S’il avait été plus fort, Swann aurait aimé travailler dans la police et aider psychologiquement les victimes et témoins de faits violents, traumatisants, peu importe. C’est un travail qui l’aurait passionné, lui qui aime aider autour de lui et aider ses proches (et les inconnus) pour qu’ils se portent mieux. Maddy en fait l’expérience, par ses sourires en coin et ses mots doux, ses questions qui les font avancer pas à pas sans jamais chercher à la brusquer. « Le faire ensemble me semble être une bonne idée. » Il hoche la tête, ayant de toute façon dédié de respecter son choix, quel qu’il soit. Ils iront détruire ce que ce sac contient ensemble, alors, et Swann ne lui posera jamais aucune question à ce sujet. Avant de partir, il lui demande simplement d’accepter son numéro de téléphone, sans même lui faire promettre ensuite de l’appeler. Savoir qu’elle l’a en sa possession suffira déjà à le rassurer, au-delà de ça il ne peut pas prétendre à lui faire le moindre ordre, et ne s’y risquerait de toute façon pas. Ce sont pour toutes ces mêmes raisons que ses yeux ne glissent pas sur le téléphone de la jeune femme, tenant plus que tout à garder intacte sa vie privée. Bientôt, ses proches pourront avoir de ses nouvelles, il n’en doute pas un seul instant. « Tiens. » Il s’active pour rentrer son numéro de téléphone dans l’espoir sincère qu’il recevra un appel de sa part, un jour ou l’autre. Rapidement, le portable retrouve les mains de sa propriétaire, lesquelles il effleure doucement.

« On y va ? Comme ça après j’aurai le temps de renifler les fromages suisses aussi. » Il sourit doucement, franchement, ayant un regard pour les quelques boutiques en même temps qu’il se relève du banc. Rory doit être en train de s’occuper comme il le peut, c’est à dire en achetant bien trop de souvenirs et de cadeaux pour ses proches que leurs valises peuvent en contenir. Il a hâte de bientôt le retrouver mais pour rien au monde il ne voudrait presser Maddy alors qu’elle débute à peine son processus de guérison. “On peut prendre un petit chemin pour que personne ne nous prenne pour des gens louches.” Et surtout que personne ne leur donne trop d’attention alors que c’est bien la dernière chose qu’ils souhaitent, l’un et l’autre. Le plan de Swann est bancal mais a au moins le mérite d’exister, disons. Du bout de la main, il lui montre ledit chemin pour qu’elle ne soit pas étonnée par un brusque changement de direction. Ce n’est qu’après avoir marché quelques mètres qu’il sort un briquet de sa poche, jouant avec la roulette une fois pour s’assurer que l’air suisse ne l’ait pas déréglé. “Je me dis qu’on peut le brûler. Comme ça, on est certains que ça disparaîtra pour toujours.” Personne ne pourra le reconstituer s’ils en étaient venus à le casser, personne ne pourra le trouver s’ils l’avaient jeté du haut du pont. Ne resteront que des marques de brûlures sur le sol qui s’en remettra sans doute sans mal et enfin l’habitude de Swann de garder un briquet sur lui alors qu’il ne fume pas aura trouvé utilité. “Je te demanderai pas ce qu’il y a à l’intérieur mais ça brûle sûrement.” Disons que tant que ce n’est pas un chaton assommé, Swann n’a pas envie de savoir ni même de poser de questions. Leur relation repose sur une confiance mutuelle qu’il n’est pas prêt de risquer, ni maintenant ni jamais. “Tu le veux ?” Il lui tend le briquet pour qu’elle soit maître de la situation et, surtout, pour qu’elle choisisse de passer à l’acte ou non, en plus du moment.

Maddy permet à Swann de rentrer son numéro de téléphone. Alors qu’il lui rend son bien, leurs doigts s’effleurent un bref instant. Un contact presque irréel, mais qui rappelle à Maddy qu’elle est bien sur terre. Elle glisse son smartphone dans la poche interne de sa veste, alors que le blond lui propose. « On peut prendre un petit chemin pour que personne ne nous prenne pour des gens louches. » Avec son doigt, il montre un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Blondie approuve d’un mouvement de tête. Ils marchent donc quelques minutes entourés de verdures avant que Swann stoppe le pas. Il sort un briquet qu’il tend à Maddy. « Je me dis qu’on peut le brûler. Comme ça, on est certains que ça disparaîtra pour toujours. » Elle regarde l’objet pensive, attendant une éventuelle suite de plan. « Je te demanderai pas ce qu’il y a à l’intérieur mais ça brûle sûrement. » Elle se pince les lèvres, alors qu’il approche encore plus l'objet de l'australienne. Les doigts de la Griffiths sont hésitants. Va-t-elle avoir le courage d’aller jusqu’au bout ? « Tu le veux ? » Finalement, elle l’accepte et serre le briquet dans le creux de sa paume. « Je t’avoue que je n’ai pas étudié la façon dont je pouvais m’en débarasser. » Cette étape-là n’a pas été prévue dans son plan initial, puisqu’elle n’aurait pas eu besoin de s’en soucier. Pourtant Maddy fait toujours partir du monde des vivants. Elle finit par sortir le dictaphone de son sac à dos, elle a les mains tremblantes. Jamais elle n’osera écouter de nouveau ses paroles. Elle regarde le petit objet, qui contient toute sa vie à l’intérieur. Elle se demande comment ils peuvent s’en débarrasser. Elle observe autour d’elle à la recherche d’une réponse. Elle n’a pas de hache sous la main, mais elle voit une pierre suffisant grande pour écraser la machine et ensuite la bruler dans un feu de camp. « Je sais pas si ce plan est faisable, mais on prend la pierre là-bas et réduire en bouillie le dictaphone. » qu’elle énonce son plan à voix haute, pas très convaincue d’elle-même. « Et après on pourra le brûler sans trop de difficultés.. enfin je suppose. » Maddy n’est pas technicienne, elle est actrice, mais ça c’est un détail dont Swann n’a pas -encore- connaissance. Les deux s’approchent de la fameuse pierre, Maddy dépose le dictaphone sur la terre brute. « Tu m’aides ? » qu’elle lui demande avec un sourire afin de soulever la pierre. Elle se sent un peu stupide à l’instant, elle espère que personne ne les verra, car leurs actions sont vraiment étranges d’un point de vue extérieur. Ensemble, ils soulèvent avec précaution ladite pierre. La vache, c’est lourd. Plus qu'elle ne l’a imaginé. Maddy y voit une certaine symbolique, le poids de ce gros caillou cristallise le poids de ses problèmes. Cependant, ils sont moins lourds à soulever avec la précieuse aide de Swann. Elle relève ses yeux bleutés dans la direction du jeune homme, il attend son signal. Les mains de Maddy sont encore fermement agrippées à la pierre. « A trois, on lâche. » Elle prend une profonde inspiration, car si elle est sur le point de sauter dans le vide, mais cette fois-ci pour les bonnes raisons. Elle est prête à lâcher prise pour de bon. Le bloc de pierre semble même plus léger à cette pensée, ou alors c’est Swann qui s’applique à soutenir une bonne partie de la charge. Maddy prend soin de reculer ses pieds pour ne pas se faire mal dans un moment d’inattention. « Un, deux, trois ! » Le bloc tombe au sol et on peut entendre le craquement d’un objet écrasé. Blondie reste silencieuse, elle a senti son rythme cardiaque monter en flèche. Sans un mot, Maddy décide de s’accroupir et s’assoir en tailleur face à la pierre. Elle a besoin de faire une pause, elle a vraiment eu la sensation de lâcher son corps dans le vide. Elle regarde la pierre dans le plus grand des silences. Ses doigts osent même venir frôler la roche. Elle repense à ses paroles, à ses derniers souhaits. Maddy serait quand même partie avec des regrets si elle avait agi jusqu’au bout. Elle se sent honteuse d’avoir pensé de façon si aveugle et inconsciente. Elle sent sa gorge se serrer. Une larme coule le long de sa joue. Elle est triste par les nombreux tourments de sa vie. Comment en est-elle arrivé à ce point de non-retour ? Elle aurait aimer de tout cœur se confier à une âme bienveillante. Cependant, elle ne l’a jamais trouvé auprès de sa famille, quant à ses amis, elle s’est éloignée d’eux avec le prétexte de son projet en Suisse. La solitude est devenue le compagnon de voyage de la Griffiths. Pendant un instant, elle a souhaité la rejoindre, espérant un monde meilleur, mais Swann lui a rappelé à quel point son existence compte autant que les autres.

Le briquet passe d’une main à l’autre, idée de dernière minute trouvée par un Swann qui n’avait certainement pas anticipé de passer son après-midi d’une telle façon. « Je t’avoue que je n’ai pas étudié la façon dont je pouvais m’en débarrasser. » Parce qu’elle n’avait pas prévu de s’en sortir, voilà pourquoi. L’anglais ne répond rien et partage encore moins le fond de sa pensée, mais il n’en pense pas moins. Son cœur se serre à cette idée, il est attristé rien que de la penser disparue alors qu’il ne la connaît pourtant pas le moins du monde. Maddy est une inconnue qu’il apprécie pourtant déjà énormément et, comme pour tout le reste du monde, il ne lui souhaite que le meilleur dans tous les domaines. “C’est pas grave, on y réfléchit à deux maintenant.” Tu n’es plus seule, maintenant. Elle ne le sera plus jamais, et elle ne l’a même sûrement jamais été, malgré ce qu’elle a pu croire pour Dieu sait quelles raisons. Sa disparition aurait été une perte irréparable pour beaucoup.

A la vue du dictaphone qu’elle sort lentement de son sac à dos, il se rend compte qu’il aurait été finalement bien difficile de le brûler. Pas impossible, certes, mais disons que cela aurait pris bien plus de temps que prévu, et autant de minutes pour lesquelles il s’en voudrait de laisser Rory seul et sans nouvelles. Un problème à la fois, une chose à la fois. « Je sais pas si ce plan est faisable, mais on prend la pierre là-bas et réduire en bouillie le dictaphone. » Pour le moment, c’est Maddy qui amène les réponses et les solutions. Il hoche rapidement de la tête, d’accord avec son plan. Le choc brisera le plastique et plus personne ne donnera cher de ce dictaphone contenant sans doute ses pires secrets. « Et après on pourra le brûler sans trop de difficultés.. enfin je suppose. » Ils iront chercher du petit bois si jamais il y en a besoin. Cela aura tout l’air d’un petit feu improvisé entre amis, lequel aura sans doute tout d’illégal - beaucoup trop de choses le sont à ses yeux en Suisse. Tant qu’ils ne finissent pas en prison, l’idée lui convient plutôt bien, surtout si elle peut réussir à apaiser le coeur de la jeune femme : personne n’écoutera ce qu’elle a dit, qu’elle en soit assurée.

Le blond attrape l’autre côté de la lourde pierre pour l’aider à la porter et ils en viennent à la lâcher au même moment au dessus du dictaphone, devenant aussitôt totalement inutilisable. Même pour le plus avisé des mécaniciens, il n’y aurait rien à en tirer. Swann pense à faire rouler la pierre un peu plus loin en la poussant du bout du pied mais l’attitude de la jeune femme l’en empêche. Maddy, elle, s’accroupit face à la scène et c’est en sa direction qu’il dédie tous ses regards inquiets, restant parfaitement muet. Ses mains caressent la roche, son visage est soudainement crispé, prêt à éclater - chose qui prend finalement la forme d’une simple larme le long de sa joue de porcelaine. Ils n’ont jamais posé de véritables mots sur ce qu’elle s’apprêtait à faire sur ce pont mais il sait. Bien sûr qu’il sait, bien sûr qu’il peut savoir ce qu’elle ressent dans les grandes lignes, au moins. “Hey, Maddy, on fait une pause.” L’objet est déjà largement détruit, elle n’a plus rien à craindre. Le pire est derrière elle, dans tous les sens du terme, et Swann tente de le lui prouver en se relevant et faisant un pas en sa direction. Sa main attrape la sienne, l’invitant ainsi à se relever. Elle est vivante, elle va bien, elle est forte. Et tout ceci continuera d’être le cas pendant longtemps encore, surtout alors que l’anglais vient passer ses bras autour des épaules de la jeune femme, amenant délicatement son visage près de son cou, une main à l’arrière de son crâne. Ses gestes sont au ralenti et il n’impose aucune force, ne pouvant anticiper la façon dont elle risque de réagir face à un tel contact physique. Il souhaite simplement lui faire comprendre que tout ira bien, désormais, et que si elle souhaite laisser quelques larmes supplémentaires alors personne ne la verra.

Retrouvant le briquet dans la main de la jeune femme, il la fait refermer ses doigts autour pour activer la roulette de son propre pouce et la flamme avec. Ils forment une belle équipe, à ses yeux. “Quand tu seras prête.” Maintenant ou plus tard, peu importe, il n’a pas prévu de la laisser. Elle n’a qu’à laisser le briquet tombé et tous ses mauvais souvenirs disparaîtront pour de bon.

« C’est pas grave, on y réfléchit à deux maintenant. » Sans hésitation, l’anglais vient prêter main forte à l’australienne. On assiste à une alliance entre les deux pays. Swann et Maddy font avec les moyens du bord, on se croirait presque à Koh Lanta. Les deux aventuriers ont même gagné un super avantage au dernier jeu de confort : un précieux briquet qui les aidera par la suite à allumer le feu tant attendu. Maddy ne se sent plus seule sur cette île des survivants perdue au beau milieu de la Suisse. Elle peut compter sur Swann, qui sans le savoir, devient un précieux allié de l’actrice. Doucement, ils portent la pierre avant de la laisser tomber. Le choc de la pierre contre le dictaphone fait perdre pied à Maddy. Etrangement, elle ressent le besoin de s’assoir, ou son corps tout entier peut défaillir à n’importe quel instant. Il est difficile pour l’actrice de lâcher prise alors que le cinéma l’a façonné de la sorte à sourire quelles que soient les circonstances. Silencieuse, elle regarde la face rocheuse et glisse sa main sur cette dernière. Une larme s’échappe de ses yeux, Maddy pleure rarement en public, encore moins devant des inconnus. Ses parents et son agent lui ont sans cesse répété ses ordres lorsqu’elle était encore une jeune actrice. Aujourd’hui, l’enfant est devenue une femme qui cherche encore un sens à sa vie qu’on lui a très souvent dicté. Voilà ce qu’il arrive quand on est la fille ainée des Griffiths. Elle est presque stupéfaite que Swann ne l’ait pas reconnu, mais elle considère cela comme une bénédiction et rassure l’actrice dans un sens. La célébrité est éphémère et disparaitre des radars prouvent à blondie que les journalistes portent leurs attentions sur d’autres stars. Elle n’est qu’une étoile parmi tant d’autres dans le ciel, elle n’a pas ce besoin constant d’avoir les feux des projecteurs braqués sur elle. Au contraire, elle se porte mieux sans eux, elle a toujours été une personnalité publique relativement discrète.

« Hey, Maddy, on fait une pause. » Swann lui tend la main, elle le regarde avec ses grands yeux bleutés. Elle accepte sa proposition et se relève doucement grâce à son aide. Rapidement avec sa main libre, elle essaye d’essuyer la larme rebelle mais en vain. Elle sent les bras du jeune homme l’entourer avec précaution, comme une espèce de protection. L’une de ses paumes vient délicatement se poser sur la tête blonde. Maddy ferme les yeux, sa respiration est plus calme. A son tour, elle passe ses bras autour de la taille de Swann. A cet instant, elle a juste besoin de réconfort et sans un mot, le jeune homme l’a parfaitement compris. L’australienne a sous-estimé les bienfaits des étreintes pendant trop longtemps. Elle ne se souvient même pas la dernière fois qu’elle a réellement fait un câlin à un de ses proches. Son ex s’est enfuit, Nolan est en tournage, Joy lui fait la tête, et sa famille n’en parlons même pas. Ce n’est pas le genre des parents et les sœurs Griffiths ont arrêté depuis longtemps les élans d’affection l’une envers l’autre. Elles sont plus familières avec les phrases cinglantes. A ce moment, Swann est comme la parfaite personne pour accorder un peu de joie et d’espoir à la blonde. Alors, elle laisse tout simplement les larmes glisser sur ses joues. Une pensée au pull de l’anglais qui s’improvise mouchoir géant.

Maddy ne sait pas vraiment combien de temps ils sont restés ainsi, l’un contre l’autre. C’est la voix de Swann qui la ramène à la réalité, alors qu’il actionne la flamme du briquet dans leurs mains. « Quand tu seras prête. » Maddy se décale, essuie une énième fois ses yeux rougis, et constate les dégâts de ses pleurs. « Hm.. pardon. » qu’elle glisse dans un mince sourire navré. Elle lui revaudra ça. Maddy regarde le briquet et finit par dire. « Je suis prête. » qu’elle arrive à prononcer sans hésitation cette fois-ci. L’actrice a extériorisé ce qu’elle devait extérioriser. Elle n’aurait jamais réussi sans l’aide de Swann.  Le duo reprend où ils se sont arrêtés. Ils font rouler la pierre sur le côté, vont chercher des petits morceaux de bois, élaborent un petit tas autour des débris du dictaphone. Maddy prend une grande inspiration avant d’actionner le briquet et bruler les brindilles. En silence, ils regardent le feu consumer les dernières preuves, le vent emporte les souvenirs que Maddy souhaite oublier. Les restes de cette journée ne seront pas des articles de presse portant le nom de la Griffiths, mais plutôt une jolie rencontre entre deux âmes qui étaient prédestinées à se rencontrer. Swann et Maddy rebroussent le petit sentier qu’ils ont précédemment emprunté. Leurs pas sont un peu plus lents qu’à aller, mais leurs cœurs plus légers. Ils le savent, leurs chemins vont bientôt se séparer à nouveau. Que vont-ils devenir ? Se reverront-ils un jour ? Ici ou ailleurs ? Ils sont de retour à la case départ, où le duo a laissé Rory prendre la direction du petit village à la conquête des fromages suisses. Maddy est encore émotive par les récents événements. Elle est triste comme si elle quittait un ami après des vacances passées ensemble. Pourtant, leur rencontre est tout l’inverse. Ils se connaissent depuis à peine une heure, mais un lien profond semble être déjà tisé entre eux. Maddy le sait, si elle le souhaite, elle peut contacter Swann quand elle le veut. Elle n’oubliera pas ses paroles. Le visage de l’anglais s’est déjà imprégné dans la mémoire de l’artiste. Alors qu’ils sont sur le point de reprendre chacun leurs routes pour un avenir plus radieux, Maddy s’éclaircie la gorge, passant une main dans ses cheveux. « Je ne t’oublierai pas Swann. » Elle vient déposer un bisou sur la joue masculine accompagné d'un sourire sincèrement reconnaissant. Ses mots sont comme une promesse. « Merci. » Pour tout.

La jeune femme entre ses bras, il lui donne tout le temps dont elle a besoin pour remettre ses émotions en place et prendre une grande inspiration. Il n’a rien contre l’idée de rester ainsi pendant de longues minutes, prêt à sacrifier son t-shirt sans mal aucun. Il n’aurait jamais imaginé que sa journée prendrait une telle tournure mais il ne s’imagine pas non plus fermer les yeux devant toute la détresse qu’elle dégage. Dans un autre monde, il aurait aimé qu’on l’aide à son tour, et pour cette raison comme autant d’autres, il ne pense pas à l’abandonner. Qui plus est, il a toujours adoré faire des feux de bois, chose rare en plein coeur de Londres. Et si cela peut l’aider à matérialiser l’idée selon laquelle ses démons ne sont plus à ses côtés, alors il n’y voit que des avantages, et c’est finalement sans un mot qu’ils prennent le chemin du retour. Désormais, le coeur de l’anglais se veut à peine plus apaisé. Il est soulagé, surtout alors qu’il sait qu’elle a son numéro et qu’il a le présentiment qu’elle saura l’utiliser à bon escient, au bon moment.

Lorsqu’est venu l’instant de lui dire au revoir, il sent son coeur se serrer, comme s’il s’apprêtait à dire adieu à une amie de toujours. Ironiquement, leur relation n’est pas plus vieille que plusieurs dizaines de minutes, une heure tout au plus. Et pourtant, Swann a l’impression qu’elle fait déjà partie intégrante de sa vie ; la laisser en repartir aussitôt est un véritable crève-coeur. « Je ne t’oublierai pas Swann. » S’il souriait déjà après avoir entendu ces quelques mots, il le fait d’autant plus lorsqu’elle dépose un baiser contre sa joue. Il répondent aux problèmes de la même façon et auraient pu être de très bons amis, dans d’autres circonstances. “Moi non plus Maddy.” Il se souviendra de son sourire, de la pression de ses doigts contre son dos et de son rire. Rien d’autre, surtout rien de négatif. C’est une promesse qu’il se fait à lui-même et qu’il sait être apte à tenir sans mal. Leur rencontre aura été importante pour lui aussi, quoi qu’on en pense. « Merci. » Il baisse poliment la tête pour lui signifier de rien et y ajoute un éternel sourire. Et leurs au revoir sont aussi simple que cela, sans longue déclarations, sans larmes supplémentaires. Ils n’ont pas besoin de plus pour savoir ce que cet instant a représenté.

Il l’observe reprendre sa route durant quelques secondes avant d’en faire de même à son tour, n’ayant aucun mal à anticiper le magasin dans lequel il pourrait retrouver Rory. S’il se présente à lui avec un sourire certain, le brun vient pourtant rapidement gommer toute distance entre eux pour mieux profiter de son odeur et sa présence à ses côtés. Et puisqu’il n’y a qu’eux dans cet endroit, il se permet aussi de l’embrasser tendrement, bien plus ému encore qu’à son habitude. “Je t’aime.” Et je t’aimerai toujours, de façon à ce qu’il n’ait jamais à ressentir le moindre sentiment d’abandon, et certainement pas quelque chose d’aussi violent que tout ce qui a pu pousser la jeune femme à avoir de telles pensées. Il l’éloignera toujours de l’obscurité, il le promet.