(archie) that's no excuse to be living all crazy

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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMar 17 Aoû 2021 - 16:08

Lily n’était plus retournée à l’église depuis qu’elle a perdu son bébé. Le deuxième bébé, pas celui d’il y a dix ans. Elle y allait tout de même encore régulièrement, ces dix dernières années. Plus autant qu’au début de sa vie, certes, mais tout de même. Lily Keegan retrouvait les membres de sa paroisse deux à trois dimanche par mois, et cette dernière année elle était même accompagnée de son mari. Son mari qui a rencontré tout le monde, que sa mère a aussitôt adoré, que son père n’a pas trouvé de raison de détester. Il écoutait le prêtre avec attention, il se tenait un peu plus sage que les adolescents qui pensent perdre leur temps entre ces murs. En somme, il était le parfait mari, et c’est en sa mémoire qu’elle décide aujourd’hui d’aller prier. Pour elle autant que pour lui, à vrai dire, puisqu’elle a de nombreux péchés à se faire pardonner mais elle ne doute pas un seul instant de la clémence de Dieu à son égard, pour elle qui a su être et rester une si parfaite chrétienne durant toutes ces années. Lily mérite à son tour d’accéder à un bonheur plus durable dans le simple fait de devenir mère, alors elle attend sans doute un miracle pour que cela arrive désormais. Il est hors de question d’avoir recours à des méthodes non naturelles, ni même de fréquenter des hommes qui ne seraient pas dignes de ce nom.

Son corps élancé et largement habillé de noir trouve son chemin dans l'allée principale. Elle n'est pas retournée dans son église de village, encore incapable de faire face à toutes les questions qui auraient suivies sa venue en un jour autre que celui du seigneur. Aujourd'hui, elle ne travaille pas l'après-midi. Voilà pourquoi elle est présente. L'explication ne va pas plus loin et puisqu’elle ne dresse donc pas un portrait admirable d'elle, Lily se garde bien de la partager à autrui. Tout ce qui n'est pas parfait ne mérite pas d'être relevé. Surtout, elle craint encore bien trop de se laisser aller à ses sentiments pour prendre le risque que des personnes qu'elle connaît l'observent dans un tel état de vulnérabilité. Un après-midi de jour de semaine, elle sait par avance que l’église sera vide, ou habitée d’une à deux âmes tout au plus.

Entre deux rangées vides, la trentenaire trouve une place moins triste que les autres pour courber son dos et joindre ses mains. Ses grands yeux bleus se ferment, elle fait soudainement bien moins attention au monde qui l'entoure. Tout devient silencieux et seule subsiste sa propre voix dans sa tête, expirant ses péchés, demandant pieusement que sa vie s'améliore pour qu'elle puisse y trouver un sens. Au fond, elle sait qu'elle espère un miracle qui n'arrivera pas. Personne ne l'entend, personne est encore moins en train d'analyser sa requête et son bien fondé. Lily a perdu la foi il y a longtemps de ça, mais elle garde le mince espoir d’avoir tort et n’attend que qu’on le lui prouve. Pour une fois que les choses se passent ainsi, vous voyez bien qu’elle y met du sien. Pourtant, personne ne semble aller en ce sens et elle se contente de sentir son dos la tirailler un peu plus à chaque douzaine de secondes écoulées, énième signe qu’elle n’est plus aussi jeune qu’elle pense l’être, raison supplémentaire pour elle de presser le pas et engendrer une progéniture.

A défaut de pouvoir prier un Dieu en qui elle a perdu tout espoir, elle retrouve la patience et le cerveau d’un adolescent, lequel préfère finalement se focaliser sur les pas d’un inconnu arrivant à son tour dans l’allée. La nouvelle lui arrache un rire faux qu’elle garde muet : si elle ne croit plus en Lui, elle ne comprend pas comment autrui peut continuer à le faire. Pourtant, elle continuera d’être la première à publiquement chanter Ses louanges, simplement parce qu’il doit en être ainsi. Par curiosité, elle relève la tête lorsque les pas cessent et que le bois grince, signe que l’inconnu (un homme, à en juger par la démarche) a trouvé place. Il est à peine quelques rangs devant elle, Lily peut aisément deviner qu’il est en costard. Son parfum avait été repéré bien avant lui-même, de toute façon. “Excusez moi ?” Personne ne devrait être dérangé durant son temps de prière, Lily le sait bien mieux que quiconque et pourtant il n’y a que sa propre personne qui a le droit d’outrepasser les règles. Puisque c’est différent, si c’est elle. “Il existe réellement des hommes d’affaires qui ont encore la foi ?” La question est sincère et si elle semble anodine, elle est surtout en train d’insinuer que des personne en son genre n’ont rien à voir avec toute forme de religion, parce qu’ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Comme Lily, en somme - mais une fois de plus, puisque c’est elle, c’est justifié.
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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMar 17 Aoû 2021 - 18:33

Trois noms, trois visages qui tournaient en boucle dans sa tête, qui lui refilaient la migraine, qui lui coupaient l’appétit à chaque fois que son assiette était pleine et remplie, prête à être dégustée jusqu’à la dernière miette. Mais la fourchette se reposait à nouveau sur sa courbure évasée en céramique, et le silence s’imposait pour l’énième fois. Archie posait son tronc contre le dossier de la chaise et poussait un long soupir en joignant ses mains derrière son crâne pour étirer les muscles endoloris de ses épaules. Il ne s’était pas entraîné le matin et les effets du manque d’activité physique se faisaient ressentir. Dans sa salle de sport, le sac de boxe restait étale, suspendu à la chaîne en métal accrochée au plafond. Un fin voile de poussière immobile et stagnant filtrait les rayons du soleil. Une ambiance chaude régnait dans toute la maison.

Archie se relevait finalement après avoir jeté un regard de dégoût au morceau de poitrine de poulet au milieu de son assiette. Pas même les légumes et la laitue qui l’entouraient n’avaient su rallumer son appétit. Soigneusement, il recouvrait le plat d’une pellicule plastique et le replaçait dans le réfrigérateur. Il avalait un grand verre d’eau glacée et attrapait les clefs de sa voiture électrique afin d’aller faire un tour en ville.

Il se surprenait à imaginer le visage des agresseurs de James à la place de celui de tous les passants qui traversaient la rue devant lui. Parfois, il se laissait fantasmer à l’idée de leur rouler sur les jambes afin de leur donner une bonne leçon. Seulement, il ne craquait jamais parce qu’il savait qui était le véritable responsable dans cette histoire : lui-même. Il avait été le premier, dans la cour de récréation, à pointer du doigt James et sa différence, James et son accoutrement efféminé, James et ses bouclettes parfaites mais, surtout, James et son homosexualité. Parfois, quand il relevait les yeux de la route, c’était son propre regard qu’il croisait dans celui des passants. Il mériterait lui aussi de se faire briser les fémurs. Alors il conduisait en tentant de ne voir personne, et il se rendait instinctivement là où lui et sa famille avaient joint les mains durant toutes les messes du dimanche jusqu’à ce que le seul frère de la fratrie ne décide qu’il ne laisserait pas Dieu décider de son sort.

Sa voiture de luxe faisait tache au milieu des autres, plus sales, plus rouillées, plus utilisées. Il claquait la portière et replaçait soigneusement son costume ainsi que sa cravate qui s’était frayé un chemin hors de son col. En observant son reflet dans la vitre du côté passager, il s’assurait que sa chevelure était ramenée vers l’arrière, brillante de gel, puis il se dirigeait vers le lieu de culte en louvoyant entre les graviers pour ne pas abimer ses parfaites chaussures. La porte était moins lourde que dans ses souvenirs. Elle s’ouvrait en grinçant et Archie maudissait ce bruit qui annonçait son arrivée. Lui qui appréciait habituellement les regards envieux des autres, ici c’était bien différent. Heureusement, l’Église ne comptait que quelques têtes croyantes alors il pouvait baisser les yeux en traversant la rangée de sièges pour s’installer devant une femme recouverte de noir. Il ne lui adressait pas un regard et se contentait de poser ses fesses sur le banc terriblement inconfortable. Il ne joignait pas les mains devant lui, cette fois. Il fixait simplement la croix suspendue dans le haut du mur du chœur. Il fermait les paupières pour se laisser bercer par ses plus beaux souvenirs : Madison qui chantonne à côté de lui en balançant les pieds, Saddie qui se joint à elle une octave plus haut, et Lola qui tente de leur coudre les lèvres ensemble pour leur intimer le silence. Le garçon esquissait un sourire peiné en baissant le nez. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas entendu la voix de sa grande sœur qui n’était plus parmi eux depuis plus de quinze ans.

“Excusez moi ?”        

Il ne sursautait pas mais la surprise lui levait les sourcils. Il courbait ses hanches pour jeter un coup d’œil derrière lui, de là où provenait la voix. Il interrogeait l’étrangère du regard. “Il existe réellement des hommes d’affaires qui ont encore la foi ?” La remarque lui arrachait un ricanement et il haussait les épaules. La question l’amusait et il ne s’en inquiétait pas. « J’en sais rien. Peut-être. Je ne pourrais pas parler pour les autres. Personnellement, je n’étais pas venu ici depuis… dix ans, je crois. » Il posait son coude sur le dossier du banc pour être plus confortable. Ses yeux se mettaient à admirer le visage un peu trop pur de la jeune femme ; son teint était aussi rafraichissant que l’eau d’un lac, et ses yeux tellement perçants. Elle avait hérité d’une beauté angélique et il ne se serait pas empêché de lui passer la remarque s’ils ne se trouvaient pas dans une Église. Une moue désolée détendait alors ses traits tandis qu’il réalisait la signification de sa robe charbon. « Il existe encore des femmes veuves qui ont la foi ? » Il demandait à son tour sans craindre de la froisser. Après tout, si elle s’affichait de cette façon, c’était bien parce qu’elle n’avait aucun secret à dissimuler.  

@Lily Keegan chuuuut ça passe inaperçu
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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMar 17 Aoû 2021 - 19:52

Elle est douce, Lily, quand elle quémande l’attention de l’inconnu. Sa voix est haute perchée, typiquement féminine, faussement faible et mal assurée. Il faut toujours laisser aux hommes l’impression de contrôle et ce peu importe la situation et le contexte - tout est dans les termes ‘impression de’. Ces règles continuent de s’appliquer dans la maison de Dieu et Lily se risquerait à penser qu’elles s’appliquent même ici mieux qu’ailleurs. A défaut d’ajouter quoi que ce soit, elle se contente d’observer la gestuelle de l’inconnu, comme si elle avait le super-pouvoir d’ainsi deviner quel genre d’homme il est. Parce que des hommes d'affaires, il en existe sans aucun doute des centaines de différents, mais lui ne peut appartenir qu’à une seule espèce. En réalité, elle préfère focaliser toute sa concentration sur lui plutôt que sur des prières qui n’iront jamais nulle part. L’inconnu, au moins, pourra peut-être lui permettre de voir le temps filer plus rapidement. Au moins, la question l’amuse et elle a même l’occasion de découvrir en lui un sourire plaisant. « J’en sais rien. Peut-être. Je ne pourrais pas parler pour les autres. Personnellement, je n’étais pas venu ici depuis… dix ans, je crois. » Elle pourrait se demander pourquoi il n’est pas venu depuis autant de temps, mais la question est bien moins intéressante que celle qui tourne déjà en boucle dans son esprit : “Qu’est-ce qui vous a fait venir aujourd’hui, alors ?” Lily sait très bien que beaucoup de raisons peuvent faire perdre la foi, mais peu la retrouvent. Elle a besoin d’aide pour la seconde partie, certainement pas pour la première. Au moins, elle n’a pas l’obligeance de lui demander ce qui lui a redonné la foi, ne sachant toujours pas si c’est une information véridique. Sans doute vient-il par dépit ; et même si elle peut comprendre, cela n’empêcherait en rien Lily de lui faire la morale.

L’homme se repose contre le dossier, signe qu’il n’est pas prêt de retourner à sa prière de si tôt et qu’il donne un minimum de crédit à la brune. « Il existe encore des femmes veuves qui ont la foi ? » Si elle ne s’attendait pas à être confrontée à ce sujet aussi rapidement, Lily n’en est pas étonnée pour autant. Elle s’y attendait, pensant simplement que cela viendrait plus tard et, surtout, de sa propre personne. “Le fait de perdre son mari ne nous fait pas perdre la foi pour autant.” Ironiquement, elle l’avait déjà perdue bien avant. L’accident de Matt n’est qu’une preuve de plus que Dieu n’existe pas et n’est bel et bien qu’une invention d’Hommes ayant besoin d’aide et d’espoir. “Je parle pour moi, disons.” Le cas d’autres veuves ne l’intéresse de toute façon pas, mais la brune ne peut pas se permettre de formuler les choses ainsi. “Dieu l’a rappelé à lui, ce n’est pas une fin en soi.” Et si elle le répète assez, elle finira même par le croire, n’est-ce pas ? Il y a encore du travail à fournir à ce sujet, mais elle ne perd pas espoir : de toute façon, son mari ne peut pas avoir été puni. Si Dieu a puni quelqu’un, c’est elle, et elle seule. “On connaît tous des personnes qui auraient dû pouvoir rester sur Terre quelques décennies de plus, mais Dieu n’est pas à blâmer.” Pas vrai ? Tout ce qu’elle veut, c’est qu’il lui donne raison. Ainsi, peut-être, ils pourraient croire à deux à ce mensonge. “Je ne porterai pas l’habit noir toute ma vie.” Il n’aurait jamais posé la question ; il s’en moque même sans doute. Pourtant, Lily a besoin de le préciser à cet inconnu et ainsi lui faire comprendre qu’un jour ou l’autre, elle aura assez de force pour aller de l’avant. Pas aujourd’hui, pas demain, mais bientôt. C’est promis.
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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMar 17 Aoû 2021 - 23:15

“Qu’est-ce qui vous a fait venir aujourd’hui, alors ?” Il aurait pu mentir. Jouer les sages, manipuler la réalité comme il le souhaitait pour faire bonne impression, comme toujours. Il aurait pu aussi glisser des compliments à l’étrangère, tenter de la faire rougir puisqu’il s’agissait de son jeu préféré, de charmer tout ce qui bouge, de marquer des points, de devenir le roi du monde. Mais Archie n’avait pas la tête à ça cet après-midi, et le manque de sommeil se rappelait à lui par le biais de cette migraine incessante qui n’avait définitivement pas l’intention de le laisser tranquille. Dans le plafond élevé de l’Église, entre les poutres immenses qui constituaient sa toiture, il voyait quelques étoiles s’il plissait les paupières. « Je cherche un peu de réconfort. » Il rabaissait la tête pour plutôt déceler les étoiles dans les yeux de la jeune femme. Il n’en trouvait cependant pas. Ses iris renvoyaient plutôt l’image d’un ciel en plein jour, sans nuages. « La dernière fois que je suis venu ici, tout était plus simple. Personne n’avait été battu dans une ruelle par ma faute. » Il esquissait un faux sourire en passant sa main dans son cou, touchant un peu de sueur collée à son épiderme. « Et je pensais que j’avais réussi à devenir celui que mes parents voulaient voir grandir. Un homme fier, droit et juste, plein d’ambition. Vous devez savoir de quoi je parle. » Si elle était venue prier aujourd’hui, c’est que ses parents lui avaient appris à le faire, pas vrai ? Les gens de leur âge étaient de moins en moins portés à chercher des réponses auprès de Dieu. Très peu de gens fréquentaient les Églises désormais, et la preuve était cette salle presque vide qui réverbérait le son de leur voix.

Archie n’avait pas pu s’empêcher de passer la remarque. Cet accoutrement noir ne reflétait pas seulement ses goûts en matière de textile. Il n’y avait qu’une seule raison pour laquelle se présenter ainsi dans un lieu catholique. Elle avait perdu son mari, et pourtant elle avait encore la foi. “Je parle pour moi, disons.” Il l’écoutait d’une oreille attentive, suivant la danse de ses lèvres d’un regard empathique. Derrière elle, il voyait Lola courir avec l’ourson de Madison entre ses bras pour le lui voler, le lui cacher. Les Kwanteen n’avaient jamais été complètement sages. “Dieu l’a rappelé à lui, ce n’est pas une fin en soi.” Même s’il ne croyait plus en un quelconque Dieu, il ne voulait pas lui manquer de respect. Il acquiesçait en se pinçant les lèvres. Il n’osait pas demander de quelle façon son mari avait perdu la vie. Ce n’était pas de ses affaires, de toute façon. Après tout, ils ne sont que des inconnus un peu perdus dans la grandeur d’une Église à l’odeur de cèdre, d’acajou et de vernis. “On connaît tous des personnes qui auraient dû pouvoir rester sur Terre quelques décennies de plus, mais Dieu n’est pas à blâmer.” « Qui faut-il blâmer, alors ? Certains pensent que la maladie est une punition. » Il s’était renseigné lorsqu’il était assez vieux pour comprendre. Il avait lu toute sorte d’histoires. Les plus aveugles disaient que le sida apparaissait dans le corps de ceux qui se livraient aux activités homosexuelles. Que c’était une malédiction dans leur sang, qu’ils étaient voués à mourir de cette façon s’ils ne se soignaient pas de leur désirs déviants. Il y avait cru pendant un moment, alors il avait fait semblant de coller à l’image de Dieu lui aussi. « Ma sœur n’avait rien fait de mal. Elle n’avait que treize ans quand ils ont détecté la première cellule cancérigène. Elle en avait quatorze quand un médecin lui a dit qu’elle ne grandirait jamais. Quinze lorsqu’elle y a finalement cru. » Sa gorge se serrait et il déviait le regard vers le mur. Seize quand elle s’est endormie sans plus jamais avoir la chance de raconter ses rêves. « J’aimerais penser moi aussi qu’il y a un monde qui nous attend là-haut mais j’en doute de plus en plus. » Il admettait finalement en reniflant. Dieu n’est pas à blâmer puisqu’il n’existe plus dans son cœur.

“Je ne porterai pas l’habit noir toute ma vie.” Il l’observait silencieusement. « Pourquoi le portez-vous aujourd’hui ? Votre perte est encore récente, peut-être ? » Il demandait d’une voix calme et pincée, craintif de faire un pas dans une direction à éviter. Et il ajoutait, pour chercher un peu d’espoir dans cette discussion terriblement sombre : « Quand pensez-vous avoir le courage de tourner la page et de porter à nouveau les couleurs ? Je suis certain qu’elles vous vont à ravir. » Cette fois-ci, il n’avait pas pu s’en empêcher.  

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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMer 18 Aoû 2021 - 13:07

Les intentions de l’inconnu se dévoilent au fur et à mesure de ses paroles et Lily n’en perd pas une miette, lui trouvant soudainement bien plus d’intérêt que n’importe quelle prière. « Je cherche un peu de réconfort. » La brune hoche de la positive, ne pouvant que comprendre toute la signification derrière ces quelques mots. Ils sont là pour les mêmes raisons, mais la brune ne le statuerait pas de façon aussi simple et évidente. Silencieuse, elle lui laisse le temps de préciser ses paroles et ainsi lui dévoiler davantage la raison de sa venue, si jamais c’est ce qu’il souhaite faire. Son regard doux soutient le sien sans aucun mal. « La dernière fois que je suis venu ici, tout était plus simple. Personne n’avait été battu dans une ruelle par ma faute. » Définitivement, elle ne s’attendait pas à une confession de la sorte. Lily ne cherche pas à cacher la surprise animant soudainement son visage, ni même la vague d’empathie qui s’ensuit. Elle trouve intéressant que cette dernière soit tournée vers l’inconnu et non la personne en question, celle qui a pourtant physiquement souffert. “Le coupable est celui qui a frappé, personne d’autre.” Règle qu’elle tente d’appliquer à sa propre histoire depuis dix ans déjà, en vain. Tenir des sages paroles à autrui est toujours plus simple que de les accepter pour soi. “La violence est toujours la dernière des solutions.” Néanmoins, Lily tente sincèrement d’apaiser le cœur de cet homme et, au fond, de lui faire comprendre qu’il pourra s’en sortir sans Dieu et sans (M)mal. « Et je pensais que j’avais réussi à devenir celui que mes parents voulaient voir grandir. Un homme fier, droit et juste, plein d’ambition. Vous devez savoir de quoi je parle. » La remarque la vexe bien plus qu’elle ne le devrait, surtout alors que tout a l’air d’être un reproche venant de lui. Bien sûr qu’elle est une femme fière, droite et juste, bien sûr qu’elle sait ce dont il parle - mais non, cela ne peut pas être statué ainsi. “Vous avez des frères et sœurs ?” Parce qu’elle a une théorie sur laquelle elle n’arrive pas à poser des mots, pour la simple et évidente raison que celle-ci se repose sans doute un peu trop sur sa propre histoire et celle de Joseph. Les parents n’en attendent jamais autant d’un enfant ou d’un autre, et seuls une partie de la fratrie en payent le prix. “J’ai l’impression que j’aurais été fière d’avoir un fils tel que vous. Vos parents le pensent sans doute mais ne savent pas comment l’exprimer.” Il est propre sur lui ; alors il ne peut qu’être une bonne personne. Il s’exprime bien, croit en Dieu ; elle n’a pas besoin d’en savoir davantage pour le ranger dans la catégorie adéquate. Ses parents sont sûrement fiers de lui, aussi, mais comme son propre père ils ne savent pas comment le lui dire. Lily préfère statuer cette vérité pour l’inconnu puisqu’elle lui donne l’opportunité de s’étendre jusqu’à sa propre histoire. Dommage qu’elle ait tué son propre père avant d’avoir eu une réponse à la question.

« Qui faut-il blâmer, alors ? Certains pensent que la maladie est une punition. » - “La maladie est une affaire scientifique. Des cellules qui meurent trop rapidement, des blessures qu’on ne sait pas soigner.” Pour avoir évolué dans le domaine médical toute sa vie, elle ne peut pas accepter que ce dernier ne soit que du ressort de Dieu. C’est une chose qu’elle ne peut pas permettre, parce que cela voudrait dire qu’elle se bat contre une force qui désigne elle-même du gagnant. Ce ne serait pas juste. Ce n’est pas la réalité. La médecine évolue, les hommes sont intelligents et trouvent des remèdes à bien des choses et rien, rien de tout cela n’a quoi que ce soit à voir avec une quelconque force supérieure. C’est l’évolution. « Ma sœur n’avait rien fait de mal. Elle n’avait que treize ans quand ils ont détecté la première cellule cancérigène. Elle en avait quatorze quand un médecin lui a dit qu’elle ne grandirait jamais. Quinze lorsqu’elle y a finalement cru. » Les sourcils de la jeune femme se froncent pour marquer un peu plus son empathie, elle dévie son regard de son visage pour ne pas avoir l’air de le forcer à quoi que ce soit. Il peut prendre tout le temps dont il a besoin et observer le mur autant de temps qu’il le souhaitera. Ce n’est pas le genre d’histoire auquel elle s’attendait, pas alors qu’à en juger par l’âge de sa cadette, elle aurait vraisemblablement pu se retrouver dans son service, à l’hôpital, et qu’elle n’aurait pas su aller contre un cancer. L’homme évolue, mais toujours pas assez rapidement à ses yeux. « J’aimerais penser moi aussi qu’il y a un monde qui nous attend là-haut mais j’en doute de plus en plus. » Puisque c’est le dernier espoir de Lily, elle ne peut pas le perdre, lui aussi. “Je suis désolée, pour ta sœur. Aucun enfant ne mériterait de mourir.” Parce qu’ils ont l’âme pure et le cœur innocent, et qu’il existe encore bien trop de personnes malhonnêtes qui arpentent impunément le sol de cette Terre. “Vous aviez quel âge, quand c’est arrivé ?” Elle repasse au vouvoiement, ne s’étant pas même rendue compte qu’elle l’avait perdue le temps d’une réponse emplie d’empathie et ô combien sincère.

La discussion revient rapidement sur son propre deuil, sans doute plus récent que le sien mais pas nécessairement plus douloureux. Elle lui souhaite pourtant qu’il souffre moins. « Pourquoi le portez-vous aujourd’hui ? Votre perte est encore récente, peut-être ? » D’abord, elle hoche la tête sans un bruit, ne sachant pas quoi répondre exactement à une telle question. En réalité, elle se demande surtout à quel point elle peut (doit) entrer ou non dans les détails de son deuil. “Il est mort il y a trois semaines. J’ai encore l’impression de lui devoir ça.” De porter uniquement du noir, quand bien même elle sait aussi que Matt lui aurait demandé de continuer à vivre et de ne pas s’occuper d’un homme qui ne reviendra jamais. Il est une bonne excuse mais la vérité c’est qu’elle le fait pour elle : pour Callum, elle n’avait même pas porté la moindre chaussette noire. Les deux hommes n’ont (n’avaient) rien à voir. « Quand pensez-vous avoir le courage de tourner la page et de porter à nouveau les couleurs ? Je suis certain qu’elles vous vont à ravir. » Elle ne voit pas en ses paroles une quelconque technique de drague et préfère les accepter pour ce qu’elles sont simplement : un homme cherchant à réconforter une inconnue en deuil. Cela ne peut être que ça. “Cela viendra le moment venu, j’imagine. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut dater facilement.” Elle ne veut pas tourner la page, tout simplement. Elle ne veut pas refaire sa vie une fois de plus, elle ne veut même pas envoyer ses cartons dans un appartement plus raisonnable pour une personne seule. Elle ne souhaitait pas réellement reprendre son nom de jeune femme non plus. Sa vie était parfaite, avant, et elle n’aurait jamais souhaité y changer quoi que ce soit. Pourtant, elle n’en veut pas à l’homme de lui avoir posé la question. “Mais j’imagine que vous le savez déjà.” Puisqu’il a perdu sa sœur, il peut se douter de ce qu’elle ressent. Les sentiments ne seront jamais exactement similaires mais ils sont au moins semblables. “Vous avez prié pour elle, à l’époque ?” Est-ce que seulement cela y a changé quelque chose ?
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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyLun 23 Aoû 2021 - 3:52

Il ne la connait pas, elle ne le connait pas. L’échange disparaitra en même temps que le soleil derrière les montagnes. Ils ne se reverront probablement jamais, n’apprendront pas le nom de l’autre, sauront seulement décrire leur visage dans leur globalité, sans détailler la couleur de leurs iris, le pigment de leur peau ou de leur chevelure, la pointure de leurs chaussures.

Des étrangers, rien de plus. Et l’idée est esquisse et rassurante. Le synopsis d’un film indépendant qui ne trouve pas beaucoup de preneurs.

“Le coupable est celui qui a frappé, personne d’autre.” Le coupable est celui qui a enseigné à une personne forte à lever les poings devant le nez des personnes faibles. Il a tellement ri de James parce que ça lui permettait de se sentir plus grand. Il n’a jamais soufflé son désaccord lorsque les coups se ruaient sur lui quand il était à adolescent. Un enfant qui ne comprenait pas pourquoi le monde entier semblait le haïr. « J’aimerais vous croire. » Son sourire était bref et son regard se posait vers le plafond. Il n’y trouvait aucune figure tout puissante, seulement des poutres disposées de façon à se rejoindre en un même centre au milieu de la toiture. “La violence est toujours la dernière des solutions.” Elle pourrait presque arriver à le convaincre d’arrêter de culpabiliser parce qu’il n’a jamais frappé personne, du moins, pas dans les situations injustes. Il savait se défendre et il avait mérité des dizaines de médailles quand il abattait ses adversaires dans le ring. Il avait fait couler le sang, mais ça avait été de bon jeu. « Elle n’est pas une solution. Il ne méritait pas de se faire défigurer simplement parce qu’il est différent des autres. » Mais comme lui. Intéressé par les hommes. Seulement, James n’en avait pas honte et il avait payé le prix de sa confidence dans un monde qui n’était pas prêt à l’accueillir. Il avait croisé le chemin d’Archie et ça avait été sa pire malchance.

“Vous avez des frères et sœurs ?” Il baissait le nez et observait silencieusement l’inconnue vêtue de charbon. « Deux petites sœurs. » Les êtres qu’il protégerait en échange de sa vie. Il leur rappelait le plus souvent possible qu’il les aimait et qu’il serait toujours le pour elles. « Et vous ? » Il ne savait pas où elle voulait en venir mais il jouait le jeu sans se poser de questions. “J’ai l’impression que j’aurais été fière d’avoir un fils tel que vous. Vos parents le pensent sans doute mais ne savent pas comment l’exprimer.” Il riait doucement en passant sa main dans son cou. Sa tête basculait vers l’arrière et il observait à nouveau la toiture. « C’est mon veston qui vous fait penser cela ? Ma montre ? Mes chaussures ? » Il claquait sa langue contre son palet. « Mon accoutrement est un déguisement. » Comme celui de l'étrangère. Il marquait une pause pour réfléchir un peu plus longuement puis il ajoutait : « Je crois que j’apprécie de le porter parce que très peu de gens osent m’approcher. Je me tiens loin des problèmes. » Il peut ainsi donner tout de lui à son travail et devenir de plus en plus riche, comme s’il n’y avait pas de fin, aucun palier inatteignable. Il haussait les épaules en interrogeant la jeune femme du regard. « Je pense que vous êtes la première femme à m’aborder dans un lieu qui n’est pas propice aux rencontres. » Il ne pourrait pas en dire de même dans les bars où la gente féminine légèrement alcoolisée ne se gêne pas pour l’approcher et gratter un peu son portefeuille avec leurs ongles maquillés.

“La maladie est une affaire scientifique. Des cellules qui meurent trop rapidement, des blessures qu’on ne sait pas soigner.” Elle raisonnait avec une aise certaine alors la curiosité d’Archie était piquée à vif. « Vous connaissez le sujet. » Ou, plutôt, elle n’avait pas l’esprit assez embrouillé pour penser que la maladie affecte les pécheurs. Peu importe, le garçon ne comprenait toujours pas pourquoi Lola avait été la cible du cancer. Il l’aurait certainement mérité plus qu’elle. Elle était un ange gardien, il était un dictateur haut comme trois pommes. Même s’il continuait à espérer que son ainée avait rejoint un monde meilleur là-haut, ses doutes se faisaient de plus en plus présents. “Je suis désolée, pour ta sœur. Aucun enfant ne mériterait de mourir.” Il la remerciait d’un simple regard. Il n’appréciait pas de recevoir des condoléances. Il ne comprenait pas leur signification. « Quatorze ans. Je suis devenu l’ainé de la fratrie, j’ai hérité de ses responsabilités. » Il lui répondait en grattant le dossier en bois du siège. « Je n’aime pas parler de ça. » Il avouait finalement en lâchant un soupir. Il n’apprécie que les regards jaloux sur lui, pas la pitié.

Si lui-même préférait éviter la question du deuil, il voyait bien que la jeune femme n’était pas prête à quitter son mari. Elle le portait symboliquement sur son corps. “Il est mort il y a trois semaines. J’ai encore l’impression de lui devoir ça.” Il se pinçait les lèvres mais lui épargnait les formalités. Une centaine de personnes lui avaient probablement déjà dit plein de mots qui ne servaient à rien, qui n’avaient pas pansé ses plaies. Elle connaissait la routine et lui aussi. Ils avaient souffert de la même façon. “Cela viendra le moment venu, j’imagine. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut dater facilement. Mais j’imagine que vous le savez déjà.” Il acquiesçait et tentait de la rassurer comme il le pouvait : « Je sais que le proverbe est cliché, mais je suis d’accord avec son propos. Le temps répare toutes les blessures. Vous verrez. Vous aurez envie de vous colorer à nouveau. » Il lui offrait un sourire doux comme le miel et la prochaine question de la jeune femme le prenait par surprise. Il ne cachait cependant pas la vérité : « Oui, tous les jours. J’ai arrêté de le faire quand elle est décédée. Dieu ne m’avait pas écouté, je lui en voulais. Mais, comme vous dites… Il y a des blessures qu’on ne sait pas soigner. » Ses yeux soudainement attristés se baissaient. Il repensait à cette éventualité selon laquelle il ne la reverrait plus jamais, celle jeune femme. Alors il trouvait assez de courage pour avouer : « J’ai pensé qu’il me punissait parce que j’avais envie de regarder les garçons dans la cour de récréation. » Il passait sa main sur sa bouche pour cacher son sourire incertain, presque tremblant. « Alors je me suis donné pour mission de devenir normal. »      

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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMar 24 Aoû 2021 - 11:34

tw homophobie (y e s)

Ils tombent d’accord sur le fait que la violence n’est pas une solution, surtout pas alors que la seule raison à cette dernière était la ‘différence’ de cet individu. Il a une couleur de peau différente, n’est-ce pas ? Il n’en faut pas davantage à certains pour trouver là une raison de laisser leurs poings parler, au plus grand désespoir de la jeune femme qui ne peut que hocher de la tête, désolée, quand bien même le regard de l’homme a tendance à dévier du sien.

Lorsqu’il lui avoue avoir deux petites sœurs, elle esquisse un sourire attendri. Il a tous les airs du parfait grand frère. Cela ne signifie pas pour autant qu’il en est un, mais Lily a bon espoir à ce sujet. Quiconque s’en prendrait à elles le payerait plus cher encore ; œil pour œil et dent pour dent. « Et vous ? » - “Un grand frère.” Le temps où elle cachait son existence est révolu, surtout face à un inconnu qu’elle a de grandes chances de ne jamais revoir de sa vie. Sans faire de transition, Lily avoue à l’inconnu qu’elle a de bons sentiments à son égard et qu’elle aurait aimé avoir un fils tel que lui, droit et juste. Sa gêne n’a rien pour étonner la jeune femme, c’est une réaction normale pour quiconque n’est pas sûr de lui. « C’est mon veston qui vous fait penser cela ? Ma montre ? Mes chaussures ? » Il en faudra bien plus pour la déstabiliser. Si elle ne s’attendait pas à une réponse aussi dure, elle ne pense pas à revenir sur ses paroles pour autant. Ses habits jouent dans l’idée qu’elle se fait de lui, c’est évident, mais seul son caractère fini de la convaincre et gagne le dernier mot. « Mon accoutrement est un déguisement. » Il en est un bon. Quand bien même ce serait un mensonge, elle serait prête à accepter son erreur et à vanter ses mérites : il est doué pour jouer le rôle allant de pair avec son déguisement. « Je crois que j’apprécie de le porter parce que très peu de gens osent m’approcher. Je me tiens loin des problèmes. » Joseph devrait en prendre de la graine, lui qui ne sait que foncer en direction des problèmes. « Je pense que vous êtes la première femme à m’aborder dans un lieu qui n’est pas propice aux rencontres. » - “Et je pense que vous êtes le premier homme que j’aborde dans une église.” Elle reprend le même terme que lui, ‘aborder’ ayant une signification neutre qu’elle ne peut qu’apprécier. Pour elle qui se tient bien loin de toute idée de drague ou de Dieu sait quoi encore, cela lui convient plutôt bien. Finalement, elle répond à sa question avec quelques secondes de retard, ayant voulu le laisser parler et aller au bout de ses pensées avant cela. “C’est le simple fait que vous soyez ici qui m’a fait vous aborder, mais c’est votre façon de parler qui m’a convaincu de cette idée. Le veston et tout le reste ne sont qu’un plus.” Il va de soi qu’elle ne l’aurait pas abordé s’il avait des habits déchirés et qu’il sentait l’alcool, mais elle lui aurait tout de même parlé s’il était habillé comme Monsieur tout le monde. Tout du moins, elle essaye de s’en convaincre.

La brune apporte sa contribution au sujet de la maladie de sa sœur, lui affirmant à nouveau que cela n’est en rien l'œuvre de Dieu. Elle se le permet justement parce qu’elle connaît le sujet. « Quatorze ans. Je suis devenu l’aîné de la fratrie, j’ai hérité de ses responsabilités. » Elle n’apporte aucun commentaire supplémentaire, encore moins d’autres questions. A cet âge, elle rêvait d’être fille unique et ainsi de ne pas avoir à porter le poids des erreurs de son aîné. Aujourd’hui, elle est bien heureuse que personne n’ait répondu à ses prières à ce sujet. « Je n’aime pas parler de ça. » Elle hoche de la tête, ne pouvant que comprendre son ressenti. Lily n’aime pas parler de Matt au passé non plus, elle ne forcera donc pas la suite de cette conversation au sujet de sa soeur. Lorsqu’il la questionne à propos de son mari, pourtant, elle ne cherche pas à lui cacher sa tristesse encore bien présente. Le temps semble être la réponse à tout, il le lui confirme une fois de plus et elle esquisse un faible sourire qui se veut rassurant et empli d’espoir.

Alors qu’elle pensait avoir trouvé en lui le confident d’une journée et l’espoir de bien des choses, l’inconnu lui fait des confessions face auxquelles elle ne sait rester de marbre. « J’ai pensé qu’il me punissait parce que j’avais envie de regarder les garçons dans la cour de récréation. » Le sourire de la Keegan se crispe, ses sourcils se froncent d’incompréhension. Il porte un veston, se conduit bien et parle avec éloquence ; il ne peut pas aimer les hommes alors qu’il en est lui-même un. Il y a bien trop de normalité en lui pour qu’il soit décadent sur un tel sujet. Elle ne cherche pas à cacher sa réaction et n’esquisse donc aucun faux sourire. Ainsi, si sa sœur est morte, cela ne peut donc être que par sa faute : bien sûr que Dieu se devait de punir une telle faute, ce n’est simplement pas la bonne personne qui l’a payée. « Alors je me suis donné pour mission de devenir normal. » - “Et ça a fonctionné ?” Ça a fonctionné, ou d’autres personnes ont payé à sa place une telle erreur de la nature ?
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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyLun 20 Sep 2021 - 3:23

tw homophobie (c'est le festival des cons)

“Un grand frère.” Des scénarios inversés, alors. Elle est la sœur de la famille, il est le frère. Peut-être trouverait-il réconfort en s’informant un peu plus sur ce garçon qui possède probablement des traits similaires à l’inconnue. Elle lui dirait qu’il est un bon frère, qu’il a été présent pour elle et que, par conséquent, lui-même a été le meilleur pour Jenna et Madison. « Quelqu’un de bien, aussi ? » Il demande alors en laissant ses lèvres se courber naturellement vers le haut, comme s’il savait déjà que la réponse serait positive. Parce que, même s’il en doute parfois, Archie finit toujours par se rappeler qu’il a fait de son mieux pour protéger ses cadettes même si les choses n’ont jamais été simples. Il ne leur a jamais faussé compagnie, il leur a toujours ouvert les bras, et il les a toujours écoutées attentivement quand elles pleuraient même s’il a parfois l’impression que Madison est comme un animal sauvage inapprivoisable. Même la jeune femme endeuillée devant lui semble voir en lui une bonne béquille, une personne stable, de confiance. Mais Archie sait bien que ce n’est que son apparence soignée qui lui fait imaginer de telles choses. Il sait qu’il n’a jamais été parfait mais il préfère se vêtir de jolies chemises et d’accessoires hors de prix pour que les passants ne voient rien d’autre que sa richesse. C’est plus simple comme ça. La plupart des gens se contentent de le jalouser de loin, peut-être trop intimidé pour lui adresser la parole. “Et je pense que vous êtes le premier homme que j’aborde dans une église.” Son choix est tombé sur lui. C’est étrange. Il n’est pas habitué à tel traitement. C’est peut-être l’Église qui cache ses défauts et embellis son parfum. “C’est le simple fait que vous soyez ici qui m’a fait vous aborder, mais c’est votre façon de parler qui m’a convaincu de cette idée. Le veston et tout le reste ne sont qu’un plus.” Ses doigts s’entrecroisent et ses paumes se posent sur ses genoux. Il s’humecte les lèvres et hausse les épaules. « Vous auriez peut-être préféré tomber sur un homme moins sceptique que moi. » Dix ans sans venir ici. Dix ans à tourner autour des femmes, à avaler l’alcool à grosses gorgées piquantes, à glisser sa main dans la poche des hommes comme lui pour s’enrichir et gonfler sa fortune. À manger plus que sa faim, à regarder des films pornographiques pour aiguiser son imagination, à acheter les objets les plus chers et les plus brillants seulement pour s’en vanter et se sentir meilleur. « J’arrive à m’adapter à mon public. C’est pour ça que vous avez l’impression que vous avez bien fait de m’adresser la parole. » Il observe la silhouette de la jeune femme à travers des paupières plissées. « Vous ne m’aimeriez pas dans un bar. » Sa propre remarque le fait ricaner et il ne peut s’empêcher de demander : « Vous fréquentez aussi ces endroits ou vous vous interdisez ce genre de plaisir ? » La consommation de vin n’est pas un péché mais les bars ne sont pas et ne seront jamais à l’image d’un bon chrétien.

Une courte parenthèse oblige Archie à mentionner sa troisième sœur mais, heureusement, il peut rapidement balayer le sujet du revers de la main. Étonnamment, il préfère parler du combat identitaire qu’il a mené toute sa vie plutôt que de se rappeler du son blanc des machines qui faisaient respirer artificiellement Lola. Dans cette Église, les mots ne se perdront pas. Il ne reverra jamais l’étrangère à la robe noire alors il inspire une fois, une longue et chaude fois, pour mieux admettre qu’il n’était pas né hétérosexuel, comme l’aurait voulu Dieu. “Et ça a fonctionné ?” Il aimerait dire que oui. Que les maux ne sont plus qu’un souvenir. Mais il secoue la tête de droite à gauche en retenant son souffle. Il a peut-être envie de se faire rappeler par une personne qui n’est pas son père qu’il vaudrait mieux pour lui de marier une femme et d’avoir quatre enfants qui resteraient tous bien vivants. « Non. Pas totalement. J’y ai cru pendant quinze ans. J’arrivais à ne plus y penser, à me contenter de vivre sans craindre de ressentir cette faiblesse à nouveau. J’ai travaillé plus que les autres, j’ai passé ma vie la tête dans mon ordinateur parce que ça me permettait de me changer les idées. J’ai accompagné des femmes dans leur lit avant de disparaître au milieu de la nuit après leur avoir refilé le mauvais numéro de téléphone. » Il note les réactions de la jeune veuve à la recherche de dégoût, de jugement, peu importe, quelque chose qui lui permettrait de se réveiller. « Mais la déviance ne m’a jamais réellement quitté. D’une certaine façon, je me dis que c’est une façon de me punir d’être né avec de telles ambitions. Je gagne là où les autres perdent. » L’arrogance non plus n’a jamais cessé de faire partie de ses traits de caractère. « Alors la vie tente de me ralentir en croisant mon chemin avec celui d’un homme qui me fait perdre ma concentration. » James, sa plus grande faiblesse, le boulet attaché à sa cheville, la chaine qui écrase et fait saigner son cœur. Lèvres entrouvertes, il réfléchit un moment puis accroche ses yeux bleus à ceux de la jeune femme, sourcil soulevé : « Vous pouvez penser ce que vous voulez. J’ai déjà tout entendu. Parfois, je suis même d’accord avec ce qui se dit. » Une erreur de la nature, un problème à corriger, une correction à faire. Oui, il le sait. Il le sait trop.    

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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyMer 22 Sep 2021 - 1:12

tw. bon.

« Quelqu’un de bien, aussi ? »
Au fond, oui.

Joseph est quelqu’un de bien, il ne sait simplement pas comment le montrer. Elle ne s’étendra pas sur le sujet, incapable de tenir une discussion digne de ce nom à ce propos, que ce soit avec un inconnu ou bien son frère lui-même. Surtout pas son frère, en réalité. « J’arrive à m’adapter à mon public. C’est pour ça que vous avez l’impression que vous avez bien fait de m’adresser la parole. » Lily esquisse un sourire certain, désormais assurée de savoir où elle met les pieds. S’adapter à son public est un moyen de survie qu’elle connaît très bien, après tout, ayant déjà trente trois ans d’expérience en la matière. Elle s’adapte avec lui tout comme elle s’adapte au reste du monde jusqu’à un certain degré ; tout n’est que question d’habitude. A force, un tel comportement prend même le pas sur les réactions qui auraient naturellement dû être siennes et seules subsistent les plus fortes et féroces, tel qu’il en fera les frais quant à son orientation sexuelle. Sur ce sujet comme un petit nombre d’autres, Lily ne peut pas faire semblant. Elle ne le veut même pas, ne jugeant pas nécessaire de faire des efforts pour de tels individus incapables de réprimer leur pseudo-amour pour le même sexe. N’ayant rien à répondre à cela et ne sachant toujours pas si lui adresser la parole aura effectivement été une bonne chose, elle préfère encore garder le silence et laisser Archie combler la discussion seul. « Vous ne m’aimeriez pas dans un bar. » Ses mots se confondent avec ceux qu’il argumente directement à la suite de sa question. Dans l’église vide et silencieuse, deux sons de voix s’élevent d’un seul tenant. “Je ne fréquente pas ce genre d’endroits.” - « Vous fréquentez aussi ces endroits ou vous vous interdisez ce genre de plaisir ? » Il a ricané bien avant elle mais ce qui se dégage de la gorge de Lily est bien plus féminin, bien plus recherché aussi. Elle n’a rien d’une hyène, et pourtant elle se moque ouvertement de la façon qu’il a d’aborder le problème. “Je ne considère pas vraiment ça comme un plaisir. Mais si vous voulez tout savoir, je suis propriétaire d’un bar.” Il n’a pas à savoir qu’elle n’a fait que l’hériter de Matt, le simple but de la jeune femme étant de lui donner tort et de s’éloigner de l’image qu’il tend à dessiner d’elle. Elle n’a rien pour lui plaire. “Bon courage pour vous adapter à moi.” Lui qui se vantait de pouvoir s’adapter à son public, la voilà qui s’amuse à l’idée de lui compliquer la tâche. Statuer ainsi son fonctionnement était une mauvaise idée. Les magiciens ne révèlent pas leurs secrets pour les mêmes raisons.

Tenter d’être normal a-t-il fonctionné ? Avant même de formuler sa question, Lily en anticipe déjà la réponse. Après tout, s’ils ont cette discussion aujourd’hui, cela ne prouve bien qu’à prouver une seule chose : il n’est pas guéri. Elle écoute son discours d’une oreille inattentive, parfois prise de haut le cœur à l’idée qu’il puisse utiliser des inconnues comme un passe-temps jetable. Ceci dit, si elles étaient prêtes à passer une nuit avec le premier venu, il se peut qu’elles ne valent pas mieux non plus. Ils se sont bien trouvés, tous, et Lily prie pour ne jamais avoir à côtoyer de telles personnes de trop près dans son existence - un Alfie se suffit déjà à lui-même et il englobe bien assez des défauts pour une seule personne. « Mais la déviance ne m’a jamais réellement quitté. D’une certaine façon, je me dis que c’est une façon de me punir d’être né avec de telles ambitions. Je gagne là où les autres perdent. » Si Lily pouvait lui concéder une seule victoire, ce serait de gagner dans la défaite. Ou d’avoir un accès privilégié à une mort rapide (mais pas sans douleur), peut-être, qu’elle soit amenée après un passage à tabac ou le virus du sida. En étant homosexuel, il a un accès privilégié à ces deux fins brutales et bien qu’elle juge que la seconde ne soit qu’un juste retour des choses (comprendre ‘péché’), Lily estime pourtant que la première ne devrait pas exister, même pour un homme tel que lui. Elle ne cautionnera pas la violence, en aucun cas, même si l’envie lui prend bien souvent de donner une gifle à Joseph, Alfie ou Ezra. Les trois en même temps, même, parfois. « Alors la vie tente de me ralentir en croisant mon chemin avec celui d’un homme qui me fait perdre ma concentration. » Les femmes aussi peuvent faire perdre la tête de certains hommes. Il a un argument qui n’en est pas vraiment un, Lily ne l’estime que peu. Tout est forcé dans ses paroles, il trouve des contreparties à une déviance sexuelle qui ne devrait en avoir aucune. Ses yeux reprennent place au fond des siens sans qu’elle n’ait à se forcer. « Vous pouvez penser ce que vous voulez. J’ai déjà tout entendu. Parfois, je suis même d’accord avec ce qui se dit. » Elle esquisse un sourire, amusée à l’idée qu’il lui donne l’autorisation de penser comme bon lui semble. Comme si elle attendait qu’un homme lui montre le chemin pour une telle chose. “Votre arrogance vous perdra.” La brune parle avec un sourire, ne cherchant pas à lui faire un reproche mais seulement à se placer en augure. D’un certain point de vue, il devrait s’estimer de parler à Lily et non pas à un détraqué qui n’aurait eu aucun mal à lui trancher la gorge au milieu d’une église. Parce que les accidents, ça arrive. “Et l’homme en question doit être bien courageux.” Il parle de ses aventures féminines au pluriel mais ses mots ne font allusion qu’à un seul homme. Lily n’est pas née de la dernière pluie, elle sait reconnaître l’amour quand elle le voit, même quand il est si… particulier. L’homme en question est courageux tant pour partager de tels sentiments avec l’individu face à elle que pour s’autoriser à aimer des hommes, tout court. Entre le courage et la bêtise, il n’y a qu’un pas. “Death before decaf’, si jamais vous pensez pouvoir me prouver que je peux changer d’avis sur vous. Aucune réduction sur les cocktails mais personne ne vous jugera, là-bas.” Lily laisse ainsi sous-entendre que c’est le nom du bar dont elle est la propriétaire, sans doute pressée de mettre fin à une discussion qui la rend ô combien inconfortable. Elle a grand besoin de normalité, maintenant.
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Message(#)(archie) that's no excuse to be living all crazy EmptyVen 8 Oct 2021 - 20:40

Archie ne sait pas si cette discussion lui fait plus de mal que de bien. Il n’a jamais aimé le cœur des personnes qui font tout en leur pouvoir pour satisfaire un être qui n’existe peut-être pas, basant toutes leurs actions sur la possibilité de rejoindre le paradis une fois que la mort frappe à leur porte, sans jamais réellement profiter de la vie qui, elle, est une certitude. Le garçon aurait refusé de nombreux plaisir s’il avait laissé son éducation prendre le dessus sur sa vie et il sait qu’il aurait regretté l’abstinence, peu importe la forme qu’elle prend. Il a aimé embrasser les lèvres de toutes ces femmes avec lesquelles il a partagé un orgasme, il a aimé la sensation des bulles qui explosent dans sa tête quand il avale la moitié d’une bouteille de vodka, il a aussi apprécié les quelques aventures dans les profondeurs des stupéfiants, sans jamais en abuser pour ne pas ruiner ce qu’il possède et chérit. Pour rien au monde il ne retournerait en arrière afin de vivre comme l’un de ces adeptes de la sagesse. Il aime être le roi du monde. Et la femme devant lui ne partage visiblement pas son avis. “Je ne considère pas vraiment ça comme un plaisir. Mais si vous voulez tout savoir, je suis propriétaire d’un bar.” L’information l’amuse. C’est contradictoire. « C’est surprenant. Vous encouragez la consommation mais vous ne vous y adonnez pas. » Un simple remarque qu’il balaie lui-même du revers de la main. Loin de lui l’envie de la contrarier : il vient seulement d’établir un fait. Cette femme n’est visiblement pas aussi parfaite qu’elle le prétend. Son dos est bien droit, son sourire symétrique et sa peau aussi lisse qu’un galet mais elle n’est pas une poupée de porcelaine. “Bon courage pour vous adapter à moi.” Il prend la remarque comme un défi et hoche de la tête, sa curiosité visiblement happée. Il n’essaye pas tout de suite de sauter à pieds joints dans une analyse ; il aura le temps d’en apprendre un peu plus sur elle et son voile noir si elle accepte de le revoir un jour.

À moins qu’il balance tout ce qu’il a sur le cœur et qu’il utilise la demoiselle comme une boîte à secrets. Il n’a jamais dit à personne qu’il ressentait une attirance envers les hommes et pourtant il arrive à vomir l’information comme si personne ne l’écoutait. Le corps du Christ, perché au mur derrière les chœurs, ne l’entends pas. “Votre arrogance vous perdra.” Il rit franchement. Il l’a souvent entendue, cette menace, mais elle ne l’a jamais affecté. Il a l’impression de jongler avec le monde entier, Archie, et qu’il ne tombera jamais sans qu’il ne décide lui-même de détacher ses lacets et de trébucher. « Mon arrogance m’a permis de faire bien des choses dont vous pourriez seulement rêver. » Oups. La répartie acerbe s’est échappée de ses lèvres comme un chien qui aurait été enchaîné depuis des semaines et qui aurait finalement été libéré. “Et l’homme en question doit être bien courageux.” L’homme en question ne sera pas mentionné. La discussion ne le concerne pas. “Death before decaf’, si jamais vous pensez pouvoir me prouver que je peux changer d’avis sur vous. Aucune réduction sur les cocktails mais personne ne vous jugera, là-bas.” Les sourcils d’Archie se froncent tandis qu’il scrute celle qui vient indirectement de lui donner rendez-vous. « Je ne pourrai jamais vous faire changer d’avis puisque je ne veux pas le faire. Je veux que vous me voyiez à votre façon. Que vous aimiez le portrait ou pas. » Il esquisse un dernier sourire avant de se retourner à nouveau sur son banc pour faire face à l’avant de la salle. Inutile de lui souhaiter une bonne journée ou une bonne vie. Cette discussion n’aura été qu’une parenthèse de courte durée. Il note cependant, sans se rendre compte, le nom du bar que la jeune femme lui a refilé, probablement pour faire un peu de publicité à son établissement de piètre qualité.

@Lily Keegan j'espère qu'on avait pas prévu qu'ils soient potes (archie) that's no excuse to be living all crazy 1215976863
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