| (Amelyn #54) ► RANDOM ACCESS MEMORIES |
| | (#)Mar 28 Sep 2021 - 18:00 | |
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RANDOM ACCESS MEMORIES
Tout au long de cette relation amoureuse, j’ai tiré des leçons de mes erreurs, en particulier celles qui ont débouché sur une dispute. A titre d’exemple, j’ai appris que l’image que je me renvoie de moi-même n’est pas obligatoirement partagée par ma complice. J’ai également accepté que le silence est une source de malentendus à l’origine de querelles bêtes, mais tempétueuses. Je consens aussi - quoique jamais devant Raelyn, que ma mauvaise foi est un poison qui vérole note sérénité, contamine la communication et phagocyte l’espace réservé aux réconciliations imminentes. Je sais tout cela au même titre que l’impact de l’alcool sur mon aptitude à enrayer un conflit ou à penser avec cohérence et, pourtant, je glisse sur la pente savonneuse qu’est mon addiction. Elle, elle alimente mes présomptions les moins logiques ou les plus idiotes. Elle endort ma bonne composition et amplifie mes défauts. Aurais-je cherché une preuve pour étayer cette évidence que j’aurais évoqué cette anicroche qui m’a valu de dormir dans la chambre d’ami, celle qui aurait normalement dû m’enseigné de ne plus rentrer avec la gueule cassée et de bois, de ne plus franchir le seuil de notre porte en empestant la sueur, le sang et l’alcool sans avoir au préalable rassuré ma compagne... et, cependant, j’ai recommencé.
J’ai, encore une fois, quelques jours plus tard, oublié de pianoter un message à l’égard de la femme enceinte avant que la nuit ne tombe à la défaveur de la quiétude et du respect qu’elle mérite. D’autres soirs, plus précautionneux à donner des nouvelles de ma pomme, j’ai à nouveau traversé le salon en titubant et les poings encore serrés d’avoir cogné pour de faux prétextes. Plus aberrant encore, je me suis régulièrement enfermé dans mon antre, écourtant mes nuits auprès de ma douce, mu par cette obsession d’en finir avec le mac de Sofia. Que j’approche ou non d’une solution, mes réflexes demeurent identiques : je bois un rien moins que ce qui contrarierait mon estomac avant de regagner mon lit, à bout de force et en proie au dépit ou à l’espoir. Bien sûr, je ne suis pas assez stupide pour imaginer que mon attitude n’inquiète pas Rae. Non seulement, je suis conscient de sa clairvoyance et, en prime, je ne montre aucune volonté d’éclairer la lanterne de ma complice sur mes tracas. Je conserve ma douleur jalousement, gageant qu’elle a compris, d’expérience, qu’ils n’ont qu’un seul nom : Sofia. Après tout, ce n’est pas la première fois que je m’écroue dans la geôle du silence. En réalité, bien que j'étais plus parcimonieux en matière de boisson, j’ai entretenu des comportements identiques à celles d’aujourd’hui au mois de novembre dernier. Dès lors, n’ai-je pas le droit d’avoir foi en la clairvoyance de ma complice ? Est-ce un tort de miser tous mes jetons sur sa patience ? Si je la chagrine, si je la noie dans les causes de l’insécurité, je ne l’assimile pas. Je persiste donc à picoler, à m'isoler et à honorer Rae de ma présence uniquement au casino ou à l’heure de nous mettre au lit. En un sens, mes fugues sont complètement ineptes. Je ne me sens jamais aussi vide de maux et de culpabilité que lorsque je la tiens dans mes bras et que je plante mon regard dans le sien pour m’enquérir de l’un et de dénicher dans l’autre de l’affection.
Mon obstination n’en est finalement que plus terrible puisqu’au fur et à mesure des jours ma dulcinée me prive du plaisir de la dévisager de soigner mes insomnies quelques heures durant : elle me tourne le dos. Elle me présente ses pointes au lieu de ses talons dès que nous nous couchons, mais je ne me démonte ni ne me venge en l’imitant. Je l’enlace malgré mes fautes répétées, car sans ces minutes de bien-être, je m’enliserais. Je m’égarerais au carrefour entre amour infini et rancœur malsaine si Rae m'empêchait d’entourer son ventre rebondi de mes mains. « Tu n’as pas envie de te retourner ?» que je puisse t’embrasser, ai-je tu de crainte d’être trop arrogant. Ma sobriété toute mesurée du jour - j’ai bu, c’est inévitable - n’est pas un exploit à louanger d’un traitement de faveur. Dès lors, je ne m'offusque pas de son soupir las. J'insiste plutôt avec délicatesse en effleurant de mes lèvres sa nuque dégagée. « Ou de changer de place si cette position-là est plus confortable pour toi.» C’est lourd à porter, un bébé qui a dépassé le stade embryonnaire. C’est pesant et, apparemment, remuant. « Il vient de bouger ou j’ai rêvé ? » me suis-je enquis sans réaliser mon déni : “il pour le bébé, pas elle pour notre fille. Je ne songe qu’à cette drôle d’impression qu’a laissé ce “coup” sous ma paume. Je me dis aussitôt que, pour Rae, ce doit être particulier comme sensation et je suis aussi curieux qu’envieux.
Qu’a-t-elle ressenti ? Est-ce la première fois ? A défaut, a-t-elle été envahie par les mêmes émois que les miens ? Ceux difficiles à nommer et aussi envahissants ? Était-ce un mélange de joie et d’étonnement ? Ses inquiétudes vis-à-vis de l’avenir ont-elles rejailli ? A-t-elle eu l’impression que des larmes d’allégresse ont grimpé de son cœur à ses paupières à cause des hormones ? De la sensibilité propre à toutes les femmes enceintes, même les plus fortes et les moins empathiques d’entre elles ? Ai-je le droit de poser ouvertement ces questions ? Pour ma part, j’oscille entre “stupeur et tremblements”. Je n’étais pas préparé à vivre cette expérience aujourd’hui si bien que je me transforme en tête de turc pour les émotions. Je subis les assaillants d’un amour démesuré tant pour la mère que pour l’enfant et ça m’assomme, quelques minutes, dans l’expectative que le phénomène se reproduise. « Tu n’as pas l’air étonnée. C’est déjà arrivé, je me trompe ? » J’en doute, mais ma voix est démunie de tout reproche. Elle n’est que murmure, comme si parler trop fort briserait la magie de l’instant puisqu’il l’est, magique. Il l’est malgré cette mise à l’écart volontaire de la part de ma complice. Rae a préféré dissimuler ce qui nous concerne tous les deux, mais comment lui en vouloir ? Un éclair de lucidité me perfore de part en part : je suis responsable de cet état de fait et, qui plus est, je suis de toute façon trop stupéfait et émerveillé pour nourrir une quelconque rancune vis-à-vis de ce choix chagrinant, mais néanmoins compréhensible. En outre, je ne suis pas un modèle à suivre en matière de vertu d’honnêteté depuis des semaines. Je ne suis pas en position de juger, sauf que je suis taraudé par une interrogation entêtant tandis qu’une nouvelle manifestation du fruit de notre passion arrête un bref instant les battements de mon coeur : quels sont-ils les arguments de Raelyn pour se garder de partager avec moi un événement aussi fatidique dans une grossesse ? Quelles sont ces raisons pour me l’avoir sciemment caché ? La peur ? L’insécurité ? J’y suis pour quelque chose évidemment, mais à quel point ? D’instinct, je l’ai invitée d’un mouvement de poignet à me faire face, qu'elle cadenasse ses beaux yeux aux miens. « Regarde- moi.» Mon timbre, comme prisonnier du chuchotement, serait inaudible pour quiconque nous observerait. « Je me trompe ?» Assurément, non. Je le devine aisément et la suite en devient prévisible : je libère ma question de sa discrétion. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » ai-je lancé, les lèvres rehaussées d’un sourire destiné à l’encourager à la confiance. Je ne suis ni froissé ni vexé. Je cherche simplement à comprendre.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 29 Sep 2021 - 18:27 | |
| Random Access Memories Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Tu n’as pas envie de te retourner ? » Non, je n’ai pas envie. Ou si. Dans les faits, c’est bien plus compliqué que ça et cela ne s’explique pas en une simple phrase. Ça tient dans le fait que, à plusieurs reprises, il a fuit mes bras au profit de ses errances. Cela tient dans le fait que, de plus en plus souvent, il sort jusqu’au petit matin et que, par deux fois, il a oublié de me prévenir me laissant le loisir de me faire un sang d’encre au loft. Cela réside également dans le fait que je sens les vapeurs de l’alcool dans son haleine de plus en plus tôt le matin.
Je me sens seule. C’est à ça que ça tient.
Alors, lorsqu’il m'honore de sa présence, je lui tourne le dos. Je n’ai pas pris la décision consciente de le faire mais, à force de le sentir ailleurs, je me referme sur moi même. Puisque je n’ai pas accès à ses pensées et ses angoisses, je lui refuse l’accès aux miennes. La chaleur de son corps me manque : nous n’avons pas partagé notre intimité depuis un peu plus d’une semaine. Le son de sa voix aussi puisque, si nous vivons ensemble et s’il est toujours présent au casino, le reste du temps, il s’isole et je me sens abandonnée. Je le trouve injuste et l’amertume me noue la gorge. Je le trouve injuste puisqu’il est celui qui m’a poussée à écouter mes sentiments et à envisager cette grossesse. Sans lui, je serais certainement restée dans le déni et ne me serais pas autorisée à y penser, à l’envisager et certainement pas à prendre la décision d’élever un enfant. Je ne peux croire qu'il s’agit de la simple érosion de notre couple. Je ne peux pas envisager que nous soyons entrés dans l’ère de la routine et de la mort de la passion. Je sais que de plus sérieuses angoisses l’habitent et que d’autres préoccupations l’éloignent de moi et, j’en suis persuadée : il s’agit du bébé et, plus précisement, de notre petite fille. C’est bien là le nœud du problème, elle lui rappelle déjà Sofia et il changé d’avis. Il n’en veut plus et je m’interroge : si elle ressemble à son aîné, sombrera-t-il un peu plus ? Cessera-t-il de m’aimer une fois que j’aurais donné naissance à un poupon qui réveillera ses démons ?
« Ou de changer de place si cette position-là est plus confortable pour toi. » Instinctivement, je dépose ma main droite sur mon ventre que j’effleure du bout des doigts. Il devient compliqué à cacher, et il est aussi délicat de dissimuler que je suis physiquement diminué. J’ai beau être dans les courbes les plus basses de prise de poids, je commence à réaliser que je ne pourrais pas dissimuler ma grossesse jusqu’à son terme. La personne avec qui je voudrais en parler est allongée à mes côtés mais je ne peux guère, je ne m’y autorise pas. Comme je ne me suis pas autorisée à partager avec lui l’émotion particulière de sentir les premiers mouvements du bébé. C’était il y a une semaine. Il s’était allongé avec moi pour quitter la chambre quelques dizaines de minutes seulement après notre coucher, pensant certainement que j’étais tombée dans les bras de Morphée. Je ne dormais pas et j’ai souffert de l’entendre s’enfermer à nouveau dans le bureau qu’il a investi au rez-de-chaussée. Ne souffre-t-il pas, de ne plus être près de moi ? De ne plus me toucher ? Le premier coup de pied était discret, mais la sensation ne ressemblait à rien de ce que j’ai jamais connu et je n’ai pas pu passer à côté. J’ai mis du temps à m’endormir ce soir-là, la gorge nouée par des émotions contradictoires. Si je n’ai pas la fibre maternelle, j’ai été renversée par ce premier mouvement mais comment aurais-je pu en profiter alors que celui avec qui je suis censée partager ce genre de chose n’était pas à mes côtés ? Qu’étais-je supposée faire ? Me relever et me glisser jusqu’à son bureau pour partager la nouvelle en espérant que cela se reproduise ? Frustrée et l’âme en peine, je suis restée seule. J’ai apprivoisé ces émotions jusque-là inconnues pour moi et, toutes les nuits suivantes, j’ai guetté d’autres mouvements. Elle a bougé à plusieurs reprises mais jamais lorsqu’Amos me tenait dans ses bras et, alors qu’elle le fait à nouveau, mon cœur rate un battement. « Il vient de bouger ou j’ai rêvé ? » Elle. Il ne peut même pas se résoudre à le dire. Un mince sourire étire mes lèvres et, sans répondre, je caresse doucement mon abdomen. « Tu n’as pas l’air étonnée. C’est déjà arrivé, je me trompe ? » Je retiens ma respiration quelques secondes, sans trop savoir quoi répondre. Je me sens coupable mais, après tout, ne s’est-il pas privé tout seul de ces instants importants ? Je n’ai rien fait d’autre que de les vivres en silence, dans ce lit qu’il abandonne de plus en plus souvent. « Regarde-moi. » Son ton est empreint de douceur et alors que sa main glisse sur ma joue, que l’autre appuie doucement sur ma hanche, je tourne la tête dans sa direction. Je pose mon épaule droite sur le matelas, je plonge mon regard dans le sien mais mes genoux restent tournés dans la direction opposée. « Je me trompe ? » Je le détaille un instant avant de baisser les yeux et de secouer doucement la tête de gauche à droite. Bien sûr qu’il ne se trompe pas. Il n’est pas là, mais il me connaît assez pour savoir encore lire en moi ce genre de chose, surtout quand je n’ai pas à coeur de lui mentir. C’est lui qui a à nouveau invité les secrets dans notre relation, pas moi. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Je me mord la lèvre et, au terme d’un long soupir, je me tourne finalement dans sa direction. Ma main droite abandonne mon ventre rebondi pour glisser sous mon oreiller et du bout des doigts de la gauche, je caresse son avant bras. « Je savais pas que c’était important. » Ce n’est qu’un demi mensonge. Si je ne sais rien des grandes étapes de la grossesse et si je découvre tout, j’ai ressenti une émotion qui ne trompe pas : il s’agit de quelque chose. Pourtant, je ne lui ai pas dit : je ne pensais pas que c’était important pour lui. « C’était il y a une semaine. Elle a bougé quelques fois depuis, toujours quand je m’endors. » Et donc, quand il n’est plus là. « On la sent à peine. » Je suppose que les coups s’intensifieront avec le temps. En fait non, je ne suppose pas, j’ai cherché la réponse à cette question en quelques clics sur mon téléphone. « Le médecin avait dit que ça ne tarderait pas… » Dans un autre contexte, je lui aurais demandé s’il était fâché. Sauf que nous ne sommes pas dans une situation ou je suis prise en flagrant délit d’une faute que je n’ai pas osé avoué. Lasse de me sentir abandonnée, j’ai simplement jeté l’éponge : je n’ai pas cherché à le pousser à s’investir dans cette aventure. Je n’ai pas la moindre envie de l’y forcer. « Je savais pas que c’était important. » Que je rajoute, à voix basse et en esquissant un haussement d’épaules.
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| | | | (#)Jeu 30 Sep 2021 - 10:56 | |
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RANDOM ACCESS MEMORIES
“Je nous empoisonne.” Chaque nuit, tandis que Rae me montre son dos plutôt que son minois, je tire cette douloureuse conclusion et je me promets d’y remédier. J'imagine des plans sur la comète des retrouvailles afin que son chagrin résigné et ma colère latente ne nous rendent incompatibles. Je ne fais pas semblant de chercher des solutions à ce péché capital qui me grignote jour après jour depuis la révélation du sexe du bébé. J’oeuvre à ce qu’émerge de dessous mon aliénation à la rancoeur un trésor qu’il est urgent d’excaver. Bientôt, mon ire me dévorera tout cru. Je dois me rendre à l’évidence cependant : je suis le pantin de ma rage et de ma panique irraisonnée. Elles me font divaguer non plus vers Rae et notre enfant, mais vers Steven et le secret que lui seul détient : l’identité du type qui a laissé mourir ma Sofia dans la plus totale indifférence. Dès lors, quoique je veille toujours - ou presque - à ce que ma partenaire ait sombré dans un sommeil profond, j’abandonne mes résolutions au profit de ma vengeance. D’après moi, elle est la clé qui ouvrira, à la faveur de mon couple, la porte menant vers des mois meilleurs. Tant que ces salauds fouleront le sol de Brisbane et respireront le même air que moi, que ma compagne et que notre future progéniture, je ne trouverai jamais le repos utile à redevenir l’homme aimant, attentionné et heureux à l’idée d’être à nouveau père. Mes errances n’ont pas changé ma decision d'un iota. Je n’ai pas joué du banjo à ma dulcinée dans le but qu’elle reconsidère la possibilité d’avorter à cause d'un caprice. Je pense encore chaque mot prononcé sur le bateau lorsqu’elle m’a honoré d’un “j’en ai envie puisque c’est avec toi”. Ma sincérité de l’époque est toujours auréolée par l’amour, même si nous ne partageons plus cette passion inouïe jusqu’ici capable de nous maintenir éveillés malgré nos horaires fatigants. Je me juge simplement inapte à gérer tous mes émois en une fois. J’ai besoin de les traiter un par un, non pas parce que je manque d’intelligence organisationnelle pour régler tout le package, mais parce qu’ils sont tous submergeant en matière d’intensité. L’alcool ne m’aide pas non plus à réfléchir assez efficacement pour intégrer l’ensemble des données constituées par les bouleversements imminents de mon quotidien - ils sont déjà en marche - et par le piège que je m’échine à concevoir pour faire tomber des têtes princières à défaut d’avoir guillotiné le “roi” Mitchell. Après cela, tout ira pour le mieux : je boirai moins, m’impliquerai davantage dans sa grossesse et Rae, qui daigne enfin me regarder dans les yeux une fois mon corps collé-serré au sien, ne répliquera plus par un soupir de lassitude dès lors que je l’inviterai à me faire face. Elle ne me cachera plus les progrès de la prodige qu'elle aide à grandir au fil des mois. Plus jamais cela n’arrivera. Plus de pincements au cœur pour nous deux. Plus d’isolement. Plus de désertion du lit conjugal. Plus de culpabilité débordante pour interpréter ma douceur et ma délicatesse en miracle. Comment ne pas l’être quand la stupéfaction d’avoir perçu un mouvement du bébé est décuplée par l’aveu de Raelyn ?
Franchise est d’admettre que je ne sais exactement que rétorquer ni comment ni réagir. Pour qui cet événement n’est-il pas important ? Pour elle ? Maintenant qu’elle a obtempéré à pivoter dans ma direction, je la dévisage, soucieux, et mon instinct tranche pour un non franc et massif. Il se dissimule dans le timbre de ma dulcinée la confession que cette sensation l’a bouleversée la première fois et celle-ci n'a pas fait figure d'exception. « Pour toi ?» ai-je tout de même cherché à vérifier pour mieux amorcer une conversation qui s’annonce compliquée. Je n’ai pas le tracas de lui confier ce qui se planque à l’intérieur de moi par rapport à cette enfant que j’aime déjà. En doute-t-elle ? Si je suis inquiet, c’est d’être forcé par sa présumée anxiété - elle n’a pas osé me parler de sa grossesse - de révéler les causes de mon comportement. «Mais, ça l’est. Pas parce que c’est comme ça...» Prescrit par la société pour désigner qui fera ou non de bons parents. « Mais, parce que c’est important pour moi.» Mon petit doigt me souffle qu’elle s’est persuadée du contraire, Rae. Or, c’est ici même que le terrain est aussi glissant que de l’essence sous des semelles lisses. Se pourrait-il que la caresse de ses doigts sur mon bras m’octroie le courage de m’y engager ? N’est-il pas trop dangereux ? A moins que me taire le soit plus allant ? Je n’arrive pas à évaluer quel sera le péril en la demeure si je persiste à être aussi mutique. Toutefois, je me lance. Je n’ai pas le droit d’entretenir le silence quand elle me raconte dans quelles circonstances celle dont je parle encore en utilisant un pronom masculin s’est manifestée. « Quand tu t’endors, que tu es la plus détendue...» Le ton mélange les couleurs de la déclaration et de la question. Je doute qu’elle soit aussi tranquille que je ne le prétends sur l’heure étant donné que je quitte la chambre de plus en plus régulièrement, presque quotidiennement. Aussitôt, je m’en veux. Respecterais-je ma place dans l’équipe que je n’aurais pas l’impression d’avoir été rencardé sur le banc de touche. Je n’ai pas réellement été mis à l’écart par Rae, je l’ai fait tout seul, comme un grand et j’adorerais lui promettre que c’est terminé.
J’aimerais ça, mais quelle serait la part de mensonge dans cette assertion ? « Tu ressens quoi, toi ? Quand ça arrive, c’est comment ? » ai-je précisé, conscient que je ne suis pas légitime pour l’intimer à mettre son coeur à nu quand le mien est barricadé. « C’est douloureux ? Agréable ? » Je suis porté par une curiosité infinie, guidée par l’étrange envie d’être dans sa peau quelques secondes durant pour éprouver à sa place cette sensation. « Parce qu’il…» J’ai marqué une pause sous le joug de l’hésitation, avant de me corriger. Sus au déni pour aujourd’hui. Il est impératif que nous discutions avec le même langage au moins cette nuit. Il n’est pas non plus envisageable de quitter les draps. Qu’importe le fil de mes tergiversations, je me dois de résister. Ma complice a besoin de moi et il est grand temps que je me secoue avant qu’il ne soit trop tard. Pour peu, je m’excuserais, mais aucune faute ne m’a été reprochée directement et, je le répète, c’est trop risqué que d’expier mes propres fustigations. « Je pense que ce médecin est toujours une connasse, mais je peux admettre qu’elle sait ce qu’elle dit.» J’ai esquissé un sourire alors que l’une de mes mains n’a pas quitté son ventre et que l’autre s’en vient chercher la sienne sous son oreiller. « Tu as déjà essayé d’attirer son attention ? J’ai lu sur internet...» Contrairement aux apparences, je ne me désintéresse pas de sa grossesse. Je fouille la toile dès qu’une idée noire, un doute ou l’inverse s’insinue dans mon esprit. « Il paraît que les bébés sont réceptifs à la lumière et à plein d’autres trucs.» ai-je expliqué, alliant mot et geste pour récupérer mon téléphone abandonné sur ma table de nuit. « On essaie ? » J’ai le doigt en suspension au-dessus de la lampe de poche, impatient de provoquer ce qui, plus tôt, m’a procuré un plaisir qui a balayé mes tourments plus durablement que mon confident immobilisé dans sa marche et une canne à la main sur une bouteille de verre blanc. Ainsi, ai-je attendu un oui ou un hochement de tête moins crève-coeur que son haussement d’épaule précédent : j’ai détesté ce qu’il induisait et que j’ai sciemment choisi de ne pas aborder.
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(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 1 Oct 2021 - 13:57 | |
| Random Access Memories Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Parle moi. Reviens te coucher à mes côtés. Bois moi, pas parce que je t’aime moins lorsque tu es ivre, mais parce que tu me donnes l’impression de le faire pour échapper à la situation, notre situation. Ouvre toi à moi pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Fais le parce que je t’aime et que tu m’aimes, et qu’on vaut mieux que ça. Voilà ce que je voudrais lui dire. Ce que je lui dirais si j’avais les épaules pour affronter les conséquences d’une potentielle désillusion, celle qui viendrait fatalement si je m’ouvrais à lui pour rencontrer un mur en retour. Mais puisque ce n’est pas le cas, puisque, comme rarement dans ma vie, je préfère nier l’évidence au profit du déni, je me tais. Je vis seule des instants que nous devrions vivre à deux et je ne le fais pas pour le tenir volontairement à l’écart de tout ce qui a trait à la grossesse : il n’est pas là, et malgré nos promesses, il se renferme sur lui-même. Bien sûr, je ne les tiens pas non plus ou pas tout à fait : je tire mes propres conclusions et je ne partage pas mon ressenti. Je ne cause pas cette situation, mais force est de constater que je manque du courage qu’il faudrait pour l’affronter la tête haute. Je ne le fais pas parce que j’ai peur de l’entendre confirmer mes craintes alors qu’un retour en arrière me semble impossible à amorcer tant je me suis faite à la présence de ce petit être dans mon ventre. Elle a bougé, et si j’ai vécu sur le moment une émotion rare, je n’en ai pas parlé à Amos parce que j’ai l’impression que cela ne revêt plus forcément la même importance pour lui, ou en tout cas parce que j’en ai peur. « Pour toi ? » Honteuse d’admettre que non, que j’ai peur que ça n’en ai pas pour lui, je baisse les yeux une seconde ou deux, avant de les relever dans les siens et de secouer doucement la tête de gauche à droite. Non, pas pour moi. « Mais, ça l’est. Pas parce que c’est comme ça.. Mais, parce que c’est important pour moi. » Mes yeux brillants lui demandent ”Vraiment ?” et moi, je reste muette. J’ai peur qu’il le dise parce qu’il pense que c’est ce que je veux entendre. J’ai peur d’à nouveau me convaincre que j’ai tort pour réaliser plus tard que j’avais raison. Je ne veux pas me bercer d’illusions qui seront douloureuses lorsqu’elles voleront en éclat. « C’est important pour toi. » Que je répète, comme pour m’en convaincre, pour m’en persuader. C’est important pour toi mais tu ne me parles plus ou plus de ce qui te tracasse vraiment.
« Quand tu t’endors, que tu es la plus détendue... » Un sourire presque timide sur les lèvres, je hoche doucement la tête. C’est toujours au moment du coucher que je la sens bouger et si la première fois il s’agissait d’une sensation timide au point que j’ai cru avoir rêvé, elle s’agite un peu plus à présent : il n’était question que des jours avant qu’il le remarque et je crois qu’une partie de moi avait envie de voir combien de temps il lui faudrait. « Tu ressens quoi, toi ? Quand ça arrive, c’est comment ? C’est douloureux ? Agréable ? » - « Non c’est… » Je plisse le nez et réfléchis, je m’applique à mettre les mots les plus appropriés sur cette sensation nouvelle. « C’est étrange. » Ce n’est pas le genre de sensation qui m’était jusque là connue. « Comme des vibrations. Ou non, comme une pression. Et non, c’est pas douloureux. » Pas encore, mais j’ai lu que ça pouvait le devenir, ou en tout cas désagréable au fil de la grossesse. « Je ne sais pas si c’est moi qui ne la sens pas toujours, ou si elle est plus calme que la moyenne, mais elle a l’air, si j’en crois ce que j’ai lu. » Ou peut-être ai-je été trop absorbée par mes préoccupations pour reconnaître ses mouvements plus tôt dans l’évolution de ma grossesse. « Parce qu’il… » Il. Amos s’arrête lorsque mon regard croise le sien, il s'interrompt et se corrige et, moi, je me mords l’intérieur de la lèvre puisque le lapsus est révélateur de tout ce que je crains. Doucement, je caresse toujours son avant bras et répète. « Elle. » Je me fichais bien de donner naissance à une petite fille ou à un garçon, mais sa réaction me pousse à rêver à une erreur lors de l'échographie. Elle n’est pas la solution, s’il a changé d’avis le mal est fait, mais je continue à me dire que tout aurait été différent.
« Je pense que ce médecin est toujours une connasse, mais je peux admettre qu’elle sait ce qu’elle dit. » - « Oui. Mais je pensais que ce serait si… Facilement distinguable. » Sans la moindre expérience, je pensais que cela s’apparenterait à des maux de ventre ou à des sensations de crampes. C’est différent et je n’ai pas forcément les mots pour en parler clairement. Pourtant, j’aimerais qu’il le ressente avec moi. J’aimerais que, comme moi, il comprenne grâce à ça qu’elle et là et qu’elle n’ira nulle part, qu’elle fait partie de nous, à présent. Qu’elle et moi ne sommes pas quelque chose qu’il peut fuir. Je ne suis pas une sentimentale, mais je pensais qu'à ce stade, il aurait déjà repeint la chambre et proposé une liste de prénoms longue comme le bras. Qu’il se serait déjà intéressé à des points de logistique - allaitement ou lait en poudre ? - sauf qu’il n’en est rien. Nous n’en parlons que peu depuis la révélation du sexe de l’enfant. Je ne pense même pas qu’il l’ait annoncé à qui que ce soit. Il pourrait répondre que moi non plus, mais c’est différent. Moi, je n’ai que lui : il est mon univers. Pour Amos, la famille compte et je ne pense pas qu’il ait parlé de la nôtre à la sienne. « Tu as déjà essayé d’attirer son attention ? J’ai lu sur internet… Il paraît que les bébés sont réceptifs à la lumière et à plein d’autres trucs. » Toujours en proie au doute, je suis émue malgré tout puisque ses yeux brillent. Il semble animé par quelque chose de différent que ce qui le porte tous les jours sans que je ne sache trop de quoi il s’agit - il m’est inaccessible, enfermé de longues heures dans le bureau. Il semble osciller entre timidité et béatitude. Moi, j’ai envie de me laisser porter par la vague et de vivre l’instant comme j’aurais dû le vivre dès les premiers mouvements. « On essaie ? » Les lèvres entrouvertes, je respire profondément avant de hocher doucement la tête. Il récupère ma main dans la sienne et, sans trop y réfléchir, j' entrelace nos doigts et je serre certainement les siens un peu plus fort que nécessaire. Il est là, il est avec moi et je n’ai pas envie qu’il parte et m’abandonne. Tournée vers lui, je replie mes jambes pour être plus confortable et, comme si cela allait changer quelque chose à la réussite de notre tentative, je tente de calmer ma respiration et les battements de mon cœur. « Peut-être que ça mettra un peu de temps, tu sais. Ce n’est pas systématique non ? » Déjà, il joue avec le flash du téléphone au-dessus de mon ventre pour obtenir un résultat. Moi, c’est lui que j’observe, fascinée par ce nouveau jour qu’il me dévoile et qui me plaît. Si je sens notre fille remuer, c’est invisible et je lis sur son visage qu’il n’a pas pu s’en rendre compte. « Donne-moi le téléphone. Je vais le tenir. » Pour que sa main soit libre. Je m’installe sur le dos, doucement, et je guide sa main prisonnière de la mienne jusqu’à mon ventre. Je la dépose sur ma peau, avant de la recouvrir de la mienne et, de ma main libre, je fais bouger doucement la source de lumière. « Tu sens ? » Ma main sur la sienne appuie un peu plus fort sur la sienne, très légèrement. La gorge serrée par l’émotion, je tourne la tête dans sa direction. « Je voudrais juste que tu me parles… » J’ai presque chuchoté, comme par crainte de dire quelque chose de dangereux. Sauf que ça ne l’est pas, comment ça pourrait l’être quand nous sommes censés ne plus avoir de secrets dangereux l’un pour l’autre ? Quand nous sommes en train de vivre ce genre d’instant ? Quand nous nous apprêtons à partager ce que je ne pensais jamais partager, et ce qu’il ne pensait plus revivre ?
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| | | | (#)Lun 4 Oct 2021 - 15:28 | |
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RANDOM ACCESS MEMORIES
Ai-je le droit d’être soulagé qu’elle confirme mes certitudes ? Est-il légitime que mon coeur s’allège parce que les mouvements de notre enfant ont été et sont toujours, pour ma complice, un moment important bardés d’émotions particulières ? Est-ce correct alors que je m’enferme dans ma tête depuis si longtemps que j’ai perdu le compte des jours ? Serais-je le prisonnier de mes obsessions depuis des mois entiers que tout me semble loin, en ce compris le désir de vengeance que je nourris au détriment de mon couple ? Suis-je en mesure de coincer Steven ? Qu’adviendrait-il de ma santé mentale s’il était plus malin que je ne le serai jamais ? Deviendrais-je une boule de rage qui, roulée dans la poussière de la colère, enflerait de secondes en minutes ? Tous ces questions, je les repousse ardemment. Je me contente d’observer les gestes pudiques de Raelyn qui avoue, qui confesse ou qui s’étonne. « Évidemment que ça l’est. C’est nouveau pour moi aussi.» ai-je déclaré sans m’attarder en détail. Elle sait, Raelyn, que j’ai été privé des moments cruciaux de la grossesse de Sarah. Pour cause, j’étais absent, physiquement, et tandis que j’étais empli de bonnes résolutions - jamais on ne me reprendra à déserter le foyer familial - j’ai l’ignoble impression que je reproduis, quoique différemment, mes erreurs d’hier. Je suis auprès d’elle de corps quand nous foulons le sol du casino et lorsque je ne pars en ribote avec un ami quelconque ou intime. Elle peut me toucher, me prendre la main ou m’embrasser. En revanche, mon esprit est ailleurs et ça ne lui a pas échappé à la future maman. A l’inverse, elle ne paraîtrait pas honteuse d’avoir ressenti. Elle n’aurait pas non plus planqué dans sa mémoire cet épisode tout aussi ébranlant pour elle que pour moi. Elle aurait franchi la porte du bureau ou m’aurait téléphoné pour que je rentre à la maison ou que je quitte ma caverne. Elle m’aurait averti et, allongé tous les deux dans le canapé, nous serions restés dans l’expectative que cet événement similaire nous surprenne ensemble, et non plus séparément. En mon for intérieur, je suis convaincu que la petite se serait manifestée rapidement. Côte à côte dans le sofa, nous illustrant par l’une de ces positions alambiquées qui me permettent de poser les paumes sur son ventre et serrer ma dulcinée contre moi, cette dernière l’aurait été, détendue. Elle aurait soupiré d’aise de ne pas être seule pour affronter cette nouveauté et je l’aurais imité, heureux de ne pas avoir manqué, une fois de plus, un instant bénit. Je hausserais bien les épaules en pensant : “Pas de chance”, mais elle n’y est pour rien. Il n’est pas question d’avoir la baraka dans ces cas-là. Il s’agit de respecter le rôle que l’aventure nous a attribués et honnêteté est de reconnaître que je suis navrant. Je manque cruellement à mes responsabilités.
Pour me rattraper, je questionne. Je dévoile cette saine jalousie qui happe les hommes à cause du mystère de la vie, celui auquel ils n’ont pas accès, celui pour lequel ils ne seront jamais éclairés. J’ignore si tous réagissent comme moi. En revanche, je bois ses paroles avec fascination. J’essaie d’imaginer quel est l’impact de cette pression vibratoire sur la totalité de son corps et aussi sur son coeur. J’invoque ma créativité puisque la sensation n’est pas seulement intime, elle doit également être difficile à définir ou à nommer. Alors, j’écoute, un sourire égayé et charmé au coin des lèvres. « Calme ? » ai-je remarqué, écarquillant les yeux jusqu’à l’exagération. « Vu ses parents, permets-moi d’en douter. Quoique… globalement, je le suis plus que toi.» Je suis plus taiseux, plus discret, mais je suis l’eau qui dort dont il faut se méfier, le volcan prétendument éteint qui, sans crier gare, ravage tout sur son passage. Raelyn n’est pas mon strict opposé, mais de façon générale, elle me complète plutôt bien. « A mon avis, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle le soit...» Plus “remarquable”. A mesure qu’elle grandira, elle occupera la place dans le corps de ma complice et nulle doute qu’elle lui apparaîtra remuante, peut-être trop.
Impliqué, je propose un jeu destiné à amuser le bébé et à étancher ma soif que la fillette en devenir bouge encore. « Prête ?» A priori ! Raelyn change de position. Elle ouvre la porte sur les secrets qu’il lui est possible de partager, le reste étant personnel et propre aux femmes enceintes. La mienne, de parturiente, elle saisit ma main, mêle les doigts de ma main libre aux siens. Moi, appuyé sur mon coude, je laisse courir le faisceau lumineux de mon téléphone le long de l’abdomen de ma complice, ma paume suivant la lumière comme un flic prend en filature un bandit. Je suis concentré, attentif et il a gigoté, le bébé. Je le sais parce que Raelyn a elle-même réagi. Pour moi, c’est passé inaperçu. « Têtue et contrariante. Elle me rappelle vaguement quelqu’un.» Et plus encore…
La plaisanterie veut que mes mots pointent du doigt la mère… l’humour plutôt que la mauvaise foi, je le jure. Sans doute est-ce pour cette raison que l’”accusée” prend les rênes. Elle retente l’expérience et, moi, ensorcelé par sa douceur et confiant, je suis aux aguets du moindre mouvement qui, dès lors qu’il survient, brûle mon coeur au fer rouge. «C’est...» Eprouvant ? Chavirant ? Je ne sais que dire et m’arrête sur un : « Merci» D’être patiente avec moi alors que rien ne t’y oblige puisque j’ai l’air si peu concerné. Merci d’être avec moi sans compromission malgré que je m’échappe régulièrement. Merci de partager avec moi cette émotion qui nous chahute tous les deux, sans exception et qui me vaut, bien entendu, une prière que j’ai oublié d’anticiper. Avant elle, je souriais toujours, les yeux brillant d’émoi. A présent, il s’efface peu à peu. Mon regard se perd dans mes pensées. Je cherche une pirouette pour réchapper à la nécessité - je sais que ç’en est une - de vider mon sac. Evidemment, j’en trouve un. J’embrasse son ventre nu. Mes lèvres remontent doucement vers sa poitrine plus ronde tandis que j’ajoute : «Tu l’imagines, parfois ? » Fait-elle, comme moi, des pronostics sur l’apparence de notre enfant ? Espère-t-elle secrètement qu’elle ait ses traits ? Les miens ? Moi, je rêve qu’elle n’ait rien de comparable à Sofia, mais ça passera, non ? Dès que j’en aurai terminé avec les bourreaux de cette dernière, plus rien ne m’effrayera. C’est le deal, le fruit de mes espoirs les plus fous. Sans eux, je ne déserterais jamais, même si j’admets volontiers que cette période de vache maigre m’aura bien arrangé finalement. « Moi, ça m’arrive, souvent. Et, j'imagine aussi des tas d’autres choses, des choses dont on ne peut pas parler devant des oreilles chastes.» ai-je renchéri, ma bouche retrouvant la sienne. La messe est dite : je ne crois pas en la théorie où elle se déroberait. Pas cette fois.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
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RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 4 Oct 2021 - 17:53 | |
| Random Access Memories Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Évidemment que ça l’est. C’est nouveau pour moi aussi. » C’est important pour lui et je l’aime tant que j’ai envie d’y croire sans douter ne serait-ce qu’une seconde. Sauf que c’est plus difficile à dire qu’à faire : s’il me parlait, s’il ne fuyait pas mes bras aussi souvent pour s’enfermer seule avec ses démons, s’il ne me tenait pas à l’écart, bien sûr que j’y croirais. Je ne me serais même pas posée la question tant, avant l’annonce du sexe de l’enfant, il me semblait investi dans ma grossesse. Sa consommation d’alcool serait un problème pour des tas d’autres femmes mais pas pour moi : qu’il boive si ça lui chante. Je n’ai pas non plus l’intention de tirer un trait sur ma vie et mes propres habitudes une fois devenue mère. Ce qui me déplaît ou plutôt, ce qui m'effraie, c’est ce que sa consommation accrue cache. Et c’est qu’il le fasse seul. Alors montre le moi. C’est la complainte que je lui fais en silence, mon regard accroché au sien.
Elle bouge, mais si j’en crois ce que j’ai lu sur internet et mon bref échange avec cette inconnue dans la salle d’attente du médecin, elle est relativement calme, la petite chose qui grandit à l’intérieur de moi. Elle ne se fait remarquer qu’à de rares occasions pour rappeler qu’elle est là et, lorsque j’ai interrogée la gynécologue à ce sujet, elle m’a rassuré en me disant qu’à ce stade là de la grossesse, chaque femme pouvait sentir les choses de façon différente et qu’à moins d’une interruption complète des mouvements pendant plus de vingt quatre heure, qu’elle gigotte moins que la moyenne n’avait rien d’alarmant. « Calme ? Vu ses parents, permets-moi d’en douter. Quoique… globalement, je le suis plus que toi. » - « Plus calme que moi ? » J’esquisse un sourire, accueillant cette tentative pour détendre l’atmosphère à sa juste valeur. « Tu crois vraiment ça ? » Moi, lorsque mes hormones ne sont pas dans un total désordre, je sais rester maîtresse de moi-même. Évidemment, il est mon exception et je suis plus d’une fois sortie de mes gonds lorsqu’il s’agit de lui alors je suppose qu’aucun de nous deux n’a entièrement raison et que personne n’a tout à fait tort. « Je pense qu’on peut s’entendre sur une égalité à ce sujet. » Un sourire sur les lèvres, je continue de caresser doucement son bras. « A mon avis, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle le soit... » - « Si tu dis avant qu’elle soit une furie comme sa mère prends garde à toi. » Lorsqu’il est question de lui, je me conduis parfois comme telle, je ne peux même pas le nier sans qu’un immense sourire et un air espiègle au fond du regard ne me trahisse.
Il me fait du bien ce moment. Je suis toujours blessée, parfois en colère, mais je ne suis assez ni l’un ni l’autre pour me braquer et ne pas profiter de cette bulle d’intimité. A quoi bon me battre avec lui au sujet de ses absences répétées au prix d’un moment où il était bien là, présent à à l’écoute ? Je n’ai pas envie de m’en priver, je n’ai pas envie de nous en priver et alors qu’il observe mon ventre d’un regard fasciné et ému, je n’ai qu’un seul désir : arrêter le temps. Le suspendre et que tout le reste de compte plus. Que son éloignement n’ait été qu’une sortie de route et qu’à présent, ce soit terminé. Qu’il soit là à mes côtés et qu’il ne me laisse plus. « Prête ? » Doucement, je hoche la tête et je glisse doucement mes doigts entre ses phalanges pour les entrelacer aux siens. Sous la surface, le fruit de notre amour gigote mais à l’opposé de l’endroit où la main de mon compagnon est posée. « Têtue et contrariante. Elle me rappelle vaguement quelqu’un. » - « Hm. » Je relève les yeux vers lui, un sourire amusé sur les lèvres. « Quelqu’un que tu vois tous les matins dans le miroir, tu veux dire ? » Nous sommes à présent l’un et l’autre de mauvaise foi : nous sommes tous les deux bornés à en devenir contraignants. Pour qu’il profite à son tour de l’expérience privilégiée que je vis presque tous les soirs depuis une petite semaine, j’inverse les rôles. Je tiens son téléphone au-dessus de ma peau afin que ses mains couvrent une plus grande surface, et je le déplace doucement pour attirer l’attention de notre fille. Ce jeu m’émeut plus que je ne l’aurais pensé et, plutôt que mon ventre rebondi, c’est le visage d’Amos que j’étudie avec attention. Il change du tout au tout. Il n’est plus l’homme taiseux et renfermé qu’il était redevenu ces dernières semaines. Il cherche le moindre signe de mouvement avec attention et, lorsque je sens un coup un peu plus fort qu’un autre, je vois son visage changer et s’émerveiller. « C’est… » Doucement, je lâche sa main pour caresser sa joue. C’est quelque chose. Comme lui, j’ai du mal à trouver les mots à mettre sur mes émotions. « Merci. » - « T’as pas à me dire merci. » Je pousse un soupir en étudiant ses traits avec attention. « Ce qu’il se passe, c’est à nous. A toi autant qu’à moi. » Et je veux qu’il comprenne que je ne l’ai pas tenu à l’écart volontairement. Qu’au contraire, j’ai mal de le voir me fuir et s’isoler. Que j’ai mal de le voir à nouveau fomenter des plans dans le plus grand des secrets, des plans desquels je ne fais pas partie. Je n’ai pas besoin de tout savoir : sauf que quoi qu’il soit en train de faire ou de ruminer, ça rejaillit sur notre couple et sur sa disponibilité émotionnelle dans une période où j’ai terriblement besoin de lui à mes côtés.
Sauf que je me jette à l’eau et qu’il ne répond pas. Il fuit mon regard et son sourire s’efface. Moi, mon cœur bat un peu plus fort et se révolte qu’une confession si simple éclate notre bulle d’intimité. Il m’échappe un peu et, lorsqu’il se reprend et donne le change, le mal est fait : je ne peux pas être passée à côté de sa pirouette, pas même alors qu’il dépose ses lèvres contre mon ventre. « Tu l’imagines, parfois ? » Bien sûr que je l’imagine. Je hoche la tête doucement, sans le quitter des yeux alors que ses lèvres se baladent de mon nombril jusqu’à ma poitrine. « Moi, ça m’arrive, souvent. Et, j'imagine aussi des tas d’autres choses, des choses dont on ne peut pas parler devant des oreilles chastes. » Ses lèvres remontent dans ma nuque et sur ma mâchoire. Lorsqu’il atteint ma bouche, je suis à sa cause toute acquise et je dépose mes mains sur ses joues pour le garder contre moi. Bien sûr, profiter de la chaleur de son corps ne résoudra aucun problème. Mais après des semaines à le sentir à des kilomètres de moi et plus d’une entière à ne plus me réchauffer contre lui, n’ai-je pas le droit de me perdre dans ses baisers et ses caresses ? N’est-il pas normal que je sois faible face à ces avances ? « Ah oui ? Explique-moi. » Je n’ai pas envie de le repousser et je n’y pense pas une seule seconde, pas alors qu’il me donne l’illusion de l’avoir retrouvé, tant pis si elle se brise dans quelques heures, pour l’instant, je prétend que le risque n’existe pas. Qu’il est là, dans mes bras et contre moi et qu’il n’ira nulle part. Alors je me perds. Je laisse mes mains glisser dans ses cheveux, sur ses épaules et jusqu’à la courbe de ses reins. « Montre moi. » Je les glisse à nouveau dans sa tignasse alors que ses lèvres descendent dans mon cou et je le fort peut-être plus fort que je ne le devrais mais, qu’importe, puisqu’il est là contre moi et pas enfermé dans son bureau, occupé à nous fuir moi et l’enfant que je porte.
Grâce à ses caresses, grâce à ses baisers et à sa peau qui glisse contre la mienne, il me rassure. Si j’y trouve la promesse que les choses vont changer et qu’il va me revenir, c’est parce que j’en ai besoin et que je m’y accroche. Je l’imagine peut-être. Je nie l’évidence : qu’il a utilisé le sexe pour échapper à une conversation qu’il n’a pas envie d’avoir ou pas avec moi. Je le nie parce que c’est trop douloureux et parce qu’il m’a manqué. Pourtant, au terme d’un dernier coup de rein, lorsque son corps retombe et qu’il m’attire contre lui, j’enroule mes bras autour de sa nuque pour le serrer aussi fort que je le peux et pour qu’il ne puisse pas fuir. Dans un murmure, je fais fi de ma fierté pour lui glisser une prière à l’oreille. « Reste avec moi. » Ne t’enfuis pas, s’il te plait.
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| | | | (#)Lun 4 Oct 2021 - 21:28 | |
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RANDOM ACCESS MEMORIES J’aimerais la taquiner en opinant du chef, histoire de me présenter sous de meilleurs auspices que celles proposées par mon tempérament. Sauf que l’instant est davantage dévoué à l’émotion qu’à la raillerie. Aussi, bien que je m’accorde quelques traits d’esprit afin de réchauffer l’atmosphère, je coupe court à cette question en penchant la tête. Mon sourire renferme toute la malice dissimulée derrière mon silence puisque de nous deux, je suis celui qui m’emporte le plus facilement. Bien sûr, ça n’a pas toujours été le cas. A la genèse de notre relation, elle se plaignait souvent de ses difficultés à me cerner. A l’époque, j’étais plus hermétique que le couvercle d’un pot de confiture. Je conservais tous mes sentiments et tous mes desseins. Je soufflais le chaud et le froid d’un jour à l’autre. Je feignais d’être indifférent à son charme ou à la douleur de ce que j’ai considéré, à l’époque, comme une adultère. Ce n’était ni faux ni vrai. Nous ne nous étions rien promis, mais la blessure, profonde, a réveillé mes réflexes, mon instinct de survie, celui qui consiste à user de la placidité comme d’une arme. Ces derniers temps, mes comportements ne sont pas justifiés par ce besoin de me protéger. C’est Raelyn que je garde de mes tourments pour ne pas l’angoisser ou de peur qu’elle me dissuade de mener à son terme mon entreprise. Est-ce cohérent ? Pas tout à fait. Elle respecte mon indépendance, Rae. En me confiant, à Kilcoy, le dossier concentrant autant d’informations que nécessaires pour rendre justice à Sofia elle a participé à ma vengeance. Alors, pourquoi craindre sa réaction devant mes confessions ? Des milles hypothèses que j’ai déduites, j’ai opté pour celle qui me culpabilise le moins. Ce sont les moins rationnelles, mais qu’importe ? A quoi bon y penser alors que l’ambiance entre nous est légère et chargée de sensations inédites. J’aime partager avec elle ce qui concerne sa grossesse et notre bébé. Je me sens à nouveau impliqué sans réaliser que je suis seul responsable si j’ai l’impression de ne pas être concerné. « Va pour un ex-aequo.» ai-je saisi l’occasion quand quelque chose de plus grand se prépare. « Et, non. C’est pas tout à fait ce que j’allais dire.» J’aurais préféré “ouragan” à “furie”. Ce dernier mot est moins connoté par la péjoration. « Mais, ça y ressemblait.»
J’ai ri sincèrement pour la première fois depuis l’annonce du sexe de l’enfant avant de recouvrer mon sérieux. Si les informations recueillies sur internet sont fondées, un rai de lumière pourrait reproduire le phénomène émouvant qui plus tôt m’a surpris et j’ai hâte. J’ai hâte au point que l’envie de rire me passe. Je suis plus attentif qu’un gosse pendant son cours préféré. J’apprécie l’aide que m’apporte ma compagne en pressant ma main sur son ventre, exactement là où s’agite notre future petite fille. Evidemment, je suis frappé par des émois indéfinissables mais que je comparerais à une joie immense. J’en perds mon goût pour la plaisanterie. Je déborde de béatitude saine et ça fait du bien. C’est bon de ne plus ressasser mes idées noires. « Si ! C’est… c’est incroyable.» ai-je affirmé, oubliant de trancher sur, celui de nous deux, sera désigné comme la plus têtue des bêtes de somme. « Et si je te remercie, c’est justement parce que c’est à nous deux.» Et que tu l’acceptes malgré mon attitude , ai-je songé sans l’exprimer. Depuis que nous sommes couchés, j’évite tout ce qui pourrait me conduire vers les sujets que je refuse de conduire tel un maître de cérémonie. J’ai préféré porter mes lèvres à sa bouche avant de retrouver ce ventre arrondi. Je l’embrasse délicatement, au départ par plaisir, par envie et par reconnaissance, puis pour éluder l’interrogation tapie derrière la requête de ma complice. Parle-moi, dit-elle, et serais-je honnête que j’aurais rétorqué d’un “je ne peux pas.” Au lieu de ça, je m’en tire à l’aide d’une pantalonnade suggestive. Je sous-entends qu’en plus d’imaginer quels seront les traits du poupon - somme tout, ce n’est pas invention - je ranime la passion en insinuant que des oreilles trop jeunes rougiraient d’être témoin du fond de ma pensée. J’allie geste et paroles et, sans étonnement, Raelyn mord à l’hameçon. Certes, ce n’était pas réellement un piège. J’ai toujours envie de cette femme qui incarne à mes yeux la perfection. Mais, je suis trop souvent absent pour que nous profitions de notre intimité. Une chance que la flamme n’ait pas encore vacillé. Que du contraire, elle brille avec une intensité comparable au désir révélé par mes baisers et, qui plus est : « Je peux t’expliquer que je ne comprends toujours pas pourquoi tu n’as pas choisi un week-end durant lequel tu vas m'épouser par exemple...» ai-je lancé, mon visage caché dans ce cou de cygne que je flatte de mes lèvres. « Et la suite, ça se vit plus que ça ne se raconte, tu as raison.» Ainsi, mes mains sont cavalières et insolentes. Mon corps tout entier épouse le sien et, tandis que j’abandonne le combat, alangui par la jouissance liée à l’étreinte et à ces retrouvailles… alors qu’elle me serre si fort contre elle que sa poitrine s’écrase contre mon torse, je réponds à sa supplique avec authenticité, le coeur néanmoins brisé par cette prise de conscience : elle se sent abandonnée. « Je ne bouge pas. Ni maintenant ni plus tard.» Moins encore le lendemain ou le surlendemain… mes travers ne sont reparus qu’au terme de la cinquième nuit. Elle se sent abandonnée, Raelyn, mais je ne sais comment me diviser entre mon amour pour ma complice, le serment fait à Sofia et cette urgence d’assouvir enfin la faim de ma culpabilité et la soif de ma colère.
Sujet clôturé
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