truth gonna
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@sergio gutiérrez & @cesar gutiérrez

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Aujourd’hui, ce n’est pas une bibliothèque que Cesar et Maddy vont bricoler. Ce projet-là, ils ont eu le temps de le finir il y a quelques semaines déjà. En cette belle journée -c’est peut-être parler un peu trop vite- l’actrice a profité de son jour de repos pour proposer une séance dessins à Cesar. Maddy n’a pas hésité à contacter son ami pour qu’ils se retrouvent dans leurs parenthèses créatives. Ces derniers jours n’ont pas été fabuleux pour l’actrice. Plus besoin de vous préciser qui en est l’origine. D’ailleurs en parlant du diable en personne, le karma semble s’être retourné contre lui. Sergio est pris dans une toile d’araignée et se fait faussement accuser d’être un agent violent. Quoiqu’il en soit, il y a un peu de vérité là-dedans. Il n’a peut-être jamais été violent physiquement parlant envers sa princesse, mais il l’a été dans ses paroles. Ce qui a donné une jolie scène de dispute entre eux qu’un stagiaire s’en est approprié. Pour une fois, la Griffiths n’est pas la seule victime de clichés volés avec une réalité déformée et amplifiée par les médias. Le Gutiérrez connait enfin ce goût d’amertume et surtout cette perte de contrôle des événements. Puis ironie du sort, Maddy s’est légèrement blessée lors du tournage, ce qui n’a pas arrangé la réalité des faits.

Soudaine interruption dans l’atelier. « Bonjour. » Maddy redresse sa tête et découvre son agent. « B.. Bonjour. » Elle fait les gros yeux, ne comprenant pas la scène qu’il se passe devant ses yeux. Par réflexe, elle pose sa main sur le bras de Cesar et pince ses lèvres réalisant la situation extrêmement cocasse dans laquelle le trio vient d’être soudainement mis. Cesar + Sergio + Maddy dans une même pièce, ce n’est pas du tout un bon match. Surtout que Sergio n’est pas au courant que les deux se connaissent depuis un certain temps. Bon à sa défense Maddy a découvert récemment que Sergio et Cesar étaient liés, et elle n’a pas franchement eu le temps de le notifier à son agent étant donné qu’ils préfèrent se disputer que parler relations familiales. « Qu’est-ce que tu fais ici Sergio ? » qu’arrive finalement à articuler la Griffiths en retirant sa main protectrice du bras de Cesar. Elle le toise du regard, un regard mauvais. Il n’est pas le bienvenu ici. « Je suppose que tu es déjà au courant, donc autant régler ça le plus rapidement possible. » Un rire amer s’envole des lèvres de l'actrice. « Bah alors Sergio, c’est juste des photos, juste quelques rumeurs. Les gens auront oublié demain. Cela ne t’amuse plus d’un coup ? » qu’elle lui lance ironique. Il s’en remettra. Ce sont bien les conseils qu'il lui a prodigué la dernière fois. Cependant, elle peut comprendre que la situation est moins fun lorsqu’elle se retourne contre soi. Quel dommage. Maddy ne sait pas encore quelle carte elle a envie de jouer. Elle peut bien passer de princesse à victime aisément. Elle est bien actrice tandis que Sergio se comporte en parfait monstre.

Avec son aise déconcertante -et insupportable- Sergio sort son porte-document qu’il dépose sur une table avant de noter la présence de l’une de ses nombreuses progénitures. « Cesar. » Maddy reste un instant silencieuse avant de se lever de son tabouret et prononcer dans le plus grand des calmes. « Bon je vois que tout le monde se connait ici, pas besoin de faire les présentations. » Surprise Sergio. Elle passe devant le grand brun en le bousculant légèrement avec son épaule afin de récupérer le fameux porte-document et voir le contenu. « Quel mensonge m’as-tu confectionné aujourd’hui ? » Elle feuillette les pages, elle connait par cœur les combines de son redoutable agent. « Oh tiens. Un contrat de confidentialité. » Elle le regarde l’air de dire : t’as cru que j’allais le signer sans excuse de ta part ? Certainement pas.

@Sergio Gutiérrez @Maddy Griffiths  

Une fois n’est pas coutume c’est chez Maddy que je passe mon dimanche. Je ne l’avais pas vu depuis deux ou trois semaines et je dois avouer que ça commençait à me manquer. J’étais revenu lui filer un coup de main pour terminer la bibliothèque après notre première tentative qui s’est soldée par un échec à cause de Sergio. Enfin indirectement à cause de lui puisque je suis parti de chez Maddy en apprenant qu’il est son agent. Mais je préfère penser et dire que c’est à cause de Sergio, il faut bien accuser quelqu’un est Sergio est le coupable idéal. Depuis cette session de bricolage foireuse, je n’ai pas passé du temps avec Maddy alors j’étais ravi de recevoir son message pour m’inviter à une session peinture. Cela faisait trop longtemps qu’on n’avait pas passé un moment calme comme ça, sans tensions.

Je rejoins Maddy en début d’après-midi, mon matériel de peinture dans mon sac à dos et je la suis lorsqu’elle m’invite à la suivre dans son atelier. Encore une fois je contemple tout cet espace en rêvant un jour d’avoir assez de thunes pour pouvoir avoir un espace comme ça rien qu’à moi, sans personne pour m’interrompre, me poser des questions ou me faire chier. Alors que je discute avec Maddy, des bruits de pas se font entendre et quelqu’un apparaît à la porte. En découvrant le visage de Sergio mon sourire s’envole instantanément. « Bonjour. » Ce type me poursuit c’est pire qu’une malédiction. Maddy elle aussi semble surprise, je comprends très vite à la tête qu’elle fait que Sergio n’est pas invité. Décidément c’est son truc de s’inviter tout seul et de venir faire chier le monde alors qu’on ne lui a rien demandé. «B.. Bonjour. » La main de Maddy se pose sur mon bras, je crois qu’elle a bien senti la dernière fois que je ne porte pas Sergio dans mon cœur. Surpris -et pas dans le bon sens du terme- je lâche un « Non mais c’est pas possible…c’est une blague. » Je suis plus que dépité. J’ai passé 20 ans sans le voir et voilà que je le croise pour la deuxième fois à quelques semaines d’intervalle. A chaque fois dans des endroits que j’apprécie avec des personnes à qui je tiens beaucoup. Il a déjà gâché l’anniversaire d’Alma et voilà que maintenant je me le coltine à l’atelier de Maddy. Avant que j’ai le temps de demander de manière extrêmement douce et polie à Sergio ce qu’il fait ici, Maddy me devance en posant la question. Sa main se retire de mon bras et le regard qu’elle lance à Sergio est éloquent : il n’a rien à faire ici. «Je suppose que tu es déjà au courant, donc autant régler ça le plus rapidement possible. » Sérieux on est dimanche, il a que ça à faire venir emmerder les gens chez eux le dimanche ? Je sais que c’est son agent artistique, mais franchement ça pouvait pas attendre ou passer par un coup de fil ? « Bah alors Sergio, c’est juste des photos, juste quelques rumeurs. Les gens auront oublié demain. Cela ne t’amuse plus d’un coup ? » Je ne comprends rien à ce qu’il se passe. Ils parlent de quoi ? Quelles rumeurs ? Quelles photos ? Je n’ai pas eu le temps de discuter avec Maddy et la presse people c’est vraiment pas mon truc alors je me contente de les regarder avec un air interloqué.

Pas franchement perturbé par tout ça, Sergio pose son porte document sur la table et son regard se pose enfin sur moi. Il se contente de dire mon nom. C’est tout ce qu’il a trouvé ? Le son de sa voix me crispe au plus haut point. Je ne prends même pas la peine de lui répondre, il s’attendait à quoi ? Un "papa" chaleureux accompagné d’un câlin ? Maddy rompt le blanc en disant « Bon je vois que tout le monde se connait ici, pas besoin de faire les présentations. » Se connaître c’est un peu fort. Mais j’ai bien cerné Sergio et ça confirme ce que Rudy et les autres disaient : on est bien mieux sans Sergio, ce type est pire qu’un cafard. « On se croise un peu trop souvent en ce moment oui. » Je parle en regardant Maddy, Sergio ne mérite même pas que je le regarde.

Maddy s’approche de lui pour découvrir l’objet de sa visite. «Quel mensonge m’as-tu confectionné aujourd’hui ? » Je n’aurais pas mieux résumé la situation. « Qu’est-ce que t’as encore fait Sergio ? » je lui demande, accompagné d’un regard noir. S’il a fait du mal à Maddy, là ça va très mal se passer. Qu’il m’ignore et qu’il agisse comme si je n’étais pas son fils c’est une chose, je commence à être habitué et je peux encaisser. Par contre s’il a touché à un seul des cheveux de Maddy je ne vais pas pouvoir rester calme. Maddy est trop gentille, Sergio trop vicieux. Je ne sais pas ce qui se trame mais j’en suis persuadé : c’est de la faute de Sergio qui a encore dû lui faire un sale coup. «Oh tiens. Un contrat de confidentialité. » Un contrat de confidentialité ? Sergio veut donc acheter son silence. « Maddy, méfie-toi, ce type ment comme il respire. » Je sais qu’elle est au courant des nombreux défauts de son agent mais je tiens quand même à la mettre en garde contre Sergio. Elle est grande mais j’ai quand même envie de la protéger, Sergio peut être très persuasif pour arriver à ses fins, comme il l’a fait -et continue de le faire- avec Mama « Et toi t’as quelque chose à te reprocher pour vouloir lui faire signer un truc pareil ? »

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« Il y a une subtile différence entre des rumeurs et des accusations, Maddy. Je ne t’apprends rien à ce sujet. » L’actrice fait la sourde oreille alors qu’elle se lève pour récupérer le fameux porte-document et examiner le contrat que Sergio lui a concocté. Au passage, elle présente brièvement les deux Gutiérrez qui semblent déjà se connaître. « On se croise un peu trop souvent en ce moment oui. » Cette fois-ci, Maddy fait vraiment la sourde oreille car elle ne veut pas être mêlée à d’autres affaires familiales. Les siennes lui suffisent largement. Elle doit déjà supporter une Melody enceinte, plus les mois avancent et plus son tempérament est exécrable. « Qu’est-ce que t’as encore fait Sergio ? » L’actrice reprend alors la parole pour répondre à la question du jeune Cesar et réveille l’identité du fameux document : un contrat de confidentialité. Maddy les connaissait par cœur, elle en a déjà signé lorsqu’elle était plus jeune et surtout plus naïve. « Ne t’en fais pas Cesar, plus vite j’ai mes papiers, plus vite je suis parti. Et vous pourrez retourner à… peu importe ce que vous étiez en train de faire. » Elle ignore cette remarque purement provocatrice, elle ne veut pas que des pots de peintures volent dans l’atelier et encore moins que ses précieux tableaux soient abimés. « Maddy, méfie-toi, ce type ment comme il respire. » « Je sais. » qu’elle lâche dans un soupir exaspéré, pourtant elle a du mal à se défaire de ses filets. Sans doute, parce qu’il est l’agent qui l’a connu le plus longtemps et que Maddy a eu la flemme d’aller voir ailleurs. Pendant de longues années, elle s’est complètement désintéressée de cet univers et n’a pas ressenti le besoin de changer de manager. Sergio et Maddy sont devenus comme un « vieux couple » au fil des années. Ils se voyaient très rarement, tout juste pour savoir si le contrat était toujours existant entre eux. « Ce n’est jamais que quelques clarifications du contrat que tu as déjà signé avec le réalisateur. Je préfère ne pas prendre de risques. Des troubles légaux sont vite arrivés. Comme à ce stagiaire. » Ce n’est pas du stagiaire dont elle se méfit le plus, mais bien de son agent. Ce n’est pas le diable habillé en prada mais plutôt en costume armani. « Et toi t’as quelque chose à te reprocher pour vouloir lui faire signer un truc pareil ? » Maddy redresse son regard vers Cesar. Il a l’air tendu, elle peut percevoir son regard noir qui fusille son paternel. « Qu’est-ce que tu en saurais, Cesar ? Ne va pas te méprendre, être protecteur est une qualité. Mais tu ne sais pas de quoi tu parles ici donc s’il te plaît, laisse nous régler nos affaires.» Le visage de Sergio se crispe également. Il a une expression différente que les fois où il est tendu face à Maddy. L'actrice sait pertinemment que ce nouveau contrat a pour but de protéger Sergio des fausses accusations plus que Maddy elle-même. Pourtant son côté protectrice ressort et elle ne veut pas mettre Cesar au milieu de leurs affaires. Maddy veut répondre mais elle est soudainement stoppée par une nouvelle arrivante. Intriguée par ce remu ménage, le persan de Maddy fait son interruption dans l’atelier. Romy regarde avec des grands yeux les trois humains dressés devant elle. Elle s’approche de l’intru -Sergio- et va renifler ses pieds pendant quelques instants avant de reculer d’un air nonchalant donnant un coup de queue au passage à l’agent de stars. Romy va ensuite se planter auprès de Cesar, ronronnant à côté du Gutiérrez junior. L’actrice ne peut s’empêcher de rire face à cette vision. Les animaux savent parfaitement différencier le bien du mauvais. « Elle aussi ne semble pas t’apprécier, on dirait. » qu’elle prononce à voix haute avant de porter son attention sur le contrat. Elle voit les petites inscriptions en italique accompagnée d’une étoile qui camouflent les subtilités du document. Maddy n’a pas besoin de le lire pour savoir l’objectif de Sergio : qu’elle se taise. Son silence assure la protection de l'agent. « Je ne vais pas signer ce document maintenant Sergio. Je suis occupée comme tu peux le constater. » D’un geste théâtral elle montre ses peintures même si elle sait pertinemment que le manager n’y est point sensible. « Je prendrai le temps de le lire et je reviendrai vers toi car j’aurai des modifications à apporter. On connait la chanson, n’est-ce pas ? » Il doit devenir fou d’entendre cette éternelle excuse depuis des années. « Et éventuellement, j’y apposerai ma signature. » Grosso-merdo : Maddy va repousser l’échéance à son maximum et sans doute ne jamais signer le contrat de confidentialité. Elle n’est pas folle. Elle n’a pas envie de signer une nouvelle fois avec le diable en personne. Cependant, le Gutiérrez va-t-il accepter de ressortir de l'atelier sans son contrat signé ? Est-il du genre à tolérer la défaite ? Not sure.

« Il y a une subtile différence entre des rumeurs et des accusations, Maddy. Je ne t’apprends rien à ce sujet. » Je me tourne vers Maddy, j’essaie de déchiffrer ses émotions puisque je ne sais pas de quoi ils parlent. Je la regarde se lever et attraper le porte-document. Je ne sais pas ce qu’il contient mais je ne le sens pas. Elle en profite pour souligner que les présentations sont inutiles puisque tout le monde se connait. Ce à quoi je réponds très spontanément qu’on se croise même trop souvent en ce moment, le souvenir de la fête d’Alma -ou plutôt du défaite qu’a été cette soirée- encore frais dans ma tête. Alors que Maddy s’interroge sur la nature du mensonge que Sergio va bientôt lui servir je lui demande déjà exaspéré par sa présence ce qu’il a encore fait, parce que c’est bien connu : quand Sergio est dans le coin il y a forcément des problèmes qui l’accompagnent. « Ne t’en fais pas Cesar, plus vite j’ai mes papiers, plus vite je suis parti. Et vous pourrez retourner à… peu importe ce que vous étiez en train de faire. » Je soupire et je lui sors en désignant les toiles « J’espère bien, on était occupés comme tu peux le voir. » Une manière plus polie que de dire « tu nous fais chier on était mieux sans toi. », j’essaie de faire des efforts pour ne pas l’insulter -pas tout de suite du moins-. Je mets en garde Maddy sur le fait que son agent est un menteur, c’est une évidence mais je tenais à la souligner à haute voix. « Je sais. » Sergio soutient mon regard alors que je le lui jette un regard noir. Je ne compte pas baisser les yeux et lui non plus on dirait. « Qu’est-ce que tu en saurais, Cesar ? » J’en sais beaucoup plus que je ne devrais. C’est peut-être seulement la seconde fois qu’on se trouve dans la même pièce mais ça fait 20 ans que je subis -et toute la famille en général- les conséquences de la tempête Sergio. Les conséquences de ses mensonges envers Mama, de tous le faux espoirs lancés pour finalement la laisser tomber à chaque fois. « Je sais que t’as toujours donné de faux espoirs à Mama, et qu’à chaque fois on doit la ramasser à la petite cuillère. ». J’espère lui clouer le bec avec ça, il est en tort et il le sait. « Ne va pas te méprendre, être protecteur est une qualité. Mais tu ne sais pas de quoi tu parles ici donc s’il te plaît, laisse nous régler nos affaires » Non mais je rêve, il est en train de me donner des ordres ? « Que ce soit clair, je ne bougerai pas d’ici. » J’étais dans l’atelier avant qu’il débarque, et surtout j’ai été invité moi. Ce n’est pas moi l’intrus donc je n’ai pas à partir. Et je refuse de m’écraser face à Sergio, je n’ai pas d’ordre à recevoir d’un inconnu.

C’est le commentaire de Maddy sur le contrat de confidentialité qui détourne la conversation. Je suis surpris par ce contrat mais avant que j’ai pu dire quoique ce soit l’agent répond « Ce n’est jamais que quelques clarifications du contrat que tu as déjà signé avec le réalisateur. » Mouais, je les trouve louche ces « quelques modifications », ça cache quelque chose c’est certain. « Je préfère ne pas prendre de risques. Des troubles légaux sont vite arrivés. Comme à ce stagiaire. » Le stagiaire ? Mais de quoi il parle ? Je suis un peu perdu dans cette histoire et je n’aime pas ça. Je sais qu’on parle de Maddy et pas de moi, que je ne devrais peut-être pas m'en mêler mais j’aimerais savoir ce qu’il se passe. Au milieu des discussions qui s’agitent rapidement, Romy fait son apparition dans l’atelier. Je la regarde renifler les pieds de Sergio et se reculer instantanément avant de venir ronronner contre moi.« Elle aussi ne semble pas t’apprécier, on dirait. » Je me baisse pour la caresser en ajoutant en visant très clairement Sergio. « Elle sent les mauvaises ondes. » La situation est risible, Sergio a réussi à se mettre tout le monde à dos, même le chat. Maddy reporte son attention sur le contrat qu’elle relit rapidement avant d’adresser à Sergio « Je ne vais pas signer ce document maintenant Sergio. Je suis occupée comme tu peux le constater. » Il aurait pu appeler avant de passer, histoire de ne pas venir nous déranger en pleine session de création. Lui envoyer le contrat par mail ou quelque chose dans le genre. Je n’ai aucune idée de comment ça fonctionne mais je suis sûr qu’il y avait d’autres solutions qui nous auraient évité de le voir débarquer alors qu’on ne l’attendait pas. « Je prendrai le temps de le lire et je reviendrai vers toi car j’aurai des modifications à apporter. On connaît la chanson, n’est-ce pas ? Et éventuellement, j’y apposerai ma signature. » Je me tais, j’attends qu’elle ait fini de lui parler de ce fichu contrat mais je suis en train de bouillir. Je regarde Maddy qui défie Sergio du regard. Je ne tiens plus et je lance avec un air exaspéré pour anticiper les remarques de l'agent qui va certainement insister. « Tu vois ? C’était pas le moment. Elle va y réfléchir, tu repasseras plus tard. » Je sais que je vais passer pour le gamin irrespectueux mais là je n’ai plus de patience. J’ai prévu de passer une bonne journée en compagnie de Maddy alors plus vite on s’en sera débarrassés de lui et mieux ça ira. « Ou pas d’ailleurs, ce serait pas plus mal. » J’ajoute une dernière pique pour la route, Maddy serait mieux sans Sergio, il ne lui apporte que des problèmes. Elle m’en parle souvent, pas forcément en détail mais j’en sais suffisamment pour savoir que s’il n’était plus son agent tout irait mieux.

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A ce moment précis de la conversation, Maddy aurait préféré ne pas être dans la pièce. « Je sais que t’as toujours donné de faux espoirs à Mama, et qu’à chaque fois on doit la ramasser à la petite cuillère. » Le visage de Cesar se durcit en parlant de sa maman, Maddy croise les bras dans son dos, et elle a même un mouvement de recul, pour ne pas s’interposer dans cette conversion de l’ordre du familial. « Tu peux accuser Rudy pour les promesses que je n’ai pas pu tenir, si ça te chante. Même s’il a de quoi faire en ce moment, en termes d’accusations. » En dix ans, Sergio n’a que très peu parlé de sa famille à Maddy et là voilà en train d’assister à un joli tableau de famille. Maddy reste sans mot devant les paroles masculines, on croirait assister à un match de ping-pong. « Que ce soit clair, je ne bougerai pas d’ici. » Elle cligne plusieurs fois des yeux en décernant des similitudes entre le père et le fils. Ils sont bien de la même famille, qu'ils le veuillent ou non. « Tu peux rester, ça m’est égal. » Ils sont définitivement tous les deux : bornés et colériques, voir sanguins. Prions que l’atelier ne finisse pas en bain de sang.

Comme par magie, sa majesté Romy fait son entrée, calmant un peu le jeu, ou du moins créant une diversion dans cette conversion qui devenait trop personnelle. « Elle sent les mauvaises ondes. » Romy a son petit rôle dans cette dispute entre humains. « Je suis pressé de rentrer moi aussi. Et je n’ai pas de chat pour une bonne raison. » Elle décide de ne pas répondre à cette provocation, le sujet est clos. Tout le monde a compris que Sergio n’est pas le bienvenu, même le chat.

Maddy essaye de rassembler ses pensées dans toute cette agitation. Elle affirme à Sergio qu’elle lira plus tard son document, repoussant l’échéance de sa signature. Cesar est mignon, il appuie ses propros. « Tu vois ? C’était pas le moment. Elle va y réfléchir, tu repasseras plus tard. Ou pas d’ailleurs, ce serait pas plus mal. » Quant à Sergio, c’est tout le contraire, sans surprise. « C’est étrange, j’entends de l’écho. » Elle rêve, ou il vient de se foutre ouvertement de la gueule de Maddy ? Elle fait les gros yeux. Doucement, comme un venin indétectable, la tension est en train de monter. Les muscles de la Griffiths se contractent en silence, alors qu’elle s’est jurée intérieurement de ne pas s’énerver. Ce n’est pas le moment de perdre pied Maddy, alors que deux hommes se jettent des regards noirs dans l’atelier. « Super drôle Sergio, tu devrais finir humoriste, tu aurais bien plus de succès. » C’était gratuit. « Le fait est Maddy que je connais le refrain. Tu vas garder les documents, t’en servir de cale-porte ou je ne sais quoi. Tu vas éviter mes appels, mes emails, mes messages. Il faudra que je te coure après, ce qui, à titre de rappel, n’est pas compliqué quand je connais ton emploi du temps. Je finirai par te faire signer ces papiers d’une manière ou d’une autre et ensuite seulement je te laisserai tranquille. Alors dis-moi, pourquoi est-ce que tu sembles déterminée à nous rendre la vie compliquée. » La main de Sergio se lève coupant Cesar dans son élan. « J’ai dit que ça m’était égal que tu restes mais laisse les adultes parler. » L’agent retourne son attention vers l’actrice. « Alors, qu’est-ce que ce sera ? » Son fichu contrat, elle va s’en servir comme brouillon pour ses dessins ou alors les feuilles finiront en boules de papier pour que le chat puisse s’amuser avec. Oh non ! Elle a une meilleure idée l’actrice. Le papier finira en composte dans son jardin. Romy est bien trop propre pour faire pipi dessus, même si elle aurait fait un parfait cobaye. « C’est plutôt avec Micah que je devrais parler. » Pas toi. En réponse, Maddy veut leur rendre leurs vies compliquées, c’est lui qui a commencé. « Je ne signerai pas ton fichu document sans l’avoir lu et encore moins, sans avoir parlé avec Micah, puisque que tu t’amuses à jouer avec nos images publiques. » A lui aussi, il lui a concocté un contrat surprise ou il a le droit aux faveurs du mexicain ? Elle ne préfère pas savoir. « Donc tu préfères quoi Sergio, partir ou rester ? » La première option est sans doute la plus sage, mais l’agent va-t-il réellement la choisir ? Et si le Gutiérrez reste, elle improvisera, c’est l’un de ses métiers après tout. Elle pourra lui proposer un verre d’eau et le sol de son atelier pour dormir en attendant qu’elle lise -très lentement- ce contrat de confidentialité. « Si tu décides de nous imposer encore longtemps ta présence, tu seras gentil de respecter mes invités. Cesar l’est contrairement à toi. » qu’elle en rajoute une couche. Peut-être qu’il va enfin comprendre qu’il n’est pas le bienvenu. Elle espère vraiment qu’il va partir, elle n’aime pas voir Cesar dans cet état. « J’ai l’habitude de tes paroles désobligeantes. » Elle soupire avant de décider de s’interposer entre les garçons car elle sent la tension monter d’un cran dans l’atelier. Elle n’aime pas du tout cela. Elle s’avance au milieu de l’atelier et se place entre Gutiérrez Junior et Gutiérrez Senior. Elle aurait préféré ne jamais vivre un tel scénario dans sa propre maison, mais maintenant il est trop tard, la machine est lancée. « Mais Cesar, je t’interdis de mal lui parler, c’est compris ? » qu’elle déclare sur un ton ferme et tranché. Elle n’est pas sa mère, cependant le jeune Gutiérrez reste son protégé. Maddy a certainement plus d’affection pour Cesar que son propre géniteur, car Sergio est clairement un piètre père.

« Tu peux accuser Rudy pour les promesses que je n’ai pas pu tenir, si ça te chante. Même s’il a de quoi faire en ce moment, en termes d’accusations. » Je serre le poing, accuser Rudy pour détourner mes accusations c’est petit et lâche. Rudy est un con, un égoïste qui lui aussi nous a abandonné en faisant encore et toujours des mauvais choix j’en suis certain mais s’il a insisté pour que Sergio parte à l’époque c’était pour une bonne raison.  Parce qu’il était toxique pour nous et surtout pour Mama qu’il faisait souffrir au quotidien. « Il a peut-être merdé mais tu ne vaux pas mieux que lui. » Je repense à Rudy en prison et ça me fout le moral encore plus à zéro, ma famille ne cesse de s’écrouler, de se déchirer et moi je suis là comme un con, je les regarde faire. J’ai l’impression d’être le seul membre de la famille normal, sain d’esprit et qui ne fasse pas des choix de vie de merde. J’exprime ma volonté ferme de ne pas quitter la pièce pendant qu’ils discutent « Tu peux rester, ça m’est égal. » Il est sérieux ? Il est en train de m’autoriser à rester pour assister à leur conversation alors que c’est lui qui s’incruste dans MA séance peinture avec Maddy. Alors que j’ai été invité et que lui s’est invité tout seul ? « Merci c’est trop aimable. » je dis en levant les yeux au ciel. Plus cette discussion avance et plus Sergio me fatigue. Je ne suis pas le seul à être plus qu’agacé par la présence de Sergio puisque Romy arrive et montre une certaine animosité contre l’agent tout en venant ronronner contre mes jambes. Je lance que son comportement est normal puisqu’elle sent les mauvaises ondes du patriarche, ce à quoi il répond « Je suis pressé de rentrer moi aussi. Et je n’ai pas de chat pour une bonne raison. » Heureusement pour lui, je parle pour le chat bien sûr, quel calvaire d’avoir Sergio et ses mauvaises ondes pour compagnie, il y a de quoi devenir agressif.

Maddy explique à son entêté d’agent qu’elle va y réfléchir et j’appuie ses propos en disant que c’est bon il pouvait aller voir ailleurs si on y était désormais. « C’est étrange, j’entends de l’écho. » C’est une tentative d’humour ça ? Ce n’est vraiment pas drôle, je n’aime pas qu’il se foute de ma gueule comme ça. Bien sûr que je suis du côté de Maddy, face à un requin comme Sergio on n’est jamais trop de deux. «Super drôle Sergio, tu devrais finir humoriste, tu aurais bien plus de succès. » Je souris à la remarque de Maddy, voilà pourquoi je l’adore, parce qu’elle n’a pas peur de lui envoyer des piques et que ça ne ferait pas de mal à Sergio d’être remis à sa place quand il se sent supérieur comme ça. « J’avoue, on est sur quel niveau de maturité pour réagir comme ça ? » Je suis dans la pièce, je suis là et j’existe alors j’aimerais qu’il me considère autrement qu’au travers de remarques infantilisantes comme ça. Et Sergio se lance dans un monologue sur ce satané contrat « Le fait est Maddy que je connais le refrain. Tu vas garder les documents, t’en servir de cale-porte ou je ne sais quoi. Tu vas éviter mes appels, mes emails, mes messages. Il faudra que je te coure après, ce qui, à titre de rappel, n’est pas compliqué quand je connais ton emploi du temps. Je finirai par te faire signer ces papiers d’une manière ou d’une autre et ensuite seulement je te laisserai tranquille. Alors dis-moi, pourquoi est-ce que tu sembles déterminée à nous rendre la vie compliquée. » J’écoute à moitié, parce que je ne comprends pas tout à leurs histoires de buisines d’une part et de l’autre parce que la voix de Sergio me donne mal à la tête. Quand il commence à insinuer que c’est de la faute de Maddy je fais un pas vers lui pour m’interposer, sa main de lève pour me barrer le chemin et il me lance d’un ton glacial « J’ai dit que ça m’était égal que tu restes mais laisse les adultes parler. » Non mais je rêve, il a vraiment dit ça ? « Laisse les adultes parler sérieusement ? Je suis plus un gamin. » S’il y a bien une chose qui m’insupporte c’est qu’on me traite de gamin. Je suis majeur, j’ai 20 ans, j’ai un boulot, même deux si on compte le dessin, je passe mes soirées à m’occuper de la maison et des petits, je bois des litres de café parce que j’arrive pas à dormir à cause de l’anxiété que tout ça me procure et il ose dire que je suis un gamin ? Là c’est trop, j’essaie de me contenir, de ne pas exploser et je le fais uniquement pour Maddy qui n’a rien demandé et qui n’a pas besoin de subir la colère de deux Gutiérrez, un seul suffit déjà à nous casser les pieds. « Alors, qu’est-ce que ce sera ? »

Je me tourne vers Maddy, curieux de savoir ce qu’elle compte lui répondre. « C’est plutôt avec Micah que je devrais parler. » Micah ? C’est qui lui ? Je reste silencieux parce que je ne sais pas de qui elle parle et je ne veux pas la couper. « Je ne signerai pas ton fichu document sans l’avoir lu et encore moins, sans avoir parlé avec Micah, puisque que tu t’amuses à jouer avec nos images publiques. Donc tu préfères quoi Sergio, partir ou rester ?  Si tu décides de nous imposer encore longtemps ta présence, tu seras gentil de respecter mes invités. Cesar l’est contrairement à toi. » J’affiche un petit sourire satisfait, Maddy a bien remis Sergio à sa place. Et elle ajoute « J’ai l’habitude de tes paroles désobligeantes. » Elle se glisse entre lui et moi, elle a sûrement remarqué que je serrai le poing et que l’atmosphère est devenue électrique, une seule étincelle et tout explose -de mon côté du moins-.  « Mais Cesar, je t’interdis de mal lui parler, c’est compris ? » Je suis reconnaissant envers Maddy mais je tiens à ce que quelque chose soit clair : je suis grand et je sais me défendre tout seul. « Merci c’est gentil de me défendre mais ne t’en fais pas je n’ai pas peur de lui. » Et surtout Sergio ne m’intimide pas, je m’en fiche pas mal de le vexer ou qu’il me déteste. Qu’ils me déteste et qu’il pense que je suis un petit con si ça lui fait plaisir je m’en fous, si j’en suis arrivé à ce point c’est parce qu’il a sa part de responsabilité.

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Maddy reste sidérée devant cette révélation. Rudy en prison, un des fils de son agent en prison ? C’est le fils numéro combien ça ? Elle fronce les sourcils, ne préférant pas savoir les détails de cette sombre affaire. Elle remarque simplement que les enfants de Sergio ressemblent de près ou de loin à leur père. Soit par des traits de caractères similaires ou bien à trainer dans des affaires pas très nettes. Maddy se demande d’ailleurs comment le Gutiérrez Senior n’a jamais fini en prison avec le nombre incalculable de magouilles qu’il orchestre dans l’ombre. Peut-être parce qu’il n’a jamais véritablement franchi la limite. Sergio a certes beaucoup de défauts, mais ça plus grande qualité est de connaître parfaitement les rouages du métier d’agent et toutes les subtilités légales qui gravitent autour. Alors que Maddy essaye de repousser l’échéance de la signature, en invoquant Micah ou encore en s’interposant entres les garçons car elle sent la tension monter dans son atelier, Sergio dégaine sa dernière carte, la plus dangereuse et la plus fourbe.  Subtilement, il l’attaque d’abord sur le succès de ces derniers projets. Elle fait la sourde oreille. Par contre, les propos suivants accusant une énième fois Cesar de « gamin » ne lui plaisent pas.

« On peut l’appeler ici si c’est ce que tu veux. La dernière fois que j’en ai parlé à son agent, ils n’avaient pas l’air mécontents de ce coup de presse, bien au contraire. » L’actrice souffle bruyamment. « Mais pourquoi maintenant Sergio ? Pourquoi précipiter tes pions aussi vite alors que le tournage n’est même pas fini ? Ta super promotion grâce aux images publiques de Micah et moi, elle sera oubliée d’ici la sortie du film ! Pourquoi tu nous mets maintenant dans cette situation alors qu’on aurait pu clairement attendre. » qu’elle commence à s’énerver. « Et que tu aurais pu clairement me demander mon avis que de faire tes affaires dans mon dos. Encore. » Et qu’il ne lui sorte pas encore l’excuse que sa célébrité bat de l’aile, ou qu’elle est capricieuse. Maddy s’en porte très bien de sa « célébrité » actuelle, elle n’a pas besoin de toutes ces rumeurs et tout cet argent pour bien se porter. Pourtant Sergio est avide de succès, d’argent et de pouvoir. Un pouvoir qu'il aime utiliser pour contrôler ses talents, Maddy n’est qu’une de ses marionnettes permis tant d’autres. Tant bien que mal, la Griffiths essaye de le repousser, mais plus elle insiste, plus il reste camper sur ses positions. « Je t’ai dit Maddy, je n’irai nulle part sans ce contrat signé. ». Cette fois-ci, c’est la phrase de trop. La colère monte en Maddy, elle se met entre Cesar et Sergio prononçant quelques froides paroles sur son attitude désobligeante d'agent et de père. « Je ne pense pas que tu ais une quelconque légitimité à me dire comment est-ce que je suis supposé parler à mon fils. » De tout son être, elle a envie de lui rétorquer, mais dans l’éthique de la Griffiths, elle s'ait promis de ne jamais attaquer sur le sujet famille. Maddy cherche une échappatoire, elle aimerait bien l’assommer avec un pot de peinture pour qu’il se taise, mais l’étagère est trop loin. Elle doit penser à un plan B, mais Sergio parasite ses pensées avec sa voix insupportable. « Micah n’as pas besoin d’un contrat pour savoir que ce serait idiot de démentir les rumeurs, lui. Alors s’il te plaît, Maddy. Signe-moi ça. » Qu’il se taise ou son atelier va devenir le théâtre d’une scène de meurtre. « Ce contrat Sergio c’est juste un prétexte pour te protéger de tes stupides rumeurs qui se sont retournées contre toi. Et il y a bien une raison à cela, tu as été trop gourmand et égoïste, comme toujours ! » Ses mains se serrent en poing. C’est mauvais signe. Maddy commence à être à bout de souffle, Sergio priorise ses propres intérêts à ceux de son talent. Maddy attend que Sergio déguerpisse de son atelier, mais c’est tout l’inverse. Mains posées sur la table, il annonce son verdict, sa  sentence diabolique. « Tu sais quoi ? Ce n’est pas grave… » Elle a peur d’attendre la suite alors qu’elle le voit déchirer le contrat en morceaux. « Je ne te le ferai pas signer, ce n’est pas nécessaire. » « Pardon ? C’est une blague, j’espère ? » Est-ce qu’elle a bien entendu ? Et ce qu’il va vraiment oser faire ça ? User de son pouvoir légal de signataire. « Je te ferai parvenir la version finale quand je l’aurai. Tout ce que tu as à savoir, c’est que tu n’es pas autorisée à affirmer ou à infirmer quoique ce soit sur la nature de ta relation avec Micah. Comprends bien que si tu devais nier, cela pourrait potentiellement être un spoiler du film, et personne ne veut ça. Surtout pas les réalisateurs. » Elle tombe des nues, mais elle ne va pas rester sans voix pour autant. « Tu n’as pas le droit de faire ça Sergio ! Je te l’interdis. » A ses mots, elle s’approche dangereusement de son agent. Elle sait que ses paroles sont du vent pour lui, qu’elles n’ont aucune valeur puisqu’il est celui qui détient le plus de pouvoir sur elle. Pourtant, elle n’est plus cette petite fille qui va se laisser faire. C’est inconcevable.« Bien, je pense que j’ai terminé ici du coup. Ce n’était pas si compliqué, vous voyez. » Cette fois-ci, Maddy est à peine quelques centimètres de son agent. Son regard est noir et sa main est tendue. « Tu es un monstre. » Des mots qu’elle lui a déjà sortis il y a quelques semaines déjà. Maddy ne lui laisse pas le temps de répondre, sa main se lève et le coup s’abat brutalement sur la joue de son agent. Oui Maddy vient de gifler son agent, ou le père de Cesar, comme vous préférez. Il y a un silence de mort dans l’atelier. Maddy serait bien capable de lui donner un autre coup, dans les bijoux de famille par exemple. Cependant, à la place, elle attrape la manche du costume de Sergio et le force à se déplacer vers la sortie de son atelier. Sans surprise, il résiste. Maddy en a assez et elle lui ordonne d’une voix colérique et froide. « Sors de chez moi. Tout de suite. » Les joues de Maddy sont rouges, elle a encore mal à sa main, elle a mis toute sa force dans cette gifle. Elle jette un bref regard à Cesar, elle aimerait être désolée mais la colère a pris le dessus désormais. « Je suis navrée Cesar, mais notre séance d’aujourd’hui s'arrête. J’ai besoin de prendre l’air. » qu’elle conclut avant de sortir de son atelier comme une furie. Elle traverse son jardin avant de rentrer par l'arrière de sa maison, en claquant la porte sur son passage. Elle n’est plus disponible pour le reste de la journée et elle ne veut surtout pas recroiser un Gutiérrez, elle a eu sa dose.

« Si tu veux offrir de la considération à un aîné violent, instable et qui préfère visiblement l’ombre de la prison, c’est ton affaire. » Quel cafard. C’est le premier truc qui me vient en tête quand il ose mentionner Rudy. Si on n’était pas chez Maddy je pense que j’aurais voulu lui écraser mon poing en pleine figure. Je ne suis pas quelqu’un de violent, un peu sanguin peut-être mais je ne suis pas comme Rudy. Mais là c’est trop, mentionner les conneries de Rudy pour passer pour un type bien c’est plus que dégueulasse. Oui Rudy a ses défauts, il a fait des choses horribles et il en paye le prix actuellement, mais la différence c’est que Rudy lui il était là. Rudy a fait tout ce qu’il a pu pendant de nombreuses années en étant là pour nous, en endossant le rôle de chef de famille quand Mama était au plus bas. Rudy a dû prendre un rôle qu’il n’aurait jamais dû avoir à assumer à cause de Sergio. Si Sergio avait pris ses responsabilités en tant que père je suis persuadé que Rudy n’aurait pas mal tourné. Alors c’est facile d’accuser les autres, mais je préfère « offrir de la considération » à Rudy plutôt qu’à Sergio qui d’après ce que j’entends de l’échange qu’il a avec Maddy a l’air de lui aussi tremper dans des affaires louches. « Laisses Rudy en dehors de tout ça. » Mon poing est toujours crispé, Rudy n’est pas parfait mais je refuse d’accepter le portrait que Sergio fait de lui.

J’écoute ce qu’il se passe, prêt à appuyer Maddy au besoin, je reste attentif aux paroles de Sergio mais il m’agace très rapidement. Il insiste pour qu’elle signe ce contrat dont je ne comprends pas très bien l’enjeu et Maddy lui dit qu’elle y réfléchira et qu’il ne tirera rien de plus d’elle aujourd’hui. Je l’appuie en disant que c’est bon il pouvait partir maintenant. Ce à quoi Sergio fait une blague qui ne vole pas très haut et ça me m’arrache un petit sourire satisfait quand Maddy le remet à sa place. Sergio recommence et je m’approche à nouveau pour interposer, ce à quoi il me sort une phrase de vieux aigri « laisse parler les adultes » gnagnagna. J’en ai plus que marre d’entendre des adultes parler comme ça, comme si j’étais complètement idiot, je suis jeune mais je ne suis plus un enfant alors j’ai le droit de m’exprimer. Surtout que Sergio n’est rien pour moi alors son ton désobligeant et ses ordres tombent plus que mal. Je commence à m’énerver en lui disant que je ne suis plus un gamin ce à quoi il me répond d’un trop très calme. « Tu es encore un gamin. Quand bien même ce ne serait pas le cas, tu n’as absolument aucune idée de ce qui est en train de se passer. Donc s’il te plaît… » Donc s’il te plaît fermes la, Sergio ne le dit pas mais pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qu’il voulait dire. « Non mais c’est bon ça sert à rien de parler avec toi. » Je ne fuis pas la discussion j’en ai juste assez de l’écouter me raconter n’importe quoi et puis c’est de Maddy dont on parle pas de moi alors les mains dans les poches je m’éloigne et je les écoute discuter, la tête baissée et plus qu’agacé par la situation.

Et puis soudain j’entends que la discussion se stoppe et que Sergio déchire le contrat avec lequel il nous prend la tête depuis de trop longues minutes. Je me tourne vers lui complètement perdu : mais qu’est-ce qu’il fout ? Je comprends pas trop ce qui se passe mais je vois que Maddy a l’air profondément blessée et qu’elle le traite de monstre. Et puis il y a la claque -que j’aurais beaucoup aimé lui mettre aussi- qui instaure une ambiance dans l’atelier encore plus glaciale. Je regarde Maddy à la recherche d’une explication à ce qui vient de se passer mais je pense que j’ai ma réponse : par un stratagème vicieux Sergio a dû trouver le moyen de gagner, encore une fois. J’observe Maddy qui attrape la manche du costume de Sergio et le pousse vers la sortie en lui ordonnant de quitter sa maison. Elle se tourne vers moi et son regard ne s’apaise pas.  « Je suis navrée Cesar, mais notre séance d’aujourd’hui s'arrête. J’ai besoin de prendre l’air. » Je hoche la tête, il vaut mieux arrêter là, on n’arrivera pas à peindre. L’un comme l’autre notre journée vient d’être gâchée par Sergio et nous avons besoin de passer à autre chose. « Je comprends t’en fais pas, on fera ça une prochaine fois. » J’attrape mon sac à dos et je regarde une dernière fois Maddy avec un petit sourire compatissant. C’est quelqu’un de bien et elle ne mérite pas de subir les manigances sournoises de son serpent d’agent.

Une fois dehors je remarque que Sergio est devant la porte et qu’il se dirige vers la voiture. Alors qu’il me tourne le dos je lui dis assez fort pour être sûr qu’il m’entende avec un ton glacial. « Je ne te remercie pas d’avoir gâché notre atelier peinture. » Et je fais une petite pause avant d’ajouter. « Faut toujours que tu gâches tout de toute façon. » J’attrape mon vélo que j’avais laissé près de la porte d’entrée de Maddy, prêt à pédaler jusqu’à chez moi et claquer la porte pour passer la journée à broyer du noir tout seul dans ma chambre.