sa pratique de la danse va devoir être mise de côté quelques temps et même si cette idée lui est insupportable il se doit d'en avertir Loan plutôt que de s'engager à la légère et de prendre le risque de le planter. C'est une chose qu'il se refuse à faire, hors de question de lui donner son accord aujourd'hui si c'est pour revenir dessus d'ici quelques jours quand son chirurgien lui aura confirmé ce qu'il redoute, ce ne serait pas du tout professionnel de sa part et pas non plus respectueux. Le fait est que sa compagnie ignore encore tout de sa situation, c'est délicat et Eddie va devoir affronter cette dure réalité auprès de Charles, notamment, auquel il a déjà caché sa blessure bien trop longtemps. Il n'est pas serein parce qu'il se dit qu'il joue peut-être bien sa carrière là-dessus, sans parler de la confiance fondée en lui entre ces murs que toute cette histoire va inévitablement fragiliser. Mais il va le faire, il voudrait juste choisir son moment pour ça. « Je suis une tombe. » Son secret est bien gardé avec Loan mais il n'imaginait pas le contraire, ne doutant aucunement des bonnes intentions du brun qu'il ne pensait pas capable de le trahir de cette façon. Et pourtant ils viennent à peine de se rencontrer ce n'est pas comme s'il lui devait quoi que ce soit, simplement Loan semble sensible à sa situation car sans doute peut-il la comprendre en tant que danseur. « Merci beaucoup. » il souffle dans un sourire mais conscient, quand même, qu'il va devoir assumer d'en parler à sa compagnie car ce manque de transparence ne peut plus durer. S'il cessait déjà de se mentir à lui-même peut-être arriverait-il à ne plus mentir aux autres, car si Eddie n'était pas le roi du déni concernant sa santé il n'en serait certainement pas là aujourd'hui.

Du temps, c'est tout ce qu'il demande à Loan avant de lui donner sa réponse car en l'état il ne se voit pas prendre une décision alors que les mois à venir seront terriblement incertains pour lui du point de vue de la danse. Cela dit il peut aussi entendre que cette proposition n'attendra pas après lui, si le brun a besoin d'un professeur de danse tout de suite c'est évident qu'il le trouvera auprès de quelqu'un d'autre et qu'Eddie ne sera pas cette personne. Le fait qu'il mentionne une possible autodestruction de son offre fait beaucoup rire Loan, ce n'était pas l'effet voulu mais il ne semble du coup pas mal prendre le fait qu'Eddie ne se positionne pas dans l'immédiat. « On est pas dans un épisode de Mission Impossible, promis. » Là c'est à son tour de s'en amuser parce qu'il se demande où il a été cherché sa référence, quand même, lui qui n'affectionne même pas les films d'action et ne les regarde pas non plus. « La proposition reste sur la table pour une durée indéterminée. » C'est la réponse qu'il espérait obtenir sans trop y croire et c'est forcément très flatteur parce que Loan lui confirme de cette façon que c'est vraiment lui qui l'intéresse. Il pourrait se tourner vers un autre danseur, cette compagnie en regorge mais il ne le fait pas. « Je me réjouis de l’entendre et crois-moi, je m’en souviendrai. » Il peut en être sûr, Eddie est même très motivé à l'idée de pouvoir s'ouvrir à de nouveaux projets même si ce doit être dans plusieurs mois, n'a-t-il pas besoin de ça au fond pour appréhender un peu plus sereinement sa possible mise au repos ? « J’ai déjà de la chance que tu sois intéressée. » La chance n'est peut-être pas là où Loan la perçoit car celui qui se sent chanceux c'est surtout Eddie, chanceux que le brun soit venu à sa rencontre aujourd'hui et que sa santé capricieuse ne soit même pas un frein à une possible collaboration dans le futur. « C’est le genou, c’est ça ? » Ses yeux ont bien du mal à soutenir ceux de son interlocuteur à cet instant tandis qu'il hoche lentement la tête. « Tout juste. » Ce fichu genou qui menace sérieusement de le lâcher aujourd'hui, et avec lequel danser s'avère de plus en plus compliqué. De plus en plus douloureux, aussi. « J’ignore si ça s’est vu ou non, sur scène. » Eddie fait tout pour que ça ne se voit pas et disons que l'adrénaline lui fait oublier cette blessure en plus des antidouleurs qu'il consomme en grande quantité pour s'assurer de rester performant quoi qu'il arrive. Rien de ce qu'il fait n'est raisonnable, il transpire l'imprudence et court droit vers sa perte, ce que son chirurgien ne manquera sûrement pas de lui dire quand il le verra. « Je connais de bons médecins si jamais. » Décidément Loan se sent concerné par son cas et il apprécie le temps qu'il prend pour lui dire tout ça, ça ne lui coûte peut-être pas grand-chose mais rien ne l'oblige à le faire. « C’est gentil. Je saurai d’ici quelques jours si je vais devoir être opéré, honnêtement je pense déjà connaitre le verdict mais j’essaie encore de me dire que j’y échapperai. » Il tire sur la corde depuis plusieurs mois en même temps et sent bien que son genou ne suit officiellement plus, il ne peut donc plus vraiment prétendre être surpris. Les prochains mots de Loan lui extirpent un rire jaune alors qu'à ce moment-là Eddie se moque de lui-même. « Ne laisse pas traîner, c’est la pire chose qui pourrait t’arriver. » Que dire, si ce n'est qu'à ce stade le pire ne peut plus tellement être évité en ce qui le concerne. « Je crois que pour ça, c’est un peu tard. » Eddie peut sincèrement questionner ses décisions et priorités de ces derniers mois, négliger une blessure s'accompagne forcément de conséquences tôt ou tard et ces conséquences c'est aujourd'hui que lui s'apprête à les affronter. Il est en plein dedans et quoi qu'il puisse lui pendre au nez il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même, il a au moins conscience de ça. « Sans vouloir t’offenser. » Les mots bienveillants de Loan lui font encore plus regretter d'avoir laissé les choses dégénérer de cette façon, il aurait même aimé le rencontrer plus tôt alors que ce genre de discours Eddie y a déjà eu droit et ils ne l'ont pas empêché de faire n'importe quoi. Quand on est vraiment décidé à n'en faire qu'à sa tête on y arrive sans problème. « Tu ne m’offenses pas du tout. J’ai été très inconscient et je n'en suis pas fier, ça fait sept mois que je laisse cette blessure s’aggraver et que je n'écoute ni les médecins, ni les limites de mon corps. » Il s'attend à une réaction assez vive du côté du brun car sept mois ce n'est même plus de l'inconscience, c'est de la stupidité. « C’est pas glorieux mais au point où j’en suis je peux bien tout te dire. Quitte à ce que tu reconsidères ta proposition. » Il prend le risque et il le sait, on ne peut pas dire que cette histoire le fasse apparaitre sous son meilleur jour mais cette blessure dont il a fait un secret jusqu'ici n'en sera bientôt plus un pour personne, alors autant prendre l'habitude d'en parler autour de lui. Ce serait bête de dire adieu à une telle opportunité sur cet excès d'honnêteté mais Loan mérite de connaitre toute sa situation, c'est trop facile de prétendre que sa santé n'est pas au top comme s'il n'y était pour rien alors qu'Eddie a cessé d'être victime de sa malchance le jour où il a décidé de s'auto-saboter. Qu'il assume maintenant, il n'a pas voulu s'arrêter de danser quand on lui conseillait pourtant de le faire et voilà où il en est rendu à présent.

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Message(#)when two world collides (eddie #1)  EmptyJeu 27 Jan 2022 - 16:17

« Je le connais même très bien. » À croire que le monde est parfois drôlement petit. La surprise n’est pas si immense non plus quand Eddie semble bien intégré dans la compagnie et que ce théâtre est sans aucun doute la seconde maison de mon compagnon. Si j’avais parlé de mes intentions à Charles, je n’en avais pas encore partagé toutes les informations à Clément préférant lui faire un résumé complet une fois avoir rencontré tous ceux qui ont le potentiel que je recherche. Je m’interroge tout de même sur Eddie désormais, jamais mon petit-ami n’a évoquer son prénom et pourtant voilà que le jeune homme me jure le connaître parfaitement. « Nous étions de très bons amis, j’ai même fait mes débuts dans cette compagnie à ses côtés. » C’est donc bien ce qui me semblait, ils se sont connus entre ces murs, comme j’ai connu Clément à l’époque. « Le monde est petit. » Et pourtant, tout cela ne me dit toujours pas pourquoi je n’avais jamais réellement entendu parler d’Eddie auparavant. « On s’est éloignés lui et moi avec le temps et je le regrette beaucoup. » - « Oh. » Donc il y avait eu un conflit, semble-t-il. Il va définitivement falloir que je discute de tout cela avec Clément, je ne voudrais pas qu’il prenne mon invitation envers Eddie pour une sorte de guet-apens auprès de son ancien ami. Ma curiosité se trouve piquée, mais je m’abstiens de poser bien plus de questions. Leur histoire ne me regarde en rien et s’il avait voué une haine sans faille envers mon conjoint, je pense que le danseur m’aurait déjà fait connaître son opinion. « Mais alors du coup... Tu es le compagnon de Clément ? » L’espace d’un instant, j’ai un léger doute. Celui qui n’a jamais eu de cesse de me quitter malgré les années, malgré le fait que j’assume désormais pleinement qui je suis. Est-ce que le jeune homme face à moi pourrait se servir de cela contre Clément ? Après l’agression qu’il a subie, je ne peux m’empêcher de me méfier, d’avoir cette seconde de doute en fouillant les expressions du danseur. Il semble serein, pourtant, son sourire n’a rien de malicieux et la question paraît alors comme complètement anodin. « Oui, c’est cela, depuis deux ans maintenant. » Je retiens mon souffle après cet aveu, j’attends que le couperet tombe, mais la conversation s’en suit comme si je venais de dire la chose la plus banale qui soit. Et dans le fond, ce n’est que cela, une information parmi tant d’autres, rien de plus.

Je comprends alors qu’Eddie est particulièrement intéressé par ma proposition, mais que quelque chose le retient. Sa pudeur me pousse à me pencher dans sa direction pour ne jamais le forcer à élever le ton pour se faire entendre. L’évocation d’un avenir incertain pourrait en effrayer plus d’un, mais je crois avoir compris, je pense avoir décelé l’origine du problème et ce serait bien mal venu de ma part que de prétendre ne pas comprendre le dilemme devant lequel il se trouve. « Je me réjouis de l’entendre et crois-moi, je m’en souviendrai. » Ma proposition n’avait aucune pour projet d’expirer dans un futur proche. Je vais probablement approcher un artiste ou deux supplémentaire, pour me permettre de créer cette diversité que je recherche pour mon association, mais si Eddie s’en revient me demander la place, elle lui sera accorder sans aucun regard sur le temps écoulé.

Malgré tout, parce que je fais partie du milieu, parce que j’ai connu les heures d’entraînements qui n’en finissent plus et tout ce que l’on est capable de faire endurer à notre propre corps, je ne peux m’empêcher d’être curieux. « Tout juste. J’ignore si ça s’est vu ou non, sur scène. » Je secoue la tête. « Pas réellement. » Pour l’œil d’un novice, il ne paraîtrait rien. « Disons que je sais de quoi on est capable pour se surpasser malgré la douleur. » J’étais passé par là, avec mes problèmes de dos, avec tout ce que j’avais fait endurer à mon épaule après cette maudite chute. « Mais si tu penses que Charles ne l’a pas déjà repéré, je pense que tu berces d’illusions. » que j’ajoute en riant quelque peu. Il ne dira probablement rien le directeur, il va attendre qu’Eddie vienne vers lui, comme il avait attendu bien trop longtemps pour parler à Clément. C’est bien souvent le problème dans le métier, on sait tous jouer à l’autruche et on sait tous repousser nos limites sans jamais réellement prendre conscience que le jour où notre corps dira stop, il ne sera plus possible de revenir à ce que l’on savait faire auparavant. C’est bien pour cela que je me permets d’engager la conversation vers un penchant bien plus médical. « C’est gentil. Je saurai d’ici quelques jours si je vais devoir être opéré, honnêtement, je pense déjà connaître le verdict, mais j’essaie encore de me dire que j’y échapperai. » Et qui pourrait lui en vouloir de se raccrocher à ses espoirs jusqu’à la dernière minute. « Je comprends. » Il n’a pas besoin de grand discours, Eddie, il semble parfaitement conscient de sa condition même si tout à traîner trop longtemps. « Tu ne m’offenses pas du tout. J’ai été très inconscient et je n'en suis pas fier, ça fait sept mois que je laisse cette blessure s’aggraver et que je n'écoute ni les médecins, ni les limites de mon corps. » J’ai l’impression de m’entendre il y a des années en arrière lorsqu’il dit tout cela. « C’est pas glorieux mais au point où j’en suis, je peux bien tout te dire. Quitte à ce que tu reconsidères ta proposition. » Je ne sais retenir le petit éclat de rire qui m’échappe et viens résonner dans l’amphithéâtre désormais complètement vide. « Pardon. » dis-je, réalisant que cela pouvait paraître extrêmement déplacé de son point de vue. « Je ne vais pas te juger là-dessus Eddie. » Je soupire un peu et estime que face à son honnêteté, je pouvais lui offrir une part de mon histoire. « Il y a quelques années de cela, j’étais obsédé avec l’idée d’obtenir un premier rôle dans une grosse production avant mes trente ans. » Ce rêve-là, m’a poussé à faire bien des folies, m’a entraîner dans des relations à sens unique et m’a mener à haïr celui qui partage désormais ma vie. « Je faisais tout pour réussir, je passais des heures et des heures en studio, le reste à répéter pour la tournée que je faisais à l’époque. » Les meilleurs souvenirs associés au pire. « Un jour en représentation, j’ai chuté bêtement, rien de fou, mais je me suis fait mal à l’épaule. J’ai ignoré la douleur si longtemps que j’ai réalisé que c’était grave uniquement lorsque mon compagnon de l’époque m’a fait comprendre que j’étais incapable de lever mon bras plus haut que cela. » Je démontre par le geste, la maigre amplitude qu’il me restait. « J’étais persuadé qu’on allait me mettre sur le banc, que je pourrais plus jamais retrouver toute ma gestuelle alors j’ai continué à faire l’autruche jusqu’à une nouvelle chute et l’opération. » Parce qu’à trop forcer, j’avais tout bousiller dans mon épaule, le tendon était dans un sale état et il m’avait valu six mois d’arrêt total. « J’ai conscience que ce n’est rien comparer à un genou. » J’ai pu danser à nouveau, je le fais encore tous les jours actuellement. « Mais je sais ce que c’est, de repousser ses limites pour l’amour de ce qu’on fait au point de mettre sa santé en danger. » Je lui souris quelque peu. « Et je ne te jugerai pas sur ce point. » Jamais. « Tout ce que je peux te dire, c’est que parfois, on revoit nos attentes et au final, ce n’est pas la fin du monde. Bien au contraire. » Ce premier rôle, je ne l’ai jamais réellement eu. Je l’ai gagné par substitution lorsqu’il avait fallu remplacer Clément, mais ce n’était pas ce que je m’étais imaginé. Pourtant, j’ai vécu l’expérience entièrement, j’ai tout donné et aujourd’hui, je réalise que je préfère enseigner et créer. J’ai trouvé ma voie d’une tout autre manière et j’espère qu’il saura rebondir à son tour.
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