La nuit, Brisbane ne dort pas. Murphy non plus. Elle s'est glissée par la fenêtre du logement qu'elle partage avec son père, capuche sur la tête. Depuis qu'elle est rentrée, les nuits sont toutes les mêmes. Aucune ne laisse place au sommeil, bien sûr. Les bonnes habitudes ont la vie dures, elles. Il n'y a bien que cela qui soit stable dans la vie de la jeune femme.
Ces rues, elle les connaît par cœur. Peut-être que si elle était restée à l'étranger plus longtemps, loin de cette ville qu'elle aime autant qu'elle la déteste, ces habitudes auraient fini par disparaître. Même à Londres, Murphy se distanciait difficilement de ce dealer qu'elle trouvait antipathique, laid et méchant. Ici au moins, les dealers et elle parlent la même langue sans avoir besoin de s'échanger un seul mot. Elle sait où les trouver et même après plus d'un an, ils n'ont pas changé de quartier. Ils vendent toujours la même merde en poudre, d'un blanc pas toujours si net mais qui a le don de faire voir la vie en couleurs.
La rue est animée et pourtant, personne n'a l'air de voir le type assis sur les marches du perron d'un immeuble. Personne ne se risquera à l'emmerder. Murphy l'observe un moment, prend le temps de finir sa cigarette avant de traverser la route. C'est ça qu'elle aime, au fond. L'idée d'y être. L'idée de sentir le sachet entre ses doigts. L'idée d'aller se rallonger dans son lit et d'attendre que les effets montent assez pour que son esprit s'arrache à son cerveau. Le type et elle échange un regard et quelques mots à peine. Sous la capuche, elle ne sourit pas. Oh ce qu'elle aimerait être assez douée pour fabriquer des faux billets. Bien sûr, cela serait idiot. Ces gens là ne plaisantent pas avec l'argent qu'ils se font. Ces quelques billets sont tout ce qu'il lui reste de l'argent demandé à son père pour se payer des cours de théâtre. Maintenant qu'elle les a dépensé jusqu'au dernier... Il n'y a plus rien que l'envie de prendre le contenu du sachet que lui tend le type sans même la regarder dans les yeux.
Les yeux de Murphy, on revanche, ont peut-être vu un fantôme. Immobilisé de l'autre côté de la rue, elle est certaine qu'il l'a vue. Mais l'a-t-il seulement reconnue ? Elle n'attendra pas de savoir, la brune. Elle s'enfile derrière l'immeuble, dans un coupe-gorge qui lui fait moins peur que la silhouette qu'elle fuit d'un pas pressé. Plutôt mourir que d'affronter les revenants d'un passé qu'elle voudrait derrière elle.
ÂGE : trente-cinq ans. SURNOM : (jaq) lonnie, pendant un temps - révolu désormais. constantine fera largement l’affaire sinon, s’il faut vraiment. STATUT : célibataire, parce-que c’est toujours plus simple que d’expliquer qu’il a préféré choisir l’addiction à l’autre amour de sa vie, et qu’elle a refait sa vie avec un autre alors qu’il porte toujours son alliance autour de son cou. il n'essaie pas de la reconquérir, il se contente d'apprendre à être présent pour leur fils - et c'est déjà beaucoup de travail. MÉTIER : ancien militaire mis à la retraite bien trop tôt. a troqué l'emerald hotel pour la mhi, promu chef de la sécurité là-bas (on dit merci les contacts); ce qui lui permet de ne plus travailler pour sa famille et de s'émanciper. parrain chez les na+aa où il garde un œil très attentif sur les nouveaux protégés (parce-qu'il est trop bien placé pour ce genre de rôle, malheureusement). donne des coups de main pour servir les repas avec homeless connect. occupé, très occupé - entre ça et risquer la rechute, le choix est rapidement fait. LOGEMENT : un deux-pièces mal isolé dans fortitude valley, où il est facile de suivre le programme télévision des voisins et leurs histoires de couple depuis son propre canapé (squatté temporairement par son frère ambrose le temps qu'il trouve autre chose). POSTS : 1940 POINTS : 80
TW IN RP : deuil, maladie, drogues/médicaments, addiction, overdose, idées noires/pensées suicidaires, perte de garde d’enfant. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. CODE COULEUR : royalblue. RPs EN COURS :
AVATAR : jack lowden. CRÉDITS : daylight (avatar) › harley (gifs) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 14/06/2021
La nuit était, de tous les domaines connus, celui dans lequel Otto excellait le plus. Ne pas fermer l’oeil, être toujours aux aguets, préparer les prochains casses pour le Club. La plus grande partie de son job se passait la nuit, de toutes façons, donc même si ce n’était pas la partie de la journée qu’il venait à apprécier le plus, il n’aurait pas eu le choix à la longue. Il ne pouvait garder sa place comme elle était au sein d’une telle organisation en décidant de venir changer ses horaires de vie. Un oiseau de nuit, voilà ce qu’il était devenu au fil des semaines et des mois qui étaient passés depuis ces dernières années. Mais surtout, Otto aimait la nuit parce-qu’elle apportait un semblant d’apaisement qu’il ne saurait trouver lorsque le soleil était haut dans le ciel; apaisement, bien sur, qui ne venait pas réellement seul et qui était surtout alimenté par plus d’une addiction au compteur. Ce fut à cause de l’une de ces dernières que Otto vint claquer la porte de l’appartement afin de venir plutôt arpenter les rues assombries par le manque de lumière qu’oubliait de procurait la nuit. Il les connaissait par coeur, les rues et les détours. Il avait plus d’une fois trainé à ces coins de maisons, le long de ces parkings. Si désormais, il ne passait plus son temps dans ce type de quartier une bonne partie de ses journées, il y retournait pour croiser d’anciennes connaissances - et surtout venir acheter de quoi se sustenter, ou au moins à défaut apaiser la brulure du manque qui se faisait ressentir dans sa gorge et ses narines.
Cependant, là où il aurait d’ordinaire traversé la rue sans regarder à deux fois à gauche et à droite pour être sur de ne pas se faire renverser, la vision que lui offrait la maigre lumière du lampadaire vint le retenir un instant à distance. Il crut rêver, au début. Il faillit rire et accuser ici son cerveau de dérailler une fois de plus. Car ce n’était pas possible qu’il puisse reposer son regard sur cette silhouette qu’il connaissait pourtant plutôt bien. Le regard qui vint accrocher le sien, aussi, il le connaissait par coeur - et le rire qui vint se frayer un chemin jusque ses lèvres étaient plus amer que prévu. La grognasse eut même l’audace de venir disparaitre de son champ de vision, de se laisser happer par l’obscurité que la ruelle adjacente offrait. Oh, elle pourrait presser le pas, elle pourrait se mettre à courir. Il n’était pas pressé de son côté, lui, il ne travaillait pas ce soir. Mais surtout: elle ne saurait gagner ce jeu de chat et de souris, même en y mettant tous les efforts ud monde. Alors, avec un calme qui ne lui ressemblait en rien en réalité, Otto finit par venir traverser la rue pour s’engouffrer à son tour dans la ruelle. Elle n’irait pas loin, la camée qui n’avait su prendre un meilleur chemin dans la vie. Il saurait la rattraper de toutes façons.
« Evite de te mettre à courir, j’ai pas envie de gaspiller mon énergie pour toi ce soir. » Ses pas à lui étaient légèrement plus rapides que ceux de la brune, assez en tous cas pour qu’il gagne du terrain à chaque seconde venant s’écouler. Assez pour qu’à peine une minute plus tard, il puisse complètement annihiler le néant les séparant, pour qu’il puisse venir agripper la jeune femme par la gorge et pour qu’il puisse venir la plaquer contre le mur de l’immeuble le long duquel ils se frayaient tous deux un chemin depuis le début. Un sourire mauvais vint prendre place sur les livres de l'italien en cet instant. « Comme ça on revient d’entre les morts, vermine ? » Il l’aurait reconnu même à l’autre bout de la planète; ce n’était pas en s’échappant à un échange de regard d’un côté et de l’autre d’une rue animée de Brisbane qu’il se serait trompé.
Elle marche mais pas assez vite et le choix de la ruelle n'en était pas un bon. Ses pas se font précipités et elle trébuche presque en tournant à l'angle d'un bâtiment. Murphy a déjà le souffle court et se rend compte qu'elle sera vite rattrapée si elle ne se met pas à aller plus vite. Malheureusement, il l'a déjà vue. « Evite de te mettre à courir, j’ai pas envie de gaspiller mon énergie pour toi ce soir. » Si elle n'était pas en train d'accélérer le pas encore un peu, peut-être aurait-il pu remarquer son sursaut. Murphy n'ose pas se retourner. Peut-être que si elle continue de l'ignorer, le brun finira par disparaître ? Il ne peut être qu'une hallucination, un fantôme dans la nuit australienne. La jeune femme ne se retourne pas et serre son poing autour du sachet qu'elle ne lâchera sous aucun prétexte. Peut-être que c'est pour ça qu'il la suit. Parce qu'elle consomme et parce que c'est comme cela qu'elle le voit. Si le but de son cerveau est de lui faire peur avec des visions infernales, ça marche. Dès demain, elle arrêtera la cocaïne. Cela, elle ne promet à chacun de ses réveils, lorsque son cœur s'emballe et que son corps est douloureux. Jamais la jeune femme n'a réussi à se défaire de ses démons toute seule.
Quand, enfin, il parvient à attraper Murphy pour l'immobiliser contre un mur, cette dernière ne pousse pas un cri. Elle sait parfaitement quel visage elle trouvera devant ses yeux à la seconde où elle est plaquée contre le mur. Tout l'air quitte ses poumons à la seconde où la main du trentenaire se referme sur la gorge de la jeune femme. « Comme ça on revient d’entre les morts, vermine ? » Les yeux de la vermine lancent des éclairs alors qu'elle n'ose pas se débattre, sachant parfaitement qu'elle n'a aucune chance de lutter face à celui qui se trouve face à elle. Ses doigts s'agrippent pourtant à ceux du brun, cherchant sans doute à les déloger de l'endroit où ils sont fermement agrippés. « Je te dois rien, connard. » Le chuchotement n'est pas difficile à entendre, par dessus le silence de la rue. Malheureusement, ils sont seuls. Rien ni personne ne viendra en aide à Murphy qui tire maintenant de toutes ses forces - c'est à dire pas avec grand chose - sur les doigts de l'homme qui se trouve en face d'elle. Elle a toujours aimé ses yeux et l'air gentil qu'il peut avoir parfois sur le visage. Désormais, il n'a rien de gentil. Il a tout de terrifiant, en fait. « Retourne voir ta femme, sinon j'irai lui dire que tu me baises à sa place. » Le sachet qu'elle tenait entre les doigts a depuis quelques minutes trouvé une place toute désignée au sol. Murphy, sur la pointe des pieds, ne lâche pas son interlocuteur des yeux.
« Otto. » Dans la bouche de Murphy, le mot ressemble à une insulte. Elle manque un peu d'air et la poigne du jeune homme laissera certainement une trace sur sa peau, comme une touche de bleu et de rouge sur la pâleur de sa chair. Si elle en avait la possibilité, elle mordrait Otto avant de s'enfuir en courant. Mais dans la panique, elle ne pense pas non plus à lui envoyer un coup de genoux entre les jambes. C'est la stupéfaction qui lui noue le ventre plus qu'autre chose. Après tout, il ne lui a jamais fait de mal et ce n'est pas aujourd'hui qu'il va commencer - n'est-ce pas ?
ÂGE : trente-cinq ans. SURNOM : (jaq) lonnie, pendant un temps - révolu désormais. constantine fera largement l’affaire sinon, s’il faut vraiment. STATUT : célibataire, parce-que c’est toujours plus simple que d’expliquer qu’il a préféré choisir l’addiction à l’autre amour de sa vie, et qu’elle a refait sa vie avec un autre alors qu’il porte toujours son alliance autour de son cou. il n'essaie pas de la reconquérir, il se contente d'apprendre à être présent pour leur fils - et c'est déjà beaucoup de travail. MÉTIER : ancien militaire mis à la retraite bien trop tôt. a troqué l'emerald hotel pour la mhi, promu chef de la sécurité là-bas (on dit merci les contacts); ce qui lui permet de ne plus travailler pour sa famille et de s'émanciper. parrain chez les na+aa où il garde un œil très attentif sur les nouveaux protégés (parce-qu'il est trop bien placé pour ce genre de rôle, malheureusement). donne des coups de main pour servir les repas avec homeless connect. occupé, très occupé - entre ça et risquer la rechute, le choix est rapidement fait. LOGEMENT : un deux-pièces mal isolé dans fortitude valley, où il est facile de suivre le programme télévision des voisins et leurs histoires de couple depuis son propre canapé (squatté temporairement par son frère ambrose le temps qu'il trouve autre chose). POSTS : 1940 POINTS : 80
TW IN RP : deuil, maladie, drogues/médicaments, addiction, overdose, idées noires/pensées suicidaires, perte de garde d’enfant. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. CODE COULEUR : royalblue. RPs EN COURS :
AVATAR : jack lowden. CRÉDITS : daylight (avatar) › harley (gifs) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 14/06/2021
Elle n’avait su être assez rapide et cela devait être uniquement son problème et non celui d’Otto. Pourtant, étant donné que c’était lui qui la faisait fuir, peut-être qu’il était en partie responsable de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Qu’importe, si elle venait lui cracher au visage que tout ça était sa faute et qu’il fallait qu’il la laisse partir, il nierait et ferait en sorte de lui rappeler le rapport de force qui existait entre les deux - à savoir, désormais, Murphy tenue en joue par l’italien, ses doigts autour de sa gorge, l’air glissant de façon plus hasardeuse le long de sa trachée. Elle avait beau lancer des éclairs avec ses yeux, la gamine, cela ne venait qu’agrandir le sourire qu’Otto affichait sur son visage. « Je te dois rien, connard. » Il vint froncer les sourcils. « Tout de suite, les grands mots. Ca te va pas d’insulter les gens, je te l’ai déjà dit. » Elle avait un minois qui jurait avec le jurons. Et puis, surtout, elle ne pouvait avoir raison avec de telles paroles: elle lui devait surement bien plus qu’elle ne le savait, bien plus qu’elle ne serait prête à l’admettre.
« Retourne voir ta femme, sinon j'irai lui dire que tu me baises à sa place. » A ces paroles là, il vint lever les yeux au ciel. « Je t’en prie, amuses toi. Elle te croirait pas. » Parce-que Serena ne connaissait pas la part d’Otto qu’il était présentement en train d’exposer dans toute sa grandeur à Murphy. Elle savait que son coeur était devenu noirceur, elle ne savait pas à quel point cependant il était prêt à s’y laisser attraper corps et âme. « Et après quoi, hein ? Ca t’apportera quoi de mettre en action ces… menaces. » Menaces, elles n’en avaient que la définition car elles n’avaient aucune contenance, aux yeux de l’italien. Elle ne lui faisait pas peur, Murphy. « Otto. » Le sourire amusé vint renaitre sur ses lèvres, alors qu’il vint lâcher la gorge de la demoiselle - comme si elle venait de prononcer le mot magique. « Tu te rappelles de mon prénom, c’est bien. »
Faisant un pas en arrière pour désormais laisser de l’air frais à la brune, il vint cependant ne pas perdre un seul instant pour se pencher en avant et ramasser le petit sachet de poudre qu’elle avait du acquérir juste avant son arrivée. « T’as pas perdu les bonnes habitudes, à ce que je vois. » Son regard passa du sachet aux yeux de Murphy, haussant légèrement un sourcil au dessus de ses prunelles se confondant presque avec la couleur de la nuit. « Ou tu veux me faire un petit cadeau de retrouvailles ? » Oh, il allait insister sur ce point là, l’italien. Il allait venir appuyer sur l’endroit qui faisait mal, jusqu’à ce que la douleur soit tant insupportable qu’elle crache le morceau. Ca ne lui rapporterait pas grand chose, en réalité, et ne viendrait pas changer son quotidien. Elle avait disparu un jour et n’avait plus donné de nouvelles le lendemain - big deal. Cependant, il n’acceptait que très moyennement qu’on se serve de lui et qu’on le jette comme une vieille chaussette par la suite; il faisait ça aux gens, l’inverse ne se produisait pas. Il vint glisser le sachet dans la poche de son jeans, sans demander son reste, ne lâchant pas le regard de la gamine lorsqu’il effectuait ses gestes.
« Je t’en prie, amuses toi. Elle te croirait pas. » Oh mais c'est qu'elle saura se montrer persuasive. Elle n'a jamais rencontré sa femme, mais elle sait pourtant qu'Otto ne l'a jamais quittée. Et ça, c'est une bonne raison de comprendre que ce n'est pas demain la veille que le couple viendra à se séparer. Ou peut-être qu'avec un peu d'aide... Sur la pointe des pieds, Murphy peine à respirer. Elle reprend un peu d'air au prix d'efforts colossaux, sans pour autant laisser paraître à Otto qu'elle souffre de la position dans laquelle il l'a mise. « Et après quoi, hein ? Ca t’apportera quoi de mettre en action ces… menaces. » « J'en ai rien à foutre. » Mais ça aussi, c'est un mensonge. Tout doit avoir une récompense, dans la vie. Même le plus cruel des méfaits. Il ne serait pourtant pas injuste de dévoiler tout ce que Otto fait avec Murphy: pousser les gens à la consommation, ce n'est clairement pas leur sauver la vie. Oui mais voilà, qui croira-t-on ? La gamine avec un passé de fugueuse, de voleuse et de menteuse, ou le brave type discret qui n'emmerde jamais personne - ou qui s'est débarrassé de tous les témoins gênants ?
Lorsqu'enfin Otto lâche Murphy, cette dernière porte à peine la main sur la peau de sa gorge. Elle ne veut pas lui montrer qu'elle souffre. Comme il le lui a si bien appris, on ne tourne jamais le dos à un chien qui mord. Pourtant, son souffle court la trahit assurément. « Tu te rappelles de mon prénom, c’est bien. » Un "va te faire foutre" s'échappe presque d'entre les lèvres de la jeune femme mais elle le retient sans pour autant cacher la haine qui trône dans son regard. Lentement, Murphy se rend compte que ce qu'elle a de plus précieux s'est pourtant échappé d'entre ses doigts. « T’as pas perdu les bonnes habitudes, à ce que je vois. » Otto se penche et Murphy considère sérieusement l'option de lui asséner un grand coup sur la tête. Pour sûr, ce sale type parviendrait à la retrouver ensuite. Là, elle passera un sale quart d'heure, de quoi la dissuader de sortir de chez elle à nouveau. Mais le pourra-t-elle, lorsque sa route aura à nouveau croisé celle d'un Otto furieux ? Au lieu de jouer les héroïnes, Murphy ne bouge pas. Otto est comme une guêpe: si on ignore sa présente, il finira par s'arrêter d'emmerder le monde. « Je l'ai payé, c'est à moi. » Faible défense, mais c'est mieux que de rester sans rien dire. Otto a la faiblesse en sainte horreur - cela Murphy l'a appris à force de le côtoyer. Une petite partie de son esprit se dit que peut-être a-t-il changé, en quelques mois. La partie la plus raisonnable de Murphy, pourtant, sait parfaitement qu'il n'en est rien.
Lentement mais sûrement, Otto planque le sachet bien à l'abri et Murphy enrage intérieurement. « Ou tu veux me faire un petit cadeau de retrouvailles ? » Les lèvres de Murphy se pincent, mais pas pour longtemps. « Tu raquettes les gamines, maintenant ? Et après quoi, tu leur demande de te tailler une pipe pour qu'elles se tirent sans faire d'histoire ? » Elle ne saurait pas se faire menaçante même en y mettant les formes, la gamine à qui la vulgarité ne va que très mal. Murphy tend la main, pourtant, alors que son regard soutient encore celui de Otto. « Donne. Donne et on partage. » La voilà qui s'impatiente et s'avance, alors que sa peau pique encore du contact précédemment avorté. « Allez Otto, j'ai pas ton temps et t'as pas le mien non plus. Fais pas comme si tu tenais à ce que je prenne pas de poudre, t'es celui avec qui j'en ai le plus consommé. » Et malheureusement, là, Murphy n'a pas besoin d'inventer.
Malone Constantine
le prix du vice
ÂGE : trente-cinq ans. SURNOM : (jaq) lonnie, pendant un temps - révolu désormais. constantine fera largement l’affaire sinon, s’il faut vraiment. STATUT : célibataire, parce-que c’est toujours plus simple que d’expliquer qu’il a préféré choisir l’addiction à l’autre amour de sa vie, et qu’elle a refait sa vie avec un autre alors qu’il porte toujours son alliance autour de son cou. il n'essaie pas de la reconquérir, il se contente d'apprendre à être présent pour leur fils - et c'est déjà beaucoup de travail. MÉTIER : ancien militaire mis à la retraite bien trop tôt. a troqué l'emerald hotel pour la mhi, promu chef de la sécurité là-bas (on dit merci les contacts); ce qui lui permet de ne plus travailler pour sa famille et de s'émanciper. parrain chez les na+aa où il garde un œil très attentif sur les nouveaux protégés (parce-qu'il est trop bien placé pour ce genre de rôle, malheureusement). donne des coups de main pour servir les repas avec homeless connect. occupé, très occupé - entre ça et risquer la rechute, le choix est rapidement fait. LOGEMENT : un deux-pièces mal isolé dans fortitude valley, où il est facile de suivre le programme télévision des voisins et leurs histoires de couple depuis son propre canapé (squatté temporairement par son frère ambrose le temps qu'il trouve autre chose). POSTS : 1940 POINTS : 80
TW IN RP : deuil, maladie, drogues/médicaments, addiction, overdose, idées noires/pensées suicidaires, perte de garde d’enfant. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. CODE COULEUR : royalblue. RPs EN COURS :
AVATAR : jack lowden. CRÉDITS : daylight (avatar) › harley (gifs) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 14/06/2021
« J'en ai rien à foutre. » Il vint simplement répondre par un rire, faussement amusé, aux paroles de la demoiselle. Oh, comme s’il allait la croire lorsqu’elle prononçait ses mots - à d’autres, Murphy, mais pas à Otto.
De toutes façons, son attention était désormais focalisée sur autre chose, ayant déjà laissé de côté la gorge de la brune et l’envie de continuer de lui subtiliser l’air qu’elle respirait. Elle n’avait pas perdu de temps, de ce qu’il tirait en conclusions, à venir se fournir chez l’homme qui le fournissait lui après avoir disparu pendant des semaines et des mois. Si elle avait été plus maligne, elle aurait choisi un autre endroit pour venir se fournir - un endroit où le regard d’Otto n’aurait pas été capable de venir reconnaître sa silhouette. « Je l'ai payé, c'est à moi. » Le sourcil qu’il avait déjà commencé à hausser vint prendre une place davantage élevée sur son visage. Etait-elle en train de se rebeller, là où elle peinait à ne pas l’implorer quelques instants auparavant ? Tentait-elle vraiment de lui tenir tête ? Il vint expirer, de façon un brin trop appuyée pour être relaxée, se contentant de venir ranger le sachet hors de portée de Murphy. Perdre son sang-froid pour une gamine dans son genre, ce n’était pas une bonne idée - cela allait finir par réellement lui attirer des ennuis, et ce n’était pas vraiment ce dont il raffolait. « Tu raquettes les gamines, maintenant ? Et après quoi, tu leur demande de te tailler une pipe pour qu'elles se tirent sans faire d'histoire ? » Les mâchoires d’Otto vinrent se resserrer un brin. Elle manquait pas de toupet, il fallait au moins lui reconnaître ça. Elle n’était en rien menaçante, mais elle avait de l’imagination. « T’es intéressée peut-être ? » Il ne croyait aucun mot qu’il venait de prononcer, et bien sur que la situation ne prendrait jamais cette direction. Mais si la gamine voulait jouer, il jouerait. Seule faille dans ce système: elle n’avait pas les armes qu’il possédait pour ressortir de ce jeu gagnante. Lui, oui. Elle se cramerait les ailes avant même qu’il n’envisage d’atteindre le soleil.
« Donne. Donne et on partage. » Elle venait s’avancer désormais vers lui, main tendue. Elle avait autant l’air d’une mendiante que d’une gamine perdue - et s’il n’avait pas la rancune aussi facile, Otto se serait souvenue que ce n’était pas la première fois qu’elle se présentait à lui de la sorte; peut-être que si ses souvenirs avaient réussi à se faire un brin plus présents ce soir, il n’aurait pas été autant acide avec Murphy. « Allez Otto, j'ai pas ton temps et t'as pas le mien non plus. Fais pas comme si tu tenais à ce que je prenne pas de poudre, t'es celui avec qui j'en ai le plus consommé. » Deux options s’offraient présentement à Otto - la troisième, consistant à asséner un coup tellement fort sur la tête de la gamine qu’elle ne se souviendrait même pas se cette rencontre ni de celle d’avant, étant écartée finalement d’office -: la première, celle de venir s’énerver davantage, ou de s’énerver tout court d’ailleurs. Il n’arrivait pas à percevoir le moindre aboutissant satisfaisant dans cette dernière, alors que la seconde option comportait davantage de ces derniers. Alors, après plusieurs secondes de silence, il vint laisser échapper un rire à la fois sarcastique et moqueur. « Fais pas comme si t’étais celle qui en redemandait pas, vermine. » Combien de fois l’avait-il vu le supplier de l’aider à trouver de quoi se repoudrer le nez ? De trop pour tenir les comptes, et il ne lui en avait jamais voulu. Il savait ce que c’était, d’avoir le besoin urgent de se sentir comme transposé, attiré vers un autre état de lui-même. Il le ressentait chaque soir avant d’aller se coucher, et chaque fois qu’un nouveau jour venait à se lever.
« J’y gagne quoi, à partager avec toi, moi ? » Son rire s’était progressivement effacé pour venir laisser place à une expression de sérieux. Bien sur, il avait totalement éludé le fait que la poudre n’était en réalité pas sienne et que c’était la jeune femme qui se l’était procurée, une poignée de minutes avant qu’il ne lui tombe dessus. « Tu sais très bien que je fais rien sans rien. » Elle l’avait vu être Otto, le vrai - pas la pâle version de lui-même en père de famille dévoué qu’il avait pu être autre fois être -, plus d’une fois en action. Elle savait parfaitement que dans le monde de l’italien, un donné était un rendu; les affaires s’appliquaient à n’importe quel domaine.
« T’es intéressée peut-être ? » Le rouge lui serait peut-être monté aux joues, dans un autre contexte. Elle aurait probablement donné un coup de poing dans l'épaule de Otto, les yeux rieurs et le visage amusé, un "espèce de connard" au bord dans lèvres. Sur l'instant, Murphy ne fait que bouillir. La jeune femme lui cracherait bien au visage, à cet homme qui se trouve devant elle. Otto a l'art et la manière de lui donner des envies de meurtre et cette fois-ci, elles sont toutes dirigées contre lui. Quelle chance il a, tout de même. « Même si tu me payais je te toucherais pas. » connard, qu'elle ponctue encore, se retenant de justesse. Sa gorge se souvient encore de la poigne de l'italien et elle ne souhaite pas s'y confronter à nouveau. La peau se met à peine à retrouver une couleur normale et pour sûre que demain, il y aura des traces de l'altercation que Murphy est en train d'avoir avec le trentenaire. C'est au cas où elle ne s'en souviendrait pas, au cas où elle pouvait oublier toutes ces violences là, intestines. On les croirait oubliées mais Murphy les retient toutes. Elles se rangent avec les autres, loin dans le cerveau de la jeune femme. Elles forment une pile informe, un endroit de l'esprit de Murphy où cette dernière ne va jamais - il ne vaux mieux pas.
Otto attrape avec habileté la marchandise et Murphy ne peut déjà plus lutter. Lorsqu'il la range en sécurité, la jeune femme essaie de marchander. Malheureusement, elle n'est déjà plus en position de le faire. Otto a gagné et il le sait. « Fais pas comme si t’étais celle qui en redemandait pas, vermine. » Lèvres pincées, Murphy voudrait le singer comme le font les enfants lorsqu'ils se confrontent au discours des adultes. Gna gna gna. Oui, Murphy est celle que la poudre fait galoper. Elle n'est rien, ne sent rien sans ce carburant aux allures de neige. Rien ne brille plus sans elle. Rien ne chatoie plus et certainement pas la vie misérable qu'elle mène, entre vents et marées. Elle ne trouve rien à redire à Otto qui, comme d'habitude. Il finit toujours par avoir le dernier mot. « J’y gagne quoi, à partager avec toi, moi ? » Oh qu'elle la déteste, cette mine sérieuse. Ce n'est pas celle qui, moqueuse, peut aisément être tournée en dérision. Otto porte sur le visage ses airs des grands jours, ceux que Murphy doit analyser avant de s'armer elle-même de son regard le plus noir - gris, donc. « J'ai rien à te filer. » « Tu sais très bien que je fais rien sans rien. »
Alors elle se pose une seconde, réfléchit à ce qu'elle fera sans ce sachet. L'instant suivant, son palpitant s'emballe. Elle a déjà le cœur au bord des lèvres et la bouche sèche, et ce n'est pas cette morsure à la langue qui distille ce goût métallique sur son palais. L'angoisse la prend à la gorge alors que soudain, la poudre devient essentielle et plus que cela, elle devient surtout un élément qu'elle ne retrouvera pas autre part que dans la poche de l'italien. D'un mouvement elle se décolle du mur, en danseuse sur ses pointes de pieds pour se mettre à la hauteur du visage de Otto dont elle n'ose pas croiser le regard aiguisé. « Je dirai rien à ta femme si tu veux que je paye comme ça. Qu'on fasse un échange, tu vois. » Comme ça. Ses doigts s'accrochent aux pans de sa veste comme pour trouver un point d'ancrage alors qu'elle relève théâtralement ses pupilles pour qu'elles rencontrent celles de l'italien. « Je suis désolée d'être partie sans avoir rien dit mais tu sais, c'est pas de ma faute, c'est mon père. » Si se vendre ne fonctionne pas, Murphy connaît tout un tas d'autres méthodes, comme celle de vendre les autres. « S'il te plaît ? Tu veux que je le dise en italien ? » Un sourire mutin se glisse sur ses lèvres alors qu'elle massacre la formule d'excuse, dans la langue maternelle du trentenaire. « Si t'as des poches à faire, t'as qu'à me demander. J'irai dans n'importe quel bar. J'irai tuer un type ou le mec de ta femme ou je sais pas, cacher le corps de ton ex. » Elle n'a jamais vu un cadavre Murphy, sauf dans les séries.
Malone Constantine
le prix du vice
ÂGE : trente-cinq ans. SURNOM : (jaq) lonnie, pendant un temps - révolu désormais. constantine fera largement l’affaire sinon, s’il faut vraiment. STATUT : célibataire, parce-que c’est toujours plus simple que d’expliquer qu’il a préféré choisir l’addiction à l’autre amour de sa vie, et qu’elle a refait sa vie avec un autre alors qu’il porte toujours son alliance autour de son cou. il n'essaie pas de la reconquérir, il se contente d'apprendre à être présent pour leur fils - et c'est déjà beaucoup de travail. MÉTIER : ancien militaire mis à la retraite bien trop tôt. a troqué l'emerald hotel pour la mhi, promu chef de la sécurité là-bas (on dit merci les contacts); ce qui lui permet de ne plus travailler pour sa famille et de s'émanciper. parrain chez les na+aa où il garde un œil très attentif sur les nouveaux protégés (parce-qu'il est trop bien placé pour ce genre de rôle, malheureusement). donne des coups de main pour servir les repas avec homeless connect. occupé, très occupé - entre ça et risquer la rechute, le choix est rapidement fait. LOGEMENT : un deux-pièces mal isolé dans fortitude valley, où il est facile de suivre le programme télévision des voisins et leurs histoires de couple depuis son propre canapé (squatté temporairement par son frère ambrose le temps qu'il trouve autre chose). POSTS : 1940 POINTS : 80
TW IN RP : deuil, maladie, drogues/médicaments, addiction, overdose, idées noires/pensées suicidaires, perte de garde d’enfant. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. CODE COULEUR : royalblue. RPs EN COURS :
AVATAR : jack lowden. CRÉDITS : daylight (avatar) › harley (gifs) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 14/06/2021
« Même si tu me payais je te toucherais pas. » Il ne vint ajouter qu’un sourire en guise de réponse. Sourire qui ne fit cependant pas long feu quand la gamine se mit à devenir insistante. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était qu’on ne négociait pas avec Otto Lazzari. Peut-être que ce dernier en venait à jouer de ce jeu là avec vous, mais le contraire n’était pas dans ses habitudes. Et puis, devoir en venir à négocier, c’était prouver que vous aviez déjà à moitié perdu; et il n’aimait pas les perdants, en ayant été un une trop grande partie de sa vie. Mais si elle voulait se comporter comme telle, prétendre être devenue une grande personne pendant le laps de temps où elle avait préféré fuir, il la laisserait faire. Elle avait cependant intérêt à avoir de bons arguments pour le faire flancher. « J'ai rien à te filer. » Il vint soupirer, déjà las de cet échange. « C’est pas mon problème, alors. »
Et il s’apprêtait déjà à faire demi-tour, à repartir, se sentait déjà las de cette conversation, lorsqu’une nouvelle lueur vint se faire voir dans le regard de Murphy. La leur de la connerie, si vous vouliez l’avis d’Otto. D’un geste, d’un bond, elle se retrouva presque à hauteur de l’italien, sur la pointe des pieds, son visage à deux doigts d’entrer en contact avec le sien. Les mâchoires du blond qui vinrent se serrer, alors qu’il dut retenir son instinct primaire de venir mettre un coup à la demoiselle afin de l’envoyer valser; on ne pénétrait pas dans sa bulle d’intimité sans y être normalement invité. « Je dirai rien à ta femme si tu veux que je paye comme ça. Qu'on fasse un échange, tu vois. » Ce qu’elle ne comprenait pas, Murphy, c’était que si l’envie de lui tailler une pipe la faisait rêver, elle pouvait toujours s’adonner à l’exercice; elle ne gagnerait cependant rien dans cet échange à sens unique, Otto ne considérant pas le sexe comme une monnaie d’échange. Ce ne fut pas pour autant qu’il vint expliquer son point de vue à haute voix, préférant laisser la gamine s’exprimer, venir lui exposer le fond de sa pensée. Toutes les fibres de ses muscles se voyaient être tendues comme un arc bandé, en revanche: il était maitre de la situation, mais pour ne pas changer, il restait une boule d’émotions. « Je suis désolée d'être partie sans avoir rien dit mais tu sais, c'est pas de ma faute, c'est mon père. » - « Prends moi pour un con. » Elle osait lui mentir en plantant son regard dans le sien, maintenant. Cette échappée à l’anglaise ne lui avait donc rien appris des bonnes manières - ils en étaient pourtant les spécialistes, au pays de la reine. « S'il te plaît ? Tu veux que je le dise en italien ? » - « Ne… » Les oreilles d’Otto saignaient déjà avant qu’il n’ait le temps de terminer sa phrase. Elle commençait sérieusement à lui courir sur le haricot.
« Si t'as des poches à faire, t'as qu'à me demander. J'irai dans n'importe quel bar. J'irai tuer un type ou le mec de ta femme ou je sais pas, cacher le corps de ton ex. » - « Ferme ta gueule, Murphy. » Le regard qu’il plongeait dans le sien était glaçant, percutant. Il donnait l’impression de venir sonder votre âme et votre esprit en un quart de seconde. Mais si la vermine ne s’arrêtait pas de parler assez rapidement, il allait la réduire au silence avant même qu’elle n’ait le temps de se rendre compte de ce qu’il lui arrivait. Si le jeu était amusant jusque là, il y avait perdu tout intérêt désormais. « Si tu fermes pas ta gueule, c’est de ton corps que je vais me débarrasser. T’as compris ? » Et il n’avait pas besoin de venir ajouter que ce ne serait pas un entrainement, de son côté. « T’as voulu jouer, t’as perdu. Fais une croix sur ta came, et apprends à négocier plutôt qu’à supplier. T’es pathétique là. » Et les gens qui se mettaient à genoux parce-qu’ils n’avaient plus d’autres cartes dans leur main, il les écrasait, Otto. Il n’en faisait qu’une bouchée, ou les donnait à manger aux chiens dans le cas où la première solution n’aboutissait pas. « Si j’ai besoin de quelque-chose, c’est moi qui fixerai les règles du jeu. Pour l’instant, t’as rien à m’offrir, alors la poudre est pour moi et à moins que tu me l’achètes, je t’ai dit: fais une croix. »
« Ferme ta gueule, Murphy. » L'ordre tombe comme un couperet et a effectivement pour effet de faire taire la jeune femme. Murphy croise les bras comme un enfant boudeur prêt à exploser. « Si tu fermes pas ta gueule, c’est de ton corps que je vais me débarrasser. T’as compris ? » Elle opine du chef à contrecœur, sachant pertinemment Otto capable de faire une chose pareille - mais pas avec son corps à elle, n'est-ce pas ? D'un soupir, elle brise l'échange de regard qui se fait de plus en plus intense - et de plus en plus glacé. Parfois, elle déteste Otto pour son hypocrisie. N'est-ce pas lui le premier qui lui a fait prendre ces choses là ? Il n'est pas le premier, mais ils ont déjà été sacrément défoncés ensemble. Ca devrait compter, pour l'italien. A quoi joue-t-il, maintenant ? Au père protecteur ? Il a manqué son coup. Il fallait venir il y a vingt ans pour cela. « T’as voulu jouer, t’as perdu. Fais une croix sur ta came, et apprends à négocier plutôt qu’à supplier. T’es pathétique là. » « C'est toi qu'est pathétique. » qu'elle marmonne entre ses dents, pas décidée à écouter Otto et ses injonctions à rester sobre. Sa petite mine odieuse est de retour, de même que son ton condescendant, qui accompagne l'agitation de son pied droit. Tapant sur le sol, elle s'attend à ce que Otto finisse par lui dire qu'il plaisante. Et puis après, ils pourront partager la came, rire un bon coup et dormir jusqu'à l'aube. Avant qu'elle ne se réveille, il sera parti.
Parfois, elle aime bien Otto. Elle aime qu'elle puisse tout lui dire - ou presque - et elle aime aussi qu'il se comporte avec elle comme la brute maladroite qu'il est. Le reste du temps, Murphy le déteste poliment - ou presque - et ne se gêne pas pour le lui dire, ou le lui faire sentir. « Si j’ai besoin de quelque-chose, c’est moi qui fixerai les règles du jeu. Pour l’instant, t’as rien à m’offrir, alors la poudre est pour moi et à moins que tu me l’achètes, je t’ai dit: fais une croix. » L'australienne ne peut pas lui acheter la poudre, Otto le sait parfaitement. Dents serrées, elle décroise les bras et s'éloigne, dos à l'italien. Quand elle est assez loin, Murphy s'arrête pour lui faire face à nouveau. « J'te déteste espèce de sale hypocrite ! T'aimais bien en prendre avec moi avant. Tu vieillis. » Rouge comme une pivoine, Murphy se détourne à nouveau en envoyant à l'italien un doigt d'honneur. Il lui a appris à ne jamais tourner le dos à ses ennemis, mais Otto n'en est pas un. C'est tout au plus un gros lion grognon au possible. Il ne lui ferait pas de mal volontairement - voilà ce dont elle tente de se persuader. « Fais chier. » Et maintenant quoi ? D'un pas lourd, mains dans les poches, Murphy retrouve le chemin qui mène à l'appartement de son père. Cette fois-ci, Otto a gagné une bataille... mais il n'a pas gagné la guerre.