Je suis encore au travail. Je passe mon temps à y être ces derniers temps. C’est terminé avec Finn, je sais que je ne retrouverai jamais Pete et je commence à me faire à l’idée. Plus le temps passe et plus je me rends compte qu’on est trop différent, et que tout a toujours été trop compliqué. On a peut-être loupé quelque chose, une belle histoire, ou peut-être que j’ai seulement perdu de nombreuses années à penser qu’il serait capable de m’aimer réellement un jour. Je secoue la tête, je ne veux plus penser à ça. J’ai besoin d’être seule, je ne peux plus souffrir comme je l’ai fait à chaque fois. Alors je me dis que l’amour n’est peut-être simplement pas fait pour moi. Il faut que j’avance et que je comprenne qui je suis, et ce dont j’ai besoin. Je crois que je grandis, j’évolue grâce à tout ça et je commence à comprendre que la vie n’est pas toujours belle et joyeuse. Je ne me voile plus la face en ce qui concerne les relations. J’aime trop et trop fort, il faut que je me protège et que j’apprenne à me connaître mieux.

On nous a ramené un chien abandonné ce matin, et il ne me quitte pas d’une semelle. Il reste collé à ma jambe comme si sa vie en dépendait. Je le quitte le moins possible, espérant pendant un long moment qu’il n’a pas réellement été abandonné. Je sais que, sinon, je serai incapable de le laisser ici tout seul, et Kieran devra accepté un nouvel animal dans l’appartement. J’ai passé un appel et un jeune homme m’a répondu. Il a l’air paniqué, et je respire un peu mieux. Il a perdu son chien, alors je souris et je caresse le museau de l’animal en le rassurant et lui disant que son maître allait bientôt venir le récupérer. J’attends de longues minutes, le chien toujours collé à ma jambe à chaque fois que je décide de changer d’endroit.

“Molly ? L’homme qui a perdu le chien est à l’accueil !” Mon sourire s’agrandit et je me lève en laissant le chien dans la salle d’auscultation. “Je reviens.” J’ai pour habitude de parler aux animaux, et ça fait rire beaucoup de mes collègues. J’avance vers l’accueil et je souris au jeune homme qui a l’air complètement paniqué. “Bonjour, ne vous inquiétez pas, il est avec moi et il va bien.” Je respire calmement pour lui montrer l’exemple, j’ai l’impression qu’il pourrait faire un malaise devant mes yeux. Je ne lui demande pas s’il veut voir son chien, je connais déjà la réponse, alors je lui fais signe de me suivre. J’ai à peine le temps d’ouvrir la porte que le chien saute sur le jeune homme. “Je crois qu’il était aussi paniqué que vous !” Mon sourire s’agrandit et mon regard est attendri quand j’observe les retrouvailles.


@Trent Higgins

T’as été distrait quelques secondes à peine. C’est ce que tout le monde dit quand ce genre de choses arrive, t’en es bien conscient, mais tu pensais vraiment pas que ça t'arriverait à toi. Une porte ouverte un peu trop longtemps, un Rumple intrigué par les bruits de la rue et un nouveau quartier sans repère ni pour toi, ni pour ton chien, voilà les ingrédients qui avaient guidé à la panique qui s’était emparé de toi quand tu avais réalisé que Rumple, ton colley écossais, fidèle compagnon depuis plusieurs années déjà, s’était sauvé. Peut-être que si tu l’avais réalisé au moment même où c'était arrivé, t’aurais eu le temps de rattraper ton chien, mais tu ne l’avais pas vu, ni même entendu, trop concentré par les multiples appels que tu devais encore faire pour finaliser ton changement d’adresse. Mais les minutes ont passé sans que tu ne réalises l’absence et quand tu as finalement compris ce qui se passait, la panique s’est emparée de toi sur le champ. Ton premier réflexe aura été de te mettre à courir partout dans le quartier, à crier le nom de Rumple à chaque coin de rue, à demander à chaque passant s’il ne l’avait pas vu passé, sans succès. Tu fais ça pendant une heure, peut-être deux, t’as perdu le fil du temps dans ton état de panique. C’est avec une boule dans le fond du ventre que tu retournes vers ton appartement, avec le maigre espoir qu’il puisse retrouver son chemin. Si vous aviez été dans ton ancien quartier, dans ton ancien appartement, tu y aurais peut-être cru, mais il n’a pas de repère ici Rumple et c’est déçu mais peu surpris que tu retrouves ton appartement vide. La prochaine étape est d’appeler tous les refuges pour savoir si l’un d’entre eux n’aurait pas récupéré Rumple et au moment même où tu attrapes ton téléphone, tu reçois un appel. C’est la voix d’une femme au bout du fil qui te dit exactement ce que tu veux entendre : Rumple a été retrouvé, emmené au refuge et le plus important de tout : il va bien. Tout de suite, tu as l’impression de mieux respirer alors que tu avises la jeune femme au bout du fil que tu te mets en chemin, pressé de retrouver ton fidèle camarade.

C’est après une vingtaine de minutes seulement que tu passes la porte du refuge, tes yeux se promenant partout à la recherche de la présence de Rumple. Tu essayes de ne pas être trop expéditif avec la personne à l’accueil, mais il faut dire que tant que tu n’auras pas vu ton chien de tes yeux, la panique ne sera pas complètement partie. Elle te fait signe d’attendre quelques instants, disparaît à l’arrière et tu l’as suis du regard. C’est une autre jeune femme qui revient cette fois, et son sourire se veut rassurant même si toi, t’es plutôt porté à regarder derrière elle pour savoir si Rumple ne serait pas en train de la suivre, sans succès. « Bonjour, ne vous inquiétez pas, il est avec moi et il va bien. » Une autre vague de soulagement s’empare de toi et tu parviens finalement à rendre son sourire à la brune devant toi. « Je peux le voir? » que tu demandes au moment même ou elle te fait signe de la suivre et te voilà derrière. Quand elle ouvre finalement la porte, Rumple te saute dessus et tu t’agenouilles à la hauteur de ton compagnon, offrant des tas de caresses à ce dernier qui semble tout aussi rassuré que toi de te retrouver. « Je crois qu’il était aussi paniqué que vous! » « Tu m’as fait peur, buddy! » que tu dis à l’attention du chien, et il lâche un jappement avant de se reculer et puis vient se coller contre la jambe de la jeune femme. « Tu t’es fait une nouvelle amie je vois. » Un sourire habite tes lèvres alors que ton regard vient croiser celui de la brune une nouvelle fois. « Merci de t’en être occupée. »

On nous ramène souvent des animaux mal en point, des perdus et des abandonnés. J’ai rarement vu un maître aussi inquiet et soucieux du sort de son animal de compagnie. Je vois dans le regard du jeune homme qui se tient devant moi qu’il est terrifié à l’idée qu’il soit arrivé quelque chose à son chien. « Je peux le voir? » Je hoche la tête en continuant de sourire. J’essaie d’être la plus rassurante possible, dans mes mots et toutes mes attitudes. Je l’emmène avec moi, et je fais attention à ce que le chien ne tente pas de s’enfuir une nouvelle fois lorsque j’ouvre la porte. Mais il est bien trop heureux de retrouver le brun, ils ont l’air proche ces deux-là, et je ne peux m’empêcher d’être attendrie. « Tu m’as fait peur, buddy! » “C’est donc Buddy !” Que je souris en regardant à nouveau le chien qui décide de se rapprocher de moi. J’aime quand les animaux m’apprécient à ce point, c’est pour cela que je fais ce métier et que je ne serai jamais capable d’arrêter.

« Tu t’es fait une nouvelle amie je vois. » Je rigole légèrement. “Les animaux m’aiment bien en général, et il avait besoin d’être rassurée alors je l’ai gardé avec moi.” Je parle facilement, je veux qu’il sache que son chien était en de bonnes mains pendant les quelques heures où il a dû le chercher. Nos regards se croisent et je ne peux pas retenir le sourire gêné qui s’insinue sur mes lèvres. Son regard est intense et je ne peux pas tenir très longtemps en le regardant dans les yeux. Je détourne le regard après seulement quelques secondes, essayant de me concentrer sur autre chose. « Merci de t’en être occupée. » “C’est mon travail.” Ce n’est pas réellement mon travail de garder un chien à mes côtés jusqu’à ce que le propriétaire ait le temps de venir le récupérer. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher avec lui, il avait l’air bien trop triste pour que je puisse le laisser dans une cage. “Il a su y faire pour avoir le droit de rester avec moi et éviter la cage.” Je secoue la tête en laissant glisser ma main sur le museau de la boule de poils. “Il y a quelques papiers à signer et il faut que je m’assure que vous…. heu... tu es bien le propriétaire.” Je souris, de nouveau un peu gênée. “Pas que je doute qu’il soit à toi, c’est obligatoire…” Je me sens obligée de justifier ce que je dois faire.

Chaque pas qui te rapproche de ton chien te rassure et dès que tu poses les yeux sur Rumple, tu peux enfin te mettre à respirer normalement. Tu ne sais pas ce que tu aurais fait s’il lui était arrivé quelque chose, tu ne te serais sans doute jamais pardonné d’avoir été si bêtement distrait avec la porte. Tu te fais d’ailleurs la promesse de toujours t’assurer que les portes sont fermées derrière toi à partir de maintenant. « C’est donc Buddy! » Tu la regardes d’un air curieux, tu n’as même pas réalisé que tu venais de surnommer ton chien aussi. « Ah non, il s’appelle Rumple. C’est juste que j’ai tendance à le surnommer buddy ou mate. » que tu corriges avec un rire. Comme si tu parlais vraiment à l’un de tes amis. C’est un peu ce qu’il est après tout. Personne ne connaît mieux tes états d’âmes depuis six ans que Rumple, mais ça, tu évites bien de le mentionner à la brune dont le nom t’échappe encore. Tu regardes si elle ne porterait pas un name tag, mais ses cheveux viennent camoufler une bonne partie du haut de sa chemise, tu te contentes donc de la regarder avec un sourire alors que tu grattes Rumple derrière les oreilles.

« Les animaux m’aiment bien en général, et il avait besoin d’être rassurée alors je l’ai gardé avec moi. » Ça ne t’étonne pas, il a toujours été un chien particulièrement affectueux et la jeune femme contre qui il se colle sans aucune gêne semble lui avoir donner toute l’attention dont il avait besoin pendant les quelques heures ou il t’a échappé. « Ça fait longtemps que tu travailles ici? » que tu lui demandes spontanément alors que vos regards se croisent pendant quelques secondes. Elle a un sourire qui illumine son visage en entier et tu dois la fixer un peu trop longtemps puisqu’elle baisse les yeux, comme si elle était gênée et tu retournes ton attention sur Rumple, même si ce dernier ne semble pas pressé de revenir vers toi. « C’est mon travail. Il a su y faire pour avoir le droit de rester avec moi et éviter la cage. » « C’est un charmeur ça c’est sûr. » Au même moment, Rumple grimpe sur les cuisses de la brune, plus exigeant dans les caresses qu’il désire recevoir. « Rumple assis. » que tu ordonnes le canin et il échappe un jappement avant d’obéir. Quel dramaqueen celui-là. « Excuse-le, il peut parfois être un peu insistant. » Tu évites de rajouter surtout avec les jolies filles parce que tu ne voudrais pas la gêner davantage, même si tu le penses très fort. « Il y a quelques papiers à signer et il faut que je m’assure que vous… heu… tu es bien le propriétaire. » Tu hoches doucement la tête. « Pas de problème. » Tu t’empresses déjà de sortir ton permis de conduite de ton portefeuille et tu le tends à la jeune femme. Elle doit déjà avoir ton nom et tout puisqu’elle a quand même réussi à t’appeler, t’aimerais juste pouvoir connaître le sien aussi. Tu hésites une seconde, et puis tu te dis que finalement, tu ne perds rien à lui demander. « Comment tu t’appelles? Que je sache au moins de qui parler quand Rumple va s’ennuyer de toi. » Tu lui offres un autre sourire, faut croire que le maître se veut tout aussi charmeur que le chien, t’espères seulement qu’elle va pas mal le prendre.

Le chien reste collé à ma jambe et je souris, je vais avoir du mal à le laisser partir ce petit chien. Il est si affectueux, ça faisait longtemps qu’un animal n’avait pas été aussi proche de moi. « Ah non, il s’appelle Rumple. C’est juste que j’ai tendance à le surnommer buddy ou mate. » “Oh… Rumple alors. Vous avez l’air vraiment proche tous les deux.” Je ne peux pas m’empêcher de sourire un peu plus encore quand je vois à quel point il a l’air de tenir à son animal de compagnie. Je n’avais pas vu le nom sur son dossier, alors je me note de le faire dès que je m’approcherai de l’ordinateur. on échange quelques regards, des sourires aussi, et je me demande ce qu’il est en train de se passer et ce qu’il pense de moi. Est ce qu’il m’observe parce qu’il me trouve bizarre ? L’échange de regards est un peu trop long pour que je ne me pose pas de questions. Mais je me dois de penser à autre chose et de me concentrer sur moi.

« Ça fait longtemps que tu travailles ici? » Je fronce les sourcils, je réfléchis une seconde. “Quelques années oui. Je suis venue travailler ici directement à la fin de mes études.” J’ai l’impression de parler à quelqu’un que je connais déjà et c’est étrange. La discussion est simple et fluide, et je me rends compte que ça faisait longtemps que je n’avais rencontré personne. Une éternité que je n’avais pas eu l’occasion de discuter avec quelqu’un de nouveau, quelqu’un qui ne me connait pas déjà sur le bout des doigts, et c’est rafraîchissant. « C’est un charmeur ça c’est sûr. » Je ne peux pas lui donner tort. “Quel malin.” Je fronce le nez en me penchant vers l’animal qui reste collé à ma jambe. Il saute sur mes jambes et je ne peux pas retenir un rire. Le moment est léger, et j’arrive enfin à penser à autre chose qu’à tout ce qui se passe de difficile dans ma vie. « Excuse-le, il peut parfois être un peu insistant. » “Ca me dérange pas, c’est plaisant d’avoir ce genre d’attention. Ca me rappelle que j’aime mon métier.” Le sourire ne quitte plus mon visage désormais, et j’aimerais que ce moment de calme et de joie ne s’arrête jamais. « Pas de problème. » Je récupère ses papiers, et je ne peux m’empêcher de relire son prénom pour être sûre de ne pas l’oublier. Mais pourquoi je fais ça ? Je ne vais sûrement jamais le revoir après ça. Je rentre toutes les informations qu’il manque sur l’ordinateur et je soupire lorsque tout est terminé. Je lui rends ses papiers et je pose ma main sur le dos du chien qui se tient entre nous. « Comment tu t’appelles? Que je sache au moins de qui parler quand Rumple va s’ennuyer de toi. » Mon sourire s’agrandit encore. Je pince les lèvres en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. “Molly.” Il a l’air un peu inquiet encore alors mon sourire est encore le plus rassurant possible. “Toi j’ai déjà vu le tien sur tes papiers.” Je hausse les épaules, et je deviens rouge pivoine quand je me rends compte de ce que j’ai dit. “Pas que je t’ai demandé tes papiers juste pour ça…. Je… j’ai dû remettre toutes les informations dans le dossier… enfin…” Je secoue la tête en posant mes mains sur mon visage. “Je suis bien plus à l’aise quand il s’agit de discuter avec des animaux.”

« Oh… Rumple alors. Vous avez l’air vraiment proche tous les deux. » Tu hoches doucement la tête. Rumple, c’est celui qui t’a sorti de ta solitude après la mort de Kimberley. C’est elle qui l’a choisit d’ailleurs, quelques semaines à peine avant de partir. Elle qui a choisi le prénom que tout le monde trouve étrange, mais que tu affectionnes particulièrement. Si Rumple n’a pas eu la chance de connaître Kim très longtemps, il était quand même son chien à elle d’abord et avant tout et tu as promis de bien t’en occuper. « On a un lien spécial. » que tu te contentes de lui répondre, ne voulant pas alourdir la conversation avec l’histoire toujours bien lourde de ta petite-amie qui est décédée. Si tu as eu le temps de faire ton deuil depuis, la mention de Kimberley rend souvent les gens autour de toi mal à l’aise, surtout les inconnus, et tu as l’impression que la brune qui te fait face est déjà gênée même si tu n’es pas certain de comprendre pourquoi. « Quelques années oui. Je suis venue travailler ici directement à la fin de mes études. » Tu hoches doucement la tête. « Ça te plaît? » Tu ne sais pas pourquoi tu lui poses toutes ses questions, mais tu as envie d’entendre les réponses. Envie de l’entendre parler, même si vous n’échangez que des banalités. Tu ne la quittes pas des yeux, tu ne peux t’empêcher de remarquer les fossettes dans le creux de ses joues quand elle sourit, la manière qu’elle a de fuir ton regard après quelques secondes. Ton but n’est pas de la mettre mal à l’aise, mais tu peines à détourner le regard, comme si tu avais peur de perdre une seconde de ce petit quelque chose qu’elle dégage.

« Quel malin. » Ton rire joint le sien alors que Rumple se fait de plus en plus insistant auprès de la jeune femme. T’as l’impression qu’il n’a pas envie de la quitter et tu ne peux pas le blâmer, le clébard. Elle te donne envie de rester aussi. Elle est l’une des premières personnes que tu rencontres depuis ton déménagement dans le quartier et tu ne peux t’empêcher de te dire que Rumple a eu bien de la chance (et toi aussi par conséquence) de tomber sur elle dans cette mésaventure. « Ça me dérange pas, c’est plaisant d’avoir ce genre d’attention. Ça me rappelle que j’aime mon métier. » « Tu dois voir toutes sortes de situations ici, ça ne doit pas toujours être facile. » Tu sais que si la conclusion de ton périple avec Rumple est joyeuse, ce n’est certainement pas le cas de tous les animaux qui se retrouvent ici. Elle te demande de confirmer ton identité et elle finit de rentrer les quelques informations manquantes dans l’ordinateur devant elle alors que tu cherches le courage de lui demander son nom. Tu ne risques pas de la revoir de sitôt, mais tu as quand même envie de savoir, d’associer un nom à son joli visage. « Molly. » Elle est belle Molly, quand elle se pince les lèvres comme ça. Tu lui tends la main, ton sourire se faisant le reflet du sien. « Enchanté Molly. » Tu devrais vraiment arrêter de la dévisager comme ça, mais tu ne peux t’en empêcher. « Toi j’ai déjà vu le tien sur tes papiers. » Tu hoches la tête, évidemment. Pas besoin de te présenter quand elle a déjà lu le lire et l’écrire à quelques reprises. « Pas que je t’ai demandé tes papiers juste pour ça… Je… j’ai dû remettre toutes les informations dans le dossier… enfin... » « Ça va Molly, je te crois. » Tu ne peux t’empêcher de rire encore un peu devant les bégaiements de la brune. « Je suis bien plus à l’aise quand il s’agit de discuter avec des animaux. » « C’est vrai que Rumple est beaucoup plus intéressant que moi. » que tu lances à la blague, toujours un peu moqueur. Rumple qui n’a pas quitté Molly d’un pouce depuis le début de cette conversation. « Si ça se trouve, il te préfère à moi. Je sens que les au revoir vont être difficiles. » T’es pas certain que Rumple (ou toi en vérité) aura la chance de revoir Molly un jour, mais l’espoir fait vivre qu’on dit.

« On a un lien spécial. » Je hoche la tête, il n’a pas de détails à me donner sur le lien et pourquoi il a l’air si fort. Je ne dis rien, et laisse planer le silence pendant de longues secondes. Je le regarde avant de détourner les yeux au bout de quelques secondes. C’est étrange, ça faisait des années qu’une telle chose ne m’était pas arrivée. Je ne me suis jamais sentie aussi perturbé par Finn pendant nos quelques mois de relation. Relation qui n’avait pas vraiment de sens maintenant que j’ai l’occasion d’y réfléchir un peu plus. Mais je ne pense pas à Finn, ni à Pete tant que ce chien est dans le refuge, c’est comme si tout ça était en train de « Ça te plaît? » Je souris de plus belle, bien sûr que ça me plaît. “Ca a toujours été mon rêve de travailler dans un refuge !” Je suis sûrement un peu trop enthousiaste, comme à chaque fois que je parle de mon travail. Je ne veux pas l’ennuyer en lui parlant de tout ça, alors je me retiens de donner des centaines de détails qui prouvent que je fais le meilleur métier de l’univers.
Je reste assise quelques minutes, le temps de faire toutes les vérifications nécessaires. « Tu dois voir toutes sortes de situations ici, ça ne doit pas toujours être facile. » “Même s’il y a de mauvais moments, je les oublie quand j’en vis des comme celui-là.” Je tiens à le rassurer. J’ai beau paraître assez fragile, je sais gérer mon travail. Ca a été difficile pendant des années, mais maintenant, j’arrive à faire la part des choses tout en continuant de donner tout l’amour que j’ai en moi à ces petites bêtes qui le méritent plus que tout. “Au moins quand ils sont ici je suis là pour eux.” Il arrive même que je ramène des portées de bébé dans mon propre appartement pour être sûre que tout peut bien aller pour eux. « Enchanté Molly. » Je serre la main qu’il me tend, et j’essaie de ne pas penser à la voix dans ma tête qui retient la douceur de sa peau et les picotements qui restent sur ma main quand il la lâche. « Ça va Molly, je te crois. » Je le fais rire, et je secoue la tête de plus belle. Je suis certaine qu’il me trouve idiote et je fronce le nez avant de relever les yeux vers lui. « C’est vrai que Rumple est beaucoup plus intéressant que moi. » Je pince les lèvres une seconde avant de pouffer de rire à nouveau. Un vrai rire, et le chien se met à japper en me regardant, comme s’il ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. “Il a que de bons côtés je crois.” Je hoche la tête, soudainement un peu plus sérieuse. “Il sait donner de l’attention et il est très câlin, que demander de plus ?” Je hausse les épaules en sortant des biscuits pour chien d’un placard. Je le fais s’asseoir et je la lui donne, je sens que ce petit bonhomme va me manquer. Il n’était là que depuis quelques heures pourtant. “On se reverra peut-être un jour Rumple.” Je penche la tête sur le côté. Je parle autant au chien qu’au maître mais il n’a pas besoin de le savoir. J’ai adoré discuter avec lui, et ça faisait une éternité que je n’avais pas rencontré une nouvelle personne comme lui. « Si ça se trouve, il te préfère à moi. Je sens que les au revoir vont être difficiles. » Les au revoir arrivent et je ne sais pas pourquoi mais ça me rend triste. “Il sera ravi de rentrer chez lui, et vous avez bien besoin de vous retrouver tous les deux après toutes ces émotions.” Je mords ma lèvre inférieure, continuant d’être triste à l’idée qu’ils quittent tous les deux le refuge. Mais c’est comme ça que ça devait se passer après tout, ce n’est qu’un chien et qu’un client du refuge, ça devrait me rendre heureuse qu’ils partent tous les deux et qu’ils se soient retrouvés. C’est une belle histoire cette fois.

Tout a commencé sur une grande angoisse, pourtant tu ne penses plus du tout à ça tant tu es concentré sur les moindres mouvements de Molly. Sur la gêne qui vient donner une légère teinte rosée à ses joues. Sur la manière que son regard accroche le tien quelques instants avant de se faire un peu plus fuyant,. Sur la douceur que tu peux lire dans ses yeux quand elle ne fuit pas justement. La conversation coule avec une aisance dont tu as tout oublié tellement ça fait longtemps que tu n’as pas ressenti ce petit tu-ne-sais-quoi dans le fond de ton ventre. C’est stupide, t’en es conscient, tu ne l’as connais pas après tout, mais juste sa présence est rassurante, même Rumple le ressent, tu le sais à la façon dont il est collé contre elle comme s’il l’a connaissait depuis toujours. « Ça a toujours été mon rêve de travailler dans un refuge. » Et ça se voit de part son sourire qui s’élargit encore plus à la simple mention de son travail. Tu ne dis rien, te contentes de hocher la tête. Tu es convaincu qu’avec elle, tous les animaux qui passent la porte de ce refuge sont entre de bonnes mains. « Même s’il y a de mauvais moments, je les oublie quand j’en vis des comme celui-là. » Tu te tournes vers Rumple, tout sourire. « T’entends ça buddy? T’es spécial. » Ça fait japper le chien qui fait aller sa queue plus rapidement, comme s’il comprenait ce que tu étais en train de lui dire, et puis ça arrache un autre rire à Molly ce qui te fait doublement plaisir. « Au moins quand ils sont ici je suis là pour eux. » Et tu ne doutes pas une seule seconde qu’elle y donne tout ce qu’elle a, Molly.

Les présentations sont finalement faites de manière semi-officielles puisque jamais tu n’as besoin de dire ton nom pour qu’elle sache qui tu es, ce qui semble la rendre mal à l’aise sans que tu ne comprennes pourquoi. Elle te dit être plus à l’aise avec les animaux et tu en profites pour faire le clown un peu plus, mais ça semble bien prendre auprès de la brune qui pouffe une nouvelle fois. « Il a que de bons côtés je crois. » Oh, c’est qu’elle n’a pas eu la chance de connaître ses côtés plus divas, à Rumple. Mais tu préserves l’illusion, ne serait-ce que pour le moment. « Il sait donner de l’attention et il est très câlin, que demander de plus? » Tu hausses les épaules. « Le compagnon parfait ce Rumple. » que tu rajoutes toujours avec un rire dans la voix. Elle lui donne un biscuit pour chien et il devient tout énervé, collant Molly plus que jamais. « On se reverra peut-être un jour Rumple. » Tu espères seulement que ce ne sera pas ici parce que ça voudrait dire que tu as encore été distrait et négligeant au point de perdre le chien. Le moment serait sans aucun doute parfait pour que tu proposes à Molly d’aller prendre un café un de ces jours, ou peut-être même juste de lui demander son numéro de téléphone, mais sans comprendre pourquoi, tu n’en fais rien. Tu restes silencieux quelques instants de plus. Ce n’est pas ton genre d’être si hésitant pourtant. « Il sera ravi de rentrer chez lui, et vous avez bien besoin de vous retrouver tous les deux après toutes ces émotions. » « Merci encore Molly. » que tu lui dis alors que tu siffles légèrement et donne deux-trois petites tapes sur ta cuisse pour appeler Rumple à tes côtés. Il lève la tête vers toi et hésite quelques instants et puis il fini par te suivre. Tu fais un dernier signe de la main dans la direction de la brune, te maudissant intérieurement de ne pas avoir osé lui proposer de la revoir. Mais tu sors du bureau et puis éventuellement tu sors du refuge et tu ne te retournes pas, convaincu que si elle doit se faire une place dans ta vie, le destin s’en chargera d’une manière ou d’une autre.