| only broken horses know to run (shiloh #2) |
| | (#)Sam 9 Oct 2021 - 17:15 | |
| only broken horses know to run. (1ER OCTOBRE, PARIS.) Il avait prévenu ses médecins, ceux-là même qui s'étaient occupés de son suivi après son hospitalisation : on avait peut être pu le convaincre de rester sagement chez lui le temps qu'il se remette sur pied mais rien ni personne ne pourrait l'empêcher de prendre cet avion pour Paris. La collection Printemps-Été de Weatherton devait être présentée au grand public, et ce que son créateur soit en état ou non de faire presque vingt-quatre heures d'avion. James le savait, le voyage serait éprouvant mais tous ceux qui le connaissaient savaient qu'il préférerait se faire couper une jambe que de laisser qui que ce soit d'autre présenter le fruit d'un travail acharné de plusieurs mois. C'était d'autant plus inenvisageable en l'absence d'Archie, qui officiellement avait décliné son invitation à se joindre à eux pour se consacrer à ses propres obligations mais qui officieusement ne voulait sûrement pas raviver le souvenir de leur dernière escapade parisienne. James ne prétendrait pas qu'il avait été surpris, quand bien même ce refus avait été plus dur à encaisser qu'il l'aurait cru quand il était déjà bien incapable de définir leur relation. Peu importe, il n'aurait jamais trop de cette semaine pour penser à autre chose. Car chacun savait que s'il était déjà d'humeur irritable en temps de Fashion Week, personne n'était ici à l'abri de le voir imploser avant le défilé. Avoir réchappé à une agression dont il continuait de sous-estimer les conséquences sur son état psychique avait eu pour effet de le rendre plus intransigeant encore, d'abord avec lui-même mais aussi avec les autres. Et au prix des billets d'avion et des chambres d'hôtel, il était impensable de faire le voyage avec les dizaines de couturières, habilleuses et autres intervenants avec lesquels James avait pris l'habitude de travailler. C'est donc sur place qu'on leur avait attribué du personnel pour renforcer leurs équipes, et après une grimace que James avait non seulement découvert qu'ils défileraient après Schiaparelli, mais aussi qu'ils avaient pris du retard à deux jours du grand défilé. « Où sont les fiches qui devraient être accrochées à ce portant ? » Son regard balaya la suite reconvertie en atelier et c'est la voix d'une assistante qui s'éleva. « Juste ici, James. » Pas à leur place, donc. Le créateur se saisit d'une des fiches et étudia attentivement la photo prise après les essayages de ce matin, censée servir de repère au moment où les mannequins revêtiraient leurs tenues avant le défilé. « Ça va pas. Les accessoires prévus pour cette tenue sont beaucoup trop massifs. Avec cette ceinture, pas besoin de bijoux. » Ou bien la mannequin ne pourrait pas se mouvoir avec autant de fluidité que prévu et l'esprit de la collection, pensée pour être épurée et volatile, serait perdu de vue. « On passe après-demain à 12h, juste après Stella McCartney. Elle m'a dans le pif depuis qu'elle a mal pris une remarque que je lui ai faite l'an passé. C'est pas le moment de se planter, ça lui ferait trop plaisir. » Les gens pouvaient être d'un susceptible, parfois.
Heureusement il restait quelques personnes suffisamment familières avec son humour pour ne pas se vexer chaque fois qu'il ouvrait la bouche, et c'est en partie pour s'entourer d'une alliée que James avait proposé à Shiloh de l'accompagner pour cette semaine à Paris. En partie seulement, parce qu'il n'était pas non plus sans savoir qu'elle avait elle aussi traversé des moments difficiles, et avait sans aucun doute plus que jamais besoin de se changer les idées et d'oublier cette histoire de photos pour laquelle elle avait pu compter sur le soutien du créateur. Shiloh et lui se ressemblaient sur un point : ils noyaient toujours bien volontiers leurs soucis dans le boulot et s'il y a une chose dont la jeune femme ne risquait justement pas de manquer à deux jours du grand défilé, c'est bien de travail. James ne lui aurait jamais fait l'affront de la mettre au repos forcé le temps qu'elle remonte la pente et se reconstruise, c'était la dernière chose qu'il aurait voulu qu'on fasse pour lui et ça n'était pas pour rien si sa convalescence avait été une frustration de chaque instant. De plus, il avait toute confiance en Shiloh et jugeait qu'il était temps de le lui prouver en bonne et due forme. Il glissa ainsi aux cotés de la jeune femme, affairée à apporter quelques finitions à l'aide d'une aiguille. « Shiloh, tout va bien de ton coté ? Tu as avancé sur les finitions du modèle que je t'ai confié ? » Une robe composée de cristaux dont il avait fallu retravailler les ornements après qu'une des personnes chargées de manipuler les créations à leur arrivée à l'hôtel ait eu la bonne idée de la manier comme une vulgaire blouse h&m. Ce genre de choses arrivaient avec leurs modèles les plus fragiles mais n'aidaient pas le créateur à se détendre : heureusement, il savait sa création entre les meilleures mains. « C'est Linda qui la portera le jour du défilé, je lui ai dit de se tenir prête pour le fitting quand tu aurais terminé. » Le fitting, ce moment où l'on construisait le look du modèle à partir des différentes pièces de la collection. N'importe quel haut ne pouvait pas aller avec n'importe quel bas, n'importe quelle robe ne s'assortissait pas à n'importe quelle paire de chaussures. Tout était une question d'assemblage, et on avait déjà vu des fitting s'éterniser jusqu'au milieu de la nuit. « Je sais que je t'en demande beaucoup, mais on m'a collé une équipe de bras cassés qui n'a aucun respect pour ma façon de travailler. Tu es la seule en qui j'ai toute confiance ici. » Parce que c'était évidemment de la faute des autres si rien n'allait comme il voulait. Ses équipes avaient l'habitude de composer avec son tempérament et ses exigences, mais ses nouveaux collaborateurs étaient quant à eux suffisamment insouciants pour croire que titiller la patience d'un homme constamment armé d'une paire de ciseaux était une bonne idée.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Mer 20 Oct 2021 - 21:09 | |
| Depuis trois jours, j’ai le besoin régulier de me rappeler que tout ce que je suis en train de vivre n’est pas un rêve, mais bel et bien une réalité que je me dois de chérir. Je n’avais pas cru James lorsqu’il m’avait convoqué dans son bureau afin de me demander de l’accompagner à la Fashion Week française. Tel une idiote, j’étais parti dans un éclat de rire avant de prendre conscience de tout le sérieux dont faisait preuve le styliste. Durant des soirées toute entière, j’ai remis en cause ma légitimité à participer à un tel événement, puis Megan m’a rappelé que j’avais travaillé dur et qu’il était temps que je me fasse un vrai nom dans le milieu. Pour la première fois de ma vie, j’allais quitter l’Australie afin de vivre quelque chose pour moi, qui me serait bénéfique, sans que jamais personne ne vienne tirer sur mes ailes. Ma revanche, elle se tenait juste là, dans toute la confiance que le Weatherton plaçait à mon égard, car on le sait à quel point cet événement est important pour James. C’est la boule au ventre que je me suis monté dans l’avion, me forçant d’oublier la petite voix qui ne cessait de chantonner que je ne serais pas à la hauteur pour quelque chose d’aussi important. La Fashion Week, c’est la semaine de tous les défis, mais aussi de tous les dangers et il était hors de questions de se rater. Après des événements en demi-teinte l’an passé, les maisons de couture ont reçu carte blanche pour faire de Paris, le cœur battant de la mode. À chaque instant passé à l’extérieur, je m’émerveille du sens du style qu’ont les Françaises, cette manière nonchalante de trouver le pouvoir d’associer deux pièces qui, sur le portant, n’avaient rien à voir ensemble, pour en créer un look tout simplement incroyable. Tous les soirs, au lieu de me reposer, je grappille du temps de sommeil pour dessiner des idées, pour me rappeler des nuances et de toute l’énergie qui se dégage à chaque coin rue de la capitale. Je ravale mon angoisse à coup de crayon.
Mes déboires, je les abandonne dans la chambre d’hôtel à chaque matin. Je pose mes peurs, je me force à laisser la fille fragile dans un coin pour ne laisser la voix qu’à la passionnée, celle qui ne se soucie guère du manque de sommeil, mais qui vibre à chaque fois qu’on lui met des aiguilles entre les doigts. Dès notre arrivée dans le local qui serait le nôtre le temps de l’événement, je me suis mise au travail. Il y avait beaucoup à faire en très peu de temps et surtout en compagnie d’une équipe que l’on ne connaissait pas. La plupart sont des Français, amateur de la pause cigarette et grands spécialistes dans le domaine du susceptible. Plus d’une fois, j’ai pu en entendre se plaindre de James, quand il ne faisait que donner les directives pour que tout soit prêt en temps et en heures. Il est stressé le styliste, c’est certain, mais si je venais chercher ma revanche sur mon passé, James, lui, venait prouver qu’il était encore parfaitement capable de gérer sa maison d’une main de maître. Les événements passés, les douleurs et les blessures n’avaient pas lieu d’être quand il fallait diriger un défilé. Le travail se présente alors sous la forme d’un échappatoire et qui refuserait de s’évader dans les coulisses des plus grands défilés de ce monde ? Certainement pas moi.
« Shiloh, tout va bien de ton côté ? Tu as avancé sur les finitions du modèle que je t'ai confié ? » Une aiguille entre les lèvres, une seconde entre les doigts, je marmonne à James de patienter juste un instant. Le point que je réalise est très précis, au point que mes yeux louche presque sur le tissu tandis que je m’applique à sceller la rangée de cristaux qui viennent souligner la taille élégante d’une robe de soirée. « Voilà. » Je me recule quelque peu pour admirer le travail, arrange légèrement le tissu du bout des doigts avant de lever les yeux vers mon patron. « Il ne va rester que des détails, surtout au niveau de la taille. » La robe était parfaite, mais avait atrocement souffert lors du voyage depuis Brisbane. « C'est Linda qui la portera le jour du défilé, je lui ai dit de se tenir prête pour le fitting quand tu aurais terminé. » Une nouvelle fois, je hoche la tête tout en observant le résultat final. Cette merveille était sorti tout droit de l’imagination de James et je voulais absolument lui faire honneur. Elle se doit d’être parfaite pour le Jour J. « Je pense que le mieux c’est d’ajuster une fois que Linda aura essayé la robe. Tu me diras, mais les cristaux juste là. » Je me lève afin de venir lui présenter l’endroit exact sur la pièce. « Il faut que cela épouse parfaitement ses formes, donc je pourrais juste terminer quelques points de couture sur elle. » La fille qui me donnait un coup de main depuis le début me lance un regard étrange, presque gênée tandis que je continue à échanger quelques points avec James. Il me faudra quelques secondes pour réaliser que ce n’est probablement pas la place de la couturière de parler ainsi et que je viens très probablement de m’emballer pour un rien, prise dans la folie du moment. « Enfin… Si cela te convient. » que j’ajoute alors rapidement tandis que le rouge me monte aux joues.
Ce n’est que le début pour moi quand il finit par s’approcher de moi, un léger sourire aux lèvres. « Je sais que je t'en demande beaucoup, mais on m'a collé une équipe de bras cassés qui n'a aucun respect pour ma façon de travailler. Tu es la seule en qui j'ai toute confiance ici. » La seule en qui il a toute confiance. Je hoche la tête sans trop trouver la capacité de m’exprimer tant je me retrouve prise de court par mes émotions. Personne ne m’avait jamais dit cela, personne ne m’avait donné ma chance à ce point-là. « Merci James. » je souligne mes propos d’un sourire timide avant que mon regard ne se pose sur un autre duo de couturières une table plus loin. Elles devaient se charger d’une seule pièce, une histoire d’accessoires, j’avais entendu le Weatherton leur donner les directives. Cela se devait d’être simple, mais ce que je vois viens me couper le souffle. « Non, non, non… » Je me précipite vers elles, alors que la dentelle semble déjà parfaitement cousue sur la veste qui serait l’une des pièces maîtresses du défilé. Les nœuds, les rubans, la soie, la dentelle sont des éléments si fragiles, qu’il est préférable de s’en occuper au dernier moment afin d’obtenir un rendu parfait. « Cela devait être dans l’autre sens, pour le motif incrusté à la dentelle. » Je sens mes mains tremblées alors que je réalise les heures de travail perdu. « Monsieur Weatherton, nous a indiquer de la travailler ainsi. » La réplique est balancée dans un Anglais approximatif entrecoupé d’un accent français qui ne laisse guère place au débat. Une fois encore, je baisse le regard sentant mon visage virer au cramoisi. Je venais probablement de dépasser les limites. « Pardon. » |
| | | | (#)Sam 13 Nov 2021 - 22:48 | |
| only broken horses know to run. Ce ne serait pas une Fashion Week si les préparatifs ne rencontraient pas quelques contre-temps, et si James n'était pas une véritable boule de stress à deux jours de la présentation de leur nouvelle collection. Ses nerfs étaient toujours davantage malmenés à ce genre d'occasions et c'était en général ses équipes qui en faisaient les frais – mais parce qu'une partie d'entre eux logeait dans un hôtel quatre étoiles en plein cœur de Paris, personne n'avait jamais dans l'idée de se plaindre. Ainsi il ne devrait pas y avoir de sang sur les murs, aujourd'hui, ce qui mettrait plus de désordre qu'autre chose alors que tout le monde s'affairait déjà à rattraper leur retard. Des robes se devaient encore d'être fignolées, des boutons se devaient encore d'être cousus et les essayages continuaient de battre leur plein à mesure qu'ils se rapprochaient tous du jour fatidique. Chacun savait exactement ce qu'il avait à faire et si les assistants qu'on lui avait dégotés le temps de son séjour étaient aussi empotés qu'on pouvait l'être, il y en avait au moins une dans le lot sur qui James savait pouvoir compter. Shiloh n'était pas seulement l'une des personnes dans cette pièce qui le connaissait le mieux et qu'il pouvait prétendre connaître en retour, elle était aussi immensément talentueuse et douée d'un savoir-faire que peu de créatrices de son âge maîtrisaient aussi bien. Si les regards se tournaient souvent dans leur direction lorsqu'il la couvait plus que les autres et que son amitié avec la jeune femme faisait probablement naître quelques jalousies au sein de l'équipe, c'est parce qu'il veillait depuis le retour de Shiloh à ce qu'elle se sente comme chez elle à nouveau. Ils avaient convenu ensemble de laisser son passé de coté et de mettre ce voyage à profit pour oublier cette sordide histoire de photos, aujourd'hui c'était à son tour d'avoir besoin d'elle. Ce défilé était d'une importance capitale et il y avait peu de personnes en qui il se fiait autant que la jeune femme. « Voilà. » Silencieux, James laissa son regard se poser sur la robe que lui désigna Shiloh et l'étudia dans ses moindres détails tout en réservant son jugement. S'il paraîtrait évident même à l’œil le moins professionnel que cette robe était en tous points somptueuse, il y avait des détails que seuls un créateur avisé pouvait relever au premier regard. « Il ne va rester que des détails, surtout au niveau de la taille. » Bien sûr, Shiloh savait exactement ce qui attirerait l’œil de James et sur quels minuscules défauts il veillerait à mettre le doigt. Il faut dire qu'elle commençait à le connaître par cœur et à pouvoir appréhender ses réactions. « Tant que ces détails ne nous mettent pas en retard pour le défilé. » Tant que tout était prêt en temps et en heure, alors elle devait déjà savoir qu'elle récolterait bien plus de lauriers que de réprimandes. Dans le cas contraire, elle avait vu suffisamment de ses collègues faire les frais de la colère du créateur pour ne sûrement pas vouloir s'y frotter.
La robe en question, elle, ne nécessiterait que d'ultimes retouches avant d'être fin prête à arpenter le podium. « Je pense que le mieux c’est d’ajuster une fois que Linda aura essayé la robe. Tu me diras, mais les cristaux juste là. » Il la laissa poursuivre ses explications avec un intérêt certain, satisfait de la voir prendre des initiatives et défendre ses choix créatifs, preuve que Shiloh retrouvait peu à peu sa place et osait de plus en plus s'affirmer. « Il faut que cela épouse parfaitement ses formes, donc je pourrais juste terminer quelques points de couture sur elle. » Les mannequins avaient l'habitude que les tenues soient parfois peaufinées à même leur silhouette, plus particulièrement pour les créations qui nécessitaient d'être ajustées au centimètre près à celles qui les portaient. Leurs futures clientes devaient pouvoir rêver à porter une robe qui épouserait tout autant leurs formes et c'est en ça que la Haute Couture pouvait donner l'impression à chacun d'être unique. « Enfin… Si cela te convient. » Son regard quitta finalement la robe pour se reposer sur le visage rougissant de la jeune femme. « Je m'en remets à ton jugement, c'est toi qui as donné vie à cette robe après tout. Tu la connais aussi bien que si tu l'avais créée. » Elle était peut être sortie de l'imagination du créateur mais ce sont bien les mains virtuoses de Shiloh qui avaient transformé un dessin en deux dimensions en une authentique création faite de tissus et de broderies. « Et mieux que de rendre justice à mes croquis, tu les as sublimé. » Seul un aveugle pourrait ne pas s'en rendre compte. Et elle le connaissait assez pour savoir qu'il n'avait pas le compliment facile en matière de création, même avec les recrues qu'il appréciait le plus. Tout comme Shiloh savait qu'il ne perdrait pas une seule seconde à la congratuler s'il ne pensait pas sincèrement qu'ils avaient sous les yeux l'une des pièces phares de cette collection. « C'est du bon travail, Shiloh. Beaucoup n'auraient pas été capable d'un tel résultat après plusieurs années sans pratiquer, mais j'ai jamais douté que tu n'avais pas perdu la main. » Et c'est très exactement la raison pour laquelle il lui avait fait confiance et avait toujours pressenti qu'il n'aurait aucune raison de regretter son choix. Shiloh avait toujours eu du talent, elle l'avait simplement oublié lorsqu'un autre l'avait convaincue du contraire mais à présent qu'elle avait retrouvé goût au plaisir de créer, il ne l'imaginait pas renoncer à nouveau.
« Non, non, non… » Son regard oscillant entre Shiloh et le reste des énergumènes occupées à travers la pièce, c'est un brin de surprise que le créateur afficha face à la soudaine panique de la blonde. Celle-ci se précipita en effet vers deux couturières affairées à coudre les derniers détails d'une veste particulièrement délicate, le genre qui vous donnait du fil à retordre et qu'il valait mieux travailler au tout dernier moment. « Cela devait être dans l’autre sens, pour le motif incrusté à la dentelle. » La silhouette du créateur se posta aux cotés de Shiloh avant de la dévisager en silence, sentant comme un trouble nouveau s'emparer d'elle ainsi que des couturières qui lui faisaient face. Et pour une fois ce n'était pas uniquement du à la barrière de la langue, James le savait. « Monsieur Weatherton, nous a indiqué de la travailler ainsi. » « Monsieur Weatherton est juste là. » Et il foudroyait habituellement du regard quiconque croyait pouvoir parler de lui à la troisième personne quand il était posté à moins d'un mètre. A cet instant pourtant, ses préoccupations étaient ailleurs et c'est Shiloh, subitement confuse et probablement embarrassée, qui capta toute son attention. « Pardon. » James inclina la tête, un air si imperturbable sur le visage qu'il était impossible de percer le fil de ses pensées. « On dirait que quelqu'un met en doute ma capacité à juger de ce qu'il y a de mieux pour mes créations. » Sa voix n'était pas aussi dure que pourrait le laisser penser les mots tout juste sortis de sa bouche, probablement parce qu'il s'agissait de Shiloh et qu'il aurait d'insoupçonnés remords à lui passer un savon devant tout le monde comme il aurait été tenté de le faire avec d'autres. Simplement parce qu'un James dont on remettait en question les choix artistiques était un James susceptible de mordre, ou a minima de griffer. « Je pensais que mes croquis t'avaient plu lorsque je te les ai montrés ? Si les détails de cette veste ne te semblaient pas cohérents il aurait peut être fallu me le dire avant que je lance la fabrication. » Bras croisés sur son torse, le créateur construisit comme une bulle entre la jeune femme et lui, incitant les regards extérieurs à retourner à leurs occupations avant qu'il n'ait vraiment une bonne raison de perdre patience. « Elles peuvent rattraper ça, si tu te sens de veiller personnellement à ce que ce soit parfait cette fois. » A ce que le résultat soit tel qu'elle l'avait imaginé, elle, puisque de toute évidence elle avait perçu un moyen de rendre cette veste plus sensationnelle encore et qu'il avait jusqu'ici échappé au regard du blond. A moins qu'il ne soit entrain de la tester, tout était possible avec lui. « Tu leur dis clairement à quoi devrait ressembler cette veste d'après toi, tu t'assures qu'elles suivent bien tes consignes, et alors peut être que si le résultat me plaît j'oublierai qu'on est allé à l'encontre de mes indications. » James aurait suffisamment d’orgueil pour intimer à ces deux couturières de ne rien changer aux directives qu'il leur avait donné, mais il était aussi trop conscient des atouts de Shiloh pour passer outre son avis lorsqu'il avait peut être une chance de faire la différence. Elle visualisait cette dentelle de l'autre coté de la veste ? Bien, ils prendraient le pari de la suivre et attendraient de voir si le résultat lui donnait raison ou non. La mode était parfois faite de compromis et de changements de programme, même pour lui. « De combien de temps tu as besoin ? » Y'avait-il seulement une bonne réponse à cette question ?
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Mer 15 Déc 2021 - 20:58 | |
| « Tant que ces détails ne nous mettent pas en retard pour le défilé. » Lentement, je ravale ma salive, tentant de garder la tête haute face au regard intransigeant de mon patron. Les détails ont toutes leur importance dans un défilé, c’est d’ailleurs bien souvent le détail qui fera toute la différence pour un créateur. J’ai parfaitement conscience de la chance de me trouver dans ce lieu à ses côtés, il a su placer sa confiance entre mes mains et je n’ai pas le droit à l’erreur. Le désir de vouloir faire mes preuves, l’envie de prouver aux restes du monde que je suis capable de relever le défi, me pousse à revoir ma posture pour lui présenter un visage plus affirmé. « Je travaillerai toute la nuit s’il le faut. » La vérité étant que ce scénario semble être le plus probable si l’on veut que tout soit parfaitement synchronisé pour l’événement qui nous attend. L’enjeu est de taille, mais je compte bien tout donner pour ne jamais avoir à connaître la colère de James Weatherton.
Pour un œil amateur, la robe qui nous préoccupe semble entièrement terminer, prête à être enfilée sans que rien ne puisse faire la différence. La complexité de la Haute Couture démarre dans ce genre de débat, quand tout semble au point, mais que le détail n’a même pas encore été présenté. La pièce se doit d’être unique en son genre, pour faire voyager l’esprit du client et créer un sentiment de singularité trouvable nulle part ailleurs. Les cristaux qui agrémentent le modèle ne sont pas là pour présenter une vaine tentative d'assembler des accessoires, mais plutôt pour venir sublimer avec finesse une taille, voire même la courbe d’un sein. Tout cela demande de la précaution et donc une attention de dernière minute. « Je m'en remets à ton jugement, c'est toi qui as donné vie à cette robe après tout. Tu la connais aussi bien que si tu l'avais créée. » D’un hochement de tête, je reviens placer mon aiguille sur l’ensemble afin de marquer le départ de la chute de cristaux qui donneront une tout autre élégance à la pièce imaginée par James. « Et mieux que de rendre justice à mes croquis, tu les as sublimé. » Je crois que mon cœur loupe un battement, ou deux, à l’entente du compliment. De tels mots sont rares de la part d’un créateur, ils le sont encore plus lorsqu’il s’agit de désigner mon travail. « C'est du bon travail, Shiloh. Beaucoup n'auraient pas été capables d'un tel résultat après plusieurs années sans pratiquer, mais j'ai jamais douté que tu n'avais pas perdu la main. » Si je sens le rouge me monter aux joues, je fais de mon possible pour cacher mon émotion. Ce type de compliment, ces mots enjoués quant à mon travail, je pensais ne plus jamais pouvoir les entendre. J’étais persuadé de ne plus jamais retrouver la flamme, d’avoir complètement perdu ma passion et me voilà désormais à Paris, en préparation d’un défilé au côté de l’homme qui a toujours su me donner ma chance. J’aurais envie de me pincer pour m’assurer que tout cela est bien réel, mais je me compte d’un timide sourire en direction du créateur. « Merci de me faire confiance, James. »
Il vaudrait tout de même mieux que je n’abuse pas de la foi que le Weatherton semble avoir placé en ma personne. Pourtant, c’est plus fort que moi dès l’instant où j’aperçois cette veste que tous les croquis m’avaient fait visualiser d’une bien autre manière. « Monsieur Weatherton est juste là. » Je comprends au ton qu’il emploie que James est bien loin d’être enchanté par cet échange. Soudainement, je ne sais plus où me mettre, réalisant que je suis probablement allé trop loin et que cela risque de me coûter cher. « On dirait que quelqu'un met en doute ma capacité à juger de ce qu'il y a de mieux pour mes créations. » - « Non, non… Je n’oserai pas. » Mon ton est incroyablement bas, au point de me demander si vraiment, il m’entend lui assurer que je ne saurais lui faire un tel affront. Je secoue la tête, incapable de faire confiance à ma voix tant mon esprit bataille avec mon corps pour ne pas laisser s’échapper une cascade de larmes. Je voudrais dire que ce n’est pas le cas, que jamais je ne remettrais en doute ces choix artistiques, mais je reste planter face à lui, tête baissée, comme la gamine prête à prendre la claque de sa vie. Je m’attends à ce que le ton monte, à ce qu’il retire immédiatement ces derniers compliments pour les transformer en phrase cinglante qui viendra piétiner avec joie le peu d’assurance que je pensais avoir retrouvé. Je m’attends à l’humiliation de ma vie, mais tout ce qui vient, c’est un ton distant et avec la volonté de se faire comprendre sans jamais monter dans les décibels. « Je pensais que mes croquis t'avaient plu lorsque je te les ai montrés ? Si les détails de cette veste ne te semblaient pas cohérents, il aurait peut-être fallu me le dire avant que je lance la fabrication. » Je n’avais pas réellement osé, préférant utiliser des sous-entendus détourné sans vraiment oser affirmer mon opinion sur la question. Je ne sais clairement pas ce qui m’a pris de m’empresser à reprendre ces deux jeunes filles lorsque je n’ai clairement pas mon mot à dire. D’ailleurs, je n’ose toujours pas prendre la parole, sentant que certains regarde s’attarde sur nous, probablement dans l’attente d’un discours aussi rabaissant que moralisateur. « Elles peuvent rattraper ça, si tu te sens de veiller personnellement à ce que ce soit parfait cette fois. » Le ton de sa voix marque encore la déception qu’il semble ressentir sans pour autant se vouloir violente, bien au contraire. Quelque peu surprise, je tente de bégayer quelques mots. « Je voudrais pas… » Pas quoi ? Abuser de son temps ? Me moquer de ses directives ? Je ne voudrais pas qu’il ne me jette dehors surtout, pas alors que je semble toucher le bonheur de mon métier à nouveau. « Tu leur dis clairement à quoi devrait ressembler cette veste d'après toi, tu t'assures qu'elles suivent bien tes consignes, et alors peut-être que si le résultat me plaît j'oublierai qu'on est allé à l'encontre de mes indications. De combien de temps tu as besoin ? » Abasourdie, par le challenge qu’il semble me lancer, il me faudra quelques secondes avant de réaliser qu’il n’a jamais utilisé la force ou bien des mots rabaissant et surtout pour percuter qu’il venait de me poser une question. « Euh… » D’un coup d’œil, j’observe la veste, les deux filles qui m’observent d’un œil méchant et finis par relever la tête vers James. « Une petite demi-heure. »
Tout me paraît invraisemblable lorsque j’en viens à dicter des directives tout en continuant mon travail de couture. Je suis mal à l’aise face aux deux jeunes femmes, mais si elles semblent ne pas m’apprécier, il faut tout de même avouer qu’elles jouent le jeu sans chercher à me saboter. Avec un petit croquis et un exemple légèrement mimé d’une danse de mes doigts autour du tissu, je leur transmets mon inspiration. Les aiguilles flottent à toute vitesse sur le cadre de ma montre et tandis que je mets la touche finale à la robe, la veste prends également forme. Perfectionniste et ne voulant en rien massacrer la confiance que James a su porter sur mon travail, je peaufine un dernier détail avant que la demi-heure ne soit écoulée et que j’aperçois le créateur revenir dans notre direction. « Merci beaucoup. » que je murmure aux deux filles dans un français tout ce qu’il y a de plus approximatif avant de relever la tête vers James. J’ai les jambes en coton et le cœur qui bat à tout rompt lorsque je tourne le mannequin dans sa direction. La veste a pris une autre allure, la dentelle se plaçant alors dans un endroit qui, je n’en doute pas, viendra flatter le port altier d’un mannequin à la peau de porcelaine. Je suis sûre de mon idée, convaincue que c’est ainsi que cela devrait rester, mais mes démons se battent en duel avec mon esprit artistique pour venir mettre à mal cette envie de me démarquer. « Qu’est-ce que tu en penses ? » que j’ose alors demander, les lèvres tremblantes, mais le regard fixe sur la silhouette de celui qui m’a tout appris. À mes yeux, la pièce est sublime, je crois, j’essaye de m’en convaincre en tout cas.
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| | | | (#)Mer 12 Jan 2022 - 20:04 | |
| only broken horses know to run. Shiloh était travailleuse. Shiloh était volontaire. Et Shiloh était incontestablement talentueuse. Voilà autant de raisons pour lesquelles elle était aussi et surtout un élément précieux aux yeux de James, habitué à ne fonder sa confiance qu'en un nombre très réduit de personnes. C'était d'autant plus vrai lorsque ça touchait à son travail, domaine où il savait se montrer plus intransigeant encore. Et ces séjours à Paris ne faisaient jamais exception à la règle, bien au contraire : James était toujours plus tendu à ces occasions qu'à n'importe quelle autre, usé par le décalage horaire et stressé par des préparatifs toujours plus chronophages. Il y avait toujours beaucoup à faire et c'est bien souvent ses heures de sommeil qu'il sacrifiait pour que tout soit fin prêt à temps. La moindre erreur, le moindre contre-temps pourrait enrayer la machine et tout compromettre. C'était une chose qu'il ne permettrait pas. « Je travaillerai toute la nuit s’il le faut. » Et il ne doutait pas qu'elle serait prête à le faire, là où d'autres espéreraient secrètement dégager quelques heures pour flâner à travers la capitale. La dernière fois que James avait laissé autant de libertés à ses équipes, il avait du composer avec les coucheries des uns et les états d'âmes des autres. Un mauvais souvenir. « On restera tous sur le pont aussi longtemps que ce sera nécessaire. C'est pour ça qu'on a inventé le café. » Ils étaient avant tout une équipe, un tout qui ne fonctionnait efficacement que parce que les uns étaient toujours prêts à soutenir les autres. Il n'y avait pas de place pour l'individualisme au sein de son atelier, peu importe qu'il soit pour cette semaine délocalisé à l'autre bout du monde. James pouvait se permettre d'être égoïste le reste du temps, et Dieu sait qu'il ne s'en privait certainement pas, mais dans son boulot il devait se fier aux personnes qui l'entouraient.
Et ça ne lui demandait par chance pas beaucoup d'efforts lorsqu'il voyait les progrès que Shiloh avait fait depuis son retour à Weatherton. C'est une couturière prometteuse qu'il avait quitté quelques années plus tôt, mais c'est aujourd'hui une créatrice à part entière qu'il voyait s'épanouir lorsqu'elle s'occupait de la confection d'une robe de A à Z. James n'avait jamais eu le compliment facile et surtout, il n'avait aucun intérêt à flatter ses équipes quand il gagnerait bien plus à les faire douter de leurs capacités pour les pousser à se dépasser deux fois plus. Lorsqu'il complimentait le travail de quelqu'un, c'est qu'il était bluffé. C'était d'autant plus vrai qu'il avait dessiné les croquis à l'origine de cette création et constatait que la jeune femme avait fait plus que respecter ses consignes. Shiloh avait aussi fait preuve d'un esprit d'initiative impressionnant et réussi là où beaucoup avaient déjà échoué : le surprendre. « Merci de me faire confiance, James. » « Je sais que tu feras tout pour la mériter. » Cette confiance qui lui était acquise. Et il savait aussi qu'il y aurait des jours où Shiloh le maudirait d'exister, parce qu'il se montrerait trop exigeant et irascible, incapable de se satisfaire de la moindre de ses prouesses. James n'était pas un cadeau et elle était de nouveau sur le point de l'apprendre à ses dépends.
L'échange qui suivit n'aurait pour but que de lui faire perdre son temps et c'était là la raison pour laquelle James était déjà agacé. Ils n'avaient pas le temps de bavasser au sujet de la meilleure façon de confectionner cette robe, parce que tout aurait déjà du être vu et intégré en amont. Il ne donnait pas des consignes pour le plaisir de capter l'attention de ses équipes – quoi qu'il apprécie que ses interventions rythment leurs journées – et chaque fois qu'un de ses ordres était discuté c'est la part la plus tyrannique de sa personnalité qui s'assurait de reprendre le dessus. « Non, non… Je n’oserai pas. » « J'ai pas entendu. » C'était vrai, quand bien même il ne faisait pas beaucoup d'effort pour tendre l'oreille non plus. James avait toujours aimé que les gens s'expriment clairement et intelligiblement, sentant les poils de sa nuque se hérisser chaque fois qu'ils marmonnaient dans leur barbe. Mais il y avait incontestablement une part d'injustice dans la façon dont il exprimait ses reproches à Shiloh, elle dont il n'avait jamais eu à douter de la loyauté et de la dévotion. Ce n'était pas qu'on mette en doute ses choix artistiques qui le dérangeait à ce point, mais que personne n'ait jugé bon de le reprendre avant qu'ils n'en arrivent à ce résultat. Shiloh avait de toute évidence perçu un détail qui avait échappé même au regard affûté du créateur, mais c'est précisément la dévotion qu'elle n'avait jamais cessé de lui témoigner qui l'avait empêché de parler plus tôt. A présent, ils étaient plus qu'en retard s'ils espéraient présenter cette création au défilé. « Je voudrais pas… » James connaissait ce regard et l'hésitation qu'il percevait dans ce dernier. Shiloh manquait de confiance en elle depuis son retour et c'était l'une des raisons pour lesquelles il avait insisté pour qu'elle l'accompagne à Paris, aux premières loges de cette Fashion Week. Mais dans les délais qui leur étaient impartis, il ne pouvait plus se permettre de la ménager. « Le défilé en dépend. Je sais que tu feras ce qu'il faut. » Parce qu'il avait confiance en elle, c'était au moins une chose qui n'était pas prête de changer. Il avait confiance en son talent, en son œil critique et en sa capacité à rattraper la situation même en quelques heures de temps. « Euh... Une petite demi-heure. » Bonne réponse. Et bien qu'il ait été prêt à lui accorder davantage, il aimait l'idée que Shiloh se pense capable de relever ce défi en trente minutes. C'était ni plus ni moins comme ça qu'il l'avait formée. « Bien. » Mains liées derrière son dos, James lança un regard aux employés à leurs cotés. « Mais je les virerai jusqu'au dernier si je ne suis pas satisfait. » Et il savait que c'était la pire chose à dire à une âme aussi pure et altruiste que Shiloh. Il ne la virerait pas elle, non, parce que son talent lui était inestimable et sa compagnie précieuse. Mais il se débarrasserait de tous les autres, sachant qu'elle ferait tout pour éviter à autrui de subir le moindre tort. Aussi cruel que ce soit, c'était nécessaire pour le bien commun.
On croirait qu'une demi-heure paraîtrait longue à un hyperactif tel que James, mais bien au contraire ça n'était pas les tâches qui risquaient de manquer à deux jours du défilé. Des robes à peaufiner, des dentelles à coudre et des faux plis à éliminer, il en avait assez pour que les trente dernières minutes aient été employées à bon escient. Mais parce qu'ils savaient tous combien être ponctuel était fondamental, c'est sans leur faire cadeau d'une seule minute que James partit retrouver Shiloh et son équipe. Il n'avait sans doute pas besoin de lui rappeler l'enjeu que revêtait cette création. Tout comme il n'avait sans doute pas besoin d'exprimer verbalement ce que les traits de son visage suffirent à exprimer si tôt si yeux reposés sur la veste. Le résultat était tout ce qu'on était en droit d'attendre d'une création de ce prestige, telle qu'elle défilerait d'ici quelques jours devant le gratin parisien. Et c'était peu dire que d'affirmer que Shiloh s'était une nouvelle fois surpassée. « Qu’est-ce que tu en penses ? » Maintenir un certain suspense aurait pu l'amuser s'ils n'avaient pas été pressés par le temps et si James n'avait pas le sentiment que la jeune femme pourrait tomber dans les pommes s'il maintenait un peu trop longtemps cette tension. « J'en pense que tout le monde va garder son boulot. » Il annonça avec sa sobriété habituelle, prenant de longues secondes pour contourner le mannequin et observer attentivement la veste sous toutes ses coutures. Il pourrait lui trouver de minimes défauts s'il avait le cœur à être de mauvaise foi, mais il ne ferait pas d'autre frayeur à Shiloh. « Le rendu est sensationnel. » Et ce n'était pas un mot qu'il employait souvent et encore moins à la légère. « Tu avais raison. De ce coté-ci la veste est mieux mise en valeur. » Tout comme le serait la mannequin qui la porterait à l'occasion du défilé. James ne reconnaissait pas facilement ses erreurs de jugement mais il était forcé d'admettre que sur ce coup-ci, Shiloh avait fait preuve d'un regard plus éclairé. « Respirez. Allez vous chercher un café ou fumer une clope. Mais soyez de retour dans dix minutes. » Une pause, ils étaient nombreux à en avoir besoin et James savait que Shiloh la première avait vécu quelques jours d'une intensité sans pareil. Depuis qu'ils avaient posé le pied à Paris, personne n'avait ménagé ses efforts. « Tu peux les suivre. Ou bien j'ai une autre proposition à te faire. » Son regard se reposa dans le sien tandis que la pièce se vidait d'une partie de son personnel. « Mais je comprendrais que tu ne tiennes pas à l'écouter après la façon dont je t'ai traité tout à l'heure. » Ce qui, dans le langage toujours très alambiqué de James, s'apparentait probablement à des excuses.
- Spoiler:
aucun souci, je m'excuse moi aussi pour le retard
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Jeu 27 Jan 2022 - 22:15 | |
| Lors de ce type d’événement, le temps est une denrée précieuse. Chaque instant est synchronisé à la perfection ce qui laisse très peu de place à l’improvisation et donc aux interruptions comme celle que je suis en train de provoquer. Les petites mains cessent de s’agiter pour mieux observer l’échange en cours, pour se ravir du couperet qui va très probablement me tomber dessus après avoir fait l’erreur de mettre en doute le jugement de James. « J'ai pas entendu. » Le ton du couturier est sans appel et surtout bien loin de ce que j’ai toujours connu à ses côtés. Je le sais intransigeant, mais jamais je ne l’avais vu me répondre avec une telle froideur qui me renvoie tout droit à bien d’autres événements. Mon instinct premier serait de fuir quand son regard me semble noir et que se voile si particulier paraît s’installer sur les traits de son visage. Ce moment de bascule, je le connais par cœur. Un instant, tout va bien dans le meilleur des mondes, la seconde d’après c’est l’enfer qui débute. Les souvenirs se superposent à l’instant présent au point où le visage de James m’apparaît étrangement flou, complètement dominé par les reproches que Lawrence avait si souvent l’habitude de me faire. Tu ne dois pas pleurer Shiloh. Le mantra se joue au rythme des battements de mon cœur quand il me faut toute mon énergie pour me rappeler que je ne suis pas dans mon appartement à Sydney, mais dans un atelier de couture en France, que James ne va pas me gifler et que sa remontrance est justifiée par ma remise en question entièrement déplacée. Ma réponse est brève, dans la limite de mes capacités à communiquer, son regard est sans appel, l’erreur ne doit pas être commise. « Le défilé en dépend. Je sais que tu feras ce qu'il faut. Mais je les virerai jusqu'au dernier si je ne suis pas satisfait. » Il le fera, et ce sera toi la première. J’approuve ses mots d’un signe de temps, sentant comme un vent glacial qui me parcourt l’échine tandis que le regard des autres se pose sur moi. Mes mains tremblent et soudainement, mon idée ne me semble plus aussi brillante, mais il est hors de question de décevoir James, littéralement impensable de laisser les autres prendre le blâme à ma place. La bataille est acharnée pour que mes membres trouvent la force de se mouvoir à nouveau, sans rien laisser paraître. J’ai mal au cœur et l’idée même de pouvoir me louper commence à faire naître une vague d’angoisse en moi. Mais le tour de passe-passe est appris par cœur, un fin sourire sur les lèvres pour ne rien laisser paraître des blessures ouvertes, toujours faire semblant pour que personne ne s’interroge. J’aurais tout le temps de m’effondrer quand il aura décidé de me virer.
Si à l’intérieur, je m’écroule, il ne paraît rien de l’extérieur. Sans que ma voix ne flanche, je donne les indications aux deux jeunes femmes, tout en continuant en parallèle la première tâche confiée par James. La danse se veut rythmer et s’enchaîne sans accroc. À chaque minute qui défile, mon cœur s’emballe sans que pour autant, je ne cède à la panique. Dans l’urgence et la volonté de vouloir bien faire, je me maîtrise, prise dans le tourbillon d’adrénaline, je ne fonctionne que pour la couture faisant une totale abstraction du reste. Jusqu’à ce que le compte à rebours prenne fin et que seul l’avis de James puisse faire la différence. C’est tout mon mécanisme de défense qui s’effrite dès lors qu’il tourne autour de la création sans prononcer le moindre mot. Je me mords la lèvre avec force pour ne pas laisser mon corps flancher sous les tremblements. Je crois que mon cœur va juste s’arrêter. « J'en pense que tout le monde va garder son boulot. » Avant que le mécanisme ne redémarre avec force me provoquant une sueur que je ne saurais reconnaître. Il n’est pas fâché, je pourrais presque deviner un léger sourire entre ses traits. Est-ce bien la réalité ? « Le rendu est sensationnel. » Un instant, j’hésite à venir me pincer la peau du bras pour être sûre que je ne rêve pas. James apprécie mon travail et vient de me faire un compliment devant plusieurs personnes. Je l’observe sans broncher, incapable de faire quoi que ce soit si ce n’est retenir mes larmes et tenter de survivre à la tempête d’émotions qui s’empare de moi. J’ai du mal à y croire. « Tu avais raison. De ce côté-ci la veste est mieux mise en valeur. » Tout ce que je souhaite, la seule pensée qui me paraît cohérente serait de me répandre en excuse, mais je me contente d’un léger sourire face à l’homme qui vient de me faire comprendre qu’une déception peut être affranchie. « Respirez. Allez vous chercher un café ou fumer une clope. Mais soyez de retour dans dix minutes. » Personne ne se fait prier bizarrement.
Tout retombe sans prévenir, mes mains se mettent à trembler et j’ai la sensation de suffoqué quand mes pensées s’emballent à me répéter que j’avais su m’en sortir pour cette fois, mais que je restais cette fille pas capable de. Pas capable de s’en sortir dans un tel métier, pas capable de faire sans lui. « Tu peux les suivre. Ou bien, j'ai une autre proposition à te faire. » J’ai autant envie de m’échapper pour pleurer que de rester auprès de James pour me rassurer. Sans gestes brusques, je récupère ma veste pour l’enfiler, prétextant un petit courant d’air pour justifier mes mains qui ne cesse de trembloter. « Mais je comprendrais que tu ne tiennes pas à l'écouter après la façon dont je t'ai traité tout à l'heure. » - « C’était de ma faute. » Le refrain tant de fois répéter. « Je n’aurais jamais dû remettre tes choix en doute, je suis désolée. » Ce n’est que la stricte vérité, tout ce que je peux dire pour me rassurer autant que pour lui rappeler qu’il avait le dernier mot, toujours. « Je ne sais pas me taire des fois. » Il aimait tant me le répéter cela, qu’un jour mon débit de paroles sans filtre finirait par me causer des problèmes. Aujourd’hui en est la preuve lorsque l’on a effleuré la catastrophe. Et pourtant, les secondes passent et je n’ai plus réellement envie de m’isoler, bien au contraire. J’ai peur de me retrouver seule avec mes pensées. « Qu’elle est cette proposition, je dois dire que tu attises ma curiosité. » Nous sommes à Paris dans un magnifique atelier, va-t-il me proposer de travailler sur une autre création bien plus folle et féerique encore ? « J’ai le cœur trop fragile pour les suspenses répétés. » que j’ajoute alors dans un léger ton de réprimande accompagner d’un éclat de rire fragile. Tout pour paraître et ne rien laisser déborder. |
| | | | (#)Dim 30 Jan 2022 - 21:38 | |
| only broken horses know to run. James reconnaissait bien volontiers son manque de diplomatie ainsi que son incapacité notoire à savoir reconnaître ses erreurs du premier coup. Deux choses que lui avaient sans doute inculqué ses débuts dans un milieu connu pour être intransigeant. Et deux choses qui faisaient probablement qu'on avait plus de chance de le craindre un jour que de véritablement l'apprécier. Le créateur n'avait jamais cherché à se faire des amis et se fichait bien que la plupart de ses employés aient sans doute déjà rêvé de le voir se faire faucher par un bus en traversant la rue. Tout comme il se fichait que des journalistes frustrés de ne pas avoir obtenu une entrevue de sa part le jugent pédant et désagréable. Mais ce dont il se fichait un peu moins, c'était de laisser croire aux quelques personnes qu'il estimait sincèrement qu'il n'avait pas la plus petite considération pour eux ou pour leur travail. Shiloh faisait partie de ces personnes depuis plusieurs années maintenant, et les mots durs qu'il venait d'avoir à l'égard de la jeune femme ne rendaient pas justice à l'affection que le créateur lui avait toujours porté. Son exigence avait été forgée par des années à travailler dur pour mériter l'héritage qui allait avec un nom comme le sien, mais James savait qu'on ne traçait jamais sa route sans faire quelques dommages collatéraux sur son passage. C'était ce qu'il craignait ici de faire avec Shiloh, non seulement parce que la jeune femme lui faisait confiance mais aussi parce qu'il lui connaissait un passif compliqué. Sans qu'elle ne soit jamais rentrée dans les détails et sans qu'ils n'aient jamais reparlé de cette histoire de photos, James savait qu'un homme avait par le passé abusé de sa bonté et il vivrait sans doute difficilement avec l'idée d'avoir égratigné à son tour le peu d'amour propre qu'elle était sans doute parvenue à rebâtir après ça. James ne ferait jamais dans la charité et ne concourrait jamais au titre de patron le plus empathique, mais il pouvait au moins faire en sorte de ne pas se mettre à dos l'unique personne dans cette pièce qui sache encore le supporter.
Alors lorsqu'il revint vers Shiloh et les autres couturières, c'est avec un certain bon sens qu'il reconnut à la jeune femme un don pour les initiatives. Preuve en était que cette veste était sublimée par les ajouts requis par la blonde, des ajouts que James lui-même n'avait trouvé d'aucune utilité au premier coup d’œil. Il avait donc bien fait de s'en remettre à elle et de lui faire confiance. Shiloh ne l'avait pas déçu, cette fois encore. « C’était de ma faute. » Il est vrai que James n'avait pas apprécié que ses choix soient discutés devant le reste de son équipe comme s'il n'était qu'un vulgaire débutant dont l'expérience pouvait être mise en doute. Mais que Shiloh n'ait pas hésité à malmener quelques peu son ego s'était finalement avéré payant, et ça même James était capable de le voir. « Je n’aurais jamais dû remettre tes choix en doute, je suis désolée. Je ne sais pas me taire des fois. » « Tu as eu raison de le faire. » Il annonça sobrement, ses deux yeux rivés dans ceux de la jeune femme. Que ce moment résonne comme celui où James avait entrepris un mea culpa – chose qui n'était sans doute pas près de se reproduire ensuite. « Je suis susceptible quand on remet mon boulot en question, c'est pas vraiment nouveau. Mais quand je suis sous pression je peux faire des erreurs de jugement, comme tout le monde. » Aussi infaillible aimait-il se croire, son agression quelques mois plus tôt s'était déjà chargée de lui rappeler qu'il n'était pas moins susceptible d'essuyer des revers que n'importe qui d'autre. Sous les coups de ses agresseurs, être un illustre créateur ne lui avait été d'aucun secours. « J'ai besoin de savoir que ceux qui travaillent avec moi n'auront jamais peur de me dire les choses. De me reprendre si je vais dans la mauvaise direction. » Pour Weatherton, il avait besoin que ses équipes se montrent franches et directes. Qu'il soit prêt ou non à accueillir la critique n'était pas la question : on ne l'était jamais vraiment quand on avait aussi souvent été qualifié de visionnaire. Il y avait des choses qu'entendait un tout jeune adulte qui façonnaient inévitablement l'homme qu'il finissait par devenir, et James avait toujours été trop en avance pour son propre bien. « Mon ego en souffrira un coup, mais il s'en remettra. » Ce ne serait ni la première ni la dernière fois qu'on lui tiendrait tête, il suffisait de voir ses relations avec certains hommes pour comprendre qu'il avait au fond de lui toujours apprécié d'être challengé sur ce point. Archie, en l’occurrence, l'avait plus souvent défié que n'importe qui d'autre. Et James n'avait-il pas fini par lui tomber dans les bras, en bon contradicteur qu'il était ? « C'est en t'affirmant que tu feras entendre tes idées. Parfois il faudra même que tu puisses crier plus fort que les autres et crois-moi, des types mal lunés et convaincus d'avoir la science infuse, t'en rencontrera des tas. » Parce qu'aussi fou que ça puisse être, James Weatherton était un spécimen comme elle en verrait beaucoup dans ce milieu. Des monstres de prétention qui piétineraient parfois la moindre de ses idées rien que pour le plaisir de se sentir puissants. Des egos sur pattes qui n'auraient que peu d'estime pour son expérience, sa dévotion ou son talent. James en avait lui-même connu des tas, quand il avait commencé à faire ses armes loin de son père et de cette entreprise qu'il n'avait rejoint qu'une fois un solide bagage en poche. Il en avait entendu, des tyrans s'auto-congratuler y compris parfois pour le travail des autres, de ces petites mains qui attendaient dans l'ombre. James avait hérité beaucoup de choses de ces types imbuvables – et pas que les meilleures – parce qu'il avait toujours lui-même cultivé un mépris assumé pour la majeure partie de ses contemporains. Mais il n'avait jamais traité autrement qu'avec respect les membres de son équipe. En mettant de coté ses sautes d'humeur parfois impressionnantes, il avait toujours porté ses collaborateurs en estime et accordé à chacun le crédit qu'il méritait. En était-il pour autant plus facile à vivre ? Sans doute pas. Mais avec lui Shiloh savait non seulement à quoi s'attendre, mais aussi qu'il avait toujours considéré qu'ils jouaient dans une seule et même équipe, depuis le début. Et encore aujourd'hui.
« Quelle est cette proposition, je dois dire que tu attises ma curiosité. » Ah oui, sa proposition. Shiloh devait sans doute s'attendre à tout et, disons-le clairement, aussi au pire. C'est qu'elle le connaissait bien, à force. « J’ai le cœur trop fragile pour les suspenses répétés. » « Si je te dis que ça n'a rien à voir avec le défilé, tu accepterais de me suivre quelque part ? » Shiloh peinerait peut être à la croire, mais ce qu'il était sur le point de lui proposer ne touchait en rien à la couture. Pas d'épingles, de rouleaux de tissus ou de compte à rebours. Pas cette fois. « J'ai repéré un bistrot français à quelques rues d'ici, je me suis dit qu'on pourrait y faire un saut dans la soirée. » Y faire un saut se traduisant précisément par y manger, et c'était définitivement une idée qu'on n'aurait pas cru entendre de la bouche d'un homme si obsédé par le boulot qu'il en sautait parfois des repas. « Je sais que j'ai dit qu'on avait pas une minute à nous, mais t'as bien vu ce que ça donne quand je dors et que je mange boulot. Je crois qu'on a tous besoin d'une pause, toi la première. » Shiloh se démenait depuis leur arrivée à Paris mais n'avait plus généralement pas ménagé ses efforts depuis qu'elle avait réintégré l'atelier. Cette semaine de Fashion Week exigeait beaucoup d'elle et James ne faisait rien pour la ménager. Ce soir, elle pourrait entendre parler d'autre chose que de robes à peaufiner et de délais à honorer. Et parce que James n'était ni aveugle ni idiot, il savait aussi que Shiloh n'avait pas du enchaîner beaucoup de vrais repas depuis leur arrivée en France. « Les robes seront prêtes à temps, il nous reste deux jours. Mais si tout le monde force trop c'est une dizaine d'arrêts maladie qui vont me tomber sur les bras à notre retour. Et ce sera bien pire que d'avoir pris une soirée pour décompresser. » Un mot que James n'aurait jamais pensé prononcer un jour, mais force est de constater qu'il y avait bien une première fois à tout. « Et oui, au cas où tu te poserais la question, je suis toujours gay. » Il précisa finalement dans un sourire mutin, comme une manière de sous-entendre qu'il s'agissait uniquement d'une invitation professionnelle et désintéressée. Une tentative pour faire redescendre la pression.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
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flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Dim 6 Fév 2022 - 16:00 | |
| « Tu as eu raison de le faire. » Tout mon corps frémis à l’entente de ses mots, son regard poser dans le mien comme seul gage de son entière sincérité. Il me donne raison quand il aurait eu tous les droits de me hurler dessus une fois le public effacé. C’est probablement ce que j’attendais, mais rien ne vient. James semble gérer la situation dans toute sa justesse, laissant démontrer un certain agacement dans ma façon de faire, sans jamais en venir à me rabaisser dans l’unique but de m’humilier pour avoir osé lui tenir tête. Parfois, j’oublie que les conflits peuvent se régler ainsi, dans un élan de communication et de franchise qui ne se veut qu’à apaiser la situation de manière rapide. « Je suis susceptible quand on remet mon boulot en question, c'est pas vraiment nouveau. Mais quand je suis sous pression je peux faire des erreurs de jugement, comme tout le monde. » On pourrait les compter sur les doigts d’une seule main, les erreurs commises par le Weatherton. Je n’aurais pas la prétention de le connaître par cœur, mais j’ai assez travaillé à ses côtés pour savoir qu’il ne prend jamais une décision à la légère quand il s’agit d’une collection. « J'ai besoin de savoir que ceux qui travaillent avec moi n'auront jamais peur de me dire les choses. De me reprendre si je vais dans la mauvaise direction. » Je m’abstiendrais donc de souligner à quel point j’ai cru faire un malaise lorsqu’il a réalisé que je le reprenais un peu plus tôt. Je tente de lui sourire même s’il semble avoir déjà vu clair dans mon jeu. Il ne prendrait pas autant de temps à m’expliquer les choses si ce n’avait pas été le cas. « Mon ego en souffrira un coup, mais il s'en remettra. » Je souris quelque peu, sans jamais vouloir me moquer de lui. « Je ne voulais vraiment pas insulter ton travail. » Il en a probablement conscience, mais je préfère le souligner encore une fois. Dans le fond, je comprends ce besoin d’être challengé par les autres et je note qu’à l’avenir, je pourrais oser un tout petit peu plus, mais il est important de ne jamais dépasser les limites. J’ai un respect sans faille pour le travail de James et je voudrais pouvoir lui rendre au centuple. « C'est en t'affirmant que tu feras entendre tes idées. Parfois, il faudra même que tu puisses crier plus fort que les autres et crois-moi, des types mal lunés et convaincus d'avoir la science infuse, t'en rencontrera des tas. » Je hoche la tête sans trop savoir répliquer à cela. M’affirmer semble être devenu un travail de longue haleine que ce soit dans ma vie privée comme dans ma vie professionnelle. J’apprends de ce que l’on me dit, je note les conseils, sans jamais réellement oser faire plus. « J’essaye déjà juste d’être à la hauteur de la chance que tu m’as donnée. » J’ai parfaitement conscience que bien d’autres m’aurais mise à la porte après l’histoire des photos et le scandale que cela avait amener. James a su voir au-dessus de tout cela, il a su entendre mon histoire, ce n’est pas pour que je lui manque de respect au bout de quelques mois. « C’est grâce à toi que je peux à nouveau faire vivre ma passion et que l’inspiration ne cesse de me tenir éveiller. » Je voulais qu’il l’entende, que cela soit dit. C’est grâce à lui que je suis en train de créer la robe de mariée de ma meilleure amie, c’est sa confiance en moi qui me permet d’aller de l’avant sur bien des points.
Alors lentement, la pression semble redescendre. Je tuerais pour aller me chercher un café, mais James me parle d’une proposition et je serais bien folle de filer maintenant. « Si je te dis que ça n'a rien à voir avec le défilé, tu accepterais de me suivre quelque part ? » - « J’ai envie de dire, oui. » Même si tout le mystère qu’il semble créer autour de son idée commence à me générer une nouvelle vague d’angoisse. Devrais-je lui dire que je ne sais pas réellement gérer les ascenseurs émotionnels ? Je préfère me taire et attendre à ses côtés, l’opportunité pourrait s’avérer encore plus folle que ma présence ici, dans cet atelier. « J'ai repéré un bistrot français à quelques rues d'ici, je me suis dit qu'on pourrait y faire un saut dans la soirée. » - « Oh. » Je ne suis pas déçue, loin de là, mais je m’attendais pas à ce qu’il me parle d’un restaurant. Pourtant, un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que son idée semble se dessiner de manière bien plus concrète. « Je sais que j'ai dit qu'on avait pas une minute à nous, mais t'as bien vu ce que ça donne quand je dors et que je mange boulot. Je crois qu'on a tous besoin d'une pause, toi la première. » Un léger rire m’échappe tandis que je hoche la tête lentement. « Je ne refuserais pas une pause. » En rien, je n’en exige une et il sait parfaitement que s’il fallait encore travailler, je serais la première à me porter volontaire, mais la perspective de pouvoir passer une soirée dans un des restaurants de la capitale s’avère tout de même assez attrayante. « Les robes seront prêtes à temps, il nous reste deux jours. Mais si tout le monde force trop, c'est une dizaine d'arrêts maladie qui vont me tomber sur les bras à notre retour. Et ce sera bien pire que d'avoir pris une soirée pour décompresser. » C’est comme s’il cherchait à me convaincre qu’il ne sera pas le pire des partenaires pour cette petite escapade et je me retiens, légèrement, de me moquer de lui. « James, j’ai dit que j’étais d’accord. » Comme pourrais-je refuser cela ? Une soirée de calme, en compagnie d’un être aussi brillant que sa personne, dans une ville pleine de charme et à la gastronomie qui n’a plus besoin de justifier sa renommée. Cependant, il aligne encore les arguments, comme si j’allais mal interpréter sa demande. « Et oui, au cas où tu te poserais la question, je suis toujours gay. » Un léger silence s’abat sur la pièce tandis que mon regard croise le sien. Je remarque son sourire espiègle qui en vient à provoquer le mien avant que je n’éclate d’un rire franc. « Zut alors ! Moi qui pensais avoir une touche. » J’exagère la moue triste sur mon visage, juste pour l’effet dramatique. « On aura qu’a créer l’illusion, je veux dire, on est dans la ville la plus romantique du monde, n’est-ce pas ? » Je le taquine gentiment quand jamais je me permettrais de remettre en question sa sexualité. Et puis il faut avouer que si James est un bel homme, je ne l’ai toujours vu que comme mon mentor et non pas quelqu’un qui m’attire d’une quelque façon que ce soit. « Je serais ravie d’aller dîner avec toi, James. » Ravie de prendre le temps de se retrouver un peu, heureuse de faire une pause le temps d’une heure ou deux. « Je voulais tellement trouver le temps de goûter à la véritable cuisine française. » J’en ai toujours entendu parler, les mets fin équilibrés par des vins raffinés. « Merci pour tout ça. » Et voilà que je le remercie pour la énième fois, au point, où il va sûrement finir par me bâillonner. Alors, je préfère en revenir à nos oignons, ce qui nous intéresse réellement et la raison même de notre présence dans cette ville. « Je peux finir les détails de la robe et on se retrouve pour 19h ? »
Le temps à filer à toute allure, comme toujours, lorsqu’il s’agit de travailler les détails. Je me laisse absorber par mon travail au point de partir de l’atelier avec du retard afin de rejoindre ma chambre d’hôtel. Je prends tout de même le temps de prendre une douche avant de sélectionner ma tenue pour la soirée. Ce n’est qu’une petite sortie dans un restaurant, alors je choisis un pantalon de tailleur blanc que j’accompagne d’une jolie blouse couleur moutarde, avec la veste blanche assortie au bas. J’enfile ma paire de talons préférés et viens attacher mes cheveux dans un léger chignon lâche. Un peu de rouge à lèvre et je me dépêche pour rejoindre le hall de l’hôtel où James m’attend déjà. « Excuse-moi, je suis en retard. » Je lui offre un sourire avant de détailler sa tenue toujours parfaite. On s'est accordé sur le style parisien sans même se concerter. « J’ai hâte de découvrir ce restaurant. »
l'inspiration pour la tenue de Shiloh |
| | | | (#)Dim 20 Fév 2022 - 22:04 | |
| only broken horses know to run. « Je ne voulais vraiment pas insulter ton travail. » Il savait tout ça, James, pour connaître Shiloh depuis des années et n'avoir jamais eu à douter de sa loyauté. Il le savait pour l'avoir vu mûrir entre les murs de l'atelier, là où il s'était risqué à baisser sa garde et à laisser paraître une empathie sincère, que peu de personnes avaient su lui inspirer dans le cadre de son travail. On devenait rarement un créateur de son niveau avec l'idée qu'on se ferait des amis sur le chemin, mais Shiloh avait été une exception. « Inutile de revenir là-dessus, j'ai déjà mis ça sur le compte du décalage horaire. » Il se contenta de souffler, ne jugeant pas nécessaire de s'y étendre davantage. Lui aussi avait eu un mot plus haut que l'autre, lui aussi avait dépassé les bornes en menaçant de renvoyer plusieurs employés si son travail ne lui apportait pas satisfaction. Ils pouvaient bien décider de mettre ça derrière eux, la semaine était éprouvante pour tout le monde et il était naturel que les esprits s'échauffent. C'était bien la preuve qu'ils fusaient d'idées et ne se reposaient pas même une seconde. « J’essaye déjà juste d’être à la hauteur de la chance que tu m’as donnée. C’est grâce à toi que je peux à nouveau faire vivre ma passion et que l’inspiration ne cesse de me tenir éveiller. » Oh, Shiloh ne faisait définitivement pas partie de ceux qui crachaient dans la soupe une fois qu'ils avaient tout appris de vous, et c'était une chose bien plus inestimable qu'on pourrait le croire aux yeux de James. Former ses apprentis avait toujours fait partie intégrante de ses fonctions, dieu sait pourtant qu'il pourrait s'épargner cette peine et refiler cette tâche à quelqu'un d'autre. Mais pour une raison aussi obscure qu'étrange, il avait toujours apprécié l'idée de transmettre. Peut être parce qu'en l'absence de descendance, c'est son savoir-faire qui pourrait s'éteindre avec lui et la raison pour laquelle une partie de James s'était très tôt employée à enrayer le mécanisme. Il voulait laisser une trace dans ce monde, pas seulement dans les revues spécialisées ou dans les plus grands musées de Mode. Il voulait aussi marquer les personnes autour de lui. « C'est aussi grâce à tes efforts. Je n'irais jamais perdre mon temps avec quelqu'un qui se contente d'attendre que tout lui tombe tout cuit dans le bec. » Des paresseux, il en avait connu beaucoup. Assez en tout cas pour les reconnaître au premier coup d’œil ; ceux-là ne faisaient de toute façon jamais long feu dans un atelier où le temps venait toujours à manquer. « Mais toi, tu es une bosseuse. Une vraie. » Et elle le prouvait une nouvelle fois aujourd'hui.
Faire des pauses n'était peut être pas la spécialité de James, mais pour une fois même lui reconnaissait qu'ils en avaient tous besoin. Shiloh en particulier, qui supportait une énorme pression sur ses épaules depuis le début de ce voyage et ne s'accordait qu'à peine le temps d'avaler un morceau entre deux finitions. « J’ai envie de dire, oui. » A la bonne heure, James craignait qu'elle ait si peur de décevoir ses attentes qu'elle ne s'octroie même pas le droit de relâcher la pression. « Oh. » Oui, sa proposition d'aller dîner au restaurant avait de quoi surprendre. « Je ne refuserais pas une pause. » Les marques de fatigue sur leurs visages tendaient à prouver qu'une heure ou deux loin de ce qui leur servait d'atelier pour la semaine ne seraient définitivement pas de trop. « James, j’ai dit que j’étais d’accord. » Le créateur hocha la tête, satisfait qu'elle juge l'invitation attrayante. Habituellement James ne passait pas vraiment pour un rayon de soleil et était encore moins celui sur qui on comptait pour mettre l'ambiance, mais Shiloh savait qu'il pouvait parfois se détendre et aborder les choses avec plus de légèreté. Il savait même s'empêcher de parler boulot, parfois. « Zut alors ! Moi qui pensais avoir une touche. » Le rire de Shiloh fut communicatif, et James retrouva un air entendu. « J'ai l'habitude de briser des cœurs, tu n'es pas la première. » Oh, il aimerait bien. La vérité est qu'il n'avait même pas ce loisir-là en consacrant le plus clair de son temps à son travail et en offrant parfois son cœur à la première personne qui sache lui faire ressentir quelque chose – pour des résultats pas vraiment probants, jusqu'ici, à en juger par sa solitude bien ancrée. « On aura qu’a créer l’illusion, je veux dire, on est dans la ville la plus romantique du monde, n’est-ce pas ? » « Je suis sûr qu'ils nous trouveraient bien assortis. » Après tout, seuls des connaisseurs pourraient l'identifier au premier coup d’œil et n'importe qui envisagerait sans doute d'abord en les voyant qu'ils étaient en couple et non collègues. Tout simplement parce que Paris grouillait de couples de touristes venus goûter à une cuisine à part, entre autres choses. « Je serais ravie d’aller dîner avec toi, James. » Le sourire esquissé par le styliste eut tout de sincère, cette fois, et détona avec l'air crispé qu'il arborait il y a encore un quart d'heure. « Bien. Allons dépenser notre argent et découvrir des plats dont on sera incapables de prononcer le nom. » C'était là tout l'intérêt de se perdre quelques heures dans Paris, et ainsi Shiloh aurait d'autres anecdotes à raconter que les longues heures passées à suivre ses ordres dans un atelier en ébullition. « Je voulais tellement trouver le temps de goûter à la véritable cuisine française. » Ils en auraient l'occasion ce soir, et il y avait peu de risques qu'ils regrettent ce voyage gustatif. « Merci pour tout ça. » James se contenta de secouer la tête, convaincu que si quelqu'un méritait bien cette invitation pour toute la dévotion dont elle faisait toujours preuve, c'était Shiloh. « Je peux finir les détails de la robe et on se retrouve pour 19h ? » « Parfait. Disons à 19h dans le hall. » Les autres prendraient congé eux aussi et tout le monde se retrouverait une dernière fois avant d'aller dormir, en fin de soirée, pour mettre au point le planning du lendemain.
James savait comment se vêtir en toutes circonstances, pourtant ce soir il ne sortirait pas dîner avec des clients tirés à quatre épingles ou des amis de longue date de son père – dont le visage, lui aussi, avait parfois subi un petit ravalement. Shiloh ne s'attendait sans doute pas à le voir revêtir un costume trois pièces et ça tombait bien, il avait misé sur un bistrot moins guindé qu'un restaurant gastronomique avec l'espoir que ça les aiderait à relâcher la pression. C'est ainsi que James revêtit un total look black – on ne se refait pas – plus citadin et qui lui vaudrait sans aucun doute de se fondre dans le décor. Ses chaussures vernies enfilées, il rejoignit le hall de l'hôtel et patienta jusqu'à l'arrivée de Shiloh, qui apparut après une courte attente et non sans se fendre aussitôt d'une excuse. « Excuse-moi, je suis en retard. » En vérité le temps lui avait à peine paru long, James l'ayant passé à écumer ses mails sur l'écran de son téléphone. S'il ne comptait pas parler boulot toute la soirée, au moins voulait-il se tenir au courant de ce qui se passait en leur absence à Weatherton. La Maison ne brûlait pas, par chance, ils pourraient dîner tranquille. « Les finitions t'ont donné du fil à retordre ? » Il savait que Shiloh ne s'était pas mise en retard en se préparant, quand bien même on pourrait aisément le croire en la voyant si apprêtée. C'était forcément le travail qui l'avait retardée. « Tu es magnifique, à propos. Notre table est réservée jusqu'à 20h, on sera largement dans les temps. » Et il avait choisi un endroit suffisamment proche de leur hôtel pour qu'ils n'aient pas à se presser. Ils auraient bien assez à courir après le temps après-demain. « J’ai hâte de découvrir ce restaurant. » « On dit que c'est l'un des meilleurs de la ville mais que leurs portions sont copieuses. J'espère que tu as faim. » L'inverse serait étonnant compte tenu du peu de fois où ils s'étaient véritablement restaurés depuis leur arrivée. Ils feraient ce soir des réserves pour la suite.
Gagnant l'entrée du restaurant, James n'oublia pas ses manières de gentleman au moment de tenir la porte à Shiloh puis de la suivre à l'intérieur, instantanément charmé par le soin particulier accordé à la décoration des lieux. « Messieurs dames, vous avez réservé ? » L'hôtesse d'accueil s'adressa à eux sans probablement se douter qu'ils ne maîtrisaient qu'à peine sa langue. Ce qui n'empêcha pas James de faire un peu de zèle en usant d'un français un peu hésitant mais malgré tout plutôt convaincant. « Oui, au nom de Weatherton. Une table pour deux. » Seul son accent le trahissait sans mal, il est vrai. « Oh, Monsieur est anglais ? » Par chance l'hôtesse maîtrisait bien mieux l'anglais qu'eux n'étaient encore familiarisés avec la langue de Molière. Des années à fréquenter la capitale française plusieurs semaines par an n'avaient pas fait de miracles, et ce même si James savait généralement placer le bon mot au bon moment et faire mouche en société. C'était bien suffisant pour se faire comprendre des bonnes personnes – il ne venait pas en touriste, habituellement. « Ma femme et moi sommes tous les deux australiens. » Et c'est sans ciller qu'il s'adressa à la jeune femme puis qu'il échangea un regard complice avec Shiloh, qui comprendrait par là qu'il avait décidé de la prendre au mot lorsqu'elle avait parlé de créer l'illusion. Il ne fallait jamais lui donner des idées. « Nous sommes ravis de vous recevoir, veuillez me suivre s'il vous plaît. » Bien entendu l'hôtesse n'avait aucune raison de mettre sa parole en doute, James ayant toujours été convaincu qu'il aurait fait un parfait hétéro dans une autre vie. Quiconque le rencontrait et ne connaissait ni son art ni le peu d'informations qu'il consentait à partager sur sa vie privée ne pouvait pas deviner au premier coup d’œil qu'il avait toujours été attiré par les hommes. Gagnant leur table, James s'y assit avant de s'emparer de la carte. « Tu sais ce que tu devrais faire ? » Il lui lança un regard par dessus son menu. « Faire courir le bruit que je t'ai invité au restaurant. Les autres se diront que tu es ma chouchoute et travailleront deux fois plus dur pour t'arriver à la cheville. Et ils ne penseront même pas à t'en vouloir de peur de s'attirer mes foudres. » Le monde du travail était un univers impitoyable où l'on se battait pour être le meilleur, et c'était d'autant plus vrai dans un milieu aussi compétitif et intransigeant que celui de la mode. Et ce serait mal connaître James que de croire qu'il ne se plairait à jeter un peu d'huile sur le feu, tout ça pour servir les intérêts de Weatherton. « Je crois que je vais me laisser tenter par le dos de cabillaud en marinière. » C'était français, plutôt hors de prix et instagrammable, ça ne pouvait qu'être bon.
(tenue) paroles en français.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Sam 9 Avr 2022 - 13:59 | |
| « C'est aussi grâce à tes efforts. Je n'irais jamais perdre mon temps avec quelqu'un qui se contente d'attendre que tout lui tombe tout cuit dans le bec. » J’ai toujours entendu mon père nous dire de travailler, que l’on avait rien sans travailler et que l’on ne devrait jamais se reposer sur nos lauriers. Je n’avais pas réellement conscience de tout cela, jusqu’à ce que l’on m’interdise l’accès à mon travail qui n’est autre que ma passion. J’étais malheureuse de ne plus pouvoir traîner dans un atelier, de ne plus être en capacité de laisser mes doigts courir sur les tissus avant de les transformer, de les sublimés à la guise des créateurs et autres stylistes. « Mais toi, tu es une bosseuse. Une vraie. » Mes joues s’empourprent face au compliment que je sais profondément sincère. « J’ai conscience et je suis reconnaissante de la chance que tu m’offres. » Ce n’est qu’un juste retour de bâton, il n’a eu de cesse de me prouver sa confiance, il est désormais de mon fait de lui démontrer qu’il ne c’était pas trompé, que je serais digne de tout ce qu’il souhaite m’apporter. « On m’a enlevé ma passion une fois, cela ne recommencera plus jamais. » Je vais travailler d’arrache-pied pour me créer ma place, pour me faire un nom dans le milieu. Je ne rêve pas de grande ambition, mais juste que l’on reconnaisse la valeur de mon travail et de mes efforts. James est en train de m’offrir tout cela sur un plateau et je compte bien le remercier cent fois encore pour cette chance.
Une fois, l’atelier parfaitement vide, tout le monde ayant saisi l’opportunité d’une pause salvatrice, l’ambiance retombe avec beaucoup plus de légèreté au point de s’accorder quelques plaisanteries accueillies avec le sourire. « J'ai l'habitude de briser des cœurs, tu n'es pas la première. » La moue qui se dépeint sur mon visage tire à l’exagération la plus dramatique qui soit. « Une de plus parmi la liste. » que je taquine tant je sais à quel point James n’est pas de ce bord-là. On ne se connaît pas assez pour que je prétende tout savoir de sa vie privée, mais je l’ai assez côtoyé pour savoir qu’il ne profite jamais des autres. « Bien. Allons dépenser notre argent et découvrir des plats dont on sera incapables de prononcer le nom. » Je me retiens de souligner le fait que parfois l’argent me fait défaut, nous sommes dans la plus belle ville du monde et je n’ai absolument rien dépensé pour participer à ce voyage, je peux bien m’autoriser la folie d’un restaurant étoilé. On a qu’une seule vie, Megan n’a de cesse de me le répéter. Je me dois de profiter de l’instant présent, je me suis bien trop privé ces dernières années. « Parfait. Disons à 19h dans le hall. » - « A tout à l’heure. » Personne ne devinera que c’est avec le cœur bien plus léger que je retourne à mon poste de travail. Les compliments glissés par James m’ont redonné la force nécessaire pour me plonger dans ces détails qui ont toute leur importance.
Et c’est bien parce que je me suis donné à corps perdu dans ma couture, que je fais attendre le Weatherton dans le hall de notre hôtel. « Les finitions t'ont donné du fil à retordre ? » Bien sûr qu’il a compris avant même que je ne cherche à me justifier. Il aurait pu blaguer sur le fait que les femmes sont toujours en retard, mais en un simple clin d’œil, il a su que je m’étais perdu dans le travail. « Disons que j’ai oublié la vitesse à laquelle une horloge peut tourner. » que je plaisante, tout en tirant une fois de plus sur la veste de mon tailleur pour que le tombé soit à la perfection. « Tu es magnifique, à propos. Notre table est réservée jusqu'à 20h, on sera largement dans les temps. » Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je me mets en marche à ses côtés. James paraît immense, encore plus, dans son ensemble noir et sobre. « Tu crois que l’on fait Parisien ? » que je demande en chuchotant comme si cela relevait a une insulte si l’on m’entendait. « Ce manteau est magnifique. » Je ne reconnais pas la griffe de la maison, mais j’imagine qu’il s’agit d’une pièce de couture, sobre, mais d’une élégance qui sied à merveille son physique élancé.
Soudainement, après quelques minutes de marche, voilà que l’on longe une avenue à la Parisienne. Mon regard se perd sur les bâtiments de style haussmanniens, l’éclairage des boutiques en contrebas et l’effervescence diffusée par la foule qui s’exprime dans un Français qui me fait tourner la tête. Tout paraît comme un spectacle à mes yeux émerveillés de petite fille qui découvre enfin le monde. La mode est au rendez-vous à chaque coin de rue, les femmes sont élégantes, les hommes apprêtés malgré leur nonchalance. Tout me paraît fou et cela le deviens plus encore lorsque James me tient la porte d’un restaurant intimiste, mais dont le lieu semble s’être arrêté dans le temps. L’accueil est au niveau de ce que mon collègue m’avait présenté, je sens que l’on va être chouchouté toute la soirée. Un brin impressionné, je me dissimule légèrement derrière l’immense stature de James, lui qui s’amuse à utiliser son français bien plus éloquent que le mien. « Ma femme et moi sommes tous les deux australiens. » Je me pince les lèvres pour ne pas ricaner, préférant entrer dans le rôle qu’il vient de me donner, les joues légèrement tinter de rouge, je viens glisser mon bras autour du sien. Le jeu est amusant, tout ce qu’il y a de plus simple, à mille lieux de la nervosité qui m’habitait il y a encore quelques heures. Ce sera une bonne soirée, j’en suis persuadé désormais.
« Tu sais ce que tu devrais faire ? » J’abandonne la lecture du menu, pour relever le regard vers mon patron qui semble prêt à me faire une confidence qui semble l’amuser. « Faire courir le bruit que je t'ai invité au restaurant. Les autres se diront que tu es ma chouchoute et travailleront deux fois plus dur pour t'arriver à la cheville. Et ils ne penseront même pas à t'en vouloir de peur de s'attirer mes foudres. » J’attends la chute qui annoncerait la blague, mais il semble particulièrement sérieux, un brin trop à mon goût. Une fois encore, mes joues se teinte de rouge à l’idée même de faire courir un tel bruit. « J’essaye de me tenir loin des rumeurs, tu sais. » que je souffle quelque peu gênée. Il a eu assez à payer des pots cassés que j’ai ramenés dans mes bagages. « Et puis je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit pour que le bruit coure que je suis ta favorite. » que j’ajoute essayant d’avoir l’air un peu plus légère sur la plaisanterie. « Tu m’as repris alors que j’aurais pu amener bien des ennuis à la maison. » Et c’est bien une chose que je ne suis pas près d’oublier qu’il en soit sûr. J’ai le sentiment que malgré tout, les rumeurs iront bon train à la fin de ce séjour, quand il m’a laissé le reprendre, quand je suis la seule qui n’irait pas dîner avec l’équipe ce soir et bien d’autres petits détails qui n’échappent jamais aux vipères. « Je crois que je vais me laisser tenter par le dos de cabillaud en marinière. » Prise dans mes pensées, j’en avais oublié le serveur qui semblait attendre dans un coin de la pièce. « Oh. » J’ai le sentiment que malgré tout, les rumeurs iront bon train à la fin de ce séjour, quand il m’a laissé le reprendre, quand je suis la seule qui n’irait pas dîner avec l’équipe ce soir et bien d’autres petits détails qui n’échappent jamais aux vipères. Et pourquoi je pense à lui ? Un soupire m’échappe tandis que je finis par faire mon choix. « Je vais prendre la souris d’agneau. » Les mots glissent entre mes lèvres de manière approximative, mais j’ai toujours entendu dire que les Français savent cuisiner la viande avec des sauces à tomber de sa chaise. Je veux vivre une expérience culinaire de cet ordre, au moins cela. Un peu plus détendu, je finis par relever le regard vers James. « Il faut au moins un peu de vin pour accompagner tout cela non ? » que je demande en souriant. « Tu y connais quelque chose ? » Parce que je serais bien incapable de faire la différence entre un cru qui a de l’importance et ce que les locaux utilisent uniquement pour faire la cuisine. « En dînant avec le patron, je m’attends au meilleur. » que je rajoute pour la plaisanterie. « C’est ce que ça va te coûter pour que je commence la machine à ragots. » |
| | | | (#)Sam 30 Avr 2022 - 19:38 | |
| only broken horses know to run. « On m’a enlevé ma passion une fois, cela ne recommencera plus jamais. » Et James mesurait toute la symbolique de ces mots au seul regard de Shiloh, alors qu'il se rappelait les quelques confessions de la jeune femme à son retour à Weatherton. Des confessions qui lui avaient suffi à comprendre par quoi elle était passée ou, tout du moins, que ce qu'elle avait vécu l'avait changé au plus profond d'elle-même. Que ça avait changé son rapport à sa passion, aussi, chose que James n'était pas décidé à laisser l'éloigner un jour de ce qu'elle aimait faire. Ni aujourd'hui, ni jamais. « Je botterai personnellement le cul de la prochaine personne qui voudra te convaincre que tu n'es pas faite pour ça. » Et elle le savait pour le connaître depuis plusieurs années, il le pensait et n'hésiterait pas à mettre ses menaces à exécution. Il n'était peut être pas très doué pour offrir un soutien émotionnel décent, mais il avait assez de ressource pour faire regretter à quiconque d'avoir blessé la jeune femme et altéré la confiance qu'elle avait en elle-même. « C'est le cas, et j'en ai jamais douté. Alors n'en doute pas toi non plus. » Il aimait bien mieux la voir prendre plaisir à faire ce qu'elle aimait comme c'était le cas cette semaine, alors qu'il ne l'avait jamais vu plus épanouie que dans son élément, au milieu des épingles et des rouleaux de tissus. Et dieu sait qu'elle n'avait jamais compté ses heures, à l'époque déjà où il la voyait bien souvent quitter l'atelier après tout le monde. Ce soir, James était donc bien décidé à lui offrir une pause bien méritée : ils ne prenaient certes pas toujours le temps de se poser devant un vrai repas, mais pour une fois il paraissait opportun de relâcher un peu la pression. « A tout à l’heure. » Ils prirent ainsi congé l'un de l'autre pour se préparer, une tâche jamais anodine pour James qui calculait chacun de ses choix en fonction de l'impression qu'il cherchait à faire. Ce soir, par chance, il n'avait aucun gros bonnet à qui faire la conversation et l'ambiance se voudrait sans doute résolument légère, raison pour laquelle il opterait pour un ensemble plus décontracté mais pour autant choisi avec soin.
Ils avaient donc réservé dans un petit restaurant au charme certain, un cadre qui devrait leur permettre de se changer les idées le temps de quelques heures. Shiloh fin prête, ils n'avaient plus qu'à se mettre en route. « Disons que j’ai oublié la vitesse à laquelle une horloge peut tourner. » Une manière pour la jeune femme de confirmer que c'était ces finitions de dernière minute qui l'avaient accaparé, non sans que James ne devine qu'elle avait définitivement besoin de se les enlever de la tête. Justement parce qu'ils ne faisaient tous que se consacrer aux grands préparatifs depuis des jours. « On va tâcher de mettre le boulot de coté, pour ce soir. On s'y replongera dès demain et jusqu'à la fin de la semaine, mais pour quelques heures on va prétendre qu'on est juste deux touristes qui veulent goûter à la cuisine parisienne. » Et qu'il tienne à ce point à s'éloigner du boulot était suffisamment rare pour être souligné quand on connaissait James. Cette semaine, pourtant, il savait que c'était aussi en s'économisant lorsqu'ils le pouvaient qu'ils seraient d'attaque pour donner le meilleur d'eux-même le jour du défilé. Car cette journée ne saurait être autre chose qu'une franche réussite. « Tu crois que l’on fait Parisien ? » James laissa son regard détailler leurs deux accoutrements, tous deux choisis avec le soin que l'on était en droit d'attendre de deux personnes pour qui la mode n'avait presque plus le moindre secret aujourd'hui. « Je crois qu'on fait parfaitement illusion. » Et en cette semaine de Fashion Week, ils n'auraient probablement pas l'air trop habillés et se fondraient dans la masse de touristes et locaux apprêtés pour assister aux différents défilés. Personne ne pourrait se douter, à moins de le reconnaître, qu'ils étaient justement à l'origine de quelques unes des prodigieuses robes que le gratin parisien admirerait d'ici quelques jours. « Ce manteau est magnifique. » Que Shiloh s'en fasse la réflexion n'était pas pour étonner James, qui lui connaissait un goût très sûr et savait en le choisissant qu'elle noterait son élégance. Peut être bien que tout ça était un peu comme un stage pratique. On ne cessait jamais d'apprendre, dans leur milieu. « C'est italien. Notre prochaine escale un jour, peut être, qui sait. » La Fashion Week de Paris n'était pas la seule à laquelle il était souvent amené à se rendre, Weatherton défilant aussi régulièrement à Milan. James, lui, retournerait en terres italiennes avec une pointe de nostalgie au fond du cœur, après Alessandro.
Et si James savait bien une chose au moment de soumettre l'idée que Shiloh joue sur cette invitation pour susciter l'envie chez ses collègues, c'est que la jeune femme était bien trop pure et innocente pour le prendre au mot. C'était une chose dont James lui-même aurait été capable quelques années en arrière, lorsque quelques grands couturiers l'avaient pris sous leur aile, mais quiconque connaissait la blonde savait qu'elle aurait bien plus de scrupules que lui. « J’essaye de me tenir loin des rumeurs, tu sais. » Oh oui, il savait ça, pour la connaître depuis maintenant assez d'années pour ne pas ignorer que Shiloh aspirait à tracer son bonhomme de chemin sans faire de vagues. C'était aussi en ça que sa présence leur était aussi précieuse, parce qu'elle était l'une des rares personnes dans ce milieu à ne pas saisir la plus petite occasion de tirer dans les pattes de ses rivales pour arriver plus loin. Entre les murs de l'atelier régnait le plus souvent une solidarité sans borne, mais il arrivait parfois que certaines croient devoir éclipser les autres pour se démarquer. « Et puis je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit pour que le bruit coure que je suis ta favorite. » Ses mots tirèrent un bref sourire au couturier, qui ne nierait pas n'avoir jamais fait un secret de son affection toute particulière pour la jeune femme. Il avait formé Shiloh à ses débuts à l'atelier et n'était malgré lui pas resté insensible à son tempérament solaire, peut être parce qu'une part d'elle lui avait rappelé Alessandro. « Tu m’as repris alors que j’aurais pu amener bien des ennuis à la maison. » C'était une chose à laquelle la direction de Weatherton avait pensé, elle aussi, lorsqu'il avait imposé de reprendre Shiloh dans l'équipe qui l'accompagnait au quotidien. « Arrête, c'est pas comme si tu m'avais donné la moindre raison de regretter mon choix. » Ce qu'il ne dirait pas, par pudeur autant que parce qu'il savait que Shiloh se penserait moins légitime de faire à nouveau partie de l'atelier, c'est qu'il s'était battu pour elle lorsque d'autres n'y croyaient pas autant que lui. Parce qu'il avait toujours été de son coté, c'est vrai, mais aussi et surtout parce qu'il croyait en son potentiel. « Je te mentirai pas en te disant que ma décision a fait l'unanimité, je te sais assez intelligente pour te douter que non. Mais regarde, si ce voyage est la preuve d'une chose, c'est que tu as toute ta place parmi nous. » Et elle le prouvait à nouveau en étant capable de gérer le stress et les urgences liées à cette semaine particulièrement charnière.
L'heure était à commander et ça n'était pas le choix qui manquait sur la carte, agrémentée de nombreux mets français que James connaissait parfois de nom ou auxquels il avait déjà pu lui arriver de goûter lors de ses précédents voyages. C'est toutefois sur de la nouveauté qu'il porta son choix. « Je vais prendre la souris d’agneau. » Il optait pour du poisson, elle pour de la viande, sans qu'il ne doute à aucun moment que la cuisine française saurait les combler l'un comme l'autre. « Il faut au moins un peu de vin pour accompagner tout cela non ? » « Je dirais même que c'est impératif. » Et ce n'était pas James, connu pour son attrait pour le vin, qui irait dire le contraire. Un bon repas s'accompagnait systématiquement d'une bonne bouteille, qui plus est dans un restaurant français où l'occasion vous était donnée de goûter à quelques grands crus. « Tu y connais quelque chose ? En dînant avec le patron, je m’attends au meilleur. » Si pour ce soir il n'était pas exactement son patron, James comprenait pour autant que l'étiquette soit un peu dure à abandonner pour la jeune femme, qui avait l'habitude qu'ils se cantonnent à des échanges relativement formels à l'atelier. « C’est ce que ça va te coûter pour que je commence la machine à ragots. » Oh, voilà qu'elle touchait une corde sensible et en appelait à son besoin compulsif de garder à l’œil tous ceux qui travaillaient pour lui. Le coin des lèvres du créateur se retroussa avec malice : dans ces conditions, il ne refuserait définitivement pas de leur commander à boire. « Je suis presque certain qu'ils ont des sommeliers pour se charger de ce genre de choses, mais... tu t'adresses à quelqu'un qui a fait aménager une cave à vin chez lui avant même de meubler sa chambre. » Autrement dit, il était non seulement taillé pour ce défi mais aussi plutôt enthousiaste à l'idée de leur choisir une bouteille. « J'ai toujours eu un faible pour les vins rouges, et à en juger par leur carte ils ont justement quelques très bonnes bouteilles qui se marieraient à merveille avec de l'agneau et feraient des accords intéressants avec du poisson. » Certes, on misait plus souvent sur du vin blanc pour accompagner un plat de poisson mais James restait fidèle à lui-même. « Une bouteille de Louis Latour : Clos Vougeot Grand Cru 2014 serait parfait. C'est un vin très riche, parfumé, tu m'en diras des nouvelles. » Shiloh ne semblait pas aussi familiarisée avec ce genre de subtilités mais il n'y avait rien de mieux à ses yeux qu'un voyage en France pour éveiller ses papilles, dans l'assiette comme autour d'un verre. « On est venus à pieds mais on pourra rentrer en taxi, au besoin. Par contre compte sur moi pour te faire boire jusqu'à ce que tu m'aies confié tout ce qui se passe à l'atelier quand j'ai le dos tourné. » C'était bien elle qui avait parlé de machine à ragots après tout, et James ne faisait que rentrer dans son jeu, amusé sur la forme mais néanmoins véritablement curieux sur le fond. Et qu'elle se rassure, c'est lui qui invitait.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Lun 23 Mai 2022 - 19:35 | |
| Il est assez étrange de se retrouver seul au restaurant avec James. Ce n’est pas quelque chose à laquelle j’aspirais en tout point, ne cherchant jamais à être la petite préférée, celle qui serait capable de faire n’importe quoi pour obtenir les faveurs du patron. Bien au contraire, si tout le monde pouvait oublier mon existence, j’en serais plus que ravie. Tout ce que je souhaite à ses côtés, c’est d’apprendre toujours plus sur la passion qui nous réunit sans jamais appeler à des faveurs déplacées. J’ai parfaitement conscience de ma chance et n’abuserais jamais de l’opportunité qui m’a amené à me retrouver ici ce soir. « Arrête, c'est pas comme si tu m'avais donné la moindre raison de regretter mon choix. » Probablement pas, il est vrai, mais j’ai parfaitement conscience de tout ce qui a pu être partagé à mon sujet et donc de tout ce qu’il a dû mettre en place pour que personne ne vienne contredire sa décision. « Je te mentirai pas en te disant que ma décision a fait l'unanimité, je te sais assez intelligente pour te douter que non. Mais regarde, si ce voyage est la preuve d'une chose, c'est que tu as toute ta place parmi nous. » Je hausse les épaules ayant encore bien du mal à me convaincre de la véracité de ses mots. Je ne devrais pas remettre en question ce qu’il affirme avec autant de force, mais c’est bien que tout l’impact que Lawrence a eu sur ma vie se répercute. Il a su faire naître en moi un doute permanent qui m’oblige à questionner le moindre regard lancé vers ma personne. « J’ai conscience de tout cela et de tout ce que l’on raconte sur moi également. » Il faudrait vraiment être né de la dernière pluie pour ne pas entendre la rumeur qui enfle dès que je traverse l’atelier ou les regards qui se veulent parfois bien trop insistant au point de me donner l’envie de fuir à nouveau. « Donc faire profil bas, c’est bien. » que j’avoue en souriant malgré tout. « Et travailler d’arrache-pied bien entendu ! » que j’ajoute avec bien plus de légèreté cette fois-ci. Il sait que je ne ferais plus l’idiote et à quel point le métier à son importance pour moi.
La conversation a eu pour occasion de clarifier les choses une dernière fois pour laisser s’installer une ambiance bien plus sereine. Je ne me questionne plus sur la légitimité de ma présence à ses côtés et décide plutôt de profiter de cet instant un peu hors du temps pour enfin me détendre un peu après une longue journée harassante. J’avais un peu trop oublié à quel point je pouvais me sentir à l’aise aux côtés de James. De l’extérieur il a ce masque impressionnant, le visage d’un patron intransigeant, qui ne cédera rien et vous demandera de vous plier en quatre pour la maison. Puis derrière cela, il reste l’homme, celui qui n’a pas toujours vécu des choses simples dans sa vie, celui qui possède une empathie qui vient déjouer son image de marque. Ma timidité s’installe sur le côté, pour mieux laisser place à l’ancienne Shiloh, celle qui aimait sortir, qui avait toujours le mot pour rire. « Je suis presque certain qu'ils ont des sommeliers pour se charger de ce genre de choses, mais... tu t'adresses à quelqu'un qui a fait aménager une cave à vin chez lui avant même de meubler sa chambre. » Un rire m’échappe avant que je ne réalise qu’il semble on ne peut plus sérieux sur le sujet. « Oh ! On voit le sens des priorités. » Je suis un peu étonnée, sans véritablement être surprise du fait qu’il soit un homme au goût distingué. « J'ai toujours eu un faible pour les vins rouges, et à en juger par leur carte, ils ont justement quelques très bonnes bouteilles qui se marieraient à merveille avec de l'agneau et feraient des accords intéressants avec du poisson. » Autant dire qu’il pourrait me raconter des balivernes que je hocherais la tête avec la même conviction. « Une bouteille de Louis Latour : Clos Vougeot Grand Cru 2014 serait parfait. C'est un vin très riche, parfumé, tu m'en diras des nouvelles. » - « Je te fais confiance à ce sujet. » Il faut dire que je ne connais pas grand-chose à la subtilité des différents vins, encore moins dans un pays comme la France. Mais j’ai hâte de découvrir, peut-être que James pourra m’apprendre à savourer le tout avec attention et la distinction que mérite la cuisine française. « On est venus à pied, mais on pourra rentrer en taxi, au besoin. Par contre compte sur moi pour te faire boire jusqu'à ce que tu m'aies confié tout ce qui se passe à l'atelier quand j'ai le dos tourné. » Un nouveau rire m’échappe, que je m’empresse d’atténuer en venant plaquer une main sur mes lèvres. Un instant, j’ai peur d’avoir dérangé la tranquillité du restaurant, mais personne n’a tourné le regard vers nous. « Je peux déjà t’en raconter quelques-uns. » Les petites rumeurs inoffensives, celle qui ont toujours le don de m’amuser.
Et comme cela, la conversation ne s’est jamais tarie, vaguant d’un sujet à un autre dans une simplicité déconcertante, mais tellement appréciable. James m’a appris à reconnaître tous les arômes d’un bon vin tout en partageant mille et unes d’anecdotes sur le monde de la mode. Jamais le charme ne s’est brisé, pas une seule seconde Lawrence n’est venue s’inviter dans mes pensées pour y déposer son flot d’idées noires. Il n’existait plus que le désir de reprendre ma vie en main dans un milieu qui a toujours été le mien. Il se peut que j’aie laissé un croquis se dessiner sur l’addition et qu’au détour d’un verre de trop, j’ai avoué à James les rumeurs les plus folles à son sujet. |
| | | | | | | | only broken horses know to run (shiloh #2) |
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