Il ne la pardonnera pas tant qu’elle n’aura pas expié toutes ses fautes et rendu tous ses comptes, et tant que ce ne sera pas le cas, elle sera toujours autant incapable de donner la vie. Les médecins ont leur limite, même dans leur domaine. C’est ce qu’elle en est venue à penser, en tout cas, désormais assurée qu’elle ne peut plus rejeter la faute que sur elle-même malgré tout ce qu’a pu lui dire son frère. Après avoir passé une vie entière à la projeter sur autrui, que ce soit mérité ou non, ce n’est sûrement que le juste retour des choses qui la fait aujourd’hui souffrir. Cela ne signifie pas qu’elle changera cette mauvaise habitude pour autant mais elle sait au moins qu’elle agira différemment - avec ses proches, en tout cas, et Ezra le premier. Elle qui s’est targuée de toujours tout lui avoir dit, même le plus douloureux et surtout le plus douloureux, la voilà qui va enfin devoir lever le voile sur ce mensonge supplémentaire. Lily lui a raconté bien des choses, c’est vrai, et il est l’un des rares à connaître ces facettes sombres de son histoire et de sa personnalité mais ce n’est pas pour autant qu’elle a pu ni su lui faire part d’absolument toutes. Ce qui la pousse aujourd’hui à venir toquer à sa porte avec bien moins d’assurance que d’usuelle, c’est le fait qu’il soit lui-même au cœur du secret sans le savoir.
Derrière la porte, elle ne s’impatiente pas. Elle ne le menace pas de mort non plus s’il ne lui ouvre pas dans la seconde. Lily se tient sage, la tête appuyée contre le mur près de là, les yeux dans le vide et le visage sans expression. La brune ne s’illumine pas lorsqu’il vient à lui ouvrir la porte, elle ne prend pas même la peine de feindre un sourire qu’il aurait de toute façon su faux. Arrivée à sa hauteur, elle relève les yeux pour suivre le chemin tracé par son index contre son arcade pour s’assurer qu’il a bien cicatrisé et ne gardera aucune marque de l’altercation. Elle aurait dû prévenir qu’elle venait, peut-être ? Tant pis, c’est trop tard. Ezra n’est sûrement pas dans une assez bonne passe pour recevoir qui que ce soit, ce soir, et son fils est occupé à faire un concours de mangeur de glaces avec Matt. Bientôt, ils se plaindront tous deux de maux de ventre et son mari l'appellera pour lui demander s’ils n’ont pas un cancer. “Tu n’as plus mal ?” Elle ne peut que se contenter d’observer les marques extérieures mais reste incapable de savoir ce qu’il ressent, alors elle demande. Sans chaleur, ses yeux s’ancrent aux siens en attendant une réponse qu’elle saura être franche et sans retenue. Elle sait déjà qu’elle aura à le soigner de nouveau dans peu de temps, cela s’ajoute à la liste toujours plus longue de sujets qu’elle refuse d’aborder en sa présence. Avec Matt non plus, elle n’en parlera pas, ayant décidé qu’elle les aime tous deux bien trop pour imposer son avis - et mon Dieu que cela lui en coûte. “T’es seul ?” Finalement, la jeune femme ressent le besoin qu’il le lui confirme. Elle n’est sans doute qu’en train de gagner de précieuses et douloureuses secondes mais c’est une discussion qui ne peut pas avoir lieu en présence d’oreilles indiscrètes. S’il y a quelqu’un, elle n’aura qu’à la (bien sûr que ce serait une “la”) renvoyer chez elle manu militari et le problème sera réglé bien rapidement. S’il n’y a personne, elle devra se contenter du cœur du problème, ignorant encore comment s’y prendre pour trouver les bons mots ou, à défaut, les moins pires.
Puisqu’elle ne semble plus apte à faire les choses dans l’ordre, ce n’est qu’après un rapide examen physique suivi d’un interrogatoire qu’elle vient laisser ses talons décoller du sol pour venir l’embrasser contre sa joue. Ce soir, au moins, elle ne craint pas de réveiller aucune douleur avec un geste aussi anodin. “Je voulais te parler. Si t’as du temps.” Une Lily qui ne s’impose pas à ses côtés n’est qu’une preuve de plus de la gravité de la situation autant que de son côté atypique. Sa voix est basse, douce. Ses doigts se cachent dans la paume de sa main et ses yeux ne savent plus mentir, tristes au possible.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Bien sur qu’il vint froncer les sourcils lorsque la sonnette de la porte d’entrée se mit à retentir dans tout l’appartement. La seule personne qu’il s’attendait à recevoir ce soir était le livreur de pizza - et ce dernier était déjà passé une demi-heure plus tôt. Personne d’autre n’était prévu au programme, et Noah était resté avec Matt pour le reste de la soirée. Cela faisait longtemps que les deux n’avaient pas pu profiter d’une occasion comme celle là, et Ezra avait trouvé que l’idée était bonne. En plus, cela lui permettrait de pouvoir avoir une soirée seul de son côté, et même s’il ne l’admettrait jamais à haute voix, il en avait besoin.
Alors, il ne s’était pas pressé pour venir ouvrir la porte. Il avait même peut-être, selon la légende, trainé des pieds afin d’arriver jusque l’autre côté de son appartement. Cependant, lorsque le visage de Lily avait été aperçu à travers le judas, le Beauregard n’avait mis qu’une seconde et pas une de plus avant de venir ouvrir la porte. S’il portait des sourcils froncés sur son visage jusque là, ces derniers vinrent presque s’assombrir davantage. D’ordinaire, Lily s’annonçait lorsqu’elle venait chez lui - sauf la fois où il avait fait exprès de ne retourner aucun de ses appels mais là était une toute autre histoire. Elle ne vint pas sourire, Lily, lorsque la porte fut ouverte. Elle ne vint pas le prendre dans ses bras ou lui déposer un baiser sur la joue. Elle ne vint montrer aucun signe d’affection qui pourtant, caractérisait assez facilement leur relation. Comme introduction, elle vint se contenter de venir inspecter la blessure dont les marques étaient toujours visible sur son visage, et Ezra dut retenir une petite grimace. « Tu n’as plus mal ? » Venant délicatement retirer la main de Lily de son visage, ne lâchant pas pour autant cette dernière, il vint pincer ses lèvres en une ligne fine l’espace d’un instant. « Au visage ? Encore un peu. A l’égo ? Ca va durer encore quelques temps. » Il ne parlait même pas de sa côte cassée qui le tiraillait encore dès qu’il daignait prendre une profonde inspiration. Savait-elle seulement qu’il avait finalement eu une côte de cassée ?
« T’es seul ? » - « Noah est avec Matt, tu dois le savoir ça. » Ce n’était en aucun cas un reproche, mais simplement qu’il trouvait ça étrange qu’elle vienne l’interroger sur ce point là alors qu’elle avait du elle-même souffler l’idée à Matt que de profiter de Noah pendant une soirée. Cependant, il vint ajouter une précision afin de répondre correctement à la demoiselle. « Mais oui, je suis seul. » Comme si cela allait changer les idées de Lily; elle se serait contenté de faire en sorte qu’il soit seul si cela n’avait pas été le cas, car le Beauregard n’était pas dupe. Il savait, sentait, voyait que quelque-chose n’allait pas et qu’elle venait ici pour pouvoir en discuter avec lui. Il connaissait Lily depuis tellement de temps désormais que simplement dire qu’il la connaissait sur le bout des doigts et même par coeur était un euphémisme.
Ce ne fut qu’à ce moment là qu’elle vint se hisser sur la pointe des pieds afin de venir déposer un baiser sur sa joue. Si d’ordinaire, cela aurait fait plaisir à Ezra, ce soir tout semblait déjà différent avant que la moindre parole ne soit prononcée. Il n’aimait en rien cette introduction en la matière, et comme un vieux bandage, il préférait que Lily vienne l’arracher d’un coup sec plutôt que de prendre son temps et ses précautions. Ils étaient assez grands désormais pour ne pas avoir besoin d’agir comme ça l’un envers l’autre. « Je voulais te parler. Si t’as du temps. » Avec le regard que la demoiselle vint planter dans le sien et qui vint donner froid dans le dos à Ezra, même s’il n’avait présentement pas eu de temps libre, il serait venu en dégager. Cela faisait des semaines, voire des mois, qu’il n’avait pas connu Lily avec un regard aussi triste. Et il ne tolèrerait pour aucune raison qu’elle continue de le porter un instant de plus - pas sous sa surveillance en tous cas. Alors, attrapant les deux mains de la jeune femme, il vint l’attirer avec lui à l’intérieur de son appartement, refermant la porte à leur suite. D’ordinaire, il serait venu lui proposer quelque-chose à boire ou même une collation si l’estomac de Lily criait famine. Il serait venu discuter de tout et de rien avant d’entamer une conversation qu’il savait épineuse d’avance. Aujourd’hui, il ne vint faire aucune de ces choses là, ne lâchant en aucun instant les mains de Lily, l’entrainant avec lui jusqu’au canapé où il finit par s’asseoir, l’intimant à agir en miroir. « Crache le morceau, Lily. Il se passe quoi ? » Il savait que ce n’était pas quelque-chose en rapport avec Noah, déjà, elle ne serait pas venue avec une telle attitude lui en parler et n’aurait pas porté ce regard là. Elle serait venue avec de l’espoir et du soutien dans ce dernier, et clairement là les choses étaient attendues côtés Ezra pour les accorder à la McGrath, et non l’inverse. « J’aime pas ça là. Ton regard et ton attitude. Tu me fais peur, il se passe quoi ? » Il allait par quatre chemins n’avait jamais été d’actualité entre eux.
La tempête étant passée, la jeune femme accepte qu’il déloge rapidement la main qu’elle avait déposée sur sa joue et ne cherche pas non plus à la dégager d’entre ses doigts ensuite. Son attention est rivée sur les réponses qu’il a à lui donner. « Au visage ? Encore un peu. A l’égo ? Ça va durer encore quelques temps. » Si elle aurait voulu rétorquer que ‘c’est pas drôle, Ezra’, un sourire suivi d’un rire étouffé la trahissent tous deux. Ce n’est pas vraiment drôle mais au moins il est honnête avec elle et peut se vanter de détendre l’atmosphère, elle ne cherche donc pas à lui reprocher quoi que ce soit. “Quand est-ce que ton ego s’est bien porté pour la dernière fois ?” Les hommes trouvent toujours de quoi se plaindre, c’est un fait. Cela ne les empêche pas de vivre pour autant, il en est la preuve vivante. « Noah est avec Matt, tu dois le savoir ça. » - “Ce n’est pas parce que ton fils n’est pas là que tu es forcément seul.” Et quand bien même ce serait un mensonge que de dire qu’elle ne garde pas un oeil sur sa vie privée et amoureuse, le sachant de toute façon incapable de prendre les bonnes décisions dans quelque domaine que ce soit. Son ton reste pourtant neutre au possible, lui faisant bien comprendre qu’elle ne porte ainsi aucun jugement sur sa vie. Tout ce qu’elle souhaite savoir, c’est s’ils sont seuls et peuvent parler sans crainte, comme elle ne le ferait jamais en présence d’une tierce personne. « Mais oui, je suis seul. » Alors, elle se contente de hocher de la positive, heureuse de la réponse qu’il lui apporte.
Après l’avoir embrassé en guise de salut, son sourire perd déjà en force pour se transformer en quelque chose de bien moins heureux, bien plus officiel. La Lily qui aime éternellement tout contrôler se laisse porter par les gestes d’Ezra et entre pleinement à l’intérieur de l’appartement, cherchant déjà à trouver les bons mots pour débuter une conversation qui sera difficile dans tous les cas de figure. « Crache le morceau, Lily. Il se passe quoi ? » A défaut de trouver le moyen de délier sa langue, sa mâchoire ne sait que se contracter davantage, ne laissant l’opportunité à aucun mot d’en sortir. Il y a trop de choses à dire et trop de possibilités pour qu’elle brise une partie du lien qui est le leur. Bientôt, il regrettera d’avoir tant voulu apprendre la vérité. « J’aime pas ça là. Ton regard et ton attitude. Tu me fais peur, il se passe quoi ? »Lui faire peur est bien la dernière chose qu’elle aurait souhaité mais en réalité, c’est aussi le sentiment qui l’anime en cet instant, bien malgré elle. A son tour, pourtant, elle prend les devants pour le guider jusqu’au canapé, lieu de toutes les discussions. Elle a besoin de garder ses doigts entre les siens, raison pour laquelle elle refuse finalement de les lâcher, préférant faire glisser ses empreintes sur ses phalanges sans discontinuer. Ses yeux, eux, n’imaginent même plus se plonger dans les siens, encore moins les défier. “J’ai perdu le bébé. On allait passer le premier trimestre, j’y croyais sincèrement cette fois. On avait préparé la chambre, la famille de Matt était au courant, je t’en avais parlé à toi.” Pas à Joseph, pas à ses parents, pas à Alfie. A lui et à lui seul, il n’y a qu’en Ezra qu’elle avait assez confiance et sans contrepartie pour lui confier un tel secret. Ses mots sont hachés, elle en ajoute de trop pour noyer l’essentiel : elle n’aura pas d’enfant. “Je savais qu’on devait pas s’enthousiasmer aussi tôt dans le processus mais je le voulais vraiment, cet enfant. Tu sais à quel point j’ai toujours voulu fonder une famille et cette fois-ci tout était en place, vraiment bien en place.” Elle est mariée, heureuse, amoureuse. Elle a une vie stable, elle a même renoué avec son frère. Rien n’est parfait mais rien n’avait jamais été aussi proche de l’être non plus, raisons pour lesquelles elle voulait un mini-eux aujourd’hui plus que jamais. Raisons pour lesquelles elle était plus confiante que jamais, aussi. “C’est la seconde fois mais cette fois je peux pas mentir à Matt, il a été là tout du long et… Oh, si tu le voyais, Ez.” L’expression ‘être au fond du trou’ ne semble même plus appropriée tellement son mari est tombé bas, lui qui n’est plus que l’ombre de lui-même, encore plus triste que la tristesse elle-même. Son propre état n’a rien de comparable à celui du brun, lui qui plaçait tant d’espoirs et d’insouciance en cet enfant à naître. C’est la seconde fois qu’elle perd un bébé et déçoit un futur père, pourtant, et ce n’est pas un poids qu’elle pense pouvoir supporter bien longtemps si celui-ci reste couplé à celui du mensonge. “J’aurais tout fait pour que tu ne ressentes pas la même chose. J’ai tout fait pour que ce ne soit pas le cas.” Et il ne comprendra sans doute pas où elle veut en venir, ce qui est normal alors qu’elle reste volontairement floue, incapable de déjà donner davantage de détails et ainsi expliquer la situation qui avait été la leur, une décennie plus tôt déjà. A lui, au moins, elle a pu éviter la peine du deuil parental, et si elle devait le refaire alors elle n’hésiterait pas un seul instant.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
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AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
« Quand est-ce que ton ego s’est bien porté pour la dernière fois ? » Son visage prit une expression de surprise assez rapidement, qu’il se permet d’accentuer quelque peu pour en rajouter une couche là où ce n’était pas forcément nécessaire. « Outch. Ce sera pas aujourd’hui, c’est sur, merci à toi. » Le sourire qu’il tentait de réfréner mais qui réussissait tout de même à venir s’accrocher à ses lèvres trahissait ce qu’il ressentait réellement; et, par la même occasion, venant donner une certaine validation aux paroles de la jeune femme, bien malgré lui. « Ce n’est pas parce que ton fils n’est pas là que tu es forcément seul. » Ezra vint froncer le bout de son nez. Malheureusement, ces derniers temps, les paroles de la jeune femme avaient du mal à être vraies. « Touché. » De toutes façons, Lily devait tenir un carnet bien plus à jour que sa mémoire sur les aléas de sa vie privée, il était même presque surpris qu’elle vienne lui poser sérieusement la question alors qu’elle devait déjà connaître la réponse. Comme demandé, cependant, il vint lui confirmer qu’il était seul chez lui - il ne savait pas trop encore pourquoi elle voulait savoir cette précision, mais la demoiselle ne mettrait pas bien longtemps avant de venir cracher le morceau. D’autant qu’il avait beau être idiot, Ezra, il avait compris dès la première fois où leurs regards s’étaient croisés que quelque-chose de plus important se devait d’être discuté en cette soirée.
Alors, il vint se laisser faire. Il vint la laisser le guider à travers son propre appartement, à travers cet endroit qu’il connait pourtant par coeur - mais qu’elle connait presque aussi bien que lui. Il vint se laisser asseoir sur le canapé, alors que la main de Lily n’avait aucunement l’intention de venir laisser ses doigts à lui s’échapper. Il pouvait sentir à travers tous les pores de la peau de la jeune femme que quelque-chose n’allait pas - il ne saurait dire de quoi il s’agissait, cependant. Elle évitait son regard, mais elle n’évitait pas sa présence. Il ne devait pas être celui en tort, alors. Ou alors, une fois de plus, il n’aurait rien compris. « J’ai perdu le bébé. On allait passer le premier trimestre, j’y croyais sincèrement cette fois. On avait préparé la chambre, la famille de Matt était au courant, je t’en avais parlé à toi. » - « Oh, Lily… » La voix d’Ezra sembla comme se faire happer dans les paroles de la jeune femme. « Je savais qu’on devait pas s’enthousiasmer aussi tôt dans le processus mais je le voulais vraiment, cet enfant. Tu sais à quel point j’ai toujours voulu fonder une famille et cette fois-ci tout était en place, vraiment bien en place. » Il l’avait toujours su et serait toujours au courant de cette information là. Dès leur rencontre, Ezra avait su que fonder une famille était l’une des choses les plus importantes pour la Keegan devenue McGrath. Ses doigts vinrent resserrer ceux de la jeune femme, venant machinalement caresser sa peau du plat de ses pouces, ressentant déjà la détresse dans la voix de Lily, dans sa posture, dans ses mots. « C’est la seconde fois mais cette fois je peux pas mentir à Matt, il a été là tout du long et… Oh, si tu le voyais, Ez. » Il n’avait pas vraiment de mal à imaginer son ancien ami, à visualiser l’état dans lequel il pouvait se trouver. Cependant, en cet instant, Matt était le dernier des soucis d’Ezra. Pour lui, la seule personne dont il se préoccupait de l’état présentement se tenait sous ses yeux - et refusait de les croiser de son regard. « C’est pas lui qui m’inquiète là, Lily… »
« J’aurais tout fait pour que tu ne ressentes pas la même chose. J’ai tout fait pour que ce ne soit pas le cas. » Il vint secouer la tête, ne saisissant bien sur en rien l’importance des paroles que la jeune femme venait de lui donner. « Tu voulais m’en parler, et c’est tout ce qui importe. C’est pas à moi qu’il faut que tu penses, là, vraiment. » Il savait qu’il n’avait pas été des plus sages ces dernières semaines et qu’elle avait du s’en faire pour lui, mais tout ça était derrière eux et elle se devait de penser un peu à elle maintenant. Alors, délicatement, Ezra vint relever du bout du doigt le menton de la jeune femme - il voulait pouvoir la voir, réellement, elle qui fuyait son regard comme la peste depuis plusieurs minutes. « Comment tu te sens ? » Parce-que ce n’était pas rien, de perdre un enfant. Qu’importe l’instant auquel arrivait cette tragédie, elle venait meurtrir des corps et des coeurs. Et il ne souhaitait rien de tel pour la brune dont le regard semblait si loin et tant proche en même temps. « T’as pas voulu lui en parler la première fois ? » Parce-que cette partie là, il l’avait entendu et intégré. Il ne la comprenait pas dans son entièreté, n’ayant pas tous les éléments nécessaires à disposition, mais il l’avait entendu. « Promis si tu veux j’irai le voir après mais je peux pas m’occuper de lui si je te sais pas en sécurité. » Qu’importe tout le reste, Lily avait toujours été une de ses priorités.
Elle n’a jamais douté de la douceur d’Ezra, perdue au milieu de toute la maladresse dont l’australien est capable. Elle se moque souvent de cette dernière mais ne vante pas assez la première, et comme toutes les choses importantes, Lily ne s’en rend compte que trop tard. C’est sa douceur dont elle avait besoin à l’époque, c’est sa douceur qui l’a tant aidée et qu’elle a tant aimée, avec lui. Pourtant, la brune aurait préféré qu’il n’ait plus jamais à lui en témoigner de la sorte, surtout pas dans un moment où elle en a terriblement besoin : parce que justement, elle aurait préféré que sa vie devienne enfin le long fleuve tranquille qu’elle espérait tant. Puisque c’est peine perdue, elle tente au moins de se calmer grâce à tous les efforts qu’il y met, à ses pouces qui caressent doucement sa peau et au calme Olympien dont il fait preuve dans une situation à laquelle il ne comprend pourtant rien. Pour le moment. Et tout sera pire lorsqu’il aura toutes les informations en sa possession, raison pour laquelle elle repousse l’inévitable, terrorisée à l’idée qu’il lui tourne le dos pour ne plus jamais faire marche arrière. Après tout, elle ne pourrait pas lui en vouloir. « Tu voulais m’en parler, et c’est tout ce qui importe. C’est pas à moi qu’il faut que tu penses, là, vraiment. » Ironiquement, il est justement le seul à occuper ses pensées, sans doute même plus que son enfant qui ne verra pas la vie et son mari occupé à le pleurer chez eux. Et elle, c’est son ex-petit-ami qu’elle trouve encore le temps de se réfugier, qualifiant son escapade de ‘bonne idée’ ou, plus précisément, d’idée ‘nécessaire’. Son menton remonte docilement lorsque l’index d’Ezra lui montre la voie à suivre et elle plonge enfin ses yeux tristes et animés de spasmes dans les siens, trop inquiets pour qu’elle ne se sente pas coupable. Si seulement elle lui avait tout dit dès le début, ils seraient sans doute déjà en train de se disputer et de se crier des atrocités - ce serait du temps de gagné.
Puisque le brun ignore l’issue de la discussion, jugée inévitable par son amie, il prend encore le temps d’essayer de la calmer et de la rassurer, ce qu’elle ne peut qu’apprécier. « Comment tu te sens ? » Tous les synonymes de ‘triste’ auraient pu être recevables en cet instant, mais ce n’est pourtant plus le sentiment qui tient l’ascendant sur les autres. Pour une fois, elle la joue sincère, puisqu’il en sait de toute façon bien trop sur sa personne autant que son passé pour qu’elle puisse encore lui cacher quoi que ce soit. Il saurait déceler un mensonge de sa part, pour ne (presque) jamais en avoir été témoin. “Coupable.” Coupable de la mort de l’enfant autant que du secret gardé durant bien trop d’années. Coupable de bien d’autres choses, aussi, mais la liste serait bien trop longue à détailler. « T’as pas voulu lui en parler la première fois ? » Ezra, Ezra, doux Ezra. Les yeux de Lily fuient à nouveau une seconde, avant qu’elle ne trouve la force de retrouver son regard bleuté. “Je n’avais jamais entendu parler de lui, à l’époque.” Elle laisse les indices s’accumuler comme s’il s’agissait réellement d’une quelconque enquête stupide. Ce n’est pas un jeu, cela ne l’a jamais été. Lily le fait par étapes, simplement parce qu’elle n’a pas la force de tout lui révéler d’un seul tenant. « Promis si tu veux j’irai le voir après mais je peux pas m’occuper de lui si je te sais pas en sécurité. » - “Je le suis, je le suis.” Au moins, ces mots-là n’ont aucun mal à sortir. Elle va aussi bien qu’elle peut aller et elle ne risque rien. Ce n’est pas ce soir qu’il pourra jouer au chevalier servant, et sans doute que Matt aura encore bien du mal à accepter la moindre aide venant du Beauregard. Elle esquisse un sourire pour accentuer ses paroles, tentant du mieux qu’elle le peut d’être rassurante. C’est au moins un sujet sur lequel il n’a pas à s’inquiéter.
A son tour, elle laisse une main remonter jusqu’au visage d’Ezra, caressant ainsi doucement sa joue et sa barbe de trois jours allant avec. En temps normal, elle l’aurait embrassé à cet endroit précis et ce serait aussitôt plaint qu’il pique. “T’es un si bon père, Ezra.” Tout le monde semble en douter, mais ce n’est pas le cas de la McGrath qui l’a observé se battre pour son fils pendant des années, et qui continue de le faire encore aujourd’hui de bien des façons. “Je sais que t’en doutes, mais je te le dis.” Elle ne le lui a pas rappelé depuis de nombreuses années et est finalement désolée que cela arrive en cet instant alors qu’elle n’a finalement l’air que de lui passer de la pommade pour mieux le battre ensuite. Il ne mérite pas ça. Lui non plus ne mérite pas de souffrir à cause d’une perte dont il n’a jamais été coupable le moins du monde. Elle prend une nouvelle inspiration avant de reprendre son annonce. “Tu l’es déjà pour Noah et t’aurais pu l’être pour une petite fille.” Elle n’a jamais eu le temps d’en arriver à la fin du premier trimestre et de la moindre échographie, mais elle est certaine qu’il aurait été un elle, en réalité. C’est depuis cet instant qu’elle s’est promis de ne plus jamais se laisser aller à de telles pensées. “C’est pas à Matt que j’ai caché quoi que ce soit. C’est toi que j’ai essayé de protéger, à l’époque.” Parce que Matt n’était pas le père de cet enfant et qu’elle n’a aucun doute sur la paternité de ce dernier. Si elle l’a laissé croire qu’il était celui de son ex-petit-ami, elle savait déjà que ce n’était pas le cas, pas le moins du monde. Elle continue de caresser sa joue comme s’il était un enfant, son visage défiguré par la tristesse, ses lèvres pincées. “Je suis tellement désolée.” Pourtant, tout le monde sait que ce sont des mots qu’elle ne partage pas souvent, qu’elle pense encore moins régulièrement. Rares sont ceux qui l’ont entendu le dire, mais en cet instant tout est plus véritable que jamais. “Tu méritais de savoir.” C’est une évidence. “Je veux plus avoir à te le cacher.” Ce sont autant de mots qu’elle enchaîne pour ne pas avoir à répéter qu’elle est désolée, terriblement désolée, profondément désolée. Il aurait été un père parfait, pour la seconde fois de sa vie.
Ezra Beauregard
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
« Coupable. » Il vint pincer ses lèvres; elle ne devrait pas avoir à se sentir de la sorte. Surtout qu’il connaissait parfaitement assez son histoire pour savoir que ce n’était là qu’une impression de déjà-vu pour la jeune femme, et que de façon similaire à quelques années plus tôt, elle n’avait aucune réelle raison de se sentir ainsi. Il vint resserrer délicatement ses doigts autour des siens, ne lâchant pas un seul instant son regard. Il avait été là une fois pour elle, il reprendrait les mêmes étapes dans le même ordre s’il y avait besoin aujourd’hui. « Je n’avais jamais entendu parler de lui, à l’époque. » Il ne comprenait cependant pas toutes les paroles qu’elle venait lui avancer, Lily, mais décida de mettre cette impression sur le compte de la tristesse, des émotions sans dessus-dessous, et de la situation dans son ensemble. Bien sur qu’elle avait entendu parler de Matt, puisqu’il était son époux. Cela tombait sous le sens. Epoux qui apparemment, ne savait trop comment se remettre de la nouvelle chez eux. Et en réalité, Ezra se sentait mal pour le McGrath; ce dernier avait beau incarner parfaitement l’enfant qui n’avait jamais grandi, Peter Pan et tout ce qui s’en suivait, il savait qu’au fond le coeur de cet enfant souhaitait un jour pouvoir également fonder une famille. Il savait d’avance que Matt ne se sentait pas des mieux, en cet instant - mais il n’était pas celui envers qui son inquiétude était dirigée. « Je le suis, je le suis. » - « Alors peut-être que j’irai vraiment le voir après, si tu es toi en sécurité. » Il l’enverrait paitre sur les rosiers, mais Ezra déguiserait ça en j’ai juste besoin de quelqu’un pour boire un coup et ils referont le monde par la suite, un où Auden n’existait plus bien évidement. Il vint secouer la tête - le sujet n’était en aucun cas celui là.
« T’es un si bon père, Ezra. » Venant dans un premier temps froncer légèrement les sourcils, ne comprenant pas quel était le rapport avec ses qualités à lui toute cette histoire, mais il finit par venir tirer un petit sourire timide, retirant un instant ses yeux de ceux de la jeune femme. Si ça n’avait pas été Lily en face de lui, peut-être qu’il aurait légèrement rougi. Cependant, ce qu’il ne nierait pas, c’était qu’il faisait bon d’entendre que l’on était bon père. Le parcours avait été des plus compliqué, et Noah n’avait jamais été autre chose que la priorité de son père - à partir du moment où on l’avait laissé exercer son droit, surtout. « Je sais que t’en doutes, mais je te le dis. » Parfois, il la détestait presque de le connaître si bien. « J’ai eu, et j’ai encore de quoi en douter aussi tu sais. » La vie n’avait pas fini de venir leur mettre des bâtons dans les roues, lorsqu’il s’agissait de Noah et lui. « Tu l’es déjà pour Noah et t’aurais pu l’être pour une petite fille. »
S’il avait baissé les yeux pendant les quelques dernières minutes, afin d’accepter les compliments de la jeune femme, Ezra vint relever rapidement ces derniers afin de venir sonder le regard de Lily, les sourcils définitivement froncés sur son visage. « Qu’est-ce que tu racontes ? T’es sure que tu vas bien, Lily ? » Parce-que ce n’était pas la première fois depuis qu’elle avait mis les pieds chez lui qu’elle venait lui sortir des paroles qui n’avaient pas de sens. « T’as bu quelques-chose avant de venir ? » Il pouvait toujours poser la question, au pire elle viendrait le flinguer du regard - mais il était habitué avec le temps. « C’est pas à Matt que j’ai caché quoi que ce soit. C’est toi que j’ai essayé de protéger, à l’époque. » Lentement, mais surement; un à un, les traits du visage d’Ezra passèrent de l’inquiétude à la confusion. Si son cerveau semblait mettre trop de temps à comprendre ce que la jeune femme tentait de lui faire comprendre depuis de longues minutes déjà, son corps avait parfaitement saisi le sens de ses mots, venant déjà lui lancer une slave de frissons le long de l’échine, lui faisant agiter le coeur un peu plus rapidement. « Quoi ? » Sa voix était déjà synonyme de murmure, en cet instant. « Je suis tellement désolée. » - « Quoi ? » Il n’était pas autant idiot que ça, pourtant: il comprenait le sens des mots qu’elle empruntait, il avait simplement un peu de mal à les assimiler. « Tu méritais de savoir. Je veux plus avoir à te le cacher. » Il vint secouer légèrement la tête, retirant ses mains de celles de la jeune femme, reculant quelque peu sur le canapé comme pour obtenir une vue différente de la même scène. « Je comprends pas, Lily. C’est pas le genre de chose que t’aurais pu me cacher comme ça. T’es sure que tu vas bien ? Tu veux pas prendre un verre d’eau ? Non mais c’est impossible ce que tu me dis, parce-que ça veut dire que… Non, tu m’as dit que c’était l’autre à ce moment là, mais je… »
Il s’était relevé du canapé sans s’en apercevoir, avait commencé à faire les cent pas au sein de son propre salon. Les éléments étaient lentement en train de se mettre en place, dans l’ordre, dans son esprit mais il ne voulait pas que cela se fasse. La vérité que la jeune femme était en train de lui expliquer allait lui faire mal au coeur et ce n’était pas quelque-chose dont il avait besoin. Parce-que si elle avait déjà perdu un enfant, il avait été là à ce moment là - il s’en rappelait comme si c’était hier. Elle lui avait cependant juré qu’il n’avait rien à voir dans cette histoire, lorsque cela était arrivé. Il l’avait cru. Pourquoi changer la version des faits aujourd’hui, onze ans après ces derniers ? Cela voudrait donc dire qu’en plus de ne pas avoir vu Noah naitre peu de temps après cet évènement là… Oh, de plein fouet il vint être percuté par l’évidence. Si Lily lui avait dit la vérité, il aurait perdu deux enfants, cette année là. Il vint secouer la tête, continuant de marcher en long et en large cependant. « Est-ce que t’avais peur que je supporte pas la nouvelle, quand c’est arrivé ? » Ses yeux vinrent s’accrocher un instant, un seul, à ceux de Lily - et son coeur se serra bien plus qu’il ne le tolérait en réalité. « Pourquoi, Lily ? » Pourquoi quoi, exactement ?
Les mots de Lily ne sont pas volontairement flous, il s’agit uniquement d’une protection qu’elle ne sait pas enlever. En réalité, elle n’a aucune idée de comment aborder le sujet et encore moins comment lui annoncer la terrible nouvelle, avec bien trop d’années de retard. Elle qui a pourtant le don de se fondre dans la masse n’en a que faire en cet instant. Avec Ezra, elle n’a pas à prétendre, et c’est une règle fondamentale établie dès le premier jour, laquelle elle n’a fait voler en éclats qu’une seule et unique fois : lorsqu’elle a perdu son premier enfant. Leur enfant - mais pas son premier, à lui. Alors, c’est ce sur quoi elle met l’emphase, sur ce rôle de père qu’il a eu bien du mal à gagner mais dont il peut être aujourd’hui fier. Noah est un enfant heureux, il a grandi de façon équilibrée (ou rien qui ne soit de la faute du Beauregard, en tout cas) et Ezra l’aime de tout son cœur. Elle n’a pas besoin d’autres informations pour lui dire ce qu’elle en pense, et il n’a en rien à rougir de ce sourire de fierté qu’il arbore brièvement. Ce ne sont que des instants de joie tels que celui-ci qu’elle aimerait voir en lui, mais par avance Lily sait que cela ne sera pas ce dont son futur sera fait. « J’ai eu, et j’ai encore de quoi en douter aussi tu sais. » Je sais. Égoïstement, lâchement, c’est de ce moment qu’elle profite pour lui annoncer la terrible vérité. Les mots sont posés rapidement, elle en oublie de respirer, son regard s'enfuit. Il aurait pu être le père d’une petite fille, et la jeune femme aurait mis un point d’honneur à ce qu’il ne doute jamais de sa capacité à être un père formidable.
Pourtant, elle ne semble pas avoir été aussi précise qu’elle l’avait espéré et les questions qu’Ezra vient ajouter sont autant de coups de couteaux supplémentaires dans son cœur. « Qu’est-ce que tu racontes ? T’es sure que tu vas bien, Lily ? » Elle ne va pas bien, non, mais cela n’est en rien de sa faute, et cela ne devrait pas être son problème non plus. Elle en a déjà partagé bien assez avec lui pour ne pas en avoir à en rajouter, encore moins en cet instant. Lily reste muette, se contentant d’espérer qu’il réfléchisse assez par lui-même au point de ne plus pouvoir se voiler la face: il doit accepter la vérité telle qu’elle est. « T’as bu quelques-chose avant de venir ? » La brune se mord l’intérieur des joues, n’ayant ni la force ni l’envie de l’affubler d’un regard noir. Elle n’a rien bu, c’est évident, et puisqu’il semble en avoir terriblement besoin alors elle vient finalement ajouter quelques précisions à son annonce. Il aurait pu être père une seconde fois. Il aurait dû être père une seconde fois et peu importe ce qu’il serait advenu de leur couple dans ces conditions, Lily aurait été comblée de partager cette aventure autant que l’éducation d’un enfant à ses côtés. « Quoi ? » Puisque sa voix se confond en un murmure et qu’elle est brisée, l’infirmière sait par avance qu’il a compris tout ce qu’elle souhaitait lui dire. Ses yeux sont immenses, elle voudrait se faire minuscule. Ses excuses n’ont sûrement plus aucune importance ni force, désormais. « Quoi ? » Ne me fais pas me répéter, s’il te plaît. La McGrath n’a pas la force de dire quoi que ce soit, de toute façon, bien trop honteuse. Pour preuve, elle n’essaye même pas retenir les mains d’Ezra se dégageant violemment des siennes, tout comme elle ne le retient pas non plus à ses côtés alors qu’il ne semble vouloir que s’enfuir et prendre de la distance. Il serait sûrement parti s’il n’était pas dans son propre appartement, incapable de respirer le même air qu’une femme lui ayant dissimulé une si terrible vérité durant onze ans. « Je comprends pas, Lily. C’est pas le genre de chose que t’aurais pu me cacher comme ça. T’es sure que tu vas bien ? Tu veux pas prendre un verre d’eau ? Non mais c’est impossible ce que tu me dis, parce-que ça veut dire que… Non, tu m’as dit que c’était l’autre à ce moment là, mais je… » Oh, Ezra. Il tente de rejeter une vérité qui dérange, et si elle avait eu le moindre courage, elle lui aurait raconté son histoire sans le moindre filtre pour lui faire savoir qu’une telle idée lui causera plus de tort que de bien. Si elle avait eu la moindre force, elle aurait commencé par se lever pour ne pas le laisser tourner en rond tel un chien en cage. Maladivement muette, elle ne sait que maltraiter le tissu du canapé de ses ongles abîmés. “C’est la vérité.” qu’elle assure une seconde fois avec honte, ses yeux baissés, son ton bas. Même dans cet instant, il ne sait faire autre chose que de penser à elle avant le reste, de se demander si elle se porte bien, de veiller à ce que ce soit le cas. Indubitablement, elle aurait été fière de porter sa progéniture et de la mettre au monde pour ainsi la voir grandir à ses côtés et prendre ses traits.
« Est-ce que t’avais peur que je supporte pas la nouvelle, quand c’est arrivé ? » C’est aussi douloureusement que de façon nécessaire qu’elle relève les yeux à sa hauteur, consciente qu’il doit faire son deuil aujourd’hui alors qu’elle a eu l’occasion de faire le sien il y a une décennie. Pendant un instant, elle pense à lui proposer de l’eau à son tour pour gagner un peu de temps. L’instant d’après, elle se souvient déjà que le temps gagné se compte en années et qu’elle ne peut plus se permettre de reculer l’inévitable. « Pourquoi, Lily ? » - “Tu l’aurais supportée, je le sais.” Il n’a pas à douter de sa force ni de son courage, encore moins au travers du regard et du jugement de Lily qui, à son tour, n’en a jamais douté. Il est passé au travers de nombreux problèmes et de nombreuses difficultés et il n’a jamais abandonné, Ezra, il n’a jamais baissé les bras, il ne s’est jamais plaint non plus. Il a une force dont il doute lui-même, mais elle n’est pas de cet avis. Sa décision n’a pas été prise pour cette raison, mais il est difficile d’expliquer un raisonnement vieux de dix ans alors que tant de choses ont changées. “Je ne voulais pas te voir souffrir davantage.” Il était déjà effondré à l’idée que sa petite-amie perde un enfant, pourtant d’un autre homme, alors elle n’ose même pas imaginer quelle aurait été sa réaction s’il avait su que l’enfant était de lui. “Quoi qu’il en soit, ça n’aurait pas ramené ma fille. C’est la seule façon que j’ai trouvé pour te protéger.” Notre fille ; le mensonge a tellement été répété qu’elle en a pris l’habitude. Lily n’est pas fière, c’est certain, et elle sait déjà tous les arguments qu’il aura contre elle, à commencer par le fait qu’elle n’avait nullement le droit d’agir de la sorte et de décider de ce qu’il pouvait, ou non, savoir. “Notre relation était tellement récente, Ez… Tu avais déjà Noah, j’avais pas le droit d’arriver de nulle part et d’ajouter à ta vie tous mes problèmes.” Son ex violent, ses propres traumatismes, cet enfant né d’une union sans doute trop hâtive alors que les mœurs auraient voulues qu’elle fasse d’abord le deuil de Callum avant de se perdre dans les bras d’un autre. Lui, en face, peinait déjà à être le père d’un enfant pourtant venu au monde, à des milliers de kilomètres de lui. Elle n’avait pas le droit de lui dire qu’à ainsi être obnubilé par ce garçon, il en avait perdu une fille grandissant dans le ventre d’une jeune femme jamais éloignée de lui de plus de quelques kilomètres. Parce que la vérité, c’est qu’au milieu de toute sa bonne volonté et son empathie, une partie d’elle n’a jamais su faire la part des choses et accepter qu’Ezra n’y était pour rien dans la mort de cet enfant. “Tu me rendais heureuse. Je ne voulais pas te rendre triste.” La vérité est aussi simple que ça, finalement.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
« C’est la vérité. » Il lui avait demandé de venir confirmer les dires qu’elle lui exposait, bien que d’entendre ces quelques mots ne venait en rien le rassurer ou alléger son cœur qui semblait se contracter toujours plus au fil des secondes s’écoulant. Faire les cent pas dans le salon devint une nécessité, le temps que son esprit encaisse toutes les nouvelles informations qui étaient mises en lumière par la jeune femme - et les conséquences qu’elles avaient eu sur le vie d’Ezra sans qu’il n’ait son mot à dire, sans qu’il ne s’aperçoive de rien. Bien sur, Lily n’y était pour rien dans cette histoire, elle avait également perdu un enfant ce jour là; mais l’idée même que lui ait pu en perdre deux dans la même année, l’un parce-qu’il ne pensait pas le voir un jour et l’autre parce-que le foetus n’avait pas survécu, venait lui tirer la chair de poule. « Tu l’aurais supportée, je le sais. » Il vint lui tirer un petit regard noir. « Ne me materne pas, Lily. Pas aujourd’hui s’il te plait. » Si d’ordinaire, il était plus qu’appréciable la façon dont la jeune femme faisait toujours attention à la façon de lui dire les choses et de lui présenter les événements afin que tout se passe pour le mieux pour lui, aujourd’hui n’était pas une journée où il avait besoin de ce type de comportement là. il désirait simplement qu’elle soit franche avec lui, qu’elle ne lui cache plus aucune vérité. « Je ne voulais pas te voir souffrir davantage. » - « Alors t’as préféré souffrir seule ? » Oh, il avait été là à ses côtés, ça il ne le remettait pas en cause. Il avait fait en sorte d’alléger sa peine et de sécher ses larmes. Cependant, à l’époque, il pensait qu’elle venait de perdre l’enfant de son ex-petit-ami. S’il avait su qu’il s’agissait du sien, il aurait séché ses larmes et partagé sa peine par la même occasion.
« Quoi qu’il en soit, ça n’aurait pas ramené ma fille. C’est la seule façon que j’ai trouvé pour te protéger. » A écouter les mots de la jeune femme, il vint serrer les mâchoires autant qu’il vint serrer ses bras contre son torse, les croisant d’une façon bien plus ferme qu’il ne l’aurait fait en temps normal. Ma fille sonnait désormais dans son esprit comme notre fille, et faisait pleurer son coeur par la même occasion. Si les choses avaient été différentes, il aurait pu - aurait eu la chance - d’être père d’un garçon et d’une fille à quelques mois d’intervalle. Il vint mentalement chasser les pensées liées à cette idée, il fallait qu’il continue de se concentrer sur la conversation. « Notre relation était tellement récente, Ez… Tu avais déjà Noah, j’avais pas le droit d’arriver de nulle part et d’ajouter à ta vie tous mes problèmes. » - « J’avais Noah ? » Il vint hausser un sourcil sur son visage, qui vint être rapidement suivi d’un petit rire sarcastique. « Lily, tu sais très bien autant que moi que j’avais rien du tout, à ce moment là. Noah était un souvenir pour laquelle j’avais eu le droit à aucune image. Et à ce moment là, je pensais que jamais j’aurais l’occasion de le voir un jour. » Une limite très précise avait été érigée à cette époque là, entre les McGrath et lui. Ironie du sort, Lily était également une McGrath désormais - à croire que c’était une malédiction dont Ezra s’était entiché au fil des années. « T’avais tous les droits de venir dans ma vie pour tout ruiner, de toutes façons t’as pu le voir, t’aurais pas pu faire pire. » Elle avait été aux premières loges depuis presque le début de toute cette histoire, de tout ce pan de vie du Beauregard. Elle avait pu voir tous les tenants et aboutissants de cette période extrêmement décisive dans la vie d’Ezra. Elle savait pertinemment qu’elle n’aurait pas pu faire pire que tout ça - au moins, cet enfant là, il l’avait perdu par accident et il ne lui avait pas été arraché volontairement. « Tu me rendais heureuse. Je ne voulais pas te rendre triste. »
Alors, il vint laisser échapper un long soupire. Il savait à écouter les paroles de la jeune femme qu’elle disait désormais vrai, et que toutes les bonnes intentions du monde avaient été utilisées pour tisser cette décennie de mensonges. « Y’avait qu’avec toi que j’étais heureux à l’époque, Lily. » Et lui ne mentait pas. Il ne savait pas y faire, de toutes façons - pas de façon assez convaincante en tous cas. Et puis de toutes façons, elle avait tout vu, tout entendu. Elle saurait que la vérité résidait également dans les paroles du Beauregard. « Tu me rendais heureux aussi et ça n’aurait pas été de ta faute, cette tristesse. » Après avoir hésité un instant supplémentaire, Ezra vint finalement faire de nouveau le tour du canapé afin de venir s’asseoir face à la jeune femme, où il était situé initialement. « Je suis en colère contre toi pour ne pas me l’avoir dit. » Il y avait tout un ravin entre ne pas mentir et dire autant la vérité, et apparemment Ezra avait décidé de sauter de l’autre côté sans filet. « Mais je suis pas en colère de ce qu’il s’est passé. Ce n’était pas ta faute. » ll vint chercher son regard, froncer les sourcils. « Ce n’était pas ta faute, hein ? » Il s’en voulait de venir demander la précision, de venir appuyer sur ce point. Mais malheureusement, si elle lui avait menti pendant une décennie sur la provenance de cet enfant, elle pouvait aussi lui avoir menti sur les circonstances de cette perte - ce n’était pas ce qu’il souhaitait, et il espérait de tout son coeur qu’elle vienne confirmer ce qu’il avançait.
C’est la vérité, toute la vérité. Celle qui fait mal, celle qui la ronge depuis des années. « Ne me materne pas, Lily. Pas aujourd’hui s’il te plait. » Elle pince les lèvres, ne pouvant lui reprocher quoi que ce soit mais n’appréciant pas son ton pour autant. En d’autres circonstances, elle ne se serait pas gardée pour le lui dire mais l’instant présent a tout d’une exception - et heureusement, parce qu’elle ne voudrait jamais avoir à le revivre, et qu’il n’y aura de toute façon aucune occasion de le faire dans le futur. « Alors t’as préféré souffrir seule ? » La question se pose-t-elle vraiment ? “Oui.” La jeune femme soutient son regard, geste difficile mais nécessaire. Si c’était à refaire, elle n’y changerait rien et garderait toute cette peine et cette tristesse pour elle seule. Ezra l’a quand même vécue à ses côtés, elle la lui a imposée parce qu’elle était incapable de vivre loin de lui, alors elle ne pouvait pas en plus ajouter à cela la peine d’un père qui ne verra jamais son enfant. Pour connaître ce sentiment, elle sait qu’elle n’aurait jamais voulu le partager avec lui. La vie et les circonstances lui imposaient déjà bien trop.
La colère d’Ezra est compréhensible, la brune ne cherchera pas à la lui retirer. Il a le droit de l’être. Il doit l’être, à en juger par l’importance de l’annonce et de toutes les conséquences qui la composent. « J’avais Noah ? » Noah est un sujet à double tranchant, elle le savait avant même de prononcer son nom. Elle garde le souffle court, alerte au moindre mot et à la moindre de ses réactions, espérant silencieusement que sa colère laisse place à d’autres sentiments le plus rapidement possible. Un rire sarcastique n’est pas ce à quoi elle s’attendait et bien au contraire, il a tendance à lui glacer le sang. « Lily, tu sais très bien autant que moi que j’avais rien du tout, à ce moment-là. Noah était un souvenir pour lequel j’avais eu le droit à aucune image. Et à ce moment-là, je pensais que jamais j’aurais l’occasion de le voir un jour. » Il avait de l’espoir, au moins. Infime, imperceptible, mais bien présent. Il avait quelque chose à quoi se raccrocher, il avait Lily en qui il pouvait avoir toute confiance, à qui il pouvait tout confier. Et tout, absolument tout aurait volé en éclats si elle avait dit quoi que ce soit de la vérité qui lui brûlait les lèvres. “Au moins, il vivait.” Et il vit encore, il s’est battu, il a gagné et grandi. Il a eu toutes ses chances que leur enfant n’a jamais pu toucher du bout du doigt et Lily ne comprend pas à quoi tout ceci aurait rimé si elle lui avait annoncé sa paternité en même temps que le deuil qu’il devait tenir. Si elle tenait à attendre le premier trimestre pour lui parler, Lily avait bien ses raisons, et preuve en est qu’elle a bien fait de garder cette annonce pour elle. Le tenir en ennemi dans cette situation est difficile mais elle ne peut pas faire autrement : leurs points de vue divergent, il doit comprendre qu’il a tort, malgré toute l’amitié qu’elle continue de lui porter aujourd’hui.
« T’avais tous les droits de venir dans ma vie pour tout ruiner, de toutes façons t’as pu le voir, t’aurais pas pu faire pire. » - “Les choses peuvent toujours être pires.”
Il a fini par retrouver Noah, il a même revu Ginny, les choses se sont appaisées entre eux. Il peut voir son enfant tous les jours ou presque, il peut le voir grandir, il peut l’observer sculpter les traits de son visage pour mieux ressembler à son paternel. Il lui apprend à parler, à compter, à marcher, à dire ‘merci’ quand l’occasion se présente. « Y’avait qu’avec toi que j’étais heureux à l’époque, Lily. » Ce sont des paroles comme celles-ci qui la ramènent à la réalité et lui font reposer pieds sur Terre, lui rappelant que c’est Ezra qui se tient face à elle et personne d’autre. C’est justement parce que c’est lui qu’il n’a rien d’un ennemi et encore moins d’une figure à abattre et que peu importe ce qu’il peut se passer entre eux, il n’en deviendra jamais une. “T’as Noah pour ça, maintenant.” Qu’elle avance d’une voix plus basse et mal assurée. Non pas qu’elle doute de la véracité de ses paroles, mais bien de l’idée même d’utiliser son fils comme un argument. Ils n’ont plus la relation qu’ils avaient, ils ont grandi, évolué. Pourtant, ils sont toujours là et Lily sait qu’elle peut continuer de compter sur lui, malgré les hauts et les bas (très, trop bas) de leur relation. « Tu me rendais heureux aussi et ça n’aurait pas été de ta faute, cette tristesse. » Sans répondre, le bleu de ses iris l’observe revenir pas à pas vers elle pour s’asseoir sur le fauteuil d’en face. Elle voudrait le prendre dans ses bras pour marquer ses excuses sincères mais n’ose pas encore un tel geste, incertaine de ce qu’il peut ressentir à son égard en cet instant. Rapidement, pourtant, il lui en enlève toute envie et si ce n’est pas son « Je suis en colère contre toi pour ne pas me l’avoir dit. Mais je suis pas en colère de ce qu’il s’est passé. Ce n’était pas ta faute. » qu’elle trouve injuste (au contraire, le reproche est louable), ce sont plutôt les mots qui s’ensuivent qu’il aurait dû garder pour lui. « Ce n’était pas ta faute, hein ? » Ses molaires attaquent sa joue le temps qu’elle assimile les paroles, certaine de les avoir entendues ainsi et d’y comprendre le sous entendu énoncé par le garagiste. “Pardon ?” Sa tête pivote légèrement, signe de son attention autant que de son incompréhension. S’il avait été à portée de main, il se serait pris une énième gifle, plus méritée que jamais à ses yeux. “Est-ce que tu es vraiment en train de me demander si j’ai avorté ? Si j’ai même souhaité la mort de notre enfant ?” Elle est égoïste, la Lily blessée qui n’hésite cette fois-ci pas un seul instant à marquer la double appartenance génétique du foetus. Il n’était pas seulement le sien, mais il était aussi celui d’Ezra. Elle. “Je viens de te dire à quel point je t’aimais, à quel point tu comptes pour moi et à quel point je suis désolée de tout t’annoncer maintenant et tout ce que t’en retiens finalement, c’est que j’ai peut-être cherché à ce que les choses se passent comme ça ?” Elle a un avis arrêté sur tous les sujets du monde, Lily, tout comme il est du domaine public qu’elle cherche à fonder une famille et que ne pas y arriver est encore aujourd’hui sa plus grande honte, son plus grand chagrin. “J’aurais voulu de cette enfant même si elle avait été la fille d’un monstre, alors t’as pas la moindre idée de ce que j’ai ressenti quand j’ai su que je portais ton enfant.” Et qu’elle les imaginait déjà mariés, cette enfant la première d’une suite de deux, la grande sœur parfaite qui aurait appris à ses cadets à nouer leurs lacets. Elle aurait été leur joie et leur fierté, elle aurait été celle sur qui tous les espoirs se seraient reposés, son demi-frère éternellement trop loin. Lily passe ses mains sur son visage et les fait glisser jusqu’à son front, ramenant en arrière ses longs cheveux bruns. “Ce n’était pas de ma faute, non.” La réponse vient enfin, claire, alors qu’elle croise à son tour les bras pour se renfermer sur elle-même et se poser contre le dossier du canapé.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
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AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
« Oui. » Elle avait préféré souffrir seule plutôt que d’avouer la vérité afin que le fardeau, leur fardeau, puisse être partagé équitablement. Elle avait préféré le laisser dans le flou, prétendre que cette histoire appartenait à un autre, plutôt que de faire en sorte de le mettre dans le secret. Pourquoi, il aurait préféré, lui, de son côté; connaître la vérité afin de composer avec elle lorsqu’elle était en train de se dérouler, et non des années et même une décennie après. Même si les circonstances n’étaient pas les meilleures, il aurait davantage su intégrer cette nouvelle donnée - présentement, il avait l’impression que toutes les émotions existantes venaient à se mélanger en son sein, dans un tourbillon qu’il n’appréciait guère. « Au moins, il vivait. » Et ce ne fut pas la remarque de la jeune femme qui vint apaiser quoi que ce soit. Au contraire, l’huile semblait être jetée sur le feu plutôt facilement de son côté; elle se devait d’être blessée comme lui, que toute cette situation et cette discussion ne se déroulent pas exactement comme elle l’avait prévu, mais à ses yeux elle ne pouvait se permettre d’être acerbe de la sorte là où il avait été celui laissé dans l’obscurité pendant toutes ces années. Noah vivait, oui, mais cette information aurait pu être inexistante à l’époque que cela n’aurait rien changé puisqu’il n’était en rien dans la vie d’Ezra et qu’il ne pouvait pas le faire venir dans cette dernière. Noah n’était qu’une mirage, un oasis au milieu du désert qui s’était dès le début éloigné à peine avait-il commencé à s’en rapprocher.
Cependant, plutôt que de venir rajouter une nouvelle couche à cette conversation, plutôt que de diverger vers le sujet Noah - qui n’avait jamais été chose aisée -, il préféra venir démontrer à Lily qu’elle avait eu tort que de lui cacher la vérité; sa réalité était désastre, elle n’aurait pu gâcher quoi que ce soit qui était en place à cet instant. « Les choses peuvent toujours être pires. » Certes, elles pouvaient toujours être pires. Mais dans la situation qu’ils avaient vécu, cela n’aurait pas été une évidence. Si la demoiselle lui avait fait part de la nouvelle en temps et en heure, il aurait davantage pu être à ses côtés. Si elle était venue partager les informations avec lui, alors peut-être au moins qu’elles auraient été un peu moins pires pour elle. Ils étaient supposés être là, l’un pour l’autre, afin de se sortir de la misère dans laquelle la vie avait décidé de venir les trainer. Ils étaient censés s’entre-aider, et que ce soit à double-sens - avait-elle fait en sorte que cela soit à sens unique ? Ezra se rappelait parfaitement des soirées qu’ils avaient pu passer, des nuits où les cauchemars avaient été monnaie courante. Ils étaient supposés être là pour l’autre, et Lily avait parfaitement respecté son rôle. Pendant longtemps, elle avait été celle qui illuminait les journées du Beauregard - mais avait-il également rempli sa part du contrat, à l’époque ? « T’as Noah pour ça, maintenant. » Il vint pincer ses lèvres en une ligne fine, vint détourner son regard un instant vers la chambre à coucher. Oui, il était vrai que désormais, Noah était le soleil de ses nuits. S’il avait cru pendant des années ne pas apte à venir rencontrer cet enfant, il s’y était accroché une fois qu’on lui avait donné la première occasion. « Et tu m’avais moi, à l’époque, mais tu n’as pas voulu que ce soit le cas. » Les mots étaient à la fois tant vrais et tant cruels. S’il n’était pas aveuglé par cette colère, et cette tristesse, Ezra se serait rendu compte de ce qu’il venait de dire - comme il se serait rendu compte que, en réalité, Lily avait agi de la sorte uniquement pour son bien. Si Lily n’était pas dans une situation probablement semblable, elle aurait su lire à travers les lignes et comprendre que lorsqu’il disait à l’époque, il n’impliquait pas ici ne plus être là pour elle désormais; preuve en été, sinon il l’aurait mise à la porte aussi vite que possible.
Mais il était malheureusement toujours plus simple de venir accuser les autres plutôt que de se regarder dans un miroir, et lorsqu’il vint lui demander si toute cette tragédie n’avait pas été, effectivement, de la faute de la jeune femme évidement qu’il venait demander d’une façon détournée si la perte de cet enfant n’avait pas été due à une interruption volontaire de grossesse. Comme pour la réponse c’était un accident, il n’aurait pas été en colère pour la situation; si Lily ne s’était pas sentie assez large d’épaules pour assumer un tel rôle à l’époque, même si la peine avait été réelle, il lui en aurait surement voulu un temps mais aurait compris le choix de la jeune femme. Cependant, il préférait savoir - et à en voir la première réaction de Lily, il avait déjà sa réponse avant même qu’elle ne vienne prononcer le moindre mot. « Pardon ? » Oh, qu’il n’appréciait guère, le regard qu’elle était en train de lui lancer. « Est-ce que tu es vraiment en train de me demander si j’ai avorté ? Si j’ai même souhaité la mort de notre enfant ? » Il vint retenir un soupire en pinçant des lèvres. « Tu peux pas m’en vouloir de te demander, Lily. C’est toi-même qui l’a dit, notre relation était récente, tu aurais pu choisi la porte de la facilité. » ne pas prendre de responsabilités venant d’un homme qui était entré dans votre vie seulement quelques mois auparavant n’aurait pas été une réponse sotte. « Je viens de te dire à quel point je t’aimais, à quel point tu comptes pour moi et à quel point je suis désolée de tout t’annoncer maintenant et tout ce que t’en retiens finalement, c’est que j’ai peut-être cherché à ce que les choses se passent comme ça ? » - « T’as bien menti sur la paternité de cet enfant pendant dix ans, je préfère m’assurer de tous les détails d’un coup. » Il se laissait porter par ses émotions et cela ne donnait rien de bon. Il y avait bien des choses qu’il n’aurait formulé de la sorte, ou qu’il n’aurait en rien formulé même, si son coeur n’avait pas été présentement de plomb. « J’aurais voulu de cette enfant même si elle avait été la fille d’un monstre, alors t’as pas la moindre idée de ce que j’ai ressenti quand j’ai su que je portais ton enfant. » La formulation qu’elle vint utiliser lui fourni une slave de frissons, le long de l’échine, qu’il n’aurait su qualifier de bons ou de mauvais en cet instant.
« Ce n’était pas de ma faute, non. » Que Lily vint finalement formuler, après avoir laissé le suspens durer plus d’un instant. Le soupire qui vint s’échapper des lèvres d’Ezra, contre son gré bien sur, fut cependant un soupire de soulagement. Il ne savait si en cet instant, en prenant en compte l’état émotionnel dans lequel il se trouvait jusqu’alors, s’il aurait finalement été apte à accueillir une réponse différente. Ce fut à son tour, aussi, de venir se frotter le visage de ses mains - comme si ce simple geste allait pouvoir faire partir le mauvais rêve dans lequel ils se tenaient éveillés. « Merci. » Il avait laissé s’écouler peut-être une demi-minute, ou plus - il ne se rendait pas vraiment compte - avant de reprendre la parole. « De m’avoir répondu. » S’il avait été croyant, il serait également venu remercier Dieu que cela fut un accident et non quelque-chose de désirer, de venir se débarrasser d’une progéniture à venir qui était celle du Beauregard. Etrangement, la réponse désormais fournie par Lily, une certaine vague d’émotions sembla venir se retirer des épaules d’Ezra, alors qu’il respirait un brin mieux désormais. « Et je suis désolé. » Il n’osait venir loger ses yeux dans ceux de la jeune femme, car il savait qu’il avait venir y lire tout ce qu’il ne souhaitait pas voir pour le moment. Car une fois son coeur meurtri mis de côté, il n’avait aucun mal à se rappeler que l’envie de la demoiselle de venir fonder une famille ne lui était ni venue du jour au lendemain, ni récemment; à l’époque cependant, il n’aurait imaginé qu’il aurait pu être à deux doigts d’être celui lui donnant accès à cette possibilité là. Tout comme il l’était aujourd’hui et le serait par le futur, Ezra aurait été un bon père pour cette petite fille qui n’avait malheureusement pas pu prendre son premier souffle dans leur monde.
« Et tu m’avais moi, à l’époque, mais tu n’as pas voulu que ce soit le cas. » Ces mots, Lily prend le parti de ne pas les soulever, de ne pas y répondre non plus. Cette façon d’agir, c’était la seule manière qu’elle avait à l’époque trouvée pour lui prouver qu’elle continuerait à être là pour lui peu importe les obstacles présents dans leur vie. Ça, Ezra ne semble toujours pas apte à le comprendre et si elle s’offusque et s’énerve de bien de ses paroles, ce n’est pas le cas présentement. Elle l’avait, à l’époque, elle le sait, et la seule chose qui puisse lui fendre le coeur aujourd’hui soit l’utilisation du passé. Parce que lui, il peut continuer de compter sur elle, quand bien même Lily raisonnera toujours selon ses propres principes en premier avant de considérer, ou non, ceux des autres. Ezra a un statut bien à lui sur bien des sujets mais pas celui-ci. Tout comme lui continue de parler avant de tourner sa langue dans sa bouche, elle continuera de porter un jugement avant de prendre (ou non) l’avis d’autrui en compte ensuite. « Tu peux pas m’en vouloir de te demander, Lily. C’est toi-même qui l’a dit, notre relation était récente, tu aurais pu choisi la porte de la facilité. » Jamais le fait que leur relation soit récente n’est entré en compte dans les pensées de Lily. Jamais, même, elle ne s’est posée la question de savoir si oui ou non elle devait garder cet enfant. Les réponses à tout ceci avaient toujours été claires, limpides, et si elle a pris le parti d’en tenir éloigné Ezra pour un temps, ce n’était que pour s’assurer de la fiabilité du foetus en ces temps difficiles, autant physiquement qu’émotionnellement parlant La première réponse vient sans attendre, tranchant au possible. “Bien sûr que je t’en veux de demander, Ezra.” Simplement parce qu’elle pensait qu’il le connaissait mieux que ça, lui qui a toujours été bien plus qu’un simple ami. Ses mots sont aussi tranchants que l’est le regard qu’elle lui tend, implacable. Il aurait dû connaître la réponse à cette question qui n’avait pas lieu d’être : jamais elle n’aurait volontairement mis fin à une grossesse, encore moins s’il en était le père. “Ça n’aurait jamais été une solution de facilité.” Son trouble surpasse l’amertume de ses paroles et derrière ses paupières papillonnant pour tenter de garder la face, elle ne lui lance plus des éclairs depuis bien longtemps.
« T’as bien menti sur la paternité de cet enfant pendant dix ans, je préfère m’assurer de tous les détails d’un coup. » - “Tu veux tous les détails ? J’aurais été la plus heureuse au monde d’avoir un enfant avec toi. C’est ça, le dernier détail, Ezra.”
Si elle se sait particulièrement injuste à le mettre dans une telle position aujourd’hui, Lily ne peut pourtant pas s’en empêcher. Elle aurait espéré que la discussion prenne une autre tournure pour qu’elle puisse partager ces quelques mots avec délicatesse mais force est de constater que ce n’est pas le cas. Destinés à apaiser son coeur, voilà qu’ils ne savent que le meurtrir davantage à grands coups de ‘et si’ qui ne leur feront pas remonter le temps. Elle dégage finalement ses yeux des siens, bien plus par tristesse que par honte, ne souhaitant pas continuer une discussion qui ne semble pouvoir les mener que vers une guerre particulièrement injuste. « Merci. » La mâchoire serrée, elle n’a pas le recul nécessaire pour répondre à cela, ne sachant pas même pourquoi il souhaiterait la remercier après les dernières minutes qu’elle vient de lui imposer. « De m’avoir répondu. » - “Je te devais au moins ça.” Que la brune murmure à peine entre ces dents, ego blessé oblige autant que la vérité qu’elle lui doit toujours.
« Et je suis désolé. » Elle ose finalement laisser ses yeux remonter dans les siens, soudainement incapable de supporter la distance nouvellement imposée entre eux. Il est l’un des êtres les plus chers qu’elle tient en ce monde et l’un des seuls pour lesquels elle serait prête à tout pour préserver leur amitié, quitte à ne pas lui préciser qu’elle aurait sans doute préféré lui mentir pour dix années supplémentaires que de subir cette discussion à nouveau. « Que les choses se soient terminées comme ça à l’époque. » Elle l’est à son tour, c’est une évidence, mais elle l’aurait formulé en d’autres mots. “Je suis désolée d’avoir été la raison de ta tristesse. Mais pas du reste. On s’en est bien sortis à en juger par le contexte de l’époque.” Ils étaient ensemble, voilà la réponse à tous les maux qui les attaquaient quotidiennement dans le temps. Comprenant qu’il ne bougera pas et qu’il relèvera encore moins les yeux en sa direction, Lily se décide à faire le premier pas et tous les suivants ensuite, venant placer ses mains autour de son torse et son visage contre son cou. Si elle pouvait oublier toute cette discussion, elle le ferait. “T’es un bon père maintenant, c’est tout ce qui importe.” Et tant pis si ce n’est finalement que d’un seul garçon.