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 How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB]

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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyVen 18 Fév 2022 - 17:29

Il était quatre heures du matin dans mon téléphone portable sonna. Trop tôt pour n’importe qui, même pour moi qui n’avais jamais vraiment été un gros dormeur. Les mauvaises habitudes de sommeil : à rajouter sur une longue liste de habitudes de vie, toutes plus catastrophiques les unes que les autres, qui laissaient sans doute présager que je ne vivrais pas vieux. À moins d’un miracle. Au bout du fil, un patrouilleur qui parlait trop vite pour que mon cerveau, pas encore pleinement mis en marche, soit capable de tout absorber.

Il y avait un misérable cinq heures que j’avais poussé la porte du 50 Sherwood Road après ma première journée de retour au poste de police de Brisbane. Le retour dans un milieu qui bougeait définitivement plus que Goondiwindi était somme toute brusque, mais j’étais heureux de retrouver la ville où vivait mes enfants et ma mère. Ce n’était certes pas grand-chose, mais c’était toujours au moins ça de gagner. Parce qu’il y avait cette infime mais existante chance que je les croise au détour d’une rue et que l’on puisse reconnecter d’une manière ou d’une autre. À peine arrivé, j’avais déposé mes clés sur leur crochet à l’entrée, retiré mes chaussures, filé à l’étage et enfilé mon pyjama. J’avais sombré dans un sommeil sans rêve à peine la tête posée sur l’oreiller.

Tout ça pour en venir à l’appel. Un accident avec plusieurs morts, c’était déjà à la base suspect. Mais la plaque d’une des voitures impliquées correspondait à l’une de celle impliquée dans l’enlèvement sur lequel j’avais été mis la veille. Je grognais que je m’habillais et que j’arrivais.

Même pas le temps de me faire un café. De toute façon, il régnait dans ma nouvelle propriété un doux bordel de carton pas encore défait. Retrouver mon thermos n’aurait pas été difficile, mais faire attendre les gens m’aurait paru particulièrement difficile. Ce fut donc non caféiné que je sautais dans mon pantalon, enfilais une chemise propre tirée de ma penderie – un des rares cartons qui avait été défait entièrement. Je n’allais pas reproduire la situation de Goondiwindi. À ma première journée de congé, je prendrais le temps de mettre de l’ordre dans ma pagaille.

Je m’arrêtais en chemin pour récupérer un café affreux dans une station-service. Coup d’œil sur la scène de crime en y arrivant m’appris que cette journée ne serait pas nécessairement plus facile que celle qui l’avait précédé. L’incendie de la voiture venait d’être maîtrisé et il flottait dans l’air une horrible odeur de chair carbonisée. Pas la situation rêvée pour intervenir sur une scène de crime quelle qu’elle soit. Saisissant une paire de gants dans le coffre de ma voiture, et mon carnet de note, je m’aventurais derrière le cordon jaune. Bref échange courtois avec les pompiers fut suivit d'un coup d’œil à la voiture accidentée qui suffisait pour comprendre qu’il y avait deux morts… Inspection rapide: la chaussée elle, pas de marque de freinage. Volontaire ?

« Hey vous. Vous êtes la légiste, non ? Vous savez ça va prendre combien de temps avoir une identification ? » Blâmons le fait qu’il était environ quatre heure trop tôt pour cette attitude de merde de ma part. Mais je n’allais pas faire comme si je m’intéressais à la rouquine qui venait de m’être désigner comme la légiste par un collègue.
@Drew Kavanagh :l:


Dernière édition par Muiredach MacLeod le Mer 23 Fév 2022 - 3:30, édité 1 fois
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyDim 20 Fév 2022 - 15:05

La sonnerie d’appel du téléphone s’enclencha, entrainant de ma part un réveil brusque. Ça faisait quelques années déjà que j’étais réveillé régulièrement par cette série criarde, mais jamais je n’avais réussi à m'habituer. À chaque fois, c’était en un bon que je sautais sur le téléphone avec l’impression d’être tombé du lit au milieu d’une tempête surprise. L’avantage, c’est que pour le coup, j’étais réveillé. Je ne comprenais pas forcément tout du premier coup, parce que mon esprit essayé de redéfinir où il se trouvait, mais j’étais prête à me lever. Alors que lorsque c’était la sonnerie de mon réveil qui touchait mes oreilles, il me fallait bien plus de temps.

Un accident de voiture, j’entendis mes pensées pousser un soupir alors que je retenais celui qui allait franchir mes lèvres. Je détestais les accidents de voiture, surtout lorsqu’il était suspect, ce qui avait l’air d’être le cas. J’arrivais toujours après tout-le-monde, que ce soient les sauveteurs qui avaient tenté de faire leur travail, les pompiers qui, eux aussi, avaient piétonnier partout ainsi que les flics, qui présent depuis le début et attendait déjà des réponses. Sauf que justement, les réponses était bien plus dure à obtenir une fois que tout le monde avait touché à tout.

Je quittais mon lit, m’habillais et pris un verre de jus de fruit avant de partir. Ce n’était pas du café ou du thé, mais c’était ce qu’il y avait de plus rapide à préparer et boire. Pendant le trajet je pris le temps de grignoter un biscuit sec afin de finir d’alimenter mon cerveau en sucre. Je me dirigeais directement avec ma voiture sur la scène de l’accident, j’avais toujours une mallette prête dans mon coffre, ainsi qu’une tenue, puis de toute manière, c'était mon assistant qui avait la charge d’aller récupérer le fourgon.

Arrivé sur la scène, je ne pus retenir un soupir. L’affaire n’allait pas être facile. Je ne pus que constater la voiture carbonisée ainsi que les restes d’eau qui dégoulinait encore du véhicule. Retrouvant une motivation, je complétais ma tenue de combat d’une paire de gants et m’approchais de l’épave. À l’intérieur deux corps, partiellement carbonisés, au moins il fallait voir le positive : les secouristes n’étaient pas intervenues dessus, je n’aurais pas besoin de leur rapport.

« Hey vous. Vous êtes la légiste, non ? Vous savez ça va prendre combien de temps avoir une identification ? » J’étais en train de faire mes premières observations sur le pourcentage d’atteinte des victimes lorsque la voix raisonna derrière moi. Elle était fortement entachée d’un accent, alors, avant de voir l’homme, je savais que je ne l’avais jamais croisé, j’aurais retenu un tel accent chez un collègue. Me relevant pour faire face à la voix, je me retrouvais devant un inconnu, confirmant ma première impression. « Bonjour à vous aussi. » Je savais qu’il était très tôt le matin, mais ça n’empêcher pas d’être polie. « Oui, je suis le médecin légiste. Je préfère être désigné par médecin ou doc ou docteur si j’avais à choisir. » Légiste, utilisée seule, voulant dire "spécialiste des lois", son usage ne représentait pas ce que j’étais. De plus devant des victimes vivantes, je finissais toujours avec des regards interrogateurs et plein de panique, alors autant prendre les bonnes habitudes de suite.

« Pour votre question, tout dépend de si nous retrouvons de papier utilisable, s’ils ont encore des empreintes utilisables ou s'il va nous falloir avancer en eau trouble. » Au vu de l’état de la voiture, je ne croyais pas trop à la première possibilité. La seconde, était toujours une éventualité puisque je n’avais pas encore examiné les mains de nos victimes, mais les chances étaient minces. Regardant leur visage ronger par les flammes, je compris que même si, par chance, nous retrouvions leurs papiers, nous n'aurions rien de sûr. « Je ferais intervenir quelqu’un pour une reconstitution de leur visage dès que possible. » À côté de ça, il me restait à tenter les empreintes dentaires. Où espérer que nos victimes portaient une prothèse ou tout autres élément médical pour répondre au plus vite à la question de l’homme. « Ce sera plus long que d’ordinaire, mais je ferais de mon mieux. »


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Dernière édition par Drew Kavanagh le Mar 29 Mar 2022 - 11:29, édité 2 fois
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyMer 23 Fév 2022 - 3:49

Entendons-nous tout de suite pour dire que je n’avais jamais vraiment été quelqu’un de facile à vivre et que les cartes n’étaient pas placées de manière à ce que la bonne humeur rayonne à travers les pores de ma peau comme si j’étais un miracle ensoleillé. La situation était encore particulièrement plus exécrable avant que j’aie avalé mon premier café du matin. Ledit liquide caféiné que j’avais ramassé dans une station-service ne se qualifiait pas au statut de café « digne de ce nom » : un liquide transparent qui avait à peu près le taux de caféine du liquide qui devait traîner dans les tréfonds du conteneur à déchets du Hudson’s Coffee le plus proche de chez vous. Il était évident que mes cinq heures de sommeil (même pour moi qui n’étais pas le plus grand des dormeurs à avoir un jour foulé le sol australien) et une absence de café potable garantissaient que les rares politesses de base qui m’avaient été inculquées (plus de force que de gré) en prenaient allégrement pour leur rhume comme le prouvait mon absence d’une salutation cordiale.

La preuve : c’était que la reprise de la légiste qui me signait mon absence de « bonjour » quelque chose que je trouvais particulièrement stupide. Se faire réveiller à quatre heures du matin, être en double déficit de caféine et de sommeil. «  Un bon jour. J’en doute. Mais peut-être êtes-vous à l’avant-garde de ce que nous réserve cette journée.  » Mon (faible) optimisme est mort avec mon absence de caféine. Pour peu de plus, j’aurais eu une ressemblance frappante avec un de ces adolescents qui scandent à la fin du monde dans la déprime d’une vie qui commence à peine. Et mon attitude fort peu courtoise ne fut pas améliorée lorsqu’elle me reprit son appellation professionnelle.

Je retiens un roulement des yeux intempestif. «  Soit, doc.  » grommelais-je dans ma barbe. Parce que la leçon me semblait déjà plus enquiquinante que nécessaire. Oh! J’allais prendre le soin de le souligner : si elle voulait couper les cheveux en quatre et s’assurer d’avoir la plus exacte des réponses possibles, elle venait de frapper à la mauvaise porte pour éviter d’avoir un monstre grincheux de procédure. Que voulez-vous? Quarante-neuf ans et trois mois à vivre avec moi-même, un traumatisme sur le manque de procédure avait fait de moi le flic que j’étais. Un flic d’expérience, chiant au possible et qui tenait à noircir tous les formulaires possibles pour s’assurer qu’aucune preuve ne serait pas admissible à un rejet dans une cour de justice. Et les docs dans son genre tendaient à aimer que les flics dans le mien fassent bien leur boulot en essayant de ne pas bousiller leur scène de crime.

C’était quand même intéressant de voir combien la doc était loin de moi. Parce qu’elle avait quand même commencé par me parler d’une possibilité de trouver des preuves papier. La première chose que j’avais faite en arrivant, c’était de m’intéresser aux collègues pompiers. Parce que bon, ils étaient arrivés avant moi. «  Si vous réussissez à tirer quoi que ce soit en papier qui n’ait pas la texture du papier mâché de cette bagnole, je vous paie le café. Parce que j’ai parlé aux pompiers en arrivant.  » dis-je avant de retourner dans mon carnet pour les quelques notes que j’avais gribouillées dedans en vitesse. «  L’incendie a profité du laissez-faire de la centrale de répartition. Ça brûlait depuis quinze minutes quand ils sont arrivés. Ça en a pris trente pour le maîtriser.  » Je fis doucement le tour du véhicule en évitant le regard de la doc. Les faits étaient ce qu’ils étaient. Dans le poste que j’avais occupé juste avant de revenir, j’en avais vu des accidents de la route. Pas de la même manière que la rousse. «  Ça pourrait vous aider pour votre identification, si on a un profil à comparer. Parce que la seule raison pour laquelle j’ai été dépêché à cette heure de merde, c’est que la plaque est reliée à une de mes affaires. Enlèvement. Un fiancé qui a enlevé sa douce qui visiblement n’avait pas envie de le devenir. Et j’aimerais confirmer que cette histoire-là ne pue pas le déjà-vu à plein nez. Parce que, je dis ça sans être un expert en analyse d’accidents routiers, mais il n’y a pas de marque de freinage qui mène à cette scène. Ce qui me laisse croire que j’ai peut-être les noms de vos deux cadavres. Une victime dont les parents vont être foutrement déçus du système judiciaire. Et un pourri que je n’aurais pas l’honneur de foutre en taule.  » Et voilà! Pour ceux qui me disait homme de peu de mots : dans les dents. Je parlais quand c’était pertinent. Pourquoi s’emmerder avec des considérations de bon voisinage quand on pouvait être tout bonnement factuel?

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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptySam 26 Fév 2022 - 14:16

Je commençais à travailler sur les corps lorsqu’un homme a l’accent très prononcé, mais encore indéfini, m’avais abordé. Hélé, pour être plus juste, puisque je n’avais pas vraiment eu le droit à une politesse de circonstance. Et bien sûr, avec mon caractère aidant, j’avais fait la remarque. Pas franchement, mais j’avais sous-entendu cette absence par mes propres mots. Et on peut dire à présent, que ça n’a pas l’air de lui franchement avoir plus. En tout cas, c’est l’effet que je ressentis lors de la réplique de mon auditeur. L’espace d’un instant, je me demandais s’il s'était levé du mauvais pied. C’était grandement possible, il était très tôt, le soleil n’était pas encore levé. Si la curiosité me titillait de demander, mon instinct de survie préférait attendre pour voir plus tard. Je n'allais peut-être pas me prendre une deuxième réplique cinglante en si peu de temps.
Je serais bien retourné à ma tâche, mais j’avais aussi énoncé une réserve sur l’appellation légiste. Et alors qu’il grommelait un accord fragile, je m’interrogeais moi-même sur le fait de ne pas aimer d’être appelé "légiste". En dehors du fait qu’utiliser seul, il ne représentait plus vraiment ma fonction, je devais l’avouer, je n’aimais pas. Il faut dire qu’avec le temps, j’avais pu noter combien ce mot et cette fonction avait une connotation négative dans l’esprit des gens. Ils en oubliaient que j’étais médecin avant tout. Je devenais juste une personne qui travaillait avec les morts. Et c’est certainement ça qui me dérangeait. Mais bon, ce n’était pas le moment de m’éparpiller dans ce genre de réflexion.

Alors que j’avais réfléchi à voix haute, j'eus le droit à un défi perdu d’avance lancé par l’inspecteur (en tout cas, c’est la fonction que je pensais être la sienne.). Sur le coup, j'eus une profonde envie de fouiller la voiture de fond en comble avec les personnes de la scientifique pour trouver, ne serait-ce qu’une notice ou un ticket de caisse et lui mettre dans les dents. Mais ça ne servirait à rien et surtout, ce n’était pas dans mon rôle. Retenant un soupir pendant qu’il partageait ses notes, je retournais ausculter les corps. J’aperçus dans ma vision périphérique le déplacement de l’homme à l’accent, autour du véhicule. Il ne tarda pas à reprendre la parole. J’entendis d’abord qu’il avait un profil a comparé, ce qui pouvait simplifier l’identification. J’approuvais la parole dans mon esprit alors qu’il continuait à parler. Je pus constater qu’il n’était vraiment pas du matin. Ou alors, il le cachait assurément bien. Il est vrai qu’il y avait de meilleurs horaires pour travailler, mais de là à qualifier celui-ci de merde, je ne l’aurais pas fait. En même temps, j’étais résolue à être réveillé à n’importe quelle heure lorsque j’étais de garde et cette fois-ci, je n’avais pas était trop dérangé.

Je stoppais mon jugement sur les humeurs de monsieur lorsque j’entendis la suite de ses paroles. Je stoppais même mon examen, pour de nouveau faire face à l’homme qui était de l’autre côté du véhicule. « Je suis désolé. » Il avait fini son monologue et c’est tout ce que j’avais trouvé à dire, mais ça résumé mon état d’esprit à ce moment. J’étais désolé. Désolé, qu’il doive aujourd’hui annoncer à des parents que leur fille sois morte (si l’information était vérifiée). Désolé, que cette femme ait été une victime d’un tel homme. Désolé, qu’il existe des hommes qui pensaient avoir ce droit de décision sur leur compagne. Désolé, qu’il ait fallu ce drame avant qu’on ne puisse la retrouver. Désolé que l’inspecteur qui me faisait face, je puisse faire foutre une pourriture en taule.

Par contre, je comprenais mieux son humeur, je pense que j’aurais aussi maudit le monde de me réveiller à une heure pareille pour m’annoncer que ma victime d’enlèvement était certainement morte. Le sentiment d’impuissance devait être grand et l’amertume aussi. « D’après mes premières observations, le conducteur serait effectivement un homme alors que le passager serait une femme. » Et pourtant, j’aurais voulu que ça en soit différemment. « Ça reste à confirmer. Je commencerais par la passagère, je ferais au mieux pour vous apporter le plus de réponse possible. J’espère rapidement, mais je prendrais le temps qu’il me faudra. » Je n’aimais pas me presser, ça augmentait le risque d’erreur et ça, je le refusais. « Je vous enverrais le rapport par mail pour que vous l’ayez le plus rapidement possible. Et si j’ai une confirmation d’identité certaine avant la fin de celui-ci, je vous la communiquerai dans la foulée. » Je lançais ce nouveau un regard à la voiture, prête à y tourner, lorsqu’un détail me revient. « Par contre, j’aurais besoin de savoir à qui l’adresser. Donc votre nom me serait utile à l’occasion. » Et parce que le chercher dans la base de données allées me ralentir. Sans attendre sa réponse, je retournais à mon examen, cherchant des réponses, mais convaincue que pour l’instant, je n'en aurais pas beaucoup et qu’il faudrait attendre qu’ils soient installés sur les tables d’inox.

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Dernière édition par Drew Kavanagh le Mar 29 Mar 2022 - 11:28, édité 2 fois
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptySam 5 Mar 2022 - 18:40


J’avais sincèrement rêvé de ce retour à Brisbane. J’avais beau avoir une haine (potentiellement sans bornes) pour l’oppressante odeur de ville qu’elle dégageait… je m’y étais peut-être un peu attaché. Juste le fait de savoir que ma belle Isla et mon têtu d’Alistair y étaient, c’était déjà toute une victoire pour moi. Ça multipliait les minces chances de pouvoir reprendre contact avec mes enfants. Les rues de cette ville les avaient vus grandir et devenir des grands. J’avais une pensée toute spéciale pour la petite Berry qui les avait gardés quand ils étaient encore tout petits, une douce rebelle qui ne l’avait peut-être pas eu facile, mais qui avait fini par reprendre le droit chemin. Enfin, il faudrait peut-être que je passe jeter un coup d’œil pour le savoir. Comme pour beaucoup, dans mon temps à Goondiwindi, j’avais négligé de prendre de ses nouvelles : Jake s’était trop souvent heurté à ma messagerie et j’avais trop souvent remis à plus tard le rappel pourtant essentiel d’un aussi bon ami. J’avais peut-être un peu peur qu’il sache lire dans mes silences ce qui s’était passé entre mon ex et moi. Notre amitié remontait à assez loin pour qu’il puisse comprendre qu’il y avait anguille sous roche. Ce n’était pas comme avec Sisco. Parce que ce vieux voisin était pratiquement capable de me donner plus de nouvelles sur mes enfants que leur propre mère. Ça voulait aussi dire tendre la main à Maisie et à son frère. Parce qu’au fond, ces enfants-là manquaient d’une figure paternelle… et maternelle un peu. Soyons honnêtes : leur mère était dans son même stade de vie que mon ex. Faire des enfants pour les abandonner à leur sort et se préoccuper uniquement de leur propre plaisir plus souvent charnel qu’autre chose. Pourquoi ? Je ne comprenais pas le principe au fond. J’avais fait des enfants pour les élever et j’étais en un certain sens privé de cette chance.

Ce que je n’avais pas prévu, c’était à quel point ça serait dur de recroiser certains collègues. Le poste avait changé. Certaines figures qui étaient là quatre ans plus tôt n’y étaient plus : Zehri était en année sabbatique, la Marshall qui m’avait appelé à quelques reprises pendant mon absence était suspendue… Il y en avait que je ne me rappelais pas d’avoir croisé comme la Villanelle ou que je redécouvrais sous un nouvel angle, comme Adriana, une bonne amie de ma fille qui avait joint les forces de l’ordre. D’autres qui se montraient trop avenants considérant ce qui m’avait été reproché comme action comme la petite Monroe. Finalement ceux qui me montraient que la confiance ne se rebâtirait pas du jour au lendemain considérant les faits qui m’avaient été reprochés.

Je n’avais pas non plus anticipé que les enquêtes seraient plus complexes et dures émotionnellement. On s’entend : je n’avais jamais vraiment été le genre à faire dans les politesses et la dentelle dans le cadre d’une enquête. J’étais factuel, froid et analytique. Efficace. Cependant, le manque de caféine dans mon système et la dureté de la scène à laquelle j’étais aujourd’hui confronté n’aidaient pas une rencontre avec la légiste dont le nom m’avait été dit, mais était déjà perdu dans les méandres des informations inutiles de cette journée qui commençait du mauvais pied. Que ma première enquête se termine comme ça, à peine au début ? Je trouvais ça particulièrement amer. Je haussais vaguement les épaules lorsque la rouquine affirma être désolée. « Ça ne change rien de l’être. J’aurais simplement aimé que ça se finisse autrement comme première enquête de retour à Brisbane. » Mon cœur était plus lourd que ce que mes mots glacés laissaient transparaître. C’était froid et insensible… Même s’il y avait quand j’avais même laissé transparaître dans le propos que la situation me saoulait.

Je n’aimais pas que ça se termine comme ça et le propos qu’elle tient après me fit soupirer violemment : un homme et une femme. Je me retiens de passer une main déjà fatiguée sur mon visage alors qu’elle me communiquait des informations normales : elle commencerait par la fille et qu’elle prendrait le temps qu’il faudrait pour que ça se fasse. Je soupirais plus longuement que nécessaire. « On a fait les démarches hier pour avoir le dossier dentaire de la demoiselle, Vicky Brown. Je devrais pouvoir les faire expédier à votre bureau si ça peut accélérer le processus d’identification. » finis-je par dire. Ça faisait longtemps que je faisais ça et même si c’était dit sur un ton blasé, je savais que ça pourrait aider (ou du moins, ne pas nuire) au processus qui allait nécessairement avoir cours. Le plus tôt je saurais, le plus tôt nous pourrions relancer les recherches si jamais ce n’était pas elle qui était dans la voiture. Mais je me gardais bien de lui mettre la pression. Je le savais bien qu’ils n’avaient pas besoin de se faire mettre la pression.

« Inspecteur MacLeod. Muiredach MacLeod. Vous devez être la doc Kavanagh. Je vous filerais ma carte de visite tout à l’heure. Sinon, il y a des chances qu’il y ait une coquille dans mon nom. » dis-je avant de continuer mon inspection extérieure de l’automobile. « Je peux vous demander de m’ouvrir le coffre arrière si vous êtes capable en tirant sur la petite prise. » dis-je en relevant pendant un bref instant le nez de mon carnet de notes. Il n'y avait pas de témoins de l'accident. Alors la bagnole était ma meilleure source d'information pour le moment.
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyDim 6 Mar 2022 - 18:08

Ça, je le savais que ça ne changerait rien d’être désolé. Je n’avais besoin de personne pour me le dire. Ça ne ramènerait pas les victimes à la vie, ça ne rendrait pas plus agréable la nouvelle à la famille, ça ne ferait rien… Mais, il n’empêchait que je l’étais vraiment, désolé. De toutes les enquêtes sur lequel j’étais amené travailler, c’était celle de violence, d’emprise ou d’abus qui m’était le plus dur. On avait tous nos difficultés, moi, c'était celle-ci. Travailler en médecine médico-légale, c’était toujours travailler sur des drames. C’était souvent (pas toujours, j’en avais des vivants) arrivé lorsqu’il n’y avait plus rien à faire de concret pour mon patient, mais plus pour ces proches. Je le savais lorsque j’avais choisi cette voix. J’arrivais fréquemment trop tard, c’était mon métier. Mais cette réalité m’était beaucoup plus difficile à accepter lorsqu’elle faisait resurgir la violence d’une personne de confiance. En même temps, comment pouvait-on accepter rationnellement ce genre de chose ?
Un jour, j'avais formulé oralement accepter plus facilement la fin d’une vie du a une balle perdue que quelqu’un qui avait été frappé pendant des années avant de trouver la mort. J’avais eu le droit à un regard de travers et une affirmation que j’étais une sans-cœur. S’il avait su. S’il avait su que c’est une balle reçue par un autre qui m’avait fait le plus souffrir. S’il avait su que cette balle ne lui était pas destinée. S’il avait su que depuis ma vie avait bien changé. Il aurait peut-être fermé sa gueule.
Lors de cette pensée, je ne comparais pas la douleur des proches, je savais trop bien ce qu’il ressentait. Non, je comparais les victimes. Combien de fois la personne battue était passé à côté de la mort ? Combien de douleur avait-elle enduré ? Combien de souffrance avait-elle connu ? Et quelle était la grandeur de l’oppression dont elle souffrait ? Suffisamment grande, pour qu’elle se croie insignifiante, moins que rien, et surtout que tout ne soit que de sa faute. Mais le plus surprenant dans cette folie, c’est que généralement personne ne se rend compte de rien avant qu’elle ne finisse sur ma table. Et lorsqu’elle s’y trouve, il n’y a que moi, mon sentiment d’impuissance et cette même question : Et si quelqu’un lui avait tendu la main plus tôt ?

Bon, cette affaire n’était peut-être pas de ce genre… On pouvait n’être qu'au début de l’emprise. Ça en restait tout aussi inconcevable et inacceptable à mon esprit. Mais je me raccrochais au fait qu’elle n’avait pas souffert pendant des mois. En tout cas, je l’espérait. Mon esprit revenait à la conversation lorsque l’inspecteur parlait du dossier dentaire. « En effet, ça la facilitera et l’accélérera. » Les dents résistaient au feu. Une chance, pour nous, certains jours. Quant à cet inspecteur, il avait l’air devoir de bon réflexe. C’était agréable qu’il y ai pensé en amont, ça me faciliterait mon travail et ça m’évitait aussi de le faire dans l’urgence. L’espace d’un instant, je me demandais s’il fallait le remercier. Puis je me souviens comment il avait accueilli mon bonjour. Il pourrait prendre ça pour une insulte, je me retiens.

Vient le temps où il se présentait. Pourquoi je ferais une coquille à son nom ? Je n’étais pas si illettré que ça. Par ailleurs, ça n’était pas si compliqué que ça d’écrire Murdoch, sauf si… « Vous l’écrivez comme la Croix de Muiredach ? » Je n’aurais peut-être pas dû poser cette question, mais elle était sortie toute seule. De toute manière, il ne l’avait probablement même pas entendu et serait encore moins à quoi je faisais référence. Il faut dire que si ma mère n’avait pas eu une passion pour tous les arts, je n’aurais sûrement moi-même jamais entendu parler de cette croix. Après, je devais avouer que j’étais bien plus fasciné par cette croix ancienne et celtique que par les tableaux d’arts abstraits avec lesquels elle travaillait à présent.
À justement, la voix à l’accent étranger revient à mes oreilles pour me demander si j’étais capable de tirer sur la prise qui permettait d’ouvrir le coffre. « Ça devrait être dans mes compétences. » Je me demandais quand même s’il ne se foutait pas un peu de ma gueule, mais ne cherchant à comprendre plus, je trouvais ladite prise et tirais dessus. Je m’entrepris alors de sortir de la voiture pour aller voir aussi ce que pouvait contenir le coffre. De toute manière, je ne tirais pas plus d’information des deux corps le temps qu’il resterait dans ce véhicule.

@Muiredach MacLeod  How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] 873483867


Dernière édition par Drew Kavanagh le Mar 29 Mar 2022 - 11:28, édité 2 fois
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyDim 13 Mar 2022 - 4:33

Aussi dur que pouvait être la réalité d’inspecteur, je n’étais pas capable de m’imaginer faire quoi que ce soit d’autre dans ma vie que ce métier que j’aimais d’une douce passion. Chaque enquête nous faisait explorer l’infinie complexité de l’âme humaine. C’était bien plus que de simplement analyser des indices pour comprendre ce qui s’était passé : le motif (ce fameux pourquoi tapi derrière une action qui causait du tort à autrui) était au cœur de cette réflexion qui dirigeait. Au fur et à mesure que l’expérience nous entrait dedans, nous acquérions des réflexes pour faciliter tout de ce processus judiciaire : de la vie de ceux qui procéderaient à l’autopsie de la dépouille à celle des procureurs qui se feraient une joie d’analyser au microscope chaque détail en passant naturellement par la nôtre qui allions passer de nombreuses heures à analyser les données, à interroger les témoins.

C’était l’expérience qui faisait en sorte que j’avais pensé à demander les rapports dentaires de la victime présumée. Parce que c’était toujours une manière de prévoir le pire. J’étais quand même relativement heureux d’avoir la confirmation de la doc que ma vigilance constante allait simplifier un peu sa vie. Un bref coup de tête suffit pour confirmer.

J’avais beau réfléchir, les preuves dans cette affaire pour établir le mobile du crime seraient plutôt limitées et faite en posthume du criminel. Mon observation de la scène de crime (et celle de mes collègues qui s’occupaient de discuter avec les autres intervenants) n’allait probablement pas révéler grand-chose de plus : l’absence de marque de freinage nous apprenait simplement que le geste était délibéré de la part du conducteur (un homme). Ce n’était pas un accident. La chaussée était sèche avant l’intervention des pompiers. L’absence de témoins était fortuite pour le suspect dans cette affaire : personne ne pourrait dire s’ils s’étaient engueulés. La docteure pourrait sans doute trancher à savoir si la victime avait souffert dans cette affaire. J’espérais que l’impact avait suffi à la rendre inanimée (et qu’elle n'ai pas d’autres blessures que les brûlures).

Cette histoire serait attribuée probablement à l’amour comme cause. Un amour dérangé et malade qui faisait en sorte que certains hommes s’imaginaient que d’emprisonner celle qu’ils aimaient était un bien meilleur moyen d’aimer que de la laisser partir si telle était son choix. Ça n’apporterait pas de réconfort aux proches. Ils vivraient avec une culpabilité de ne pas avoir su arrêter, avec l’impuissance des forces de l’ordre à défendre leur personne qu’eux aussi avaient profondément aimée.

Bref, malgré l’heure matinale, je savais que mes espoirs qu’une découverte de mon côté fasse progresser l’enquête. Les chances étaient minces que je trouve quoi que ce soit. Mais au mois, il y aurait le rapport de la rouquine pour aider à trancher. Je levais un sourcil lorsqu’elle aborda la prononciation de mon prénom. Je hochais la tête à sa remarque. « Exact. Aussi parce que cette horreur se prononce un peu mieux dans ma langue maternelle quand il est orthographié comme ça? » Je fis l’effort de le prononcer de la bonne manière. Si mon frère avait été jusqu’à changer son prénom pour quelque chose de plus traditionel, j’avais gardé mon prénom, mais simplement conservé son orthographe. J’avais accepté que sa prononciation soit condamnée à ressembler à un Murdoch qui n’en était pas vraiment représentatif au fond. Un simple « Muiredach » avec la parfaite diphtongaison, le r qui roulait un peu trop longtemps dans ma bouche, le claquement de fin. Un prénom que je haïssais depuis la maternelle, mais que je me traînerais jusqu’à ma mort. Et cette légère pointe de dégoût transparaissait dans la prononciation de mon prénom. Mais remarquer que je comptais sur les doigts d’une main le nombre de prénoms que j’appréciais réellement (et deux d’entre eux étaient ceux de mes enfants). Choisis explicitement pour que leur mère et moi soyons en mesure de les prononcer. « Appelez-moi simplement MacLeod. Tout le monde le fait au poste. Et vous, votre nom ? » Je fis quand même l’effort de renvoyer la question pour m’intéresser à la doc. Je n’en avais jamais été très friand de ce genre d’interactions.

Peut-être la raison pour laquelle j’avais cherché à la repousser.

Un examen de la voiture s’imposait avant que ma tâche à moi soit finie et que j’attende son retour pour me confirmer mes soupçons. Ma question venait d’un endroit légitime. Elle était plus près du siège conducteur que moi : elle n’avait qu’à étirer le bras pour la tirer la fameuse prise qui permettait d’ouvrir le coffre alors qu’il aurait fallu que je la pousse de cet endroit pour pouvoir faire une telle chose. Le cliquetis fut suivi par l’ouverture du coffre qui grinça un peu probablement sous l’effet de la chaleur qui n’avait pas été particulièrement tendre à son égard. Trois fois rien… mais je remarquais quand même à la lumière de ma torche quelques fibres qui pourraient être les poils du chien de monsieur ou des cheveux (relativement court) de madame. Méticuleux sans y toucher, je levais la main pour attirer l’attention d’un des techniciens. « Rien de très intéressant. Je m’en doutais. On va quand même faire photographier ça et faire prendre des échantillons parce qu’on dirait des cheveux… »  Je me retournais plutôt expéditif vers la doc. « Avez-vous besoin d’aide pour la levée des corps ? » On s’entend que je ne serais pas à enfiler une de ces tuniques blanches en tissus pour aider à décoller les deux victimes de leur fâcheuse position, mais c’était elle qui était en charge. Moi, je n’avais pas vraiment mon mot à dire sur toute la suite pour l’instant.

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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyMar 15 Mar 2022 - 22:55

Cette horreur ? L’homme n’avait pas l’air d’apprécier son nom. Après, je pouvais difficilement lui en vouloir. Certes, ce n’était pas un nom très commun, mais il fallait le porter. Combien de personne avait massacré son écriture ? Combien de personne avait massacré sa prononciation (en commençant peut-être par moi) ? Il faudrait que je remercie encore une fois mes parents pour le mien. Il était court et bref. Quatre lettres, peu de chance d’erreur (mais c’était déjà arrivé) et ça rentre dans tous les formulaires. La seule difficulté que j’avais connue avec, c’est que par moment les gens attendaient quelqu’un du sexe masculin. Enfant, ça m’avait marqué. Devoir rappeler que j’étais une fille, m’agaçais. Si j’avais su, à l’époque, combien il était plus dur d’être une femme dans ce monde qu’un homme, je ne me serais jamais autant battu pour cette reconnaissance. Aujourd’hui ça m’amusait. J’en jouais même parfois. En plus, avec l’appellation docteur, c’était devenu encore plus facile. Par contre, l’illusion se briser rapidement lorsque je me présentais, puisque je n’avais rien d’un homme.

Lorsque l’inspecteur prononçait son nom, dans sa langue natale, je pouvais confirmer au ton de sa voix qu’il n’avait vraiment pas l’air de l’apprécier. En parallèle, j’eus une révélation. « Écossé, il est écossé votre accent. » Je n’allais pas prendre le risque de débattre sur le nom plus longtemps. Par contre, la prononciation de ce dernier, avec l’accent qui marquait sa voix depuis le début de la conversation, m’avais permit d’enfin réussir à me mettre sur une piste, que je croyais presque sûr. Je n’avais pas croisé tant d’écossé que ça dans ma vie, mais suffisamment pour noter l’accent qu’il avait. Je n'étais juste pas très rapide à le reconnaître. Par contre, l’accent irlandais ne me prenait que quelques mots, mais pour celui-ci, j’avais des facilités. « MacLeod, c’est noté. » Je ne me risquerais pas à aller contre sa haine, il n'avait déjà pas l’air très loquace comme ça. « Drew, c’est plus simple. Et j’ai aucun problème à ce qu’on l’utilise. En général, c’est Kavanagh qui est massacré, trop de "a" j'imagine. » L’erreur la plus commune, inverser le "v" et le "n" donc deux syllabes. Ça me faisait bizarre à chaque fois, mais je savais que c’était moi. Et puis d’ordinaire, mes collègues m’appelaient Drew ou Doc, sauf aux présences de patient ou de parent proche à ces derniers. À ces instants-là, c’était ma fonction et mon nom de famille qui reprenait leur place dans les paroles lors des présentations.

Après avoir tiré sur la prise, j’étais sorti du véhicule pour me rapprocher du coffre. Au passage, j'avais noté le fourgon qui était en train de se garer près de la scène du crime. J’allais enfin pouvoir commencer pour de bons mon expertise. Une fois le coffre ouvert, je pus noter qu’il n’y avait rien pour moi dedans. Pas de mauvaise surprise et ce fut un soulagement. Deux victimes dans cette histoire, c’était déjà trop. Par contre, je notais la réflexion sur les échantillons qui pouvaient ressembler à des cheveux. Il me faudrait étudier la possibilité que la femme ait pu être mit dans le coffre si ça se confirmait. Ça ne paraissait qu’un détail, mais ça pourrait expliquer des marques sur le corps. Et si l’on voulait tout savoir sur ce qu’il s'était passé, il me fallait par moment déduire certaines marques pour mieux comprendre celles qui demeuraient.

Alors qu’il me demandait si j’avais besoin d’aide pour lever les corps, j’arquais d’un sourcil. C’était bien la première fois qu’on me proposait ce genre de coup de main volontairement. D’ordinaire, les flics me laissaient m’occuper des corps. Bon, certain, c’était parce que je leur avais déjà fait des réflexions sur la manière de faire. Mais en même temps, on ne touche pas un corps avant mon accord. D’autre, car ce n’était simplement pas leur métier. Dans tous les cas, de souvenir, aucun ne m’avait proposé de m’aider à les déplacer. « Non, ça ira. Mon assistant arrive et les scientifiques sont déjà en tenue si on n’y arrive pas à deux. » Il n’était pas rare que je recrute ces derniers, le temps de quelques manipulations. Il faut dire que généralement nous travaillons ensemble. Si les flics comptaient sur nos informations pour faire progresser les affaires, il était élémentaire que nous travaillons de pair pour nous-même avancer. Je faisais des prélèvements, ils les analysaient. S’ils allaient dans un sens, je demandais qu’ils m’en informent pour que je puisse faire les travaux qui les aideraient et inversement. Nous ne travaillions pas dans les mêmes locaux, mais nous échangions beaucoup sur nos dossiers pour que chaque progression puisse aider celle des autres. « Mais merci pour l’offre. »

C’est à cet instant que choisi mon assistant pour nous rejoindre. « On va pouvoir lever le camp, ils ne nous apprendront plus rien ici. On commence par le passager. » Il me confirmait avoir compris d’un hochement de tête avant de partir vers le corps de la victime. Avant de le rejoindre, je regardais l’inspecteur. « Lever les corps risque de nous prendre un peu de temps, donc si vous avez mieux à faire, je vous en prie. Je ne vous apporterai pas plus d’information tout-de-suite. Je vous transmettrais mon rapport au plus vite. Et dès que je confirme ou non l’identité de Vicky Brown, je vous en informe aussi. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je reste disponible. » Par mail, téléphone, texto, mais ça, je me retenais de lui dire, il devait s’en douter.

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Dernière édition par Drew Kavanagh le Mar 29 Mar 2022 - 11:27, édité 2 fois
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyDim 27 Mar 2022 - 3:04

Si elle s’attendait à un prix ou à une quelconque récompense pour avoir réussi à identifier mon accent, la doctoresse pouvait réceptionner son prix de déception à l’accueil. L’exclamation n’avait pas été forte. Juste assez pour que je note qu’elle avait identifié que je venais d’Écosse. Un bref hochement de tête confirma sa réalisation, mais sans rien de plus. Elle rajouta son prénom, Drew, en précisant que j’étais libre de l’utiliser. Je retins péniblement un roulement des yeux. J’étais aussi libre de choisir de ne pas l’utiliser. Parce qu’avant que je me mette à utiliser des prénoms de mes collègues, il y aurait un poulailler rempli de poule qui a des dents dans le désert australien recouvert d’une épaisse couche de neige en plein mois de décembre. Jamais. « Parfait! Kavanagh. » En plus, voyant comment j’étais doué avec les noms, elle devrait probablement se contenter d’un vulgaire « doc » si j’étais particulièrement de bonne humeur.

L’observation de la scène de crime se suivit avec la rigueur habituelle. De toute façon, il fallait attendre que son équipe arrive et prendre le temps de tout cataloguer avant de bouger quoi que ce soit. C’était peut-être pour ça, mais fort probablement parce que j’avais ce besoin viscéral de faire oublier ce qui m’avait amené à passer les (presque) trois dernières années dans un bled perdu qui n’avait même pas le grand bonheur d’être entouré d’un bord de mer ou de montagne. Trop de sable. Voilà ce que j’avais dans l’engrenage. Une demi-tonne de grain de sable coincé dans un cœur qui avait trop saigné. Je ne croisais pas le regard surpris de la femme à mon offre. Je me contentais de hocher la tête en gribouillant quelques notes supplémentaires qui me seraient utiles pour la rédaction de mon rapport. De toute façon, un peu passé six heures maintenant, il ne servait absolument à rien que je retourne à la maison pour dormir. Donc, je m’abstins de preuve de politesse et de gentillesse mièvre dans le restant de l’échange. Qu’un hochement de tête entendu à sa déclinaison de mon offre. Bonne nouvelle parce que j’avais des chaussures que j’aimais bien au fond et que je n’avais pas vraiment envie de mettre en péril en jouant à « décolle les cadavres de la bagnole ». Mais rien dans mon visage ne le laissa transparaître. « Bien noté, doc. Passez-moi un appel quand vous avez des résultats de l’autopsie. Je viendrais au labo. », dis-je en m’éloignant dans le soleil levant du Queensland.

Quelques heures plus tard

L’appel me sortit du dossier dans lequel j’étais plongé. Pour l’heure, cette enquête, je l’aimais bien en raison de sa douce aura mystérieuse qui flottait quelque part dans ses plis. Voyez-vous, une enquête rime avec la multiplication des questions en rafale à se poser qui partent en tous sens, une multiplicité d’hypothèse qu’il vaut vérifier, contre-vérifier des éléments et faire des hypothèses. J’en étais donc à envisager ce qui aurait été mon quatrième café quand la sonnerie retentit. Un air toujours blasé sortit de ma bouche lorsque je décrochais avec le non cérémoniel « MacLeod à l’appareil. », suivi du « Suis là dans quinze minutes. ». Je jetais un coup d’œil sur ma montre. Elle avait travaillé avec efficacité, songeais-je en reboutonnant mon veston, en ramassant mon trousseau sur la table et en reléguant aux oubliettes ce café tant désiré.

Au cours de ma carrière, j’avais fait si souvent le chemin jusqu’à la morgue que j’aurais très bien pu le faire les yeux fermés. C’était bien moi ça… incapable de me rappeler le nom de la secrétaire du département, mais fort bien capable de mémoriser par cœur une liste de détour pour arriver à un endroit précis de cent quinze façons différentes ou six sonnets de Shakespeare parce que j’étais particulièrement d’humeur. Bref, un peu moins de quinze minutes plus tard, je poussais la porte de la morgue. Pas de bonjour ou une quelconque marque de politesse. Juste moi qui égale à moi-même me contentait d’un « Alors doc, qu’est-ce qu’on a? » demandais-je droit au but en croisant les bras.
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyMar 29 Mar 2022 - 11:27

Je n’attendais pas de confirmation ou de réaction au fait que j’avais trouvé l’origine son accent. J’étais juste contente d’avoir enfin mis un nom sur la musique particulière qu’avait sa voix. Je savais que j’avais déjà entendu pareille musique, mais il m’avait fallu quelque temps pour comprendre ou exactement. Je n’attendais tellement pas de confirmation que je perçus à peine du coin de l’œil le hochement de sa tête. Nous avions rapidement enchaîné sur mon prénom, qui était définitivement plus simple que le sien. Et si j’affirmais que je n’avais aucun problème à ce qu’on utilise ce dernier, je compris par sa réponse qu’il ne serait pas ceux qui le ferait. Il m’avait carrément servi du Kavanagh. Je souriais dans mon coin. Je ne saurais pas dire concrètement pourquoi, mais ça m’amusait. Aujourd’hui en tout cas, un autre jour, ça m’agacerait peut-être.

Vient le temps où nous avions tous conclu que nous n’apprendrons plus rien sur place et qu’il était temps d’étudier le tout sous un autre angle. Le fourgon s’était garé, mon assistant en était descendu pour nous rejoindre. Il avait pris le matériel minimal, mais, après avoir pris les informations que je lui avais données, il se rendait rapidement compte qu’il nous faudrait plus de matériel et ne tarda pas à revenir sur ses pas. J’avais profité de cet instant pour dire à l’inspecteur que je n’avais plus d’élément pour lui, ni besoin de son assistance. Je me doutais qu’il avait d’autres points de l’enquête à voir. Et on ne pouvait pas dire qu’il s'était fait prier. Puisqu’à peine avais-je énoncé ces mots qu’il quittait les lieux après avoir suggéré que je l’appelle pour les résultats de l’autopsie. Je n’eus pas le temps de répondre qu’il ne se trouvait déjà plus à porter de voix.


¤¤¤


Je raccrochais le téléphone après avoir eu MacLeod en ligne. Il avait dit qu’il serait là d’ici une quinzaine de minutes. Bien, ça me laissait le temps de finir de rédiger le rapport des autopsies. Avant cela, je jetais un œil à l’horloge en bas de mon ordinateur. Je m’étais plutôt bien débrouillé pour la gestion du temps. En-tout-cas, c’était mon avis. Ce ne serait peut-être pas celui de l’inspecteur du jour. Mais ça, je le serais dans quelques minutes, j'imagine. Assise à mon bureau, j’attrapais le mug qui était près du clavier. Il était vide. Ça n’était pas étonnant, c’était le café que j’avais fait couler lors de mon arrivée dans ces locaux après mon passage sur le lieu de l’accident. Je n’étais pas ce que l’on pouvait appeler "une mère café", mais après un réveil matinal et une journée qui s’annonçait longue, j’avais besoin d’une dose de caféine pour m’aider à me relancer. Pas que le travail donné à s'endormir, mais c’était comme un booste à mon cerveau, pour qu’il comprenne que ce n’était pas l’heure de la pause.

Reposant ma tasse, je m’attelais d’écrire les lignes de conclusion, car c’était celle qui manquait à mon rapport. Il ne me fallut pas tant de temps que cela pour les rédiger, mais bientôt les quinze minutes annoncées serait passé. Et je ne sais pas pourquoi, exactement, mais je n’imaginais pas l’inspecteur arrivé avec du retard. Attrapant ma tasse, démarrant la cafetière, je sortais de mon bureau pour me rendre au lavabo le plus proche. Car si j’avais installé une cafetière à dosette dans ce dernier, je n’avais pas d’évier et je trouvais un minimum hygiénique de rincée ma tasse entre deux boissons. L’évier le plus proche, c’était celui de la salle d’autopsie et c’est alors que je m’attelais à ma petite vaisselle que l’inspecteur débarquait, prêt à entendre mes conclusions. J'attrapais du papier à usage unique et prenais le temps d’essuyer ma tasse tout en lui répondant. « Je vous propose que nous nous installions dans mon bureau. » Mug toujours à la main, je quittais la pièce dédier aux autopsies pour rejoindre mon bureau. Si d’ordinaire, je n’étais pas contre montré mes observations. Sur des corps calcinés, c’était plus compliqué. Et puis certain avait vraiment du mal avec l’odeur qu’il en émanait, alors autant ne pas titiller leur odorat. « Vous m’avez pris de court, je n’ai pas eu le temps de me faire un thé. » Arrivé devant la porte de mon bureau, je l’ouvrais sans attendre et y rentrer. Tandis que je plaçais la tasse sous la cafetière à dosette pour faire couler de l’eau dans cette dernière après y avoir lancé un sachet de thé. Je me tournais vers l’inspecteur. « Si vous voulez quelque chose. Prenez une tasse et servez-vous. » Il y avait en effet trois tasses posées près de la machine et avant de récupérer ma propre tasse, j’ouvrais le tiroir du meuble sur lequel le tout était posé. Dedans se trouvait des dosettes de café varié et des sachets de thé divers.

L’installation, n'était pas géniale, juste un meuble avec une cafetière à dosette posé dessus, dans un coin de la pièce. Mais c’était pratique. Thé et café à portée de main. Je soupçonnais même certain de mes collègues de squatter mon bureau rien que pour ça. En même temps, ça ne m'embêtait pas tant que ça, puisqu’ils leurs arrivées même d’apporter une boite pour renflouer les stocks. Il faut dire que la cafetière de la salle de pause était longue. De plus, il y avait des dosettes pour tous les goûts et tous les régimes. Ça, c'était pratique pour les jours où j’accueillais des familles. Il s'avérait agréable de pouvoir leur proposer une boisson chaude. Ce n’était pas magique, mais parfois, ça les aidait à se calmer légèrement, à rassembler leurs esprits,…

Revenant à la réalité, j’étais assise au bureau et j’appuyais sur une touche du clavier pour sortir l’ordinateur de sa veille. Ouvrant le dossier qui nous concernait. « Je vais commencer par madame. Le dossier dentaire a confirmé son identité. » Je partais alors dans un flot d’informations concernant les éléments que j’avais pu découvrir pendant l’autopsie. Je transformais ensuite les découvertes en fait concret pour que nous puissions nous faire une idée sur ce qu’avait vécu la jeune femme dans ces derniers instants. J’avais commencé par les blessures dues à l’accident de voiture, puis je m’étais chargé de communiquer les résultats de la prise de sang avant d’enchaîner sur l’absence de trace de contention. Sur le dernier point, je soulevais une incertitude puisque si les traces avaient été que légère, le feu les aurait détruites.

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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyVen 13 Mai 2022 - 20:41

Je n’ai jamais vu mon boulot comme un vulgaire neuf à cinq qui se perdait avec une aisance désarmante dans la douce routine. Inspecteur de police était une de ses professions qui ne connaissait jamais réellement la routine. Oui les formulaires que je remplissais étaient les mêmes, inlassablement. Cependant, ce métier ne finissait jamais réellement de nous surprendre. Chaque enquête avait ses propres particularités, ses propres petites indications qui la rendaient unique. Il n’y avait pas deux personnes qui avaient exactement le même bagage : l’expérience de la vie ne laissait pas les mêmes impressions sur deux personnes distinctes. L’unicité de chaque parcours faisait en sorte que l’on ne pouvait pas analyser ses drames à hauteur d’hommes sur un même échelon.

Même dans une journée comme aujourd’hui, qui débutait par un réveil trop tôt avec une potentielle nouvelle à saveur de cataclysme humain, j’aimais ce que je faisais de mes journées. À l’instar de mon père avant moi, j’étais utile à la société dans laquelle j’évoluais. Un rêve de petit garçon devenu réalité au terme de grands efforts déterminés de ma part. Pour une deuxième journée de retour à Brisbane, cette ville où l’action de mon unité ne sous-entendait pas d’enquêter sur un vol d’essence (dangereux crime, ironisais-je mentalement), je trouvais qu’elle roulait plutôt rondement. En attendant les nouvelles de la légiste, j’avais repris mes marques (et je ne m’étais pas encore battu avec le système informatique ce qui tenait probablement plus du miracle que d’un quelconque talent que j’aurais développé à Goondiwindi, soyons honnête sur ce point).

Cela n’empêchait pas que je roulais assurément sur un rythme beaucoup moins caféiné que celui auquel j’étais normalement. J’aurais dû dire vingt minutes et en profiter pour faire un petit détour et aller me récupérer ce qui était essentiel compte tenu de nom nombre d’heures de sommeil qui pouvait se compter sur les doigts d’une seule main. Certains fument, d’autres s’envoient en l’air avec tout ce qui bouge et moi… malgré le fait que j’ai bien conscience que des problèmes cardiaques courent dans ma famille et que la caféine est bien des choses, mais n’aide en rien à réguler un rythme cardiaque qui choisit de suivre son propre rythme… S’il faut choisir sa petite mort, j’ai choisi la mienne quand j’étais adolescent et l’absence de cette quatrième tasse allait déjà me rendre irritable pour peu que l’on m’en donne l’occasion. J’allais cependant faire l’effort de me montrer aussi aimable que faire se pouvait en arrivant à la morgue. La question était directe, mais sans réelle politesse aucune. On n’allait pas pousser trop loin de bouchon de la gentillesse quand même.

La rousse était à rincer une tasse de café dans la salle des autopsies. Compréhensible considérant l’heure à laquelle elle aussi avait été tirée du lit. Je répondis à sa proposition par un haussement d’épaules désintéressé et par un simple « On s’installe où vous le voulez doc. ». Je n’étais pas maître des lieux. J’avais eu une bonne vue sur les corps et le rapport contiendrait sans nul doute des photos aussi dégoûtantes que nécessaire dans le contexte d’une enquête policier. Je la suivis vers son bureau qui était en beaucoup de points semblables à celui de son prédécesseur si ce n’était que je remarquais presque automatiquement la petite cafetière à dosette qui était posée sur un petit meuble. J’aurais peut-être dû en installer une semblable dans mon bureau au poste – mais je ne serais probablement plus sorti de l’emplacement. Un léger sourire apparu sur mes lèvres lorsqu’elle me dit que je pouvais également me servir. Je jetais un coup d’œil aux dosettes pour me rendre compte que ce serait un coup évident de lunettes de lecture. Je fouillais dans ma poche intérieure de mon manteau en marmonnant un : « Je vous prends un café d’accord.  » qui n’était peut-être pas des plus polis malheureusement. Je pris un instant pour observer mes options après avoir glissé mes lunettes et j’optais pour une dosette d’un café fort. Je fis couler la tasse à mon tour et je finis par prendre place de l’autre côté de la table.

Je sortis machinalement mon calepin et mon stylo pour prendre des notes. Je savais bien qu’elle allait me fournir son rapport d’inspection. Cependant, je tenais à l’interrompre le moins possible avec des questions. Mon cœur se serra lorsque la Kavanagh m’annonça que la victime était bien celle que nous avions pensée. J’émis une espèce de grognement frustrée à la nouvelle. Je n’avais jamais réellement aimé annoncer ce genre de nouvelles à des proches de victimes. Du temps où j’étais en équipe avec Margaret, c’était souvent elle qui avec son entregent se chargeait de cette tâche délicate. Je l’écoutais jusqu’au bout griffonnant des mots clés dans mon carnet pour être certain que j’allais me souvenir de tout ce qui serait nécessaire une fois rendu dans la famille de la jeune demoiselle. Lorsqu’elle sembla avoir terminé, je passais une main dans ma barbe et soupirait : « Était-elle morte avant l’impact selon vous? A-t-elle souffert? Que pouvez-vous me dire sur le chauffeur?  », demandais-je.
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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyDim 29 Mai 2022 - 14:47

Je n’étais pas un médecin ordinaire. Je ne faisais pas partie de ses médecins qui posaient un diagnostic et qui proposaient un traitement adapté dans un second temps. Je n’incarnais pas l’espoir de mettre un nom sur une douleur, un trouble ou une anomalie qui perturbait une vie. Je n’étais pas non plus celui avec lequel on prenait rendez-vous avec anticipation. Non, moi, j’étais un médecin que la vie imposée a l’entourage du patient. J’étais celui à qui personne ne voulait avoir affaire. Je ne dictais pas de traitements à suivre et je ne donnais pas de nom sur ce que les gens vivaient. Parce que tous savaient déjà. La douleur qu’ils ressentaient, c’était la perte d’un proche et le médecin que j’étais n’allé pas pouvoir changer ce fait. Il n’y avait pas de retour en arrière, la mort était définitive. Par contre, je faisais de mon mieux pour apporter un soulagement, même infime, a cette douleur. Et pour ce faire, je me devais de leur donner des réponses aux questions parfois muettes. Souvent, j’étais aussi la personne qui accompagnait les proches dans leurs derniers adieux. Je le faisais en silence, mais j’étais toujours dans le coin. Au cas où. En cas de question, en cas de vertige, en cas de n’importe quoi.

Il y avait un privilège que j’avais. Une facilité aussi incongrue que logique. Moi, qui travaillais une grande partie du temps avec les morts, n'annonçais jamais ou alors rarement le décès de quelqu’un. Ce n’était pas une volonté de ma part, ce n’était pas une preuve de lâcheté de mon caractère, c’était ainsi. C’était protocolaire, c’était généralement une tâche qui revenait aux flics. Puisqu’ils étaient ceux qui était sur le terrain, ceux qui rencontraient en premier les familles, ceux qui les informaient. Ou alors c’était à un autre médecin, fréquemment celui du service des urgences. Oh, certes, il y avait quelques exceptions, mais la logique voulait que toute personne qui se présente à la morgue pour y voir un proche, savait que ce dernier était décédé. Cette vérité raisonnait plus que jamais lorsque l’inspecteur me demandait si la victime était décédée avant l’impact et si elle avait souffert. Dans cette affaire, plus que d’en d’autres, c’est lui qui aurait affaire à la famille. Il serait aussi celui qui leur déconseillerait de voir le corps, parce qu’il n’y avait quasiment plus rien à voir. De ce fait, il ne pourrait pas passer le relais à quelqu’un d’autre. À moi, en l’occurrence. « Tout porte à croire qu’elle était en vie avant l’accident. Mais lors de la sortie de route, le choc qu’elle a subi, la plongée dans l’inconscience et la fumée l’a asphyxié avant que les flammes ne soient parvenues jusqu’à elle. » Elle s'était donc endormie suite au choc, respirant les fumées nocives qui la firent glisser vers la mort. Elle n’avait probablement pas souffert, en tout cas pas du feu. De plus, comme elle était inconsciente, elle n’avait pas non plus ressenti le manque d’air. Ce n’étais pas la mort idéal, mais elle aurait pu avoir pire. Ses parents se rattacheraient certainement à ça, mais n’en oublieraient pas pour autant l’injustice que la vie à eux par rapport à leur fille.

« En ce qui concerne le chauffeur. La mort a été similaire. Vivant avant l’impact, inconscient après… » J’interrompis un instant mes paroles pour changer de dossier sur l’écran. « Il s’agit bien du propriétaire de la voiture. » Et donc probablement du petit ami de la première victime, mais ça, c’était un raccourci de mon esprit qui était basé sur les paroles qu’avait énoncées l’inspecteur sur les lieux de l’accident. En vérité, je n’avais pas tous les éléments. Seul, lui, les avait et en conséquence, seul, lui, pouvait confirmer ce point. Sans plus attendre, je me lançais dans une seconde énumération des éléments trouvée avant d’énoncer les conclusions que j’en avais déduit. Une fois mon monologue terminé, je répondis aux dernières questions de l’inspecteur. Ma contribution au dossier touchait alors à sa fin. En-tout-cas pour le moment. Je savais que je pouvais être sollicité de nouveau par la suite. Pour approfondir un point, pour une recherche orienté dans un sens précis. Mais pour le moment, j’étais arrivé au bout de ma contribution. Ils étaient de ce fait venus le temps de nous séparer, mais avant ce dernier, je reprenais la parole une dernière fois. « Je vous ai déjà envoyé le rapport par mail ou que vous puissiez l’avoir sous la main. Et si je peux vous être utile en quoi que ce soit, je reste à votre disposition. »

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Message(#)How about... no. [Drew / Muiredach #1 - FB] EmptyDim 24 Juil 2022 - 4:03

La fin de cet après-midi serait pénible. Je ne le savais que trop bien. Ce n’était pas mon premier rodéo, ma toute première fois à être ce porteur des mauvaises nouvelles. Il me faudrait peser mes mots et tenter (au mieux de mes capacités) d’édulcorer une réalité qui n’aurait jamais semblé aussi amère à des parents qui s’étaient imaginés passer l’arme à gauche bien avant leur enfant. Je ne pouvais que m’imaginer la douleur qu’ils vivraient même si j’avais vu la scène des dizaines, des centaines de fois au fil des ans. Bien trop de fois si cela devait réellement être dit. Les réactions étaient parfois violentes, mais toujours viscérales. Je pouvais fort bien m’imaginer la raison. Comme père, je m’imaginais combien la disparition imprévisible et cruelle d’un enfant pouvait tordre les entrailles. Juste le silence boudeur des miens me faisait un effet glacial. Malgré cette réelle compassion, que je ressentais pour les proches de toute personne partie trop tôt, je me connaissais assez pour savoir que je n’arriverais pas nécessairement à la communiquer à ces proches dont le cœur était un peu trop éprouvé.

Après avoir englouti une longue gorgée de café qui me donna le minimum requis de courage pour affronter les mots de la légiste, je sortis mon calepin pour prendre des notes. Une écriture en pattes de mouches qui s’inscrivit en transmettant en version codée presque ce qu’elle était en train de me dire. Rien ne transparut dans mon regard, mais la simple idée d’imaginer qu’elle était encore en vie quand son corps avait été ravagé par les flammes me fit fermer les yeux pendant un bref instant. Entre les dents, je sifflais : «  Je dirais probablement qu’elle n’a pas souffert à ses parents. C’est mieux pour tout le monde.  ». Dans un cas comme celui-là, l’enquête finirait dans une impasse. La police scientifique pourra dire si c’était un accident ou un geste délibéré du conducteur et confirmer l’identité de ce dernier. Cependant, les motifs qui l’avaient poussé à agir de la sorte relèveraient à jamais du mystère. J’éprouvais toujours une certaine frustration que la personne responsable de ces actes ne puisse pas payer réellement de ses actes. Oui, elle avait subi un sort cruel en cessant d’exister avec la personne qui était innocente. Rien n’effaçait qu’elle ne serait pas traduite en justice pour sa négligence et que la famille n’obtiendrait pas au moins une certaine réparation. Rien ne pouvait effacer la perte d’un être aimé. Bien sûr que c’était probablement l’amour malade d’un homme qui avait cruellement dérapé.

Je me contentais de hocher la tête en prenant des notes moins extensives sur la disparition du conducteur. Ce serait un de mes collègues qui se chargerait de transmettre ces informations. Je n’avais pas l’énergie émotionnelle pour m’occuper de deux cas qui seraient aussi drainants émotionnellement sur une aussi courte période. La conversation tirait à sa fin et je le voyais bien. Je bus d’un trait presque la fin de ma tasse avec un geste presque habitué malgré la chaleur de la boisson. «  Je vous remercie pour cet envoi rapide et pour le café. On se recroisera sans doute.  » dis-je tout simplement. Après une brève poignée de main, je me relevais et m’aventurais vers ma voiture pour prendre la route vers la maison de la famille.

@Drew Kavanagh :l: (Je m'excuse sincèrement de l'attente et de la médiocrité de cette fermeture.)
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