| cover me in sunshine (with joy) |
| | (#)Mer 8 Sep 2021 - 15:28 | |
| cover me in sunshine
Selly et ses bonnes idées. « Des idées de génie ! » Selly et ses conseils. « Des conseils de sages avisés ! » Cela est assez vite dite quand on y pense. Comment est-ce-qu’un type aussi paumé que Selly avec la vie qu’il mène depuis toujours peut être amené à donner des conseils que l’on jugerait … judicieux ? Est-ce-que c’est sa gueule d’ange qui aide ? Ses prunelles claires ? Son sourire candide ? Ou cette conviction provenant du plus profond de ses entrailles qui rend tout plus plausible, voire concevable ? Dans tous les cas, il était parvenu à convaincre de mettre les voiles. Partir sans avoir la moindre idée de la destination. Il aurait pu ajouter à son plaidoyer quelques citations connues que l’on trouve sur des cartes postales : ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin, blabla. Le genre de conneries que l’on dit pour les losers qui n’ont aucune idée de la vie qu’ils doivent mener : Selly sait de quoi il parle, il fait partie de cette catégorie de personne depuis à peu près … toujours. Il avait réussi à la convaincre avec trois fois rien et surtout pas mal de shots de vodka ou de tequila, voire un peu des deux quand on y repense. Voilà deux jours qu’ils étaient sur la route. Direction le Sud. Ils s’étaient décidés pour le Sud sur une partie de « pile ou face ». Le hasard fait bien les choses, c’est aussi un proverbe utilisé sur les cartes postales. Le dicton de la vie de Selly. Ne rien attendre de la vie pour ne jamais être déçu. Un dicton qui le maintenait en vie et qui l’aidait à conserver ce large sourire. Direction le sud, ils se déplaçaient au sein de son pick-up dont l’arrière était aménagé en lit : non pas que Selly soit un adepte des road trips spontanés, c’était simplement son mode de vie qui le contraignait à ce genre de luxe. Quand on bosse comme saisonnier, qu’on a pas de plan de carrière, il faut savoir être flexible quant au lieu de travail.
Le coude posé sur le rebord de la fenêtre, ils chantaient à tue-tête les musiques enregistrées sur des CDs (Selly ne faisait pas confiance en la radio et était toujours accroché à cette vieille mode de compiles de musiques faites maison : le handmade, il y a que ça de vrai !). Ils se partageaient le lit tout en dormant cul à cul, pour éviter le moindre malentendu, bâtissant une barrière visible avec une couverture … juste au cas où il y avait un malentendu. Niamh lui avait maintes fois interdit de poser la main, le moindre regard sur son amie. Elle avait été très claire avec ses menaces : il avait été question de castration, et pas la version chimique si vous voyez ce que je veux dire. Deux jours et ils semblaient toujours convaincus par cette brillante idée : partir à l’aventure, direction le Sud sans se décider entre les côtes, le désert ou les endroits verts. Qu’importe ! Le pied sur la pédale d’accélérateur, ce serait suffisant comme décision. Ils étaient finalement aux alentours de Marlo quand le soleil décidait de s’absenter pour la nuit.
« OK copilote. On se trouve un coin où se poser ici … »
Un coup d’oeil vers Joy derrière sa paire de lunettes et il mettait son clignotant pour quitter les grandes rues et se trouver un coin tranquille où se garer. Pas loin de l’eau. Pas loin du sable. C’était obligatoire : ils avaient désormais une petite routine à suivre. Boire une bière fraîche les pieds dans le sable tout en regardant le soleil s’écraser à l’horizon. Et c’était ce qu’ils allaient faire ce soir. Place trouvée. Pick-up garé. Il sortit de cette glacière calée derrière le siège conducteur un pack de bières, acheté dans la dernière station essence.
« Where the snowy meets the sea — ça annonce la couleur. » qu’il dit d’une voix chantante tout en faisant référence à cette petite citation vue quelques miles plus tôt, sous le panneau Marlo. « Des bières. La plage. Au milieu de nulle part. On aurait presque des airs de rednecks en voyage spirituel, non ? » Le sourire idiot qui vint illuminer son visage lui donnait un air complètement puéril, caractéristique et c’était presque en sautillant qu’il prit la direction de la place pour finalement sentir ses pieds s’enfoncer dans le sable. Soulagement. Il s’arrêta soudainement, posa le pack de bière à ses pieds avant de se laisser lourdement tomber sur le sol, les bras ouverts en croix, le regard rivé vers le ciel.
« Putain ! On est pas bien là ? »
@Joy Petterson
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| | | | (#)Mer 20 Oct 2021 - 15:41 | |
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☽ 2 juillet 2021. « OK copilote. On se trouve un coin où se poser ici … » Avec ces mots, Marcel retira Joy de ses pensées. La front calée contre la vitre de la porte passagère, la jeune interne se disait qu'elle avait peut-être fait une bêtise en partant du jour au lendemain. Toutefois, elle se rendait compte qu'elle perdait beaucoup de choses ces derniers temps : des amis, des amants, et une précieuse énergie. Joy n'était plus vraiment elle-même, elle n'arrivait même plus à se concentrer au travail alors que son job, c'était clairement toute sa vie. Joy avait tourné la tête pour croiser le regard du jeune homme, un hochement de tête alors qu'elle s'était contentée de cette musique en fond pour accompagner ses pensées. La brune avait apprécié ce silence durant le trajet, cela n'avait pas été un silence pesant, bien au contraire. Tout était reposant. Quand elle avait croisé Selly dans le bar après avoir loupé Niamh chez elle, ils s'étaient lancés dans une conversation assez philosophique, et il avait fini par l'entraîner dans cette folle idée de tout quitter pour se détacher de tous ces problèmes futiles. Elle se retrouvait donc là, sur la route, prête à l'aventure. Elle avait l'impression de retrouver l'insouciance de ses quinze ans quand elle avait encore le culot de fuguer sans prévenir personne.
« Where the snowy meets the sea — ça annonce la couleur. » Joy eut un petit rire alors qu'elle plaça ses lunettes de soleil sur sa tête, plus besoin de faire la star quand au loin, on pouvait voir le soleil se coucher. « Des bières. La plage. Au milieu de nulle part. On aurait presque des airs de rednecks en voyage spirituel, non ? » Elle se pinça les lèvres pour retenir un rire, Selly avait le don de tout rendre drôle. Elle n'aurait pas pu rêver mieux comme accompagnateur, elle avait besoin de quelqu'un comme lui pour tout dédramatiser et profiter du moment présenter. « C'est vrai. Je n'ai besoin de rien de plus en réalité, ça fait du bien de se contenter de peu. » dit-elle avec un mince sourire au visage, elle lui accorda un regard complice alors qu'encore de la tristesse habitait le fond de ses pupilles. Joy regarda Marcel partir sur la plage, elle le suivait à petits pas derrière, venant retirer ses sandalettes pour les prendre à la main, elle secoua la tête en rigolant après avoir vu son ami se jeter sur le sable comme un enfant. « Putain ! On est pas bien là ? » Elle arriva à sa hauteur, et le regarda de toute sa hauteur. « Tu vas foutre du sable partout dans la bagnole. » lança-t-elle, d'un air exaspéré. La brune se pencha en avant pour attraper une bière et grâce à un briquet qu'elle avait toujours au fond de son sac, elle se l'ouvrit sans grand mal. Elle prit une grosse gorgée, toujours debout, elle fixa l'océan au loin. « Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait un truc comme ça ... - spontanément, sans réfléchir. » commenta-t-elle finalement, sentant la brise l'entourer, elle resserra son bras sous sa poitrine, tandis qu'avec son autre main elle tenait fermement cette bière.
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| | | | (#)Mer 20 Oct 2021 - 17:11 | |
| cover me in sunshine « C’est vrai. Je n’ai besoin de rien de plus en réalité, ça fait du bien de se contenter de peu. » A trainer dans les bars - en tant que client ou comme barmaid de substitution - on finissait toujours par en apprendre davantage sur la nature humaine et ses secrets. Selly était persuadé qu’il pourrait clouer le bec de n’importe quel psychologue car il était persuadé, voire convaincu d’en connaître un paquet sur l’être humain. Il le voyait ce voile de tristesse se poser sur la bouille de son co-pilote. Un voile fin, tout dans la nuance. Joy n’était pas au top de sa forme ; il s’en était rendu compte au bout de quelques minutes d’une conversation aux premiers abords banales. Il s’en était rendu compte car il avait eu le sentiment de se retrouver face à un miroir. Deux âmes secouées qui se retrouvaient derrière une pinte. Et sans lâcher la route des yeux, avec son air de fanfaron, il prenait la peine de répliquer en se dandinant sur son siège : « De peu ? N’oublie pas que le pilote de cette aventure, autrement dit ma petite personne, est quand même pas mal … j’crois que c’est c’qui aide pas mal dans la balance. »
Allongé dans le sable, il avait le regard rivé vers le ciel. Inspirer. Expirer. Apprécier le silence et le moment présent. Il ne prit même pas attention aux propos de la brune qui était désormais arrivée à sa hauteur. Non, il affichait un air puéril mais ravi. Il semblait heureux. Il semblait … « Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas fait un truc comme ça … - spontanément, sans réfléchir. » Il se redressa sur un coude pour se tourner vers elle. Le commentaire n’était pas anodin. Il ne pouvait pas être anodin. Y-avait-il une teinte de regrets ? De nostalgie, peut-être ? Il semblerait que la jeune femme ait vraiment besoin de se couper du monde, de se couper de tout pour se retrouver. Ses mères lui avaient souvent vanté les mérites de ce genre de road-trip. « Ça ressource, Marcel. » « Ça t’aidera à savoir qui tu es, qui tu as envie d’être et surtout ce que tu souhaites. » Il regardait Joy et pouvait presque entendre les voix de ses parents en arrière-fond, le soundtrack de sa vie. Il plissa les yeux sans quitter la jeune femme du regard.
« C’est ce qui arrive quand on essaie d’être quelqu’un de bien, de sauver des vies, de mener une vie normale … on voit la spontanéité un peu trop souvent comme une prise de risques. »
Marcel, philosophe des temps modernes, il la quitta des yeux pour boire une longue gorgée de sa bière et se tourna de nouveau vers l’horizon. Son mode de vie était chaotique. Il n’avait pas de boulot sérieux, il les enchaînait : les boulots que personne ne fait vraiment par choix de carrière. Il avait des difficultés pour payer son loyer. Il n’avait pas de petite-amie, ni même de meilleur-ami … Il n’était que spontanéité, prise de risque, décision prise sur un coup de tête et après un peu trop de verres. Son mode de vie, il le détestait et l’appréciait. Il le détestait quand il croisait d’anciennes connaissances et faisait la naturelle comparaison de leurs vies : lui, l’éternel loser. Et, il l’appréciait quand il vivait des instants comme celui qu’il partageait aujourd’hui avec Joy.
« T’es pas assez débile pour te laisser bouffer par la vie, Joy. » Phrase sortie de nulle part. Il s’etait redressé pour se retrouver en position assise, la bière fermement tenue entre les mains, à l’image d’un calumet de la paix. « Du moins, dans mes souvenirs tu l’étais pas. Je t’ai toujours vu comme une petite guerrière, qui parviendra toujours à tracer son chemin peu importe ce et ceux qui osent se mettre sur son chemin. » Il porta sa bière à ses lèvres et ajouta avant de boire une nouvelle gorgée cette phrase tout en étouffant un rire : « Me déçois pas et me dis pas que t’es devenue une mauviette »
@Joy Petterson
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| | | | (#)Mer 20 Oct 2021 - 17:28 | |
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☽ 2 juillet 2021. Joy n’était pas du genre à exposer ses sentiments au grand jour. Non – la brune se renfermait sur elle-même et arborait toujours un petit sourire pour faire croire que tout allait bien. Il était difficile même avec ses plus proches amis de s’ouvrir complètement, alors ça l’était d’autant plus avec quelqu’un qu’elle connaissait moins, juste un pote, comme Selly. Elle n’était pas vraiment au top de sa forme, mais il avait tout de même le don de la faire sourire et de savoir quoi lui dire. « De peu ? N’oublie pas que le pilote de cette aventure, autrement dit ma petite personne, est quand même pas mal… j’crois que c’est c’qui aide pas mal dans la balance. » Elle pouffa de rire, fronçant les sourcils en le toisant du regard d’un air exagérément exaspéré. La jeune femme ne savait pas ce que ces prochains jours à ses côtés allaient lui offrir mais être loin de Brisbane lui ferait le plus grand bien, elle en était sûre.
Un pied au sol, Joy se dégourdissait les jambes en suivant à petits pas le conducteur – le créateur de toute cette folie. Elle le regardait faire et finit par commenter ; clairement, avoir accepté de le suivre dans ce mini road trip rendait les choses excitantes, ça lui rappelait sa folle jeunesse. « C’est ce qui arrive quand on essaie d’être quelqu’un de bien, de sauver des vies, de mener une vie normale… on voit la spontanéité un peu trop souvent comme une prise de risques. » Elle plissait les yeux, ramenant son regard vers lui encore qu’il s’était redressé sur ses coudes. Dans sa folie, Marcel n’en perdait pas sa sagesse. « Tu me vois comme ça ? » demanda-t-elle, un instant intéressé. « C’est vrai que je ne suis plus la jeune adolescente spontanée et téméraire d'antan. » ajouta-t-elle finalement dans un bilan un brin maussade – mais elle avait grandi la Joy qui se droguait et fuguait sans raison valable. Marcel la connaissait depuis plusieurs années, mais il l’avait connu encore étudiante en médecine et de ce fait, déjà très sérieuse. Il avait dû savoir par Niamh que le passé de Joy n’était pourtant pas très rose et qu’elle s’était énormément assagie.
« T’es pas assez débile pour te laisser bouffer par la vie, Joy. » finit-il par dire, brisant ce silence qui était seulement alimenté par le bruit des vagues au loin. Elle finit par s’asseoir en tailleur, à côté de lui, elle haussa les épaules en portant le goulot de sa bière à la bouche. « Du moins, dans mes souvenirs, tu l’étais pas. Je t’ai toujours vu comme une petite guerrière, qui parviendra toujours à tracer son chemin peu importe ceux qui osent se mettre sur son chemin. » Elle tourna la tête pour le regarder. « Me déçois pas et me dis pas que t’es devenue une mauviette. » Un bref soupir s’échappa de ses lèvres. « C’est la vie qui m’a bouffée ouais. » confirma-t-elle avec un rire ironique. « Elle m’a même fatiguée ! » ajouta-t-elle d’un air plus effronté. « J’veux juste que la roue tourne, et ouais, j’ai bien envie de croquer la vie à pleines dents. Tu vas m’aider ? » demanda-t-elle finalement, minaudant un regard de biche à son attention, un sourire en coin.
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| | | | (#)Jeu 21 Oct 2021 - 17:37 | |
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« Tu me vois comme ça ? »
La question, légitime, le fit sourire et il arqua un sourcil en levant légèrement sa bière en guise de réponse. Il la voyait, en effet, comme une femme avec la tête sur les épaules et pas mal de responsabilités, à des années lumières de sa vie de paumé.
« C’est vrai que je ne suis plus la jeune adolescente spontanée et téméraire d’antan. »
Il connaissait Joy via Niamh, colocataire devenue amie. Niamh lui avait rapidement planté le décor en quelques phrases et pas mal de menaces. Règle numéro un : il ne tente pas sa chance avec elle, il n’imagine même pas un scénario où cela aurait pu être possible, dans un univers où l’éventualité pourrait exister. Non. La règle numéro un était très stricte : pas touche à Joy. Règle numéro deux : interdiction de l’emmener dans des plans foireux dont seul lui en connait la recette. Oups, est-ce qu’il n’était pas en train de manquer à la règle numéro deux ? N’avait-il d’ailleurs pas fait un petit écart avec la règle numéro un quand son regard s’était perdu sur ses courbes il y a quelque jours sur la plage … non ! Niamh avait dit pas touche, pas elle ne lui avait pas interdit de profiter du spectacle. Quel connard, n’est-ce-pas ? La gente masculine dans toute sa splendeur faite de clichés. Pour vous servir.
« C’est tout à ton honneur — à mois que tu aurais préféré que je te vois comme une nana complètement paumée, qui ne sait pas quoi faire de sa vie et dont on ne sait pas quoi faire non plus ? » demanda-t-il, faussement surpris. Il s’agissait d’un compliment formulé à la Keller. Il la complimentait sur la personne qu’elle était ou qu’il pensait qu’elle était.
Assis l’un à côté de l’autre sur cette plage de sable blanc, ils avaient vraiment l’air de deux rednecks en quête philosophique. Le pack de bière rendait la scène moins solennelle mais le ton et la thématique étaient les preuves que la scène n’était pas futile, ni banale. Non, ils étaient en train de se livrer. Ils se parlaient ouvertement, sans barrière, sans filet de sécurité. « C’est la vie qui m’a bouffée ouais. » Il se redressa en entendant cette sentence. « Elle m’a même fatiguée ! J’veux juste que la roue tourne, et ouais, j’ai bien envie de croquer la vie à pleines dents. Tu vas m’aider ? » Marcel hésitait entre un éclat de rire amusé et un sourire triste. Par ses paroles, Joy lui exprimait néanmoins un mal-être, un besoin de changement … mais l’ironie du sort le faisait sourire. Lui, l’aider à croquer la vie à pleine dents. Il avait tué un homme. Il avait tué un homme et avait perdu une partie de son âme. Il avait perdu sa mère. Il s’était perdu. Il était l’ombre de lui-même. Il était vide. Il se demandait même s’il méritait de vivre, lui. Après tout, est-ce que sa mort changerait la donne ? Le monde continuerait de tourner sans lui, personne ne le pleurerait … Il avala une longue gorgée de sa bière. Son rôle, c’était d’être le clown. Le mec qui a une vie de rêve, le mec sans responsabilité, celui qui sourit et rit à tout va. Il fallait rester dans son rôle.
« On ne t’a jamais dit que pour qu’elle tourne — la roue — il faut l’arrêter et la lancer dans l’autre direction. Ça se fait jamais tout seul. » Prendre sa vie en main ; sacré bon conseiller le Keller. « Est-ce-que ma présence ici même ne suffit pas pour te convaincre du fait que je prends mon rôle très à coeur ? »
@Joy Petterson
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| | | | (#)Lun 25 Oct 2021 - 10:36 | |
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☽ 2 juillet 2021. Joy était encore perplexe face à ce qu’elle venait de faire. Accepter de partir du jour au lendemain sans même donner d’explications de plus d’une phrase à tous ses proches. La brune avait sauté sur cette occasion pour suivre Selly, et décider de s’écouter pour une fois. Aux oubliettes ses patients, ses problèmes, Joy prenait une décision pour elle. C’était ainsi, elle allait passer plusieurs semaines à prendre du temps pour elle comme jamais elle n’avait fait. Et Marcel avait été le déclencheur fou de cette idée incongrue. Elle le regardait donc avec une certaine curiosité, elle était intriguée de l’image qu’il pouvait avoir d’elle, se disant que si c’était ce qu’il pouvait penser d’elle, alors c’était probablement l’image qu’elle donnait d’elle à tous les autres. « C’est tout à ton honneur – à moins que tu aurais préféré que je te vois comme une nana complètement paumée, qui ne sait pas quoi faire de sa vie et dont on ne sait pas quoi faire non plus ? » demanda-t-il avec un certain amusement ironique dans sa voix. Les bras croisés, elle le fixait un instant en réfléchissant à cette fausse question. « Je pensais que c’était exactement ce que j’étais en fait, ces derniers temps. » finit-elle par répondre avec une certaine tristesse dans sa voix. « Une fille paumée qui faisait n’importe quoi. » ajouta-t-elle pour plus de précisions, faisant un triste bilan de sa vie. Ces derniers temps, la jeune femme avait perdu tout le contrôle de ses émotions.
Joy ne perdit pas une seconde pour tirer un bilan dramatique de sa vie, faisant comprendre à son interlocuteur qu’elle avait besoin de changement. Sinon elle n’aurait jamais accepté de partir sans se retourner à ses côtés. « On ne t’a jamais dit que pour qu’elle tourne – la roue – il faut l’arrêter et la lancer dans l’autre direction. Ca se fait jamais tout seul. » répondit-il finalement en prenant sa requête avec sérieux. « Est-ce que ma présence ici même ne suffit pas pour te convaincre du fait que je prends mon rôle très à cœur ? » enchaîna-t-il, et cette remarque lui arracha un fin sourire. Elle porta sa bière à la bouche en acquiesçant, avec une certaine timidité. « J’ai justement besoin de quelqu’un dans ton genre pour m’aider à la tourner dans l’autre sens. » dit-elle finalement. La jeune femme avait besoin d’un Marcel optimiste et fou fou pour l’aider à faire une telle chose. Joy n’était pas connue pour son optimiste. « Alors ? Tu m’aides ? » insista-t-elle pour recevoir une réponse claire de sa part, et non une énième tentative d’esquive. Elle avait besoin d’un peu de folie, de spontanéité, de choses à raconter quand elle reviendrait.
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| | | | (#)Lun 25 Oct 2021 - 18:12 | |
| cover me in sunshine
« Je pensais que c’était exactement ce que j’étais en fait, ces derniers temps. Une fille paumée qui faisait n’importe quoi. » Ses lèvres formèrent un « wahoo » sans qu’aucun son ne s’échappe de ses lèvres. « Une bien belle image de ta petite personne dis donc. » répliqua-t-il aussitôt. « Vois le côté positif, maintenant que tu sais et admets être paumée, tu vas arrêter de t’enfoncer dans l’épaisse forêt de conneries que tu faisais et essayer de retrouver ton chemin ; c’est pas mal comme début. » Et, il le pensait vraiment. Le plus dur était toujours la prise de conscience.
« J’ai justement besoin de quelqu’un dans ton genre pour m’aider à la tourner dans l’autre sens. » Un sourire vint illuminer le regard de Marcel, qui soudainement avait le sentiment d’être « particulier ». Voilà bien longtemps que l’on n’avait pas eu besoin de lui ou même de ses services. Il était certes le bon pote avec qui on passe une bonne soirée mais il n’était pas en haut de la liste des mecs à avoir de son côté quand il s’agissait de retrouver son chemin. Il y a une première à tout, c’est ce qu’on dit. « Alors ? Tu m’aides ? » Son regard se planta dans celui de la jeune femme, qui cherchait éperdument une réponse affirmative … ou négative même. Elle cherchait une réponse, une certitude. Il allait la lui donner. Se redressant après avoir avalé une gorgée de sa bière, il répondit avec cet air malicieux et puéril qui lui était caractéristique : « Joy Petterson, je suis ton homme. » Un ton solennel pour une phrase presque caricaturale ; son air idiot n’arrangeait pas les choses non plus. Il enfonça sa bière dans le sable avant de se lever, poings plantés sur ses hanches, prenant des airs de super héros grotesque. « On va faire de ce petit road trip un voyage spirituel. » Il leva un sourcil en voyant sa réaction. « Quoi ? J’exagère ? Un peu, c’est vrai mais il faut toujours exagérer un petit peu, pour le côté mélo-dramatique de la chose. J’ai été élevé par des lesbiennes, c’est comme ça qu’on m’a appris à gérer les choses : du drame, du drame, toujours du drame. » ajouta-t-il par ironie. Évidemment il plaisantait. Il aimait et respectait ses parents plus que n’importe qui sur cette planète … mais y n’empêche qu’elles avaient été douées pour ajouter pas mal de drame dans sa vie … un peu comme tous les parents, en fait. Mais lui, il ne connaissait que l’homo-parentalité.
« Étape numéro un. » Il leva son index, prenant des airs de dictateur. « Pour éviter de sentir le fennec dans le van, je t’invite à aller nous geler là-bas. » Il désigna l’étendue bleue derrière lui, sans se retourner. Une excellente idée pour tomber malade … mais la bière réchauffera et ils iraient se réchauffer et sécher dans le van. L’hygiène avant tout. Il leva un bras pour sentir rapidement son aisselle ; son petit côté théâtral ; et hocha la tête.
« Pour le bien de tous, je prends le risque de me choper une bronchite. » Et, en quelques secondes, il s’était délesté de ses fringues superflues, portant uniquement un caleçon à motif kitsch. Alors qu’il se dirigeait d’un pas déterminé vers sa gigantesque baignoire, il lança avec amusement : « et arrête de mater mon petit cul musclé comme ça, je le sens ton regard de pervers Petterson. »
@Joy Petterson
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| | | | (#)Jeu 28 Oct 2021 - 18:16 | |
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☽ 2 juillet 2021. Le moral de l’interne était clairement au plus bas, et c’était sûrement l’une des raisons pour laquelle elle n’avait pas eu de difficultés à accepter de partir du jour au lendemain avec Marcel. Elle avait pris Hope sous le bras, quelques affaires, et elle était prête à prendre du recul sur sa situation qui était plus que catastrophique. Elle voyait en Selly une personne à la fois lunaire et solaire, elle lui faisait étrangement confiance pour lui changer les idées alors que Niamh avait toujours dit de lui qu’il était un garçon imprévisible. Peut-être avait-elle besoin de cela pour oublier ses tracas. « Une bien belle image de ta petite personne dis donc – Vois le côté positif, maintenant que tu sais et admets être paumée, tu vas arrêter de t’enfoncer dans l’épaisse forêt de conneries que tu faisais et essayer de retrouver ton chemin ; c’est pas mal comme début. » lançait-il avec une certaine sagesse qui était en total décalage avec la dégaine qu’il avait. « C’est vrai. Je vais essayer de prendre les choses en main. » répondit-elle d’un air qui se voulait assuré, mais elle n’était pas encore sûre d’en être capable. Au fond, elle espérait que Marcel lui donne un coup de pouce, et l’aide à retrouver cet aplomb avec lequel tout son entourage la connaissait depuis toujours. Elle avait l’impression d’avoir perdu cette flamme.
La brune regardait Marcel avec un air inquisiteur, elle voulait savoir s’il ferait partie de l’aventure : reconstruire Joy Petterson – ce n’était pas une mince affaire. Serait-il assez courageux pour l’aider à cicatriser et arrêter de croire qu’elle méritait tout ce qui pouvait lui arriver ? « Joy Petterson, je suis ton homme. » déclara-t-il finalement après un instant de réflexion. Elle le regardait planter sa bière dans le sable, alors qu’elle s’était laissée tomber à ses côtés, mains sur ses genoux pliés, ses yeux se levèrent pour regarder Marcel jouer les superhéros. « On va faire de ce petit road trip un voyage spirituel. » Elle pencha la tête, l’écoutant avec attention. « Quoi ? J’exagère ? Un peu, c’est vrai mais il faut toujours exagérer un petit peu, pour le côté mélo-dramatique de la chose. J’ai été élevé par des lesbiennes, c’est comme ça qu’on m’a appris à gérer les choses : du drame, du drame, toujours du drame. » Elle se mit à pouffer de rire. « J’ai eu ma dose de drame ces derniers temps, on peut pas faire simple ? » demanda-t-elle, déjà certaine de la réponse de Selly, qui chercherait coûte que coûte à tout exagérer, et faire de cette requête sa mission prioritaire. « Etape numéro un. » déclara-t-il avant de lancer un coup d’œil vers l’océan : « Pour éviter de sentir le fennec dans le van, je t’invite à aller nous geler là-bas. » Elle haussa les sourcils, le mois de juillet était connu pour être un peu frisquet à Brisbane et aux alentours, et même si elle avait prévu des maillots de bain en pensant arriver un jour ou l’autre dans une région plus chaude : elle n’avait pas pour intention de se baigner tout de suite. Elle leva le coude pour boire de sa bière tout en faisant un grand ‘non’ de la tête. Malgré les pitreries de son acolyte, Joy ne se voyait pas mettre un pied dans l’eau.
« Pour le bien de tous, je prends le risque de me choper une bronchite. » Elle le regardait se déshabiller, se retrouvant avec pour seul tissu, un caleçon tout kitsch. Joy le regardait, sourcils levés, ne manquant pas de transparaître sa surprise. « Really ? » lâcha-t-elle, exaspérée de ce jeune homme. Elle finit par se lever, en inspirant un bon coup, sentant qu’il ne lâcherait pas l’affaire. « et arrête de mater mon petit cul musclé comme ça, je le sens ton regard de pervers, Petterson. » Elle se mit à éclater de rire alors qu’il s’éloignait déjà d’un pas assuré. Joy était hésitante, mais après tout c’était elle qui lui avait demandé de la secouer un peu, et il prenait son rôle à cœur. Elle finit sa bière à coup de deux/trois grosses gorgées, comme pour se réchauffer et se donner du courage. La jeune femme finit par se retrouver en soutien-gorge, et culotte Calvin Klein de sport, s’avançant timidement vers l’eau qu’elle goutta d’un orteil. « T’es complètement taré, Keller. Jamais je vais rentrer ! » lâcha-t-elle, en reculant d’un grand pas.
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| | | | (#)Sam 13 Nov 2021 - 10:41 | |
| cover me in sunshine
Marcel prenait les choses en main. Et cela annonçait le début de la fin. Quand il se mit à se diriger vers l’eau sans doute un peu trop froide pour pouvoir se baigner sans avoir à contracter la majorité de ses muscles pour supporter le choc, il avait espéré trouver une solution pour faire demi-tour ou même changer d’idée. C’était Marcel tout craché ça : se lancer dans la gueule du loup, à pleine vitesse contre le mur tout en espérant pouvoir effectuer un freinage d’urgence. Hélas, il ne freinait jamais. Carpe diem. Certains se le font tatouer sur l’intérieur du poignet ; bizarre tradition ; lui, il vivait la vie de cette manière, tout simplement. Il se tourna une dernière fois vers Joy qui s’était délestée de ses vêtements, ce qui ne put que le pousser à arborer un sourire puéril. Elle était suffisamment folle pour le suivre dans ces conneries, intéressant. Au moins, il allait lui permettre de déconnecter son esprit de sa vie de tous les jours. Il allait tout faire pour la faire se déconnecter, pour la faire se concentrer sur elle, sur ce qu’elle aime, ce qu’elle veut, etc. Il n’y a que ça de vrai : on ne peut compter que sur soi-même, n’est-ce pas ?
« T’es complètement taré, Keller. Jamais je vais rentrer ! » « Peut-être qu’il serait temps aussi de laisser ton côté rabat-joie, non ? Moi je dis ça juste pour proposer une petite idée d’évolution pour la version 2.0 de Joy Petterson.» et il hausse les épaules d’un air innocent en mentionnant la version 2.0 de Joy Petterson. Elle lui avait dit avoir besoin de changement. Il allait lui offrir une petite révolution. A sa manière. Une révolution infantile, puérile et qui pourtant peut changer la donne si on le souhaite vraiment, si on la vit pleinement. « Suffit de mettre un pied devant l’autre. C’est pas non plus l’Antarctique et.» Il lève son index au ciel pour marquer une pause et vient poser ses mains sur l’eau pour finalement se tapoter le visage à l’image d’une publicité pour produits de beauté : « Paraît que l’eau froide est super bonne pour la circulation du sang, les rides, tout ça, tout ça … passé trente ans faut s’en occuper. » Un rire provocateur accompagne son discours alors qu’il recule de nouveau de quelques pas pour s’avancer dans l’eau qui n’est peut-être pas celle de ses rêves mais qui reste néanmoins appréciable. Une fois qu’on y est, les choses sont toujours plus faciles à relativiser.
L’eau lui arrivait au niveau du milieu des cuisses quand il se tourna vers la jeune femme. Il pencha la tête sur le côté sans la quitter du regard. Peut-être que cela aurait été plus facile de continuer leur conversation sur la plage, avec leur bière. Peut-être qu’il aurait même pu s’armer d’une couverture et squatter le sable avec elle, le regard perdu sur l’eau. Voilà qui aurait été plus malin ! A noter pour la prochaine fois qu’il s’aventurera dans ce genre de galère. Amusé par sa propre folie, il prit une profonde inspiration pour se laisser tomber dans l’eau jusqu’au cou, histoire de vaincre le mal par le mal. Il avait toujours agi de la sorte quand il était à l’aventure avec ses mères. Elles l’avaient amené en vacances un peu partout … voire simplement pour vivre. Il s’était prélassé dans pas mal de lacs ou de cascades. Pas toujours chaudes mais ses parents lui avaient toujours montré comment se concentrer sur le positif et profiter de ce qu’on avait. Il se redressa, passant les mains sur son visage et se tapotant les joues.
@Joy Petterson
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| | | | (#)Dim 26 Déc 2021 - 19:31 | |
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☽ 2 juillet 2021. Joy n’aurait pas pu rêver mieux comme partenaire pour se changer les idées. Marcel avait un grain dans la tête, et c’était ce genre de folies dont elle avait besoin pour penser à autre chose. Il n’avait peur de rien, et il serait assez timbré pour l’entraîner à faire des choses qu’elle n’aurait jamais osé faire toute seule. Et sans vraiment réfléchir une seconde de plus, la brune se retrouva en sous vêtements. Mais plus elle s’approchait de l’eau, plus elle trouvait ça débile – elle n’allait jamais pouvoir y rentrer. « Peut-être qu’il serait temps aussi de laisser ton côté rabat-joie, non ? Moi je dis ça juste pour proposer une petite idée d’évolution pour la version 2.0 de Joy Petterson.» Elle leva les yeux au ciel en soupirant, il était pénible quand il la traitait comme une vieille fille pas fun… Quand on pensait à la Joy adolescente, complètement timbrée, droguée et rebelle, on aurait dû mal à croire que la trentenaire d’aujourd’hui était bel et bien la même personne. « Suffit de mettre un pied devant l’autre. C’est pas non plus l’Antarctique et. » Marcel insistait, et cela fit sourire Joy. Il était déterminé à la repousser dans ses limites. « Paraît que l’eau froide est super bonne pour la circulation du sang, les rides, tout ça, tout ça … passé trente ans faut s’en occuper. » Elle lui tira la langue, en s’approchant encore un peu. « T’es d’un tact, Keller. C’est impressionnant, je te remercie. » dit-elle avec un certain sarcasme. De vrais chiens et chats.
Elle soupira, tandis que Marcel faisait son petit bout de chemin dans l’eau maintenant. La brune s’était avancée, chaque centimètre était un supplice pour la frileuse qu’elle était. Même si elle avait déjà franchi des eaux beaucoup plus froides quand elle faisait encore du surf. Elle leva la tête quand Marcel se laissa tomber jusqu’à la nuque dans l’eau ressentant un frisson dans tout son corps à l’idée de devoir faire la même chose. Elle croisa le regard de Marcel, et finit par dire : « A quoi tu penses ? » finit-elle par dire, voyant que le beau brun s’était probablement perdu dans de vieux souvenirs. La brune avait encore avancé, l’eau était maintenant à ses hanches.
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| | | | (#)Sam 15 Jan 2022 - 16:32 | |
| cover me in sunshine
« T’es d’un tact, Keller. C’est impressionnant, je te remercie. » « Ne jamais mentir à une femme, c’est comme ça que j’ai été élevé.» qu’il répondit avec cette bouille innocente qui lui allait trop bien. Beaucoup trop bien. Il s’était sorti de pas mal d’embrouilles avec sa foutue gueule d’ange.
Il avait baissé les bras et avait finalement décidé de suivre le fou dans sa folie. Elle ne se jetait pas dans la gueule du loup, elle y allait pas à pas. Doucement. Doucement mais sûrement. Par contre, Keller combattait le mal par le mal. Depuis toujours. On lui disait qu’il était bruyant, il faisait encore plus de bruit. On lui disait que ses tatouages étaient ridicules et faits sur des coups de tête, il offrait des parties de son corps à des tatoueurs pour le fun. On lui disait qu’il était temps de se poser et de penser à l’avenir, il démissionnait et recommençait un nouveau petit boulot. On lui disait qu’il était suffisamment bourré pour la soirée, il se recommandait quelques shots. Un putain de sale gosse. Il se redressa, hors de l’eau. Les mains plaquées sur son visage. Il était enfin réveillé. « A quoi tu penses ? » qu’elle lui demanda, le chassant de ses pensées qui l’avaient emporté dans de vieux souvenirs. Les mains toujours posées sur ses joues, il tourna la tête vers Joy comme s’il était surpris de l’entendre lui poser cette question.
« A des trucs glauques. Trop glauques pour les prononcer à voix haute, ça niquerait l’ambiance candide et puéril que nous sommes en train de vivre. » qu’il dit sur un ton fanfaron, mentant à moitié.
Possible que ça aurait niqué l’ambiance de parler du fait qu’il avait la mort d’un type sur sa conscience, qu’il avait perdu sa mère et ne parvenait pas à faire le deuil. Possible que ça puisse complètement niquer tout le road trip de dire qu’il est loin d’être bien dans ses pompes, qu’il est paumé comme personne et qu’il se demande encore pourquoi la faucheuse n’est pas venue le chercher lui. Pourquoi mérite-t-il de vivre ? Lui ? Secouant la tête pour chasser ses pensées, il s’enfonça un peu plus dans l’eau.
« Allez ! Te fais pas désirer Joy.» lança-t-il en lui faisant un signe de la main pour qu’elle s’active et avance davantage dans l’eau. Vu d’ici, tout semblait parfait. Elle allait apprécier une fois qu’elle aurait affronté le froid. « M’oblige pas à venir te chercher et à te balancer dans l’eau. Paraît que c’est encore pire quand c’est pas de son propre chef. Pense à notre cohabitation, au fait que tu puisses … un peu … puer et que ce serait pas mal de prendre l’eau.» Un rire gras à la Keller s’échappa de ses lèvres alors qu’il l’éclaboussa, sachant pertinemment que les perles d’eau glacées allaient la pousser à activer le mouvement. Toujours la même chose : on fonctionne tous de la sorte dans cette situation. « En plus, c’est gagnant gagnant … tu peux te laver un peu et pisser en même temps … le bonheur total.» conclut-il avec un sourire radieux sur les lèvres, laissant planer le doute sur le fait qu’il était également en train de se soulager à cet instant précis.
@Joy Petterson
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| | | | (#)Dim 16 Jan 2022 - 16:19 | |
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☽ 2 juillet 2021. Hope couchée sur le sable, Joy se disait qu’elle avait bien fait de partir à la sauvette. Peut-être qu’il était surprenant de voir un acte aussi spontanée effectuée par la brune, mais elle avait besoin de partir loin et de changer d’air. Marcel n’aurait pas été la première personne à qui elle aurait pensé pour faire ce roadtrip improvisé, mais il était bien le seul assez fou pour la suivre sur un coup de tête. Elle n’était pas vraiment étonnée de l’entendre la taquiner encore et encore, et à vrai dire ça faisait du bien à Joy, être puérile et ne pas se prendre la tête, c’était tout ce dont elle avait besoin en ce moment. « Ne jamais mentir à une femme, c’est comme ça que j’ai été élevé.» Elle haussa les épaules, en approuvant d’un signe de tête, à vrai dire ce n’était pas une mauvaise réponse. Marcel avait toujours la bonne réplique.
Prudemment la trentenaire avançait dans l’eau, se convaincant que l’eau n’était pas si froide en ce mois de juillet. Carrément pas le meilleur mois pour se baigner, mais soit elle prenait sur elle pour vivre le moment présent. Elle fixait un instant l’horizon avant de se rendre compte que Keller était complètement perdue dans ses pensées. « A des trucs glauques. Trop glauques pour les prononcer à voix haute, ça niquerait l’ambiance candide et puéril que nous sommes en train de vivre. » Joy pouvait comprendre son envie de silence, elle non plus n’avait pas envie de parler de ses démons. « Alors ce roadtrip improvisé n’était pas juste pour me faire plaisir. Il te fait du bien à toi aussi ? » demanda-t-elle, prenant soin de ne pas insister sur les choses dont il ne voulait pas parler. Elle comprenait, oh oui elle comprenait mieux que quiconque.
« Allez ! Te fais pas désirer Joy. -- M’oblige pas à venir te chercher et à te balancer dans l’eau. Paraît que c’est encore pire quand c’est pas de son propre chef. Pense à notre cohabitation, au fait que tu puisses … un peu … puer et que ce serait pas mal de prendre l’eau.» Joy se mit à rire une nouvelle fois, et Marcel était comme ça, il la faisait rire quand elle aurait juré ne pas avoir envie de rire – jamais, plus jamais. Toutefois il arrivait à la surprendre et à la faire rire et ça lui faisait du bien de s’entendre rire car elle se disait qu’avec un peu de temps, elle retrouverait la personne qu’elle était auparavant, mieux encore ! Qu’elle deviendrait une nouvelle femme, une femme fière, et heureuse. « En plus, c’est gagnant gagnant … tu peux te laver un peu et pisser en même temps … le bonheur total.» « Keller ! » lança-t-elle en s’éloignant d’un pas, puis elle fit quelques pas sur le côté, et inspira un grand coup avant de se lancer les deux mains en avant, plongeant à la manière d’une sirène dans une vague qui venait de passer. Elle sortit de l’eau, se plaquant les cheveux en arrière et finit par ajouter : « Et je ne pue pas. » Elle ouvrit les yeux pour le regarder, et se mit à rire de manière rayonnante… « Merci Selly. De m’avoir entraîné dans cette folle idée de road-trip, j’avais besoin d’un coup de pied aux fesses. » ajouta-t-elle, d’un ton sincère et curieusement sérieux mais elle tenait à le remercier. Ils allaient passer une dizaine de jours ensemble à arpenter les routes australiennes avant que leur chemin ne se sépare et que Joy continue ce voyage d’elle-même, mais au moins il l’aurait lancé dans cette aventure, et elle ne pouvait qu’en être reconnaissante.
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| | | | | | | | cover me in sunshine (with joy) |
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