Dans un geste de rage je claque la porte de la maison qui s'ébranle, tant les fondations Indienne ne sont pas faites pour pouvoir contenir l'impulsivité des allemands. J'ignore toutefois les plaintes en langue étrangère et commence à marcher pour remonter la rue jusqu'à arriver au bord du village. Là, je vire à gauche pour emprunter un chemin caillouteux qui traverse une petite forêt et qui débouche sur un lac. C'est à cet endroit que je me stoppe et que je laisse échapper un hurlement de rage que j'ai réussi à contenir jusqu'ici. Je laisse durer le cris jusqu'à ce qu'il ne s’essouffle de lui-même et fini par m'accroupir au sol dans un soupire de lassitude.
Trois ans. Voilà le temps qu'il nous a fallut à mon frère et a moi avant notre première vraie dispute. Nous avions presque réussi à passer le cape des trois ans sans engueulades, mais je crois que chacun d'entre nous à emmagasiner bien trop de pression et que celle-ci devait sortir à un moment donné. Malheureusement, c'est sorti au pire moment car ça ne fait que 12h que nous avons emménagé dans cette maison pour travailler dans ce village afin de mettre un peu d'argent de côté avant de repartir sur la route. A la base, notre but est d'atteindre le Nepal avant l'arrivée de l'hiver. Malheureusement, depuis notre arrivée en Inde, toutes les galères que nous avions réussi à éviter jusqu'alors semblent nous tomber dessus d'un coup. C'est sans doute pour cela que nous nous sommes prit la tête, car la pression devait bien sortir un jour.
Dans un nouveau soupire, je me laisse tomber en arrière sur les fesses et m'installe à même le sol, le regard rivé sur la surface plane de ce lac. Observant le couché de soleil qui se reflète gentiment sur l'eau, je me viens à me demander si toute cette idée de tour du monde était la bonne, avant de me sortir directement cette idée de la tête. Je ne vais quand même pas remettre en question toutes ces années de bonheur juste à cause d'une simple prise de tête avec Ian. Certes, cette engueulade était violente et chacun d'entre nous a balancé d’atroces obscénités à la gueule de l'autre, mais ce n'est pas la première fois que nous agissons comme cela. Au final, nous avons toujours réussi à nous en sortir et à nous réconcilier. Mais alors pourquoi ai-je l'impression que cette fois-ci on ne parviendra pas à faire la paix à temps ?
2011. La jeune australienne suit le guide qui ne cesse de déblatérer plein d’informations, certes intéressantes, mais qui ne nourrissent pas sa curiosité comme les paysages peuvent, eux, en revanche, l’attiser. L’environnement est à couper le souffle, utilisant l’argentique que son grand-père lui a légué il y a quelques années en arrière. Tout est propice à immortaliser l’instant et elle ne cesse de se stopper pour le faire. Elle est d’ailleurs à l’arrière du groupe de visiteurs dont elle fait partie et s’attarde même un peu trop, se voyant obliger de faire quelques petites foulées pour les rattraper. Elle se rend compte de la chance qu’elle a de se trouver en Inde, ayant accepter ce voyage humanitaire organisé par l’organisme dans lequel elle est inscrite pour suivre sa formation de photographe. En effet, Zoya souhaite faire de sa passion un métier et suite à la fin du lycée l’année passée, elle a décidé de ne pas poursuivre d’études supérieures pour pouvoir s’autoformer et se faire connaitre dans le milieu de la photo. En parallèle, elle vit de petits boulots même si elle habite toujours ses parents. Des parents qui ont été un moteur et qui le sont toujours dans son choix et qui l’ont toujours encouragée et soutenue dans ce choix de vie qu’elle entreprend. Parce qu’ils ont bien compris que leur petite Zoya, leur unique fille de la famille parmi deux garçons, avait une âme vagabonde et un besoin de liberté. Ils ont remarqué aussi à quel point elle est passionnée par ce qu’elle souhaite faire et ils ne pouvaient que l’y encourager quand eux-mêmes vivent aussi de leur passion. Le père, celle de la cuisine, la mère, celle de la peinture. D’autres passions que Zoya a d’ailleurs hérité d’eux, traînant petit dans l’atelier de sa mère à l’arrière de la maison ou dans les cuisines du restaurant de son père. En somme, ce petit bout de femme touche du bout des doigts aujourd’hui ce qui pourrait être son quotidien à l’avenir. Et, lorsqu’on la regarde, ce sentiment transparait, celui d’un épanouissement certain à venir.
Alors qu’ils traversent la forêt, Zoya se stoppe soudain lorsqu’elle entend comme un cri lointain. Le reste du groupe ne semble rien avoir entendu, pas étonnant au vu de leur vive discussion et des éclats de rire échangés. Un sourcil fronçait, Zoya repère alors un petit chemin qui semble déboucher sur ce lac qu’ils devraient atteindre d’une minute à l’autre. Un raccourci qu’elle emprunte sûrement sans se poser de questions à savoir si elle ne va pas finir par se perdre en prenant un risque pareil. Mais Zoya ne serait pas Zoya si sa témérité ne ressortait pas à un moment ou à un autre. Alors que le chemin débouche enfin sur une partie de la rive du lac, son regard se pose sur l’homme à l’origine de ce cri entendu. Elle l’observe d’abord en silence alors qu’il vient à se laisser tomber pour s’assoir à même le sol. Intriguée, elle reste ainsi une ou deux minutes jusqu’au moment où elle bouge son pied qui vient heurter une pierre, signifiant ainsi sa présence. Lorsque le regard de l’inconnu se tourne vers elle, elle lâche l’arbre sur lequel une de ses mains était posé et s’avance prudemment « Bonsoir… » lance-t-elle en guise de politesse. « Je ne voulais pas vous déranger… Mais je vous ai entendu crier un peu plus loin alors je voulais voir si vous allez bien ». L’excuse est un peu bancale, Zoya pourrait avouer qu’elle a juste été curieuse et qu’elle ne s’est pas souciée nécessairement du sort de l’inconnu. Du moins, pas en premier lieu. Elle s’approche doucement vers lui et arrivé à sa hauteur, lui demande « Je peux ? » fait-t-elle en indiquant la place libre à côte de lui.
Je l'aime mon frère, genre vraiment. Je ne pourrais être sur les routes avec personne d'autre tant nous sommes complémentaires. Bien que nous n'ayons aucun point commun, nous nous sommes découvert ce profond respect mutuel qui nous aide à surmonter bien des défis. Cette dispute, bien que violente, n'est que logique, non ? Quelque chose par où nous devons passer et non une épreuve qui va nous mettre dans la merde. Fermant les yeux, je me masse les paupières quelques instants et soupire doucement, las de toute cette situation, las des galères qui nous arrivent sur la gueule, las de cette fatigue qui s'accumule dans mon corps. Las de la vie actuelle. Je sais bien que dès demain tout ira mieux, que nous aurons une belle discussion telles les deux adultes que nous sommes et tout s'arrangera. Mais aujourd'hui j'ai juste envie de crier et hurler toute ma frustration.
Malheureusement, je remarque bien trop rapidement que je ne suis pas seule car une voix féminine m'interpelle, expliquant qu'elle a surpris mon cri de rage et qu'elle se demandait du coup si tout allait bien. Rouvrant les yeux, je lève la tête alors que mon regard se pose sur la silhouette d'une jeune femme. Plissant les yeux et mettant une main en casquette au dessus de mes yeux à cause du soleil se trouvant derrière elle, je ne peux qu'hocher la tête lorsqu'elle me demande si elle peut s'installer à mes côtés. D'un reflex idiot, je me décale légèrement vers la gauche pour lui laisser assez de place.
« ça va» assurais-je après quelques instants de silence «Vraiment, je … enfin c'est juste un trop plein d'émotions qui devaient sortir là » j'hausse les épaules puis reporte mon attention sur le lac et ramène mes genoux vers mon torse, les entourant de mes bras « Je voyage avec mon frère depuis trois ans déjà et tout se passait tellement bien. On a fait une bonne partie du monde et c'est notre deuxième fois à Indes. La première fois s'est passée tellement bien et là … y a que des galères. Y a absolument rien qui va et je crois qu'on a tous les deux emmagasiner bien trop de frustrations donc ça a explosé aujourd'hui» je soupire et secoue doucement la tête, un fin sourire venant enjouer mes lèvres «Nos pauvres hôtes n'ont sûrement pas compris ce qui leur arrivait lorsqu'on a commencé à s'engueuler en allemand » je me masse un instant le front puis tourne mon regard vers la jeune femme «C'est gentil de t’inquiéter pour le sort d'un illustre inconnu, mais vraiment ça va» je lui adresse un doux sourire puis lui tend la main « Martin»
2011. Zoya ne ressent aucune frustration pour sa part. Elle savoure son voyage en Inde, cette opportunité qu’on lui a offerte de se rendre dans un pays aussi beau, un pays dont elle a toujours eu la curiosité et la volonté de découvrir. Elle est sur un petit nuage des hauts de ses dix neuf ans, l’insouciance de se perdre en plein milieu de nulle part alors que ses pas la guident en dehors des sentiers battus. Mais elle a envie de tout voir, elle a envie de tout immortaliser et même lorsque cet homme au loin vient à crier, elle ne peut s’empêcher d’être attiré telle un aimant, sa curiosité piquée par cet étonnant hurlement. Tant pis pour le groupe dont elle est censée ne pas se détacher, tant pis pour les explications à peine compréhensibles du guide, elle laisse le groupe pour emprunter un petit chemin qui la mènera directement au pied du lac. Son observation ne restera silencieuse que quelques secondes avant qu’un geste ne trahisse sa présence, décidant alors à d’aborder l’homme crieur. Zoya lui explique alors qu’elle ne veut pas le déranger mais qu’elle s’inquiétait pour lui, suite au cri qu’il a poussé. Elle lui demande également si elle peut s’assoir à ses côtés, alors même qu’elle ne le connait pas. L’inconnu accepte se décalant pour lui laisser de la place, s’installant alors à ses côtés. « ça va (…) Vraiment, je… enfin c’est juste un trop plein d’émotions qui devaient sortir là ». Si elle a son regard sur l’horizon, il vient à se poser sur l’inconnu suite à ses dires « Je voyage avec mon frère depuis trois ans déjà et tout se passait tellement bien. On a fait une bonne partie du monde et c’est notre deuxième fois en Inde. La première fois s’est passée tellement bien et là… y a que des galères. Y a absolument rien qui va et je crois qu’on a tous les deux emmagasiner bien trop de frustrations donc ça a explosé aujourd’hui ». Elle n’est pas très bonne pour donner des conseils, elle qui n’aime pas se prendre la tête, même si elle sait ce que c’est de se disputer avec ses frères, en ayant deux pour sa part « C’est des choses qui arrivent. Mais ça passera » commence-t-elle alors à dire « Vous avez de la chance de voyager à deux, c’est super je trouve. Et puis, les galères font aussi parti des aléas du voyage. Tout ne peut pas être toujours parfait ». Elle est elle-même étonnée par ses dires et c’est sûrement pour cette raison qu’elle ajoute « Si mes frères m’entendaient parler, ils me riraient sûrement au nez ». Zoya rit doucement, plantant quelques secondes son regard dans celui de Martin avant de le détourner vers le lac « Nos pauvres hôtes n’ont sûrement pas compris ce qui leur arrivait lorsqu’on a commencé à s’engueuler en allemand ». « En allemand ? » demande-t-elle alors du tac au tac. La jeune femme n’aurait pas pensé que son interlocuteur était allemand. « C’est gentil de t’inquiéter pour le sort d’un illustre inconnu, mais vraiment ça va ». Elle hoche doucement la tête et regarde la main qu’il lui tend alors « Martin » « Zoya » fait-t-elle en lui saisissant la sienne. « Ça t’a fait du bien ? » demande-t-elle après avoir laissé passer un petit moment de silence « de crier ? ». Sa question peut paraitre étonnante, et c’est pour cela qu’un fin sourire sur son visage apparait alors qu’elle retrouve son regard « Parce que, si ce n’était pas suffisant, on peut recommencer. Tous les deux ». L’insouciance de Zoya dans toute sa splendeur, cette jeune femme en devenir qui aime profiter de l’instant, qui ne se pose pas de questions avec son naturel qui peut parfois surprendre et à la fois plaire. Un esprit libre en somme, caractéristique de qui elle et sera toujours.
C'est bizarre, mais les paroles de cette inconnue ont cette faculté d'être rassurants. Le ton sur lequel elle s'exprime est doux et ses mots sont parfaitement choisis pour apaiser mon esprit qui s'est un peu trop emballé. Elle me prouve, en parlant ainsi, que les dires des gens qu'on ne connaît aucunement ont un pouvoir inégalable. D'autant plus que ses mots sont vrais et emplis de sincérité. Car elle ne me connaît pas, ni d'Adam ni d'Eve, pourquoi devrait-elle me mentir ? Dans un léger soupire, j'hoche doucement la tête lorsqu'elle me dit que les prises de tête sont quelque chose de normal et que malgré tout j'ai beaucoup de chance de voyager avec mon frère, que les galères font aussi parti du voyage et que tout ne peut pas toujours être parfait. Elle avoue ensuite avoir deux frères qui lui riraient au nez s'ils l'entendaient parlé ainsi. «Les frères sont toujours tous pareil » dis-je avec un petit rire.
« Mais tu as tout à fait raison» reprenais-je finalement «Malgré tout, j'ai de la chance de pouvoir voyager comme je le fais et même si c'est pas toujours rose, je dois avouer que je vis clairement ma meilleure vie depuis 2007» je laisse échapper un soupire puis étend mes jambes devant moi et secoue doucement la tête « et ouais, je suis allemand» expliquais-je lorsque la jeune inconnue s'étonne de mes origines «Je suis né Munich, une ville dans le sud de l'allemagne. Ma mère était allemande et mon père était français, donc j'ai grandit entre les pays et les deux langues en vrai. Et l'anglais est venu s'ajouter de façon tout à fait naturelle » je ne me rend compte qu'après avoir parlé que j'ai parlé de mes parents au passé. Même si dans à peu près deux mois ça fera 10 ans qu'ils ne sont plus de ce pays, j'avoue que j'ai encore du mal à utilisé le passé lorsque je parle d'eux.
Mais, histoire de changer de sujet, je décide de remercier mon inconnue de s'inquiéter pour moi et, espérant quelque part qu'elle ne rebondira pas sur le sujet de mes parents, je me présente. A son tour, elle me révèle son prénom m'avouant s'appeler Zoya. Court, simple, efficace et tout juste assez original pour que je n'aurais pas de problèmes pour le retenir. « Enchanté Zoya» souriais-je en serrant sa main dans la mienne. Lorsque je relâche ses doigts, elle me demande si ça m'a fait du bien de crier et j'hausse les épaules «je crois bien que oui» dis-je après quelques secondes de réflexion « enfin bref … comment ça se fait que tu sois venu te perdre ici, dans ce petit village ?» demandais-je finalement afin d'embrayer sur un nouveau sujet qui sera sans doute plus intéressant que mes déboires avec mon frère.
2011.« Les frères sont toujours tous pareil (…) Mais tu as tout à fait raison (…) Malgré tout, j’ai de la chance de pouvoir voyager comme je le fais et même si c’est pas toujours rose, je dois avouer que je vis clairement ma meilleure vie depuis 2007 ». Zoya l’envie en entendant son récit, d’autant plus quand il dit voyager depuis plusieurs années déjà. Il lui a déjà dit un peu plus tôt mais elle n’y a pas prêté réellement attention, s’attardant davantage sur le fait qu’il s’était disputé avec son frère. En tout cas, c’est tout ce dont elle rêve, c’est tout ce qu’elle veut faire désormais alors qu’elle peut enfin s’adonner à sa passion qu’est la photographie. Elle veut pouvoir en vivre et ainsi parcourir le monde, découvrir de nouvelles cultures, faire de belles rencontres et s’émerveiller à chaque fois qu’elle posera un pied dans une nouvelle ville. « 2007 ? Tu n’as clairement pas le droit de te plaindre, en effet. Fais-moi rêver, quels pays tu as eu la chance de visiter ? ». Il y a de l’intérêt dans sa question, elle vient même à se pivoter légèrement pour faire face à l’inconnu, posant ses coudes sur les genoux pour l’écouter avec attention. « Et ouais, je suis allemand (…) Je suis né Munich, une ville dans le sud de l’Allemagne. Ma mère était allemande et mon père était français, donc j’ai grandi entre les pays et les deux langues en vrai. Et l’anglais est venu s’ajouter de façon tout à fait naturelle ». Zoya a un sourire qui apparait sur ses lèvres « C’est bien utile de maitriser autant de langues surtout en voyageant autant. Je me débrouille en espagnol, personnellement, ma mère est espagnol d’origine. Elle nous a beaucoup appris à nos frères et à moi ». Elle se souvient lorsque, petite, elle se rendait dans l’atelier de sa mère et s’asseyait sur son tabouret alors que celle-ci était debout, concentrée sur sa peinture, alors que Zoya lui demandait de lui apprendre des mots ou des phrases en espagnol. Elle répétait, tel un perroquet, sa mère la reprenant pour qu’elle roule bien ses r, un exercice compliqué pour l’australienne qu’elle était et qu’elle est toujours.
« Enchanté Zoya ». Après une longue discussion, ils prennent finalement la peine de se présenter l’un à l’autre. Martin se saisit de sa main pour lui serrer et Zoya en profite ensuite pour savoir si le fait d’avoir crié l’avait finalement libéré de sa frustration et sa colère suite à sa dispute avec son frère « Je crois bien que oui ». Elle acquiesce alors d’un sourire bienveillant. « Enfin bref… comment ça se fait que tu sois venu te perdre ici, dans ce petit village ? ». Elle reporte son regard sur l’horizon et, un peu plus loin, voit le groupe avec lequel elle est censée être « L’organisme, dont je suis les cours à distance pour devenir photographe, a proposé à ses étudiants de faire un voyage humanitaire ici. Je n’ai pas pu résister, j’ai immédiatement accepté ». Elle rêve de voyages mais elle est aussi une jeune femme qui a le cœur sur la main, soucieuse de ces pays où le niveau de vie est loin d’être aisée comme il peut l’être en Australie d’où elle vient. C’est une cause qui lui tient à cœur, tout comme d’autres aussi comme l’environnement et la cause animale. Zoya regarde alors son argentique qu’elle tient toujours dans sa main avant de reposer son regard sur Martin « Ca te dérange si je prends quelques photos de toi ? » demande-t-elle spontanément. En effet, le lac et le coucher de soleil réunit donne l’inspire soudainement, son interlocuteur tout autant. « Ce serait dommage de ne pas profiter de ces belles couleurs et de ce paysage magnifique pour immortaliser l’instant », ajoute-t-elle avec un sourire.
Je recule légèrement la tête dans la nuque alors qu'une moue de réflexion s'affiche sur mon visage «hm... » je fronce légèrement les sourcils «Tu veux pas plutôt la liste des pays que je n'ai PAS visiter ? Ce sera plus simple ! » je laisse échapper un rire amusé et me redresse un peu, changeant mes appuies sur le sol «Alors, je suis parti en Nouvel Zélande en janvier 2007. J'y ai rejoint mon frère qui était déjà parti quelques années plus tôt. Après quelques semaines de négociation, il a mit ses études en pause et on est parti. On a commencé par l'indonésie, puis le vietnam, la Thaïlande, l'Inde … puis on est parti en Europe où on a fait le suède, la norvège, l'Islande avant de revenir en Allemagne en faisant un détour par la France...et ça fait un mois qu'on est de retour ici, en Inde parce qu'on avait adoré ce pays lors de notre première visite » je souris doucement et pose mon regard sur Zoya « D'ici un ou deux mois on prend l'avions pour traverser le globe et partir à Buenos Aires. Et je pense que notre destination finale ça va être l'Australie» mon sourire s'agrandit «L'Australie c'est un rêve, genre un vrai rêve depuis que je suis gamin. Faut voir comment on va gérer avec les visa et tout ça mais je partirait sur un Permi Visa travail dans un premier temps et j'aviserais sur place je pense » j'incline légèrement la tête sur le côté « T'as déjà été en Australie ?» demandais-je finalement, toutes explications étant bonne à prendre.
J'évoque ensuite mes origines sans trop entrer dans les détails et apprend ainsi que la mère de Zoya est espagnole, ce qui l'a énormément aidé pour en apprendre la langue « Tu me donneras des cours d'espagnol ? C'est une des langues dont j'ai absolument AUCUNE connaissance. Mais genre vraiment rien. A part Hola quoi» je me redresse, époussetant mes mains pleines de poussières, alors que Zoya entreprend d'expliquer le pourquoi du comment elle est ici, dans ce petit village perdu au fin fond de l'Inde. « Ah ouais ! Donc c'est organisé quand même. Et c'est quoi ton travail ici ? » demandais-je, curieux de savoir ce qu'une photographe peut apporter au niveau humanitaire.
Lorsqu'elle me propose par la suite de me prendre en photo, arguant avec le fait que ce serait dommage de se passer d'une si belle lumière, j'hausse les épaules «Et d'un si beau model aussi hein » surenchérissais-je en faisant un mouvement de tête pour rejeter mes cheveux -qui mériteraient VRAIMENT quelques coup de ciseaux- en arrière avant d 'éclater de rire « Mais ma foi, pourquoi pas écoute» j'hausse les épaules et me déplace un peu « Tu me dis quoi faire hein, parce que j'ai autant de connaissance en modélisme qu'en espagnol !»
2011.Zoya demande à Martin quels pays il a eu la chance de visiter, puisqu’il voyage depuis plusieurs années déjà. Il lui énumère alors une liste de pays et c’est une Zoya toute ouïe qu’il a devant lui, sa tête prenant appui sur une de ses mains, attentive à son récit. « Tu me fais rêver » lache-t-elle alors qu’il termine sur le fait qu’ils se sont posés ici en Inde pour la deuxième fois. « D’ici un ou deux mois, on prend l’avion pour traverser le globe et partir à Buenos Aires. Et je pense que notre destination finale ça va être l’Australie » A l’évocation de l’Australie, évidemment, un sourire se dessine sur les lèvres de la jeune femme. « L’Australie c’est un rêve, genre un vrai rêve depuis que je suis gamin. Faut voir comment on va gérer avec les visas et tout mais je partirais sur un Permis Visa Travail dans un premier temps et j’aviserais sur place je pense (…) T’as déjà été en Australie ? ». C’est un rire qui s’échappe d’entre ses lèvres cette fois « Et comment puisque j’y vis ». Un clin d’œil et elle ajoute « Je comprends que mon pays puisse faire rêver. On n’y est pas trop mal, je dois le reconnaitre. Et si jamais tu décides d’élire domicile à Brisbane, sache que tu auras une connaissance sur place pour te guider et t’aider si besoin ». La malice prend alors place sur son visage « Bon, en contrepartie, si tu repars en voyage à un moment donné, ce sera de me prendre avec toi ». L’insouciance éternelle de Zoya, capable de partir avec un inconnu à l’autre bout du monde, sans savoir si celui-ci est digne de confiance.
« Tu me donneras des cours d’espagnol ? C’est une des langues dont j’ai absolument AUCUNE connaissance. Mais genre vraiment rien. A part hola quoi ». C’est sûr qu’on ne peut pas faire plus basique mais c’est déjà un début même si le sourire sur le visage de Zoya se veut moqueur. « Il y a définitivement de quoi faire, sachant que tu pars dans quelques mois à Buenos Aires ». Elle marque une pause avant de devenir un peu plus sérieuse « Mais oui je te donnerai des cours d’espagnol avec plaisir ». Surtout qu’elle va rester un petit moment ici en Inde, donc autant, ils auront le loisir de se recroiser « Ah ouais ! Donc c’est organisé quand même. Et c’est quoi ton travail ici ? ». « Comme c’est dans le cadre de ma formation de photographe, on a à la fois quelques cours pour améliorer nos clichés mais aussi et surtout, on vient à l’aide des habitants du village de différentes manières. Demain, par exemple, on se rend dans l’école du village pour distribuer du matériel scolaire, entre autres choses ». Et c’est quelque chose que Zoya aime faire, le cœur sur la main quand il s’agit de venir en aide aux autres, surtout ceux qui en ont le moins.
« Et d’un si beau model aussi hein ». Elle ne nie pas « Aussi » rajoute-t-elle-même, parce qu’elle doit reconnaitre que Martin est plutôt attirant. Elle se lève alors pour qu’ils puissent se mettre en place et qu’elle puisse prendre en photo son modèle d’un soir « Mais ma foi, pourquoi pas écoute » « De toute façon, je ne t’en aurai pas laissé le choix » autant qu’il apprenne à connaitre la véritable Zoya qu’elle était, têtue à souhait « Tu me dis quoi faire hein, parce que j’ai autant de connaissance en modélisme qu’en espagnol » « Je te demande pas de faire des pauses de mannequins, je te demande juste d’être toi ». Elle s’approche alors de lui, se permet un contact en attrapant sa main et le conduit sur le ponton de bois « Mets-toi là ». Elle lui sourit alors qu’elle lui lâche la main et qu’elle se retrouve face à lui « Maintenant regarde l’horizon et juste, profite de l’instant » murmure-t-elle alors qu’elle se place un peu plus loin, derrière lui et commence à prendre des clichés. « Sublime » ajoute-t-elle au bout d’un moment. « Tu peux t’assoir maintenant au bord du ponton ». Elle le dirige un peu encore pour quelques poses avant de venir le rejoindre en s’asseyant à nouveau à côté de lui pour lui montrer le résultat « Regarde comme tu es parfait dans le rôle de mannequin », elle fait défiler les différentes photos prises sur son appareil pour qu’il puisse le voir par lui-même.
Ce n'est que lorsque je parle de mes destinations et que je les évoque un peu plus en détail que je me rend compte tout le chemin que nous avons parcouru mon frère et moi depuis notre départ en 2007. Evidemment, en quatre ans nous avons eu le temps de faire et voir beaucoup de chose, mais je n'y avais jamais réellement réfléchit tant c'était, pour moi, une évidence. Je souris doucement lorsque Zoya me dit que je la fais rêver avec mon récit et ce même sourire s'agrandit graduellement en même temps que mes yeux s'écarquillent de surprise lorsqu'elle m'avoue être Australienne ! Elle me parle rapidement de son pays et ses quelques paroles me confortent réellement dans l'idée que l'Australie sera obligatoirement ma destination finale. J'hallucine d'autant plus quand elle évoque la ville de Brisbane dans laquelle elle habite. «Tu déconnes ?! » m'exclamais-je « Brisbane c'est la ville d'origine de mon meilleur ami» je laisse échapper un rire amusé « Il y est né mais on a grandit ensemble en Allemagne et ...enfin il m'a suivit en nouvelle zélande avant de repartir à Brisbane avec son père quand je suis parti sur les routes avec mon père. J'avais justement prévu d'aller le voir la-bas» je secoue doucement la tête avant d'hocher vivement la tête quand Zoya m'explique que j'aurais un hébergement chez elle mais qu'en contre partie je devrais l'emmener avec moi lors de mes prochains voyages «Allez, deal ! » souriais-je en lui tendant la main.
Elle m'explique ensuite rapidement ce qu'elle fait ici, parlant de sa formation de photographe mais aussi du rôle qu'elle joue dans ce village grâce au voyage humanitaire. «Oh c'est trop cool ça ! » dis-je lorsqu'elle évoque le fait qu'elle se rendra demain dans l'école pour distribuer du matériel scolaire « Tu crois que je peux venir avec ? » demandais-je en inclinant légèrement la tête sur le côté « Je suis ici avec mon frère pour aider dans une ferme mais notre travaille ne commence qu'après demain, donc j'ai toute la journée de demain de libre» haussais-je les épaules, me disant que ça vaut le coup de demander et que de toute façon au pire elle dira non.
En parlant de photographie, Zoya décide brusquement que je serais un parfait model pour un shooting. J'accepte assez facilement et fait ce qu'elle me demande de faire. Bien que la situation soit assez stressante car je n'ai absolument aucune expérience face à un objectif, c'est assez plaisant en vrai. D'autant plus que les photos qu'elle me montre sont magnifiques ! «T'arrive à me rendre beaux en vrai » hochais-je doucement la tête, laissant échapper un rire amusé « Bravo, ce n'est pas donné à tout le monde» j'observe les photos qu'elle fait défilé avant de relever le regard vers la jeune femme. Et c'est là, en me rendant compte à quel point elle est proche de moi, que je fais la chose la plus spontanée que j'ai pu faire cette année : je m'approche d'avantage et dépose mes lèvres sur les siennes, les scellant dans un baiser qui reflète la douceur de ce couché de soleil.
2011.« Tu déconnes ?! (…) Brisbane c’est la ville d’origine de mon meilleur ami (…) Il y est né mais on a grandi ensemble en Allemagne et … enfin il m’a suivi en Nouvelle-Zélande avant de repartir à Brisbane avec son père quand je suis parti sur les routes avec mon père. J’avais justement prévu d’aller le voir là-bas ». Le monde semble visiblement petit, ce qui ne manque pas de faire sourire l’insouciante Zoya, qui se propose dans le rôle de guide si jamais il venait à venir sur Brisbane, ville dans laquelle elle vit. Mais, elle ne perd pas le Nord en demandant quelque chose en contrepartie, ce à quoi Martin ne semble pas s’opposer « Allez, deal ! ».
La jeune photographe lui explique le but de son séjour ici, dans ce village quelque peu perdu au fin fond de ce beau pays qu’est l’Inde. Elle lui explique notamment que c’est dans le cadre d’un voyage humanitaire et que, notamment, le lendemain, le groupe dont elle fait partie et elle se rendront dans une école pour distribuer des fournitures scolaires. « Oh c’est trop cool ça ! (…) tu crois que je peux venir avec ? Je suis ici avec mon frère pour aider dans une ferme mais notre travail ne commence qu’après demain donc j’ai toute la journée de demain de libre ». Zoya hausse les épaules alors qu’elle sourit « Bien sûr ! Tu pourrais même en profiter pour partager tes voyages avec les enfants ou leur apprendre quelques mots en allemand, parce qu’après la distribution, on va rester un petit peu avec eux pour échanger ». La jeune femme ne voit pas pourquoi elle refuserait la compagnie de Martin, surtout que la proposition du jeune homme part d’une bonne intention.
Dans sa spontanéité et du fait de la beauté du cadre autour d’eux, Zoya propose à Martin de jouer les apprentis modèles pour elle. Elle le guide dans l’exercice, les photographies rendant bien mieux qu’elle ne l’aurait espéré. D’ailleurs, elle ne tarde pas à rejoindre Martin sur le ponton, s’asseyant à ses côtés alors que le soleil décline à l’horizon. Elle lui montre le résultat, ne manquant pas de faire un petit commentaire sur la perfection du mannequin qu’il a pu être pendant quelques minutes « T’arrive à me rendre beau en vrai ». La remarque ne manque pas de la faire rire doucement, estimant ne pas avoir eu à faire grand-chose « Bravo, ce n’est pas donné à tout le monde ». Elle continue à faire défiler les photos sans mot dire, jusqu’à ce que son regard finisse par croiser celui de Martin. Un instant, elle se fige et, l’instant d’après, les lèvres du jeune homme viennent se sceller aux siennes, sans qu’elle n’en prenne tout de suite conscience. Et si elle pourrait avoir toutes les raisons de le repousser, le connaissant que depuis quelques minutes, elle se laisse pourtant aller, lui rendant ce baiser comme il se doit, approfondissant celui-ci. Un baiser inattendu mais par lequel elle se laisse porter, dans son insouciant, comme toujours « Tu es beau… » murmure-t-elle une fois que le baiser s’interrompt toujours dans la douceur « Je n’ai pas eu à faire grand-chose » avoue-t-elle dans un sourire amusé, répondant alors aux derniers mots qu’il a prononcé avant ce moment inattendu. Elle se mordille la lèvre inférieure alors que son regard ne quitte pas celui de Martin « Ca t’arrive souvent d’embrasser une fille que tu viens juste de rencontrer ? ». Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres avant qu’elle n’ajoute « Non pas que ça me dérange… » avoue-t-elle alors, baissant toutefois son regard, comme si elle était prise soudainement par une certaine timidité. « C’était même plutôt agréable, je dois dire… ». Et elle se penche à nouveau, étant celle cette fois, qui vient à sceller ses lèvres aux siennes.
Sérieusement, quelles étaient les chances que je rencontre une Australienne ici, d'autant plus quelqu'un qui vient de Brisbane, aka la ville qui était sur mon radars des destinations finale. Si j'avais hésité encore avec Perth ou Adelaïde, maintenant ma décision est prise : ce sera Brisbane. En rentrant tout à l'heure, j'annoncerais ma décision à mon frère et je mettrais en route l'administratif pour avoir le PVT en temps et en heure. En attendant, je suis bien décidé de rester encore quelques temps ici, au bord de ce lac en si charmante compagnie. D'ailleurs, la discussion devient plus intéressante encore lorsque Zoya me parle des actions que son groupe et elle mettent en place pour venir en aide aux enfants du village. Ni une ni deux je saute sur l'occasion -surtout pour, avouons-le, avoir l'occasion de passer encore plus de temps avec la jeune femme- pour lui demander si je peux l'accompagner. La jeune femme a tôt fait d'accepter et c'est avec un large sourire que j'accepte ses conditions « Y a absolument aucun problème pour ça. Par contre ils vont avoir peur quand je leur parlerais allemand» annonçais-je en laissant échapper un rire amusé «Enfin, on verra bien. Vous y aller à quelle heure ? » demandais-je en reportant mon regard sur la jeune femme «Demain je comptais faire un tour dans cette forêt aussi » dis-je en désignant la dite forêt d'un coup de menton « apparemment y a des trésors cachés qui valent le coup d'être découvert. Et ensuite j'irais bien visiter le temple non loin d'ici. Si jamais ça te tente de m'accompagner...» je laisse la question ouverte et en suspens, haussant les épaules en priant secrètement que la réponse de la jeune fille sera positive.
Lorsque celle-ci me demande si elle peut prendre quelques photos de moi car elle veut profiter de cette magnifique lumière du couché de soleil, je ne peux faire autrement que d'accepter et me place comme elle me demande de le faire. Quelques minutes, où seules les cliquetis de l'appareil photo brisent le silence environnant, plus tard, Zoya me rejoint sur le ponton et s'approche de moi pour me montrer les images. Je les observe quelques instants avant que mon regard ne soit à nouveau attiré par la jolie brune et, sans réfléchir plus longtemps, je m'avance vers elle pour l'embrasser. Sous mes lèvres, je la sens qui répond à cet acte de bienveillance et souris intérieurement jusqu'à ce qu'elle ne brise cet échange. Nous nous reculons un peu, légèrement essoufflé, et j'affiche la moue la plus innocente du monde lorsqu'elle me demande si ça m'arrive souvent d'embrasser les inconnues comme je l'ai fais. «Nop, c'est la première fois » annonçais-je dans un souffle alors que quelque chose en moi se réveil. Cette envie de goûter à nouveau à la douceur et au sucré de ses lèvres se fait plus grande au fur et à mesure que les secondes passent et je pense que si Zoya ne s'était pas approchée d'elle-même, j'aurais réitéré ce magnifique baiser.
Lorsque nos lèvres se rencontrent à nouveau, je me redresse légèrement et pose une main sur l'épaule de l'australienne. Lentement, mes doigts remontent le long de sa nuque alors que mon autre main caresse lentement son flan jusqu'à finir sa course dans son dos. C'est doux, c'est sucré, c'est infiniment bon et si je pouvais je ferais durer cet échange éternellement. Je fini toutefois par me redresser à nouveau et, dans un léger soupire, je brise l'alliance de nos lèvres, offrant un doux sourire à la belle inconnue. «Je crois que tu viens de briser la malédiction de malheur dans laquelle je me trouve depuis mon retour en Inde » dis-je, mon sourire s'agrandissant d'avantage alors que je caresse légèrement la joue de la jeune femme avec mon pouce.
2011.« Il y a absolument aucun problème pour ça. Par contre ils vont avoir peur quand je leur parlerais allemand ». A ça, Zoya laisse échapper un petit rire, haussant les épaules « Enfin, on verra bien. Vous y aller à quelle heure ? ». « Il faut qu’on y soit pour huit heures tapantes… » Ce qui ne semble pas être une mission irréalisable pour la jeune femme quand, depuis qu’elle est ici, elle se réveille aux aurores à l’heure où le soleil est à peine levé et où le coq commence à peine à chanter. « Et ne t’en fais pas pour l’allemand, je jouerai les élèves modèles en leur montrant l’exemple à suivre. Parce que je compte en profiter pour apprendre quelques mots aussi ». Elle qui se prédestine à une carrière de photographe, parcourant le globe, ce serait tout à son avantage de maitriser plusieurs langues, et l’allemand en fait évidemment parti, surtout elle qui tient à se rendre en Europe. « Demain, je comptais faire un tour dans cette forêt aussi ». Elle suit la direction qu’il lui indique du regard « Apparemment y’a des trésors cachés qui valent le coup d’être découvert. Et ensuite j’irai bien visiter le temple non loin d’ici. Si jamais ça te tente de m’accompagner… » Il la devance, et ce qu’il ignore Martin c’est que, s’il ne lui avait pas proposé de se joindre à lui, elle aurait très certainement demandé à l’accompagner. « Bien sûr ! ». La réponse sort du tac au tac, sans réfléchir une nouvelle fois, alors qu’elle connait le jeune homme que depuis quelques minutes. « Je pourrais faire quelques photos qui pourront bien être à mon avantage dans le cadre de ma formation » une manière pour elle de se faire remarquer un peu plus, de se démarquer surtout et tirer son épingle du jeu.
Après l’avoir pris en photos pour profiter pleinement de la beauté des paysages et de la luminosité parfaite offerte par le coucher du soleil sur l’horizon, le moment devient un peu plus intimiste entre les deux inconnus. Martin vient à embrasser Zoya, un baiser qu’elle vient même à prolonger quelques instants avant de se détacher de ses lèvres et de lui demander si c’était une habitude chez lui d’embrasser des inconnues « Nop, c’est la première fois ». Evidemment, la réponse ne manque pas d’arracher un sourire à la jeune femme, plutôt flattée, même si Martin pouvait prétendre que ce soit la première fois quand ça ne pouvait ne pas être le cas, en réalité. Mais ça lui est bien égal et c’est peut-être pour cette raison qu’elle ne manque pas de réitérer l’expérience. Cette fois, le baiser est différent, plus tendre alors qu’elle sent la main de Martin dans son dos et l’autre dans sa nuque. Une de ses mains à elle vient à se poser sur son torse alors qu’elle se rapproche un peu plus de lui.« Je crois que tu viens de briser la malédiction de malheur dans laquelle je me trouve depuis mon retour en Inde ». « Ah oui ? » demande-t-elle avec ce petit air faussement innocent, dans un murmure, alors qu’elle vient à poser son front contre le sien et qu’elle sent son pouce caresser sa joue « J’ignorais avoir un tel pouvoir » ajoute-t-elle alors qu’elle se recule un peu plus, entendant un groupe approche du ponton sur lequel ils sont installés « Zoya, on te cherchait partout ! On doit rentrer au village ». Elle tourne alors son regard vers le guide, acquiesçant et lâchant un « J’arrive » avant de reporter son attention sur Martin « Huit heures, demain matin ? » l’interroge-t-elle avant de venir lui dérober un autre baiser, ne lui laissant pas le temps de répondre réellement à sa question « Auf Wiedersehen ». La malice transparait sur son visage alors qu’elle s’éloigne définitivement de lui après un dernier signe de la main.
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