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 (callie) this heart is poisoned and the antidote is you

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Message(#)(callie) this heart is poisoned and the antidote is you EmptyMar 31 Aoû 2021 - 18:56


@CALLIE YANG + EDDIE
I don’t know who to blame
So all I’m left is with is grudges
I tried to break down that wall
But all that broke was my own heart



Il fait les cent pas sur le port, guettant l’arrivée de Callie avec pas mal d’appréhension car elle a beau lui avoir confirmé sa venue, il en doutera tant qu’elle ne sera pas face à lui. Ça n’a pas été simple de la convaincre de se retrouver ici, à l’origine il devait passer à la maison mais la situation est suffisamment tendue pour que leur mère n’en rajoute pas une couche en restant dans leurs pattes. Et puis c’est avec sa jeune sœur et seulement elle qu’Eddie souhaite s’entretenir, les moments où ils se retrouvent rien qu’à deux se font rares ces derniers temps et il n’ignore évidemment pas pourquoi. Eddie est à présent celui qui a le plus de temps devant lui avec sa convalescence alors il n’a aucun mal à caser cette rencontre dans sa journée, un temps que sa sœur est sûrement un peu plus réticente à lui accorder quand leurs derniers échanges ont été assez froids, et ne sachant pas ce que l’aîné Yang lui réserve encore. Mais c’est bien la paix qu’Eddie vient chercher aujourd’hui, car il n’en peut tout simplement plus de cette atmosphère pesante et de ces non-dits qui consument peu à peu leur relation alors que la communication a pendant longtemps été leur plus grande force. Il veut juste retrouver sa petite sœur qui lui manque atrocement, retrouver leur complicité mais également sa confiance. Elle reste là pour lui et lui pour elle mais c’est différent, comme si quelque chose s’était brisé et comme s’ils n’arrivaient surtout plus à se parler. Eddie a un tas de choses à se faire pardonner et il s’attend à ce que Callie ne lui facilite pas du tout la tâche, car on peut dire qu’il a sérieusement dépassé les bornes en s’interposant dans sa relation avec Diego et en projetant de la renvoyer à Séoul pour les séparer tous les deux. C’était de la folie pure, il réalise avec le recul qu’il était prêt à se priver d’elle plutôt que d’accepter l’évolution de sa vie amoureuse comme si son rôle d’ainé lui donnait le droit de décider qui mérite ou non une place dans la vie de sa sœur. Diego en fait de toute façon partie depuis des années, il n’a juste pas toléré que cette relation se soit transformée en romance dans son dos mais s’il était un frère et un ami un peu moins toxique peut-être que l'un et l'autre lui confieraient plus de choses. Eddie veut profiter de ses mois de pause pour réfléchir à ses actes afin de comprendre pourquoi il agit de façon à ce que ses relations se cassent presque toutes la figure, mais il n’est en même temps pas sûr de vouloir trop creuser en lui, certaines choses refoulées étant très bien là où elles se trouvent. Pour Callie il est en tout cas disposé à laisser une chance à Diego, ça lui coûte mais le bonheur de sa sœur doit passer avant ses délires de protection et il ne peut pas non plus se résoudre à faire une croix sur l’un des derniers amis qui lui restent. Ces deux-là sont ensemble et il doit l’accepter, tout comme il espère que Callie acceptera aussi l’idée que son cœur batte de nouveau pour quelqu’un.

Les minutes défilent et l’attente lui paraît durer une éternité, jusqu’à l’apparition d’une frêle silhouette à tête brune avançant doucement vers lui. Eddie peut respirer, mais aussi commencer à mettre de l’ordre dans ses mots et ses idées car il a promis une discussion à Callie, ce n’est pas pour se regarder dans le blanc des yeux une fois qu’elle sera devant lui. « Merci d’être venue. » il formule dans un sourire trahissant sa nervosité tandis qu’il dépose un baiser furtif sur l’une de ses joues. C’est encore une chose qu’il peut se permettre de faire mais ce n’est pas aussi naturel qu’il le voudrait, cette situation l’amenant à beaucoup trop réfléchir à quoi dire et quoi faire or Eddie a horreur de se prendre la tête comme ça. Il tient sa béquille dans une main et invite Callie à venir s’assoir sur un petit muret avec lui de l’autre, face aux bateaux quasiment tous amarrés à cette heure-ci. Dans un premier temps ses yeux préfèrent se poser sur un somptueux voilier plutôt que sur Callie à ses côtés, mais il ne laisse pas le temps au silence de s’installer. « Écoute Eun-bi, j’en ai marre de tout ça. » Ça, c'est fait. Il n’a pas pour habitude de passer par quatre chemins et elle le sait, il ne faut donc pas compter sur lui pour tergiverser cent ans avant d’aborder le fond du problème. « Je pense qu’on devrait vraiment parler toi et moi, non, t’es pas d’accord ? » C’est la raison pour laquelle il lui a demandé de le rejoindre ici mais il veut s’assurer que c’est bien ce que Callie veut, qu’elle est prête à avoir cette discussion aujourd’hui car il n’a pas la force de parler dans le vent, ce qu’il veut c’est une reprise de dialogue avec elle et que les choses soient dites. Il ose enfin la regarder, ses mains triturent nerveusement le manche de sa béquille mais c’est calmement qu’Eddie poursuit. « Que tu m’en veuilles d’avoir contacté tante Min-se je le comprends. Que t’aies des questions sur ce que tu as vu à l’hôpital aussi. Ça fait beaucoup de choses qui se font dans ton dos, et qui ont dû te blesser. » Il sait qu’elle a eu un choc en le surprenant le jour de son opération avec une femme dont elle ignorait totalement l’existence dans sa vie jusque là. Eddie a gardé cette relation secrète parce qu’il souhaitait lui en parler quand il s’en sentirait prêt et quand il serait surtout sûr de ne pas aller droit dans le mur avec Halston. Ça fait des mois que son attirance pour celle-ci se révèle mais ils n’ont officialisé que très récemment, et connaissant ses capacités à foirer tout ce qu’il touche il désirait être prudent dans sa façon de l’annoncer à Callie. Au final c’est raté, son annonce n’a pas eu lieu comme il l’aurait aimé parce qu’il a tout simplement mal calculé son coup. Le jour de son entrée à l’hôpital Eddie était si perturbé et anxieux qu’il n’a même pas songé au moment où sa sœur et l’agente se croiseraient, leur rencontre n’en ayant du coup été que plus gênante et fugace. Et il regrette, oui, qu’elle ait appris la chose de cette façon parce que ça ne fait que s’ajouter à la liste de ses cachotteries, Callie ayant déjà eu du mal à digérer l’annonce de son opération au tout dernier moment alors qu’il a eu sept mois pour lui parler de l'état de son genou. « J’ai l’impression qu’on se dit plus rien depuis un moment, et tu sais quoi ? J’ai juste besoin de retrouver ma petite sœur là. » Sa voix est lourde et il doit même se racler la gorge qui devient un peu douloureuse, car ce n’est pas évident d’admettre qu’ils ne sont plus aussi proches qu’ils l’ont jusqu’ici toujours été. Sa plus grande peur est de la perdre et Eddie a le sentiment d’en prendre peu à peu le chemin, si quelqu'un a le pouvoir de l'achever c'est vraiment elle. « Tu me manques, et je suis désolé. » il reprend en se tournant partiellement vers elle pour tenter de créer un contact visuel qui permettrait à Callie de lire sa sincérité dans ses yeux, mais aussi son désarroi. Habituellement s’excuser est une chose à laquelle il ne s’abaisse pas facilement mais là c’est juste cruellement nécessaire, il craint même que ces excuses lui soient renvoyées en pleine figure car c’est facile après le chaos qu’il a causé. C’est facile de reconnaître ses torts quand le mal a été fait, et qu’un violent coup a été porté au cœur de celle qui aurait dû être la dernière personne blessée par ses soins.

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Message(#)(callie) this heart is poisoned and the antidote is you EmptyLun 20 Sep 2021 - 23:24


@eddie yang & callie yang

« Un latte sans sucre. » demanda-t-elle au jeune serveur qui s’approchait d’elle. Il griffonait hâtivement la commande lorsque Callie réalisa qu’elle avait demandé cela sèchement. Bien plus qu’à l’accoutumé. « S’il vous plaît. » ajouta-t-elle avec un mince sourire, en daignant cette fois lever les yeux de son portable. Elle était nerveuse et cela transparaissait. Rares étaient les fois où Callie se retrouvait en état de stress presque palpable. Encore plus rares étaient les fois où Callie était dans un état indescriptible, mêlant un flot d’émotions pesantes. Du stress, il y en avait. De la colère, aussi. De la tristesse, de la déception. Un certain manque également, qu’elle enfouissait, pour une fois, volontairement à larges pelletés. Elle sirota distraitement son café lorsqu’on lui apporta, l’estomac noué par toutes ces pensées.

Elle n’était qu’à quelques minutes du port. Elle devrait cependant partir sous peu si elle ne voulait pas faire attendre trop longtemps son frère. Son frère qui était en convalescence, probablement encore souffrant, à la fois physiquement mais aussi mentalement de se retrouver aux arrêts par la force des choses. Son emprise se raffermit autour du gobelet en carton. « Ne te ramolit pas, Callie. » Elle balaya leurs derniers échanges de SMS. Succincts, froids. Elle abandonna la boisson sur la table en fer forgé et se dirigea vers le port, l’estomac encore plus noué.

Ç’aurait été mentir que de dire que la vision de son aîné, soutenu par une paire de jambes métalliques, ne l’ébranla pas un peu plus. Et elle se détestait de se laisser ramollir de la sorte. Elle ne l’avait pas vu encore depuis son séjour à l’hôpital. Elle se ressaisit avant d’arriver à sa hauteur. « Merci d’être venue. » souffla-t-il. Elle hocha la tête. Ce baiser sur sa joue était étrange. C’était son frère, mais elle, elle se sentait un peu creuse, un peu vide. Quelque chose d’autre occupait une partie de sa chair, et ce quelque chose n’apprécia pas le baiser d’Eddie. Elle inspira doucement pour enfouir cette bestiole sous le tapis. Eddie en profita pour s’asseoir sur un muret. Il l’invita d’un geste du bras à s’asseoir à ses côtés. Elle hésita un instant, mais concéda. « Écoute Eun-bi, j’en ai marre de tout ça. » Au moins, ils étaient d’accord là-dessus. « Je pense qu’on devrait vraiment parler toi et moi, non, t’es pas d’accord ? » ajouta-t-il. Callie le regarda, immobile. Seule l’emprise de sa main se raffermit autour de l’anse de son sac à main. « Que tu m’en veuilles d’avoir contacté tante Min-se je le comprends. Que t’aies des questions sur ce que tu as vu à l’hôpital aussi. Ça fait beaucoup de choses qui se font dans ton dos, et qui ont dû te blesser. » poursuivit Eddie, se lançant dans des explications. Callie plissa les yeux, comme on le ferait avec une peinture complexe. Elle déglutit difficilement. Un choc… Ca, c’est le moins qu’on puisse dire. Il y avait eu Diego et tout lui avait semblé soudainement plus coloré, plus vivant que jamais. Et puis il y eu Diego ET Eddie. Il y eut les machineries de son frère, l’appel de leur tante. La blessure d'Eddie, son hospitalisation, l’inquiétude, la colère. Pourquoi diable ne savait-il pas s’arrêter ? Et puis il y eut… Elle. Quel était son nom ? Elle avait posé un regard sur Eddie, un regard qui ne trompe pas, un regard qui enveloppe et vous isole en même temps. Alors Callie avait quitté l’hôpital, vide comme une conque. Un vent glacial avait été insufflé en elle, s’engouffrant dans chaque interstice et la laissant sa voix. Une amertume baignait sa bouche, celle caractéristique de l’incompréhension. Elle était paumée. Son unique rempart, celui qu’elle savait être son phare, semblait s'être soudainement éteint. Elle était aveugle. Mais peut-être était-ce dû non pas à cette obscurité nouvelle, mais plutôt au surplus de lumière. Les papillons de nuit savent-ils qu’ils n’atteindront jamais vraiment la lueur autour de laquelle ils tournoient ? Y voient-ils vraiment quelque chose, ou se contentent-ils de suivre cette chaleur familière ?

La nuit, sans lumière, les papillons ne volent pas.

« Arrête… » ces mots passèrent à peine la barrière de ses lèvres. Pour être exact, aucun son n’en sortit. « J’ai l’impression qu’on se dit plus rien depuis un moment, et tu sais quoi ? J’ai juste besoin de retrouver ma petite sœur là. » poursuivit Eddie. L’anse de cuir émit un léger crissement lorsque Callie raffermit davantage son emprise. Ses jointures blanchirent mais son visage ne trahît nulle émotion. Elle semblait atone mais lentement, son sang se mit à bouillir. « Tu n’as pas le droit… » murmura-t-elle. Sa voix se brisa. C’était paradoxal comme elle était la fois traversée par une énergie dévastatrice, mais aussi incapable d’articuler quoi que ce soit sans risquer de tomber en morceaux. Le ton de son frère ne l’aidait pas. Elle le connaissait par coeur et elle savait qu’il ne se mettait pas à nu simplement. Son estomac se tordit douloureusement, semblant remonter dans sa gorge. « Tu me manques, et je suis désolé. » coup de grâce. Elle eut envie de sauter dans ses bras, de lui demander de ne plus jamais, jamais lui mentir ainsi. De ne plus jamais la laisser en dehors de sa vie. Mais elle ne le fit pas. Parce qu’elle avait encaissé beaucoup trop de choses ces derniers temps, et pas seulement du côté de son frère. Son regard sur elle lui fait l’effet d’une lame de glace. « Tu es un hypocrite. » lâcha-t-elle à mi-voix, dents serrées. Sa vue se brouilla et son rythme cardiaque flamba. Peut-être était-ce de sa faute. Peut-être ne s’était-elle pas assez protégée. Peut-être avait-elle été trop naïve, trop possessive. Peut-être avait-elle causé tout cela. Après qui était-elle vraiment en colère, au fond ?

Il était la personne en laquelle elle avait placé le plus de confiance, d’estime. Et il avait laissé pourrir tout ça dans un coin. « Tu es un hypocrite. » répéta-t-elle. Qu’attendait-il d’elle, aujourd’hui ? « C’est maintenant que tu veux que l’on parle, hein ? » railla-t-elle. « Pourquoi pas lorsque j’ai justement cherché à te parler ? Hein, pourquoi ? » demanda-t-elle. Son regard quitta les voiles blanches pour le visage de son frère. Etait-ce sa récente opération ou la teneur de leur rencontre qui le rendait si blême ? « Evidemment qu’on ne se dit plus rien. Parce que c’est plus simple d’étouffer les sujets brûlants dans l’oeuf. » Elle se leva, elle ne tenait plus en place. Ce surplus de colère se muait peu à peu en une rage suintante, difficile à contenir. Ce vent glacial, cette masse sombre en elle, tout cela lui rongeait les tripes et craquelait peu à peu tout ce qu’elle était. « Qu’est-ce que Diego t’a fait, hein ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu manigances avec notre imo ? Tu préfères qu’on soit séparés, qu’on ne se voit plus, plutôt que je sois avec Diego. Plutôt que je sois avec n’importe quel homme. » ce n’était là que la vérité, si Callie s’était déjà montrée jalouse de la baisse d’attention de son frère avec elle lorsqu’il s’était épris de jeunes femmes, lui jouait à un tout autre niveau. Même meurtrie, souffrant de la distance physique et effective les séparant, jamais elle ne s’était adonnée à de telles bassesses. « Qu’est-ce que j’ai fait, hein ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? » Sa voix montait au créneau, s’insinuant entre les fêlures de la douce petite Callie. Ses yeux rougis ne quittaient pas son frère. « J’ai toujours été là, même quand tu ne l’était plus vraiment. Quand tu étais loin, quand j’avais peur, quand j’aurais tout donné pour un appel de ta part. Je n’attendais rien en retour, si ce n’est que mon frère soit aussi là pour moi le jour où j’en aurais vraiment besoin. » Sa gorge se serra. Est-ce que ça aussi, ça faisait partie du processus pour devenir adulte ? Auquel cas, elle aurait aimé en être avertie, car c’était sacrément merdique. « Dis-moi ce que je n’ai pas compris. Dis-moi où je me suis trompée. Dis-moi, car j’ai cherché pendant des heures, et je n’ai rien trouvé. » Oh oui, des heures de questionnement, amplifiées à intervalles régulières, rythmées par les déconvenues. C’en était aussi déchirant qu’elle aimait son frère.


@Eddie Yang  (callie) this heart is poisoned and the antidote is you 3864469563
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Message(#)(callie) this heart is poisoned and the antidote is you EmptySam 25 Sep 2021 - 17:46


@CALLIE YANG + EDDIE
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Eddie sent que quelque chose ne passe pas à travers ce baiser déposé sur la joue de sa jeune sœur, le contact a bien lieu mais il parait froid, plat. Ce n’est pas comme d’habitude et il réalise vite qu’il ne va pas pouvoir continuer d’agir comme il le faisait jusque là, car en face Callie n’a pas un seul sourire pour lui, le ton semble donc donné avant même leurs premiers mots échangés. Il se doutait bien que la discussion d’aujourd’hui ne serait pas plaisante mais il n’avait pas voulu s’avouer que la situation était aussi grave, Eddie erre encore dans un certain déni quant à la dégradation de ses rapports avec Callie. Il ne veut pas regarder la réalité en face car il a vu plus d’une personne lui tourner le dos jusqu’ici et il s’en est remis, mais il ne se remettrait pas de la perdre elle. Plus qu’une petite sœur elle est son tout, quand leur relation va mal c’est lui qui va mal et pourtant il est fautif Eddie, depuis des mois (des années ?..) il fait tout de travers. Pas étonnant que la patience de Callie ait atteint ses limites avec ses cachotteries et ses sombres manigances, il dit qu’il ferait tout pour elle et c’est vrai, mais visiblement pas que de bonnes choses. Difficile de faire entendre que ses intentions sont bonnes quand ses agissements vont contre elle, comment le croire quand il prétend vouloir son bonheur alors qu’il ne l’autorise pas à aimer, ni à vivre tout simplement. Callie est une adulte que son frère traite encore comme une enfant et le temps où elle le laissait faire est peut-être bien derrière eux avec les récentes révélations venues redéfinir leur relation et la confiance qu’elle lui portait. Eddie lui a menti, Eddie l’a trahie et le comble aura été qu’elle découvre tout ça sur un même laps de temps. Plus rien ne peut le sauver de cette confrontation qui risque de leur faire mutuellement du mal, inutile d’espérer fuir à la nage ou partir en courant avec sa jambe boiteuse, c'est ici que ça se passe et ici qu'il va devoir répondre de ses actes.

Il brise ce silence beaucoup trop pesant et à ses côtés Callie semble déjà subir la moindre de ses paroles. Elle ne lui donne pas le droit d’affirmer qu’ils ne se disent plus rien mais ça ne l’arrête pas, Eddie dit comprendre tout ce qu’elle est susceptible de lui reprocher mais c’est sûrement bien facile après coup de prétendre se mettre à sa place. Il se préoccupe pourtant sincèrement du mal qu’il a pu lui faire mais trop tard, beaucoup trop tard. Agir d’abord, cogiter ensuite. Son intention n’a jamais été de la blesser et il avait une fois de plus réussi à se convaincre du bien fondé de ses agissements, persuadé d’agir pour le bien de sa sœur en interférant dans son couple avec Diego et en projetant de l'éloigner de lui. Oui, il est encore prêt à dire qu’il voulait la protéger mais de quoi, lui-même le sait-il ? Eddie mérite d’être épinglé comme menteur après tout ça, il n'ira pas le contester, et comme hypocrite ce n’est peut-être pas volé non plus. Callie lui répète que c’est ce qu’il est et il reste sans voix, le sifflet littéralement coupé par la suite. Il reçoit ses premiers reproches comme une claque en pleine figure et elle lui donne le tournis à ne pas tenir en place, alors que lui aussi aurait grand besoin de bouger si sa jambe le lui permettait. Il peut ressentir cette colère gronder en elle et il n'aime pas se dire que cette colère existe à cause de lui. C’est une facette que Callie ne montre pas souvent et là où Eddie peut déjà craindre le pire c’est qu’il sait très bien que sa petite sœur ne s’emporte pas facilement. Il faut y aller vraiment fort pour causer cette exaspération chez elle, l’avoir sacrément déçue ou blessée, deux cases qu’il coche lamentablement aujourd’hui sans l’ombre d’un doute. Le nom de Diego est évoqué pour de bon et il ne peut pas le contourner, pas plus qu’il ne peut nier s’être rapproché de leur tante à Séoul dans l’idée de les séparer tous les deux. « Diego aurait pu se mettre avec n’importe quelle fille, une seule dans cette ville n’était pas accessible et il le savait bien. » Son ton est sec, l’amertume parle pour lui. Diego connaissait la règle, il n’ignorait pas qu’en grand frère hyper protecteur il n’était pas disposé à laisser qui que ce soit s’approcher de Callie. Et non, le fait qu’il le connaisse depuis longtemps n’en fait pas un homme plus convenable pour sa sœur, ça ne marche pas comme ça. « C'est un gars bien, tu ne m'entendras jamais dire le contraire mais.. quelque chose me dérange, je ne saurais pas te dire pourquoi mais je ne la sens pas votre histoire. » Ses yeux remontent avec appréhension vers elle alors qu’il s’attend à ce que Callie lui dise qu’il voit le mal partout dès qu’il est question de sa vie amoureuse. C’est peut-être bien vrai mais il continue de se poser des questions sur la naissance de ce couple qu’il n’avait pas vu venir, quelque chose sonne faux mais il n’est toujours pas capable de dire quoi. C'est son ressenti de frère, peut-être qu'il se trompe mais peut-être aussi qu'il est visionnaire sur ce coup-là. « Imagine que ça tourne mal, qu'est-ce que je suis censé faire, tu y as pensé ? Mon ami d’un côté, ma sœur de l’autre. Je l’ai prévenu qu’il pourrait m’oublier s’il te brisait le cœur car c’est le risque, et c’est ce que j’ai voulu t’éviter jusque là. » Des peines de cœur Callie en connaitra plus d'une dans sa vie mais il ne supporterait pas que la toute première provienne de Diego, il s’est montré très clair à ce sujet et appliquera sur lui comme sur n’importe quel autre garçon une tolérance zéro si Callie doit en souffrir. Ami ou inconnu, celui qui blesse sa petite sœur ne peut rien espérer récolter d’autre que sa fureur et sa rancœur. « Alors oui j’ai préféré me dire que tu serais mieux loin de lui, même si ça voulait dire me priver de toi. Je ne voulais pas vous savoir ensemble alors j'ai pensé à Séoul, c’était fou et j’en prends conscience mais j’étais hors de moi quand il m’en a parlé, j’ai même failli.. » Il ne poursuit pas, les prochains mots risquant de ne pas être à sa gloire. Il ne sait pas Diego lui a raconté leur entrevue au café en détails et si elle sait qu’il s’en est fallu de peu qu’il le frappe, c’est une chose dont il n’est évidemment pas fier parce que ça ne lui ressemble pas de se laisser aller à ces élans de violence. Il n’a pas ça en lui d’habitude, ce jour-là il aurait pu envoyer valser le plus grand de ses principes et avec quelqu’un qu’il estime beaucoup, en plus. « Tout ça pour dire que c'est toi qui aurais dû m’en parler, pas lui. Vous deviez bien vous douter de ma réaction et puis je ne sais pas.. je crois que j'aurais tout simplement voulu l'apprendre de toi en fait. » Il leur en veut à tous les deux d’avoir débuté cette romance dans son dos mais quitte à lui en parler, quitte à récolter sa désapprobation ferme et immédiate, autant envoyer celle sur qui il ne risquait pas de passer ses nerfs. Face à Callie il aurait sûrement conservé son sang-froid parce qu’il se soucie de l’image qu’il lui renvoie, et c’est bien connu que tout passe toujours mieux quand ça vient d’elle. Du moins en temps normal, car aujourd’hui les mots de la benjamine Yang sont des armes qui blessent.

Callie veut comprendre, Callie veut savoir où a été son erreur mais les torts ne sont pas les siens, car rien ne justifie que son ainé ait été aussi loin. « C’est vrai, tu as toujours été là pour moi. » il admet d’une voix lointaine, ses pensées s’embrumant tandis qu’il cherche dans ses souvenirs des moments où lui aurait aussi été là pour elle. Sans doute l’a-t-il été mais pas dernièrement, pas quand il aurait fallu. Car il était trop occupé à lui mentir, trop occupé à planifier le sabotage de sa vie amoureuse pour voir qu’elle avait juste besoin de lui. « Ce n’est pas toi Callie, c’est.. » Callie. Il a rarement recours à son prénom anglais, lui préférant le coréen bien plus informel mais ici il semblerait qu’il s’interdise lui-même de l’utiliser. Après tout il a sûrement perdu pas mal de privilèges alors pourquoi pas celui-ci, pourquoi conserverait-il le droit de la nommer comme les personnes dont elle est la plus proche alors qu’il n’est même pas sûr d’être encore digne de son rôle d’ainé. « Tu veux la vérité ? Je ne me comprends pas moi-même. Je n’ai qu’une sœur, elle est ce que j'ai de plus précieux au monde mais je ne suis bon qu'à la blesser, visiblement. » Il fait mal ce constat. Le problème c’est lui, mais pourquoi ? Il y a les raisons qu’on explique comme le mauvais exemple donné par leur mère elle-même possessive et intrusive, et puis il y a les autres, encore trop dures à s’avouer. Callie a toujours été la préférée de leurs parents, tout du moins de son point de vue. Celle dont les choix n’ont jamais été remis en question, celle dont les ambitions étaient louables, celle dont il n’ont pas raté la remise de diplôme. Elle est leur fierté quand lui n’est qu’une déception à leurs yeux, il n’a jamais digéré cette différence de traitement et quelque part il doit lui en vouloir, oui, d’être si parfaite quand lui a toujours tout faux. Mais ça il ne peut pas lui dire, ces mots-là ne sont pas près de sortir. Ces sentiments sont pourtant là, en lui, et il sent qu’ils pourraient le submerger s’il ne faisait rien que les effleurer. C’est douloureux, et frustrant, à l’image de cet échange qui lui retourne le cœur et le bide. « Tu as le droit de me détester, après tout je crois que je le mérite totalement. Mais j’ai une question et s’il te plait réponds-moi honnêtement, est-ce que tu l’aimes Diego ? » Sa voix est tremblante comme s’il redoutait un oui, car son attitude serait encore plus ignoble s’il s’avère que sa jeune sœur tient sincèrement au garçon et se retrouve à aimer pour la toute première fois. Il le redoute, il veut croire depuis le début à une amourette sans fondement ni avenir mais il n’est pas dans la tête ni dans le cœur de Callie. « T’es amoureuse ? » il demande cette fois alors que son regard en dit long, très long sur ses tourments internes. C’est une chose dont un frère pourrait se réjouir mais pas lui, pas avec les doutes qui sont les siens, pas sa Callie innocente épargnée jusqu’ici par le jeu dangereux de l’amour. Il est lui-même en plein dedans mais il croit pouvoir mieux se protéger qu’elle, son cœur à lui ayant été longtemps blindé. Callie ne connait encore rien de tout ça et il n’est pas pressé que ce soit le cas, car il ne craint pas seulement qu’elle puisse tomber de haut, il craint aussi qu’un homme lui vole sa place de numéro un. Diego ou un autre il sait que ça finira par arriver et pour ça il est encore moins prêt que pour le reste.

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Message(#)(callie) this heart is poisoned and the antidote is you EmptyMer 20 Oct 2021 - 20:00


@eddie yang & callie yang

« Diego aurait pu se mettre avec n’importe quelle fille, une seule dans cette ville n’était pas accessible et il le savait bien. » Callie sentit son estomac se nouer lorsque son frère affirma ceci. Elle n’était pas accessible. Comme une bâtisse dangereuse menaçant de s’effondrer sur le premier inconscient foulant son seuil. Comme un objet trop précieux que l’on garde sous clef, à l’abri des regards, des fois que mêmes ceux-ci l’abîment. Ce nouveau rappel de la réalité lui fit un drôle d’effet. Elle avait toujours su que son frère était très regardant sur ses relations, notamment masculines. Les rares amis masculins qu’elle avait pu avoir avaient été à Seoul. Lorsqu’il avait été bien trop loin pour jeter un oeil sur ses sms par dessus son épaule. Lorsqu’il avait été bien trop occupé avec Alexis. Le regard de Callie dériva de mat en mat. « « Accessible ». C’est tout ce que je suis ? Tu me prends pour une plante verte ?! » Sa voix vrilla, elle peinait à garder son calme.  « C'est un gars bien, tu ne m'entendras jamais dire le contraire mais.. quelque chose me dérange, je ne saurais pas te dire pourquoi mais je ne la sens pas votre histoire. » Ah, le légendaire « Oui, mais », tant controversé. Durant les quelques jours précédent son premier rendez-vous avec Diego, elle avait eu l’occasion de lire un bouquin de développement personnel. Celui-ci contenait bon nombre de diatribes envers le fameux « oui mais ». On lui reprochait notamment une fausse honnêteté, assurant le « oui » pour mieux sortir un « non » derrière. « Mais ? Mais quoi ? Qu’est-ce que tu lui reproches ? Il est doux, prévenant, il fait attention à ce que je dis mais aussi à ce que je ne dis pas. Je n’ai pas besoin de faire semblant, je n’en ai jamais eu besoin. Je peux lui parler sans filtre, et il fait la même chose. Il a toujours été là. Il est toujours là. » De Brisbane à Seoul, le jeune homme avait toujours répondu présent. Callie s’était assurée de toujours faire de même. Elle n’a pas vraiment compris à quel moment ses sentiments avaient commencé à se transformer de la sorte, mais elle ne le regrettait pas. Diego occupait une place importante dans sa vie et Eddie aurait beau faire des pieds et des mains, il n’y changerait rien.

« Imagine que ça tourne mal, qu'est-ce que je suis censé faire, tu y as pensé ? Mon ami d’un côté, ma sœur de l’autre. Je l’ai prévenu qu’il pourrait m’oublier s’il te brisait le cœur car c’est le risque, et c’est ce que j’ai voulu t’éviter jusque là. » ajouta-t-il. Callie peinait à le suivre. Qu’est-ce qui le dérangeait vraiment au fond ? Qu’elle soit amoureuse ? Qu'on lui brise le coeur ? Qu’une autre personne puisse lui voler son rôle de héros ? Ou bien était-ce le fait que par sa faute, Callie obligerait potentiellement un jour son frère à faire un choix ? « Ce n’est pas parce que tu souhaites que ça tourne mal que ça finira forcément ainsi. » lâcha-t-elle abruptement. Ce qu’il était censé faire… Callie n’y avait encore jamais réfléchi. Peut-être parce qu’il n’y avait rien à réfléchir. Peut-être devrait-il simplement être là, vraiment là, sans chercher à assassiner Diego ou quelque prétendant que ce soit. « Tu… » peina-t-elle à prononcer. Mais elle n’eut pas le temps de formuler sa phrase qu’Eddie revint à la charge. « Alors oui j’ai préféré me dire que tu serais mieux loin de lui, même si ça voulait dire me priver de toi. Je ne voulais pas vous savoir ensemble alors j'ai pensé à Séoul, c’était fou et j’en prends conscience mais j’étais hors de moi quand il m’en a parlé, j’ai même failli.. » L’espace d’un instant, elle aurait pu se montrer vulnérable. « Failli quoi ? » Elle n'était même pas certaine de vouloir le savoir. Son frère vint lui rappeler l’essence même de ce qui l’avait conduite sur ce port aujourd’hui. « Comment peux-tu être aussi égoïste… » j’ai préféré, me priver, je ne voulais pas, j’ai pensé… Je, je, je. Eddie, Eddie, Eddie. « Et moi, tu y as pensé ? Qu’est-ce que je veux moi, hein ? » Elle fit un pas dans sa direction. Son coeur manqua un battement. Accroche-toi, Callie. « Si tu te soucies tant que ça de moi, pourquoi est-ce que tu ne m’a jamais posé de questions ? Pourquoi est-ce que tu t’obstines à vouloir tout contrôler, même ce qui ne te regarde pas ? » Son regard glissa sur son genou. « En fait… C’est ça. Ton obsession te conduit toujours à briser ce que tu aimes. » sa voix se brisa. Cette fois, un nuage épais se forma devant ses yeux. « Alexis. La danse. » Elle recula, ne souhaitant pas exposer ses yeux rougis. « Moi. » dents serrées, elle constata qu’elle n’était qu’un petit objet de collection. Un petit objet de verre que l’on doit protéger et polir, tant et tant que la casse finit par être inévitable. « Tout ça pour dire que c'est toi qui aurais dû m’en parler, pas lui. Vous deviez bien vous douter de ma réaction et puis je ne sais pas.. je crois que j'aurais tout simplement voulu l'apprendre de toi en fait. » la discussion semblait aller de mal en pis. Callie leva les yeux au ciel, sa bouche se tordant pour émettre un son bien répandu chez la famille Yang. Notamment du côté de leur mère. La jeune femme en avait absorbé les tics d’expression et ceux de mécontentement ne faisaient pas exception. « Et comment est-ce que j’étais censée t’en parler ? Tu ne t’es pas dit que j’avais envie de garder ce bonheur pour moi, juste un peu ? Juste pour croire un moment que tout était parfait ? » Elle inspira profondément. Elle peinait à soutenir le regard de son frère, déjà parce qu’il était l’aîné, mais aussi parce que jamais elle ne s’était rebellé de la sorte. Non, plus exactement, jamais elle n’avait soutenu haut et fort ses sentiments les plus profonds.

Parce qu’aujourd’hui, elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait mériter de souffrir comme ça. Avait-elle mal agit ? « C’est vrai, tu as toujours été là pour moi. » admit Eddie, comme ailleurs. « Ce n’est pas toi Callie, c’est.. » elle déglutit. Callie. C’était extrêmement rare qu’il l’appelle par son prénom anglophone. C’était toujours « yeodongsaeng » ou, dans les moments les plus solennels, Eun-bi. Pour la première fois depuis très longtemps, l’écho de son prénom lui fit un drôle d’effet. Cela eut le mérite de la faire se tourner vers son frère. Pour peu, Callie aurait pu dire qu’il était aussi surpris qu’elle. Cependant, il poursuivit rapidement. « Tu veux la vérité ? Je ne me comprends pas moi-même. Je n’ai qu’une sœur, elle est ce que j'ai de plus précieux au monde mais je ne suis bon qu'à la blesser, visiblement. » Pour peu, elle aurait envie de le gifler pour qu’il se réveille une bonne fois pour toute. Ce lien qui les unissait était indestructible, elle le savait au fond d’elle, tout comme elle savait qu’elle l’aimait inconditionnellement. Mais l’entendre débiter de telles inepties la rebuta. « Ce n’est pas toi… » souffla-t-elle, la voix tremblante. Ce n’était pas Eddie. Eddie était un battant, il aimait sa soeur, et aujourd’hui il était prêt à rendre les armes comme si tout cela n’importait guère. « Tu as le droit de me détester, après tout je crois que je le mérite totalement. Mais j’ai une question et s’il te plait réponds-moi honnêtement, est-ce que tu l’aimes Diego ? » Le visage de Callie devint atone. Était-ce là tout ce qu’il retenait ? Était-ce vraiment tout ce qui lui importait ? Callie pensait naïvement qu’il bataillerait pour retrouver sa soeur. Elle souhaitait aussi retrouver son frère, mais elle ne se l’avouait pas, pas encore. Pour l’heure, elle nourrissait bien trop de colère pour bâtir quelconques retrouvailles saines et pérennes. « T’es amoureuse ? » Elle se retrouva muette, comme paralysée par cette ultime demande. Pour autant, son regard ne quittait plus celui d’Eddie. Elle avait beau fouiller dans ces iris sombres, elle n’y voyait rien. Pas d’étincelle, pas de joie. Pas d’Eddie. « Ce n’est pas toi… » peina-t-elle à prononcer après de longues secondes de silence. Le vent vint faire tinter à nouveau les clochettes en haut des mats. Quelques oiseaux s’échangèrent ce qui devait être des banalités de volatiles. « C’est… C’est tout ce qui importe ? Après tout ça… C’est tout ce que tu trouves à dire ? » Demanda-t-elle, comme pour être certaine. La scène qui venait de se dérouler sous ses yeux semblait dénuée de logique. Ce n’était pas comme ça que ça devait se finir. Elle n’espérait pas de happy end, restant pragmatique sur ses tourments. Mais elle avait, encore une fois naïvement, espéré qu’il essaye. Qu’il tente n’importe quoi plutôt qu’une question aussi pitoyable. Il avait la sensation qu’elle lui filait entre les doigts et il ne le supportait pas. Comme si elle n’était qu’un joli petit objet. « Tu me dégoûtes. » ses larmes roulèrent sur ses joues. Il lui avait fallu beaucoup de courage pour venir ici et sortir toutes ces paroles. Mais maintenant, la douleur l’anesthésiait totalement, et les mots semblaient se frayer un chemin de leur propre chef. Elle ne contrôlait plus rien, ni ses mots, ni ses larmes. Son corps entier se mit à trembler, ses tempes à vrombir. « Tu sais quoi… Moi aussi, Callie me manque. Son frère lui manque. Je ne sais pas ce que tu en as fait, mais ce n’est pas toi. » Les joues trempées, elle fit un pas en arrière. Elle ne quitta pas son frère des yeux. Elle n’avait qu’une envie, partir d’ici, se cacher n’importe où.
Pourtant, elle ne bougea pas davatange. La respiration rendue haletante par les sanglots, elle était figée sur place. Elle avait mal, et elle aurait donné n’importe quoi pour que ça cesse. Elle aurait donné n’importe quoi pour retrouver son frère.


@Eddie Yang  (callie) this heart is poisoned and the antidote is you 3864469563
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Message(#)(callie) this heart is poisoned and the antidote is you EmptyDim 31 Oct 2021 - 19:25


@CALLIE YANG + EDDIE
I don’t know who to blame
So all I’m left is with is grudges
I tried to break down that wall
But all that broke was my own heart



Le choix de ses mots est malheureux mais il est aussi très révélateur, quand il ne compte pas sa petite sœur parmi les filles accessibles le sens derrière est bien celui que l’on croit. Parce que Callie, depuis toujours, c’est chasse gardée. Eddie veille sur elle comme on veillerait sur un trésor qui ne devrait surtout pas finir entre de mauvaises mains, elle est une pierre précieuse qu’il garderait cachée s’il le pouvait car il est convaincu qu’elle est beaucoup trop pure pour ce monde et les hommes qui s’y trouvent. Sa Callie il n’est pas certain que qui que ce soit la mérite, le garçon auquel il accepterait de confier sa petite sœur n’est même peut-être pas né. Il en plaisantait une fois avec Diego avant toutes ces histoires mais c’est une réalité, pour gagner le cœur de la benjamine Yang il faut passer l’épreuve de son ainé, qui se dresse en obstacle incontournable sur le chemin de quiconque voudrait approcher Callie. « Tu n’es pas une plante verte, tu es ma sœur. » Et on sait bien ce que ça signifie quand on connait l’importance donnée aux liens du sang dans cette famille, avant d’être une amie de longue date et confidente pour Diego elle est sa sœur et il n’y a rien au-dessus de ça. La première femme dans sa vie, proclamée prunelle de ses yeux, pour qui il décrocherait la lune et même bien plus encore. L’univers ne lui a donné qu’une sœur et il est de son devoir de la protéger même s’il s’évertue à le faire de la mauvaise façon, depuis de trop nombreuses années. Sa plus grande crainte a toujours été de la voir perdre brutalement son innocence en confiant son cœur à un garçon qui le lui rendrait en morceaux, il n’a confiance en aucun homme ici bas pour prendre soin de Callie et aussi longtemps qu’il sera de ce monde il fera de la vie amoureuse de sa sœur l’une de ses plus grandes préoccupations. Certains diraient qu’il dépasse très largement son rôle d’ainé en étant ce grand frère surprotecteur et la principale intéressée doit aussi le penser, un rôle à travers lequel il ne fait d’ailleurs aucune distinction. Pas même pour Diego son ami de plus de treize ans, qui a toujours été le plus gentil, patient et altruiste de ses potes. Un garçon aux qualités incontestables qui serait un cadeau pour n’importe quelle fille.. si seulement sa petite sœur était l’une d’elles. « Ce que je lui reproche ? D’avoir changé de regard sur toi et de me l’avoir en plus caché. Je sais ce qu’il vaut, il a été présent pour moi depuis mon opération et je lui dois beaucoup, mais il était ton ami et aurait dû le rester. » Cette relation ne l’avait jamais inquiété jusqu’ici parce qu’il pensait que Diego connaissait les limites à ne pas franchir, il n’aurait même pas pu se douter qu’une ambiguïté verrait le jour entre ces deux-là car ce n’est pas comme ça que les choses étaient écrites. Son pote entiché de sa petite sœur, voilà un plot twist qu’Eddie n’avait pas du tout vu venir et dont il se serait bien passé. Bon sang, si on lui avait dit qu’il aurait à se méfier de son plus vieil allié il ne l’aurait pas cru mais c’est bien la preuve que le danger se trouve parfois bien plus près qu’on ne le pense.

Un homme fera forcément souffrir Callie un jour, il aura beau veiller à ce que ce ne soit pas le cas il ne pourra pas éternellement la protéger d’un fait tristement avéré : l’amour peut faire mal et même très mal, peu de femmes dans ce monde échapperont aux peines de cœur et Callie connaitra les siennes elle aussi, tôt ou tard. Eddie est bien placé pour savoir que le premier amour peut vraiment marquer une vie, on a tendance à s’emballer quand on aime pour la première fois mais on peut aussi tomber de haut. Certains ne se remettent jamais vraiment d’une première rupture, si le premier amour prend fin dans la douleur ce sont les autres relations qui peuvent même en pâtir derrière et là encore, en s’étant infligé un célibat de trois ans après la fin de sa première histoire, il peut en témoigner. Si Callie doit elle aussi passer par là il n’est pas concevable que son premier chagrin d’amour lui soit infligé par Diego, en aucune façon Eddie ne pourra pardonner à son ami de briser le cœur de sa petite sœur et il s’est montré très clair à ce propos, le concerné est prévenu malgré le fait que leurs rapports se soient beaucoup apaisés. Diego reste son pote mais à partir du moment où il détient le cœur de Callie il n’a pas le droit à l’erreur avec celle-ci. « Je vais plutôt te dire ce que je ne souhaite pas : que tu finisses par en souffrir, et forcément ça arrivera. Tu ne sais pas encore à quel point l’amour peut faire mal yeodongsaeng. » On dit souvent qu’il n’y a pas de véritable amour sans souffrance, loin de lui l’envie de la jouer philosophe mais il refuse en tout cas d’offrir à Callie une vision idéalisée de l’amour, qui n’est jamais tout beau tout rose. « Et c’est vrai, je l’admets, dans tout ça je n’ai pas non plus envie de perdre un ami. » C’est aussi la raison pour laquelle il n’arrive pas à accepter cette relation, pour la posture qui est la sienne aujourd’hui et qui sera encore moins simple si cette histoire doit mal tourner. Égoïstement il aurait préféré que Callie s’éprenne d’un garçon lambda car il n’aurait pas risqué sa propre amitié dans l’affaire, une amitié qu’il sacrifiera vraiment à contre cœur si Diego doit un jour la blesser - car son choix est de toute façon fait, s’il faut choisir un camp. Eddie déglutit alors que sa sœur cherche à savoir jusqu’où il a bien failli aller ce fameux jour où l’infirmier lui a tout avoué. « Le frapper. » il annonce sans détour, aussi peu glorieuse soit cette vérité il ne veut plus rien lui cacher. « Avec le recul je pense que j’en aurais été incapable parce que tu le sais, je ne suis pas un violent. Mais l’intention était là pendant un instant, je n’avais plus le contrôle sur rien. » et c’est d'une voix soupirante qu’il conclut. Oui, il a manqué de s’en prendre physiquement à Diego et il conserve une profonde culpabilité en lui depuis ce jour. De n’avoir ne serait-ce qu’esquissé le mouvement et fait sentir à son ami qu’il pourrait passer à l’acte, franchissant ainsi un point de non retour dans leur amitié. Callie le trouve égoïste mais à force ça ne lui fait plus rien de l’entendre, elle n’est pas la première à le dire et ne sera pas non plus la dernière. La suite est en revanche bien plus dure à encaisser, ce besoin de tout contrôler chez lui qu’elle associe à une obsession et qui le pousserait à briser tout ce - et ceux - qu’il aime. La danse est un sujet particulièrement sensible en ce moment, il n’est pas bon de lui rappeler qu’il a bousillé plusieurs mois dans sa courte carrière de danseur mais c’est finalement si peu de choses à côté de ce nom jeté à sa figure, associé encore aujourd’hui à sa plus grande honte. « Laisse Alexis en dehors de ça, ne parle pas d’elle. » il maugrée entre ses dents alors que ses sourcils sont froncés et ses poings serrés. Qu’elle n’en parle pas ici ni comme ça si c’est pour mettre ses erreurs les unes à côté des autres et comparer ce qui ne peut pas l’être. C’est vrai qu’il l’a brisée Alexis, si ce n’était pas le cas de toute façon il ne réagirait pas comme ça. « Mais tu dois avoir raison, c’est mon truc de détruire ce à quoi je tiens. C’est sans doute pour ça que pas mal de gens m’ont sorti de leur vie.. et que tu finiras certainement par faire la même chose. » Elle est amère cette constatation, et si la tendance se confirme alors Callie pourrait effectivement suivre le même chemin que ces personnes qui ont atteint les limites de leur patience ou de leur tolérance avec lui. Eddie finit toujours par décevoir ceux qui l’entourent, il y a ce truc chez lui qui le rend incapable de garder les gens dans sa vie mais c’est une chose de perdre des amis, les derniers mois lui ont bien prouvé qu’il pouvait survivre sans. En revanche il ne se voit pas vivre sans Callie, malgré toutes les déceptions qu’il lui a causées et le fait qu’elle n’a certainement plus confiance en lui il garde l’espoir de voir les choses s’arranger parce que dans le cas inverse, Eddie ne sait vraiment pas ce qu’il fera. « Je crois que je mourrais de te perdre yeodongsaeng. » il confesse d’une voix absente alors que la peur de voir sa sœur s’éloigner ou pire, le rayer de sa vie, lui tord déjà le bide. Eddie a toujours affirmé qu’il n’avait réellement besoin que d’elle, leurs parents ayant rejeté ses ambitions et décidé de le voir comme un raté il n’attend plus grand-chose d’eux, en tout cas pas un soutien qu’ils ont eu mille fois l’occasion de lui apporter. Callie est son pilier, il voit déjà qu’il ne tient plus tout à fait droit quand leur relation fait face à de telles complications alors c’est certain, sans elle il s’effondrera. Ce n’est même pas qu’elle a eu peur de lui parler de cette relation, c’est en fait qu’elle a préféré le tenir à l’écart de tout ça pour qu’il ne fasse pas couler dessus sa négativité. Eddie comprend qu’elle a eu envie de vivre sa première histoire sans lui et il se prend un sacré coup au cœur, sûrement pas le dernier d’ailleurs aujourd’hui. « Garder ce bonheur pour toi afin que je ne puisse pas le gâcher, c’est ça ? » C’est ainsi qu’il perçoit les choses et il ne croit pas que Callie le contredira là-dessus, après tout tenter de gâcher son bonheur est bien la première chose qu’il ait faite dès qu’il a su. Il n’a jamais voulu interdire à sa sœur d’être heureuse mais ses délires de protection sont incompatibles avec une Callie libre et épanouie, il serait temps qu’il en prenne conscience.

Le fait qu’il n’arrive même plus à l’appeler par son prénom coréen en dit long, quand Callie redevient aussi Callie pour lui c’est que quelque chose ne va vraiment pas. Eun-bi n’est plus là, ses réflexes de grand frère non plus et ils n’auraient pas pu avoir de meilleure preuve que leur relation a changé. Eddie aussi a changé et ça Callie semble le dire, ça ne lui ressemble pas de s’avouer aussi facilement vaincu et de considérer qu’il n’est bon qu’à blesser sa sœur sans se battre pour démontrer le contraire. Cet état d’esprit lui colle à la peau depuis quelques semaines, avant son opération Eddie était déjà sacrément défaitiste et le fossé parait gigantesque pour ceux qui l’ont connu fonceur et déterminé et le voient aujourd’hui comme ça. Ce qui n’a pas changé par contre c’est son amour pour Callie mais il ne lui montre pas qu’il l’aime et tient à elle quand il l’empêche de grandir et de faire ses proches choix, serait-il donc devenu ce grand frère toxique que certains avaient voulu voir en lui à l’époque où ses agissements étaient encore à peu près défendables ? On ne peut plus lui trouver la moindre excuse aujourd’hui, pas quand il planifie d’envoyer sa petite sœur à l’autre bout du monde pour briser le couple de celle-ci et la séparer du garçon dont elle est amoureuse. Du moins il suppose qu’elle l’est et il finit justement par le lui demander, en réalisant qu’avec tout ça il n’a même pas pris le temps d’écouter ce que Callie a dans le cœur et ce qu’elle ressent vraiment pour Diego. C’est vrai que c’est un peu tout ce qu’il trouve à dire Eddie, il est à court de mots après ça. Cette question arrive trop tard ou est posée au mauvais moment, ce n’est pas une carte à dégainer ici et son erreur lui est fatale. « Ah. » il lâche alors qu’une simple onomatopée lui arrache déjà la gorge. « Je te dégoûte.. » Non seulement Callie ne le reconnait plus mais il lui inspire aussi les pires sentiments, leur relation volant un peu plus en éclats sous les yeux d’Eddie qui ne parvient plus très bien à rassembler ses pensées. « Je te dégoûte. » il répète et réalise vraiment le poids de ces mots, dévastant tout sur leur passage. Il n’est plus son frère, elle ne retrouve plus ce qu’il était en lui aujourd’hui. Eddie ne sait soudainement plus où il se trouve, ce port lui semble étranger et Callie doit se faire la même réflexion en posant les yeux sur son ainé. Puisqu’il n’est plus lui, puisqu’elle se demande ce qu’il a bien pu devenir pour la dégoûter autant. Il sent quelque chose se briser en lui et plus encore lorsqu’il croise le regard empli de larmes de Callie, c’est là qu’il arrive au bout de ce qu’il peut accepter de lui-même parce qu’il n’y a rien de pire à ses yeux que d’être la cause des larmes de sa petite sœur. Tout ça à cause de lui, de ses agissements à la con et de son égoïsme. « Eunbi, par pitié. Ne pleure pas.. » il la supplie alors que l’air commence à devenir irrespirable sur ce port. Eddie quitte le petit muret pour se hisser sur ses deux jambes mais son équilibre est fébrile, sa béquille ne le soutient presque plus. Il amorce quelques pas vers Callie mais plus il s’avance, plus elle semble reculer et prête à le fuir. « C’est toujours moi. » Il tend une main vers elle en sachant pourtant qu’elle ne la saisira pas, que c’est peine perdue. Les mots de la benjamine Yang le hantent encore et l’idée du dégoût qu’il lui inspire a finalement raison de lui. Eddie abandonne et se laisse glisser sur le sol pour se retrouver dans une position qui lui correspond bien actuellement, littéralement plus bas que terre. Ce n’est pas pour l’apitoyer ni dans l’espoir qu’elle viendra le relever, il n’a juste plus la force et tant pis si son genou le lance, la seule douleur qu’il ressent est celle causée à son cœur. Il aurait aimé la prendre dans ses bras mais elle l’aurait de toute façon repoussé, et ce rejet-là aurait été la claque de trop. « Je suis.. tellement désolé. » Sa voix est tremblante et son regard bientôt aussi noyé que celui de Callie. Il n’arrive même pas à la regarder parce qu’en vingt-trois ans de vie ensemble sur cette terre elle ne l’a jamais vu pleurer alors il enfouit son visage entre ses mains avant de tout lâcher, puisque même pour ça il doit manquer de courage. Pour une fois Eddie ne retient rien et ça ne lui fait même pas du bien, ces larmes sont lourdes et ne le libèrent en rien. La discussion animée a laissé place au bruit étouffé des sanglots tandis qu’autour d’eux gisent les morceaux invisibles de leurs deux cœurs dans un chaos sans nom. Recoller ces morceaux prendra du temps et ça ce sera s’il ne l’a pas perdue pour de bon, sa précieuse petite Callie menaçant de s’envoler sans qu’il ne puisse à présent plus rien y faire. Si elle doit partir sans se retourner et le laisser là alors il ne veut pas voir ça, tout comme il ne veut pas voir le mal qu'il lui fait et ces larmes qui coulent à cause de lui. Les conséquences de ses actes sont pourtant là, sous ses yeux. Il n’aurait qu’à relever la tête pour les regarder bien en face s’il n’était pas aussi trop lâche pour ça.


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Message(#)(callie) this heart is poisoned and the antidote is you EmptyMar 4 Jan 2022 - 22:02


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« Tu n’es pas une plante verte, tu es ma sœur. » précisa Eddie, comme si ceci était nécessaire. Il tentait de sauver ce qui pouvait l’être, de tout évidence, quelle qu’en soit la manière. Callie aurait aimé que ça fonctionne, que les mots soient balayés aussi simplement. Mais ils stagnaient, lourds, amer. Elle serra les dents. Toujours placé sur un piédestal, Eddie semblait aujourd’hui perdre tout son éclat. A mesure que le temps passait, Callie réalisait que lui, elle, n’étaient que des humains. Des humains bancals, capables eux aussi de se blesser. « Ce que je lui reproche ? D’avoir changé de regard sur toi et de me l’avoir en plus caché. Je sais ce qu’il vaut, il a été présent pour moi depuis mon opération et je lui dois beaucoup, mais il était ton ami et aurait dû le rester. » Ceci ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait déjà. Elle était acquise, elle était la soeur, elle était l’amie, mais en aucun cas elle ne pouvait être l’amante. Pourquoi ? Pourquoi Eddie ne pouvait-il pas simplement être heureux ? Après tout, de tous les hommes qu’elle connaissait, Diego était parmi ceux qui la connaissait le mieux. Ses peurs, son plat préféré, ses musiques du moment, comment elle mangeait ses toasts, ses endroits préférés. Diego la connaissait. Elle le connaissait. Sans savoir où cela les mèneraient, il se connaissaient suffisamment pour prendre soin l’un de l’autre. Pour se faire confiance. Pour essayer. « Oh oui, tu as raison, j’oubliais que tout était toujours figé. » répondit-elle, sarcastique. Défier son frère, lui tenir tête, n’était pas dans les habitude de la brune. Mais le vent semblait tourner.

« Je vais plutôt te dire ce que je ne souhaite pas : que tu finisses par en souffrir, et forcément ça arrivera. Tu ne sais pas encore à quel point l’amour peut faire mal yeodongsaeng. » expliqua Eddie. Il cherchait à lui expliquer son raisonnement, ses motivations profondes. Pourtant tout cela avait l’effet inverse sur la jeune femme. Romantique, Callie n’en était pas pour autant profondément naïve. Effectivement, elle n’avait jamais été amoureuse, jusque là. Enfin, jamais de la sorte. Jamais au point d’oser. Jamais au point d’être prête à tenir tête à Eddie. Cependant, elle savait que l’amour apportait aussi son lot de contrariétés. Mais elle était résolue à voir le verre à moitié plein. Elle savait que lorsqu’on aime, on prend le risque de souffrir. Elle l’avait appris bien rapidement. Certes, l’amour qu’elle portait à Diego était bien différent de celui qu’elle portait à son frère. Il aurait toutefois été bien présomptueux d’avancer que l’un était plus douloureux que l’autre. « Va dire ça à la Callie qui pleurait dans sa chambre pour que son frère revienne. » songea-t-elle.  « Et c’est vrai, je l’admets, dans tout ça je n’ai pas non plus envie de perdre un ami. » admit-il. Callie entrouvrit la bouche, mais aucun son ne s’en échappa. Il lui coupait la voix. Comment pouvait-il se montrer aussi égoïste ? Elle se demanda ce qu’elle faisait encore ici. Elle pressa sa tempe du bout des doigts, le regard rivé sur le sol, comme si cela pouvait faire taire le sifflement qui grandissait dans son crâne.

Cela ne fit qu’empirer lorsqu’il admit qu’il aurait pu frapper Diego. Un frisson lui parcourut l’échine. Eddie, frapper quelqu’un ? Frapper Diego ? Celui qu’elle aimait et de surcroît, son ami ? « Avec le recul je pense que j’en aurais été incapable parce que tu le sais, je ne suis pas un violent. Mais l’intention était là pendant un instant, je n’avais plus le contrôle sur rien. » ajouta-t-il. Est-ce que cela était censé la rassurer ? Devait-elle se montrer effrayée ? Est-ce qu’il serait capable de se reprendre, d’accepter son choix, leur choix, ou devrait-elle ligoter son frangin au salon de jardin familial à chaque déjeuner où Diego serait présent ? Le vrombissement dans ses tempes s’intensifia et sa vue se brouilla. Elle devait se ressaisir. Elle contenait trop de colère pour simplement fondre en larmes. Elle tourna le regard vers lui, le scruta, l’analysa. Son regard à lui était fuyant, culpabilisait-il ? Regrettait-t-il ? Ou craignait-il seulement que son image de frère parfait ne soit entachée ? Elle aborda le sujet, avec un grand S. Alexis. « Laisse Alexis en dehors de ça, ne parle pas d’elle. » grommela-t-il. Callie essuya ses larmes. Alors qu’on dressait son procès, lui refusait tout commentaire sur ses choix et leurs conséquences. « Et pourquoi ? Parce que j’ai raison ? Parce que ça fait mal ? » Demanda-t-elle, la voix tremblante. Elle savait pertinemment que le sujet était épineux, tabou. Il avait été scellé et tel la boîte de Pandore, était voué à resté clos. Callie en avait toutefois décidé autrement. Puisqu’on sortait les squelettes du placard, autant y ajouter quelques fantômes. « Mais tu dois avoir raison, c’est mon truc de détruire ce à quoi je tiens. C’est sans doute pour ça que pas mal de gens m’ont sorti de leur vie.. et que tu finiras certainement par faire la même chose. » ajouta-t-il avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit. Cet argument la glaça. Elle avait envie de le secouer, qu’il agisse, qu’il lui fasse confiance. Pas qu’il se renferme et retourne la situation de la sorte. Le lien qui les unissait était si fort qu’elle peinait à croire que tout puisse prendre fin. Elle savait que reconstruire cela serait long, laborieux. Mais une part d’elle gardait espoir, tentait de conserver le cap malgré la tempête. Pourtant, plus il parlait, plus Eddie intensifiait la houle. « Donne-moi une raison de pas te planter là, bordel. »

« Je crois que je mourrais de te perdre yeodongsaeng » souffla-t-il. Son coeur cognait, son coeur était lourd. Elle le voulait ce message d’espoir, alors pourquoi était-il aussi éprouvant ? Ca avait toujours été eux, le frère et la soeur. Elle qui demandait des mandus au lieu de la nourriture épicée dont elle raffolait, lui qui la laissait dormir avec lui quand elle avait peur des monstres. Il venait de lui dire ouvertement qu’il crèverait sans elle, alors pourquoi avait-elle l’impression de l’avoir perdu ? Un tremblement parcourut son corps. « Garder ce bonheur pour toi afin que je ne puisse pas le gâcher, c’est ça ? »  demanda-t-il. Callie ne dit rien. Déjà parce qu’elle ne pouvait pas articuler quoi que ce soit, mais aussi parce qu’il n’était pas nécessaire de le préciser. Le silence qui s’installa était suffisamment évocateur.

Mais qu’il lui demande si elle était amoureuse de Diego fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres. Les larmes succédèrent aux yeux voilés, sa voix, qui n’était qu’un murmure, se brisa, mais s’affirma. Trois mots, trois lames qui tranchèrent dans le vif. Eddie les répéta, comme pour les matérialiser, les comprendre, les assimiler. Son coeur frappait bruyamment dans sa poitrine, comme s’il voulait s’en extirper, comme s’il ne pouvait en supporter davantage. « Eunbi, par pitié. Ne pleure pas.. »  supplia Eddie en constatant que la benjamine pleurait. Eun-bi. Il l'avait appelée Eun-bi. Il se hissa péniblement sur ses jambes, chancelant. A mesure qu’il avançait, Callie reculait. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas, elle non plus, en supporter davantage. Son corps était désormais secoué de sanglots violents. « Arrête ! » Laissa-t-elle échapper entre deux sanglots. « C’est toujours moi. »  ajouta-t-il en tendant une main dans sa direction. Callie couvrit ses oreilles de ses mains, mais rien ne pouvait faire taire cet infâme sifflement qui lui vrillait le crâne. « Tais-toi ! » cria-t-elle. Des passants à quelques pas d’eux se retournèrent brièvement avant de reprendre leur marche. Et puis le choc, Eddie, à bout de force physique et mentale, se laissa tomber au sol. Callie hoqueta. Elle fit un pas dans sa direction et se figea. Comment son corps pouvait-il à la fois lui hurler de l’aider à se relever et de fuir sans se retourner ? « Je suis.. Tellement désolé. »  souffla-t-il d’une voix tremblante. Des gouttes tombèrent sur le sol juste avant qu’il n’enfouisse son visage dans ses mains. Jamais elle n’avait vu son frère pleurer. Callie regarda autour d’elle, paniquée. Elle voulait hurler pour qu’on l’aide, mais tout ce qui sortit de sa bouche fut un gémissement de douleur. C’en était trop, elle ne pouvait pas rester. Elle fit un effort colossal pour bouger une jambe puis la seconde sans se retrouver par terre. Sans quitter Eddie des yeux dans un premier temps, elle recula. Entre ses sanglots glissaient des sons indéfinissable. Comme un animal à l’agonie, elle portait son corps meurtri du mieux possible. Son ventre se mit à lui faire un mal de chien. Elle ferma les yeux pour dissiper le flot de larmes qui ne cessait de lui masquer la vue.

Elle ferma les yeux, tourna la tête, les talons. Un pas après l’autre, elle se dirigea vers le croisement le plus proche. Les couleurs devinrent vagues, confuses et une vague de chaleur la submergea alors que le contenu de son estomac se dispersa dans la première poubelle qu’elle croisa. Désormais glacée jusqu’aux os, elle allait devoir rassembler ses forces pour rentrer chez elle. Elle ne réalisait pas qu’elle venait d’abandonner son frère sur ce front de mer. Elle ne réalisait pas non plus à quel point elle allait en souffrir, bien que son corps lui hurlait déjà le contraire.


@Eddie Yang  rollinaway

END
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