Don't worry about a thing‘cause every little thing is gonna be alrightDon't worry about a thingEvery little thing is gonna be alright Eden & Maxwell
vendredi 30 juillet 2021
"Allez Max, réveille-toi ! Tu vas quand même pas passer la journée au lit."
J'ouvrais un œil pour découvrir que j'avais dormi dans le lit deux places d'un appartement quasi inconnu. Aussitôt, la lumière du soleil vint m'agresser et je fus pris d'un mal de tête si violent qu'il me donna la nausée. Je refermais les yeux aussi sec en grommelant. Même les yeux fermés, j'avais l'impression que tout bougeait autour de moi, me rendant malade. Saleté de gueule de bois.
"Franchement, tu devrais faire attention à toi, tu me fous les jetons."
Pourquoi personne ne voulait comprendre que moi aussi, je pouvais déprimer ? Je n'avais envie de rien, je voulais seulement qu'on me laisse dépérir tranquille dans mon coin. Helen n'avait jamais été une mère attentionnée et ça m'allait très bien, je n'avais aucun besoin que quelqu'un prenne sa place pour me materner. Et encore moins une fille avec qui je passais la nuit de temps en temps, ça rendait les choses encore plus glauques. Cependant, comme je n'étais ni chez moi, ni chez Niamh, j'étais probablement chez elle et comme chez elle, ses règles à elle primaient, je m'asseyais difficilement sur le lit.
"Parle-moins fort Angie, j'ai super mal à la tête." Un haut-le-cœur plus tard, elle me donnait un verre d'eau que j'entamais à peine, au risque de rendre tout ce que j'avais pu ingurgiter la veille.
"C'est souvent ce qui arrive quand on boit trop." Je lui lançais un regard noir qu'elle balaya d'un geste de la main. "Tu sais bien que c'est vrai, autrement tu ne serais pas dans cet état. Allez, va prendre une douche, tu pues." Elle balança une tenue sur le lit et, voyant probablement mon air interrogateur, reprit la parole. "C'est une tenue médiévale, tu as dû entendre parler de l'événement en ville, je t'y emmène, ça te changera les idées !" J'allais protester, mais elle termina sa tirade avant que je n'aie eu le temps d'en placer une. "Et au cas où tu aurais oublié, tu as vomi sur tes vêtements hier, donc si tu ne viens pas avec moi, tu te débrouilleras pour rentrer chez toi à poil."
Pas vraiment le choix, donc.
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Une douche, un jus de tomate et deux aspirines plus tard, je marchais avec Angie dans les rues bondées de Brisbane. Ma tête était toujours douloureuse et la douche m'ayant fait reprendre mes esprits, la culpabilité et la déprime revenaient à grands pas. Je tirais une tête de six pieds de long et mon accompagnatrice semblait en être de plus en plus agacée.
"Tu vas faire la gueule comme ça toute la journée ?" Haussement d'épaules. Entre ma gueule de bois et mon état d'esprit, si je n'avais pas le courage de faire un effort pour aller voir ma soeur, il était hors de question que je le fasse pour qui que ce soit d'autre. "Tu sais quoi, si t'as décidé d'être un gros con, t'as qu'à rester tout seul. Moi, j'en ai ma claque. Salut Maxwell !"
Je la regardais s'éloigner sans réagir, ces derniers temps, j'avais l'impression de voir ma vie défiler sans avoir réellement d'emprise sur celle-ci. Comme si elle ne m'appartenait plus vraiment. J'avais conscience d'être ridicule, il m'aurait suffit d'essayer de me réconcilier avec Nicole pour commencer à aller mieux, mais j'étais dans un tel cercle vicieux que je n'arrivais plus à en sortir. Aussi, au lieu de rattraper Angie afin de tenter de me changer les idées, je traversais la fête médiévale en soupirant. J'entrais dans la taverne et me dirigeais vers une table vide, la tête baissée, sans un regard pour les personnes présentes. Du moins, jusqu'à ce que le tavernier vienne me voir.
"Alors Messire, que puis-je..." Commença-t-il, enjoué.
"Je voudrais juste une pinte de bière, merci." Répondis-je, en le coupant, le regard vide.
Attendant ma commande, je sortais mon portable. Rien à foutre des anachronismes, pensais-je. Mon fond d’écran, une photo de Nicole et moi à son dernier anniversaire apparut à l’écran, faisant réapparaitre la boule dans ma gorge et la douloureuse sensation d’impuissance qui me poursuivait depuis plus d’un mois. Pas d’appel, pas de message. Je rejetais le téléphone sur la table en grommelant. La solitude et le mal-être étaient peut-être mes punitions pour avoir été si odieux, après tout.
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Dernière édition par Maxwell O'Connor le Mar 31 Aoû 2021 - 6:39, édité 1 fois
C'est systématiquement débile, mais toujours inattendu
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Dire au revoir à maman me rendait toujours émotif. Pendant ces trois dernières années, j'avais vécu sous son toit. Peut-être qu'inconsciemment je savais que je ne resterais pas à Wellington. Ça expliquerait pourquoi je ne m'étais pas donné la peine de chercher un appartement là-bas. Ça, la flemme et j'avais apprécié retourner vivre avec ma mère durant cette période. Mais, j'avais envie de nouveauté et de reprendre mon indépendance perdue. Je ne connaissais pas l'Australie alors que c'était un des pays les plus proches du mien. M'enfin 4000 kilomètres, ça faisait quand même une sacré trotte.
" Ne sois pas triste, E-baby. Tu sais que la porte reste ouverte. "
" Je suis pas triste, mam'. Juste tu vas me manquer. "
" Ooooh, viens faire un câlin. Tu m'appelles quand t'arrives, hein ? Tu n'oublies pas ? "
Evidemment, je n'hésitais pas à prendre ma mère dans mes bras, retenant des larmes non pas de tristesse mais tout de même. Le stress et l'excitation mêlés à la mélancolie formaient un cocktail dans ma tête.
" Je te promets rien, tu sais comme je suis tête en l'air. "
Quelques minutes plus tard, j'embarquais puis l'avion décolla. J'avais une escale de deux heures à Auckland durant laquelle j'en profitais pour passer au Dunkin' Donuts de l'aéroport. Je prenais un donut au glaçage fraise et un capuccino. Le temps de marcher un peu après et c'était l'heure d'embarquer. À peine plus de six heures après mon départ de Wellington, j'arrivais à Brisbane, une heure encore après à l'hôtel. J'étais une patate prête à m'empapilloter dans les draps. Je prenais quand même le temps de prendre une rapide douche.
Vendredi 30 Juillet 2021
Cela faisait seulement une semaine que j'étais arrivé à Brisbane. Je n'avais pas encore postulé pour bosser, j'étais dans ma phase touriste. Pour mon plus grand bonheur, un événement festif était organisé en ville : une fête médiévale. Owi, l'occasion de se déguiser ! Mais faire comme tout le monde ? Nooooon. Je regardais dans les boutiques de fringues mais c'est finalement sur Vinted que je trouvais un hanbok... Féminin. Pas cher. C'était fait pour moi. Alors ce n'était pas un vêtement qui datait réellement du moyen-âge mais ça rappelait très vaguement les temps anciens. Très. Vaguement. Il était plutôt bien taillé pour ma fine corpulence et le rose allait si bien à mon teint. Non ? Bien sûr, qui dit hiver dit climat un peu frais alors je portais un jean en dessous, des chaussettes et des baskets. J'allais passer du bon temps entre les stands, les spectacles...
Au bout d'un moment, la soif se fit sentir et la taverne n'était pas loin. J'entrais, guilleret et observais les alentours. Je repérais une table occupée par un gars. Cool, une occasion de sociabiliser !
" Oi oi, compagnon d'infortune ! Les brevages sont-ils goûtus dans cette rustique taverne ? "
Je m'étais alors posté devant lui alors qu'il semblait... Ailleurs et certainement pas d'humeur festive. C'était définitivement ma mission du jour : lui faire penser à quelque chose de stupide plutôt qu'à ses soucis. J'enchaînais alors sans lui laisser le temps d'en placer une.
" Vous arborez une bien morne mine, mon cher ami ! Je m'introduis, Eden du verger de Wellington ! "
Je terminais ma présentation par une révérence, ma tenue était appropriée pour ce genre de démonstrations. Je m'asseyais à ses côtés, légèrement tourné vers lui et interpellais le serveur.
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J'étais en train de boire depuis moins de dix minutes quand la porte s'ouvrit de nouveau. Je ne savais même pas si quelqu'un était entré ou sorti, j'étais trop perdu à observer le fond de la pinte -pas encore vide- que l'on venait de me servir. Peut-être que la réponse à pourquoi j'étais si buté en ce moment allait apparaître à cet endroit, qui sait ? En tout cas, moi, je ne le saurais jamais puisque des pas s'approchèrent et qu'une voix se fit attendre à côté de ma table.
" Oi oi, compagnon d'infortune ! Les brevages sont-ils goûtus dans cette rustique taverne ? "
Je relevais les yeux pour observer l'énergumène, près à lui dire de dégager. Mais son allure me coupa dans mes intentions. Parce que voilà, qui se serait attendu à voir un mec vêtu d'une robe rose que ce soit dans cet évènement ou partout ailleurs. Autant dire qu'il devait être du genre à mettre d'abord le lait, ensuite les céréales et seulement à la fin le bol. Je me pinçais les lèvres pour réprimer le rire qui tentait de se frayer un chemin et me contentait donc d'un soufflement de nez et d'un haussement de sourcil. Aurais-je voulu lui dire de partir que je n'aurais pas pu : je n'avais même pas eu le temps de me remettre de mes émotions qu'il était de nouveau en train de parler. Inarrêtable. On aurait dit moi quand j'étais de bonne humeur.
" Vous arborez une bien morne mine, mon cher ami ! Je m'introduis, Eden du verger de Wellington ! "
Une révérence plus tard, je riais dans ma barbe en essayant de le cacher de mon mieux. Ok, Eden du verger, un point pour toi, tu as réussi là où presque tous les autres ont échoué, pensais-je. Niamh étant la seule autre exception. Puis, il s'assit à côté de moi et interpella le serveur pour commander une bière. Je me faisais glisser un peu plus loin sur le banc pour mettre un peu de distance entre nous.
"Il y avait une chaise de l'autre côté Eden du verger, vous n'êtes pas obligé de me coller si vite. J'entends que ce n'était pas évident, mais ma morne mine n'était pas une invitation à vous frotter à moi. " Je l'observais une seconde d'un peu plus près. Déjà que je n'étais pas méfiant en temps normal, il n'avait vraiment pas l'air méchant avec son air béat et son enthousiasme excessif. J'avais beau chercher, quelque chose piquait ma curiosité chez lui et je n'arrivais pas à trouver de phrase pour le faire partir. Peut-être qu'au fond je n'en avais pas envie, être seul me déprimait et je n'avais jamais été très doué pour éjecter les autres. Mon truc, c'était plutôt de les approcher. Je soupirais. D'accord, il pouvait peut-être rester un peu. "Je suis Max de la Taverne de Brisbane." Annonçais-je donc, en utilisant la place que j'avais fait entre nous pour faire une révérence à mon tour, inclinant le haut de mon corps en l'accompagnant d'un geste de la main. Je n'étais clairement pas à mon entrain maximum, mais qu'il s'estime heureux, c'était déjà cent fois plus que l'humeur dont j'avais fait preuve avec 95% personnes qui avaient croisé ma route ces dernières semaines.
Le tavernier passa lui déposer sa bière, jeta un coup d'œil sur la table et pointa mon portable du doigt. "Qu'est-ce donc que cette bizarrerie ?" Mon air blasé revint aussi vite alors que j'attrapais mon téléphone et le rangeais rapidement, sans répondre. Le visage fermé, je replongeais mon regard dans le fond de ma bière jusqu'à ce qu'il soit reparti. Une fois que ce fut le cas, comme j'étais incapable de rester si près de quelqu'un si longtemps sans partir ou ouvrir la bouche, je reportais mon attention sur Eden. L'idée de partir en courant me traversa l'esprit, mais je n'avais pas fini ma bière et il aurait été capable de me poursuivre. "Wellington hein ? Que fait une si jolie princesse aussi loin de chez elle ?"
C'est systématiquement débile, mais toujours inattendu
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" Et bien, enchanté de faire votre connaissance Max de la Taverne ! "
Nos salutations furent vulgairement interrompues par le serveur qui non content de me servir un rafraîchissement, pointa du doigt le téléphone de mon nouveau compère. Je m'exclamais aussitôt en me levant, causant probablement au passage une ou deux crises cardiaques à des clients alentours.
" C'est un voyageur du futur ! Il est parti DANS LES COULOIRS DU TEMPS ! Hum. Bien le merci, tavernier ! "
Je me rasseyais l'air de rien, poursuivant la discussion avec ce brave Max. J'avais enfin de la compagnie pour égayer cette belle journée, autant en profiter à chaque seconde et de préférence sans se faire couper par un type désagréable, merci bien bonjour aurevoir.
" La princesse est un aventurier en quête de nouvelles missions, voyez-vous, cher camarade ! Un bouffon, un troubadour de vocation même ! Je n'ai pas mon instrument sur moi car voyez-vous, il est plus encombrant qu'une lyre. " soupirais-je en haussant les épaules " Brisbane est une contrée pas si lointaine lorsque l'on a vécu des péripéties sur les terres françaises ! Haha, troubadour, j'adore, j'aurais dû me présenter ainsi auparavant, mes élèves auraient adoré ! Ou pas, en fait... "
Je sortais une mini lyre coincée entre le haut de mon jean et le haut de la jupe qui faisait partie du hanbok.
" J'avoue, ce n'est peut-être pas mon instrument habituel mais j'ai craqué au stand d'instruments, j'en ai acheté une même si je sais pas en jouer... J'ai pas pu résister. Puis que serait un troubadour en terre inconnue sans musique ? "
Je riais à mes propres conneries, j'étais une pile électrique ce jour-là. Je me posais un instant, histoire que Max puisse suivre un peu.
" Pardon, je parle, je parle mais je sais aussi écouter. Parlez, preux chevalier, votre bouffon est toute ouïe ! "
Je m'installais plus droit sur le banc et pris ma première gorgée de bière, les oreilles prêtes à accueillir mille et une confessions intimes.
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" C'est un voyageur du futur ! Il est parti DANS LES COULOIRS DU TEMPS ! Hum. Bien le merci, tavernier ! "
Comme j'avais le nez dans ma pinte pour éviter de devoir répondre au tavernier, je sursautais en entendant mon compagnon parler si fort. L'air étonné, mais un sourire à présent collé aux lèvres, je me tournais vers lui alors qu'il se rasseyait. D'accord Eden du verger, je crois que je commence à bien t'aimer, malgré la situation, pensais-je.
" La princesse est un aventurier en quête de nouvelles missions, voyez-vous, cher camarade ! Un bouffon, un troubadour de vocation même ! Je n'ai pas mon instrument sur moi car voyez-vous, il est plus encombrant qu'une lyre. "
Il soupira, apparemment déçu de ne pas pouvoir me montrer l'instrument en question alors que je levais un sourcil interrogateur. J'allais demander quel était ce fameux instrument, mais il continua. Toujours aussi inarrêtable.
" Brisbane est une contrée pas si lointaine lorsque l'on a vécu des péripéties sur les terres françaises ! Haha, troubadour, j'adore, j'aurais dû me présenter ainsi auparavant, mes élèves auraient adoré ! Ou pas, en fait... "
Est-ce qu'il est toujours en train de me parler ou est-ce qu'il se parle à lui-même ? Est-ce que j'ai l'air aussi étrange que ça quand je réfléchis à haute voix ? Ou bien est-ce qu'à force de toujours tomber sur des gens bizarres, quand je rencontre des gens normaux, je finis par les trouver bizarres ? Il sortit une lyre miniature de... L'intérieur de sa jupe ? Ok, bah comme ça j'ai la réponse à ma question. Impossible que ce mec soit jugé comme normal par l'écrasante majorité des gens.
" J'avoue, ce n'est peut-être pas mon instrument habituel mais j'ai craqué au stand d'instruments, j'en ai acheté une même si je sais pas en jouer... J'ai pas pu résister. Puis que serait un troubadour en terre inconnue sans musique ? Pardon, je parle, je parle mais je sais aussi écouter. Parlez, preux chevalier, votre bouffon est toute ouïe ! "
Je secouais la tête, amusé, alors qu'il riait tout seul de sa tirade. Combien avais-je eu d'information dans les trente dernières secondes ? J'avais déjà du mal à être concentré lors de conversations basiques, alors là, avec toutes ces déviations, compliqué de savoir par où commencer. Quoique, en fait si, j'avais bien une petite idée...
"De toute évidence, il vous reste votre voix, pour vous faire entendre, très cher. Vous pourriez vous reconvertir en barde, je suis certain que vous feriez un grand succès."
Il s'était réinstallé plus correctement sur le banc et avait pris sa bière. Aussi, j'observais quelques secondes la lyre sortie de nulle part un plus tôt et curieux, je l'attrapais et passais mes doigts sur les petites cordes. Le bruit qui s'ensuivit, bien loin d'être mélodieux ressemblait plus au son d'un mauvais jouet musical qu'à celui d'un véritable instrument de musique. Cependant, je n'étais pas musicien, alors cela venait peut-être de mon manque de technique.
"En ce qui me concerne, ma carrière de troubadour semble morte dans l'œuf." Je haussais les épaules en reprenant une gorgée de bière. Bon, si j'avais bien compris, c'était à mon tour de parler sans m'arrêter et sans aucun fil conducteur ?
"Preux chevalier, avez-vous dit ? Voici un bien grand mot pour me définir. Pour tout vous avouer, cher ami, je suis davantage un vil manant en quête d'un endroit où loger qu'un vaillant chevalier prêt à venir en aide à la moindre demoiselle en détresse." Je soupirais en reprenant ma pinte, parler de moi n'étais clairement pas la chose la plus divertissante du moment. "Je crois même que je suis plutôt du côté de ces fameuses demoiselles en détresse, à bien y réfléchir. Comme j'étais à la rue, c'est ma meilleure amie qui est arrivée sur son cheval blanc pour m'accueillir... Haha, c'est presque drôle, entre ça et la princesse que vous êtes, on pourrait croire que c'était notre destin de nous rencontrer."
Et voilà, comment on disait déjà ? Chassez le naturel, il revient au galop ? Est-ce que ma tirade avait au moins un sens ? Je n'en étais même pas certain.
"Mais bref, je suis un peu un chat noir en ce moment, c'est pour cela que vous m'avez trouvé seul avec ma pinte pour seule amie. Ma vie n'a rien de bien passionnant. Cependant, maintenant que vous êtes ici, autant en profiter ! Un grand voyageur comme le ménestrel que vous êtes. Vous devez avoir tant de choses à rapporter ! Vous parlez français ? Est-ce qu'en bon musicien que vous êtes, vous connaissez des chansons venues d'ailleurs ?" Ok, pour le coup, c'était presque un défi, j'avais bien envie de le voir chanter avec sa robe et sa mini lyre, j'aurais été capable de l'accompagner juste pour voir ça. "Et comment trouvez-vous Brisbane ? Avez-vous trouvé où vous loger ?"
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Le destin ? J'aimais bien cette idée, j'avais tendance à penser qu'aucune rencontre n'était vraiment un hasard. J'étais plein de motivation pour cette nouvelle vie, probablement assez pour deux et lui semblait au bout du bout. J'étais prêt à partager ma joie de vivre à ce brave homme. Mon premier ami à Brisbane, le fruit du destin ? OH OUI, j'allais accueillir cette chance à grands bras ouverts !
" Et bah mon pauvre compère ! Dites vous bien qu'on est tous des manants avec des élans chevaleresques dans nos meilleurs jours et des damoiseaux et demoiselles en détresse dans les pires... Faire le point à la taverne est parfois une nécessité, plonger la tête en avant pour mieux la relever ! Et si ma musique et ma compagnie peuvent égayer votre journée pour mieux éclairer votre sombre parcours, mon ami, me voilà ! "
Je me râclais la gorge, me levais, posant un pied sur ma partie du banc, ouvrais grand mes bras avec ma lyre dans la main droite puis je grattais les cordes pour tâter le terrain et voir quelles notes en sortaient.
" Hum, ça c'est de la camelote, mon gars. Nous nous en accommoderons. "
Je jouais une mélodie avec un sale bruit de plastique mais ça restait à peu près reconnaissable. Enfin, vu que ce n'était pas trop un instrument approprié pour ce type de musique, ça ressemblait à rien. Quant aux paroles du refrain, elles étaient faciles à mémoriser même si il y avait fallu que je demande aux français qui me l'avaient fait écouter ce que ça voulait dire. Et mon accent n'aidait pas à être compréhensible. Mais vu leur signification, ce n'était pas si grave.
" **Tu veux mon zizi ? Oui, oui, oui, oui. Je vais te le donner, oui, oui, oui, oui ! Tu veux mon zizi ? Oui, oui, oui, oui. Je vais te le donner, oui, oui, oui, oui !** " et j'enchaînais plusieurs fois ces phrases là en grattant ma lyre, le sourire aux lèvres, le rythme dans la peau et l'accent qui bouffait les syllabes.
Je m'arrêtais après ce refrain répétitif et me rasseyais à côté de Max.
" Sinon, je ne sais pas bien parler le français malgré deux années là-bas. Bien sûr, je peux sortir quelques phrases de base, saluer, dragouiller, demander à manger... Mais je suis nul en langues étrangères ! Même la chansonnette, là, si les français m'avaient pas traduit ça, j'aurais jamais pensé que ça parlait d'un gars qui veut donner sa bite à plein de femmes. Poétique, hein ? "
Quelques têtes s'étaient tournées vers nous pendant mon interlude musical pour finalement reprendre le cours de leurs vies respectives. Le tavernier nous observait de loin, encore interloqué. Il se demandait probablement s'il devait nous foutre dehors en nous pensant déjà ivres ou s'il devait applaudir après ma prestation. Je le fixais un instant pour lui comprendre que j'avais capté qu'il nous surveillait et qu'il ne m'impressionnait pas. Les rabat-joie, on se calme !
" Plus sérieusement, pour répondre à ton autre question, je n'ai pas encore de logement non. Je suis à l'hôtel pour le moment, je suis arrivé la semaine dernière. Je suis encore dans ma phase touriste mais Brisbane me plaît déjà ! "
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J'écoutais la tirade d'Eden avec une attention qui ne m'était pas vraiment habituelle. Cela dit, j'aimais bien sa façon de penser. Il était vrai que nous avions tous des hauts et des bas, j'avais une fâcheuse tendance à l'oublier lorsque j'étais du mauvais côté de la balance et c'était toujours bon d'avoir quelqu'un pour me le rappeler. Et lorsqu'il termina en disant qu'il allait égayer ma journée avec sa musique et sa compagnie, je l'observais avec un peu plus d'attention. Rien que son attitude faite de gestes amples en contradiction avec sa minuscule lyre me fit sourire.
Il se plaignit de la qualité de son instrument (de musique hein, je te vois venir), pourtant, lorsqu'il fit danser ses doigts sur les cordes, il devint évident que son talent était largement supérieur au mien. Certes, même mes oreilles de novice entendaient que le bruit de la lyre n'était pas aussi mélodieux qu'il aurait dû l'être, mais au moins, un air était reconnaissable... Une mélodie bien étrange cela dit. Il se mit à chanter quelque chose qu'évidemment je ne connaissais pas et ne comprenais pas. Mais cela eut l'avantage de me donner une idée de pourquoi la chanson française n'était pas très répandue de ce côté du globe. Eden chantait fort et attirait pas mal l'attention entre ça et sa tenue, je remarquais d'ailleurs que le tavernier observait notre table d'un air désapprobateur. C'est d'ailleurs pour cela que, même si je n'avais pas été très avenant avec lui jusque-là, je tendais ma pinte vers lui avant d'en boire une gorgée. Gorgée que je n'aurais jamais prise si j'avais imaginé les paroles suivantes de mon compagnon...
" Sinon, je ne sais pas bien parler le français malgré deux années là-bas. Bien sûr, je peux sortir quelques phrases de base, saluer, dragouiller, demander à manger... Mais je suis nul en langues étrangères ! Même la chansonnette, là, si les français m'avaient pas traduit ça, j'aurais jamais pensé que ça parlait d'un gars qui veut donner sa bite à plein de femmes. Poétique, hein ? "
Manquant de m'étouffer, je recrachais l'intégralité du liquide que je n'avais pas eu le temps d'avaler sur la table. Je m'essuyais avec la manche, le moyen âge ne donnant pas l'occasion d'avoir des serviettes en papier et cette fois, ma bouche étant vide, c'est un rire franc qui en sortit.
"Pardon mais... Sur toutes les chansons françaises qui doivent exister, la seule qui t'es venue, c'est une chanson qui parle de donner sa bite à des meufs ? Ou bien est-ce que tous les Français sont des beaufs ?" C'était peut-être ça, après tout, ça aurait expliqué comment il avait réussi à s'en sortir avec uniquement les mots qu'il m'avait dit connaître. "D'ailleurs, je note tes priorités : saluer, manger et draguer... Ton séjour a dû être passionnant !"
Mais Eden n'eut pas le luxe de répondre à ma question, parce que le tavernier s'était de nouveau approché de notre table, apparemment très contrarié. Était-ce à cause de la prestation d'Eden ou bien parce que j'avais craché sur la table ? Il abattit violemment ses deux poings sur la table, prenant appui dessus pour nous regarder tour à tour. Je prenais sur moi pour ne pas lui demander s'il n'avait pas perdu une main dans la manœuvre tant le bruit avait été fort. Garder son sérieux, éviter les railleries débiles... Je n'avais pas envie de me faire détruire l'arcade sourcilière encore une fois. C'est donc avec l'air le plus innocent dont j'étais capable que je le regardais en attendant qu'il parle. "Dis donc, Tic et Tac, on va peut-être se calmer là. On est pas à la foire ici, mais dans une taverne ! Le prochain que je vois faire une connerie..." Fit-il en pointant un doigt accusateur vers Eden, doigt qui se tourna vers moi pour la suite. "Ou un truc dégueulasse, je le fous dehors avec un coup de pied au cul. COMPRIS ?" Pour le coup, l'effort de langage ancien avait totalement disparu dans son énervement.
Pour un évènement qui était censé égayer la ville, le patron de l'établissement semblait drôlement tendu. Cela dit, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, j'avais été plutôt imbuvable avec lui alors que je riais avec la princesse, ce qui n'était pas une attitude très avenante non plus. Heureusement, Eden le distributeur de sourire (comme les BN, tout à fait) était là à présent, ce qui me rendait étonnamment plus euphorique. Du moins, c'était le cas en apparence, en grattant un peu la surface, le trou béant laissé par l'absence de Nicole dans ma vie était toujours là, bien évidemment. "Compris !" Répondis-je en hochant la tête de façon bien trop répétée. "Et toi, Tac, tu vas te tenir à carreaux ?" Demandais-je en tournant la tête vers mon compagnon.
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Je riais comme un con après avoir vu Max recracher sa gorgée. Je regrettais encore moins cet interlude musical après une telle réaction.
" Pardon mais... Sur toutes les chansons françaises qui doivent exister, la seule qui t'es venue, c'est une chanson qui parle de donner sa bite à des meufs ? Ou bien est-ce que tous les Français sont des beaufs ? D'ailleurs, je note tes priorités : saluer, manger et draguer... Ton séjour a dû être passionnant ! "
En repensant à ce fameux séjour, oh oui, il était passionnant sur tous les aspects. Mais clairement, la barrière de la langue m'a bloqué pour approfondir mes liens avec certaines personnes et considérer une installation plus longue là-bas. J'ai dû me contenter d'une expérience purement ludique. Et j'ai beau faire le clown, j'ai aussi besoin de plus sur le long terme.
" Les besoins primaires, c'est important. " dis-je à moitié sérieux " Et non, je ne pense pas que tous les français soient comme ces deux-là. J'espère. Même si on a bien rigolé ! "
J'allais dire quelque chose de plus, je ne savais déjà plus quoi à l'instant suivant puisque je fus interrompus par ce grossier tavernier qui s'était approché de nous et avait tapé des deux poings sur la table.
" Dis donc, Tic et Tac, on va peut-être se calmer là. On est pas à la foire ici, mais dans une taverne ! Le prochain que je vois faire une connerie... Ou un truc dégueulasse, je le fous dehors avec un coup de pied au cul. COMPRIS ? "
Il était vraiment mal luné ce gars-là. Je n'avais déjà pas tellement apprécié son comportement jusque là mais sur ce coup là, il se surpassait. On était dans une taverne ou une bibliothèque ?
" Compris ! Et toi, Tac, tu vas te tenir à carreaux ? "
Max semblait opter pour la coopération. Quant à moi, je n'appréciais pas trop qu'on m'engueule parce que je m'amusais, surtout de manière aussi agressive. Me tenir à carreaux ? Plutôt crever !
" Tic, tic, tic... Le jour où j'obéirais à une documentaliste dans un lieu festif tel qu'une taverne... Hm. Ce jour n'est pas prêt d'arriver, compagnon d'infortune ! "
Je voyais presque de la fumée sortir du pif de ce grossier personnage, je crus voir son pied léviter légèrement, je me reculais instinctivement, prenant mes distances avec un potentiel coup dans ma tronche.
" Hop hop hop ! Pas besoin de coup de pied au cul, Mister Cocktail ! On connaît la sortie, les bouffons Tic et Tac vont par... là. "
J'attrapais le bras de mon compère, je n'allais tout de même pas le laisser dans cette galère. Et puis franchement, ça m'aurait fait chier de couper ici le bon moment passé avec ma première rencontre à Brisbane. Avant de courir avec mon poto nouvellement nommé Tic, je tirais la langue au serveur - ce qui lui donnait d'autant plus envie de me casser la gueule. Une fois dehors je gueulais à son attention :
" À la revoyure, ordure ! "
Et nous nous remettions à courir avant que la brute ne décide de nous choper. Une fois proches du marché médiéval, nous nous arrêtions, essoufflés comme des asthmatiques.
Don't worry about a thing‘cause every little thing is gonna be alrightDon't worry about a thingEvery little thing is gonna be alright Eden & Maxwell
" Les besoins primaires, c'est important. " Certes, j'étais mal placé pour le contredire, bien que je n'aurais probablement pas été jusqu'à choisir de chanter une chanson qui le clamait aussi clairement dans un bar -quoique, il aurait peut-être suffi d'un défi. " Et non, je ne pense pas que tous les français soient comme ces deux-là. J'espère. Même si on a bien rigolé ! " Je souriais, attendant la phrase suivante qu'il allait dire, sans aucun doute, sa bouche étant déjà à moitié ouverte pour sortir les mots. Cependant, elle ne vint pas, puisqu'il fut coupé par le tavernier en colère. L'homme avait vraiment l'air hors de lui alors, même si nous n'avions rien fait d'extrêmement grave, j'essayais de calmer le jeu en lui promettant que nous allions nous tenir à carreaux. C'était la meilleure chose à faire, pas vrai ?
" Tic, tic, tic... Le jour où j'obéirais à une documentaliste dans un lieu festif tel qu'une taverne... Hm. Ce jour n'est pas prêt d'arriver, compagnon d'infortune ! "
Je continuais de hocher la tête comme un con avant de me rendre compte de ce qu'il venait de dire. Mes yeux firent la navette entre le visage un peu trop content d'Eden et celui, déformé par la rage, du tavernier. J'ouvrais de grands yeux lorsque le coréen fit un mouvement de recul pour éviter de prendre un éventuel coup envoyé par le gérant des lieux. Dans ma tête, j'imaginais déjà la suite et je finissais tous les scénarios avec un coquard -au minimum-, je ne voyais plus vraiment comment nous pourrions éviter que la situation ne dégénère à présent, surtout quand l'homme face à nous s'était retourné pour faire signe à deux autres hommes de le rejoindre. J'étais déjà en train de déglutir en me préparant à la dérouillée que j'allais prendre -puisque je ne comptais pas me défendre-, lorsque mon compagnon avait repris la parole de sa voix enjouée. " Hop hop hop ! Pas besoin de coup de pied au cul, Mister Cocktail ! On connaît la sortie, les bouffons Tic et Tac vont par... là. " Il attrapa mon bras et vu l'urgence de la situation, je le suivais sans résister. Il valait probablement mieux suivre un fou que de rester me faire casser la gueule, non ? Il prit le temps de tirer la langue au serveur, ce qui me fit sourire malgré moi, puis nous prenions la fuite en courant. " À la revoyure, ordure ! " Ajouta-t-il, une fois dehors, avant de reprendre la fuite. Arrivés près du marché médiéval, mes poumons me brûlaient tant j'avais couru vite alors que je n'en avais pas l'habitude.
" Déso, Tic mais... C'était trop tentant, non ?"
Je le fusillais du regard avant d'éclater de rire. Un rire difficile vu ma respiration haletante.
"Redemande moi ça quand j'aurais récupéré ma respiration et mes jambes, tu veux ?" Je m'asseyais par terre le temps de reprendre mon souffle en observant mon acolyte. "T'es un grand malade, Tac. Et s' il nous avait rattrapés, hein ? Je ne me bats pas, moi."
Du moins j'évitais, comme j'esquivais les conflits, tout ça pour rendre fier mon frère fantôme. Je m'efforçais d'enterrer, depuis des années, au plus profond de moi chaque parcelle de haine, chaque pulsion de violence parce qu'il m'avait dit un jour que l'agressivité était une faiblesse et que le calme était une force.
"Mais je t'accorde que c'était drôle ! Allez, tu veux faire un tour du marché avec moi ?" Je tendais la main vers lui. "Tu veux bien m'aider à me relever ? Je suis si sportif que cette course m'a donné l'impression d'avoir quatre-vingt ans."
Une fois relevé, nous faisions le tour de l'événement ensemble. Avec Eden, la discussion était facile, il me semblait que je pouvais parler de tout avec lui. Il fut rapidement clair que nous avions beaucoup en commun niveau caractère et c'était extrêmement agréable d'être avec quelqu'un qui me comprenait. Au point que je ne voyais pas le temps passer. En voyant qu'il était l'heure de devoir le quitter pour aller me préparer à aller travailler, j'étais vraiment déçu d'écourter cette rencontre.
" Je vais devoir y aller, je travaille ce soir." Avais-je dit en regardant ma montre. "Tu sais, après cette après-midi, je ne suis pas loin de penser que tout le monde devrait avoir un Eden dans sa vie. Je te jure, je crois que j'ai jamais rencontré quelqu'un de si parfaitement hors du commun ! Bref, tu m'as dit que tu cherchais un logement, non ?" Attention, exemple de spontanéité abusive dans 3...2...1... "T'aurais pas envie d'une colocation ? Tic et Tac ensemble, sous le même toit, est-ce que ce ne serait pas génial ?"
C'est systématiquement débile, mais toujours inattendu
▽ I'm bringin' sexy back Them other boys don't know how to act @Maxwell O'Connor
" T'es un grand malade, Tac. Et s' il nous avait rattrapés, hein ? Je ne me bats pas, moi. "
" Si vraiment, il avait fallu... Je ne me défend pas trop mal. Bon, les coups de pied avec cette tenue, je reconnais, mauvais plan. "
Je n'avais aucune idée de si Max me croyait ou non mais le taekwondo aurait pu nous sauver la mise. Enfin, nos gueules n'auraient pas été trop amochées. J'aidais ensuite mon pote Tic se relever et nous prenions une bouffée d'air frais en se promenant dans le marché jusqu'à ce que ce soit l'heure pour lui d'aller travailler.
" Tu sais, après cette après-midi, je ne suis pas loin de penser que tout le monde devrait avoir un Eden dans sa vie. Je te jure, je crois que j'ai jamais rencontré quelqu'un de si parfaitement hors du commun ! Bref, tu m'as dit que tu cherchais un logement, non ? "
" Quel flatteur vous faites, mon cher ! Et moi, j'ajouterai qu'un Eden ne va pas sans un Max ! Nous sommes Tic et Tac, les rangers du risque, n'est-ce pas ? Et oui, oui, je cherche toujours ! Malheureusement, je n'ai pas encore trouvé de taf, je suis arrivé la semaine dernière. "
Sans mes économies ou - en dernier recours - sans mon parachute nommé "maman", je serais à la rue à l'heure qu'il est. Enfin, en admettant que j'aie pu atterrir à Brisbane, bien sûr.
" T'aurais pas envie d'une colocation ? Tic et Tac ensemble, sous le même toit, est-ce que ce ne serait pas génial ? "
" Wow ! Mais wow ! Mec, c'est la meilleure chose ! Tu me fais déjà confiance à ce point-là ? Evidemment que j'accepte ! Tiens, ça c'est mon numéro ! Je te laisse aller bosser, on en parle quand tu veux ! "
Je pris mon nouvel ami et futur coloc dans les bras avant de le laisser prendre son envol. Je terminais l'exploration du marché en achetant de l'hydromel pour fêter cette rencontre ainsi que cette merveilleuse nouvelle. Je ne savais quand ni comment mais j'allais avoir un nouveau colocataire. Bon, maintenant, il me fallait trouver de quoi manger ce soir...