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 prim #2 + pocketful of rainbows

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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyMar 24 Aoû - 8:09

► Pocketful of Rainbows
@Primrose Anderson & JAMIE KEYNES

Mister Heartache I've found a way to make him leave Got a pocketful of rainbows Got a star up in my sleeve

“Je reviens vite.” Il déboula hors du bâtiment de la Fondation aussi rapidement qu’un courant d’air sans laisser à quiconque le temps de lui demander l’objet de sa hâte. Jamie sauta dans sa voiture, et on le vit disparaître sur la route pour l’heure suivante. Vite, tout était relatif. Quinze heures trente, l’Audi réapparut sur le parking, les deux sièges auto de la banquette arrière chargés. Daniel sortit le premier et demeura à proximité de son père, sage comme une image, le temps que celui-ci détache sa petite soeur. Louise, énergique et particulièrement vocale, avait récemment exigé de ne plus être portée et tolérait à peine la supervision de son frère lorsqu’il était question de se tenir la main par sécurité. Non, la seule main qu’elle tiendrait était celle de papa, tant pis s’il se cassait le dos. Un cri de la petite fille résonna immédiatement à l’intérieur de l’édifice, comme si elle testait la capacité d’écho du bâtiment en s’annonçant en fanfare. Impossible de lui faire comprendre son manque de civilité, elle avait besoin que le monde sache qu’elle était là. La petite blonde prenait de la place avec son fort caractère, au détriment de Daniel, plus effacé, naturellement modéré. Lui se contentait d’observer de ses deux grands yeux bleus clairs les locaux du travail de papa où il ne s’était jamais rendu auparavant. Il n’avait jamais vu un endroit où il y avait des arbres et un cours d’eau en intérieur. A l’étage, la troupe retrouva Primrose dans le bureau qu’elle partageait avec deux autres assistantes associées aux services comptable et juridique. La présence des enfants changea l’atmosphère du tout en tout en un instant. “Joanne est retenue au travail, la nounou il a fait faux bond, du coup…” Impossible d’aller chercher les enfants respectivement à la maternelle et à la crèche une fois la garde terminée. Le Keynes s’était dit “disponible” malgré tout pour dépanner -et en profiter pour passer un peu de temps supplémentaire avec eux. Alors, des présentations s’imposaient, semblait-il. “Voilà Daniel et Louise.” Cette dernière était déjà partie explorer en imitant des grognements de dinosaure, et en une dizaine de secondes il fallut lui ôter des mains une agrafeuse, un surligneur et le contenu de la poubelle la plus proche. Rien d’inhabituel. “Je vous présente Primrose. Elle m’aide dans mon travail.” Le petit brun, lui, les mains ballantes de part et d’autre de son corps, fixait la jeune femme mâchoire tombante. “Daniel, on dit bonjour.” Timide, réservé, le garçon ne manquait cependant jamais de se montrer particulièrement poli -probablement l’influence de l’ADN anglais. Pourtant il oublia toute convention sociale et demanda, à la place ; “Est-ce que tu es une princesse ?” Voilà qui était nouveau. Jamie se pinça les lèvres, mort d’embarras. Se massant la nuque, rendu déjà beaucoup trop nerveux par le premier contact de ses enfants avec son environnement de travail -et sa première fois à lui, en tant que père, de les y accueillir- il décida d’ignorer le crush ostentatoire de son fils aux yeux bourrés d’étoiles envers son assistante. “Ils ne dérangeront pas très longtemps, j’attends que leur mère m’indique l’heure à laquelle je pourrai les lui déposer. J’aurais besoin que tu gardes un oeil sur eux juste le temps du call de seize heures.” En espérant que la jeune femme soit plus ou moins à son aise avec les bambins. D’un coup d’oeil, elle pouvait constater lequel des deux mini-Keynes serait le plus challengeant. D’ailleurs, Louise notant qu’elle n’était plus le centre du monde depuis au moins trente abominables secondes, décida qu’il était temps de pleurer pour rien. “Et en attendant, nous allons faire un tour du propriétaire, reprit Jamie en soulevant la petite dans ses bras (pour aussi longtemps qu’elle le lui permettra). Qu’est-ce que t’en dis bonhomme ?” Son acquiescement tacite s’accompagna finalement d’un condition ; “Avec Primrose ?” Oh dear.
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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyDim 29 Aoû - 6:36


“Je reviens vite.” Et il est parti comme un courant d’air. Je n’ai pas eu le temps de lui demander si c’était grave, s’il fallait repousser quelque chose, si “vite” signifiait cinq minutes le temps d’aller prendre un encas dans le distributeur en bas ou “vite” dans le sens plus large d’une course extérieure. En tant qu’assistante qui décroche le téléphone, j’apprécie avoir un ordre d’idées sur les notions de temps de mon supérieur direct afin de ne pas me retrouver godiche au combiné en faisant comprendre que je n’en sais rien. Je ne suis pas très adroite avec les appels téléphoniques et les deux autres assistantes me sourient légèrement - j’ignore si c’est de la compassion ou de la moquerie, mon coeur balance. Il faut dire que mon arrivée aussi surprenante qu’inattendu à un poste si proche du directeur et fondateur des lieux a de quoi en faire jaser plus d’un. Mais je souris, je fais bonne figure et je réussis à trouver de quoi converser ici et là pour tâter un terrain qui ne m’est pas familier ; celui d’une entreprise. Même si c’est sous le label d’une fondation, il n’empêche qu’il y a des bureaux, des humains, des contacts, des rumeurs ici et là qui traînent, des alliances et des gens qui ne peuvent pas échanger le même air plus de deux secondes. Cela me change radicalement de mon ancien travail, à commencer par des horaires plus stables et normaux. Après des années à vivre la nuit et dormir le jour, je dois avouer que le rythme a encore du mal à se faire et qu’il n’est pas rare d’avoir un coup de fatigue en plein milieu de la journée - et de me retrouver à faire des sucreries en plein milieu de la nuit, pour le plus grand plaisir de mes colocataires, mais le désarroi de mon horloge interne.

En parlant d’horloge, voilà que Jamie revient et oh. Jamie n’est pas tout seul, ça se voit et ça s’entend. “Joanne est retenue au travail, la nounou il a fait faux bond, du coup…” Il faut croire que je suis dans une spirale depuis un an parce qu’il y a toujours des enfants à rencontrer - ceux de Caleb, ceux de Tim et maintenant, ceux de Jamie. La différence est que ceux de mon boss sont plus grands, ils marchent parfaitement - et ça s’époumonne aussi incroyablement bien. Mes yeux passent du garçon discret à la petite fille criarde, ce qui a l’effet de venir donner un peu de musique (un peu désagréable, il faut l’avouer) aux murs des bureaux. “Voilà Daniel et Louise.” Mais comme ce sont les enfants du patron, personne n’osera broncher et je souris avant de voir avec effroi la petite Louise qui s’échappe de l’emprise de papa pour aller trifouiller et explorer les environs ; je ne peux qu’être satisfaite de voir qu’elle a jeté son dévolu sur le bureau d’Agnes et non le mien. “Je vous présente Primrose. Elle m’aide dans mon travail.” Je souris sincèrement à Daniel, qui reste silencieux alors que je secoue la main tout en souriant. “Ravie de te rencontrer.” J’irai voir Louise de plus près quand cette dernière arrêtera d’être une véritable petite tornade qui semble faire la danse pour attirer l’attention des adultes. “Daniel, on dit bonjour.”Oh, il n’a pas besoin-” Je peux comprendre ce que c’est d’être timide, je l’étais (le suis) moi-même. “Est-ce que tu es une princesse ?” Cependant, je ne m’attendais pas à ça. “J’aurai bien aimé.” Je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire - ce qui ne pourrait qu’embarasser l’enfant et je ne suis pas là pour cela, je m’en voudrai terriblement - alors que mes yeux se relèvent contre son père qui n’a pas l’air d’avoir l’assurance dont il s’habille si souvent. Le flegme anglais a visiblement ses limites et je souris encore plus en le voyant se passer la main contre sa nuque, signe d’un malaise perceptible. “Ils ne dérangeront pas très longtemps, j’attends que leur mère m’indique l’heure à laquelle je pourrai les lui déposer. J’aurais besoin que tu gardes un oeil sur eux juste le temps du call de seize heures.” J’hoche la tête docilement en commençant à me lever de mon bureau quand la petite Keynes se met à pleurer. “Décidément, tu as un coffre de sons vertigineux, toi.” Je me suis approchée vers Louise qui est tenue par son père, profitant qu’elle soit posée, les yeux embués de petites larmes - réelles ou capricieuses, allez savoir - et la moue renfrognée, alors que je titille ses doigts du bout de mes phalanges. “Et en attendant, nous allons faire un tour du propriétaire. Qu’est-ce que t’en dis bonhomme ?” En voilà une bonne idée. Peut-être que je pourrai récupérer Louise un peu plus calme une fois le grand tour fait. “Avec Primrose ?” Oh. Mon regard passe de Daniel à Jamie, le sourcil arqué. “Je- Cela dépend si mon patron m’autorise à m’absenter un moment de mon bureau.” Il faut croire que j’ai un attrait avec les garçons ; si le Gabriel de Tim m’a accepté, il semblerait qu’il en va de même pour le Daniel de Jamie.


Dernière édition par Primrose Anderson le Dim 10 Oct - 14:01, édité 1 fois
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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyVen 8 Oct - 13:25

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Une tempête secouait soudainement le bureau des assistantes. Louise était haute comme trois pommes mais prenait décidément vingt fois plus de place grâce à son énergie et son éventail de sonorités. Il était plus que probable que les bureaux adjacents soient également les auditeurs de ses vocalises malgré eux. Jamie connaissait sa fille par coeur et savait exactement les raisons de ses grands moments de cinéma. Elle avait du caractère, aimait être le centre de l’attention, et s’il n’y voyait actuellement aucun problème voire se laissait aisément attendrir, il était certain qu’il regretterait son laxisme dans les années à venir, une fois la fillette transformée en diva. “Décidément, tu as un coffre de sons vertigineux, toi.” commentait Primrose en approchant de la petite blonde. Louise s’agrippa d’autant plus à son père et n’accorda à la jeune femme qu’un regard si profondément dédaigneux qu’il ne pouvait provenir que d’un seul côté de la famille. Sa possessivité vis-à-vis de Jamie n’était plus à prouver et se confirmait à chaque nouvelle rencontre. “On s’habitude.” assurait-il. Les cris d’enfants avaient cette sonorité particulière qui avait le don de dresser le poil de la nuque et de crisper tous les muscles, Louise ne faisait pas exception. Mais l’anglais voyant cela comme une preuve de caractère et non des caprices, il ne ressentait pas ce genre de frustration face aux sollicitations de sa cadette. Joanne, elle, avait toujours bien du mal à tisser du lien avec celle-ci.

Daniel se montra enthousiaste à l’idée de découvrir les locaux du travail de papa, à condition que Primrose les accompagne. Une requête décontenançant non seulement la principale concernée, mais aussi le Keynes qui ne se voyait pas refuser une chose pareille à son garçon ni l’imposer à son assistante. Entre deux chaises, il espérait que la jeune femme tranche pour lui, qu’importe le côté de la balance qu’elle préférait. “Je- Cela dépend si mon patron m’autorise à m’absenter un moment de mon bureau.” Mais voilà qu’elle lui renvoyait la balle et que tout reposait sur son aval. Immédiatement Daniel se tourna vers lui et usa du Joker hérité de sa mère ; des iris d’un bleu clair brillant qui prenaient votre âme en otage. “Papa…” Oh il ne manquait plus que les violons pour souligner ce regard de chien battu dont le bonhomme n’avait probablement pas conscience lui-même. “Bien sûr, bien sûr.” Il cédait trop facilement, il le savait. Jamie opposait rarement la moindre résistance face aux souhaits de ses enfants mais la culpabilité de ne plus faire autant partie de leur vie depuis le divorce avait accentué son envie de leur plaire. Il contrebalançait ainsi sa crainte d’être peu à peu effacé du tableau. “Tu tiens vraiment ça de ta mère, hein.” il murmurait en guidant Daniel vers la porte du bureau d’une main sur sa petite épaule. Il offrit rapidement à Primrose de lui tenir la main.

Dès qu’il passèrent le pallier, Louise commença à gigoter et cogner dans les bras de son père ; signe qu’il était temps de lui poser les pieds à terre. Et comme une voiture à ressort remontée à bloc, elle démarra en sprint à peine ses souliers foulant la moquette du couloir. L’exploration et l’aventure n'attendaient pas. “Elle n’est pas aussi épuisante qu’elle en a l’air.” assurait-il avec un sourire maladroit. Difficile de savoir qui Jamie tentait de convaincre le plus entre Primrose et son propre inconscient. Personne ne pouvait décemment le croire, pas alors que, la seconde suivante, la fillette s’emmêla les pieds entre eux et tomba en avant non sans un grand boum retentissant. “J’aurais dû penser à rendre cet endroit babyproof.” Il n’avait jamais remarqué à quel point ces locaux résonnaient non plus. Ce fut avec un léger soupir qu’il rejoignit Louise hurlant de nouveau. Plus de peur que de mal, mais la surprise de la rencontre avec le sol était amplement suffisante pour donner lieu à un drame Shakespearien en un seul acte. Daniel, comme son père, avait appris à ne plus faire attention aux esclandres de la cadette. Il demeurait à côté de Primrose, l’admirait à chaque pas à s’en déboîter la nuque. “Tu as quel âge ?” qu’il lui demandait, sans doute la première d’une interminable série de questions visant à jauger quel pourcentage de chances il avait d’avoir trouvé sa future femme à seulement cinq ans. Tout un programme. Quant à Jamie, après avoir remis sa fille sur pieds, entreprit d’emmener la troupe à l’extérieur, dans la serre. Rien de mauvais ne pouvait arriver dans une serre. Une fois les mains et les pieds dans la terre, difficile de chuter plus bas et de s’égratigner quoi que ce soit. Il les rendrait probablement crasseux à leur mère, mais en un seul morceau.
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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyDim 10 Oct - 14:34


“On s’habitue.” j’ai un léger sourire ; je me demande de quel côté vient ce trait aussi puissant qu’intense. Aussi pile électrique, petit ouragan qui démonte tout sur son passage, avide d’attention et certainement capricieuse à ses heures perdues, Louise ne me donne pas l’impression de ressembler à son père. Sûrement parce qu’au final, je ne connais pas Jamie autant qu’on pourrait le croire et encore moins la mère des deux enfants, dont je n’en ai entendu parler qu’au travers des médias ici et là. Je ne suis cependant pas une spécialiste des enfants ; j’ai déjà la crainte de devoir les garder pour une raison aussi diverse et variée un jour ou l’autre. Après tout, l’assistante du patron peut se retrouver aussi babysitteuse quand il le faut, ce sont les films qui l’ont appris. Autant dire que la petite Louise me donne déjà des sueurs froides - mais en même temps, ça me fait sourire quand je la vois se cramponner avec force et vigueur à son père ; j’ai l’impression de voir Willow avec Tim. A croire que si j’arrive à avoir les petits garçons dans ma poche, ce n’est pas le cas des soeurs qui me dédaignent totalement par des regards, des moues et des gestes protecteurs - sûrement un effet daddy’s girl que je me prends en plein dans la figure. Heureusement que je ne m’en vexe pas rapidement.

D’autant qu’il y a une version miniature de Jamie, bien plus discret que sa soeur, qui m’observe et me regarde comme s’il venait de voir une étrange créature apparaître. Je suis attendrie de l’attention soudaine du garçon à mon égard, tout en m’épatant de la différence de dynamique entre lui et Louise. “Papa…” oh, je reconnais une demande subtile quand j’en vois ; les jumelles en étaient très friandes elles aussi. “Bien sûr, bien sûr.” et Jamie cède, rapidement, dans un battement de cil, alors que les miens se soulèvent à son encontre, surprise. Je n’aurai pas cru que j’aurai participé à la petite visite de la famille des locaux. Non pas que cela me dérange - mais j’ai toujours cette appréhension que ça va jaser entre les collègues. “Tu tiens vraiment ça de ta mère, hein.” je regarde Daniel puis Jamie puis la main que ce dernier me tend et que je prends gentiment avec un grand sourire à l’enfant. “De te faire céder aussi rapidement ?” que je demande avec un petit ton amusé. J’espère ne pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais Jamie avec ses enfants est adorable à voir ; c’est clairement différent de ce que j’ai vu jusqu’à présent.

“Elle n’est pas aussi épuisante qu’elle en a l’air.” je lâche un rire franc. “Qu’est-ce que ça doit être quand elle l’est vraiment, alors.” car si ce que je vois n’est pas déjà épuisant, qu’en est-il le reste du temps ? Louise a clairement de l’énergie à revendre, ce qui est plutôt rassurant à voir. Même s’il n’y a rien de mal à la réserve et la discrétion au plus jeune des âges. “J’aurais dû penser à rendre cet endroit babyproof.” la petite fille s’y est tant et bien pris qu’elle a fini par se mélanger les pieds entre eux et tomber en avant. Suivi naturellement de cris, d’hurlements et de pleurs à faire trembler les locaux lumineux et rassurants de la Fondation, tout comme le regard des employés et des bénévoles passants par-là. Cela me rappelle que même si j’aime les enfants, je ne suis pas prête d’en avoir pour l’instant. J’ignore si j’aurai les nerfs pour.  “Tu as quel âge ?” me voilà seule pendant un moment avec Daniel, vers lequel je tourne mon attention en souriant. “27 ans. Et toi ?” le garçon semble pensif un moment avant de me montrer sa main. “5 ans!” il est fier et il est mignon, ce petit bonhomme.

Daniel est adorable.” que je dis à Jamie une fois dans la serre, frère et soeur partis en exploration tous les deux. “Les deux ont une personnalité très différentes. J’ai l’impression de voir ma fratrie.” une observation anodine alors que je les regarde, les bras croisés. Si Caleb et moi étions sur la réserve, les jumelles sont beaucoup plus extraverties et optimistes que nous. “Ce n’est peut-être pas le bon moment pour te le dire mais merci encore pour m’avoir fait confiance. Pour le job.” rares sont les anciens clients qui viennent avec des propositions d’emploi - même si je l’ai fait pour moi en premier lieu et non pour lui ou quelqu’un d’autre. “Tu aurais pu avoir d’autres candidats plus expérimentés mais t’as été patient jusqu’à ce que je cède donc… Je t’en suis très reconnaissante.” après tout, presque six mois à attendre une réponse positive, ça aurait pu être long. Mais l’anglais n’a pas faibli dans son offre, sans aucune pression - juste la mienne de savoir que j’avais une vie bien plus tranquille qui pouvait se profiler devant moi, il fallait juste que je tente ma chance. “C’est très différent du club en tout cas.” que j’émets dans un léger rire. “L’absence de musique me fait parfois défaut.” après tout, les bruits que j’entends maintenant s’apparentent plus à des sonneries de téléphone, des bavardages entre bureaux et des doigts sur les claviers. C’est une ambiance différente, c’est certain.
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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyMar 26 Oct - 6:01

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Daniel avait les yeux de sa mère, deux immenses prunelles d’un bleu clair fascinant comme deux topazes. Sa tignasse brune et son teint naturellement pâle mettait un peu plus en valeur cet atout de charme ; depuis qu’il était né, le bambin était le chouchou des dames et il ne manquait jamais une occasion de leur décrocher un gloussement affectueux. Son père n’était pas immunisé contre cette adorable bouille, au contraire. Et puis, c’était un garçon sage, Daniel. L’un de ceux qui ne vous donnaient jamais aucune bonne raison de leur refuser quoi que ce soit. “Les puppy eyes, précisait l’anglais à Primrose à propos de l’héritage maternel de son fils. Elle maîtrise ça comme personne. Elle en a bien conscience aussi.” Joanne prétendrait sûrement ne jamais en avoir abusé et lui assurerait qu’il ne se passait pas une journée sans qu’il y ait droit. Il y cédait systématiquement, jusqu’à ce qu’il comprenne que cela n’empêchait quasiment plus les regards brillants de déception absolument déchirants qu’elle pouvait afficher lorsque le moindre détail n’était pas exactement ce qu’elle souhaitait -et qu’il abandonne donc l’idée de lui plaire à tout prix, sur la fin. S’il avait longtemps songé que Joanne était la femme de sa vie, Jamie avait réalisé, peu après la naissance de Louise, que ce titre honorifique avait changé de tête. Cela n’avait rien changé à son amour pour sa femme, à ce moment-là, mais il y avait un instinct supplémentaire indéniable allant de paire avec le fait de devenir le papa d’une petite fille. Louise n’était pas facile, il en avait conscience. Il faisait le choix d’encourager son caractère et d’être fier de sa témérité plutôt que de la casser comme on l’attendrait de lui afin qu’elle rentre dans la case des princesses sages qui ne faisaient pas trop de bruit, ne prenaient pas trop de place. Il n’aurait pas besoin d’excuser toute cette énergie si elle était un garçon. “Qu’est-ce que ça doit être quand elle l’est vraiment, alors.” Le brun haussa les épaules. "Ça ne me dérange jamais.” Il était pareil, petit. Difficile à croire aujourd’hui. Il était celui qui ne tenait pas en place, qui hurlait, qui refusait de s’habiller autrement qu’en super-héros pour aller à l’école, la terreur du dîner, du bain et de l’heure du coucher. Alors forcément, Jamie se retrouvait dans sa fille et agissait avec elle comme il aurait aimé que ses parents soient avec lui au lieu de forcer les carrés dans les ronds. Cette répression n’avait rien donné de bon chez lui.

L’anglais avait rapidement sensibilisé ses enfants, à leur hauteur, aux enjeux écologiques qui lui tenaient à cœur ; il les avait rapidement mis dans le jardin plutôt que devant la télévision. La serre était donc un environnement qui leur parlait et dans lequel Jamie pouvait les laisser s’aventurer en toute confiance. “Daniel est adorable.” Il approuva silencieusement avec un sourire. Il l’était, et il gagnait aisément le coeur d’une personne supplémentaire. C’était la première fois, en revanche, que le petit garçon se montrait aussi affectueux envers quelqu’un d’autre que ses parents. “Les deux ont une personnalité très différentes. J’ai l’impression de voir ma fratrie. - Je ne savais pas que tu avais des frères et sœurs. Ils sont à Brisbane ?” Il réalisa que, au final, il savait bien peu de choses sur Primrose. Cette sensation de la connaître qu’elle avait suscité dès leur première rencontre, cette familiarité qu’elle lui inspirait, ne compensait pas le fait que la vie entière de la jeune femme n’était qu’un grand point d’interrogation.

Gardant un oeil sur Daniel et Louise, Jamie observait l’un se pencher sur les fleurs et les légumes, l’autre enfoncer ses petits doigts dans la terre et sûrement creuser en quête d’un ver. Rien qui ne sabote le travail des pensionnaires lors des ateliers dans la serre. Il les organiserait bien lui-même s’il avait plus de temps. “Ce n’est peut-être pas le bon moment pour te le dire mais merci encore pour m’avoir fait confiance, reprit Prim, profitant d’un trop rare tête-à-tête hors du bureau. Pour le job. Tu aurais pu avoir d’autres candidats plus expérimentés mais t’as été patient jusqu’à ce que je cède donc… Je t’en suis très reconnaissante.” Le brun n’irait pas prétendre qu’il agissait avec un pur désintérêt. Il avait toujours naturellement tendu la main aux autres. Il poussait son entourage à être la meilleure version d’eux-mêmes et les accompagnait, leur ouvrait les portes dans la direction qu’il estimait être la bonne pour eux -qu’ils le veuillent ou non, souvent. Désormais, aider avait également un nouvel avantage ; celui de le faire sentir utile, moins misérable et détestable que ce qu’il pensait de lui-même. La Fondation était pour les autres, mais aussi pour lui-même. “C’est très différent du club en tout cas. L’absence de musique me fait parfois défaut. - Et les sièges en velours rouge ? Ils avaient le mérite d’être confortables. Presque.” A condition de ne pas songer à la fréquence de lavage de ceux-ci et, de fait, à tous les différents résidus d’il ne voulait pas savoir quoi qui se logeaient dans les fibres. Jamie lâcha un léger soupir et plongea ses mains dans ses poches. “Je n’ai pas attendu après toi.” confessa-t-il, préférant être honnête et ôter de la tête de Primrose qu’elle avait été favorisée au détriment de qui que ce soit, qu’elle avait subtilisé le travail d’une personne compétente. “J’ai attendu quelqu’un de méritant et qui en avait besoin pour se donner un second souffle.” Certes, la jeune femme était son premier, seul et unique choix. Nul autre lui inspirant autant de confiance et d’intérêt ne s’était présenté à lui. Il n’y avait pas de hasard, dirait-il. “Quelqu’un qui viendrait sans préjugés, aussi.” il admit. Non seulement pour les jeunes qui passaient par la Fondation et dont les histoires demandaient compréhension, patience et empathie, mais aussi pour lui-même. Jamie ne s’était pas risqué à publier une annonce afin de s’épargner la gifle de la réalité ; personne ne voudrait être l’assistante de la personne qui avait été dépeinte dans les médias. Prim, elle, avait sûrement connu pire. Surtout, elle l’avait rencontré avant le scandale, avant le divorce, avant qu’on détruise son château de cartes. Il espérait que son image de lui allait au-delà de l’étiquette qu’il avait désormais sur le front. Lorsqu’il releva le regard vers les enfants, ses yeux s’écarquillèrent. On le vit immédiatement se précipiter vers sa fille, armée de deux larges poignées de terre.Oh God. Louise ne mange pas ça !”

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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptySam 6 Nov - 11:39


“Les puppy eyes. Elle maîtrise ça comme personne. Elle en a bien conscience aussi.” oh, ça. Je ne peux que le comprendre ; je soupçonne le garçon de Tim de le faire tout autant. Les enfants les plus discrets sont souvent les plus dangereux - et je ne dis pas ça parce que j’étais une enfant discrète tout pareillement. Je n’ai jamais eu à utiliser de puppy eyes sachant que je n’en ai pas le talent - mais parait-il que mes traits fins et mon sourire timide suffisaient à vouloir me donner le bon dieu sans confession. Enfin, avant l’arrivée des jumelles, qui ont réussi à capturer toute l’attention familiale et au-delà encore. Je me demande ce que l’on peut ressentir quand on voit son ancien(ne) partenaire dans le visage de ses enfants. Est-ce que c’est dur ? Est-ce qu’il peut y avoir un sentiment de dégoût ? De la mélancolie ? De la colère ? Des parents délaissant leurs enfants après un divorce, les utilisant comme simple monnaie de pression et d’échange, ce n’est sûrement pas qu’un mythe. Mais je vois Jamie, et je vois Tim ; l’un ayant divorcé, l’autre ayant été abandonné mais tous deux partagent le même point commun : un amour inconditionnel pour leurs progénitures. Je rêve de connaître un jour cet amour-là. Celui d’un parent pour ses enfants. J’ai mes nièces, certes, mais ce n’est toujours pas pareil. Des enfants vous aiment pour toujours - si tout se passe convenablement. “Ça ne me dérange jamais.” & voilà un autre signe ; le commun des mortels roule des yeux, s’agace et grommelle d’entendre les cris d’une petite fille. Un père comme Jamie n’en est pas dérangé. Sa fille a l’air vive, elle a l’air d’avoir de l’énergie, elle me rappelle Candice quand elle était petite. Intenable, inarrêtable, aventureuse au possible. C’est comme ça que je préfère voir la micro tornade qui est en train de s’abattre dans les locaux ; elle reste la fille du patron, après tout.

“Je ne savais pas que tu avais des frères et sœurs. Ils sont à Brisbane ?” voilà qui est curieux ; je connais des morceaux de sa vie mais l’inverse n’est pas forcément réel. A part mes activités nocturnes et le scandale de justesse évité par ses soins, Jamie ne sait rien de moi. Il faut dire que ma vie n’est pas passionnante et qu’il n’y a rien de reluisant en elle qui mérite d’être racontée. Combinée à cette réticence que j’ai à en parler, il n’est pas si surprenant que Jamie ne connaisse pas ce détail. Cependant, j’hoche la tête. “On vient de Warwick mais on a tous atterri à Brisbane. Mon frère y tient un restaurant étoilé et mes sœurs y sont arrivées il y a quelques années pour leurs études.” autrement dit, ils ont tous plus d’ambition que moi, qui me suis contentée d’aller ouvrir les portes d’un club de striptease en arrivant dans la grande ville. Ce n’est pas glorieux mais je ne ferai pas la liaison qui perturbe à chaque fois mon esprit quand j’y pense, et qui me fait sentir misérable. Mais je garde le menton relevé malgré tout, habituée à jouer la bonne figure. Et puis, comme certains le disent si bien, il y a toujours pire que soi dans le monde. Une pommade vulgaire et offensante, peut-être, mais nécessaire pour calmer le sentiment de pitié que j’ai envers ma personne. “Et les sièges en velours rouge ? Ils avaient le mérite d’être confortables. Presque.” je lâche un léger rire. “Ils avaient le confort et l’odeur.” celle de ne pas être de première fraîcheur, d’avoir connu des jours meilleurs, le rouge défraîchi et vieillessant à souhait qui même entretenu, subissant malgré tout les effets des années (et des fesses) qui y passent. Les locaux me paraissent plus calmes à côté. Pouvoir travailler à la lumière du jour, et non sous une obscurité brisée par des lumières tamisées, est aussi très agréable.

“Je n’ai pas attendu après toi.” cela n’empêchera pas le sentiment de gratitude que j’ai envers lui. Il aura fallu que je me décide longuement avant de changer de trajectoire alors qu’un changement de vie était à portée de main. Il aurait été stupide de ne pas sauter sur cette occasion - chose que j’ai déjà faite dans le passé et que j’ai quelque peu regretté. De toute façon, vivre de regrets et d’illusions est une grande spécialité chez moi. Je pourrai mais je ne fais pas, simplement parce que j’ai peur et que je ne me sens pas digne. “J’ai attendu quelqu’un de méritant et qui en avait besoin pour se donner un second souffle.” mais Jamie s’est tout de même tourné vers moi et même s’il n’en attendait pas après moi spécifiquement, c’est moi qui ait pu répondre oui. J’ai pu trouver ce courage et c’est bien une des rares fiertés de ma piètre existence. Un second souffle, exactement ses mots et le travail même de la Fondation. “Quelqu’un qui viendrait sans préjugés, aussi.” j’hausse les sourcils, mes bras croisés contre ma poitrine alors que je comprends que les lignes sont plus larges que je le pensais. “Tu peux compter sur moi pour ça.” je serai très mal placée pour juger qui que ce soit, de toute façon ; le fameux second souffle n’est pas là pour rien. “C’est un nouveau départ pour moi. J’ai l’impression qu’il y a un avant et un après. C’est à la fois satisfaisant mais terriblement angoissant.” je n’agis pas au mieux quand je ne connais pas. Quand l’inconnu s’ouvre à moi et que je ne peux que tatonner dans le noir. Un nouveau travail représente cela. Mais il représente aussi la dorure à mon blason que je vais pouvoir remettre. Voir la fierté dans les yeux de mes parents.

Oh God. Louise ne mange pas ça !” je le vois se précipiter vers sa fille qui, les mains pleine de terre, s’apprête visiblement à en faire son goûter. Je ne peux m’empêcher de rire en voyant la scène parce que j’ai vraiment connu les mêmes à Warwick ; et pour une fois, ce n’est pas moi qu’on disputera si jamais quelque chose de mal doit arriver. Enfin, avant de me rappeler que je vais avoir la charge de les garder à l’oeil tout à l’heure quand Jamie sera en entretien. Je m’approche de l’anglais et de sa fille, légèrement soucieuse. Je regarde ma montre par la même occasion. “Il est bientôt 16h. Je peux rester ici avec eux en t’attendant. Promis, j’essaie de tenir la terre, les fleurs et les vers de terre à distance du titan Louise.” avant de masser ma nuque dans un tic nerveux. “A part si tu as d’autres astuces pour les garder sagement le temps de ton absence.” enfin, je ne m’inquiète pas pour Daniel qui a l’air d’être un adorable petit être humain mais Louise… Pourquoi toutes les petites filles sont si épuisantes ?
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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyJeu 23 Déc - 8:04

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Il aurait probablement nié en bloc son manque de rationalisme si on lui avait souligné à quel point il s’était candidement entiché de cette jeune femme dont il ne savait strictement rien, pourtant Jamie réalisait ce jour combien cela était vrai. Il ne connaissait pas son histoire, ce qui l’avait menée dans le fameux club où il l’avait rencontrée, et possédait encore moins d’informations sur sa famille, où elle vivait et ses aspirations. Il éprouvait pourtant un vif intérêt à ce sujet, pour connaître et comprendre Primrose, mais il ne lui avait pas paru approprié de se montrer intrusif tant qu’elle était la fille dans ce club. Au final l’anglais ne savait déterminer si cela l’était beaucoup plus maintenant qu’il existait une forme de hiérarchie entre eux et un lien professionnel ; lui qui avait toujours pris grand soin de séparer le privé de son travail dirait que non, pas du tout, mais compte tenu de la manière dont elle avait été recrutée, est-ce que la règle s’appliquait encore vraiment ? Il décida que non, c’était ses règles après tout, et il n’était plus à une hypocrisie près. “On vient de Warwick mais on a tous atterri à Brisbane, Prim répondit donc. Mon frère y tient un restaurant étoilé et mes sœurs y sont arrivées il y a quelques années pour leurs études.” Un véritable exode à ce point, est-ce que leur ville natale était si terrible que ça ? “Warwick ? Jamais entendu parler.” se surprit-il à répondre du plus haut de son snobisme naturel, pas aidé par ses voyelles soulignées par son accent. Innocemment, ce qu’il signifiait était qu’en dix ans sur le sol Australien, le Keynes ne connaissait finalement pas grand chose du pays. Mais il y avait ce qu’on voulait dire, ce qu’on disait, ce qui était entendu et ce qui était compris ; souvent avait-il été pris au piège des subtilités de l’art de communiquer. “Quel est le nom du restaurant de ton frère ? Peut-être que j’y ai déjà fait un tour.” De toutes les informations sur lesquelles Jamie aurait pu rebondir, il choisit la futilité. Il aurait voulu demander si elle était proche de sa fratrie, de ses parents laissés derrière, pourquoi ils avaient tous quitté Warwick, quel rêve elle poursuivait lorsqu’elle s’était installée à Brisbane à son tour ; mais une timidité, une pudeur, retint les mots au fond de sa gorge et les laissa à l’état de pensées. Une chose à la fois.

Son regard quittait rarement les enfants. Autant Daniel pouvait être laissé en autonomie sans craindre qu’il ne s’enfonce des cailloux dans le nez, Louise était une toute autre paire de manches comme avait pu le constater Primrose. Garder les yeux dessus n’était déjà pas une chose aisée tant elle s’agitait partout. Les photos d’elle qui ne soient pas floues étaient particulièrement rares sur le téléphone de père gaga qu’était Jamie. Néanmoins, ses prunelles se posèrent sur la jeune femme afin de souligner la sincérité de ses paroles lorsqu’il lui assura lui avoir confié son travail parce qu’elle le méritait à ses yeux et qu’elle rassemblait les qualités qu’il recherchait. Le genre de qualités qui ne se dénichaient pas sur un CV classique. Les candidatures ne pleuvaient pas de toute manière. “Tu peux compter sur moi pour ça. C’est un nouveau départ pour moi. J’ai l’impression qu’il y a un avant et un après. C’est à la fois satisfaisant mais terriblement angoissant.” Il souffla un petit rire du bout du nez, attendri, s’identifiant bien à ces paroles. “Je connais le sentiment.” Et c’était peu dire. La vie était ponctuée d’avant et d’après mais le Keynes avait toujours fait dans le radical. Il y avait un après son départ d’Angleterre, un après sa rencontre avec Joanne, un après Mina, un après sa carrière dans les médias, un après le divorce. Des événements marquants les uns après les autres qui lui avaient donné envie de tout détruire pour reconstruire. La Fondation était sa dernière reconstruction en date et celle qui lui faisait le plus de bien. Il avait fait sortir de terre cette oasis, pas seulement pour lui, et c’était une petite victoire de savoir que ce lieu pouvait être une seconde chance pour elle aussi. C’était tout le but de la manœuvre, après tout.

Rien de mal ne pouvait arriver dans la serre, avait-il pensé naïvement, et encore une fois Jamie avait sous-estimé à quel point sa fille pouvait être créative lorsqu’il s’agissait de se mettre dans des situations farfelues. Le truc, avec les enfants, c’était que l’on arrivait souvent une seconde trop tard. Le temps de se dire qu’elle ne va quand même pas faire ça, c’était l’hésitation de trop que les tout petits ne connaissaient pas. Et voilà que le brun nettoyait le pourtour terreux de la bouche de la fillette du revers de la manche de sa chemise à trois chiffres. “Un nouveau cheveu blanc par bêtise.” qu’il lui disait à chaque fois. Il finirait vieillard avant l’heure à force de s’inquiéter pour elle. Après l’avoir débarbouillée, il appuya furtivement sur le bout de son nez avec un clin d'œil. Le pire avait été évité. “Il est bientôt 16h. Je peux rester ici avec eux en t’attendant. Promis, j’essaie de tenir la terre, les fleurs et les vers de terre à distance du titan Louise.” Rapide vérification sur sa propre montre, bien sûr que Prim savait lire l’heure mais certaines personnes ne peuvent s’empêcher d’effectuer un double-check, plus par habitude que par conviction. “Attention, elle pourrait prendre ça pour un défi.” rétorqua-t-il avec un sourire. Jamie était curieux de savoir comment la jeune femme se débrouillerait ; si lui faisait preuve d’une patience à toute épreuve avec ses enfants, Joanne, elle, faisait passer la garde de Louise pour l’un de ses douze travaux personnels. Les baby-sitters n’avaient pas osé s’en plaindre mais la fatigue se lisait sous leurs yeux. Peut-être que Prim allait savoir faire mieux. “A part si tu as d’autres astuces pour les garder sagement le temps de ton absence. - Maintiens-les en vie, je n’en demande pas plus.” Après tout, cet appel ne devrait pas s’éterniser au-delà du créneau prévu, ce qui ne laissera pas Prim avec les petits plus d’une heure. Il appela Daniel à les rejoindre et s'accroupit face à eux le temps de leur expliquer qu’il les laissait sous la garde de son assistante pour un court moment. “Soyez sages, rendez papa fier, ok ?” Le petit garçon secoua vivement la tête, pas particulièrement triste d’être en tête à tête avec celle qui avait fait chavirer son cœur d’un simple regard. Louise, bien sûr, éclata en sanglots et tenta en vain de s’agripper au pantalon de son père, laissant dessus encore quelques traces de terre supplémentaires. Lorsqu'il quitta la serre, les parois semblaient trembler sous l'intensité de ses cris.

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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyJeu 20 Jan - 14:52


“Warwick ? Jamais entendu parler.” je souris légèrement en haussant les épaules. “C’est un petit village à quelques bornes d’ici.” je réponds tout simplement, nullement perturbée qu’il ne connaisse pas. Après tout, Jamie a l’accent qui prouve qu’il n’est pas de la région ni même du pays ; non, il vient du pays mère. Et même des gens de Brisbane ne connaissent pas mon village natal donc je ne suis pas plus embêtée que ça. Au contraire, c’est bien arrangeant qu’il ne sache pas que je viens d’un endroit aussi paumé et aussi propice à l’image typique de la provinciale à la recherche de la gloire dans la grande ville. C’est une histoire un peu bateau et carrément pitoyable mais ça résumerait assez bien ma vie. Je n’ai pas forcément honte de Warwick - quoique - mais il est certain que je ne m’en vante pas non plus. Dans ma tête, j’ai toujours vécu à Brisbane car c’est ici que ma vie a véritablement commencé - même si j’ai connu les renvers les plus affreux aussi. Il faut bien le renvers de la médaille, après tout. “Quel est le nom du restaurant de ton frère ? Peut-être que j’y ai déjà fait un tour.” oh, je n’espère pas. Je ne veux pas encore entendre à quel point mon frère est talentueux et que son restaurant est impeccable. Le petit coin parfait de France en plein milieu de Brisbane. Je me mords la langue pour retenir mon amertume et je sors mon petit sourire le plus fier que je peux avoir - après, un chef dans la famille qui réussit à bien gagner sa vie, oui ça me rend (un peu) jalouse mais oui ça montre que ma famille n’est pas composée que de paysans dans leur ferme. “L’Interlude. C’est un restaurant français à Spring Hill.” cela ne m’étonnerait pas que Jamie y soit passé - j’ai l’impression que la renommée du restaurant se développe continuellement. Ce qui est cool pour mon frère qui a travaillé toute sa vie pour ça. Mais je ne peux pas m’empêcher de voir cette barre si haute, hors de ma portée un peu plus à chaque fois. Nos parents regardent Caleb avec fierté ; moi, avec pitié.

“Je connais le sentiment.” je tourne la tête vers l’anglais qui est en train de rire légèrement et c’est assez plaisant de le voir comme ça. J’essaie de me rappeler que maintenant, je travaille sous sa houlette et avec lui mais c’est encore à peine réalisable vu les circonstances de notre rencontre et tout ce qui a suivi. Moi qui ne veux ni d’aide ni de pitié de personne, je me retrouve à accepter au final chaque main tendue devant moi. Ma relation avec Tim a largement contribué à ce que j’accepte celle de Jamie, car je vois ici une opportunité de vivre une existence plus saine, plus posée, plus respectable aussi. Alors même si c’est angoissant car qui dit nouveau boulot, dit nouvelles tâches, nouveaux collègues et tout ça, je n’en ai pas l’habitude, moi qui suis restée au même endroit pendant presque dix ans ; mais c’est aussi assez excitant de pouvoir dire à mes proches que j’ai changé de job, que je suis maintenant derrière un bureau comme tout le monde et que je n’ai plus à me dandiner sur des hauts talons tous les soirs. Et tout ça, simplement parce que Jamie a pensé à moi dans un moment d’esprit qui me dépasse, moi qui ne me juge pas si importante et encore moins marquante dans les esprits d’autrui.

Cependant, j’ai la tâche ingrate de garder les enfants de mon patron qui me pend au nez alors que je le regarde nettoyer la bouche de sa diablesse de fille qui a l’air de vouloir défier les lois quelles qu’elles soient, celles de la nature, de l’univers et de son père. Je me demande clairement comment je vais faire pour réussir à la contenir et la préserver de tout danger - ou bien c’est l’humanité que je vais devoir protéger de la tornade nommée Louise. J’ai fait du babysitting à Warwick mais en général, c’était le soir donc je n’avais juste qu’à tenir les murs et faire attention que le précieux petit être ne s’étouffait pas dans son sommeil. Mais là, Louise a l’air d’en tenir une couche et du haut de ses trois pommes, elle me crée déjà une boule de stress. “Un nouveau cheveu blanc par bêtise.” je glousse brièvement mais c’est clairement nerveux même si je tente de faire bonne figure. Je ne souhaite pas inquiéter Jamie ni me rendre incompétente, même si garder des enfants ne fait normalement pas partie de mes tâches. Je vois ça comme une occasion de prouver ma gratitude face à son offre et, surtout, une preuve de confiance de sa part ; il s’agit de ses enfants, après tout, et de ce que j’ai compris en voyant Caleb ou Tim autour de moi, il n’y a rien de plus important pour un parent que ses descendants. “Attention, elle pourrait prendre ça pour un défi.” je grimace en regardant Jamie puis Louise puis de nouveau Jamie. “J’espère pas. Je compte te la rendre en un seul morceau.” oui, c’est l’objectif ultime avant de regarder la serre dans son intégrale. “Et que la serre reste aussi en état.” de toute façon, il n’est pas sûr que je les laisse traîner ici. J’ignore quelle pièce dans ce bâtiment peut accueillir des enfants. Cela aurait été si simple d’avoir une pièce à jeux. “Maintiens-les en vie, je n’en demande pas plus.” voilà qui va dans l’ordre d’idées ; je hoche la tête comme la bonne petite soldate que je suis alors que Jamie appelle Daniel qui s’avance avant de s’adresser à ses deux marmots. “Soyez sages, rendez papa fier, ok ?” autant Daniel ne sera pas un problème vu le sourire timide qu’il m’adresse - il est adorable - mais Louise, évidemment, se met à pleurer à chaudes larmes, les cris en plus. Je ne sais pas où me mettre ni quoi faire alors que ses petits doigts tirent sur le pantalon de Jamie mais j’essaie de faire en sorte de l’amadouer avec une jolie fleur à côté d’elle - quand son père part, la fleur n’est plus parce que mademoiselle a du caractère et elle le prouve en arrachant la fleur. Je soupire légèrement ; ça va être terriblement long.

Un paquet de minutes plus tard, nous sommes dehors avec une balle prêtée. J’ai découvert qu’il y avait une halte-garderie ; mais sentant que la petite Louise n’allait faire que d’une bouchée de l’endroit et qu’elle m’a l’air rempli d’énergie, j’ai décidé de prendre un ballon pour aller profiter du brin de soleil qui pointe son nez sur les grandes étendues verdoyantes autour du bâtiment. C’est un cadre vraiment incroyable malgré le fait que ce soit assez éloigné du centre-ville. Daniel dessine dans son coin pendant que je fais des passes avec Louise, en prenant le soin extrême de toujours la laisser gagner. Je ne lui rends pas forcément service mais je ne suis pas son parent ; je dois juste contrôler ses nerfs et son enthousiasme aussi positive que négative pendant quelques minutes. Rien de méchant, n’est-ce pas ?
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Message(#)prim #2 + pocketful of rainbows EmptyMer 26 Jan - 17:52

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Le restaurant du frère avait plus de chances de faire mouche que le petit village natal de Primrose pour un Jamie n’ayant jamais vraiment pris le temps d’explorer le continent où il avait élu domicile -alors que Brisbane, elle, avait ancré sa carte dans la paume de sa main en dix ans sur place. L’Interlude, donc ; il acquiesça en essayant de voir si le nom lui rappelait quoi que ce soit. Un restaurant français aurait bien été son genre ; le Keynes n’avait jamais ressenti le mal du pays concernant l’Hexagone à l’inverse de l’Angleterre, mais il avait grandi en partageant ses vacances là-bas et ne pouvait donc pas nier que cela faisait partie de sa culture en plus de sa génétique. Et bien sûr, excellente gastronomie. “En tant que ton patron, est-ce que tu crois pouvoir m’obtenir une table attirée ?” plaisanta-t-il. C’était bien à ça que la gymnastique du networking servait n’est-ce pas ? Cela le surprit, d’ailleurs, que Primrose en vienne donc à travailler pour lui ici plutôt que pour son frère dans son fameux restaurant. Elle aurait pu être serveuse pour aussi longtemps qu’elle s’était déhanchée sur les barres de pole dance. Savait-il ce qu’elle avait fait tout ce temps pour gagner sa vie ? Ou refusait-elle l’aide de sa fratrie afin de tracer son chemin par ses propres moyens ? Finalement, Primrose s’avérait être une jeune femme plus complexe que Jamie ne se l’était figuré. Il avait gardé bien des questions pour lui, trop intrusives, potentiellement offensantes, mais ne désespérait pas d’obtenir des réponses un jour. Comme faire céder le cadenas à la porte de cette brune pleine de secrets. Malgré tout ce qu’il ne savait pas, il plaçait une entière confiance en elle ; concernant le travail ou même les enfants. Il savait qu’un sujet autant que l’autre était entre de bonnes mains. Si Primrose faisait doucement ses preuves derrière un bureau, elle allait pouvoir briller par ses compétences de baby-sitter improvisée. Au pire, ce ne seraient pas les premiers bobos que les enfants se feraient.

L’anglais revint une heure plus tard, comme prévu. Nul besoin de marcher jusqu’à la serre ; il vit Primrose, Daniel et Louise à l’extérieur et afficha un large sourire en s’approchant d’eux. "Quatre bras et quatre jambes, on dirait que c'est une mission rondement accomplie." fit-il, visiblement plus détendu maintenant que sa journée de travail était officiellement terminée. Il retira même sa veste de costume pour plus de confort et la jeta par-dessus son bras tandis qu’il réceptionnait la passe déterminée que Louise lui envoyait du bout du pied. Il n’avait jamais été doué avec un ballon, mais face à un bambin, ses maigres talents faisaient l’affaire. Cependant l’intérêt de la fillette pour la balle disparût et elle réclama d’être portée. "Depuis quand tu es aussi douée pour le football hm ?" On pouvait reprocher bien des élans machistes au Keynes biberonné aux règles de hiérarchie entre les sexes, ce n’était néanmoins pas dans son registre de genrer ce que les uns pouvaient faire et les autres ne pas faire. Du moins, cela ne l’était plus depuis qu’il avait une fille à qui il était incapable de dire non. "Tu me fais voir ?" demanda-t-il ensuite à Daniel en se penchant sur sa feuille toute crayonnée de formes et de couleurs, de personnages et de paysages. "On l'emmène chez maman ? Elle va adorer. -Non." Le petit garçon reprit son dessin et le serra tout contre lui. Son nez se retroussait de la même manière que celui de sa mère. "Non ? - C'est pour Pimrose." Forcément. Sur ce l’héritier tourna les talons et se dirigea vers la jeune femme, puis il lui tendit la feuille avec une fierté le grandissant de plusieurs centimètres. De son index potelé, il pointa les éléments de la composition avec une certaine passion pour son brin d’art. "C'est toi, et c'est moi, et c'est notre mariage. Là c'est un château, et c'est la voiture de papa parce qu'il me l'a prêtée." Oui, la voiture de papa ressemblait à un vaisseau spatial dans l’imagination de son fils, et Jamie pouvait comprendre la comparaison. "Oh, je fais ça moi ? - Les carrosses c'est cliché papa." Et rien n’était trop beau pour sa dulcinée, n’est-ce pas. L’anglais retint un rire et approuva la démarche. Les carrosses étaient officiellement has-been.

Daniel se sépara donc de son dessin et de Primrose à contrecœur. Il était l’heure de prendre la route pour se rendre chez Joanne, en passant acheter le goûter sur le chemin. L’argument du ventre parvint à outrepasser celui du cœur, mais avec l’assurance qu’il reverrait sa princesse bien assez tôt. Avant de la quitter, Jamie ne manqua pas de la remercier une nouvelle fois de l’avoir dépanné avec autant de bonne volonté. "Je suis content que tu sois là. Vraiment." souffla-t-il dans un sourire. Parce que, elle ici, les choses paraissaient bien, à leur place. Il avait enfin la sensation de faire quelque chose de positif. On faisait difficilement plus symbolique que de tendre la main à l’un de ses dérapages passés pour aller ensemble de l’avant. Ou, en tout cas, espérait-il que Primrose voit elle aussi les choses sous cet angle, celui d’une seconde chance dans la vie.

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