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 (Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow

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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptyJeu 26 Aoû 2021 - 21:40



Il s’est réveillé en criant, l’enfant de quatre ans bouillonnant, la voix rauque, ayant du mal à parler, son lit trempé de sueurs. Danika s’est précipitée à son chevet, inquiète, puis terrifiée en voyant l’état de son enfant, couvert des plaques. Ce n’est pas quelque chose qu’elle peut combattre ou régler par elle-même. « Ca va aller Maddy, ça va aller. » murmure-t-elle en serrant l’enfant contre sa poitrine pour le rassurer avant de le soulever. Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour rassembler les affaires nécessaires et pour installer l’enfant dans sa voiture, prenant la direction de l’hôpital le plus proche, aussi rapidement que possible.

L’enfant est pris en charge rapidement et ce n’est que lorsqu’enfin un médecin observe son fils et qu’il n’est plus en danger immédiat et urgent qu’elle tente de joindre le père de celui-ci, l’heure bien trop tardive. Le portable sonne une première fois et Lawrence ne répond pas. Après tout il est plus de trois heures du matin, il doit sûrement dormir. Elle réessaye une deuxième fois. « Répond Law allez… » murmure-t-elle en piétinant dans la pièce, son œil ne quittant jamais bien longtemps l’enfant dans le lit. Ils ne se sont pas parlé depuis combien de temps ? C’est à peine si elle lui a adressé plus de quelques mots toutes les fois où elle lui a amené Maddox, incapable de soutenir longtemps son regard depuis la dernière fois où ils se sont croisés au dojo. « Law ? Je…Je suis à l’hôpital avec Maddox, je sais pas ce qu’il a je.. Tu peux venir ? » sa voix se brise dans un murmure. Elle ne demande pas d’aide jamais. Et lui, elle l’a laissé hors de la vie de son fils pendant des années et à présent qu’il en fait partie, elle ne se rend compte qu’elle ne veut pas gérer cette situation toute seule, qu’il a besoin de savoir. Elle finit par lui donner les indications de où elle se trouve exactement pour qu’il puisse venir les trouver rapidement, retournant au chevet de son fils pendant que le médecin l’examine. « Papa, je veux Papa. » murmure difficilement le petit, la respiration haletante. « Il arrive mon chat, il arrive. »

Un peu plus tard, alors que les médecins ont emmené l’enfant pour une série de test, elle s’est laissée glissée sur une chaise de la salle d’attente, se rongeant les ongles d’inquiétude. Lorsqu’elle voit Lawrence arriver dans le couloir, Danika se relève immédiatement, le visage hagard. « Sa température a monté pendant la nuit, je….il arrêtait pas de pleurer et il avait des plaques partout, il avait du mal à respirer. Je suis venue directement aux urgences, je crois qu’il se fait une réaction allergique à quelque chose, je ne sais pas. » La peur est lisible dans ses yeux, alors qu’elle a croisé les bras, la gorge serrée. « Je t’ai appelé dès que j’ai pu. » lui dit-elle comme pour se préparer à une attaque sur le fait qu’elle aurait dû l’appeler plus tôt,  comme si elle se défendait déjà. « Ils l’ont emmené pour faire des tests, j’en sais pas plus pour l’instant. » Il est clair qu’elle est désemparée malgré l’air fort qu’elle affiche en temps normal. Sa peau frissonnante, alors qu’elle a quitté son appartement sans prendre de veste, sans quoique ce soit à part son porte-monnaie et des affaires pour Maddox. Et à présent que sa tirade est terminée, elle ne sait plus quoi dire, le silence s’installant, lui rappelant douloureusement que c’est plus de mots qu’elle lui a adressé en quelques minutes que dans les semaines qui se sont écoulées.

@Lawrence Cabbott   I love you
HAPPY BIRTHDAY:


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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptySam 4 Sep 2021 - 18:50


There's a bridge made of sorrow -- @Danika Riley
Mon téléphone vibre une première fois sur ma table de nuit, mais je dors comme une bûche et le bruit ne suffit pas à me tirer de mon sommeil. C’est lorsqu’il se met à vibrer pour la deuxième fois que je me réveille enfin et que j’étire mon bras dans le noir en tâtonnant. Aveuglé par la lumière de l’écran, je décroche sans même regarder qui m’appelle juste avant que l’appel ne tombe dans ma boîte vocale. « Quoi?! » réponds-je dans un grognement, persuadé qu’il doit s’agir d’un de mes amis avec qui j’ai passé la soirée à jouer au billard. Mais ce ne sont pas les cris de mon ami en état d’ébriété que j’entends à l’autre bout du fil, au contraire, c’est la voix douce de Danika et elle semble inquiète. « Law ? Je…Je suis à l’hôpital avec Maddox, je sais pas ce qu’il a je.. Tu peux venir ? » Je demeure silencieux tandis que je prends le temps de m’asseoir sur le bord de mon lit. « Maddox? » dis-je en soupirant longuement tout en me frottant les yeux du bout des doigts, trop endormi pour bien comprendre le sens de ses paroles. Il me faut une bonne minute avant de répondre à sa question et Danika m’explique où ils sont dans l’hôpital afin que je puisse les rejoindre. « C’est bon, donne-moi genre… quinze minutes et je vais être là. À tout de suite. » réponds-je calmement avant de raccrocher. C’est seulement lorsque je prends place derrière le volant quelques minutes plus tard que je prends conscience du sérieux de la situation et que je commence à me faire un sang d’encre. Je prends la route vers l’hôpital la pédale au fond, pour y arriver le plus vite possible, non sans griller un ou deux feux rouges où j’étais le seul automobiliste étant donné l’heure tardive.

Quelques minutes plus tard, j’arrive enfin à destination et je ne prends même pas le temps de verrouiller les portes de mon véhicule avant de partir vers la porte d’entrée de l’hôpital en courant. Connaissant l’hôpital comme le fond de ma poche, je sais exactement où Danika et le petit se trouvent, je m’y rends donc directement tout en ignorant mes collègues qui me saluent au passage, curieux de me voir à l’hôpital à cette heure, en habit de civil. « Dan? » dis-je à bout de souffle lorsqu’elle apparait enfin dans mon champ de vision. Elle se lève tandis que je m’approche d’elle en ralentissant le pas. « Sa température a monté pendant la nuit, je….il arrêtait pas de pleurer et il avait des plaques partout, il avait du mal à respirer. Je suis venue directement aux urgences, je crois qu’il se fait une réaction allergique à quelque chose, je ne sais pas. » Je hoche vivement la tête tout en jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule en direction du bureau des infirmières, avec déjà en tête l’idée d’aller les harceler pour avoir des nouvelles. « Il a mangé quelque chose de nouveau? » demandé-je en rapportant mon attention sur mon ex, inquiet. « Je t’ai appelé dès que j’ai pu. » J’acquiesce d’un hochement de tête tout en me caressant la nuque d’une main. « Je sais. » Les mains sur les hanches, je me mets à faire les cents pas dans le couloir, impatient d’avoir des nouvelles qui n’arrivent pas assez vite à mon goût. « Ils l’ont emmené pour faire des tests, j’en sais pas plus pour l’instant. » Je m’immobilise face à elle, le cœur serré de la voir aussi inquiète et impuissante. Je pose une main sur son bras pour la rassurer et je constate alors que sa peau est froide. « Prends ça. » Je me dépêche de retirer ma veste pour lui tendre tout en jetant un nouveau regard en direction du bureau des infirmière. « Attends-moi je reviens. » D’un pas décidé, je me dirige vers le bureau des infirmières, comptant bien me servir de mon statut d’employé pour faire bouger les choses plus rapidement. « Hey! Ce serait possible d’avoir des nouvelles? Le petit est parti faire des tests, sa mère est inquiète. » expliqué-je en m’accoudant les bras contre le comptoir en essayant de rester calme alors que je suis tout aussi inquiet que Danika. « Tu sais comment ça marche, Lawrence, il faut attendre. » dit-elle sans même l’once d’un sourire, sur un ton qui me fait comprendre que je la dérange. Je me redresse pour être plus imposant, les sourcils froncés. « T’as pas envie de lever ton cul pour une fois et d’aller voir plutôt que de perdre ton temps à parler de ta fin de semaine?! » demandé-je en haussant le ton. Qu’elle me dise où ils sont, au pire, et je me ferai un plaisir d’aller voir moi-même! Sauf que le fait que je travaille ici ne changera visiblement rien, elle croise ses bras contre sa poitrine et je vois mon collègue gardien de sécurité qui me surveille d’un peu plus loin. Je soupire bruyamment en retournant vers Danika. « Bande d’abrutis. » Je le dis assez fort pour que l’infirmière puisse m’entendre tandis que je lance un regard dans sa direction avant de poser mon regard sur mon ex. « Ils t’ont dit pour combien de temps ils en avaient? » J’appuie mon dos contre le mur à côté d’elle. « Tu veux qu’on aille se chercher un café en attendant? »
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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptyVen 10 Sep 2021 - 9:55

Elle a hésité à l’appeler, un court instant. Quelques secondes, assez pour avoir l’image amère de l’homme lui tournant le dos et lui annonçant qu’il allait changer de dojo. Assez pour se remémorer les mots qu’il lui avait lancé à la figure dans l’unique but de la blesser, de lui rappeler qu’elle était incapable d’aimer. Ces quelques secondes pendant lesquelles son cœur s’est serré lui ont aussi rappelé qu’elle ne l’a pas vu depuis des semaines, ces semaines pendant lesquelles elle a essayé de l’oublier dans le lit de parfait inconnus. Et plus récemment dans le lit d’un ancien amant, d’un homme qui a eu les bons mots pour tenter d’apaiser la douleur sourde que Lawrence a créé en elle et qu’elle semble incapable d’effacer. Quelques secondes d’hésitation, puis elle a pris son téléphone pour appeler le père de son fils, bien incapable en vérité de le priver de cette information quand elle aurait voulu savoir s’il lui était arrivé quelque chose pendant que Maddox était avec lui.

« Maddox ? » La voix de Lawrence est endormie, elle se retient d’ajouter une réplique sarcastique, un peu trop créée par l’inquiétude, de façon à lui rappeler qu’ils n’ont qu’un seul enfant en commun et que cet enfant n’est plus que l’unique raison de le contacter. « Oui. » elle souffle, le ton pressant, l’inquiétude palpable sur le bout de sa langue.   « C’est bon, donne-moi genre… quinze minutes et je vais être là. À tout de suite. » Elle hoche la tête, raccrochant peu de temps après pour se concentrer sur son enfant.

« Dan ? » En temps normal le simple son de sa voix l’aurait crispée, l’aurait incitée à se protéger avant même la première attaque verbale, à attaquer en premier avant d’être blessée. Ce soir, ses épaules se détendent en le voyant, car pour la première fois depuis la naissance de Maddox, elle n’est plus seule lorsqu’un problème de ce genre arrive.  Il est père de cet enfant au même titre qu’elle est mère.  Elle se lance dans une explication, ses mots s’entrechoquant, l’esprit peu clair alors qu’elle tente d’expliquer ce qui a pu se passer.

« Il a mangé quelque chose de nouveau? » La pense-t-il responsable d’une façon ou d’une autre ? Est-ce de sa faute ?  Elle tente de se souvenir de tout ce qu’il a mangé depuis une heure sans arriver à y parvenir. « Je sais pas, je crois pas. » elle secoue la tête, les souvenirs se mélangeant sans qu’elle n’arrive à avoir les idées claires,  l’angoisse rongeant son cœur.

« Je sais. » Il sait qu’elle l’a appelé dès qu’elle a pu et c’est déjà ça. Il n’est en train de l’accuser de rien et cela la soulage car elle est déjà en train de s’accuser de tout à sa place, sa peau frissonnant dans le couloir de l’hôpital.  « Prends ça. »  Danika ne peut s’empêcher de le regarder avec surprise alors qu’il défait sa veste pour lui tendre le vêtement. « Tu es sûr ? » Un murmure, parce qu’ils ne sont pas censés être en paix, parce que leur dernière interaction n’a été qu’un échange douloureux.  Mais peut-être qu’il est passé à autre chose. Contrairement à elle.  Elle entoure la veste autour de ses épaules,  ne pouvant s’empêchant de sentir l’odeur d’elle dégage, son odeur, qui lui rappelle inévitablement ses bras autour d’elle.

« Attends-moi je reviens. » Lawrence n’a cessé de regarder vers la station des infirmières, prêt à en découdre et il a beau lui dire ça elle le suit à mi-chemin. « Hey! Ce serait possible d’avoir des nouvelles? Le petit est parti faire des tests, sa mère est inquiète. » Pas qu’elle apparemment, mais l’infirmière ne semble pas prête à bouger, lui faisant comprendre qu’il dérange plus qu’autre chose. « T’as pas envie de lever ton cul pour une fois et d’aller voir plutôt que de perdre ton temps à parler de ta fin de semaine?! » La remarque lui arrache un presque sourire amusé et l’échange lui rappelle en réalité pourquoi elle était tombée amoureuse de lui.  « Bande d’abrutis. »  Qu’il lance en revenant vers elle.  « Ils t’ont dit pour combien de temps ils en avaient? »  Danika secoue la tête, le rictus amusé effacé alors qu’elle est rappelée à la réalité. « Ils m’ont dit que ça pouvait prendre du temps…. » 30 minutes, une heure, deux, elle n’en a strictement aucune idée. Elle resserre un peu plus la veste autour d’elle comme pour se rassurer. « Tu veux qu’on aille se chercher un café en attendant? » Elle l’observe un instant restant silencieuse. Ce n’est pas une bonne idée. Elle n’est absolument pas capable de supporter une quelconque engueulade et dieu sait que leurs échanges finissent toujours d’une façon ou d’une autre par une engueulade. Il est clair qu’elle hésite, son regard se tournant également vers la chambre où ils ramèneront le petit et elle veut être là lorsqu’il reviendra. Mais la nuit va être longue, elle passe une main sur son visage. « D’accord… »  Ils se dirigent vers la machine à café de la salle d’attente. « C’est de ma faute, j’ai dû louper quelque chose, j’ai pas dû faire gaffe, j’aurais dû le voir avant, je… » elle est prête à se détester avant qu’il ne le fasse à sa place, à se reprocher tout ce qu’elle est capable de pouvoir se reprocher, se sentant l’unique responsable de ce qui arrive au petit garçon. « Tu peux le dire tu sais… » murmure-t-elle, persuadée qu’il pense la même chose, qu’il la déteste autant qu’elle se déteste en cet instant.


@Lawrence Cabbott   (Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow 4014933344

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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptySam 18 Sep 2021 - 22:24


There's a bridge made of sorrow -- @Danika Riley
Dès que Danika émet l’hypothèse que Maddox soit victime d’une réaction allergique, je réfléchis à ce qui pourrait en être la cause et, inévitablement, je soupçonne qu’il ait mangé quelque chose de nouveau étant donné la sévérité des symptômes dont elle fait mention. Peut-être que je suis loin du compte, mais je ne m’y connais pas du tout en maladies infantiles et je n’ai donc aucune idée de ce qu’il pourrait bien avoir. « Je sais pas, je crois pas. » Si Danika a certains défauts qui me font grincer des dents, je sais toutefois qu’elle fera toujours tout en son pouvoir pour protéger Maddox et qu’elle ne ferait jamais rien pour le mettre en danger. Sans même qu’elle ne le dise, je sais qu’elle s’inquiète pour notre fils alors j’essaie de me calmer et de cacher un peu mieux mes inquiétudes pour ne pas empirer la situation, pour être son roc. « Ce n’est pas grave, je suis sûr qu’il est entre de bonnes mains et qu’on saura bien assez vite de quoi il en est. » dis-je en lui caressant le bras dans l’espoir de la rassurer un peu, même si je sais que je joue à un jeu dangereux. Parce que même si le fait de limiter nos rencontres et nos discussions a certainement aidé à apaiser un peu la douleur de toutes les déceptions des derniers mois l’entourant, ça n’a pas suffit à ce que son visage s’évapore totalement de mes pensées et je suis bien conscient qu’il ne suffirait que d’une allumette pour rallumer le brasier. Pourtant, je ne peux m’empêcher de chercher le contact avec elle dans les circonstances. « Tu es sûr ? » demande Danika lorsque je lui tends ma veste en constatant qu’elle a froid lorsque mes doigts entrent en contact avec son épiderme. Je hoche vivement la tête en guise de réponse. « Oui, tu le sais que j’ai tout le temps chaud. Et au pire je dois avoir des vêtements dans mon casier. » Et si ça ne suffit pas à la réchauffer, je ne vais pas me gêner d’aller lui chercher une couverture. On va dire que c’est l’avantage de travailler ici. En attendant, je lui dis de m’attendre le temps d’aller chercher des nouvelles au bureau des infirmières, mais la seule chose que je réussis à obtenir c’est ma mauvaise humeur.

« Ils m’ont dit que ça pouvait prendre du temps… » Je jette un énième regard en direction du bureau des infirmières en secouant négativement la tête, la mâchoire serrée. « Je ne comprends pas comment ils en sont venus à se dire que c’était une bonne idée de le laisser seul avec des inconnus à son âge. » Il est tellement petit et vulnérable, surtout dans l’état dans lequel il se trouve actuellement. « You fucking idiots, il a QUATRE ANS. Il doit être tellement inquiet. » J’ai toujours eu du mal à suivre les règles et aujourd’hui ne fera pas exception. La personne qui a fait les règles n’a clairement pas d’enfant parce que c’est inhumain de faire ce qu’ils font. Respire Lawrence. J’essaie de me parler pour me calmer, proposant ensuite un café à Danika parce que je sens que je pourrais frapper quelqu’un si les gens qui me regardent de travers ne sortent pas de mon champ de vision. « D’accord… » Je suis mon ex jusqu’à la machine à café pendant que je sors quelques pièces de monnaie de mon portefeuille. « C’est de ma faute, j’ai dû louper quelque chose, j’ai pas dû faire gaffe, j’aurais dû le voir avant, je… » Je lève les yeux de mon portefeuille, les sourcils froncés, ne comprenant pas pourquoi elle se blâme alors que je sais très bien qu’elle fait son possible. « Tu peux le dire tu sais… » Ma tête a un mouvement de recul tandis que ses mots me surprennent. « Dire quoi? Que t’es une mère pitoyable? Que tu devrais avoir des yeux tout le tour de la tête pour voir ce qu’il fait 24 heures sur 24? » J’insère des pièces de monnaie dans la machine pour faire couler un premier café. « Ne sois pas si dure avec toi-même, tu ne peux pas avoir les yeux sur lui en permanence. » Je pousse le gobelet rempli dans sa direction avant d’insérer d’autres pièces pour faire couler un deuxième café, relevant la tête pour plonger mon regard dans le sien. « S’il y a quelque chose que j’ai vu en habitant chez vous en février, c’est que t’étais une bonne mère. Arrête d’en douter ok? » Je lui souris faiblement en posant une main dans son dos. « Et clairement je n’aurais pas fait mieux. » ajouté-je en retirant ma main de sur elle pour saisir mon gobelet.
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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptyMar 21 Sep 2021 - 20:12

« Ce n’est pas grave, je suis sûr qu’il est entre de bonnes mains et qu’on saura bien assez vite de quoi il en est. »  Si ce séjour à l'hôpital ne lui rappelait que des mauvais souvenirs, si les échos du passé se ramenaient à elle, la main que Lawrence posa sur elle pour la rassurer lui fit l’effet d’une bouée de sauvetage. Elle ne pensait pas qu’il aurait été empli de sollicitude, peut-être s’imaginait-elle qu’il serait distant comme il l’était avec elle depuis des mois.  Pourtant l’homme lui offrit sa veste sans hésitation et elle s’enroula dans celle-ci. « Oui, tu le sais que j’ai tout le temps chaud. Et au pire je dois avoir des vêtements dans mon casier. »  Elle ne voulait pas penser à la chaleur de ses bras et pourtant son odeur incrustée sur le tissu la ramenait inévitablement à leurs étreintes qu’elle se força à chasser de son esprit, l'inquiétude pour l’enfant étant omniprésente.

« Je ne comprends pas comment ils en sont venus à se dire que c’était une bonne idée de le laisser seul avec des inconnus à son âge. You fucking idiots, il a QUATRE ANS. Il doit être tellement inquiet. »  Elle aurait dû insister pour venir avec lui, n’aurait pas dû laisser partir le petit garçon seul. Mais les médecins avaient insisté, promettant qu’il était entre de bonnes mains. Elle était en train de se ronger les ongles, les épaules contractées par l’angoisse mais essaya malgré tout de se rassurer et de le rassurer comme elle pouvait. « Il connait bien l’hopital. On a passé beaucoup de temps ici avec mon père. »  Il avait été trop jeune pour réellement se souvenir de tout, mais elle espérait qu’il ne sente pas dans un environnement complètement inconnu malgré la peur qui devait sans aucun doute saisir son petit corps d’enfant.

Elle était alourdie par la culpabilité, comme si elle aurait dû être capable d’empêcher ce qui était arrivé d’une façon ou d’une autre, persuadée qu’elle était la seule capable de protéger son fils.  « Dire quoi? Que t’es une mère pitoyable? Que tu devrais avoir des yeux tout le tour de la tête pour voir ce qu’il fait 24 heures sur 24? » Il inséra les pièces de monnaie dans la machine et elle s’adossa au mur à côté, sans le regarder, son regard fixé devant elle. . « Ne sois pas si dure avec toi-même, tu ne peux pas avoir les yeux sur lui en permanence. » Elle ne comprenait pas cet élan de sympathie, cette gentillesse qu’il lui montrait quand il aurait eu toutes les raisons de croire qu’elle n’était pas une bonne mère. Elle secoua la tête sans comprendre, s’éloignant du mur pour revenir à côté de lui, attrapant le gobelet de café. « S’il y a quelque chose que j’ai vu en habitant chez vous en février, c’est que t’étais une bonne mère. Arrête d’en douter ok?  Et clairement je n’aurais pas fait mieux. » Danika releva les yeux vers lui, surprise, le contact de sa main sur son dos lui arrachant un frisson.

Mais la culpabilité qui saisit son cœur lui rappela qu’il avait tort.  Qu’une bonne mère n’aurait pas mis en danger son fils en se mêlant aux activités de la Ruche. Qu’une bonne mère aurait trouvé le moyen de quitter cette situation. Mais Lou n’avait-elle pas menacé son fils ? Les dettes n’étaient-elles toujours pas un poids sur ses épaules qu’elle n’arrivait pas à effacer ? Bien sûr, l’argent accumulé aidait, le montant se réduisait bien plus vite que si elle ne faisait pas des combats dans le creux de la nuit. L’argent sale qui glissait des mains de Solas aux siennes après une mission bien remplie lui rappelait qu’elle s’enfonçait dans des eaux bien troubles sans réelle possibilité de retour en arrière. Mais ce même argent, réduisait chaque semaine le montant qui s'enfonçait plus bas que terre et lui permettait enfin de sortir au moins un peu la tête hors de l’eau et de respirer.

« Arrête d’être sympa Lawrence. » murmura-elle simplement. «  Ma capacité à être une bonne mère a disparu dès le moment où j’ai le moment où j’ai accepté l’addition que mon père m’a laissé. »

«  Une bonne mère, ça se bat pas dans la nuit, peu importe les raisons, je le sais et tu le sais. » Un rictus amer étira ses lèvres alors qu’elle portait le café à ses lèvres,  les phalanges égratignées un souvenir de plus de toute une vie qu’elle lui cachait en tentant désespérément d’arriver à joindre les deux bouts. Et le constat était là, si elle le laissait de plus en plus auprès de Lawrence, ce n’était pas seulement parce qu’elle voulait que Maddox connaisse son père, mais aussi parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement, que les combats était devenue une drogue et que les missions que Lou ou Solas lui confiait n’étaient pas quelque chose qu’elle pouvait refuser.

Elle laissa le silence revenir, observant le visage de celui qu’elle avait toujours considéré comme une brute épaisse. Celui qui pourtant avec elle avait été parfois l’une des personnes les plus tendres qu’elle ait jamais connu. Alors qu’elle le regardait, elle ne cessait de repenser au baiser qu’elle avait partagé avec Channing, Channing qui avait su trouver les bon mots pour apaiser la douleur que Lawrence avait créé en elle. Et si ce baiser l’avait ramené à un temps plus doux où tout semblait plus simple,  ce baiser n’avait pas fait battre son cœur comme il arrivait à le faire en posant simplement une main dans son dos. Comment arrivait-il encore à être gentil avec elle après tous les horribles mots qu’ils s'étaient envoyés à la figure ?

« Reviens au dojo. » Sa voix fut un murmure à peine audible, elle n’osa pas croiser son regard. Elle remit une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles, serra un peu plus sa veste autour d’elle. « Reviens au dojo. » souffla-t-elle à nouveau, un peu plus fort, toujours incapable de le regarder. « Il n’aurait pas voulu que tu t’entraînes ailleurs. » Non son père serait probablement venu chercher l’homme par la peau des fesses pour lui dire d’arrêter de se comporter comme un idiot et sans doute aurait-il fait la même chose pour elle.  Son père les aurait sûrement réuni sur un même tatami et leur aurait ordonné d’arrêter d’emmerder le monde. Mais son père n’était plus là. Et si elle avait été honnête elle aurait avoué que c’était elle qui ne voulait pas qu’il s’entraîne ailleurs. Elle le voulait près d’elle, peu importe à quel point ça serait douloureux de le savoir heureux avec quelqu’un d’autre. Peut être qu’il était temps qu’elle passe à autre chose, tout simplement, comme lui l’avait fait.




@Lawrence Cabbott   (Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow 4014933344

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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptyMar 21 Sep 2021 - 21:55


There's a bridge made of sorrow -- @Danika Riley
« Il connait bien l’hopital. On a passé beaucoup de temps ici avec mon père. » Je hoche la tête en guise de réponse, n’ayant d’autre choix que de lui faire confiance sur ce coup-là alors que ça ne fait que tout juste six mois que Maddox est entré dans ma vie et moi dans la sienne. J’essaie de ne surtout pas l’imaginer apeuré et inconsolable comme lorsqu’il est épuisé et qu’il n’est plus capable de se gérer mais c’est définitivement plus facile à dire qu’à faire. Pour que Danika ait senti le besoin de me demander de venir la rejoindre ce soir, c’est qu’elle doit être terriblement inquiète alors j’essaie de calmer mes propres inquiétudes pour ne pas empirer la situation même si j’ai juste envie d’aller défoncer chaque porte pour trouver notre fils. J’essaie de me parler pour me calmer, de me convaincre que mes collègues sont compétents et que Maddox est au meilleur endroit possible dans sa condition. Si sa situation s’était dégradée, j’ose espérer qu’ils seraient venus nous parler. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles? On va voir pour combien de temps je vais réussir à garder mon calme.

Insulter Danika a toujours été plus facile que la complimenter. Ce soir pourtant, je me surprends à essayer de la réconforter plutôt que de l’écraser alors qu’elle est déjà par terre. J’aurais certainement pu lui reprocher une fois de plus ses actions des derniers mois, mais je n’ai pas du tout envie de me prendre la tête avec elle alors que nous devons être là pour Maddox qui ne va pas bien. « Arrête d’être sympa Lawrence. Ma capacité à être une bonne mère a disparu dès le moment où j’ai accepté l’addition que mon père m’a laissé. Une bonne mère, ça se bat pas dans la nuit, peu importe les raisons, je le sais et tu le sais. » Je me mords la joue en levant subtilement les yeux au ciel en détournant la tête le temps de prendre une grande inspiration. « Qu’est-ce que tu veux? Que je t’engueule ici maintenant? » demandé-je légèrement agacé qu’elle veuille vraisemblablement tout foutre en l’air alors que je fais des efforts inhumain pour ne pas retomber dans nos mauvaises habitudes. « On ne va pas se mentir, c’est vrai que je pense que certaines de tes décisions sont inconscientes… mais ça ne veut pas dire que tu ne fais rien de bon pour le petit. » Évidemment que je n’approuverai jamais ses combats illégaux et que je serais prêt à bien des choses pour la faire arrêter, mais ce n’est pas le moment d’argumenter à ce sujet. « Viens pas me faire croire que le petit serait correct ce soir si tu ne faisais pas de combats illégaux, ça n’a aucun rapport. » Je sais qu’elle le défendrait bec et ongles, au risque de se mettre en danger pour lui.

« Reviens au dojo. » Je tourne la tête vers elle, les sourcils froncés, surpris qu’elle me demande de revenir au dojo alors que nous n’arrivons pas à avoir une discussion calme depuis quelques semaines. « Reviens au dojo. » Le dojo a toujours été pour moi comme une deuxième maison et ce n’est pas l’envie qui manque d’y retourner. « Il n’aurait pas voulu que tu t’entraînes ailleurs. » Danika a raison et pendant un court instant, je peux presque voir la déception dans le regard de James Riley, cet homme qui a été le premier à croire en moi et que j’ai toujours cherché à rendre fier, même plus que mes propres parents d’ailleurs. Pourtant, je ne peux me résoudre à accepter sa demande parce que je sais que nous avons besoin de garder nos distances pour que Maddox ne soit pas témoin de nos engueulades, mais aussi parce que la voir sans cesse dans cet endroit où tout a commencé est trop douloureux. Si je veux réussir à passer à autre chose, j’ai besoin de m’éloigner du dojo où nous partageons Danika et moi beaucoup trop de souvenirs ensemble. Après un long moment à réfléchir, je finis par enfin briser le silence. « Tu joues vraiment la carte de ton père mort? » demandé-je en soupirant, le regard accroché à mon gobelet de carton beaucoup plus intéressant qu’il ne devrait l’être. Je dois résister même si elle me connait bien trop pour savoir où appuyer pour me faire changer d’avis. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Dan… » Je lance un regard furtif dans sa direction avant de porter mon gobelet à mes lèvres pour en prendre une gorgée. « On sait tous les deux qu’on va juste s’engueuler à tour de bras. Pour le petit, moins on se voit mieux c’est. » ajouté-je en m’assoyant sur une chaise près du mur, une pointe de mélancolie dans la voix. « Je pense qu’il préfèrerait qu’on arrive à s’entendre pour Maddox, quitte à ce que je m’entraîne ailleurs. »
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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptySam 9 Oct 2021 - 14:17

« Qu’est-ce que tu veux? Que je t’engueule ici maintenant? » Peut être était-ce qu’elle souhaitait ? Peut être se sentait-elle responsable de l’état de son fils et plus généralement de le laisser trop souvent à d’autres bras que les siens ?  Son regard fuya l’homme, ses poings se serrant inévitablement, comme une danse déjà répétée et déjà échouée.  « On ne va pas se mentir, c’est vrai que je pense que certaines de tes décisions sont inconscientes… mais ça ne veut pas dire que tu ne fais rien de bon pour le petit. »  Elle n’arrivait pas à comprendre comment il pouvait la détester et pourtant la défendre et elle ne put cacher la surprise dans ses yeux aux paroles qu’il prononça.

« Viens pas me faire croire que le petit serait correct ce soir si tu ne faisais pas de combats illégaux, ça n’a aucun rapport. » A nouveau elle se tut. Il ne savait qu’une partie de son histoire. Il savait pour les combats mais pas pour la Ruche, il ne savait pas pour Lou et ses menaces, et s’il savait qu’elle devait payer les dettes de son père il ne savait pas que le plus gros de l’argent venait surtout des billets que Solas ou Lou glissait dans sa main avant de l’envoyer briser quelques os de mauvais payeurs. C’était la Ruche qui la maintenait hors de l’eau, la Ruche qui lui permettait enfin d’en voir le bout, les combats qui lui maintenaient la tête sur les épaules. Ou qui la faisaient dériver un peu plus à chaque jour passé.  Mais surtout il y avait ce secret, celui qu’elle lui cachait depuis quelques mois maintenant, celui qu’elle avait appris de la bouche de Lou qui lui retournait encore l’estomac quand elle y pensait.  Elle n’arrivait pas à comprendre comme Lawrence et Lou pouvaient partager le même sang.  Elle n’arrivait pas à croire que son fils était lié à cette femme qu’elle détestait mais qu’elle craignait aussi bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. Cela faisait des semaines qu’elle aurait voulu lui avouer, des semaines qu’elle en était incapable, tout simplement parce que c’était mieux qu’il ne le sache pas. Il ne devait pas être lié à la Ruche, il ne devait pas mettre son nez dans des affaires qui le mettraient tout simplement en danger. Si quiconque savait leur parenté, il deviendrait une cible elle le savait. Alors elle se força à écraser l’envie d’ouvrir la bouche et de lui révéler les secrets qu’elle savait. Elle se força à être le portait qu’il avait toujours dessiné d’elle, celui d’une femme trop fière qui n’était capable que de mensonges et étouffa l’envie de lui avouer la vérité au fond d’elle.

A la place elle se concentra sur une autre vérité, celle qu’elle n’arrivait pas à se cacher. L’absence de Lawrence au dojo lui faisait plus de mal que de bien.

«  Tu joues vraiment la carte de ton père mort? » Cette carte-là était plus facile à jouer que d’avouer qu’elle voulait qu’il revienne, qu’il lui manquait, qu’elle n’arrivait pas à imaginer le dojo sans lui.  « Si ça te fait revenir… » murmura-t-elle en haussant les épaules sans le regarder.  « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Dan… » Ca ne l’était pas. Ils étaient sans doute mieux l’un de l’autre, à ne s’adresser la parole que pour le petit. C’était sans doute mieux que les engueulades, sans doute mieux que ce combat sans fin qui ne les menait nulle part. Alors pourquoi son cœur se serrait-il dans sa poitrine ? « On sait tous les deux qu’on va juste s’engueuler à tour de bras. Pour le petit, moins on se voit mieux c’est. Je pense qu’il préfèrerait qu’on arrive à s’entendre pour Maddox, quitte à ce que je m’entraîne ailleurs. » Elle l’observa s’asseoir sur la chaise contre le mur, serrant un peu plus la veste autour d’elle, comme si elle pouvait prétendre que c’était lui qui la serrait contre elle et non l’odeur fantôme d’une étreinte inexistante. Elle s’assit à côté de lui. « Je suis fatiguée de me battre contre toi Law. » Son cœur battait à la chamade dans sa poitrine, chaque battement plus douloureux que le précédent. « J’ai pas envie de me battre contre toi. » elle souffla doucement sans le regarder, le visage caché par ses cheveux. « On pourrait pas décider d’arrêter de s’engueuler ? » Est-ce seulement possible quand ils avaient passé des années à le faire ? Mais ce qui avait été plus un jeu qu’autre chose avait fini par prendre une tournure cruelle et douloureuse. « Reviens au dojo. J’ai envie que tu reviennes. C’est chez toi. » murmura-t-elle plus doucement encore, comme un secret à peine avoué, un peu trop douloureux à prononcer. Car il impliquait de mettre sa fierté de côté, chose qu’elle n’avait jamais été très douée pour faire. « On aura pas à se voir, t’auras pas à me parler. Je te laisserais tranquille. »  Elle n’osait pas le regarder, incapable de croiser son regard et d’y lire les expressions de son visage.



@Lawrence Cabbott   (Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow 4014933344

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Message(#)(Lawnika #12) There's a bridge made of sorrow EmptyJeu 14 Oct 2021 - 22:09


There's a bridge made of sorrow -- @Danika Riley
Du plus loin que je me souvienne, notre relation a toujours été ambivalente. Malgré les piques et les moqueries qui fusaient dès les premiers jours, il y avait quelque chose chez Danika qui m’intriguait et qui me poussait à vouloir en savoir plus sur elle même si elle me semblait inatteignable. Un intérêt qui a grandi au fil des années tout comme les sentiments que j’éprouve encore pour elle malgré les blessures qu’elle m’a infligées. M’éloigner d’elle durant les dernières semaines n’a pas été évident mais cette distance s’est avérée nécessaire et je sens que nous avons enfin réussi à rétablir un certain équilibre entre nous même si ça implique de limiter au maximum nos interactions. Un équilibre aussi fragile que ma détermination à garder mes distances tandis que je sens que je suis à deux doigts d’accepter sa demande parce que je suis autant incapable de me passer d’elle que je la déteste lorsqu’elle me ment. Je suis con rare. « Si ça te fait revenir… » Mon regard s’accroche à mon gobelet de carton alors que j’essaie de rester fort en respectant ma décision de quitter le dojo. Je lui explique que ce n’est pas une bonne idée et qu’il serait préférable que nous gardions nos distances pour notre fils, mais Danika ne semble pas être du même avis, elle semble plutôt prête à entraver les efforts que je fais pour que ce ne soit pas trop pénible entre nous deux. « Je suis fatiguée de me battre contre toi Law. J’ai pas envie de me battre contre toi. On pourrait pas décider d’arrêter de s’engueuler ? » Comme si c’était aussi simple, comme si on pouvait juste décider de ne plus se prendre la tête du jour au lendemain alors que ça fait une décennie que ça dure. J’ai essayé d’oublier mais je n’y arrive pas. Alors que nous croyions pouvoir nous donner une deuxième chance, nous nous sommes blessés comme nous savons si bien le faire et j’ai du mal à croire que nous puissions arriver un jour au point où toute tension entre nous sera disparue. Tôt ou tard les piques seront de retour. Chassez le naturel et il reviendra au galop. « Je ne crois pas aux contes de fée Dan. » Je ne suis pas naïf à ce point. « Reviens au dojo. J’ai envie que tu reviennes. C’est chez toi. » La douceur de sa voix me prend par surprise alors que ça a toujours été plus facile de nous crier dessus et je ne peux faire autrement que de poser mon regard sur elle. Je cours à ma perte. « On aura pas à se voir, t’auras pas à me parler. Je te laisserais tranquille. » Mon regard s’attarde un peu trop sur ses traits, sur la tristesse et la déception que j’y lis et j’ai juste envie de lui dire oui pour qu’elle se sente mieux, pour voir naître sur ses lèvres l’esquisse d’un sourire. Même si je demeure silencieux un moment avant de lui répondre, je sais que mon idée est faite. « Ok… Je vais revenir. Mais si je vois que ça ne va pas, je vais partir pour de bon. » réponds-je dans un soupir tout en rapportant mon attention sur mon gobelet de café. Aussitôt dit, j’ai cette sensation désagréable que je viens de prendre une mauvaise décision et je m’en veux d’avoir été incapable de lui dire non une fois de plus.  

Un mouvement que j’aperçois du coin de l’œil attire mon attention et je me lève d’un bon en apercevant Maddox et le médecin, après avoir donné un petit coup du revers de la main sur le bras de Danika. « Et puis? » demandé-je en m’approchant d’eux tout en observant attentivement Maddox qu’il tient dans ses bras. Le médecin nous adresse un sourire rassurant tout en s’approchant de Danika pour qu’elle puisse reprendre notre fils. « Il s’agit d’une réaction allergique. Pas de panique, il va bien. » La tension dans mes épaules se relâche aussitôt. Tout en demeurant attentif à ce que le médecin a à dire, je caresse d’une main la chevelure bouclée de mon fils en souriant. « Nous allons le garder en observation pour le reste de la nuit pour nous assurer que ses symptômes ne reviendront pas. » Il nous fait signe de le suivre jusqu’à une chambre pas très loin. Même si Maddox semble tiré d’affaire, pas question que je rentre chez moi avant qu’il reçoive son congé. Je laisse Danika s’installer sur le lit avec le petit, puis j’approche la chaise du lit pour être près deux. Lorsque enfin Maddox obtient son congé quelques heures plus tard, je retourne me reposer chez moi sans penser à reprendre la veste que j’ai prêtée à Danika.  
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