- Whaaat ? Aigue et caricaturale, la question de Jackson avait raisonné à l'autre bout du fil, arrachant un soupire dépité à Camille. Cette dernière, visiblement pressée par le temps, s'était contentée de lui répéter ce qu'elle venait de lui dire en y ajoutant le numéro de la chambre de son cousin ainsi que les plages horaires allouées aux visites. Lorsqu'elle avait raccroché, Mills avait regardé le téléphone d'un air interdit, se demandant s'il s'agissait d'une mauvaise blague avant de décider d'en avoir le cœur net et d'aller vérifier par lui-même ...
Il était encore mi-figue mi-raisin au moment de se présenter au comptoir de de l'hôpital et avait vite détourné son regard des courbes des infirmières déambulant dans le couloir pour reporter son attention sur son interlocutrice lorsque la réceptionniste était venue confirmer toute l'histoire : Price avait bel et bien été hospitalisé la veille - raison de son absence à leur rituel NFL du jeudi soir. Mais non ! N'avait-il pu s'empêcher de s'exclamer, à la fois effaré et inquiet. Ni une ni deux, il avait remercié le personnel d'accueil et s'était lancé à l'assaut de la cage d'escaliers afin de gravir les étages le séparant de son acolyte. Les ascenseurs, c'était pour les fainéants, pas pour les sportifs comme lui.
Au moment d'ouvrir la porte, Jackson s'était rendu compte que ses mains étaient vides, que sa peine à croire qu'il avait pu arriver quoique ce soit d'assez grave à Edge pour justifier une hospitalisation lui avait fait oublier que tout bon visiteur qui se respecte ramène au moins avec lui une petite intention sensée marquer le coup. Il avait alors tourné les talons et s'était rendu fissa au Starbucks du coin de la rue pour faire une razzia sur les muffins, sandwichs, viennoiseries et autres cochonneries que seule une baisse de morale pouvait justifier en guise de goûter. Pour un goinfre tel que lui, rien ne valait la bouffe car, en plus de satisfaire la faim, cette dernière avait le mérite de recharger les batteries et, de ça, quiconque avait à recouvrer la santé en avait nécessairement besoin.
- Room service. Avait-il annoncé lors de son entrée dans la pièce. D'un pas assuré, Mills s'était rendu au chevet de Price pour y déposer le sacs de vivres. Ses yeux s'étaient alors posés sur les contusions du photographe ainsi que sur la grimace de douleur semblant lui échapper au moindre mouvement. Un silence lourd de non-dits, d'orgueil masculin blessé et de pudeur virile s'était alors installé, incitant Jax à jouer son rôle de pote avec application : De quoi compenser la bouffe infâme qu'on sert aux patients. Derrière la légèreté de cette phrase et la facilité avec laquelle il feintait de prendre tout ceci de manière détachée se cachaient en réalité des souvenirs personnels et douloureux des nombreuses heures passées au chevet de sa mère après que cette dernière se soit faite agresser, dans le bus, alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années. Souvenirs jamais partagés avec Edge mais bien utiles pour se montrer fort et optimiste face à l'image amenuie d'une personne que l'on tient en respect.
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Dernière édition par Jackson Mills le Sam 16 Oct 2021 - 3:31, édité 1 fois
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Qu’on se le dise, tu n’aimes pas être ici, dans cette chambre d’hôpital, pour une durée pour le moment indéterminée .Et tu détestes l’idée que tes proches s’inquiètent pour toi et c’est ce qui est en train de se passer en ce moment même. Car tu ne restes jamais longtemps seul avec tes pensées, entre tes cousins, ta mère, tes oncles, et Yasmine, il y a beaucoup d’allées et venues dans ta chambre et tous, à leur manière, ils tentent de te rassurer et de faire savoir que ce n’est qu’un petit mauvais moment à passer. Tu ne sais pas si tu résumerais les choses de cette façon, tu n’as pas vraiment envie de le faire, tu as envie de partir, de retrouver ta maison, de retrouver ton quotidien, ta colocation avec ton cousin Paul et juste ne pas être ici. Et surtout pas avec ce foutu plâtre au bras, un rappel constant de ce qui s’est passé cette nuit-là. Une chose que tu n’as pas encore analysée, offrant un haussement d’épaules et un c’est flou, quand on te demande des explications, mais tout le monde considère cela normal, personne ne pousse, vu tes blessures. Tu pousses un soupir, le énième de la journée, ta main encore fonctionnelle sur la télécommande du petit écran de télévision dans ta chambre, à passer de chaine en chaîne pour trouver quelque chose pour te distraire. Ta mère, Tamara, t’a bien ramené quelques bouquins à ta demande, mais tu n’arrives à te concentrer sur rien en ce moment. Tu sais que cela changera au moment où Yasmine passera la porte de ta chambre, mais en l’absence de la brune, tu es toujours coincé dans une chambre d’hôpital. Tu es sur le point de pousser un autre soupir, quand un autre visiteur fait son apparition, bien une personne que tu ne t’attendais à ne pas voir ici. "Hey Jackson ? Qu’est-ce que tu fais là?" C’est plus fort que toi, tu laisses filtrer la question et l’intonation, faisant de ton mieux pour te redresser dans ton lit et avoir l’air moins... moins faible ? moins cassé ? moins abattu? Tout cela à la fois, tu en est certain mais tu ne peux pas vraiment empêcher le sourire qui se dessine déjà sur ton visage et après un moment de flottement entre vous deux, tu es bien obligé de constater qu’il ne va nulle part. "Laisse-moi deviner, ma cousine super envahissante t'a appelé ?" Que tu lances en le regardant s’installer, tu jettes ton dévolu sur un des cafés qu’il a apporté avec lui, d’une qualité bien supérieure à celui de l’hôpital, c’est certain. "J'aurais dû me méfier quand elle a eu besoin d’emprunter mon téléphone pour vérifier ses emails." Le pire serait que Camille prévienne Harriet, tu ne saurais même pas quoi dire à ta plus vieille amie, elle s’en voudrait, elle se blâmerait pour ne pas avoir été là cette nuit... et franchement, tu n’es pas dans le meilleur état d’esprit ou la meilleure humeur qui soit. Et puis, il faut l’avouer, tu es rongé par la culpabilité et la honte, c’est aussi simple que cela. Aussi, toujours direct, tu te mets du mieux que tu peux en position assise, ton regard marron trouvant celui de Jackson la seconde suivante. "Okay... Vas-y, je sais que tu meures d’envie de savoir ce qui m’est arrivé donc... pose toutes les questions que tu veux." Parce que tu n’as pas fini d’y répondre à ces questions-là, tu le sais, alors autant commencer par Jackson et t’habituer dès maintenant.
" Laisse-moi deviner, ma cousine super envahissante t'a appelé ? " A ces mots, Jackson sourit, attrapant l'autre cup de café et callant ses fesses dans le fauteuil laissé pour les visiteurs, au chevet de Edge. Depuis cet emplacement, il avait une vue d'ensemble sur la condition physique souffreteuse du blessé et plus particulièrement sur le plâtre entourant son bras. Inconsciemment, Mills pinça les lèvres. Pas difficile d'imaginer à quel point ce genre de blessure était frustrante en plus d'être handicapante. Lui aussi avait pour habitude d'enfiler les gants ; parfois même contre Price, lorsque l'envie leur prenait de se chiffonner sur le ring. La hargne d'avoir à se dire qu'il ne boxerait plus avant un long moment, Jackson pouvait presque la ressentir à sa place. " Okay... Vas-y, je sais que tu meures d’envie de savoir ce qui m’est arrivé donc... pose toutes les questions que tu veux."
Le nez plongé dans son café, Mills ne répondit pas de suite. Regardant Price par dessus le carton du gobelet fumant, il se fit la réflexion que son ami n'était peut-être pas d'humeur aussi taquine que d'habitude. Probablement pas assez en tout cas pour s'entendre dire, même sur le ton de la plaisanterie, que Jackson préférait ne pas savoir et garder de lui le souvenir d'un gars solide dont il était impossible de casser le bras. Il était décidemment trop tôt pour se narguer à propos des blessures de guerre, surtout que Jax ne savait toujours pas les circonstances à l'origine de cette hospitalisation ni même si des séquelles à première vue invisibles étaient à prévoir. Moralité, mieux valait ne pas jouer la carte de la moquerie virile et se contenter de hausser les épaules, en toute neutralité. '' Hé, Bro, j'suis pas venu te prendre la tête. '' Petit mouvement de gobelet en direction des vivres laissées sur la table. Elles étaient à la fois son prétexte, son excuse et son offrande. '' Camille n'a rien précisé, j'pouvais imaginer n'importe quoi ... J'suis juste venu voir si tout allait bien, c'est tout. '' Se justifia-t-il.
Un autre silence accompagna le son de clapotis provoqué par le souffle de Jackson à la surface du café brulant. Quelques secondes de répit diplomatique avant de reprendre, fidèle à lui même : '' Mais si t'insistes pour me raconter, mon oreille est toute ouverte. '' Le sourire étincelant qu'il lui décocha n'était pas tant mesquin que complice. Mills refusait de faire de cette conversation un sujet lourd et grave car il se doutait bien que la fierté de Price n'avait pas besoin qu'on s'adresse à lui comme à un mourant. Son envie d'en savoir d'avantage était évidemment présente, tout comme celle de demander à Edge si rien d'irrévocable n'était à déplorer, mais sa qualité de bon pote faisait de lui un homme capable de ne pas se montrer envahissant. Price lui dirait ce qu'il avait envie de lui dire et puis c'est tout, l'important étant que sa santé se porte bien et qu'il récupère de cette sale gueule de chien battu qui ne lui seyait pas du tout.
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Tu sais déjà que tu vas avoir une petite discussion avec Camille à sa prochaine visite. Ta cousine se soucie de toi, comme une petite sœur, et elle n’a que tes meilleurs intérêts en tête, tu le sais, mais elle commence à outrepasser ses fonctions de membres de la famille et les limites de ta zone de confort. Tu apprécies que Jackson soit là, mais quitte à choisir, tu aurais préféré le voir après ta sortie de l’hôpital ou même ta rééducation, histoire de ne pas paraître aussi faible. C’est ridicule, tu le sais encore une fois, cependant, ton ego en prend quand même un coup et tant pis si ce n’est pas rationnel, tant pis, tu n’as pas vraiment envie que tes proches te voient dans un état pareil et non, tu n’as pas vraiment besoin de te justifier sur ce point-là. Mais Jackson est là à présent et il serait totalement irrespectueux de ta part de lui demander de partir, surtout quand il a fait le chemin jusqu’à l’hôpital, les bras chargés et surtout quand il fait de son mieux pour respecter un minimum ta vie privée. Si les rôles inversés, tu le sais, tu serais à sa place, dans les chaussures de Jackson, littéralement, alors il ne sert à rien de prétendre le contraire. "Je me doute bien que tu n’es pas là pour me prendre la tête mais..." Mais tu ne finis pas ta phrase, le laissant faire la connexion tout seul, préférant prendre une autre gorgée de ton café. Mais il mérite tout de même une explication, mais il serait encore plus bizarre de ne pas en parler. Oui, parler, c’est ce que tout le monde essaye de te convaincre de faire, ton médecin n’arrête pas de te faire des suggestions pour commencer de la thérapie quand tu seras sortiras d’ici et si pour l’instant, tu roules des yeux à chaque fois qu’il le suggère, il va bien falloir que tu lui donnes une réponse à un moment donné. Chaque chose en son temps, pour le moment, tu préfères te concentrer sur Jackson. "Je préfère que ce soit moi qui te donne des réponses à tes questions, plutôt que tu apprennes ce qui s’est passé de quelqu’un d’autre. Histoire de." Pas d’intermédiaire, il te connaît assez pour savoir que tu es direct, et plus vite tu lui diras ce qui s’est passé, probablement pas dans les détails, et plus vite vous pourrez passer à autre chose. Tu as un coup de tête vers ton plâtre, ce dernier a déjà été signé par tes neveux et nièces, ces derniers content de rendre visite à leur oncle et de s’assurer qu’il va bien. "Tu connais déjà mon amour de la boxe ? Disons juste que c’est un combat que j’ai de toute évidence perdu... et ce n’était pas forcément le genre de combat avec un arbitre, un timer ou même dans une salle." Oui, tu es vague, mais tu ne te souviens pas de tout quand cette nuit-là est concernée et pire que tout, il y a des éléments que tu voudrais oublier. Comme les minutes avant que l’ambulance ne te retrouve, où tu n’étais confronté qu’à rien d'autre que de la douleur, tout avant et même après, jusqu’à ton réveil est un peu flou. Tu te dis que c’est une bonne chose au final, tu n’as pas besoin d’avoir toutes les réponses, ton esprit doit bien essayer de te protéger. De qui ? De toi-même il semblerait bien.
" Je préfère que ce soit moi qui te donne des réponses à tes questions, plutôt que tu apprennes ce qui s’est passé de quelqu’un d’autre. Histoire de. "
Jackson acquiesça, en accord avec cette façon de pensée. Pas pour rien qu'ils s'étaient tout de suite entendus lors de leur première enquête ces deux là. Ne pas mâcher ses mots, aller droit au but, être clair et direct. Des qualités indéniables lorsqu'il s'agit de défendre la justice et de représenter la loi. A l'écoute, Mills garda le silence ; il ne souhaitait pas interrompre Edge alors que ce dernier semblait avoir trouvé la volonté nécessaire pour laisser s'échapper d'entre ses lèvres les mots douloureux à mettre sur les faits. " Tu connais déjà mon amour de la boxe ? '' À la fois réceptif et hésitant, Jax opina du chef, les yeux légèrement plissés. Il s'était attendu à ce que Price lui parle d'accident ou de chute, pas de boxe. Son regard posé sur le plâtre du combattant cherchait à sonder la profondeur des connexions à faire entre ces blessures et leur passion commune. Disons juste que c’est un combat que j’ai de toute évidence perdu ... et ce n’était pas forcément le genre de combat avec un arbitre, un timer ou même dans une salle.
Silence. Long. Lourd. Pesant.
'' - Ok ... '' L'inflexion de sa voix en disait plus que ses mots. Jackson était déçu d'apprendre que son estimé collègue et copain de longue date s'adonnait aux plaisirs des combats illégaux. Le genre de jeux de pègre puant le fric sale et contre lesquels il avait pour mission de lutter en sa qualité d'agent fédéral. Difficile de ne pas ressentir cela comme une espèce de trahison, même s'il était évident que les intérêts de Price dans cette pratique douteuse n'avait rien à voir avec Jackson, leur amitié ou quoique ce soit d'autres faisant appel à son jugement. Juger. La chose que Mills essayait tant bien que mal de ne pas faire tandis que son regard perçant détaillait le visage tuméfié de Edge.
'' Tu connais son nom ? '' Demanda-t-il avec une désinvolture trop prononcée pour être parfaitement sincère. Celui de l'adversaire, de l'organisateur, du bookmaker, peu importait en fin de compte. Une piste, c'est tout ce qu'il lui fallait pour investiguer et remonter jusqu'à la source.
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Cela ne te fait pas particulièrement du bien d'en parler, non dire tout cela à voix haute et te repasser en boucle les premiers événements de cette soirée fatidique, ce n'est pas un bon exercice en fait. C'est sans doute pour cela que tu ne voulais personne en dehors de ta famille et Yasmine, dans cette chambre d'hôpital, et sans doute pourquoi il est plus facile de se cacher derrière un silence certain et de passer à autre chose. Si cela avait été un autre combat, peut-être, sauf que là, les signes sont plus que visibles et il n'y aucune moyen d'y échapper. Le récit est court et tu laisses l'autre homme tout connecter et se faire une idée de ce qui est arrivé. Tes mots sont suivis d'un long silence et si tu penses à ajouter quelque chose, il n'y a rien d'autre à ajouter en fait. Tu as merdé, il n'y a pas d'autres façons de le dire, aucun moyen de le déguiser et tu ne cherches pas un peu de réconfort, Jackson est là et vous pouvez rester silencieux à deux au final. Il brise le silence en premier et tu le regards en fronçant légèrement les sourcils, reprenant son : "Okay ?" en attendant la suite de sa phrase. Parce qu'il doit bien y avoir une suite en fait. Ou alors il pourrait t'accuser d'être complètement débile, te rappeler que dans un sens, tu bosses pour les services de police de la ville, toi aussi, et que tu n'aurais jamais dû te mettre dans une merde pareille. Tout ça, tu le sais, tout ça, ce sont des choses dont tu as parfaitement conscience, que tu t'es déjà répétées en boucle dans un certain sens... tu n'as besoin de personne pour t'ouvrir les yeux en réalité. Ce n'est pas ce que Jackson fait, non, pas ce qu'il fait et à sa question, tu hoches négativement la tête. "Non. On n'est pas allés boire une petite bière après le combat pour célébrer sa victoire, j'ai fini ici." Que tu dis, avec un brin de sarcasme dans la voix, tu reprends ton sérieux la seconde suivante, car tu sais déjà où va l'esprit de Jackson et qu'une petite vendetta n'arrangerait rien là tout de suite. Cela ne t'intéresse même pas de croiser la route de celui qui t'a envoyé à l'hôpital, tu te doutes bien qu'il avait ses propres raisons pour être là ce soir-là, ses propres raisons pour participer à ce genre de combat, et il a gagné. Pas de la façon la plus correcte, mais tu connaissais les conditions et tu as choisi de monter sur le ring en connaissance de cause. Remettre la faute sur un parfait inconnu n'est pas la bonne chose à faire. "Et laisse tomber Mills, genre vraiment, ça ne sert à rien que tu perdes ton temps, je suis allé chercher les ennuis, j'en ai trouvé et c'est tout." Tu hausses légèrement le ton, pour que Jackson se concentre sur autre chose, plutôt que de tenter de résoudre tes problèmes, pour qu'il ne se lance pas sur ce chemin qui paraît plus que tortueux pour le coup. "Je suis le seul responsable... pour tout ça." Que tu dis résolument, plus sérieux que jamais.
" Et laisse tomber Mills, genre vraiment, ça ne sert à rien que tu perdes ton temps, je suis allé chercher les ennuis, j'en ai trouvé et c'est tout. " C'est tout ? Jackson fronça les sourcils, reposant son gobelet encore fumant sur l'accoudoir du fauteuil. A l'air sérieux que prenait son interlocuteur, il n'y avait pas de place possible au doute : Edge ne souhaitait pas que cette affaire aille plus loin qu'un simple doliprane et quelques ecchymoses dont les plus profondes - et aussi les moins visibles - resteraient certainement celles encrées dans son égo." Je suis le seul responsable ... pour tout ça. "
Un nouveau silence accompagna le point final que Price semblait vouloir mettre à cette conversation. Dans le regard que Mills posait sur son collègue se mêlaient à la fois l'incompréhension et la contrariété. L'idée même de ne pas donner suite à cet histoire peinait à faire son chemin dans l'esprit de l'agent fédéral pour la simple et bonne raison que les enjeux présents sur la table touchaient à la fois à l'étique de sa fonction mais aussi à ses valeurs de combattants. Quel différence y avait-il entre un combat et un meurtre s'il était entendu et accepté que de laisser l'autre pour mort dans le caniveau était parfaitement envisageable ? A ses yeux, aucune.
'' Tu déconnes j'espère. '' Ne put-il s'empêcher d'articuler, le nez levé en signe de défi.
Instinctivement, Mills se redressa et partit se poster face à la fenêtre. Le regard braqué sur le parking, il avait tout le loisir de contempler les allées et venues des ambulances. Dos tourné à Price, il entreprit de sous-peser le choix de ses mots avant de parler et ce afin d'éviter d'avoir à regretter le genre de propos qu'il se serait bien vu articuler sous le coup de l'impulsion. Si l'intention était noble, l'exécution, quant à elle, était visiblement pénible pour ses nerfs d'impulsif irrécupérable. Ce n'est qu'au prix d'un effort placé sous l'hospice de l'amitié qu'il parvint à jeter par dessus son épaule la version la plus modérée de sa pensée :
'' T'en penses quoi des prochains qui n'auront pas la chance de se faire ramasser par l'ambulance ? '' Parce qu'il ne fallait pas se leurrer à ce propos : ne rien faire c'était laisser faire. Et laisser faire c'était cautionner le fait que d'autres finiraient comme Edge, voire possiblement moins chanceux que lui parce que moins entraînés et moins habiles dans l'exercice de parer les coups. On ne pouvait attendre des organisateurs de combats illégaux qu'ils s'inquiètent de la légitimité des combattants ou bien qu'ils s'assurent que les écarts de niveaux ne soient pas ridiculement en défaveur de l'un d'entre eux. Si c'était pour finir complice de ce genre de combats de coqs non bagués, Jax aurait clairement préféré ne pas savoir.
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Dernière édition par Jackson Mills le Sam 2 Avr 2022 - 2:03, édité 1 fois
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Tout, de ta posture à ton intonation, indique que ce que tu viens de dire n'est pas négociable. C'est même final, il s'agit de ta décision après tout et la dernière chose que tu veux, c'est te disputer avec lui. Pourtant, tu le sais que la dispute va venir, tu sais qu'elle va arriver, parce que vous êtes similaires sur bien des points et que lui dire de ne pas insister, c'est probablement la pire des choses à faire dans la présente. Jackson se dit sûrement que ton honneur est entaché ou quelque chose du genre, mais la vérité, c'est que tu t'en moques complètement, oui ton ego en a pris un coup mais tu t'en remettras. Toi tu penses à la suite, toi, tu songes au moment où tu vas devoir quitter les couloirs de l'hôpital et que tu devras retourner à ta vie quotidienne. Ou tu devras tout faire pour ne pas refaire le même genre de connerie et de ne pas te retrouver de nouveau dans un lieu comme celui-ci. Tu veux assurer, tu veux pouvoir garder la tête haute et repartir d'ici avec le peu de dignité qu'il te reste, est-ce que c'est trop demander ? Visiblement oui, visiblement oui car quand Jackson bouge, tu comprends que la conversation n'est pas finie, sa rhétorique n'est pas parfaite et tu lui adresses un regard noir quand il te demande si tu plaisantes. Tu te redresses dans ton lit, tu es toujours toi et tu réponds toujours très mal au ton qu'il vient d'employer ou même à la provocation, cela ne changera jamais et tu dois te forcer à prendre une profonde inspiration, longue qui plus est pour ne pas hausser le ton ou même trouver suffisamment de motivation pour te mettre sur tes deux pieds. "J'en pense que je ne connais pas la vie de ce type, que je suis allé chercher les emmerdes et j'en ai trouvé. Tu ne connais pas toute l'histoire et moi non plus en fait..." Que tu répètes, tout ceci plus que clair dans ton esprit, tu ne comprends pas vraiment l'acharnement de ton ami, non vraiment, s'il l'était, il comprendrait que tu veux juste mettre tout cela derrière toi et il n'insisterait pas. Sa visite a commencé avec les meilleures des intentions mais elle a définitivement un goût amer désormais, et plus les secondes passent et plus tu te dis que Camille a clairement dépassé les bornes en le prévenant. Et tu avais raison de le garder loin, que ce soit lui ou Harriet, ce sont des personnes qui ont un tempérament de feu ; comme toi, cela est bien pratique, dans la vie de tous les jours, pour surmonter des obstacles et avoir de la motivation ou même pour célébrer quelque chose... mais dans une situation aussi délicate que celle-ci ? Tu sais que ce n'est pas la bonne approche, du tout. "Ce n'était pas tellement une suggestion que je te faisais en fait Jackson ; si je te dis de lâcher le morceau et de ne pas insister..." Tu marques une légère pause, ton regard croisant celui de l'autre homme. "C'est pour que tu le fasses, ce n'est pas parce que je suis dans un lit d'hôpital que ce que je dis ne compte pas. Si tu ne peux pas l'accepter alors tu ne devrais pas être là. Du tout." Hors de question qu'il te voit comme quelqu'un de faible en fait, ce serait le pire du pire pour toi et tu termines ta phrase en lui indiquant la porte d'un signe de tête.
'' Tu ne connais pas toute l'histoire et moi non plus en fait ..." Pour toute réponse, Jackson garda le dos tourné. Sa manière à lui de rester hermétique à la tentative d'Edge d'arrondir les angles de cette histoire merdique. Pas besoin de l'avoir en visuel pour comprendre que Price ne comptait pas lui en dire d'avantage ; son timbre de voix trahissait qu'il était au moins aussi exaspéré que Mills par leur échange.
Là, dans l'espace des quelques mètres les séparant l'un de l'autre, le premier debout, le second alité, se creusait soudainement un gouffre aussi invisible qu'impalpable : celui de leur divergence de points de vue. Dents serrées, le regard de Jax pouvait bien rester focus sur les ambulances en contre bas, cela n'empêchait pas son esprit de tourner en rond. Il se rejouait le nombre incalculable de fois ou Edge et lui avaient collaboré sur des affaires glauques, élucidé des mystères et trouvé des indices ayant permis d'identifier des suspects dans le but systématique de rendre Justice et de préserver la société des parasites capables de la pourrir pour toutes sortes de raisons dont aucune n'avait jamais trouvé grâce à leurs yeux. Avec ce genre d'introspection, l'agent nourrissait sans le vouloir son sentiment de déception et perdait de vue la raison de sa présence en ces lieux : apporter du soutien à son ami de longue date.
" Ce n'était pas tellement une suggestion que je te faisais en fait Jackson ; si je te dis de lâcher le morceau et de ne pas insister ..." A ces mots, Mills daigna enfin se retourner, comme s'il devinait ce qui allait suivre et qu'il voulait qu'Edge le lui dise en face à face. Défiant, son regard accrocha celui du patient. " C'est pour que tu le fasses, ce n'est pas parce que je suis dans un lit d'hôpital que ce que je dis ne compte pas. Si tu ne peux pas l'accepter alors tu ne devrais pas être là. Du tout. "
Mills aurait pu réagir intelligemment, comprendre que seul l'état de santé de Price avait de réelle importance, que l'avenir que son collègue choisirait de vivre ne regardait que lui, que son avis personnel n'avait pas sa place dans cette chambre ou, tout du moins, que cette conversation pouvait être remise à plus tard, lorsqu'il serait plus aisé d'argumenter en faveur de la nécessité de lutter contre la pègre ... mais c'était sans compter sur son volcan intérieur, toujours prompt à entrer en éruption au moindre caillou jeté dans son cratère. Calmement, comme pour faire contraste avec la vigueur de l'émotion ressentie derrière sa façade de type mal luné, Jax se rapprocha à nouveau du fauteuil afin de récupérer son café laissé sur l'accoudoir. Entre la désinvolture et l'agressivité, il balança la cup encore pleine dans la poubelle. Un * splah * humide ponctua le geste.
- T'as raison, j'me casse. Qu'il répondit avant de tourner les talons sans même un regard en arrière, trop déçu et trop frustré d'avoir refoulé sa colère pour daigné souhaiter un prompt rétablissement à Price ou quoique ce soit d'autre d'aimable pour sa convalescence.
De retour à sa voiture, Mills marqua une pause, les mais sur le volant, les sourcils froncés. Dans le rétroviseur, il croisa le reflet de son regard sombre et jura soudainement en tapant sur le tableau de bord. Se fâcher avec ses amis, Jackson n'aimait pas ça. Mais bafouer ses principes, il n'aimait pas non plus. Alors il mit le contact et poussa le volume de l'autoradio plus fort que la moyenne, histoire de couvrir le bruit de ses pensées contrariées.