(joanne) a feeling without a name

Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyMer 8 Sep 2021 - 14:54

(streets beach) Joanne n’en a rien à faire du sport alors que Rhett ne jure que par ça, et, dès le début, ce simple indice aurait dû être suffisant pour anticiper toutes les complications survenues dans leur relation. Outre Jenna, outre Hassan, outre la distance, outre les années, outre la haine contre Jamie. Les plus grandes difficultés sont venues de l’extérieur, il est vrai, mais certaines sont aussi à noter dans le caractère propre de chacun. Ils pensent à bien, veulent le meilleur, mais la vie n’est jamais aussi simple qu’elle en a l’air. Tout est en place pour qu’ils retrouvent l’amitié de leurs débuts (sans la jeunesse de leur corps, pourtant) mais les mois passent sans que cela ne vienne à en être le cas. Peut-être qu’ils devraient essayer de faire un vœu à une étoile filante. C’est stupide, mais ça ne l’est pas autant que de frapper Jamie - aux yeux de Joanne, en tout cas, parce que Rhett ne doute pas un seul instant avoir réalisé une bonne action. Un sujet de plus à ne pas aborder.

Têtu, l’Australien pense pourtant toujours à ses proches. Ce n’est pas parce que l’invitation du jour mène à la plage aménagée à l’occasion du Brisbane Festival qu’il n’a pas pris en compte le manque d’engouement de la mère de famille pour un tel événement. Elle n’a sans doute accepté que par politesse et cela lui est bien arrangeant. Il lui reproche bien souvent d’être trop gentille mais cela ne s’applique pas aux instants tels que celui-ci, alors qu’il comptait sur ce trait de caractère bien précis. Rhett est assuré que la journée sera bonne, belle et joyeuse. Sans profiter de l’Océan en lui-même, ils pourront toujours arpenter la plage leurs chaussures à la main, aussi simplement que cela. Son plan n’en a que le nom et tout ce qu’il peut faire, c’est espérer pouvoir retrouver Joanne sans qu’un sujet ou un autre ne vienne mettre un frein à l’amitié qu’ils tentent de retrouver. Vingt années de vie ne pourront jamais être chassées de son esprit, quand bien même ils en ont passé dix sans se contacter régulièrement. Ca, par exemple, c’est un sujet qu’il évitera soigneusement d’aborder. “Joanne.” Il la repère avant qu’elle ne commence réellement à le chercher ou à l’appeler ; s’ils peuvent s’éviter autant de minutes embarrassantes alors c’est mieux pour tout le monde. Son sourire est faible mais certain. Peu importe le contexte, Rhett sera toujours heureux de retrouver cette figure avec laquelle il a traversé les décennies. “J’ai proposé de se voir le matin comme ça le sable n’est pas encore brûlant, mais ne pense pas que cela va m’empêcher de demander à aller boire une bière sous peu.” Les mains dans les poches, il hésite encore et toujours sur la façon dont il pourrait la saluer, alors il ne le fait tout simplement pas et préfère encore lui expliquer tout son plan mûrement réfléchi (non, pas tellement). A propos de ce qu’il explique, au moins, il ne ment pas. Elle n’a cependant pas à savoir qu’il a soigneusement évité qu’ils se retrouvent à un périmètre dangereux de tout terrain de sport, tout comme il a longtemps pesé le pour et le contre de cette sortie à la plage, sachant par avance que le moindre pas dans le sable lui demanderait bien plus d’effort et qu’il le regretterait une fois le soir venu. Ce n’est pas grave : le soir est encore loin d’arriver. “Je m’y connais pas plus que toi en sports de voile, on aura qu’à simplement les regarder faire des figures et dire ‘waw’.” Comme si feindre l’innocence allait sauver leur amitié : c’est le plan - tout sauf élaboré - de Rhett qui oscille entre 38 et 17 ans. S’il a pensé à d’autres points, en réalité, il les garde pour plus tard, quand déjà ils ne sauront plus quoi se dire et que la priorité sera d’inventer un nouveau sujet de discussion pour ne pas laisser un silence s’installer. Le silence tue les âmes. “Et… ils ont invité Ian Thorpe. Je le connais. Enfin, j’ai un ami qui le connaît. J’ai toujours entendu du bien de lui, humainement parlant.” Parce que sportivement parlant sa renommée n’est plus à faire mais que ça, Joanne s’en moque et il ne fera pas semblant de ne pas le savoir. Elle n’a pas à être assommée par son historique. “On pourrait aller jeter un coup d’oeil à son atelier ? J’ai pas prévu de te jeter dans l’eau, c’est promis.” Rhett lève les mains, jouant le rôle de bourreau et d’avocat en même temps, se faisant la discussion à lui-même aussi. L’idée, c’est qu’elle réponde par ‘oui’, maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyDim 12 Sep 2021 - 16:35

A FEELING WITHOUT A NAME

Dire que Joanne était surprise d'avoir eu un message de Rhett était un euphémisime. Elle n'avait plus eu de nouvelles de lui depuis près d'un an. Après qu'il ait frappé son ex-mari, à dire vrai. Joanne ignorait tous les tenants et aboutissants de cet échange entre eux, mais tout ce qu'elle savait, c'était qu'en arriver en main n'avait rien arrangé à la situation. Sa relation avec Jamie ne s'était pas améliorée, son amitié avec Rhett en avait pris un sacré coup. Depuis, le silence radio. Il ne savait rien de sa vie depuis les derniers mois et donc, de facto, il ignorait qu'elle avait divorcé et déménagé à Toowong. Hassan n'était pas vraiment pour le lui cacher éternellement mais il lui avait promis de ne pas en faire part à son meilleur ami. Joanne ne voulait pas vraiment de sa réaction, supposant qu'il ne serait qu'heureux pour elle. Rhett, tout comme Hassan, ne s'était jamais caché de détester Jamie. Et Joanne le savait. Elle n'avait pas décliné l'invitation de celle qu'elle avait considéré comme l'un de ses meilleurs amis. Depuis les premiers jours, il avait toujours été là pour elle. Ils avaient su nouer une amitié sans la moindre ambiguité, jamais. Elle avait toujours pu être présente pour lui, et lui pour elle. C'était avec une certaine appréhension cependant qu'elle s'était décidée à se rendre à la plage. Les enfants profitaient un peu de leur père, laissant champ libre pour leur mère. Celle-ci eut bien du mal à se décrocher de ses travaux de recherches pour aller profiter un peu de l'extérieur et des derniers événements qui animaient Brisbane. Elle n'avait jamais été très sportive, mais avait toujours eu de l'admiration pour ceux qui parvenaient à caler des séances sur leur planning hebdomadaire. Cependant, elle avait toujours été une très grande supportrice de Rhett et d'Hassan. Elle ne se souvenait pas avoir manqué un seul de leur match de rugby à l'époque. Ils avaient du lui expliquer quelques fois les règles de rugby, mais une fois qu'elle en avait compris toutes les subtilités, elle participait activement aux conversations qui tournaient autour. Elle était, comme d'habitude, bien dans ses pensées lorsqu'elle entendit son nom être prononcé par une voix qui lui était plus familière. Enfin, elle le vit. Et là, Joanne réalisait combien il lui avait manqué. En d'autres circonstances, elle l'aurait enlacé sans se poser la moindre question, aussi longtemps que son coeur lui aurait dicté. Là, elle ignorait s'ils pouvaient se permettre le moindre contact physique. Elle était terriblement nerveuse. "Aucun problème, pour la bière. Je ne serai pas contre un rafraîchissement non plus." lui assura-t-elle avec un sourire discret mais sincère. Lui semblait être tout aussi incertain qu'elle, de savoir comment s'y prendre pour ces retrouvailles proposées par le brun. Etait-il temps d'enterrer la hache de guerre ? De retrouver une amitié perdue depuis trop longtemps ? Rhett proposait un programme des plus banals : profiter des événements en cours. "Peut-être que tu y prendras goût, à force de les regarder." lui dit-elle. Ils évitaient pour le moment l'éléphant dans la pièce. "Et il paraît que je suis assez impressionnable, alors je ne devrais pas avoir trop de mal à être émerveillée." Elle était bon public, Joanne. Ca aussi, il le savait. C'était peut-être ce qu'il cherchait à faire lorsqu'il précisait qu'une célébrité sportive se trouvait dans les parages. "Ian Thorpe, le nageur ? Vraiment ?" lui demanda-t-elle l'air sincèrement étonné. Il était vrai que Rhett avait effleuré du bout des doigts une carrière sportive. Même si son projet fut malheureusement abrégé par une blessure grave. Mais il avait du quand même se faire un petit nom dans le milieu, et rencontré d'autres sportifs professionnels durant cette période. Il ne manquait pas d'étoffer la conversation afin qu'il n'y ait aucune pause, aucun temps mort qui pourrait les mettre encore plus mal à l'aise qu'ils ne l'étaient déjà. "Pourquoi pas, oui." répondit-elle concernant l'atelier. Elle eut un bref sourire amusé lorsqu'elle le vit lever ses mains, jurant de ne pas la jeter à l'eau. Ils s'apprêtaient à commencer la marche, il était à peine devant lui. "Rhett, attends." lui dit-elle de sa voix douce. Depuis un moment, Joanne en était arrivée à ne plus laisser place aux non-dits : avec le temps, elle avait fini par comprendre que cela faisait bien plus de mal que de bien. Elle l'avait attrapé délicatement par le bras pour avoir son attention. Une fois qu'elle l'avait, elle rompit aussitôt ce contact physique, n'étant pas certaine que ce soit apprécié. "Je..." Etait-il judicieux de percer l'abcès tout de suite ? Elle n'en savait rien. Elle aurait bien demandé l'avis d'Hassan. "J'espère que tu vas bien." C'était sincère. Cela dit, elle était bien loin de ce qu'elle désirait initialement lui dire.  Joanne lui souriait. Elle n'avait demandé que peu de ses nouvelles à Hassan, qu'elle voyait régulièrement. Et elle avait réalisé en acceptant de se joindre à Rhett ce jour qu'elle n'avait aucune idée de comment il se portait depuis son overdose. D'apparence, il semblait se porter relativement bien. Mais il existait des cicatrices invisibles dont Joanne avait connaissance. C'était de ces blessures là, auxquelles elle pensait. "Je suite... contente que nous ayons l'opportunité de passer un peu de temps ensemble." Qu'importe la façon dont allait se dérouler la journée. Que s'ils clarifiaient les choses ou non – quoi qu'elle voudrait beaucoup tout mettre à plat dès que l'occasion se présenterait. "Allons-y." Ce n'était pas le moment, pensait-elle. Alors quoi de mieux que de commencer le programme suggéré par son ami de toujours ? Ils se dirigeaient donc vers l'aire où se dérouleraient les démonstrations de planches à voile, sous un soleil printanier des plus agréables.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyJeu 16 Sep 2021 - 15:13

"Aucun problème, pour la bière. Je ne serai pas contre un rafraîchissement non plus." Elle lui avait dit quelque chose de similaire lorsqu’elle avait su pour la petite tension subite entre Jamie et lui. Ce qu’elle lui avait préconisé, à l’époque, s’était résumé à ce qu’il se passe la tête sous l’eau pour s’éclaircir les idées. Par là, elle voulait sûrement lui demander s’il pouvait se noyer pendant quelques minutes pour cesser de compliquer son quotidien et arrêter de se prendre pour un adolescent. Bien sûr, il n’a pas accédé à sa demande, trop enorgueilli par son geste qu’il ne regrette toujours pas. Aujourd’hui, pourtant, il lui rend son sourire, faisant de son mieux pour ne pas remuer le passé. Son amie lui manque sincèrement et c’est pour elle qu’il arrive à faire tant d’efforts. “Le rendez-vous est pris.” Ainsi, si jamais le plan sur la plage tombe à l’eau (vous l’avez ? plage, eau, tout est lié), ils auront encore l’espoir de se rattraper autour d’une bière fraîche. Maigre lot de consolation, mais tout de même, Rhett serait le dernier à faire son difficile. Il se contente déjà de la simple présence de Joanne, n’étant pas certain qu’elle accepterait l’invitation. S’il la sait peu rancunière, il se doute pourtant qu’un coup de poing dans le visage de son mari a le droit à un jugement différent de sa part et un processus de pardon plus long et difficile. Il s’en doute depuis que l’acte a été commis, à vrai dire, et n’aurait jamais pu anticiper les conséquences que son geste a eues. “C’est un sport que j’ai toujours trouvé admirable. On a de la chance pour ça, ici.” Ce n’est pas en Angleterre qu’il aurait pu se perfectionner au surf, et c’est pourtant paradoxalement là-bas qu’il en a eu le plus envie. Rhett n’avouera jamais le mal du pays qu’il ressentait parfois, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’existait pas, couplé à une certaine solitude, loin des êtres qui lui étaient le plus chers en ce monde. A défaut, ils tenteront maladroitement de rattraper le temps perdu avec Joanne, avec des années de retard, observant des inconnus s’adonner à leur passion à défaut d’être capable d’avoir la moindre conversation digne de ce nom. Ils sont des adultes qui ne font que combler les silences, se rassurant l’un l’autre par des sourires qu’il veut croire réels.

A son contact, pourtant, il n’a pas besoin de la moindre seconde supplémentaire pour se souvenir de pourquoi il l’a tant apprécié dès la première seconde, et pourquoi ce sentiment n’a jamais disparu en près de vingt ans. Il est tombé amoureux de son amie, elle est tombée amoureuse du sien. Entre eux, pourtant, seule une profonde et sincère amitié a existé, connaissant pourtant de douloureuses pauses forcées. "Ian Thorpe, le nageur ? Vraiment ?" Sans savoir si elle mime son intérêt pour le sujet, il arrive au moins à distinguer sa surprise, bien réelle. Rhett n’est pas stupide au point de lui donner la biographie du nageur en question, son simple nom et une recherche Google associée se suffisant à elles-mêmes. Le sujet aurait pu plaire à Hassan mais il sait par avance que ce ne sera pas le cas de Joanne, raison pour laquelle l’ancien rugbyman a prévu un plan tout autre. Puisque c’est à peu près la seule chose dont il puisse sa vanter, il garde sa pseudo-surprise pour le moment venu, se contentant simplement de faire le premier pas en direction de la plage. Là-bas, au moins, le bruit des vagues pourra couvrir celui des silences inconfortables.

Un pas, un seul, voilà tout ce qu’il a le temps de faire avant d’être arrêté dans son élan par toute la délicatesse de Joanne. L’homme s’immobilise aussitôt, surpris par le contact de sa main autour de son avant-bras et pourtant attristé qu’il ne s’éternise pas. "Rhett, attends." Et il attend. Il attendra toujours, pour elle. Il l’attendra toujours, parce qu’elle est l’un des derniers piliers de sa vie et qu’il ne peut pas nier l’importance qu’elle y tient. Son regard remonte dans le sien, soudainement inquiet, et il ne pense pas à la moindre blague ni métaphore sportive, pas même un ‘tu crois que le ballon il attendrait, Keynes ?’. "Je… J'espère que tu vas bien." Hartfield se replace, ne pouvant nier le sérieux de sa question à laquelle il ne peut décemment pas répondre en faisant mine de s’y désintéresser. “Ne t’en fais pas.” Ses lèvres s’étirent de façon à la rassurer, quand bien même le simple fait qu’il soit incapable de répondre ‘je vais bien’ soit une explication se suffisant à elle-même. Il va mieux, beaucoup mieux, mais puisqu’ils n’ont plus de contact alors elle ne peut pas réellement juger d’un avant-après autre que celui de son overdose. L’exemple n’est pas bon. "Je suite... contente que nous ayons l'opportunité de passer un peu de temps ensemble." - “Moi aussi. Je n’étais pas certain que t’acceptes, pour être honnête.” Un joueur se doit de ne jamais montrer ses faiblesses à ses adversaires mais Joanne n’en est justement pas une. Plus que quiconque, elle a le droit de savoir qu’il hésite et qu’il doute, sur ce sujet au moins. "Allons-y." Allons-y. Rhett respire déjà un peu mieux de savoir un tel sujet de discussion derrière eux. Les mains dans les poches, il regrette de ne pas oser enrouler un bras autour du sien et rejouer l’insouciance de leur adolescence.

Ils ont aménagé la côte sur plusieurs kilomètres, on peut continuer de marcher, on se trouvera un coin où se poser plus tard.Parce que je sais que t’aimes ça, marcher sans but. C’est une des choses simples de la vie que Joanne apprécie et quand bien même il doute que marcher ait quoi que ce soit de bon pour ses jambes, Rhett ne peut pas refuser une chose aussi simple à son amie - même si l’idée vient de lui. Ils pourront toujours admirer les surfeurs et dire ‘waw’. "Je... pensais que tu viendrais avec les petits. Ils doivent être grands, maintenant." Ils ont dû bien grandir depuis la dernière fois qu'il les a vus, surtout. Aucun reproche n'est à retrouver dans ses paroles, seulement une pointe de tristesse qu'il ne cherche pas à cacher, étant largement fautif dans toute cette histoire. Rhett n'aime pas vraiment les enfants mais Louise et Daniel ne comptent pas n'importe qui comme mère, et de ce fait ils ne sont pas n'importe qui non plus. Il ne demandera pas s'ils sont avec leur père, s'attendant déjà à une réponse qu'il n'aimera pas. "Mais c'est sans doute pas plus mal, ils se fatiguent vite à leur âge, la journée aurait été longue pour eux." L'australien cherche des excuses pour se rattraper, ne voulant pas qu'elle pense qu'il voulait voir ses enfants - quoi que cela n'aurait pas grand chose d'un mensonge. "Daniel a commencé l'école, non ? S'il a besoin de professeur particulier de sport, tu sais à qui t'adresser." Rhett esquisse un sourire. Le sujet est redondant mais puisque c'est à peu près le seul qu'il sache gérer, alors il a toujours tôt fait d'y revenir. Au fond, pourtant, il s'intéresse sincèrement à la vie de ses enfants autant qu'à la sienne, mais il n'ose l'interroger que sur un seul des deux sujets. "Je voulais voir comment se passaient les ateliers avant de te proposer d'y inscrire les petits. Ça vous ferait une bonne sortie, tous ensemble." Équation familiale à laquelle il ajoute Jamie et dont il s'exclue bien malgré lui.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyMer 22 Sep 2021 - 16:50

A FEELING WITHOUT A NAME

Bien qu'elle n'oubliait les actes de Rhett, Joanne trouvait un certain réconfort à passer un peu de temps avec lui. Elle s'était toujours sentie sereine en sa compagnie à l'époque. Qu'ils aient été en compagnie de Sophia et d'Hassan ou non. Jamais ne s'était-il moqué de son côté très réservé, jamais n'avait-il abusé de sa naïveté à mauvais escient. Elle l'écoutait admirer les surfeurs. Nul doute qu'il s'y serait prêté au jeu si son genou ne le faisait pas autant souffrir. Et Joanne avait beau être douée pour tenir sur ses hauts escarpins, elle ne se verrait pas tenir debout sur une planche à dompter les vagues. Il n'empêche que, tout comme lui, elle pouvait admirer le spectacle sans risque. On ressentait très facilement qu'ils marchaient sur des oeufs. Ils évitaient déjà les sujets qui fâchaient au lieu de commencer par là. Ils étaient dans le doute, ils étaient peut-être prudents. Hassan serait probablement ravi d'apprendre qu'ils passaient enfin un peu de temps ensemble. Le brun se trouvait dans une situation fort délicate, déchiré entre son meilleur ami et son ex-femme. Celle-ci interrompit la marche à peine démarrée afin d'interpeller le rugbyman. Son discours n'était clairement pas allé dans le sens qu'elle aurait voulu. Mais ses paroles n'en étaient pas moins sincères. Avec qui lui était arrivé, la petite blonde avait toutes les raisons de s'inquiéter. "J'avais un petit peu hésité." Et à raison. Le temps pouvait soit apaisé les maux, soit les amplifier. Mais il semblerait que l'évolution soit plutôt favorable dans leur cas. Sans trop de mal, Rhett reprit la conversation comme si de rien n'était. Il proposait de se promener un peu, ce que Joanne adorait (mais ça, il le savait très bien). Elle pouvait passer des heures à marcher, sans forcément faire attention au monde qui l'entourait. L'univers de ses pensées était déjà suffisamment grand pour qu'elle s'y perde sans problème. "Ils sont avec Jamie." précisa-t-elle au sujet de ses enfants. L'ancien couple Keynes avait le mérite de s'être mis d'accord sur une choses sans le moindre problème durant la procédure de divorce : ils ne voulaient pas priver leurs enfants d'un de leurs parents. D'un point de vue juridique, Joanne avait la garde et Jamie pouvait les voir un weekend sur deux. Mais ils s'étaient mis d'accord que le père ait également la possibilité de les voir en semaine. Il était devenu donc habituel que leurs petits passent quelques nuits supplémentaires chez leur père. Un accord tacite qui, jusqu'ici, fonctionnait plutôt bien. "Daniel a cinq ans, il est à l'école maternelle. Et Louise en a deux. Elle est... très énergique." dit-elle avec un sourire. Elle se gardait bien de lui dire qu'elle avait encore beaucoup de mal de créer un véritable lien avec sa fille, celle-ci n'ayant d'yeux que pour son père. Aussi, son hyperactivité la rendait particulièrement difficile.  La comparer à une tornade à la maison était un euphémisme. "Fatiguer Louise ? Ce serait un sacré challenge à relever." répliquait-elle doucement avec un rire gêné. "Elle est... dure à suivre. La comparer à son frère, ce serait comme comparer le jour et la nuit." Ils étaient physiquement différents et l'étaient encore plus mentalement. Bien que Rhett n'avait pas d'affection particulière pour les enfants, il semblait vouloir faire partie de la vie de ceux de Joanne. Du moins, c'était ce qu'elle semblait comprendre lorsqu'il se proposa à être un coach sportif pour Daniel. "Je ne serais pas contre qu'il fasse une activité physique. En plus d'aller jouer dehors." admit-elle. "Mais il est plus comme moi, j'ai l'impression. Il apprécie beaucoup les temps calmes, surtout l'histoire du soir." Elle souriait. Parler de ses enfants la faisait toujours sourire. Elle les aimait tellement, de façon inconditionnelle. Rhett proposait de lui montrer les activités proposées, afin d'y éventuellement inscrire les enfants. "J'adorerais voir les activités, aussi." dit-elle, le regard s'étant soudainement illuminé. "Je suis certaine que ça leur plairait." Daniel et Louise n'étaient jamais contre une sortie. Rhett ne se doutait absolument pas de la séparation des Keynes. Il ne s'était jamais intéressé aux potins ou aux articles des tabloids, il aurait pu passer à côté de l'information. De constater qu'il n'y voyait que de feu rendait triste Joanne. Elle ignorait pourquoi, mais ça la rendait vraiment triste. Quand bien même, elle trouvait ça admirable qu'il propose des activités pour une famille alors qu'il en détestait le père. "Rhett..." dit-elle, décidée à aborder la conversation qu'elle n'avait pas su démarrer quelques minutes plus tôt. "Jamie et moi avons divorcé." Voilà, la bombe était lancée. Quel allait être le premier sentiment qu'il allait exprimer : du soulagement ou de la peine de son amie ? Joanne savait relativement à quoi s'attendre, mais elle ne savait ni quand ni comment. "Nous avons signé les papiers en février dernier."  Soit, sept mois plus tôt. "Mais nous avions pris la décision déjà l'année dernière. Le cheminement a été long. Certaines négociations ont été plus difficiles que d'autres." C'était surtout l'aspect financier qui avait mis leur patience à très rude épreuve. Mais avant même qu'ils ne se décident de se séparer, ils ne formaient déjà plus un couple. Jamie avait usé de ce temps là pour avancer dans ce processus de deuil tandis que cela n'avait frappé son ex-femme que le jour où le rendez-vous au tribunal avait rendu le tout très réel. Elle encaissait encore, alors qu'elle en parlait à Rhett. La petite blonde ne se voyait pas le lui cacher plus longtemps. Elle avait beau toujours lui en vouloir pour le fameux coup de poing, il n'était pas de ceux qui ne méritaient pas la confiance ou la sincérité de Joanne. Ils se connaissaient depuis qu'elle avait mis les pieds à Brisbane, en première année à l'université. Si leur amitié n'avait pas été au beau fixe ces dernières années, elle lui restait très précieuse. De celle qui méritait peut-être une nouvelle chance.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyMer 29 Sep 2021 - 18:35

Rhett serre les dents lorsque son amie lui avoue avoir laissé les enfants sous la garde de Jamie. Il a beau être leur père, le rugbyman ne lui trouve aucune autre forme de légitimité et, pire encore, il ne lui fait absolument pas confiance. Tout ce qu’il craint, c’est qu’il arrive malheur à un des mini-elle et que personne n’ose accuser le véritable coupable, une fois encore. Il aurait dû ajouter un second coup de poing, ce jour-là, simplement pour être sûr qu’il avait compris la leçon. De toute façon, Joanne lui en veut déjà pour ce geste, cela ne peut pas être pire. Rhett aurait aimé voir leurs têtes blondes, depuis le temps ; voilà ce qu’il lui aurait avoué si le prénom de son mari ne lui avait pas coupé toute envie de faire le moindre effort et l’appétit avec. Le temps n’arrange en rien ce qu’il peut penser de Jamie Keynes et cela a sans doute beaucoup à voir avec le fait qu’il ne fasse pas le moindre effort ni n’ai la moindre envie de voir leur relation s’améliorer. S’unir avec Hassan dans une haine commune est bien plus simple, bien plus confortable aussi. Au moins, son silence permet à Joanne de s’exprimer longuement au sujet de ses enfants et lui expliquer leur quotidien, pour ses bons comme ses mauvais aspects. “Tu as encore quoi… cinquante ans pour les voir grandir ? Tu as tout le temps du monde pour relever le challenge Louise.” Il tente d’être un bon ami, à défaut de pouvoir réellement lui donner des conseils au sujet de sa fille. Tout ce qu’il sait faire, c’est comprendre le sous entendu de ses paroles et voir la crainte au fond de ses yeux. Faible, mais bien présente. Toute mère la ressent sûrement à un moment ou à un autre et même Rhett sait que chaque enfant est différent : ce qu’elle a vécu avec David ne sera jamais semblable à ce qu’elle vit avec Louise. “On pourrait sortir avec Louise, aussi. Si jamais… c’est d’accord.” Il modifie son idée pour s’adapter au récit de Joanne et ainsi proposer d’occuper la mini tornade en plus de son fils, soucieux d’aider à son niveau tout autant que de lui prouver qu’il en serait capable. Si jamais elle est d’accord, si jamais Jamie l’est aussi, si jamais il ne se dégonfle pas le jour venu face aux deux enfants accrochés à ses mollets (quelle taille ça a, un enfant, à ces âges-là ?). “Tu as une photo d’eux ? Estimer l’âge en fonction de la taille et vice-versa, c’est vraiment un truc de parent.” Chose qu’il n’est bien évidemment pas, puisque de son côté sa vie sentimentale est plus ou moins semblable depuis qu’ils se connaissent, la variante Sophia allant et venant de temps à autres. Pour autant, Rhett s’intéresse vraiment à ce qu’elle peut lui raconter et lui montrer puisque tout ce qui a rapport à Joanne a une importance à ses yeux, surtout lorsqu’il est question d’observer son sourire fier et attendri lorsqu’elle évoque son fils. L’australien est heureux et soulagé de savoir qu’il tient autant de sa mère. L’idée d’aller jeter un coup d'œil aux ateliers proposés lors de l'événement finalement acceptée, c’est avec un entrain nouveau et un sourire plus assuré que jamais qu’ils se dirigent vers la plage.

Toutes les bonnes intntions du monde ne suffisent cependant jamais, surtout pas alors que Joanne le coupe rapidement dans son élan, d’un ton qui a le don d’aussitôt l’inquiéter malgré toute sa douceur. "Rhett..." Muet, il reste suspendu à ses lèvres, ayant arrêté tout mouvement et tentant simplement d’anticiper la suite de ses mots en sondant ses yeux. Peine perdue, évidemment. "Jamie et moi avons divorcé." Il ne devrait pas sourire, pas vrai ? Il se retient de tout son cœur, poussé par la tristesse entendue dans les mots de son amie autant qu’observée sur son visage. S’il pense que ce divorce est une bonne chose pour elle, il ne peut pas lui en vouloir de ne pas le voir ainsi pour l’instant encore. "Nous avons signé les papiers en février dernier." Oh, la chronologie des faits est loin, si loin de ce à quoi Rhett pouvait s’attendre. Désormais, il ne pense même plus à laisser un sourire s’échapper et seuls des sourcils froncés parlent à sa place, preuve de son incompréhension totale. Ils ont pris une certaine distance l’un de l’autre, certes, mais il ne pensait pas que cela irait jusqu’à lui cacher l’annonce de son divorce. "Mais nous avions pris la décision déjà l'année dernière. Le cheminement a été long. Certaines négociations ont été plus difficiles que d'autres." De mal en pis, tel est le chemin pris par les annonces à répétition de la blonde. “Est-ce que tu vas finir par m’annoncer que vous n’avez finalement jamais été réellement ensemble, à ce rythme ?” Rhett n’accuse pas, il n’en a pas la force. Il est simplement et profondément blessé. Un mariage blanc est une idée qui aurait pu le séduire, dans d’autres circonstances. “Bon sang, Joanne.” Parfait stéréotype du sportif qui ne tient pas en place, le brun fait du sur place, il jette son pied dans le sable, cache ses mains dans ses poches, pose son attention tantôt sur le sol et tantôt dans les nuages. Il fait tout pour ne pas avoir à la regarder dans les yeux et revivre une énième dispute dont personne ne veut - encore une autour du même élément tiers, soit dit en passant. “En un an, t’as jamais trouvé le temps de m’en parler ?” Il ne demande pas une annonce en grandes pompes, Rhett. Un simple message aurait suffit, un appel si elle en avait peut-être la foi. Rien de plus. Pas de longue discussion, pas de tentative de psychologie sur Dieu sait quel sujet. Rien de tout ceci, si ce n’est un ami en informant un autre à propos d’un changement majeur dans sa vie. “Je sais qu’on se parle plus autant qu’avant et que c’est devenu compliqué entre nous mais je peux pas faire semblant de pas être touché simplement pour te faire plaisir.” Elle ne voudrait pas qu’il lui mente ; tout comme il ne veut pas accepter qu’elle ait pu omettre une telle vérité durant toute une année. Au moins, le brun peut poser des mots sur ce qu’il ressent et n’en a pas le moins du monde peur quand ses paroles ne sont destinées qu’à Joanne, en qui il continue d’avoir profondément confiance malgré tout ce qu’ils ont vécu.

Et pourtant, Rhett reste Rhett. Il grogne, il râle, il s’emporte (toutes proportions gardées) mais il sait que tout ceci n’est pas à propos de lui et qu’il est bien loin d’être l’un des protagonistes principaux de cette histoire. “Comment tu te sens ?” Sentais, peut-être ? Il ne sait même plus quel temps employer alors qu’il remonte ses yeux dans les siens, soucieux de lui prouver que sa question est aussi sincère que l’est son amertume.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyDim 10 Oct 2021 - 6:34

A FEELING WITHOUT A NAME

La haine qu'avaient Rhett et Hassan envers le britannique était presque viscéral. Ils ne lui pardonnaient plus aucun de ses faux pas, surtout lorsque ces derniers concernaient Joanne. Elle ne pouvait rien y faire, ce n'était pas comme si elle avait si ardemment essayé de les convaincre du contraire. Elle avait toujours su pardonner Jamie, lui trouver une excuse. A force de trop lui en trouver, ils avaient fini par ne plus y croire, conscient que leur amie était totalement happée par celui qui fut son mari. Joanne avait arrêté de se battre, de se défendre. Tout le monde discréditait ses paroles et avec le temps, sa crédibilité était également remise en cause. Alors, elle avait appris à se taire. "Elle adore son père." précisa-t-elle, au sujet de Louise. "Il arrive à mieux la saisir que moi, en tout cas." C'était un constat qu'elle avait pu faire depuis la naissance de la petite. Rhett faisait au mieux pour se montrer compréhensif, à la soutenir comme il le pouvait alors qu'il n'avait pas vraiment d'expérience en terme d'enfants. Joanne appréciait l'effort, elle lui souriait avec reconnaissance. "Je n'aimerais pas que nous parvenions enfin à nous entendre une fois que je serai vieille et grabataire." exagéra-t-elle, sans pourtant en penser moins. De plus, elle avait la sensation qu'elle n'avait pas vraiment cinquante ans devant elle, mais moins.  "C'est d'accord." lui répondit-elle alors qu'il proposait une sortie avec la petite. Plus la conversation avançait, plus elle semblait absurde. Rhett ignorait étonnamment tout du divorce et ça se ressentait dans chacun de ses mots. C'était ce qu'elle se disait lorsqu'elle lui tendit son téléphone après avoir sélectionné une photo de ses deux enfants. Daniel avait indéniablement hérité des yeux bleus de sa mère et de la chevelure du père. Quant à Louise, elle était une copie conforme de Joanne petite, à l'exception des iris, qui tendaient plus vers le vert. Après lui avoir laissé le temps d'observer le cliché, la conservatrice lança enfin la bombe. Il était temps, dirait-on. Elle ne préférait pas faire attention à la première réaction de Rhett, qui devait être bien partagée. "Nous n'avions plus vraiment l'air d'un couple avant ça. Depuis que ces histoires de chantage ont été révélé au grand public." Et que Mina avait pris la peine d'informer Joanne au préalable de ce qu'il avait fait. "Ca nous a pris plusieurs mois pour en venir cette conclusion là." Le ton de Joanne était comme totalement détaché de la réalité. Joanne avait attendu. Elle avait espéré que sa colère s'apaise et elle pensait qu'elle pourrait lui pardonner encore une fois. Mais il semblerait que c'était la goutte d'eau. Celle de trop. Bien sûr, Rhett était contrarié. "Je savais comment tu allais réagir." lui dit-elle après qu'il lui ait demandé pourquoi elle avait tant tard à l'en informer. "Je savais comment Hassan allait réagir, je sais comment mes parents vont le faire." La petite blonde sentait sa gorge se serrer. Nerveuse, elle croisa ses bras. Parce que oui, elle n'en avait toujours pas parlé avec ses propres parents, avec qui le contact était aussi extrêmement limité; pour ne pas dire, inexistant. "J'essayais de sauver mon mariage, j'essayais de rester une mère pour mes enfants, j'essayais de ne pas prolonger les délais de mes impératifs professionnels, j'essayais de négocier les conditions du divorce avec Jamie." Elle avait tenté de survivre à travers tout cela. Elle n'avait quasiment pas eu de moments pour elle. "Avec tout ceci, il fallait que j'accepte aussi que divorcer était aussi vous donner la satisfaction d'avoir eu raison." C'était ce qu'il y avait de plus dur à gérer, au final. "Hassan, mes parents, toi... Mais aussi tous ceux qui prennent un plaisir malsain à s'intéresser à nos vies." Il savait ce que c'était, ça, Rhett. "Ca te fait plaisir à toi, en revanche, que je me sépare de lui. Tu ne peux pas dire que tu ne sois pas soulagé. Je le sais." Joanne souriait tristement. Elle ne l'accusait de rien, elle énonçait juste un fait difficile à entendre. Il ne pouvait pas mentir là-dessus. "Comme je l'ai expliqué à Hassan, il n'y a rien de plus dur que savoir que vos proches se sentent plus soulagés qu'autre chose quand ils apprennent que vous traversez une des expériences pénibles comme celle-ci." Joanne entendait la peine de Rhett, elle la prenait en considération. "Ca aurait de trop à gérer... pour moi." Elle espérait qu'il comprenait autant qu'Hassan avait pu le comprendre. Rhett et Joanne pouvaient se parler sans trop mettre de filtres sur leurs émotions et leur ressenti. Elle ne se l'expliquait pas, pourquoi elle avait autant d'aisance à se confier plus qu'à d'autres. Ca avait toujours été le cas, depuis qu'il se connaissait. Au lieu de s'amuser de sa naïveté, le brun avait toujours préféré lui expliquer les choses. Elle haussa les épaules après qu'il ait posé sa question. "Comme après un deuxième divorce, je suppose." Rhett savait que Joanne était d'un extrême romantisme et que le mariage avait une valeur toute particulière à ses yeux. Le divorce, elle le vivait comme le pire des échecs. "Je n'y pense pas trop. Je n'en ai ni le temps, ni l'envie." Et ça l'arrangeait bien, car être confrontée ce processus lui faisait plus peur qu'autre chose. "Et ça ne me donne plus très envie de retenter ma chance, non plus." Elle avait certes cette histoire, cette relation plus platonique qu'autre avec cet Italien qu'elle avait rencontré. Mais rien d'officiel et surtout, un secret qu'elle gardait pour elle. Elle ne leur envisageait pas vraiment de futur; ça lui convenait comme c'était à ce moment là. Joanne avait tenu ce même discours à Hassan quelques mois plus tôt, qui lui pensait que tout était trop frais pour qu'elle soit persuadée de ce genre de vérité. "Il y a des jours où je me demande ce qui peut bien clocher chez moi." dit-elle d'un rire de ce qu'il y avait de plus nerveux. "D'autres où je me dis que j'ai de quoi être fière. J'ai deux enfants en bonne santé, j'avance beaucoup sur mon doctorat...Mais le tout est un peu terni par la peur d'être une mauvaise mère et de me mettre en échec sur les travaux de recherches parce que les délais sont plus serrés que je ne l'imaginais." Et comme d'habitude, Joanne savait parler de tout, sauf de son propre ressenti.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyMer 13 Oct 2021 - 6:51

Avant d’être un homme ayant toutes les raisons du monde pour en détester un autre, il est surtout l’ami de Joanne. C’est ce que Rhett tente de se répéter mentalement jusqu’à l’assimiler totalement, refusant de faire passer ses propres sentiments avant ceux de la mère de famille. Elle est celle qui perd tout dans cette histoire, il ne peut pas le nier simplement parce que cela l’arrange. C’est Joanne : il n’a pas le droit d’être égoïste avec elle. L’australien fait de son mieux pour se concentrer sur le son de sa voix, éternellement doux, plutôt que les mots en eux-même et le fait qu’elle n’arrive toujours pas à accepter de reprocher la moindre chose à son ex-mari, même aujourd’hui, même après toutes ces années et tout ce qu’ils ont vécu. Alors il prend sur lui, le sportif. Il serre les dents, garde la mâchoire fermée et ne laisse aucun mot s’en échapper, même lorsqu’il croit comprendre qu’Hassan a été tenu au courant du divorce avant lui, même lorsqu’elle lui avoue que ce n’est toujours pas le cas de ses propres parents. Les choses sont sans dessus dessous, sans logique, et pourtant il n’arrive pas à réellement en vouloir à Joanne. S’il est effectivement blessé, il sait que les choses sont infiniment plus difficiles et compliquées de son côté, pourtant. Elle qui a toujours rêvé de fonder une famille, elle n’avait sans doute pas prévu d’élever ses enfants seule. "J'essayais de sauver mon mariage, j'essayais de rester une mère pour mes enfants, j'essayais de ne pas prolonger les délais de mes impératifs professionnels, j'essayais de négocier les conditions du divorce avec Jamie." La voilà, la Joanne qu’il connaît, dans toute sa splendeur : à essayer de concilier tout et son contraire et à vouloir faire plaisir à tout le monde, elle se perd. Elle ne pouvait décemment pas arriver au bout de toutes ces tâches à la fois mais la connaissant, il sait qu’elle n’a pas abandonné, jusqu’au bout, même après qu’on lui ait dit qu’il ne restait plus aucun espoir. Elle se sera battue pour son mari, ses enfants et son travail jusqu’au bout, parce qu’elle ne serait pas elle-même le cas échéant. Rhett suit sa promesse de rester muet mais ne peut s’empêcher de soufflant doucement, glissant à son encontre un regard bleu empli d’empathie - et sans doute un peu de remords faits de ‘qu’est ce qu’on avait dit, déjà, sur le fait de te surmener ?’.

"Avec tout ceci, il fallait que j'accepte aussi que divorcer était aussi vous donner la satisfaction d'avoir eu raison." Entre toutes autres choses, Rhett digère mal le fait d’avoir joué un poids dans la peine de Joanne et ce sans même le savoir. Ils ont perdu contact il y a longtemps de ça et à défaut de pouvoir être un véritable ami pour la jeune femme, il agit comme une source de stress et de peur supplémentaire. Il n’aurait jamais cru que les choses pourraient changer à ce point entre eux et cela suffit largement à lui serrer le cœur. Il aurait préféré pouvoir lui prouver qu’il avait raison sans qu’elle n’en souffre de la sorte. "Ca te fait plaisir à toi, en revanche, que je me sépare de lui. Tu ne peux pas dire que tu ne sois pas soulagé. Je le sais." Il n’a pas de sourire pour répondre à celui de Joanne, infiniment triste. Bientôt, il voudra chasser cette scène de son esprit, et peut-être même toute la journée si jamais les choses ne s’améliorent pas. “J’en suis soulagé. Pas heureux.” Ils se sont toujours dit les choses en face (sauf quand Joanne décide d’en faire le contraire, apparemment), alors cette fois-ci Rhett ne peut pas la laisser avoir une idée faussée sur lui. Il est soulagé de ne plus la savoir au quotidien auprès d’un homme aussi peu fréquentable que lui, mais il n’est pas heureux qu’elle se retrouve désormais seule et triste. Elle a partagé sa vie durant plusieurs années, il ne peut pas agir comme si cette relation ne laissera pas de traces dans sa vie. Elle laisse déjà deux beaux enfants. "Comme je l'ai expliqué à Hassan, il n'y a rien de plus dur que savoir que vos proches se sentent plus soulagés qu'autre chose quand ils apprennent que vous traversez une des expériences pénibles comme celle-ci." A ça, il n’a rien à redire, aucun mot pour l’apaiser non plus. Il serait prêt à mettre sa main à couper pour envisager que le soulagement ait aussi envahi Hassan lorsqu’il a été mis au courant du divorce - bien avant Rhett, rappelons-le encore une fois. “Tu nous reproches tout et son contraire. On aurait été là pour toi si tu nous en avais parlé, il aurait s’agit d’enlever le pansement d’un coup.” Il tente d’avoir une voix aussi douce que possible pour lui faire comprendre qu’il n’est pas réellement en train de lui reprocher son comportement, simplement de lui préciser que les choses auraient pu être bien plus simples de tous les côtés si jamais les choses avaient été faites dans l’ordre. Il l’aurait soutenu, épaulé, écouté, occupé ; si jamais il avait été jugé digne de confiance pour une telle annonce. Et c’est ça, sans aucun doute, qui lui fait le plus de mal : l’impression de ne pas être suffisant. Lui n’avait jamais hésité à lui parler de son histoire avec Sophia alors qu’il la savait proche de la jeune femme, mais en retour elle n’a pas envisagé le fait de lui parler de ce qu’elle traversait avec Jamie. “Je ne suis pas soulagé de te voir triste, ça n’arrivera jamais. J’espère simplement que tu pourras reprendre les choses en main petit à petit, maintenant.” Parce qu’elle sera désormais la seule à avoir un mot à dire sur son existence, son quotidien, son travail, sa famille. Ce n’est pas le conte de fées qu’elle esperait mais elle se tient loin du cauchemar : Hassan et Rhett seront toujours là pour l’aider. Le rugbyman serait même prêt à lui garder ses enfants en cas de besoin, et Dieu sait que c’est beaucoup lui demander.

Finalement, il se permet de lui poser la véritable question et la seule qui lui importe vraiment : comment va-t-elle ? "Comme après un deuxième divorce, je suppose." Traduction : mal. Il voudrait faire une blague et dire que c’est le meilleur moment pour se décider à se remettre avec Hassan mais il se retient de justesse, comprenant sur le tard qu’il ne ferait que mettre de l’huile sur le feu avec de tels mots. Elle n’est pas déjà prête à passer à autre chose, c’est évident, et il ne veut pas avoir à se demander si oui ou non son ami peut avoir sa chance, et si oui ou non Joanne pense à la lui donner. Tout comme il ne donnera jamais son avis sur le sujet, estimant que cette histoire ne regarde qu’eux, peu importe à quel point il est un ami proche de chaque parti. "Il y a des jours où je me demande ce qui peut bien clocher chez moi." Lui sait pertinemment que la réponse tient en un seul mot. Rien ne cloche chez elle, évidemment que non. Les divorces ne sont pas si rares que l’on veut bien le croire. "D'autres où je me dis que j'ai de quoi être fière. J'ai deux enfants en bonne santé, j'avance beaucoup sur mon doctorat...Mais le tout est un peu terni par la peur d'être une mauvaise mère et de me mettre en échec sur les travaux de recherches parce que les délais sont plus serrés que je ne l'imaginais." - “Tu es trop dure avec toi-même. Tu as deux enfants en bonne santé et tu es une bonne mère. Tu avances beaucoup sur ton doctorat en même temps de gérer tout le reste.” Elle mène une vie à mille à l’heure, personne ne pourrait lui reprocher d’être humaine et de se sentir fatiguée, voire même d’être parfois énervée pour un rien. Personne ne lui tiendrait rigueur pour grand chose, en réalité, et Rhett ne dit pas ça simplement parce qu’il est son ami : il le sait. "Tu sais que si j'avais des reproches à te faire, je ne les aurais pas retenus." Preuve en est qu'il ne l'a pas fait vis à vis de la façon qu'elle a eu d'annoncer son divorce. "Il n'était pas bon pour toi. Je ne te referai pas mon discours, mais votre divorce veut simplement dire que tu peux agir comme tu veux, maintenant." Elle n'a plus la moindre emprise de qui que ce soit, voilà ce que ça veut dire. "J'aurais voulu être là pour toi... quand c'est arrivé." En février dernier, alors qu'ils y pensaient depuis plusieurs mois avant ça. Il a une année de retard. "Pourquoi est-ce que tu as fait confiance à Hassan et pas à moi ?" Il reprend, incapable de totalement cacher l'amertume derrière ses paroles. Soucieux de ne pas trop la mettre mal à l'aise, Rhett précise pourtant le fond de sa pensée. "C'est pas une question d'ego. Je veux juste savoir à quel point on a brisé quelque chose entre nous."
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptySam 15 Jan 2022 - 9:18

A FEELING WITHOUT A NAME

Joanne avait bien remarqué que Rhett était contrarié d'avoir été laissé dans l'ignorance pendant toute une année. Leur amitié n'avait pas été au beau fixe depuis un moment  et c'était là la principale raison pour qu'elle ne vienne pas vers lui pour lui en faire l'annonce. Cela lui semblait comme... inapproprié. Malgré ce fond de rancœur, l'ancien rugbyman restait indulgent et attentif à la façon dont elle racontait sa  version des faits, comment elle le vivait. Pour une personne comme Joanne, qui avait d'habitude une certaine aisance à trouver les mots justes pour exprimer ses émotions, il lui était là bien difficile de mettre de l'ordre dans ses pensées et de parvenir à les verbaliser sans maladresse, sans faux pas. Rhett savait très bien combien il était important avec elle de choisir les bons mots, ce pourquoi il se permit de la corriger en précisant qu'il était plutôt soulagé qu'heureux qu'elle se soit séparée de Jamie. Il restait néanmoins froissé qu'elle ait attendu aussi longtemps pour lui partager cette nouvelle. Et cela se sentait, sans même qu'il ne le veuille vraiment, dans chacune de ses phrases. A sa phrase, bien qu'il était fait de son mieux pour l'intonation soit la plus douce possible, Joanne sentait sa gorge se serrer, et ses paupières s'alourdir de quelques larmes. "J'avais peur, Rhett." Elle se sentit bien penaude, abattue et désarmée. "Peur des réactions, peur que... ça rende tout ça d'autant plus réel." Et donc, d'autant plus douloureux. Joanne avait gardé sous silence ses problèmes de couple pendant si longtemps qu'elle en avait oublié ce que c'était, de s'ouvrir aux autres. Et surtout, de faire  confiance. De ne pas vivre avec cette crainte que ses aveux ne soient pas utilisés à mauvais escient contre elle ou ses enfants. C'était une peur qui la tétanisait et qui la bloquait. Hassan avait du faire des pieds et des mains pour ne serait-ce que gratter la surface et se faire une idée de son état d'esprit. Il n'avait pas abandonné pour autant. "Je compte faire au mieux, en tout cas." dit-elle avec un sourire un peu forcé. Joanne avait toujours été très exigeante avec elle-même. Comme si elle était dans une sorte de quête afin d'atteindre la perfection. Pour l'heure, elle essayait surtout de remettre de l'ordre dans sa vie alors que celle-ci devait continuer coûte que coûte. Comme Rhett le soulevait, elle avait des enfants, elle avait un doctorat sur le feu, elle avait une maison à tenir. Elle se sentait dépassée mais ce n'était même pas sûr qu'elle s'en soit déjà rendue compte. Son ami se voulait optimiste et encourageant. Il avait toujours cru en elle. Il avait toujours voulu le meilleur pour elle et la réciproque était toujours bien présente. Ce n'était pas parce que leur amitié tanguait un peu qu'elle ne lui souhaitait pas le meilleur, loin de là. Rhett restait figé sur sa position concernant l'avis qu'il avait pour Jamie. Et il restait persuadé qu'il n'était pas le bon pour son amie d'université. La façon dont il parlait de lui laissait sous-entendre qu'elle avait été sous son emprise. "Ce n'est pas une question de confiance, Rhett." le corrigea-t-elle après avoir été restée mutique pendant un long moment. "Je t'en voulais encore pour..." Il savait de quoi elle parlait et elle n'avait pas la moindre envie de faire remonter cette histoire-là. "Quand je l'ai dit à Hassan, c'était de façon assez inopinée en se croisant une fois à l'université. Ce n'était pas comme si j'avais vraiment prévu de le lui dire." lui précisa-t-elle. "On s'est regardé, c'est sorti tout seul et nous n'avions pas reparlé avant un certain temps." Pourquoi elle le lui avait dit juste comme ça, Joanne ne pouvait pas l'expliquer. "Qui sait, si je t'avais croisé aussi ce jour-là, je te l'aurais peut-être dit." Elle avait tellement été dans sa bulle pendant tout ce temps, à éviter les regards, à se murer dans un silence qui est devenu pour elle une zone de confort, qu'elle en avait oublié à quel point un simple regard, d'une personne qui lui était cher, pouvait faire sauter autant de cadenas. "Même lui avait sacrément du... forcer la conversation pour que j'en discute un peu." Cela permettait à Rhett d'avoir une sorte de valeur de référence, de se faire une idée d'à quel point la petite blonde n'avait parlé à personne de sa situation. Elle ne voulait pas faire de vague. L'espace de quelques secondes, le regard de Joanne se perdait dans le vide. "Il y a peut-être quelque chose de brisé entre nous mais, ... Mais je voudrais qu'on essaie de le réparer." Non, elle ne cautionnait toujours pas ce qu'il avait même si elle en connaissait les raisons. Rhett restait néanmoins l'une de ses amis les plus chers. Elle passait ses doigts sur ses yeux avant que ses larmes ne s'y échappent. "Je suis désolée, de ne pas te l'avoir dit plus tôt." dit-elle finalement. Elle l'était, mais elle n'aurait probablement pas fait les choses différemment. Joanne restait très peu loquace à ce sujet. "N'en veux pas à Hassan. C'est moi qui lui ai demandé de ne rien dire à personne." Elle se doutait qu'Hassan et Rhett allaient en parler ensemble, un jour ou un autre. "Si tu dois en vouloir à quelqu'un, c'est moi. Juste moi." Elle craignait tellement qu'Hassan ne subisse des retombées, d'une façon ou d'une autre. "Je ne veux pas te perdre non plus, Rhett." dit-elle finalement d'une voix tremblante, après avoir marqué une pause.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name EmptyJeu 27 Jan 2022 - 19:17

Cette conversation n’est pas uniquement difficile pour Joanne mais bien pour Rhett aussi, lui qui ne sait pas comment concilier l’amitié qu’il porte à la jeune mère avec son besoin de réponse face à un sentiment d’exclusion le rongeant de l’intérieur. Exister aux yeux du monde est un besoin que ses proches connaissent, mais pour y arriver il devrait au moins pouvoir être capable d’avoir de l’importance pour eux et de paraître assez fort pour soutenir quelques secousses. A avoir été tenu à l’écart et dans le secret de son divorce pendant aussi longtemps, ce sont donc des choses dont il en vient à douter lui-même, n’ayant pourtant pas pour habitude de se remettre en question aussi facilement. Joanne a ce pouvoir sur lui, parce que Joanne est importante. S’il a des mots bien trop maladroits pour le lui faire comprendre en cet instant, c’est au moins en utilisant un timbre de voix aussi doux que possible qu’il essaye de se rattraper ou, tout du moins, de ne pas empirer la situation. Et pour être honnête, cela ne fonctionne pas réellement, il s’en rend d’autant plus compte lorsqu’il observe son amie ne plus devenir que l’ombre d'elle-même, entourée d’un aura d’une tristesse infinie. "J'avais peur, Rhett." Et Rhett, lui, n’arrive pas à différencier la peur du regard d’autrui et la peur de sa réaction, à lui et à lui seul. Il n’arrive pas à se dire qu’il représente la métonymie pour le reste du monde, que si elle lui en parlait à lui alors elle aurait à en parler tout autour d’elle. Tout ce qu’il entend, plus désolé que jamais, c’est qu’elle avait peur de lui, d’une façon ou d’une autre. Pourtant, lui n’a jamais posé la main sur Joanne, et il ne le fera jamais. Face à sa détresse, il ne trouve rien à répondre, s’enfonçant un peu plus dans sa propre carapace. "Peur des réactions, peur que... ça rende tout ça d'autant plus réel." - “Ça l’est de toute façon.” Il annonce tout bas, ne souhaitant sans doute pas que Joanne l’entende. Rendu désolé par sa propre répartie, il baisse les yeux l’espace d’une seconde. "J'aurais gardé le secret." Il affirme, trop tard pour que cela n'ait aucune importance. Pourtant, Rhett tient à lui affirmer qu'il aurait gardé sa langue, qu'ils n'en auraient jamais reparlé et qu'il n'aurait pas rendu les choses réelles si elle ne voulait pas elle-même l'accepter.

Après lui avoir demandé à coeur ouvert pourquoi est-ce qu’il n’était pas suffisant pour recevoir ses confessions, l’australien se contente de garder pour lui le reste de ses remarques et laisse son amie lui raconter sa version des faits - la seule, en réalité. "Ce n'est pas une question de confiance, Rhett." Alors quoi, Joanne ? Si la confiance n’est pas ce qui a fait pencher la balance en sa défaveur, alors le brun n’arrive pas à savoir ce qui a pu avoir la moindre importance dans toute cette histoire. Tout est toujours une question de confiance, à un niveau ou un autre. "Je t'en voulais encore pour..." Rhett serre les dents, toujours incapable de ressentir le moindre remord à propos du geste qu’il a eu envers son ex-mari. Il ne s’en veut pas de lui avoir mis son poing dans la figure et si c’était à refaire, il se contenterait de frapper plus fort en cœur. Elle lui en veut toujours, mais ce n’est pas son cas, et il ne risque pas de s’excuser pour ça. Puisque son amie sait déjà tout ça, c’est à son tour de rester mutique. "Quand je l'ai dit à Hassan, c'était de façon assez inopinée en se croisant une fois à l'université. Ce n'était pas comme si j'avais vraiment prévu de le lui dire." Le pas qu’il esquisse en arrière symbolise très largement le recul qu’il prend sur les choses et, peut-être, le fait qu’il réalise aussi son erreur d’avoir jugé trop durement et rapidement la jeune femme. "On s'est regardé, c'est sorti tout seul et nous n'avions pas reparlé avant un certain temps. Qui sait, si je t'avais croisé aussi ce jour-là, je te l'aurais peut-être dit." Mais Rhett n’était pas là, et c’est un fait redondant dans leur histoire commune. Son absence du pays représente beaucoup d’occasions manquées qu’Hassan a su gérer à sa place et, bien loin de s’en trouver jaloux, il est simplement soulagé qu’elle ait au moins pu compter sur lui lorsqu’elle en avait le plus besoin, quand Rhett pensait encore avoir mieux à faire - même si, un an plus tôt, il était déjà largement de retour en Australie.  "Même lui avait sacrément du... forcer la conversation pour que j'en discute un peu." Et pourtant, Hassan n’a jamais trahi sa confiance, malgré tout le soucis qu’il pouvait se faire pour son ex-femme et amie de toujours. L’australien souffle doucement, tentant d’accepter bien malgré lui qu’il n’avait pas abordé la discussion du bon point de vue.

Égoïstement, pourtant, ce n’est pas d’Hassan dont il veut lui parler. Peu importe toute l’amitié qu’il a toujours porté à son ancien partenaire de sport et éternel ami, ce n’est pas pour lui qu’il prend autant sur lui pour aujourd’hui avoir cette discussion. Ce qu’il veut savoir, c’est s’il reste encore quelque chose à leur sauver dans leur amitié ayant connu bien plus de ‘bas’ que de ‘hauts’ durant les dernières années écoulées. "Il y a peut-être quelque chose de brisé entre nous mais, ... Mais je voudrais qu'on essaie de le réparer." C’est son vœu le plus cher, à lui aussi, raison pour laquelle il hoche doucement la tête. Simplement, comme Joanne, il ne sait plus comment s’y prendre pour y parvenir. Tout est bien moins aisé et naturel qu’à l’époque. “C’est tout ce que je veux aussi.” Pas tout, tout, mais il le désire très fortement. "Je suis désolée, de ne pas te l'avoir dit plus tôt." Éternel enfant ayant du mal à avouer ses propres fautes, les excuses du sportif ont besoin de quelques secondes supplémentaires pour être formulées. “Et moi de pas avoir été là pour toi.” Depuis qu’il est rentré au pays et, surtout, tout le temps où il n’y était plus. Il a manqué bien trop de choses dans la vie de Joanne, à commencer par la naissance de son premier enfant, et il sait que rien ne pourrait le faire rattraper ce temps perdu. "N'en veux pas à Hassan. C'est moi qui lui ai demandé de ne rien dire à personne. Si tu dois en vouloir à quelqu'un, c'est moi. Juste moi." Au fond de lui vexé qu’elle pense qu’il devrait nécessairement en vouloir à quelqu’un, il préfère une fois de plus ne pas partager ce sentiment et prendre sur lui. Chose rare de sa part, cela ne peut sûrement que lui faire du bien. “J’en veux à personne, Joanne. Je suis simplement triste.” Un simple mot posé sur son état d’esprit qui lui coûte pourtant beaucoup, en témoigne la rareté de ce genre de confessions venant de lui. Rhett ne veut pas partir en guerre contre les deux seuls véritables amis qu’il a toujours connus. Il fait parfois de mauvais choix, mais jamais stupides à ce point. "Je ne veux pas te perdre non plus, Rhett." Ne sachant comment la conforter, il n’en fait donc rien, se contentant de rester plantée face à une Joanne largement émue par la discussion qu’ils entretiennent. Que leurs chemins se séparent pour qu’ils finissent par à peine se sourire s’ils venaient à se rencontrer dans la rue n’est pas l’avenir qu’il imagine pour eux deux. Il ne sait pas réellement ce qu’il imagine, en réalité, mais ce n’est sûrement pas quelque chose d’un tel acabits. Pudique sur ses sentiments, il préfère se contenter de croire qu'elle a compris qu'il tient trop à elle pour laisser leur amitié s'effriter. "C'est lui qui a décidé ? Tu as l'air de regretter, même si tu me dis que c'était nécessaire." Les meilleures choses à faire ne sont pas toujours celles qui nous rendent heureux. Pire encore, cela n'a rien d'une règle générale. Rhett préfère encore la voir heureuse au bras d'un homme qu'il n'apprécie pas que malheureuse. Et aujourd'hui, c'est à une Joanne plus malheureuse que jamais qu'il fait face. "Je sais que j'ai pas été à la hauteur depuis longtemps mais je veux me rattraper." Pour cela, elle doit accepter de lui parler sans aucune crainte, comme avant, ce même avant où tout allait parfaitement bien pour tout le monde, chacun profitant de l'insouciance des balbutiements de la vie d'adulte.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(joanne) a feeling without a name Empty
Message(#)(joanne) a feeling without a name Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(joanne) a feeling without a name