| (trent) my bad habits lead to you |
| | (#)Mar 14 Sep 2021 - 15:58 | |
| Si ce n’était pas Léo, ce fichu Léo, son fichu Léo, alors nul doute que Charlie aurait cherché à retomber dans les bras de Trent. Pour être plus précis, elle aurait cherché à s’y frayer un chemin et nul doute qu’elle l’aurait trouvé, connaissant l’homme comme peu peuvent s’en vanter. Elle connaît son talon d’Achille, elle sait où attaquer pour faire mal et quoi dire pour le toucher, l’émouvoir, le faire aimer. L’inverse est tout aussi vrai, à la seule différence que la blonde a un caractère bien trempé qui n’a d’égal que la douceur du père de ses jumeaux. Cette histoire d’un soir aurait fait plus de mal que de bien, elle le sait par avance, mais ce n’est pas même un argument qu’elle aurait tenu pour ne pas aller au bout de ses idées. Seul Léo et l’amour qu’elle lui porte l’en empêche encore.
Léo est Léo, pourtant, et puisqu’elle compte sauver leur mariage et non pas le détruire, elle ne fait aucun geste allant en ce sens. Les messages envoyés à Trent ne comportent aucun sous-entendu et la jeune femme ressent réellement le besoin soudain de voir ses enfants. Elle ne peut pas attendre la fin de semaine et puisque les choses se passent plus ou moins bien entre eux depuis quelques mois, alors elle a bon espoir qu’il n’ait aucune raison de refuser d’accéder à sa demande. Après tout, aucun faux pas n’a été à déclarer depuis bien longtemps et puisqu’il n’a toujours pas le don de lire dans les pensées, le jeune homme ne peut savoir les mauvaises idées qui s’y immiscent parfois. Aujourd’hui, l’amour qu’elle porte à sa progéniture prône sur tout le reste et ce n’est pas même une envie de les voir qui l’anime mais bien un besoin. Elle arrive de moins en moins à faire semblant, n’ayant de toute façon jamais été douée dans ce rôle, ayant plutôt pour habitude de vivre trop vite, trop fort. Ses sentiments en font de même, Trent l’a appris bien malgré lui.
Son poignet craque lorsqu’elle toque faiblement à la porte, se balançant d’un pied à l’autre, priant silencieusement pour que son ex-petit-ami soit seul et qu’elle n’ait pas à supporter la présence encombrante de Delilah. “C’est moi.” qu’elle souffle doucement, ne doutant pas un seul instant qu’il n’aura aucun mal à reconnaître le son de sa voix. Ils ont vécu bien trop de choses ensemble pour pouvoir oublier quoi que ce soit l’un de l’autre, malgré le fait qu’ils le voudraient sans doute parfois. “Je sais pas si t’as reçu mon message mais… je passais dans le coin.” Elle aurait pu prendre des milliers de chemins différents pour revenir du poste de police mais un seul passe par l’appartement de Trent. Sa voix est douce, désolée, fatiguée. Il n’aura nul mal à comprendre qu’elle ne vient pas débuter une nouvelle guerre ; pas ce soir. “Je veux juste voir mes enfants, Trent.” Elle réitère les mots de son message différemment, demandant pourtant la même chose : voir ses enfants, interagir avec eux, les prendre dans ses bras. Ils grandissent trop vite, marchent, balbutient, s’énervent d’un rien (nul doute qu’ils sont de son sang). Ils sont plus différents que jamais, plus uniques à chaque jour qui passe. Charlie les aime autant qu’elle est désolée de la vie qu’elle leur offre, bien loin des contes de fée qu’elle s’était imaginée auprès de leur père. “Je ferai pas d’esclandre.” Pas cette fois. |
| | | | (#)Mar 14 Sep 2021 - 22:41 | |
| « Dadadadada. » Siobhan chantonne alors qu’elle frappe deux blocs ensemble et à l’opposé du salon, Aaron est occupé à faire rouler un camion sur le tapis tout en imitant les différents bruits que peuvent faire les voitures. Ils sont tous les deux perdus dans leur propre univers alors que tu restes assis non loin de la petite, qui a tendance à se tanner rapidement de jouer toute seule et qui au contraire, ne se tanne jamais que tu lui chantes toutes sortes de comptines ou que tu lui lises la collection entière des livres de Spot qui traînent un peu partout dans le salon. Ça et l’entièreté de leurs jouets il te semble, tellement c’est d’un bordel sans nom. Delilah n’est pas là aujourd’hui et ça paraît. C’est elle qui s’assure normalement que le bordel reste contenu. Qui passe derrière les jumeaux pour éviter que ça ne déborde de la sorte. Elle qui s’assure que l’horaire et la routine du dodo soit respecté à la règle alors que toi, tu as tendance à te perdre un peu trop dans ta contemplation de tous les progrès que les jumeaux peuvent faire, bien trop rapidement à ton goût. Les restants du souper traînent encore sur la table, tu sais que ça aussi, t’aurais dû le ramasser au fur et à mesure, mais tu te dis que tu vas t’en occuper une fois que les jumeaux vont être endormis. Tu ne travaillais pas aujourd’hui donc tu as décidé de les garder avec toi à la maison plutôt que de les envoyer à la crèche et vous avez passé une belle journée. Ça t’a fait du bien. Ça faisait longtemps que tu n’avais pas passé une journée comme ça, avec juste eux, prendre le temps et ça se ressent. Ce soir, tout le monde est fatigué, mais content.
Ton téléphone traîne quelque part sur le comptoir de la cuisine, mais ça fait déjà une heure ou deux que tu n’y as pas jeté un coup d’œil. Tu as reçu quelques messages textes, mais tu n’as pas vérifié de qui ni de quoi il s’agissait, te disant que ça, comme tout le reste, pouvait bien attendre encore une heure ou deux. C’est seulement quand tu entends quelques coups cognés contre la porte que tu réalises que tu aurais peut-être dû porter attention à ces messages textes tout compte fait. « C’est moi. » Tu reconnais la voix qui s’élève de l’autre côté du cadre de bois et la surprise habite tes traits. Tu ne t’attendais pas à voir Charlie ici ce soir. Elle n’est pas censée venir voir les enfants avant la fin de la semaine. Tu te lèves et te dirige vers la porte, la voix de la blonde s’élevant à nouveau avant même que tu n’aies eu le temps d’ouvrir. « Je sais pas si t’as reçu mon message mais… je passais dans le coin. » Tu ouvres finalement la porte sur une Charlie qui semble bien plus calme qu’à l’ordinaire. Tu secoues la tête et lui offre un léger sourire malgré la surprise qui habite encore majoritairement tes traits. « J’ai pas vu non, j’étais occupé avec les jumeaux. » Ce n’est pas un reproche, même si ça pourrait presque sonner comme tel. Tu ne peux t’empêcher de continuer de la dévisager, curieux de savoir ce qui peut bien l’avoir poussé à venir ici un soir de semaine, en dehors de ses heures de visite. Normalement, quand Charlie veut un moment de plus, elle le demande bien en avance, pas à la dernière minute comme ça. Votre arrangement fonctionne plutôt bien justement parce qu’il est prévisible, mais tu n’as pas besoin de la regarder bien longtemps pour comprendre que quelque chose est différent ce soir, sans que tu ne puisses vraiment dire de quoi il s’agit. Comme une intuition que tu voudrais pouvoir taire quand il s’agit de la blonde, mais qui te vient quand même, peu importe ce que tu peux dire ou faire.
« Je veux juste voir mes enfants, Trent. » Tu bloques l’entrée pour pas que les jumeaux puissent apercevoir leur mère le temps que tu réfléchisses. Ça va vite, trop vite et tu sais que si les enfants la voient, surtout Aaron, il n’y aura pas moyen de la faire partir rapidement. Tu croises son regard quelques secondes de plus et elle renchérit Charlie, comme si elle sentait ton hésitation. « Je ferai pas d’esclandre. » Tu finis par hocher la tête doucement et ouvre la porte de façon qu’elle puisse rentrer dans ton appartement. « Entre, on allait commencer la routine du dodo. » Et ça ne prend que quelques secondes de plus avant que les jumeaux ne remarquent la présence de leur mère et déjà, Aaron se lève, laissant livres et camions derrière pour courir dans les bras de sa mère. « Fais pas attention au ménage, j’allais ranger après les avoir mis au lit. » Aaron tire déjà sur le bras de sa mère pour qu’elle vienne voir sa piste de course et Siobhan, moins extravagante et plus gênée que son frère se dirige vers toi avant de demander les bras. « Qu’est-ce que tu fais là Charlie? » que tu lui demandes quand même, parce que tu t’attends à une explication plus précise qu’un simple je veux voir mes enfants. Tu prends Siobhan dans tes bras et vient t’asseoir sur le canapé, ton regard toujours fixé sur la mère de tes enfants. « Est-ce que tu veux leur donner un bain? » que tu lui proposes, même si tu restes toujours sur tes gardes face à cette visite impromptue. |
| | | | (#)Dim 19 Sep 2021 - 14:32 | |
| Lorsqu’il accepte d’ouvrir la porte pour la laisser entrer dans l’appartement, elle ne peut s’empêcher de souffler doucement, rassurée par sa décision. Il aurait été dans son droit en la refusant, c’est un fait qu’elle ne peut pas nier et contre lequel elle ne peut pas non plus se permettre d’aller : la justice est bien, bien au dessus d’elle. Depuis qu’elle travaille dans la police, elle peut d’autant moins se permettre ce genre de faux pas. « Entre, on allait commencer la routine du dodo. » Alors elle n’hésite pas une seconde de plus avant de se faufiler à pas de loup dans l’appartement. Déjà, elle reconnaît l’odeur de ses enfants et le bruit des jouets mettant à rude épreuve le parquet, les jumeaux ayant pris la bonne habitude de retirer toute couverture ou sorte de protection du sol. C’est mieux sans, sinon ce ne serait pas drôle, sûrement. En passant à sa hauteur, elle esquisse un hochement de tête qui vaut pour un remerciement muet mais ô combien sincère. A sa place, elle n’aurait sans doute pas accepté de le faire rentrer. Il est pourtant du domaine public que Trent a un bien plus grand cœur qu’elle.
Très rapidement, pourtant, l’attention vacillante de Charlie ne se pose plus que sur son garçon venant l’accueillir, courant à son rythme en sa direction. La jeune mère s’agenouille aussitôt pour être à sa hauteur et venir le serrer comme il se doit contre son cœur, prenant un instant pour entourer de ses bras son si petit corps. “Salut bonhomme.” Aaron est bien plus vif que ne l’est sa sœur, raison pour laquelle elle ne s’étonne pas que sa fille reste en retrait. La scène n’a rien d’une nouveauté pour la famille des temps modernes. Le garçon qui ne manque jamais d’énergie cherche déjà à lui montrer tous ses nouveaux jouets et Charlie se plie volontiers au jeu, de toute façon heureuse de passer du temps à leurs côtés. Son index se retrouve piégé dans les mains potelés de la tête blonde pressée et éternellement heureuse de retrouver sa mère. Si tout pouvait rester aussi simple jusqu’à la nuit des temps. « Qu’est-ce que tu fais là Charlie? » La jeune femme lance un regard triste à sa fille préférant se réfugier dan les bras de son père mais elle n’en fera pas une histoire ; pas ce soir. Son attention reste posée sur Aaron quelques secondes supplémentaires, minant un intérêt pour ses bolides de plastique. Elle passe une main aimante dans la chevelure de son fils, jouant un temps de ses boucles dont personne ne comprend l’origine. “Ils me manquaient vraiment.” Charlie ne peut pas lui annoncer de but en blanc que son mari la trompe et qu’elle l’aime trop pour mettre un terme à cette mascarade, alors elle trouve de quoi tourner autour du pot et gagner du temps, ses yeux tristes parlant poutant seuls. Malgré leur relation plus que tumultueuse, elle sait que Trent la connaît autant qu’elle peut se vanter du contraire. Ils ont appris l’un de l’autre, dans les meilleurs comme dans les pires instants. “C’est compliqué en ce moment. J’ai eu du mal à passer devant leurs chambres vides.” C’est une vue à laquelle elle s’est habituée, pourtant, mais les récents événements ont changé bien des choses.
Charlie quitte un instant Aaron avec regret, s’approchant de Trent simplement pour déposer un baiser contre le front de sa fille, accrochée à lui. Ils sont bien plus proches qu’elle ne le sera jamais de Siobhan, c’est une évidence. « Est-ce que tu veux leur donner un bain? » - “Ne me le propose pas si t’en as pas vraiment envie.” Et c’est maintenant son ex-petit-ami qu’elle ne peut s’empêcher de materner, le sachant trop bon pour qu’il ose la mettre à la porte. “Mais oui, ça serait avec plaisir. Je suis de garde cette nuit, je resterai pas longtemps.” Ces paroles sont destinées à le rassurer, elle tente un demi-sourire pour agrémenter ses mots. “Ça va, toi ? Ton nouveau travail ?” La question pourrait sembler anodine pour tous les parents de l’univers mais pas pour eux, pas alors qu’ils s’en sont soigneusement tenus à ne parler que des jumeaux pendant près de deux ans ; de toute façon, le reste était mort et n’avait plus lieu d’être. Charlie souhaite s'assurer qu'au moins un des deux parents se porte bien. |
| | | | (#)Mar 21 Sep 2021 - 5:05 | |
| L’équilibre est tout ce qu’il y a de plus précaire entre Charlie et toi. La seule et unique raison pour laquelle c’est encore stable aujourd’hui, c’est parce que vous vous en tenez aux arrangements décidés il y a plusieurs mois de ça et que vos conversations se contentent de l’essentiel : des jumeaux, de leur santé, de leur développement et ultimement de ce qu’il y a de mieux pour eux. Tu gardes la blonde à un bras de distance en tout temps, en partie pour éviter des déceptions inutiles à tes enfants si les choses devaient dégénérer une fois de plus, mais pour protéger ton cœur des effets qu’elle peut avoir sur ce dernier. Parce qu’il n’y a rien que tu n’aurais pas fait pour elle, il n’y a pas si longtemps. T’aurais tellement voulu lui offrir cette vie de famille que tu avais toi-même eu, être celui de qui son cœur chancelant se serait réellement épris sans que ce ne soit jamais le cas. Parce qu’il y avait encore le fantôme de Kim partout autour de toi, parce que Charlie s’attachait et se détachait trop vite, parce que tout s’est passé dans des conditions qui n’étaient pas favorables à ce que vous puissiez être sa famille que les jumeaux mériteraient tant pourtant. Alors la distance s’impose comme une salvation, la seule chose à laquelle tu peux te rattacher, une logique sans faille. Jusqu’à ce que la blonde arrive sans réellement s’annoncer et que les règles du jeu ne soient pas aussi bien respectées qu’elles se devraient de l’être.
« Ils me manquaient vraiment. » Tu l’observes silencieusement avec Aaron alors que c’est près de toi que votre fille vient chercher du réconfort. La scène est d’une banalité sans nom, elle s’est jouée des centaines de fois, pendant toutes les visites supervisées auxquelles Charlie a droit depuis que tu as obtenu la garde complète, et pourtant, il y a quelque chose de différent ce soir. L’imprévu en soit, et puis la tristesse qui se lit partout sur le visage de ton ex petite-amie. Tu as peut-être passé bien plus de temps sans elle qu’avec elle depuis que tu la connais, mais ça n’empêche pas que tu peux lire en elle comme dans un livre ouvert, que tu connais ses failles et ses faiblesses aussi bien qu’elle connaît les tiennes. Tu fronces les sourcils légèrement alors que Siobhan « C’est compliqué en ce moment. J’ai eu du mal à passer devant leurs chambres vides. » « Compliqué comment? » Ce n’est pas le genre que vous vous offrez normalement alors évidemment, tu ne peux t’empêcher de faire le rapprochement entre cette nouvelle confidence, la visite impromptue et tout ce que tu peux lire sur le visage de la blonde sans toutefois comprendre ce qui se passe. « Ça va pas au travail? » Tu prends une pause. « À la maison? » Tu évites, comme toujours, de mentionner le nom de Léo, sachant pertinemment que rien de bon ne peut découler d’une discussion à son sujet. Tu ne peux vraiment t’imaginer à quel point ça doit être lourd pour elle, d’avoir des chambres pour les jumeaux chez elle sans que ces dernières ne soient jamais réellement utilisées. Tu te souviens encore trop bien du manque que tu ressentais quand vous faisiez encore une garde partagée alors de penser qu’elle puisse se sentir ainsi à temps plein te bouleverse plus que tu ne le laisses paraître. Parce que tu as tout fait pour ne pas être celui à le vivre à temps plein, justement, même si ça voulait dire priver Charlie. Tu redoutes le jour où il vous faudra revenir sur votre arrangement, bien que tu saches parfaitement qu’il viendrait trop vite, ce jour. Parce que les jumeaux vieillissent et qu’un jour, ils voudront passer autant de temps avec elle qu’avec toi et que partie comme c’est là, tu n’auras aucune bonne raison de l’empêcher.
Charlie dépose un baiser sur le front de la petite et tu la sens qui se détend doucement au contact de sa mère, qu’elle reconnaît même si elle ne le démontre pas de manière aussi explicite que son frère. « Ne me le propose pas si t’en as pas vraiment envie. » « Si je te l’offre c’est que ça me dérange pas. » Même si elle n’a pas tort, la blonde. C’est exactement le genre de choses que tu ferais, lui proposer un peu plus même si ça te perturbe, même si tu ne comprends toujours pas la scène qui se déroule sous vos yeux. « Mais oui, ça serait avec plaisir. Je suis de garde cette nuit, je resterai pas longtemps. » Tu hoches la tête alors que Siobhan demande à retourner sur le sol et tu la laisses filer entre les jambes de sa mère alors qu’elle reprend place près de ses casse-têtes. « Ça va, toi? Ton nouveau travail? » Tu ne sais pas trop ce qu’elle cherche à faire, ni ce qu’elle tente de savoir et si ton premier réflexe est d’insister sur elle, sur comment elle va, sur ce qui se passe pour elle, chez elle, tu prends tout de même la décision de coopérer à cette discussion, ne serait-ce qu’un peu. « Ça va. J’ai été jumelé avec quelqu’un que je connais déjà plutôt bien sur l’ambulance, ça facilite les choses. » La transition était évidemment plus simple puisque travailler avec Laura n’était pas du domaine de l’inconnu. Une routine s’était rapidement installée entre vous et tu n’avais pas trop l’impression d’être le petit nouveau qui devait faire ses preuves. « J’vais aller faire couler le bain, tu sais où sont les choses de toute façon. » Charlie avait beau n’avoir jamais habité ici avec toi, elle avait passé assez de temps dans les parages et avec les jumeaux pour savoir où trouver leurs pyjamas et pouvoir prendre ses aises dans l’appartement, surtout sans la présence parfois imposante de ta petite sœur. |
| | | | (#)Mer 22 Sep 2021 - 7:45 | |
| Les questions de Trent ne tardent pas à prendre la forme de paroles sans que cela n’ait rien d’une surprise. La blonde sait qu’il s’intéresse réellement et que cela n’a rien à voir avec une curiosité mal placée. Ce dont elle doute, pourtant, c’est que ce qu’elle pourrait répondre puisse un jour être utilisé contre elle. Ils sont dans la même équipe la majeure partie du temps mais pour les rares exceptions, leur comportement se veut sanglant. « Compliqué comment? » Il ne veut pas entendre la réponse à partir du moment où elle inclut Léo, tout comme il ne veut pas entendre parler de sa vie de couple et de son mariage. En retour, elle aurait bien du mal à avouer l’ampleur des dégâts et toute son impuissance face à ces derniers. Le temps où elle acceptait d’être faible et frêle face à lui est révolu, Charlie se doit d’être forte pour les jumeaux parce qu’ils passeront toujours avant tout le reste. « Ça va pas au travail? » Touchée par son inquiétude, elle se permet au moins de hocher la tête de droite à gauche et ainsi lui faire comprendre que le problème ne vient pas du travail. Bien au contraire, ce dernier se constitue en un refuge de fortune, ces derniers temps. « À la maison? » Cette fois-ci, impossible de lui nier l’évidence. Au moins, il ne cite pas directement Léo ni même l’alliance que porte au doigt. “C’est simplement passager.” Les tsunamis connaissent une première puis une seconde vague mais après tout va mieux, non ? Il n’y a qu’à tout reconstruire, mais techniquement les choses vont mieux. “Ça arrive à tout le monde à un moment ou à un autre.” Pas de se faire tromper, non - du moins, elle ne l’espère - mais bien qu’il y ait de tensions au sein de son couple mais qu’il ne vole pas en éclats pour autant, toujours soudé par l’amour porté par les deux côtés. Elle voudrait lui demander confirmation mais ne souhaite guère entendre parler de sa vie personnelle et tout aussi peu citer leur propre relation comme contre-exemple : la seule chose de passagère entre eux, ce fut leur amour.
Mère bien avant d’être une épouse, elle vient déposer un baiser contre le front de sa fille timide et ne cherche pas à cacher sa joie lorsque cette dernière cherche ensuite à attraper les pans de son pantalon pour mieux se faufiler entre ses jambes. Siobhan est différente mais elle ne l’aime pas moins pour autant, bien au contraire. Tentative maladroite pour changer de discussion et essayer de prendre des nouvelles de Trent à son tour, le seul sujet qu’elle puisse trouver sans craindre l’affrontement reste encore son nouveau travail. « Ça va. J’ai été jumelé avec quelqu’un que je connais déjà plutôt bien sur l’ambulance, ça facilite les choses. » Ce quelqu’un est une elle ? La question lui brûle les lèvres mais elle reporte son attention sur Siobhan, préférant de nouveau s’asseoir au sol pour être à la hauteur de sa fille et ainsi jouer avec elle. Si elle ne supporte pas qu’il soit trop invasif dans son mariage, elle sait tout aussi peu jongler avec l’idée qu’il puisse lui aussi aller de l’avant. Deux ans après la naissance des jumeaux et quasiment autant après leur rupture, elle a toujours tendance à considérer Trent comme chasse gardée, bien malgré elle. “Tant mieux.” La réponse est brève mais elle est au moins sincère, en témoigne le sourire qu’elle lui partage pendant quelques secondes. « J’vais aller faire couler le bain, tu sais où sont les choses de toute façon. » - “Hey, attends.” Elle souffle une seconde, se détourne la suivante, Siobhan dans les bras et Aaron accroché au bout de ses doigts. “Reste. Ils seront contents, si on est là tous les deux.” Parce que malgré leur jeune âge, les jumeaux ont déjà pris l’habitude de n’être sous la garde que de l’un de leurs parents à la fois. “Siobhan parle souvent de toi.” Elle essaye, du moins, mais Charlie n’a aucun mal à deviner que toute son attention est éternellement tournée vers ce paternel qu’elle admire tant - ce qui la rend bien souvent jalouse, avouons-le. “Tu veux t’occuper d’elle ? Je sais qu’elle serait contente.” Quand Aaron, lui, a tendance à être plus proche de sa mère qu’il ne l’est de son père, schéma qu’aucun des deux parents ne cherchent à abolir, y trouvant sans doute chacun leur compte. “Mais j’espère que tu ne lui avais pas acheté tout un stock de pyjamas jaunes comme moi, parce que figure toi qu’elle déteste cette couleur. Léo en a fait les frais.” Tentative maladroite d’humour, elle esquisse quelques pas en direction de leur chambre pour piocher quelques vêtements avant de se rendre compte de son erreur et du prénom de son mari ainsi prononcé en toute insouciance. “Pardon.” L’une des règles de leur entente étant de ne jamais parler du Ivywreath dont elle a pris le nom. |
| | | | (#)Jeu 23 Sep 2021 - 9:00 | |
| « C’est simplement passager. »
Qu’est-ce qui ne l’est pas avec toi, Charlie?
Tu retiens le commentaire, te contente de la regarder en fronçant légèrement les sourcils. Une partie de toi veut savoir, pire même, a besoin de savoir ce qui se passe. La même partie qui ressent le besoin de chasser cette tristesse dans le fond de son regard, l’inquiétude qui ternit légèrement son sourire normalement éclatant, la nervosité qui semble provoquer une certaine tension dans ses épaules. C’est complètement débile, de connaître quelqu’un si bien après avoir passé si peu de temps auprès d’elle, et pourtant, c’est bien la réalité qui vous entoure et qui vous entourera toujours, avec Charlie. L’autre partie de toi, la plus logique, celle qui connaît parfaitement les règles et les marches à suivre pour une entente idéale entre vous voudrait plutôt que tu fermes les yeux sur toutes ces petites choses que tu remarques bien malgré toi. « Ça arrive à tout le monde à un moment ou un autre. » « J’espère que ça se règlera rapidement alors. » C’est la réponse sécuritaire, la seule que tu peux vraiment lui offrir. Celle qui évite de tomber au cœur d’un sujet qui est préférablement évité, peu importe les circonstances.
Tu pourrais sans doute t’étendre plus longuement sur ton nouveau poste permanent, mais tu ne le fais pas. Tu ne sais plus vraiment comment lui parler, à Charlie. Tu te demandes même parfois si tu as déjà vraiment su comment lui parler correctement. Sans que ce ne soit dans les extrêmes. De la période où tu lui offrais absolument tout à celle où tu ne te permets que le strict minimum. Ça te manque parfois, trop souvent, de pouvoir te confier à elle. De pouvoir partager sereinement sur vos enfants, en dehors des informations essentiels. Tu voudrais lui dire parfois, à quel point tu gères mal les crises de colère d’Aaron, ou que tu t’inquiètes un peu plus chaque jour de réaliser à quel point le langage du garçon est bien plus avancé que celui de sa sœur. Tu voudrais lui dire que ça te garde réveiller la nuit et que tu trouves ça lourd, de ne pas pouvoir partager le poids avec elle, comme ça devrait l’être. Tu t’apprêtes à t’éclipser pour lui donner du temps en solo avec les jumeaux, mais au dernier instant, elle te retient. « Hey, attends. Reste. Ils seront contents, si on est là tous les deux. » Ton regard passe du garçon accroché à ses doigts à votre fille désormais dans ses bras, et tu ne peux réprimer un sourire au coin de tes lèvres alors que tu hoches doucement la tête. « Siobhan parle souvent de toi. » L’anecdote te fait sourire de manière plus significative. « Les jumeaux parlent souvent de toi aussi, quand t’es pas là. Aaron demande souvent maman, surtout le soir. » Tu sais que ce sera extra spécial pour lui que ce soit Charlie qui le mette au lit et pour ça, tu es reconnaissant de cette visite surprise. « Tu veux t’occuper d’elle? Je sais qu’elle serait contente. » La fille à papa, le fils à maman. Un schéma qui n’a absolument rien d’original, qui s’est créé un peu par la force des choses, parce que Siobhan demande plus d’attention au quotidien et que quand Charlie est là, il est plus facile pour Aaron pour accaparer complètement sa mère.
« Mais j’espère que tu ne lui avais pas acheté tout un stock de pyjamas jaunes comme moi, parce que figure toi qu’elle déteste cette couleur. Léo en a fait les frais. » Ce sont tes épaules qui se tendent à l’entente du prénom du Ivywreath, tes lèvres qui se pincent alors que tu figes sur place pendant quelques secondes alors que Charlie file dans la chambre des jumeaux pour prendre des pyjamas. « Pardon. » « Sa couleur préférée, c’est le mauve. Comme la robe de Raiponce. » que tu précises, comme si ça changeait vraiment quelque chose à l’ambiance qui venait de s’alourdir dans le temps que ça prend de prononcer un nom à deux syllabes. Trois malheureuses lettres. C’est le genre de choses que Charlie devrait savoir, le genre de détails qui devraient t’échapper, mais que tu mémorises bien malgré toi, juste au cas où Charlie ne le ferait pas, juste au cas où elle ne remarquerait pas, la blonde qui est à la fois trop absente et trop présente dans vos vies. « Qu’est-ce qui se passe avec Léo? » que tu oses enfin lui demander alors que vous vous dirigez tous les quatre vers la salle de bain qui semble soudainement bien trop petite pour votre famille qui n’a de parfait que les apparences. Tu fais couler l’eau du bain et puis déshabille la gamine qui s’emballe déjà de voir le bain se remplir tranquillement d’eau. « À quoi tu joues Charlie? » que tu murmures en te relevant, soudainement inconfortable par la proximité du moment. |
| | | | (#)Mer 29 Sep 2021 - 20:40 | |
| « Les jumeaux parlent souvent de toi aussi, quand t’es pas là. Aaron demande souvent maman, surtout le soir. » Elle a un sourire aussi attendri que triste, son garçon ayant tendance à lui manquer bien plus que qui que ce soit en ce monde, parfois. C’est une absence que même Léo ne peut pas combler - pas même quand tout était au beau fixe entre eux. “Je parle souvent d’eux aussi, mais j’imagine qu’on a pas le même vocabulaire.” Plutôt que le pathos, elle choisit de prendre le chemin de l’humour, pensant s’en sortir un peu mieux sur celui-ci. Ce qui était sûrement le cas, jusqu’à ce qu’elle fasse déjà une gaffe en mentionnant le nom de son mari et Némésis de Trent. Les excuses se font aussitôt entendre de la part de la jeune femme mais le mal est fait et, surtout, est dit. Agacée par sa propre incompétence, la blonde souffle longuement au moment d’aller se cacher dans la chambre des jumeaux pour choisir leurs pyjamas. « Sa couleur préférée, c’est le mauve. Comme la robe de Raiponce. » Oui, oui. Du mauve ce sera, alors, si cela peut faire plaisir à sa fille et leur donner au moins un sujet sur lequel ils seraient d’accord. Ils seraient même capables de se disputer autour d’un sujet aussi futile que celui-ci, ayant depuis longtemps abandonné toutes sortes de limites.
Armée de pyjamas mauves et verts, elle sort finalement le nez des tiroirs avec l’espoir de changer de sujet de discussion pour simplement profiter du temps passé auprès des jumeaux. Pour autant, cela n’est que de courte durée à en juger par les paroles intriguées de Trent. « Qu’est-ce qui se passe avec Léo? » Elle déglutit en le suivant du regard, les deux mini-eux à la suite du brun, tous deux envieux de bien faire. Charlie leur laisse quelques mètres d’avance, Siobhan n’ayant aucun mal à rester auprès de son père alors qu’Aaron, lui, semble avoir besoin d’attendre sa mère pour entrer dans la salle de bain. Ils sont si différents et leur mère est si fière de ces deux têtes blondes - littéralement. Ses doigts s’enroulent autour de la main de son fils, repoussant à un éternel plus tard la question de Trent. L’eau du bain en train de couler cache presque aussi bien le malaise que les gazouillis de Siobhan déjà excitée à l’idée d’entrer dans l’eau et de jouer avec ses jeux préférés. « À quoi tu joues Charlie? » Lui faisant face, elle fronce les sourcils, ne se doutant que trop de ce qu’il sous-entend par ces quelques paroles. Pourtant, sa réponse est toujours repoussée à plus tard alors qu’elle dévie ses yeux du sien et prend le temps de fermer la porte de la salle de bain pour en préserver la chaleur. “Pourquoi est-ce que tu penses forcément que je manigance quelque chose ? Que je joue ?” Oh, sans doute parce qu’il en a toujours été ainsi et que Trent a été l’une de ses plus belles histoires en même temps que son plus parfait jouet. Il a toujours répondu présent, toujours été apte à lui servir de marionnette à chaque instant. A grands coups de ‘je t’aime’, elle n’a cessé de faire passer la pilule au travers des mois.
Les regards froids sont réservés à Trent alors qu’elle redouble de douceur auprès d’Aaron qui ne tarde pas à rejoindre sa sœur dans le bain rempli de bulles autant que de jouets. En somme, tout ce dont ils ont besoin pour mettre de l’eau de partout. “Tu ne sauras pas ce qu’il se passe avec Léo simplement parce que je sais que tu vas t’en délecter.” Pire elle pourrait lui raconter et plus il en serait heureux. Elle le sait, parce que s’il était lui même en couple alors elle ressentirait la même chose, incapable de pleinement le laisser aux bras d’une autre alors qu’elle garde en elle le sentiment d’une histoire inachevée. Quand bien même elle restera à jamais ainsi, elle ne peut toujours pas l’accepter officiellement. “Je compte pas te sauter dessus, Trent. Si je me suis mariée avec Léo et non pas avec toi, c’est qu’il y a une raison à cela.” Les mots sont durs d’une vérité qui l’est tout autant : elle aime assez l’un des deux pour ne pas penser un seul instant à le tromper, et il n’y a pas le moindre doute sur l’identité de la personne. “Rassuré ? Je peux m’occuper de mes enfants sans subir d’interrogatoire ?” Et la voilà de nouveau, la Charlie incapable de cacher le moindre de ses sentiments et surtout pas l’amertume. |
| | | | (#)Jeu 30 Sep 2021 - 8:22 | |
| Tu aurais dû le savoir, que ce n’était pas une bonne idée, de faire quelque chose ensemble. Parce qu’être ensemble, ça implique une proximité que tu ne vous permets plus, ça implique aussi de ne jamais réellement savoir quoi dire ou quoi faire lorsqu’il s’agit de Charlie. Surtout pas lorsqu’elle affiche ce visage triste et cette fatigue sur les traits de ce doux visage dont tu connais chacune des parcelles à force de l’avoir contempler des nuits durant. Ça paraît lointain comme souvenirs, sans que ça ne fasse longtemps à la fois alors que tu t’agaces d’un détail inutile, pour camoufler – sans réussir – que la simple mention du prénom du mari de la blonde suffit à faire naître une colère qui t’est atypique. Vous n’avez même pas encore entamé le bain que tu ressens le besoin pressant de sortir de cette salle de bain, mais Charlie vous y enferme plutôt alors qu’elle ferme la porte derrière elle et que tu te terres dans un coin pour ne pas être trop près d’elle. Tu ne devrais pas insister, tu n’es pas certain de vraiment vouloir savoir ce qui se passe avec Léo, parce que tu t’en fous de Léo. S’il pouvait n’avoir aucun rôle dans ta vie, ce serait parfait. Mais Charlie l’a épousé, lui, et elle, elle ne sortira jamais de ta vie. « Pourquoi est-ce que tu penses que je manigance forcément quelque chose? Que je joue? » Tu échappes un rire sarcastique alors que ton regard croise temporairement le sien. Les sourires polis ont laissé place à des regards froids qui se font bien trop récurrents entre vous deux. « Fais pas l’innocente Charlie, ça prend plus avec moi. » Oh mais si, Trent. Ça prend toujours avec toi. Sinon, elle ne serait pas ici ce soir. Tu ne lui aurais pas ouvert la porte. Tu aurais imposé les règles comme elles devraient l’être, tu lui aurais dit d’attendre le week-end pour voir les enfants, tu ne t’inquièterais pas au moindre changement chez elle. Oh que tu voudrais que ça ne prenne plus avec toi, mais Charlie, elle connaît plus que tes faiblesses. Elle est ta plus grande faiblesse.
« Tu ne sauras pas ce qui se passe avec Léo simplement parce que je sais que tu vas t’en délecter. » Ça t’arrache un autre rire mauvais, un soupir et un roulement des yeux, tout ça en trois secondes top chrono. Tu comprends que peu importe ce qui se passe, c’est mauvais, très mauvais. Tu n’es pas le genre de mec à te délecter du malheur des autres, elle le sait ça pourtant. Mais quand il s’agit du couple Ivywreath, c’est toujours un peu plus compliqué. « Tu sais quoi? Je m’en fiche. » Tu voudrais tellement pouvoir lui dire que tu te fiches d’elle et de ses problèmes maritaux. Tu le penses si fort, alors pourquoi est-ce que les mots ne parviennent pas à franchir la barrière de tes lèvres? Tu poses ton regard sur les jumeaux qui sont complètement inconscients de ce qui se dit pourtant juste à côté d’eux, bien trop occupés à faire des vagues dans le bain et jouer avec les différents canards en plastique qui flottent à leurs côtés. « Je compte pas te sauter dessus, Trent. Si je me suis mariée avec Léo et non pas avec toi, c’est qu’il y a une raison à cela. » « Oh ne t’en fais pas Charles, je connais parfaitement bien les raisons qui t’ont poussé à cela comme tu dis. » Le faisait-elle exprès? Parfois, tu ne pouvais t’empêcher de te dire qu’elle faisait exprès, la Villanelle, de jouer avec les ficelles de ton cœur, qu’elle savait bien plus fragile depuis son passage destructeur. Ta propre demande en mariage, bien qu’impulsive, demeurait un sujet sensible et tu ne pouvais que la détester un peu plus de te la renvoyer au visage de la sorte. « Rassuré? Je peux m’occuper de mes enfants sans subir d’interrogatoire? » « C’était une mauvaise idée. » que tu te contentes de souffler alors que tu sors sans attendre la moindre réaction de Charlie. Tu refermes la porte derrière toi, et t’efforce à te calmer en prenant de grands respires, qui ne sont pourtant pas bien efficace. C’est automatique entre vous, elle sait te faire bouillir plus vite que quiconque et ça t’emmerde, d’être aussi réactif avec elle.
Tu disparais pendant une dizaine de minutes, le temps que Charlie finisse de donner le bain aux jumeaux – sans ton aide – et c’est une Siobhan en pyjama mauve qui apparaît dans le cadre de porte de ta chambre, réclamant une histoire qu’elle tend dans ta direction. Tu fais de ton mieux pour éviter le regard de Charlie alors qu’elle met Aaron au lit et tu suis les mêmes étapes avec sa sœur. Vous sortez en même temps de leur chambre et tu te retrouves trop vite seul avec elle, la porte de la chambre se fermant derrière toi. « La prochaine fois, tiens-toi s’en à tes heures de visite. » Tu pensais sincèrement que ça allait mieux entre vous deux, mais clairement, tout est encore bien trop fragile. Tu t’approches de la porte d’entrée, prêt à lui demander de partir maintenant qu’elle a eu ce qu’elle voulait, mais tu t’arrêtes plutôt au milieu du salon, te retournant vers elle. « Si Léo et toi avez des problèmes, je pense que j’ai le droit de savoir. Pour les enfants. » Pour les enfants, ouais, c’est ça. Bonne blague Higgins. |
| | | | (#)Mar 5 Oct 2021 - 10:17 | |
| « Fais pas l’innocente Charlie, ça prend plus avec moi. » Si elle n’était pas trop occupée avec le bain à donner aux jumeaux, alors Charlie se serait empressée de lui prouver qu’il a tort et que ça prend toujours avec lui, peu importe la définition que chacun peut bien donner à ce terme. Elle ne compte pas faire le moindre pas en avant pour retrouver le lien qu’ils avaient dans le temps, mais s’il s’agit de lui prouver qu’il n’a pas appris de ses erreurs alors elle aurait pu s’y résoudre. Par chance, sa priorité reste ses enfants et l’attention qu’elle leur porte, à eux et certainement pas à leur père qui ne sait déjà plus que se plaindre. « Tu sais quoi? Je m’en fiche. » - “Essaie de te montrer plus convaincant.” Elle sait que ce n’est pas seulement son ego qui parle et que tout celui lui importe parce qu’il s’agit d’elle, ça lui importe aussi et surtout parce qu’il s’agit de Léo et que tout ce qui pourrait détruire leur mariage est bon à prendre. Même pour une personne aussi bonne que Trent, ce genre de sentiment peut exister, et le fait d’être la seule à le voir a le don de l’exaspérer au plus haut point.
Déjà, ils ont oublié avoir enterré la hache de guerre et les combats reprennent, comme s’il n’y avait finalement rien de plus normal entre eux. De toute façon, ils ne sauraient pas agir autrement. La preuve en est ce soir. « Oh ne t’en fais pas Charles, je connais parfaitement bien les raisons qui t’ont poussé à cela comme tu dis. » Tant mieux, parce qu’elles ne sont finalement pas bien difficiles à cerner : l’amour. Ou le manque d’amour, pour être plus précis, parce que c’est bien ce dont il est question entre eux. Charlie sait bien qu’une telle réponse ne ferait que mettre un peu plus encore le feu aux poudres et elle souhaite le leur épargner, pour cinq minutes supplémentaires au moins, le temps pour elle de finir de jouer avec la voiture flottante de Siobhan et cette dernière.
Bien que déjà pratiquées à des centaines de reprises, les étapes du bain, de l’habillage et celle du coucher suffisent largement à réchauffer le coeur de Charlie. Elle n’a pas pour habitude de pouvoir passer autant de temps avec ses enfants et sait qu’un environnement familier les rassurer bien plus que son appartement dont ils ne tiennent que peu de souvenirs. Si seulement les choses étaient différentes, elle viendrait leur rendre visite plus souvent ; si seulement elle savait rester plus de deux minutes dans la même pièce que Trent sans lancer une énième Guerre Mondiale. Chaque attaque se trouve trop rapidement et tous les coups sont mortels, avec lui, c’est un jeu auquel elle ne sait pas résister. Cela changera sans doute quand les petits seront des grands, qui sait. Elle l’espère.
Siobhan retrouve papa, Aaron reste accroché à maman. L’éternel recommencement des choses pour eux, qui suivent les mêmes étapes d’une mise au lit presque religieuse, entre l’histoire à raconter et le baiser porté contre le front. Bientôt, ils demanderont de l’espace et de l’argent et n’en auront plus rien à faire de savoir ce qu’il advient de Nora et son meilleur ami le kangourou. A peine la porte fermée, la joute reprend. Entre elle, rien ne se termine jamais réellement, de toute façon. « La prochaine fois, tiens-toi s’en à tes heures de visite. » Quand bien même il a raison et est dans son droit le plus pur, la blonde ne peut pas lui concéder la moindre victoire, encore moins alors qu’il est question des jumeaux. “J’ai été raisonnable. C’est toi qui t’emportes pour un rien, arrête de me rejeter la faute dessus.” Raisonnable ou presque, mais la nuance ne s’applique pas dans cette discussion. Après tout, il a été le premier à dériver du chemin de la paix lorsqu’il a été question de Léo et que Charlie s’était pourtant excusée d’avoir prononcé son nom. En tout cas, c’est la version des faits qu’elle retient. A quelques pas de la porte, elle suit le rythme imposé par Trent et s’arrête devant, croisant les bras tel un enfant boudeur. « Si Léo et toi avez des problèmes, je pense que j’ai le droit de savoir. Pour les enfants. » Charlie a un petit sourire, faux au possible. “Si Léo et moi avons des problèmes, cela ne regarde que nous. Tu es le père de mes enfants mais tu n’as pas ton mot à dire sur mon mariage.” Puisque, de toute évidence, elle partage sa vie avec Léo et non pas lui. Et jusqu’à preuve du contraire, il ne s’agit en rien d’une union à trois. “Va de l’avant, Trent, c’est pas en espérant qu’on divorce que je vais finir par me remettre avec toi.” Parce qu’au fond il ne s’agit bien que de ça, non ? Une simple histoire de territoire. |
| | | | (#)Ven 8 Oct 2021 - 6:01 | |
| « Essaie de te montrer convaincant. » Charlie 1, Trent 0. Il y a longtemps que tu devrais arrêter de compter les points et pourtant, t’es incapable de t’y résoudre.
Elle fait des points et pourtant, tu sais qu’au final, c’est toujours toi qui gagnes la partie. C’est toi qui gagnes la partie parce qu’à la fin de la journée, c’est avec toi que les jumeaux restent. C’est avec toi que les jumeaux sont confortables, familiers. C’est toi qui fais disparaître les petits bobos, c’est toi qui racontes la grande majorité des histoires, c’est toi qui berces et qui nourris et qui s’assures que jour après jour, ils ont tout ce dont ils ont besoin. Tout sauf leur mère présente comme elle se devrait de l’être. C’est frustrant et mélangeant, de vouloir lui faire de la place sans jamais être capable de le faire sans que ça ne vire à la catastrophe. C’est difficile, de séparer ce qui est bon pour eux, ce qui est bon pour elle et ce qui est bon pour toi, convaincu que les trois ne s’alignent pas malgré toute ta bonne volonté. Alors tu t’éloignes, tu t’effaces. Tu lui concèdes cette victoire temporaire pour éviter de faire une scène devant les enfants, pour éviter que le ton ne continue de monter et que la situation ne dérape complètement. Tu laisses Charlie poursuivre le bain seule alors que tu prends quelques minutes pour te calmer, quelques minutes pour tenter de relativiser sans jamais réellement y parvenir.
Une fois les enfants couchés et la porte refermée, tu sais que le mieux à faire est de lui demander de partir. Le plus sage serait de ne rien ajouter de plus, de refermer la porte d’entrée derrière elle et tenter de prétendre qu’elle n’est pas venue une fois de plus laisser un chaos monstre sur son passage. Tu te demandes si elle réalise vraiment, Charlie, tout ce que ça te fait, tout ce qu’elle te fait. « J’ai été raisonnable. C’est toi qui t’emportes pour un rien, arrête de me rejeter la faute dessus. » « On sait bien, rien est jamais de ta faute de toute façon. » Tu lâches un soupir. Combien de fois l’avez-vous eu, cette conversation-là? À vous renvoyer le blâme constamment sans jamais être en mesure de prendre votre part? Tu t’excuses souvent pour rien, mais pas avec la Villanelle. Elle, elle fait ressortir un morceau de ta personnalité dont tu n’es pas particulièrement fier. Elle, elle sait comment te faire vriller en deux temps, trois mouvements et elle en joue. Oh, tu jurerais presque que ça l’amuse, la blonde. « Si Léo et moi avons des problèmes, ça ne regarde que nous. Tu es le père de mes enfants mais tu n’as pas ton mot à dire sur mon mariage. » C’est du Charlie tout craché, à constamment tout ramener à elle, comme elle s’assure de te le faire entendre. « Va de l’avant, Trent, c’est pas en espérant qu’on divorce que je vais finir par me remettre avec toi. » « T’es pas croyable. » Tu secoues la tête. Tu n’as vraiment pas l’énergie pour avoir cette discussion une fois de plus avec elle, mais une fois la pente prise, il est bien impossible de faire marche-arrière. « T’arrives ici à l’improviste, avec tes grands yeux tristes et ton besoin de voir les enfants, mais j’ai pas le droit de te demander ce qui se passe sans devenir l’ex jaloux et possessif? » Tu sais que c’est plus compliqué que ça, tu sais aussi que ce n’est jamais aisé que de parler de Léo, surtout quand il est au centre des tristesses de la blonde. « Tu peux dire ce que tu veux, j’ai jamais souhaité ton divorce. T’as choisi d’être avec lui et j’ai toujours respecté ton choix. Viens pas réécrire l’histoire. » Est-ce que t’aurais voulu qu’elle te choisisse toi? Oui, évidemment. Ils ne sont jamais très loin, tes rêves de la famille parfaite. Est-ce que t’as déjà volontairement essayé de saboter son mariage? Non et elle le sait parfaitement. « J’ai encore le droit de m’inquiéter pour la mère de mes enfants, mais si tu veux rien me dire, alors évites de venir faire ton show ici. »
Le show de Charlie et tu peux mentir autant que tu veux Trent, mais t’es son éternel spectateur. |
| | | | (#)Sam 9 Oct 2021 - 3:55 | |
| « On sait bien, rien est jamais de ta faute de toute façon. » Evidemment que non et surtout pas en cet instant. Charlie ne répond pas mais ses yeux qu’elle garde ancrés dans les siens sont une preuve supplémentaire d’insolence et du fait qu’elle ne risque pas de faire le moindre pas en arrière, ego oblige. Alors, elle entre en guerre sur le pas de la porte, lui remémorant sans délicatesse qu’elle n’a accepté qu’une seule des deux demandes en mariage ayant ponctuées sa vie et que ce n’est définitivement pas celle de Trent ; preuve en est que leurs noms de famille diffèrent plus que jamais. Elle lui a refusé un accès privilégié à sa vie et il ne l’a gagné que par le biais de ses enfants, ce qui signifie bien que rien n’est réellement joué carte sur tables de son côté non plus. Sur les apparences, c’est bien le visage de porcelaine et le corps fin de Charlie qui lui donne l’avantage : on la jugerait sans aucun doute incapable de telles offenses. « T’es pas croyable. » Il y a de ça, aussi. Si parfois ces quelques mots pourraient être appréciés tels un compliment, ce n’est évidemment pas le cas en cet instant. Il a raison, pourtant. Elle n’a pas l’air de ce qu’elle est réellement : totalement perdue et incapable de diriger sa propre vie comme elle l’aimerait. Pour en avoir été l’un des témoins privilégiés, Trent le sait parfaitement, et il ne manque pas d’utiliser ses connaisses comme une arme dès qu’il en ressent le besoin.
Et ce soir, il en ressent apparemment beaucoup le besoin, exaspérant Charlie à chaque nouvelle respiration, s’éloignant toujours un peu plus du plan initial des choses. Elle voulait simplement voir ses enfants et s’il n’avait pas partie du marché, tout aurait été bien plus facile. « T’arrives ici à l’improviste, avec tes grands yeux tristes et ton besoin de voir les enfants, mais j’ai pas le droit de te demander ce qui se passe sans devenir l’ex jaloux et possessif? » - “Tu vois, tu comprends vite.” Elle l’emmerde, avec ses grands yeux tristes, et si elle pouvait ne pas les lui avoir montré alors elle remonterait le temps pour corriger cette erreur stupide. Désormais, il ne semble plus voir que ça et continuer de passer pour la petite chose fragile agace beaucoup la blonde, raison pour laquelle elle redouble de froideur pour tenter de compenser le tout. Le temps où elle lui faisait toutes les confessions du monde sur l’oreiller est définitivement révolu. « Tu peux dire ce que tu veux, j’ai jamais souhaité ton divorce. T’as choisi d’être avec lui et j’ai toujours respecté ton choix. Viens pas réécrire l’histoire. » Ils ne divorcent pas. Il n’a pas le droit de parler des choses comme si elles étaient déjà actées ; ce n’est pas juste. La mâchoire de la jeune femme se serre à l’énonciation d’une telle idée et son coeur se sent plus mal que jamais. “C’est pas l’impression que tu donnes.” Comment pourrait-elle réellement lui en vouloir, pourtant ? Eux qui se sont aimés assez fort pour se haïr avec autant d’insistance à la seconde suivante. Tout n’est qu’un éternel recommencement avec eux, et les jumeaux de malheureux dommages collatéraux. Déjà, elle regrette d’avoir laissé échapper le moindre mot à propos de Léo. Elle n’aurait pas dû, il ne sait qu’utiliser son nom à tort et à travers. « J’ai encore le droit de m’inquiéter pour la mère de mes enfants, mais si tu veux rien me dire, alors évites de venir faire ton show ici. » Elle souffle, ne rêvant que de dévaler les escaliers avec bien plus de force qu’elle ne les a montés. “Ce n’est pas pour moi que tu t’inquiètes, mais les conséquences que tu imagines déjà pour les jumeaux. Si tu veux que je sois franche, fais des efforts aussi.” Ce soir, il est trop tard, la ligne rouge a été franchie et ils auront besoin de quelques jours sans se parler pour retrouver un niveau de haine acceptable, pour mieux tout laisser monter dès leur prochaine rencontre. Un éternel recommencement, donc, et une Charlie qui ne veut déjà plus prendre part à cette discussion et dévale les escaliers pour retrouver un homme qui la rend infiniment triste. |
| | | | | | | | (trent) my bad habits lead to you |
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