Le Deal du moment : -29%
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
Voir le deal
269.99 €

 (hassan) we were there for the ups and downs

Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyMer 8 Sep 2021 - 21:00

L’appel à l'aide d’Hassan a été reçu à la seconde où il a croisé son regard lors de leur dernière entrevue, quand ce dernier lui a avoué avoir été désigné pour animer un atelier lors du Brisbane Festival. Nul doute que personne n’ait pensé à lui plutôt qu’à Rhett, surtout quand on sait à quel point il peut se montrer indélicat avec les enfants. Et ce sont autant de petites têtes blondes qui courent désormais à tout va d’un atelier à un autre, tantôt hurlant, tantôt pleurant (parfois il est difficile de distinguer l’un de l’autre, surtout pour une oreille non expérimentée telle que la sienne). Son ami n’a eu à prononcer aucun mot que Rhett savait déjà, ne pouvant que comprendre sa peine - quand bien même Hassan a l’habitude des enfants puisqu’il a la folie de les entraîner. Peut-être qu’il n’a vu qu’un appel à l’aide là où il n’y en avait aucun, et que tout cette journée s’est transformée en une grande excuse pour passer du temps ensemble à parler sport et cacher des bières sous la table, dans la glacière ramenée par le rugbyman sans aucune discrétion. Du temps de l’université, il respectait encore un peu trop soigneusement la doctrine de l’esprit sain dans un corps sain, alors il n’a pas eu la chance d’y apprendre la discrétion. Aujourd’hui, force est de constater que c’est peine perdue, autant que les années qui passent et son corps qui prend peu à peu de la masse, assuré qu’il ne tapera plus que dans des coins de meuble.

Tu t’en sors ?” Hassan a bien trop d’ego pour avouer le contraire, et s’il le ferait, ce ne serait que sous couvert d’une ironie latente. Le sourire de Rhett est immense, sans doute bien trop pour la situation actuelle. Avec l’âge, il perd toute forme de juste mesure (l’âge étant une excuse toute trouvée alors qu’il n’en a simplement jamais eue). “Aucun gamin n’a volé ta glace ? Je peux aller te venger si tu veux, contente toi de me le pointer du doigt. ” Se moquer de ses amis fait partie de l’une de ses activités favorites, surtout alors qu’il s’agit d’Hassan est qu’il est plus ou moins en train de faire son travail en remplissant une tâche donnée par ABC. En somme, il n’a pas le droit de déconner. L’avantage que personne n’ait pensé à Rhett pour le rôle, c’est que personne n’attend rien de lui non plus, si ce n’est qu’il se comporte assez bien pour qu’aucune plainte ne remonte aux oreilles des studios. Tant que Jamie ne vient pas lui proposer ses jolies pommettes pour qu’il y pose la paume de sa main, alors tout devrait bien se passer. “Je te rends service en te ramenant des bières et j’ai même commencé à inspecter les environs pour trouver à manger. En retour...” Son ami n’a rien demandé mais il se retrouve pris au milieu d’une tempête soudainement pleine d’énergie. La journée est belle mais le mois l’est plus encore, surtout depuis que l’annonce officielle des JO de 2032 est tombée. Déjà, Rhett ne rêve plus que de cette année, mais pour le moment encore il est occupé ailleurs, jouant de ses yeux clairs qu’il repose sur une silhouette féminine de son âge. “n’hésite pas à dire à cette jolie jeune femme à quel point je suis cool, drôle, parfait, que mon assurance vie est bien remplie et qu’en plus j’ai aucune mommy issue à signaler.” Mais la liste de ses qualités, Hassan la connaît déjà, pas vrai ? Une main entre ses omoplates, il ne peut s’empêcher de la tapoter doucement, comme s’il s’apprêtait réellement à envoyer son ami au front à sa place. Non pas que l’idée le dérangerait, loin de là, mais Rhett n’est pas du genre à se faire d’illusions à propos des femmes (si, bien sûr, il ne sait faire que ça) : elle ne connaîtra sans doute même pas son nom à la fin de la journée et repartira avec sa fille aussi vite qu’elle est venue. “Si jamais je peux vraiment aider, je peux remettre à plus tard ma dégustation de bières, tu le sais.” Sa voix reprend enfin tout son sérieux. Il a proposé de l’aide à Hassan et il était sincère dans son élan, leur amitié passant bien avant tout le reste et surtout les femmes.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyMer 15 Sep 2021 - 15:36

Sawyer ne se ferait pas avoir une seconde fois : c'était le constat dépité qu'avait fait Hassan en réalisant qu'il allait devoir trouver une autre victime pour chaperonner avec lui la ribambelle d'enfants dont les parents étaient bien trop heureux de se délester l'espace d'une heure ou deux – oh, ils les aimaient, là n'était pas le souci … Mais parfois il fallait jouer la carte de l'éloignement pour entretenir la passion, et déléguer provisoirement à un autre l’excès d’énergie du petit dernier le temps d’aller boire un verre ou bronzer à la plage, c’était une occasion trop belle pour être ignorée. Il aurait pu refuser bien sûr, son contrat avec ABC n’incluait pas le baby-sitting intempestif de gremlins, mais s’il était parfaitement honnête la chose ne le dérangeait pas tant que cela … Hassan n’avait pas son pareil avec les enfants, il savait y faire avec eux, et s’il fallait un point positif au fait de ne pas en avoir lui-même, sa jauge de patience n’était jamais assez entamée pour qu’il la perde face à ceux des autres. Et s’il le faisait déjà pour le club de rugby de son quartier et pour l’association du Saint Vincent, il pouvait bien le faire l’espace d’une journée pour la chaîne de télévision qui l’employait. Quant à trouver une âme charitable avec qui partager la chose ce n’était pas tant un besoin qu’une caprice de sa part, l’assurance d’avoir au moins un autre adulte à qui faire la conversation au cours de la journée – et par loyauté ou par pitié, Rhett avait fini par se laisser convaincre.

La matinée n’avait pas été aussi ensoleillée que prévue, et les mamans les plus averties avaient opté pour les manches longues ou rajouté une seconde couche sous le t-shirt de leurs bambins, mais l’après-midi avait rebattu les cartes et quelques vêtements traînaient çà et là en bordure de terrain. Sur le carré d’herbe du Suncorp Stadium auquel on l’avait assigné Hassan avait disposé des plots, quelques ballons ovales, et de quoi protéger les articulations fragiles des enfants s’il leur prenait l’envie de s’essayer à l’art du plaquage (lequel plaisait surtout en ce qu’il fournissait une excellente excuse pour se rouler dans l’herbe et finir couvert de terre sans subir de remontrances). « Tu t’en sors ? » Avançant dans sa direction, Rhett avait balayé le terrain du regard avant de le reposer sur lui « Aucun gamin n’a volé ta glace ? Je peux aller te venger si tu veux, contente toi de me le pointer du doigt. » Se penchant pour ramasser une veste de survêtement qui semblait avoir égaré son propriétaire (ou était-ce l’inverse ?) le brun avait laissé échapper un ricanement « Aww regardez-le celui-là, prêt à défendre mon honneur, c’est mignon. » Ponctuant sa phrase d’une légère tape sur l’épaule de son ami, Hassan avait secoué la tête « Promis, s'ils exagèrent je te laisserai faire ta grosse voix.  » Et qu'on se le dise, Rhett avait beau ne pas être le plus à l'aise avec les enfants cela ressemblait, du point de vue du brun, à peine à un échauffement en comparaison des étudiants aux hormones en ébullition qu'il devait gérer à l'université – l'un et l'autre étaient bien placés pour le savoir.

À leurs pieds, l'ex-rugbyman avait désigné la glacière avec laquelle il était arrivé : « Je te rends service en te ramenant des bières et j’ai même commencé à inspecter les environs pour trouver à manger. En retour … » Marquant une pause, il avait attendu que le regard d'Hassan aille s’ancrer dans la même direction que la sienne pour reprendre « … n’hésite pas à dire à cette jolie jeune femme à quel point je suis cool, drôle, parfait, que mon assurance vie est bien remplie et qu’en plus j’ai aucune mommy issue à signaler. » et avait fait mine de le pousser dans la direction de la “jolie jeune femme” en question, laquelle semblait se débattre avec une indécision dont elle était la seule à connaître les tenants et les aboutissants. « Je lui dis tout de suite que tu ronfles une nuit sur deux, aussi, ou bien je laisse quand même un peu de mystère ? » L’air goguenard, l’enseignant s’était volontiers saisi d’une des bières sans alcool que Rhett lui avait réservé dans la glacière, un oeil toujours sur l’objet de leur attention tandis que son ami reprenait avec un peu plus de sérieux « Si jamais je peux vraiment aider, je peux remettre à plus tard ma dégustation de bières, tu le sais. » Il savait bien, oui, et réclamant au blond son briquet pour décapsuler sa bouteille il s’en était autorisé une gorgée ou deux avant de simplement dire « Prépare ton meilleur sourire, Don Juan. Et oublie pas de glisser un mot sur le LRC, Phil me tanne pour qu’on recrute plus de filles la saison prochaine. » Au moins de quoi pouvoir constituer une équipe féminine chez les douze ans et plus – c’était l’idée.

Sans laisser à son ami le temps de réagir (ou de protester), Hassan s’était lui aussi armé de son sourire de vendeur de tapis et était allé à la rencontre de l’inconnue et de sa progéniture pour voir s’il pouvait la renseigner (officiellement) et tâter le terrain (officieusement). Sa fille souhaitait faire du rugby à la rentrée prochaine, mais Maman penchait plutôt pour le netball quant à elle. Classique. « Toutes les filles font du netball. » avait-il alors fait remarquer avec une légère moue, arguant que le rugby était un choix plus “audacieux”, qu’on se dépensait mieux dans un sport de plein air (pourquoi pas) et que justement il connaissait la personne parfaite pour répondre à toutes les questions éventuelles qu’elle pourrait avoir. « Qu’est-ce que tu dirais de venir me montrer un peu comment tu te débrouilles avec un ballon, pendant que mon collègue et ta Maman discutent ? » Rhett ne pouvait plus reculer désormais, la maman en question avait les yeux rivés sur lui, et derrière elle Hassan arborait un air satisfait qui disait “tu me remercieras plus tard, dude”.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyDim 19 Sep 2021 - 23:36

Après une tape sur l’épaule et une remarque infantilisante à souhait sur laquelle Rhett ne reviendra pas - mais qu’il prend éternellement avec un esprit bon enfant, de mise lorsqu’il est avec son ami -, il en viendrait presque à se demander pourquoi cette journée lui semblait être une si mauvaise idée au départ. « Promis, s'ils exagèrent je te laisserai faire ta grosse voix.  » Il esquisse un rire, amusé à l’idée d’avoir le rôle du bad cop uniquement sur le terrain, alors que tout le monde lui rirait au nez dans la vraie vie. Le terrain aussi, c’est la vraie vie, et puisqu’il a de toute façon tendance à oublier de prendre une voix autre que ‘la grosse voix’, Rhett serait ravi de venir en aide à la demoiselle en détresse que représente ponctuellement Hassan. Personne ne précise qu’il ne saura pas quoi faire des enfants possiblement en larmes ensuite ; c’est un problème pour le Rhett du futur, et pour Hassan aussi, à qui il donnera les rênes de l’énigme bien volontiers. En somme, il lui demanderait de se débrouiller avec le bambin avant de s’éloigner doucement. Il est un bon ami, à n’en pas douter.

Un bon ami qui n’hésite pas à utiliser ses proches pour leur demander de l’aide lors des instants les plus futiles de son existence mais qui n’ose pas émettre la moindre demande lorsque le besoin se fait réellement ressentir. Oh, le paradoxe uniquement mis en évidence lorsque ses yeux déjà amoureux (ou presque) se posent sur la silhouette d’une jeune mère rendue curieuse par l’installation de l’entraîneur. « Je lui dis tout de suite que tu ronfles une nuit sur deux, aussi, ou bien je laisse quand même un peu de mystère ? » - “Dis lui que je ronfle seulement les nuits de pleine lune, ça donnera vraiment du mystère.” Ou pas. Sans doute pas, en réalité, mais Rhett se raccroche à cette idée à défaut d’en avoir aucune autre à lui proposer. Il devrait vanter ses mérites plutôt que de passer à la longue liste de choses qui ne vont pas ; quel mauvais matchmaker. Heureusement qu’il n’a pas eu besoin de lui pour se rapprocher de Jenna (mauvais exemple, peut-être ?). Il n’en dit pas plus, pourtant, se contentant de momentanément ressembler à un adolescent boudeur avant d’observer Hassan fouiller tant bien que mal la glacière à la recherche des canettes sans alcool. Bon joueur, il en a pris autant de chaque, mais a sans doute posé les siennes par dessus celles étant réservées à Hassan. Après tout, il ne peut pas penser à tout et déjà trop de phrases d’accroche du siècle dernier lui trottent dans l’esprit. ‘Tiens, c’est une bière, bois en assez jusqu’à ce que tu me trouves drôle et veuilles m’appeler’, … A vrai dire, c’est la seule dont il puisse se souvenir. Il y remédiera un jour. « Prépare ton meilleur sourire, Don Juan. Et oublie pas de glisser un mot sur le LRC, Phil me tanne pour qu’on recrute plus de filles la saison prochaine. » Et il va envie de crier que tout n’était qu’une blague, qu’il n’est pas prêt, qu’il n’y a pas de quoi embêter inutilement cette jeune femme et que de toute façon ils pourraient bien mieux occuper le temps en recrutant des futures joueuses plutôt qu’en prêtant attention à leurs mères, non ? Et dit comme ça, la dernière formulation a tout de bizarre, raison pour laquelle il se retient de tout prononcer et qu’Hassan a mille fois le temps de déjà se retourner de lui et s’en aller. Se sachant de toute façon pris au piège, Rhett trouve au moins le temps d’esquisser un bref salut militaire, retenant comme seule mission celle de faire plaisir à Phil. Puisque la mission consistant à plaire à l’inconnue semble infiniment plus complexe à ses yeux.

Alors, suivant le seul ordre qu’il puisse, Rhett sourit. Un peu béatement, sans doute, mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas faire d’efforts. Reposant sa canette encore fermée dans la glacière, il époussière rapidement sa tenue se sport (contexte oblige) pour s’approcher d’un pas presque confiant en direction des deux femmes, à la suite de son ami déjà armé de son meilleur argumentaire et s’éloignant avec la jeune fille dans le but de lui montrer tout l’art du rugby. Rhett esquisse un sourire face à la scène et à tout l’entrain d’Hassan, incapable d’en avoir un aussi semblable à son tour. Ses traits deviennent soudainement bien plus gênés lorsqu’il aborde ouvertement le besoin de ‘maman’ et ‘son collègue’ de discuter. Son discours n’est toujours pas prêt, il a quatorze ans à nouveau et une soudaine démangeaison à l’arrière du crâne. Tout ceci se résume en une très mauvaise idée mais il n’a d’autre choix que de foncer, évoquant bien évidemment sa fille avant toutes choses avant de tenter de faire dévier le sujet sur elle même - Rose, quel drôle de nom. Tout allait bien, très bien, il le jure, jusqu’au moment où il en est peut-être venu à parler des facultés innées et physiques de la petite fille - Lee - pour le rugby. Sans doute a-t-il eu du mal à formuler ses mots, laissant Rose penser qu’il sous entendait que son enfant était grosse et défigurée - il a peut-être eu le malheur de dire qu’elle n’aurait ‘rien à perdre’ et que les chocs seraient ‘amortis’. Il s’en sort mieux pour commenter les matchs lorsqu’il s’agit de manier les mots, à n’en pas douter.

Et tout ce qu’il retient finalement, c’est que Phil va le tuer. Elle récupère déjà sa fille par la main sans lui laisser le moindre choix, n’oubliant pas d’asséner une gifle suivi d’un regard noir à Rhett sur le chemin du retour. Son regard penaud se pose sur Hassan après quelques secondes. “Je l’avais pas méritée, je le jure.” Il pleurniche, une main contre sa joue, sa mâchoire déboîtée tantôt à droite et tantôt à gauche, comme s’il était réellement en train de souffrir. “Ou peut-être que si, mais j’ai pas fait exprès. La prochaine fois, rappelle-moi de m’en tenir au plan de base.” Bon joueur, il ne s’attarde pas davantage sur l’événement, sachant par avance que toutes les excuses qu’il pourrait bredouiller n’y changeraient rien. Il a pris un carton rouge, et c’est irrémédiable. “Merci d’avoir joué le jeu. Elle avait l’air vraiment motivée, la petite. Si sa mère a la promesse que je ne serai pas dans le coin, elle finira peut-être par l’inscrire.” Rhett se rattrape à ce qu’il peut, tentant d’anticiper les réactions de personnes qu’il ne connaît pas le moins du monde. Il joue avec des données inconnues, c’est suicidaire. “C’est le moment où j’aurais normalement ajouté ‘t’as pas des conseils à me donner ?’ mais on sait tous les deux que t’es pas plus doué en la matière.” Son mariage lui vaut quelques points supplémentaires mais aujourd’hui, ils en sont tous les deux au même point, lequel n’a rien de réjouissant. Incapable de se lamenter sur leur sort et préférant prendre tout ceci à la rigolade, Rhett ne s’y attarde pas davantage, rendant déjà sa bière auparavant abandonnée à Hassan. Pour sa part, il ouvre enfin la sienne et se délecte rapidement de quelques gorgées, trouvant enfin un point positif à toute cette journée déjà bien difficile.

Se reposant rapidement contre la barrière du stade, Rhett allège le poids contre ses jambes en sachant qu'il va devoir se ménager. La journée sera longue et il est inenvisageable d'abandonner Hassan dans un tel instant. "Tu crois qu'ils organiseront des rencontres d'anciens joueurs ? On ressemblerait à une équipe paralympique mais on a peut-être nos chances pour 2032 si personne oublie de prendre ses cachets contre l'arthrose." Les anciens de l'UQ n'auraient rien de flamboyant mais Rhett serait joyeux rien qu'à l'idée de pouvoir rejouer avec ses anciens coéquipiers une fois, une seule fois. Pour l'occasion, il serait même capable d'abandonner son précieux numéro 9 pour le rendre à Hassan, son premier propriétaire. "Et veiller au dad bod." Qu'il termine dans un rire, ne sachant s'exprimer autrement que par l'humour. Sa bière est levée en direction de l'entraîneur, à ta santé.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyMer 29 Sep 2021 - 3:13

Il n'était pas naïf, Hassan. Il savait bien qu'à cet âge – celui des mômes qu'il entraînait sur son temps libre chaque dimanche matin, parce que qui avait besoin d'une grasse matinée après tout ? – on changeait de passion à peu près toutes les semaines, et que parmi la ribambelle de têtes blondes ravies de tâter du ballon ovale en début d'année scolaire seule une poignée rempilait l'année suivante. Ceux qui revenaient d’année en année et que l’on voyait grandir étaient encore plus rares, et vous donnaient toujours un petit pincement au cœur lorsqu’ils décidaient de raccrocher les crampons ; Angus en était l’exemple parfait. Toujours est-il que face à ce turnover incessant des licenciés du club, toute occasion était bonne à prendre pour tenter de drainer de nouveaux adeptes … Et si cela sous-entendait au passage de rééquilibrer un peu le ratio filles-garçons c’était encore mieux. Visiblement plus désireux que lui de jouer les jolis cœurs, Rhett avait donc aussitôt été pris au pied de la lettre par un Hassan s’empressant d’accaparer la fille pour mieux laisser à son ami le soin de gérer la mère, peu importe le sens qu’il voulait donner à ce verbe. La dénommée Lee, neuf ans au compteur, témoignait d’un enthousiasme que l’on devinait timide, hochant la tête dans un sens ou dans l’autre au lieu d’user de ses cordes vocales mais faisant néanmoins preuve d’un certain intérêt pour ce qu’on lui racontait … Sa mère, à l’opposé, semblait avoir la langue bien pendue et ne l’avait malheureusement pas utilisée pour faire l’éloge d’un Rhett laissé aussi sec sur le carreau, non sans avoir d’abord récolté une gifle magistrale dont il avait assuré « Je l’avais pas méritée, je le jure. » en se tenant la mâchoire d’un air dépité. « Ou peut-être que si, mais j’ai pas fait exprès. La prochaine fois, rappelle-moi de m’en tenir au plan de base. » Après une brève seconde de réflexion, Hassan avait décidé qu’il ne valait mieux pas tenter de savoir ce que son ami avait pu dire au juste pour s’attirer ainsi les foudres de la mère de famille, et l’intéressé ajoutant « Merci d’avoir joué le jeu. Elle avait l’air vraiment motivée, la petite. Si sa mère a la promesse que je ne serai pas dans le coin, elle finira peut-être par l’inscrire. » comme pour tenter de se raccrocher aux branches, le brun était revenu à sa hauteur en rétorquant d’un ton narquois « La prochaine fois rappelle-toi aussi de tourner sept fois ta langue dans ta bouche, si tu veux espérer pouvoir la tourner sept fois dans sa bouche. » Quant à ce qui était de revoir la frimousse de la petite aux club de Logan City à la rentrée suivante, il doutait que la présence ou non de Rhett dans les environs n’y change quoi que ce soit … Non, cette petite irait là où lui dirait d’aller sa mère, voilà tout. Peut-être un brin froissé dans son égo, Rhett avait aussitôt rétorqué « C’est le moment où j’aurais normalement ajouté ‘t’as pas des conseils à me donner ?’ mais on sait tous les deux que t’es pas plus doué en la matière. » et récupérant sa bière au passage, Hassan lui avait offert une moue faussement vexée. « On m’avait pourtant juré que c’était comme le vélo. » Malheureusement pour eux, ce qui fonctionnait à vingt ans ne fonctionnait plus forcément à quarante … Mais en vérité depuis que Gwen et lui avaient décidé de “rester amis” l’année précédente, il n’avait pas fourni beaucoup d’efforts à ce sujet.

Les deux hommes allant finalement s’installer contre la balustrade qui entourait le stade, l’enseignant s’était autorisé un soupir pour ponctuer sa gorgée de bière. D’ordinaire il était plus habitué à fouler les gradins que la pelouse de ce stade, là où Rhett lui en connaissait probablement même les recoins réservés aux habitués. N’était-ce pas une erreur, finalement, de lui avoir suggéré de venir ? La question creusant subitement la ride qui s’installait entre ses deux yeux, il avait reposé le regard sur son ami lorsque ce dernier avait suggéré « Tu crois qu'ils organiseront des rencontres d'anciens joueurs ? On ressemblerait à une équipe paralympique mais on a peut-être nos chances pour 2032 si personne oublie de prendre ses cachets contre l'arthrose. Et veiller au dad bod. » Sa bouteille de bière tintant contre celle de son ami avec complicité, il avait secoué la tête et prétendu « Comme tu y vas, je suis sûr qu'on fera de fringants cinquantenaires. » La réalité de ce qu'il venait d'affirmer semblant néanmoins le frapper soudainement, il avait marqué une pause et repris d'un air dramatique « Bon sang on aura cinquante balais … Je digère à peine les quarante. » Ou plus précisément il tâchait de faire avec parce qu'il n'avait pas le choix. Mais à la lueur de ce à quoi ressemblait sa vie – divorcé, célibataire, sans enfants et pas près d'en avoir – ce n'était pas un cap qu'il passait sereinement. « Je me demande ce qu'ils deviennent – les autres. Hormis Chad, encore que lui aussi a skippé la réunion des anciens y'a deux ans. » Mais puisqu'Hassan avait de son côté fait acte de présence avec l'ex-femme du bonhomme pour cavalière, une partie de lui n'était pas si mécontente d'avoir évité l'instant un peu gênant qui aurait probablement eu lieu s'ils étaient tombés les uns sur les autres ce soir-là. Deux ans plus tard, la seule chose réellement gênante était l'inaction dans laquelle Hassan se complaisait à l'égard de Kelly, lui d'ordinaire si prompt à faire le premier pas. « Je parie que Marvin a perdu à la loterie de la calvitie. Ça prouverait qu'il y a une justice. » avait-il finalement repris, comme pour chasser sa jolie voisine de ses pensées. Le brun était peut-être célibataire, mais il avait toujours ses cheveux, lui … Et il les traitait avec bien trop de soin (de coquetterie) pour envisager qu'il en soit autrement, d'ailleurs.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyMar 5 Oct 2021 - 13:32

Bon gré mal gré, les deux amis retrouvent rapidement place auprès de leur bière. « On m’avait pourtant juré que c’était comme le vélo. » Tout comme on lui a fait part de bien des mensonges durant toute son existence. Il a sans doute échappé à celui du Père Noël pour en trouver d’autres bien plus affreux à raconter à des enfants plein d’espoirs et d’insouciance - et on en revient toujours à ça, au fait que l’enfance remonte à bien trop longtemps pour qu’ils aient encore réellement le droit d’y faire perpétuellement référence. Pour autant, Rhett prend note des mots d’Hassan en faisant la moue, nichant dans un coin de son esprit l’idée selon laquelle il devra tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de pouvoir le faire dans celle de qui que ce soit d’autre. Autre qui ne sera pas la mère de la jeune fille, de toute évidence et à son plus grand désespoir : il était certain de déjà tomber amoureux. Qu’importe, il le retombera dès qu’une autre femme s’approchera dans un rayon de moins de dix mètres.

S’ils ne savent plus y faire avec autrui, ils peuvent au moins se poser contre les barrières du stade avec un air nostalgique évident. Les bouteilles tintent en même temps que la nostalgie de leurs années dorées revient au galop. Pour y parrer, la seule arme de Rhett reste encore l’ironie et leur possible chance de créer une équipe paralympique pour les Jeux à venir dans leur ville, d’ici une décennie. « Comme tu y vas, je suis sûr qu'on fera de fringants cinquantenaires. » Des cinquantenaires, sans aucun doute ; fringants, ça reste encore à voir. L’australien n’est pas pessimiste mais il a bien du mal à imaginer comment leur futur pourrait se montrer plus doux que l’est le présent. A partir d’un certain âge, les choses ne vont pas en s’améliorant, c’est un fait. « Bon sang on aura cinquante balais … Je digère à peine les quarante. » Lui s’accroche fermement à ses trente-huit, niant en bloc l’évidence du trente-neuf pointant de plus en plus le bout de son nez. La réalisation le frappe à son tour de plein fouet, un long frisson remontant le long de sa colonne. “Passé vingt sept ans, j’ai arrêté de compter.” Parce que vingt sept ans c’est encore l’insouciance de la grande adolescence mais pas réellement toutes les obligations d’adulte. Vingt huit, par contre, ça craint, et ne parlons donc même pas du quanrante et encore moins du cinquante. “T’auras quoi, d’ici là ? Quinze tatouages ? Vingt ? Je prends une marge ‘crise de la quarantaine’.” Et après tout, pourquoi pas, il n’a jamais rien eu contre les tatouages, bien au contraire.

« Je me demande ce qu'ils deviennent – les autres. Hormis Chad, encore que lui aussi a skippé la réunion des anciens y'a deux ans. » Les épaules de l’ancien rugbyman se haussent, ne pouvant pas en vouloir à Chad pour une chose pareille. Avec toutes les années déjà écoulées, il comprend sans aucun mal qu’il n’ait pas envie d’éternellement se replonger dans ses souvenirs d’Université. Beaucoup diraient qu’il est temps d’avancer, même si lui-même s’obstine et s’accroche à son passé. “Je sais pas si j’irai aux prochaines non plus, tu sais.” Avant, il surfait au moins sur ses réalisations en Angleterre. Maintenant, tous ont déjà entendu ses anecdotes des milliers de fois et il n’a rien de neuf à ajouter, ni au niveau professionnel, ni au niveau personnel. Tout est pire alors que beaucoup ont déjà des enfants en âge de parler et d’engager la conversation avec un Rhett aussitôt mal à l’aise. “J’ai entendu dire que la femme de Max avait eu un accident de voiture. J’aurais aucune idée de quoi lui dire.” Il n’aurait aucune idée de comment lui présenter ses condoléances sans tomber dans le pathos ni dire les exacts mêmes mots que des dizaines de personnes avant lui. Un exemple de plus qu’être un adulte, ça craint. “Au moins sur le terrain, c’était précis. Et après, soit on noyait la peine dans la bière, soit on le faisait pour notre joie.” Quitte à ce que ces paroles reprennent un peu trop parfaitement les stéréotypes alloués au rugbyman, cela a longtemps représenté leur quotidien, quand tout ce qu’ils faisaient se résumait à respirer, boire et manger sport.

« Je parie que Marvin a perdu à la loterie de la calvitie. Ça prouverait qu'il y a une justice. » - “Hey, on attaque pas la calvitie, c’est pas juste.” Faussement outré, l’australien défend son partie, voyant chaque jour son crâne se définir avec un peu plus de précision et ses cheveux perdre du terrain, raison pour laquelle il cache la misère et les garde assez longs. Autant de choses dont il n’aurait jamais cru se soucier un jour. “Ceci dit, c’est vrai qu’il a un peu trop une vie parfaite pour qu’il lui trouve un autre défaut, merde.” Beau gosse, marié, père, un poste haut placé dans Dieu sait quelle compagnie. Le con. C'est pas lui, aussi, qui était parti vivre en Europe quelques années ? Non, vraiment, l'avis général est de le détester simplement parce qu'il a réussi dans la vie et que ça continue d'être le cas, à défaut qu'Hassan ou Rhett puissent en dire de même. "Tout ça pour dire que j'ai pas envie de les détester maintenant parce qu'ils ont la vie que j'aurais voulu avoir." Ils devraient pouvoir éternellement rester ses collègues, ses partenaires de beuveries, ses amis qu'il a insulté un nombre infini de fois sur le terrain pour mieux faire des accolades ensuite. La liste est longue et dégoûlinante de nostalgie à laquelle Rhett ne cherche pas à se laisser aller, raison pour laquelle il se reprend rapidement. "Enfin, sauf Marvin, lui c'est pas pareil." Il est l'exception à tout. "Je crois même qu'il a pris un chien dans un élevage, t'imagines ? Même pas adopté ou trouvé sur le côté de la route." Oh, vraiment, quelle personne plein de défauts, ce Marvin.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyVen 8 Oct 2021 - 20:44

Il n'aurait jamais pensé être de ceux qui avaient peur de vieillir, Hassan, mais cette illusion là comme tant d'autres semblait s'être laissée mourir en même temps que sa nature d'optimiste, quelque part entre le divorce et les séances de chimiothérapie. À cette époque son corps avait eu le mauvais goût de le lâcher, et vieillir c'était se rapprocher de manière inéluctable du moment où il le ferait à nouveau. Alors si l’espace d’un instant l’idée d’imaginer leur vieille équipe d’université tenter de se défendre sur un terrain de rugby à la cinquantaine rugissante l’avait amusé, rapidement la réalité de ce qu’auraient fait d’eux cinq décennies successives lui avaient arraché un vague frisson. Du haut de ses désormais quarante ans, il sentait déjà la protestation de ses articulations le lendemain matin s’il disputait une partie avec les gnomes du LRC qui, eux, ne manquaient aucunement d’énergie. « Passé vingt-sept ans, j’ai arrêté de compter. » avait de son côté décrété Rhett, arrachant au brun un bref rire et une nouvelle gorgée de bière. « Et pourquoi vingt-sept spécifiquement ? J’aurais misé sur un peu plus. » Et voilà que dans un coin de sa tête il réfléchissait à l’âge auquel il aurait aimé s’arrêter lui aussi. Peut-être trente, ou trente-deux … Avant son divorce en tout cas. Quant à revenir à la cinquantaine : « T’auras quoi, d’ici là ? Quinze tatouages ? Vingt ? Je prends une marge ‘crise de la quarantaine’. » Avec un excès de confiance qui finirait probablement par lui retomber dessus un jour ou l’autre, il avait affirmé « J’ai esquivé la crise de la quarantaine, je l’ai faite en avance le jour où j’ai acheté une moto, je risque plus rien maintenant. » d’un ton certain. Une moto acquise à une époque où il n’avait pas encore le permis pour aller avec, fallait-il le préciser, quand bien même il avait régularisé la chose depuis. « … D’accord j’admets, j’ai peut-être booké un rendez-vous chez un tatoueur en fin d’année. » Mais faute avouée à moitié pardonnée, pas vrai ?

Et peut-être y’avait-il donc un fin d’égoïsme dans le fait de s’être rendu à la dernière réunion des anciens, assurant d’ailleurs au passage à Kelly qu’ils seraient loin d’être les deux seuls divorcés de l’assemblée – à ce sujet il ne s’était pas trompé. Quelque part il avait eu besoin de se rassurer, de voir de ses propres yeux qu’il n’était pas le seul à avoir vieilli, ni le seul dont la vie n’avait pas pris la tournure escomptée dix ou quinze ans en arrière. Il n’était pas allé à la précédente, coincé à l’époque dans un lit d’hôpital : au moins pouvait-il se vanter d’avoir été en meilleure posture à la suivante. « Je sais pas si j’irai aux prochaines non plus, tu sais. » avait de son côté indiqué Rhett. « J’ai entendu dire que la femme de Max avait eu un accident de voiture. J’aurais aucune idée de quoi lui dire. Au moins sur le terrain, c’était précis. Et après, soit on noyait la peine dans la bière, soit on le faisait pour notre joie. » Toutes les excuses étaient bonnes pour justifier d’une troisième mi-temps, en somme. « Je ne suis pas sûr qu’il sache non plus, tu sais. » Frottant machinalement le bout de ses basket dans l’herbe, le brun s’était fendu d’un soupir. Rhett et lui étaient bien placés pour savoir qu’il n’y avait pas grand-chose à dire dans ces cas-là, ni grand-chose à faire d’ailleurs. Un banal accident de la route avait pris le frère du premier et les parents du second, et hormis compatir sincèrement à ce que traversait leur ancien coéquipier, ils ne pouvaient rien pour lui.

Dans une mesure beaucoup plus superficielle, il y en avait en revanche un pour lequel Hassan n’avait pas l’intention de compatir : il n’y avait plus de fraternité qui tienne, lorsqu’il était question de sa précieuse chevelure. « Hey, on attaque pas la calvitie, c’est pas juste. » Sourire narquois à l’appui, le brun avait passé une main crâneuse dans sa tignasse, où même le gris se faisait encore étonnamment timide. « Ceci dit, c’est vrai qu’il a un peu trop une vie parfaite pour qu’il lui trouve un autre défaut, merde. » Parfaite, ça Hassan préférait ne pas trop s’avancer : on n’était jamais réellement sûr de comment se passaient les choses derrière les rideaux clos d’une maison. Et au demeurant l’enseignant ne souhaitait aucun mal au bonhomme … Il pourrait faire un chauve très heureux. « Tout ça pour dire que j'ai pas envie de les détester maintenant parce qu'ils ont la vie que j'aurais voulu avoir. » Y’avait-il un fond d’exagération dans la formule, ou l’amertume de Rhett était-elle réellement de taille à le pousser à la détestation ? Secouant la tête avec dubitation le brun s’était quant à lui contenté d’avancer « Je sais pas … J’me dis qu’on est probablement tous un peu le contre-exemple de quelqu’un. » Rhett avait su rebondir sur une seconde carrière, il passait à la télévision, il avait un train de vie confortable – cela faisait certainement envie à d’autres, sans qu’ils n’aient conscience du revers de la médaille qui s’en accompagnait. Malgré cela, le « Enfin, sauf Marvin, lui c'est pas pareil. » ajouté en pure filouterie lui avait arraché un rire, ramenant la conversation vers plus de légèreté. « Je crois même qu'il a pris un chien dans un élevage, t'imagines ? Même pas adopté ou trouvé sur le côté de la route. » Sacrilège. Mais haussant les épaules le brun avait rétorqué « Il sait pas ce qu’il perd. » avec la certitude de celui qui ne possédait pas une once d’objectivité sur la question. « Ça te tente toujours pas, d’ailleurs ? D’adopter, j’entends. Pas de prendre exemple sur Marvin. » Évidemment. Dire que six ans en arrière il secouait encore le nez en hésitant sur le bien fondé à “s’encombrer” d’un animal – désormais il faisait partie de la secte des propriétaires de chien, celle qui faisait de la propagande pour tenter de convertir de nouveaux adeptes. Mais il ne pouvait pas nier que son berger allemand avait beaucoup joué dans sa convalescence, en faisant à la fois un rempart contre la solitude, et une bonne raison de se forcer à mettre le nez dehors quand tout le reste lui aurait donné envie de rester au fond de son lit.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyLun 11 Oct 2021 - 13:55

« Et pourquoi vingt-sept spécifiquement ? J’aurais misé sur un peu plus. » - “Le club des 27 voyons.” Quitte à mourir, autant qu’on parle encore de lui, surtout si c’est pour être au côté de grandes stars. Il aurait été dans la lumière jusque dans la mort, ce qui n’est pas pour lui déplaire, même s’il avoue pourtant apprécier être encore en vie. Il ne faisait qu’explorer toutes les pistes, passées comme futures. Ne leur reste donc que l’équipe à monter pour les JO de 2032 et ainsi prouver à eux-même comme au reste du monde qu’ils sont encore bons à quelque chose, pas seulement comment des faits et actions sur lesquels ils ne peuvent plus agir. Du haut d’une tour d’ivoire, il est bien plus facile d’observer les (innombrables) erreurs des nouveaux rugbyman d’une génération née après eux. D’une génération pleinement en âge de fouler la pelouse à la première heure du matin pour s’entraîner, à la dernière heure du soir pour jouer. Il ne vaut pourtant mieux pas pour personne qu’il continue de s’attarder sur ce genre de pensées, surtout alors que sa priorité reste encore et toujours de se moquer doucement d’Hassan. Passion officielle since longtemps. « J’ai esquivé la crise de la quarantaine, je l’ai faite en avance le jour où j’ai acheté une moto, je risque plus rien maintenant. » Rhett esquisse un rire, ne pouvant que lui donner un bon point pour l’achat compulsif de sa moto. Ceci dit, rien ne l’empêche de faire tous ces tatouages supplémentaires maintenant : il ne ressemblera que davantage au véritable cliché du motard, tout droit sorti de Sons of Anarchy ou presque. « … D’accord j’admets, j’ai peut-être booké un rendez-vous chez un tatoueur en fin d’année. » Alors, vous voyez ? Comment voulez-vous que Rhett descende de son piédestal si on ne cesse de lui donner raison. “J’attends toujours que ce soit mon nom que tu te tatoues.” Sur la fesse, de préférence, histoire d’être totalement beauf jusqu’à la fin. Un jour il l’accompagnera se faire tatouer, c’est promis (mais promis à lui-même seulement, histoire de ne pas trop s’avancer non plus).

D’un sujet à un autre, ils ne sont jamais en manque de discussions. Certains sont simplement plus faciles à aborder que d’autres, voilà ce qui les différencie, et face à Hassan, l’ancien rugbyman ne cherche pas à cacher l’amertume qui l’anime à propos d’anciens camarades et coéquipiers. Lui n’a pas sombré dans l’alcool ni la drogue, il n’a même pas connu le moindre divorce ni même la perte de la garde d’un enfant : la seule chose qui l’a empêché de poursuivre ses rêves de grandeur, c’est un chauffard ivre. Rhett n’arrive pas même à accepter le fait que son contrat devenait toujours un peu plus difficile à reconduire chaque année, faute à un âge grandissant. Pour lui, seul cet inconnu est fautif, et fort heureusement aucun de ses proches n’a jusque là tenté de lui faire voir la vérité en face. Il rumine d’un poste à la télévision, on se contente de le juger présomptueux. « Je sais pas … J’me dis qu’on est probablement tous un peu le contre-exemple de quelqu’un. » Et lui se dit qu’Hassan aurait pu avoir une carrière dans la philosophie s’il l’avait voulu. Les deux sujets n’ont rien à voir mais le second est tout de même plus facile à aborder. “T’as raison.” qu’il souffle à son tour, acceptant finalement rapidement la réalité renvoyée par Hassan. Beaucoup paieraient cher pour avoir leur place puisqu’au moins ils font bonne apparence, les garçons bien élevés - sauf face à la maman de la gamine, certes.

Premier à lancer les sujets épineux et premier à s’en défaire aussi, Rhett préfère finalement laisser la discussion redescendre et ainsi mieux se moquer de ce bon vieux Marvin qui ose acheter un chien en élevage. « Il sait pas ce qu’il perd. » Stipule Hassan, fier défenseur de la cause canine depuis quelques années maintenant. Son ami ne l’aurait jamais attendu ici et pourtant il ne l’imagine déjà plus ailleurs. « Ça te tente toujours pas, d’ailleurs ? D’adopter, j’entends. Pas de prendre exemple sur Marvin. » S’il était en train de boire, le commentateur se serait dramatiquement étouffé. “Non, non non. Trop de responsabilités pour moi.” Et ce n’est même pas une blague. Devoir faire le tri sélectif est déjà beaucoup pour lui, de même qu’envoyer des papiers à peu près avant l’échéance (un délai d’un mois après reste toujours raisonnable). C’est toujours Sophia qui parlait d’en avoir un, jamais lui. “L’offre pour te garder le tien est toujours valable mais je ne veux pas de gros tas de poils qui monte sur le canapé dès que j’ai le dos tourné.” Le chien d’Hassan, ce n’est pas pareil. Et, surtout, ce ne serait que l’histoire de quelques jours, si jamais son ami part en déplacement ou se décide enfin à prendre un peu de congés. Rien d’insurmontable, rien qu’il ne rechignerait à faire non plus, l’offre étant sincère. Mais à ses yeux, un animal viendrait simplement mettre le bazar dans son appartement, seule chose à peu près rangée de son existence. Pas besoin de dériver vers une proposition plus féline, la réponse reste la même : c’est non. “Je céderai pour bien d’autres choses avant celle-ci, je pense.” Le tatouage, enfin passer à autre chose après Sophia (‘passer à autre chose’ se faisant synonyme de ‘rencontrer quelqu’un’ dont les petits caractères précisent que cela ne se terminera pas avec une gifle), accepter de reprendre des séances de kiné, … La liste est longue, bien assez pour l’occuper jusqu’à la fin de sa vie. “Mais tu sais, si je te sers d’excuse parce que t’as déjà envie d’adopter un autre chien, je peux toujours t’accompagner. Je te conseillerai les meilleurs Chihuahua.” Chihuahua ou tout autre chien faisant moins de quinze centimètres et capable de mettre à mal tous les doigts d’une main dans un excès de colère - le genre de chien qui vole sûrement aussi bien qu’un ballon si jamais on tire dessus, mais promis il ne pense pas sincèrement faire le moindre mal à un animal. "Race qui t'irait bien mieux que le Berger Allemand, selon mon humble avis d'expert cynophile."
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyJeu 28 Oct 2021 - 1:04

L’idée d’encrer le nom de son ami sur une partie de son corps quelle qu’elle soit avait arraché un ricanement goguenard à Hassan, et la certitude que c’était aussi pour ce genre de choses qu’il avait meilleur temps de rester un fier représentant de la team sobriété en toutes circonstances. La curiosité l’avait bien poussé à y goûter à quelques reprises à la fin de son adolescence, influencé sans doute par la consommation jadis bien moins timide de son aîné, mais plus rebuté par ce qui en ressortait de mauvais qu’attiré par ce qui en ressortait d’agréable il n’avait pas poussé bien loin son expérimentation. Et s’évitait ainsi des déconvenues telles que se faire tatouer tout ce qui lui passait par la tête, sur simple fait que l’alcool lui susurre que l’idée était bonne … Et puis, il avait probablement passé l’âge pour que l’alcool soit une excuse valable pour quoi que ce soit, au demeurant. De même qu’il se sentait avoir passé l’âge d’envier ce que leurs anciens équipiers d’université avaient accompli durant les deux dernières décennies, la compétition n’était probablement pas saine dès lors qu’elle quittait les limites du gazon d’un terrain de rugby. Excepté peut-être s’il était question de Marvin … Mais, Marvin. Les faits parlaient d’eux-mêmes, et à ce jeu-là Rhett et Hassan savaient encore prouver qu’il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Même le fait que leur ancien équipier appartienne au cercle fermé (non) des amateurs de chiens ne suffisait pas à racheter la tripotée de défauts dont les deux hommes avaient décidé de l'affubler, et Dieu sait qu'Hassan avait découvert non sans satisfaction que promener un animal en laisse était un excellent moyen de briser la glace avec un ou une inconnu.e (plutôt une, d'ailleurs). « Non, non non. Trop de responsabilités pour moi. » avait de son côté réfuté Rhett avec vigueur lorsqu'Hassan lui avait suggéré de basculer du côté canin de la force, ce dernier ne s'étonnant qu'à moitié d'une réponse déjà entendue mille fois – et pas uniquement concernant le fait de prendre un chien. « L’offre pour te garder le tien est toujours valable mais je ne veux pas de gros tas de poils qui monte sur le canapé dès que j’ai le dos tourné. » Ricanant d'un air entendu, le brun avait rétorqué « Ouais ouais, c'est aussi ce que je disais, au début. » d'un ton moqueur. Maintenant il avait de la chance lorsque ses deux compagnons daignaient lui laisser un bout de canapé sans lui adresser un regard outré s'il entreprenait de les déloger. « Je céderai pour bien d’autres choses avant celle-ci, je pense. » Puisque le blond n'en démordait pas, Hassan avait décidé une fois encore de s'en contenter – il reviendrait à la charge un autre jour, il était patient presque autant qu'il était têtu – mais embrayé aussitôt d'un « Tu prends les suggestions ? » exagérément candide. Hassan n'était pas simplement patient, il était aussi imaginatif. « Mais tu sais, si je te sers d’excuse parce que t’as déjà envie d’adopter un autre chien, je peux toujours t’accompagner. Je te conseillerai les meilleurs Chihuahua. » La grimace que lui inspirait l'idée était arrivée aussi vite que le « Race qui t'irait bien mieux que le Berger Allemand, selon mon humble avis d'expert cynophile. » ajouté par Rhett pour enfoncer le clou, et affichant une moue boudeuse le brun s'était autorisé une rasade de bière avant de répliquer « Tu prends ça beaucoup trop à cœur pour quelqu'un qui n'a jamais envisagé de partager son espace vital avec un chihuahua, si tu veux mon avis. » d'un ton narquois. « Tu pourrais lui donner le nom d'une ex. Je te jugerai presque pas. » Presque. Mais s'il se décidait pour Jenna il y en avait une autre, parmi leurs connaissances communes, qui risquait de juger. « Mais non, deux c'est amplement suffisant. » avait-il néanmoins repris avec un peu plus de sérieux, quant à l'éventualité d'adopter encore un chien supplémentaire. « D'avoir baby-sitté celui de Kelly pendant Race of Australia était un bon aperçu … Trois chiens qui se mettent à aboyer en même temps quand le facteur approche de la boîte aux lettres ? J'ai jamais vu quelqu'un jeter un colis Amazon aussi vite. » Et bien qu'en vérité le Berger Allemand était le seul des trois à avoir un vrai problème avec le facteur (les uniformes, plus généralement) ce dernier n'avait probablement pas cherché plus loin que la triple rangée de crocs aboyant dans sa direction depuis l'autre côté de la clôture – peu importe que Bandit sautille sur trois pattes, et que le Beagle de Kelly ait tout d'un grand-père. « Merde, elle revient. » Pas Kelly, non, mais la mère de famille offusquée dont la trace de main n'était pas passée loin de s'imprimer sur la joue de son ami – et plus ou moins discrètement Hassan avait filé un coup de coude à Rhett pour le persuader de regarder dans la même direction. Peut-être qu'elle venait s'excuser. Peut-être qu'elle venait lui en coller une deuxième. Difficile de savoir tant elle semblait manier l'art de la poker face.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyVen 29 Oct 2021 - 16:18

« Ouais ouais, c'est aussi ce que je disais, au début. » Bien sûr, bien sûr. Rhett le sait, il était là, a tout entendu, a tout vu. Hassan a cédé étape par étape pour ne finalement plus avoir la moindre conviction et le rugbyman serait le dernier à le lui reprocher, sans doute un peu trop rassuré à l’idée qu’il puisse avoir une présence quotidienne à ses côtés. Même s’ils ne parlent pas, bavent un peu trop et demandent plus d’attention que de simples plantes, il sait pourtant que ses deux chiens lui apportent quelque chose de bon, sans pour autant être capable de réellement le qualifier. Pour autant, ce ne sont toujours pas d’assez bons arguments pour le faire céder à son tour. « Tu prends les suggestions ? » Ses yeux confrontent un instant ceux de son ami, amusé par sa répartie. “T’arrives trop tard, le bureau est fermé.” Il trouvera bien des idées par lui-même et les mettra en application de façon autonome, Rhett ne s’en fait pas le moins du monde à ce sujet, en témoigne son sourire. S’ils pouvaient parler de sujets sans réelle importance à longueur de journées, cela lui conviendrait parfaitement, surtout si cela se fait avec une bière à la main et un terrain sous les yeux. Tout sent l’herbe fraîche, le sel de l’océan non loin, et finalement venir en aide à Hassan lors de cette journée avait tout d’une bonne idée - ne lui fasse démentir la gifle reçue, simple aléa de la vie.

Puisque Rhett lui a donné sa main, Hassan le bras tout entier, ne démordant pas. « Tu pourrais lui donner le nom d'une ex. Je te jugerai presque pas. » Il arrache un certain rire étouffé et se donne le temps de répondre en buvant une gorgée supplémentaire. “Tu sais bien quel prénom j’y donnerais, dans ce cas.” Tout comme lui n’a jamais oublié Joanne en sa qualité de petite-amie et, surtout, de femme, Rhett n’a jamais fait le deuil de Jenna, en sa qualité de ‘petit-amie, je crois, c’est un peu compliqué en fait’. Deux niveaux différents, certes, mais finalement ils sont sortis de ces relations aussi peu assurés l’un que l’autre. Hassan n’aurait sûrement rien à reprocher à Jenna le Chihuahua mais Joanne, de son côté, aurait une longue liste de reproches à partager avec l’ancien sportif et à en juger par la friabilité de leur relation en train de renaître doucement, il ne s’amusera pas à jouer avec le feu. De toute façon, il n’y aura même jamais de chien, il l’a déjà dit et s’y tient, tout comme Hassan répète et signe : pas de troisième. « D'avoir baby-sitté celui de Kelly pendant Race of Australia était un bon aperçu … Trois chiens qui se mettent à aboyer en même temps quand le facteur approche de la boîte aux lettres ? J'ai jamais vu quelqu'un jeter un colis Amazon aussi vite. » Et bien sûr, dans toute cette argumentation, le capharnaüm imposé par la présence de trois canidés est sans doute la dernière chose que Rhett retient. Il observe Hassan d’une toute autre façon, sans prononcer un mot, sans rien laisser paraître non plus. Kelly sa voisine, Kelly l’ex-femme de Chad, Kelly la gagnante d’un jeu télévisé (Kelly riche maintenant, sûrement ?). Kelly pour qui Hassan a accepté de faire de son quotidien un enfer pendant plusieurs semaines, sans doute sans même avoir pris le temps de peser le pour et le contre tant il voulait lui rendre ce service. Il a un bon fond, ce n’est pas ce que Rhett remet en question, mais disons simplement qu’il serait prêt à se plier en quatre pour cette jeune femme qui l’a aussi accompagnée à une de leurs réunions d’anciens étudiants. Ce ne sont que des faits qu’il empile dans un coin de son esprit sans vouloir en tirer aucune conclusion. “Au moins, je suis sûr que personne s’est embêté à t’appeler pour que tu sortes signer l’accusé de réception.” Il aura un troisième chien un jour, c’est certain. Il finira par céder pour une raison x ou y et dire que ce n’est que le fruit du hasard, le destin qui a joué quelque chose dans tout ceci. Et aussi pour recevoir ses colis rapidement, quoi qu’un peu abîmés. “C’est curieux qu’elle t’ait demandé ça en premier, mais après tout elle savait sûrement que tu pouvais pas dire non à son Beagle.” Et à elle, aussi, tel est le sous entendu de Rhett et de ses énormes sabots qu’il cache maladroitement derrière quelques gorgées, avant de presque s’étouffer à l’annonce du retour de la maman-monstre.

« Merde, elle revient. » Ses yeux, devenus immenses de surprise, dérivent aussitôt en direction de la silhouette de la jeune mère à laquelle s’accroche un mini-elle d’à peine un mètre (ou peut-être plus, il ne sait pas mesurer les enfants aussi peu qu’il arrive à leur donner un âge). Muet comme une tombe, droit comme un piquet, et aussi inutile qu’un Chihuahua prénommé Jenna, il est à ça de se cacher derrière Hassan lorsque la jeune femme arrive à leur niveau. “Ma fille ne fait que parler de vous, je pense que si je ne l’inscris pas, elle va me le reprocher jusqu’à la fin de mes jours.” Elle sourit. Pas pleinement, mais au moins elle le fait. Elle a même semblé rigoler. Peut-être qu’elle n’est pas totalement un monstre sans coeur, au final. Au moins, elle sait comment donner le sourire à sa fille qui, de son côté, semble rayonner de bonheur ; image qui arrache en retour un sourire à Rhett. “Vous pouvez me confirmer que vous serez bien le seul à l’entraîner ?” La question est pour Hassan, le reproche pour Rhett, lequel ne garde finalement pas bien longtemps le silence et tente de s’expliquer lui-même. “Oui, je touche pas aux enfants.” Bonnes intentions, mauvaises formulations, et une seconde joue rapidement colorée. Pour peu, il tendait déjà le cou pour recevoir sa gifle et mettre cette horrible discussion derrière eux. “J’entraîne les adultes, c’est ce que je voulais dire. Pour ce que ça vaut.” Ils ne sont pas totalement adultes, à l’UQ, mais ce n’est pas avec la jeune mère qu’il jouera sur les détails, arrivant au bout de sa patience et de sa capacité d’abnégation. “Votre fille s’entendra très bien avec Hassan et je ne serai pas là, à des kilomètres à la rond. Je vous laisse discuter.” Il lève les mains au ciel, abandonne le combat dans lequel il n’a même pas cherché à se défendre. En fond sonore, elle l’insulte brièvement mais se retient sans doute seulement grâce à la présence de sa fille. “Demande lui son prénom, c’est pour mon ami Chihuahua.” qu’il murmure rapidement à son ami en revenant sur ses pas dans l’optique de sortir une seconde bière. Il en aura bien besoin, la journée risque d’être longue.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs EmptyJeu 18 Nov 2021 - 14:37

Nul besoin d'être fin psychologue pour comprendre que le ressentiment de Rhett à l'égard de Jenna était à la hauteur de l'importance qu'avait eu la jeune femme dans le coeur du sportif. Et il fallait bien avoir été sacrément mordu pour n'avoir toujours pas fait la paix près de quinze ans plus tard – sinon avec la concernée, au moins avec les regrets que nourrissait le rugbyman à l'égard de leur relation. Le sujet était épineux, et la situation d'autant plus délicate pour Hassan depuis que la rousse et lui s'étaient jetés au visage des reproches sur lesquels ni l'un ni l'autre n'avait souhaité revenir par la suite. L'enseignant malgré tout ne pouvait s'empêcher d'y voir un immense gâchis, tant sur sa propre relation avec la jeune femme que sur celle qu'elle entretenait avec Rhett … Au moins Joanne et lui avaient-ils eu l'occasion au cours des dernières années de faire le point, de faire la paix. Rhett et Jenna, quant à eux, restaient avec leurs questions et la tête pleine des choses qu'ils n'avaient jamais osé se dire. Et sans surprise l'amertume dégoulinait de chaque mot lorsque le sportif avait rétorqué « Tu sais bien quel prénom j’y donnerais, dans ce cas. » Il savait, oui. Et si contrairement à Joanne il ne jetait aucunement la pierre, trop familier d'un ressentiment qu'il avait lui-même nourri des mois à l'égard de la blonde lorsqu'elle lui avait préféré Jamie, Hassan avait préféré battre en retraite et levé les mains en signe de reddition. Le chihuahua quant à lui ne resterait (pour l'instant) qu'un mirage, de même que le projet du brun d'agrandir sa ménagerie pour un troisième chien ; Tobey avait en cela été une leçon efficace (là aussi, pour l'instant). S'amusant de la mention faite du facteur, Rhett avait commenté « Au moins, je suis sûr que personne s’est embêté à t’appeler pour que tu sortes signer l’accusé de réception. » mais rapidement son attention avait dérivé sur un autre bout de l'équation, le prénom de Kelly n'ayant pas eu besoin d'être prononcé une seconde fois pour qu'Hassan se sente comme un enfant pris à regarder par le trou de la serrure. « C’est curieux qu’elle t’ait demandé ça en premier, mais après tout elle savait sûrement que tu pouvais pas dire non à son Beagle. » À son Beagle et uniquement à son Beagle, bien entendu. « Hmhm … Je pense qu'elle s'est retrouvée prise au dépourvu parce qu'elle était un peu fâchée avec Chad à ce moment-là. Sinon elle lui aurait probablement demandé à lui. » Et la chose aurait été d'autant plus logique que Tobey était leur chien. Pour autant, le brun mentirait s'il prétendait ne pas avoir été enthousiaste à l'idée de pouvoir rendre service à sa voisine. « Ils sont réconciliés maintenant, de toute façon. » Autrement dit la chose ne risquait pas de se produire une seconde fois – et malgré tout le brun ne pouvait qu'être content pour eux. Joanne et lui-même s'étaient déchirés suffisamment longtemps pour qu'il ne souhaite cela à personne d'autre.

La conversation avait finalement tourné court, leur champ de vision de nouveau occupé par le retour de la maman en furie – laquelle semblait avoir retrouvé un calme relatif, sa fillette trottinant derrière avec l'air de l'enfant qui venait d'obtenir ce qu'il voulait. Dans sa vision périphérique Hassan aurait juré voir Rhett de liquéfier, mais l'air de rien il avait offert à la mère et la fille un sourire de VRP dans l'attente de savoir ce qui leur valait un retour « Ma fille ne fait que parler de vous, je pense que si je ne l’inscris pas, elle va me le reprocher jusqu’à la fin de mes jours. » Le clin d'oeil complice qu'il avait adressé à la fille avait cédé la place à quelque chose d'un peu plus mesuré au moment de reposer les yeux sur la mère « C'est bien, ça montre qu'elle sait ce qu'elle veut. » Peu importe ce que cela voulait dire quand on avait encore des dents de lait. « Vous pouvez me confirmer que vous serez bien le seul à l’entraîner ? » À côté de lui, Rhett se tortillait avec hésitation mais avait ouvert la bouche avant que le regard d'Hassan ne l'atteigne pour lui rappeler la langue à tourner sept fois. « Oui, je touche pas aux enfants. » Oh, misère. Et la seconde gifle avait volé presque plus vite que la première, persuadant le brun de faire un pas de côté pour couper court à toute velléité de prouver que "jamais deux sans trois". « Ola, doucement. »« J’entraîne les adultes, c’est ce que je voulais dire. Pour ce que ça vaut. » Dans un coin de sa tête, l'enseignant se notait déjà de prendre le temps, le moment venu, pour avoir une discussion avec la progéniture de Madame : des fois que la fille prenne exemple sur la mère pour ce qui était de témoigner sa frustration. La violence Hassan ne la tolérait pas mieux sur le terrain qu'en dehors, et peu importe que les auteurs soit de grands gaillards ou bien hauts comme trois pommes. « Votre fille s’entendra très bien avec Hassan et je ne serai pas là, à des kilomètres à la ronde. Je vous laisse discuter. » Bougon, maussade, Rhett avait préféré battre en retraite et amorcé une sortie, non sans un « Demande lui son prénom, c’est pour mon ami Chihuahua. » murmuré juste assez distinctement pour que son acolyte puisse en rire sous cape. Gratifiant son ami d'une tape amicale sur l'épaule tandis qu'il retournait zoner du côté de la glacière, le brun avait cependant rapidement retrouvé son sérieux et consacré le temps nécessaire toute son attention et son énergie à s'assurer que la fillette rejoindrait bien les rangs du club à la saison suivante. Depuis le bord du terrain, Rhett avait suivi mère et fille du regard dans un mélange de résignation et de fatalisme, et le rejoignant enfin Hassan avait secoué la tête en cadence à chaque pas qui l'en rapprochait. « Mate, il va vraiment falloir qu'on révise ta psychologie féminine. Y'a urgence. » Pour Maman-ours il était trop tard, mais pour les futures qui-ne-seraient-pas-Jenna il y avait encore de l’espoir … Mais la langue à tourner sept fois dans la bouche, tout ça.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(hassan) we were there for the ups and downs Empty
Message(#)(hassan) we were there for the ups and downs Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(hassan) we were there for the ups and downs