| a little bit of extra advice (james) |
| | (#)Sam 9 Oct 2021 - 20:01 | |
| a little bit of extra advice (ft. @james weatherton )
Ce n’est pas tous les jours que tu prévois d’acheter des vêtements un peu chers. En temps normal tu as un budget et tu t’y tiens pour des raisons évidentes. Bien sûr, en cas de besoin, tu sais que tu peux compter sur tes parents ou sur Archie pour te dépanner, mais tu ne comptes pas trop en arriver là et surtout pas pour des vêtements. Pour l’heure tu t’en sors pas trop mal et tu ne tiens pas trop à devoir quoi que ce soit à qui que ce soit, pas même à ta propre famille. Beaucoup diraient que c’est idiot de ne pas en profiter et peut-être que dans un sens, ils ont raison. Mais ça t’a toujours paru injuste d’utiliser de l’argent qui ne t’appartient pas. Surtout que si ça ne tenait qu’à toi, tu ne serais même pas en quête d’une nouvelle robe à te mettre sur le dos, mais tu tiens à faire plaisir à Harry pour sa remise de diplôme. L’occasion est importante pour lui et tu ne tiens pas à ce qu’on te reproche de ne pas faire d’efforts pour lui. Et après ta dernière discussion avec Archie tu n’as pas forcément envie qu’on vienne se mêler de ta vie de couple. Toi, tu veux juste que les autres te fichent la paix et s’occupent de ce qui les concerne. Harry d’ailleurs a rendez-vous chez le tailleur au coin de la rue, l’occasion pour lui d’esquiver une session shopping ennuyeuse pour aller chercher son smoking commandé il y a plusieurs semaines de ça. De ton côté, tu as déjà repéré dans quelle boutique tu voulais aller. Si au début tu n’as pas fait attention au nom de l’enseigne, tu ne peux t’empêcher de le remarquer une fois devant. Weatherton, comme les deux hommes croisés au restaurant. Et s’il y a bien une chose que tu regrettes, c’est de ne pas avoir plus discuté avec James. Malheureusement pour lui, l’ambiance de ce repas familial était égale à tous les autres. Un rendez-vous typique avec les Kwanteen. Les remarques désapprobatrices d’Archie, les regards en coin de Charles… Rien d’étonnant dans leur comportement. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont excusables à tes yeux. C’est triste à dire, mais c’est dans ces moments-là qu'ils montrent leurs vrais visages et ce n’est pas ce que tu aimes voir chez eux. C’est même tout ce que tu détestes. Tu te demandes de plus en plus si t’éloigner de façon plus significative ne serait pas une idée à envisager. Et après tu te rends compte que tu vas juste te retrouver seule et ça te fait sans doute encore plus peur que tout le reste. Chassant la grimace qui s’est formée juste en ressassant tout ça, tu te décides enfin à entrer dans la boutique. Tout ici respire le luxe et l’opulence. L’agencement de l’établissement, la tenue des vendeurs, et bien évidemment les vêtements exposés sur des mannequins sans doute de bien meilleure qualité que dans n’importe quel magasin de vêtement classique. Tu adresses un bref sourire au personnel présent, accompagné d’un “Bonjour.” poli à leur égard. Et puis tu flânes, tu découvres quelques créations, te demandant s’il s’agit là des œuvres de James ou d’un créateur travaillant pour lui. Tu t’arrêtes devant une robe aux couleurs bleues que tu trouves particulièrement jolie, mais tu ne penses pas que c’est ce que tu porterais à une remise de diplôme. Ou peut-être que si. Sans doute qu’un employé saurait te conseiller. Forcément, ton regard est également attiré par le prix et tu plisses le nez. Bien au-delà du budget que tu aimerais dépenser.
Dernière édition par Madison Kwanteen le Mer 27 Oct 2021 - 21:40, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 23 Oct 2021 - 22:02 | |
| a little bit of extra advice (ft. @madison kwanteen )
On pourrait croire que l'on jugeait du succès d'une Fashion Week à l'engouement que suscitait sur le moment un défilé, mais c'était en réalité les commandes qui suivaient la présentation d'une nouvelle collection qui déterminaient si le pari était gagné ou non. James mettait la barre un peu plus haut d'année en année et cette fois, c'est avec l'intention de battre ses propres records de ventes qu'il s'était envolé pour Paris au début du mois. S'en était suivie une semaine riche en émotions durant laquelle il s'était privé de sommeil et avait vécu au rythme des aléas des grands préparatifs. Mais le résultat était là : à leur retour, ce sont des centaines de nouvelles commandes qui avaient afflué à Weatherton et de nouveaux clients venus des quatre coins du globe qui avaient fait part de leur intérêt pour leurs nouveaux modèles. Leur carnet de commandes ne désemplissait plus et l'atelier tournait à plein régime pour que chaque client puisse se sentir unique dans une création Weatherton. La fatigue n'était alors qu'un moindre prix à payer face aux prouesses réalisées par ses équipes et James était plus qu'impatient de découvrir ses créations sur les plus grands tapis rouges d'Australie et d'ailleurs dans les prochains mois. Aujourd'hui encore le travail ne manquait pas à l'atelier, mais après des semaines d'une telle intensité même James avait éprouvé le besoin de souffler rien qu'une heure pour aller déjeuner en ville. Seul, comme bien souvent, il était resté accroché à son téléphone une bonne partie du repas et en avait profité pour inviter son père à dîner chez lui en fin de semaine. Mais c'est avec Archie qu'il avait surtout correspondu, le temps de quelques messages prétendument anodins mais qui se teintaient d'une intimité différente depuis ce jour-là, à son domicile. Si James avait jusqu'ici résisté à l'envie de remettre le sujet sur la table en pensant que ça leur rendrait les choses plus faciles avant son départ pour Paris, faire l'autruche était bien plus compliqué depuis son retour. Souvent, il s'imaginait lui dire qu'il lui manquait, autant que sa chaleur et leur proximité de l'autre fois lui manquaient. Mais le plus souvent c'est un James effrayé à l'idée de lui faire voir combien il habitait chacune de ses pensées qui se persuadait pouvoir continuer de jouer à celui qui glissait des sous-entendus par sms pour ne pas avoir à son cœur à nouveau. Son repas tout juste achevé, il avait rangé ces pensées dans un coin de sa tête et opéré un léger détour en quittant le restaurant. Plutôt que de rentrer directement à l'atelier, c'est vers l'une de leurs boutiques qu'il s'était dirigé avec l'envie, comme bien souvent, de s'assurer qu'ici aussi le succès était au rendez-vous. Si tout les clients qui fréquentaient les boutiques Weatherton ne sauraient pas nécessairement le reconnaître, il n'en allait pas de même pour les vendeuses qui paraissaient toujours intimidées de le voir arpenter ces lieux. Son œil de lynx remarquait tout et chaque erreur d'agencement faisait aussitôt l'objet d'une remarque : James veillait à ce que ces boutiques reflètent l'excellence de la Maison et ne viennent pas ternir son image. Aujourd'hui, peu de choses remontèrent aux oreilles des vendeuses mais son regard affûté, lui, repéra une cliente visiblement en proie à une hésitation. Loin de ses prérogatives, échanger avec la clientèle faisait pourtant partie des choses qu'il appréciait faire pendant ses visites. Pour avoir leurs retours mais aussi, peut être, par souci d'ego et pour tester sa popularité auprès d'eux. « C'est un modèle d'une de nos collections phares. Margot Robbie nous a commandé cette robe le mois dernier. » Il glissa à la jeune femme qui lui tournait le dos, sans rougir un instant d'user de ce genre de précisions comme un argument de vente infaillible. La surprise se lut cependant sur son visage lorsque ladite cliente se retourna et lui apparut beaucoup plus familière que prévu. « Oh, Madison. » Madison Kwanteen, dont James n'avait pas recroisé la route depuis ce fameux dîner au restaurant, où son père et lui s'étaient joints à la table qu'elle partageait avec le reste de sa famille. Un souvenir resté amer pour certaines raisons qui n'avaient pourtant rien à voir avec l'extrême bienveillance que la jeune femme, au contraire, lui avait témoigné. « Désolé, je ne vous avais pas reconnue. Vous allez bien ? » Ses traits s'adoucirent sans même qu'il ne s'en aperçoive. Madison était de ces rencontres plaisantes qu'il aurait voulu plus longues, et l'occasion lui était aujourd'hui offerte de la revoir dans un cadre différent. Pas beaucoup moins formel, si on se fiait au prix des robes vendues ici, mais bien plus confortable. « Vous êtes... venue seule ? » Était-elle venue avec Archie? Son regard balaya par réflexe le reste de la boutique, mais aucune trace de l'actionnaire. Archie et lui s'étaient vus ce matin, mais le brun avait ensuite eu à faire en ville. « Vous cherchez une robe pour une occasion particulière ? Ce n'est pas mon boulot d'habitude, mais je peux peut être vous conseiller. » Pour Madison, James était prêt à endosser le costume de personal shopper, devinant à son regard hésitant qu'elle n'était peut être pas familiarisée avec ce genre de robes. Par chance, personne dans cette boutique ne les connaissait mieux que lui. |
| | | | (#)Mer 27 Oct 2021 - 21:55 | |
| a little bit of extra advice (ft. @james weatherton )
En proie au doute, tu restes plantée devant ces robes, le regard un peu dans le vague. Si le prix t’a fait doucement grimacer, c’est pourtant tout autre chose qui accapare ton esprit. Tu ignores combien de temps tu vas pouvoir continuer à ignorer les appels et les messages d’Archie. T’as la vague impression que ton téléphone te brûle dans le fond de ta poche chaque fois qu’il se met à vibrer, quand bien même ce n’est peut-être même pas lui. Comment les choses ont-elles pu en arriver là ? Comment ça a pu si mal tourner ? Perdue dans ce tourbillon de pensées, tu n’entends même pas les pas qui s’approchent de toi. La voix qui s’adresse à toi te fait légèrement sursauter, mais tu tentes de dissimuler ta surprise du mieux que tu peux. « C'est un modèle d'une de nos collections phares. Margot Robbie nous a commandé cette robe le mois dernier. » il te faut quelques secondes pour te remettre de tes émotions. Et c’est dans ce genre de moment que tu te rends compte à quel point tu es sur les nerfs ces derniers temps. « Oh, je doute avoir la même morphologie qu’elle. » sans parler du fait qu’elle est bien plus grande que toi. (Du moins tu penses. Elle a l’air de l’être sur les photos que tu as pu voir d’elle.) Tout ça pour dire que tu doutes fortement que ce genre de coupe rende parfaitement bien sur ton petit gabarit. Tu affiches un léger sourire désolé, prête à dire que tu ne fais que regarder, mais lorsque tu te retournes, c’est une figure à peu près familière qui se présente à toi. Et James a l’air au moins aussi surpris. « Oh, Madison. » « Monsieur Weatherton. » tu souffles en levant la tête vers lui, préférant comme toujours l’appellation plus officielle pour les personnes que tu ne connais pas très bien. Tu ne t’attendais clairement pas à tomber sur lui. Bon, la boutique est à son nom mais tu doutes qu’il passe beaucoup de temps à les sillonner, il doit être bien trop occupé à travailler sur toutes les prochaines collections et peut-être la gestion des établissements. A moins que son père ne soit responsable de cette partie-là. Tu ne sais pas trop comment elles fonctionnent exactement, leurs affaires. Tu prends le temps de jeter un oeil derrière le blond, comme pour t’assurer qu’Archie n’était pas dans le coin, lui aussi. Et puis tu te rends compte que c’est idiot de penser que cette coincidence est possible. S’ils ont un rendez-vous d’affaires, ça ne risque sans doute pas d’être dans cette exacte boutique, à cet exact instant. Mais ça suffit à te rassurer l’air de rien. « Désolé, je ne vous avais pas reconnue. Vous allez bien ? » il demande, et tu hoches doucement la tête, lui offrant un sourire poli. « Il n’y a pas de mal, je ne m’attendais pas non plus à vous croiser ici. » tu commences en haussant légèrement les épaules. Peut-être qu’il pourrait t’aider pour te décider sur une robe de circonstance. « Mais je vais bien, et vous ? » tant que tu évites de penser à certaines choses, tout baigne. « Vous êtes... venue seule ? » James sonde le reste de la boutique, à la recherche d’un éventuel accompagnateur, avant de reporter son attention sur toi. « Ah, oui. Enfin non, je suis venue avec mon compagnon mais il avait une commande à récupérer dans une autre boutique. » tu acquiesces. Ca ne devrait pas être très long, sauf s’il y a des retouches à faire ou ce genre de chose. Peut-être qu’il arrivera d’ici peu et qu’il aura l’occasion de faire la connaissance de James, lui aussi. Tu espères juste que si tel est le cas, il se comporte mieux que ton père ou ton frère à son égard. « Vous cherchez une robe pour une occasion particulière ? Ce n'est pas mon boulot d'habitude, mais je peux peut être vous conseiller. » tu te pinces légèrement les lèvres avant de hocher la tête, reportant ton regard sur la fameuse robe commandée par Margot Robbie. Tu n’avais aucune idée que la marque Weatherton était si prisée et que des célébrités comme elle portaient les créations de James. Ca te fait te sentir toute petite en comparaison. (Et pour une fois, ce n’est pas une question de taille.) « Hé bien je cherche une robe pour une soirée de gala. Harry a sa remise de diplôme bientôt et c’est un événement important pour lui. » tu expliques en réfléchissant rapidement à ce que tu aimerais avoir comme genre de robe. « Mais je ne voudrais pas vous embêter, vous devez avoir beaucoup de travail. » tu imagines bien que si il vient dans une de ses boutiques, c’est pour une raison particulière et pas pour conseiller les premiers clients venus. |
| | | | (#)Mar 16 Nov 2021 - 17:18 | |
| a little bit of extra advice (ft. @madison kwanteen )
Des clientes sujettes à toutes sortes d'interrogations au moment d'acheter une robe, James en avait connu beaucoup et aurait même probablement développé avec le temps un certain sens du contact s'il n'éprouvait pas le besoin de retrouver le calme de son atelier après souvent à peine dix minutes de conversation. La confection des robes était peut être sa spécialité mais il ne parierait pas sur lui-même pour les vendre, quand bien même il les connaissait mieux que quiconque et savait généralement au premier regard lorsqu'une de ses créations flatterait (ou non) la silhouette d'une femme. Il n'avait simplement pas la patience requise pour jouer les personal shoppers et gommer le moindre doute qui viendrait s’immiscer dans l'esprit de son interlocutrice – si la plupart angoissaient pour rien et finissaient par repartir avec une robe qui leur allait objectivement à merveille, certaines constituaient des cas beaucoup plus particuliers où seul un minimum de tact savait leur éviter de fondre en larmes au fond de la cabine d'essayage. Et parce que tout un chacun savait qu'il en manquait cruellement, sa place était bien mieux aux commandes de l'atelier, là où les seuls états d'âme que James avait à gérer étaient ceux de ses employés. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il les payait tous suffisamment cher pour que personne ne soit tenté de s’apitoyer sur son sort trop longtemps – surtout quand il savait astucieusement leur rappeler que les écoles de design étaient remplies de jeunes gens talentueux qui se feraient une joie de les remplacer, et avec le sourire. Cette cliente-ci, James ne savait pas encore dans quelle catégorie la ranger mais n'avait qu'à poser les yeux sur sa silhouette pour imaginer une douzaine de robes qui pour sûr lui iraient à ravir. « Oh, je doute avoir la même morphologie qu’elle. » La différence se situait plutôt au niveau de la taille, la jeune femme qui lui tournait encore partiellement le dos étant en comparaison un petit gabarit – mais loin d'être pour autant impossible à habiller. « Vous n'êtes pourtant pas beaucoup plus épaisse que les filles que j'habille tous les jours. » Sa silhouette était fine et ses courbes réparties de façon homogène, quelle que soit la robe qu'elle était probablement venue chercher ils sauraient trouver un modèle qui lui correspond. Ce à quoi James n'était pas préparé, en revanche, c'était à ce que ladite cliente ne soit autre que Madison Kwanteen, qu'il ne s'attendait pas à recroiser dans ces circonstances et plusieurs mois après leur première rencontre, à ce fameux dîner. « Monsieur Weatherton. » Ils n'avaient jusque là échangés que quelques mots dans une ambiance qui ce soir-là était plus guindée qu'autre chose, il ne pouvait pas lui reprocher d'opter pour une approche aussi formelle. « Vous pouvez m'appeler James. » Il précisa toutefois dans un sourire poli, et parce qu'une partie de lui préférait garder ce genre de formules pour les rencontres directement liées à son travail – autrement, il se sentait vieux avant l'âge et se sentait obligé de guetter le miroir le plus proche pour s'assurer qu'une ride vicieuse n'était pas apparue entre ses sourcils. « Je veux dire, s'il y a un avantage à se retrouver autour d'une table où le silence est pesant c'est bien celui de pouvoir ensuite s'appeler par nos prénoms. » Il faisait de l'esprit pour dédramatiser ce qui s'était passé au restaurant, songeant que la discussion un brin surréaliste qui s'était tenue à un moment du dîner était après tout à peine pire que celle qu'il avait imposé à Archie dans les toilettes. Et parce que Madison ne suspectait probablement rien de ce que les deux hommes avaient échangé ce soir-là, elle ne verrait sans doute aucun intérêt à étendre plus que de raison la conversation autour de cette soirée. « Il n’y a pas de mal, je ne m’attendais pas non plus à vous croiser ici. » Il pouvait le comprendre, s'étant confié sur son travail sans lui préciser qu'il lui arrivait à de rares reprises d'arpenter les boutiques Weatherton pour les passer au crible. La paranoïa était pourtant souvent la meilleure amie des créateurs, il en connaissait assez pour le savoir. « Mais je vais bien, et vous ? » Madison était aussi avenante que dans ses souvenirs, de quoi l'amener à s'interroger : qui d'Archie ou elle pouvait bien avoir été adopté ? « Je suis rentré d'Europe il y a peu. En temps normal visiter nos boutiques ne fait pas vraiment partie de mes prérogatives, mais c'est une habitude que j'ai prise à mes retours de voyages. » Certains diraient que fort heureusement, il ne s'absentait pas si souvent. Auquel cas aucune de ces vendeuses ne travaillerait plus sereinement, redoutant de le voir passer la porte à tout bout de champ. « Vous n'étiez jamais venu avant aujourd'hui, je me trompe ? » Ça n'avait rien d'une question piège, Madison semblait simplement un peu perdue et il pouvait deviner à son regard qu'elle n'achetait probablement pas tous les jours des robes dont le prix contenait parfois jusqu'à trois zéros. Curieux mais aussi sincèrement intéressé à l'idée d'en apprendre un peu plus sur celle qui l'avait traité avec une humanité inattendue lors de leur première rencontre, James songea que l'échange pourrait ne pas rester agréable bien longtemps si Archie rodait dans les parages. Elle avait sans doute remarqué tout comme lui l'hostilité dont l'actionnaire avait fait preuve lorsqu'ils avaient commencé à sympathiser, et James n'avait pas la moindre envie qu'on vienne lui rafraîchir la mémoire. Pourtant, pas de trace d'Archie, Madison semblait être venue seule. « Ah, oui. Enfin non, je suis venue avec mon compagnon mais il avait une commande à récupérer dans une autre boutique. » Une part de lui serait vexée d'apprendre que ledit compagnon avait poussé la porte d'une boutique concurrente, mais parce que ça ne le regardait en aucune façon James préféra enchaîner. « Quel dommage, vous me l'auriez présenté. Je ne crois pas l'avoir salué l'autre soir au restaurant, est-ce qu'il était des vôtres ? » Pour n'avoir jamais rencontré l'intégralité du clan Kwanteen avant cette soirée, James aurait été bien incapable de différencier un frère d'un compagnon ou d'un ami de la famille. Il avait aussi rapidement eu à supporter les regards en coin du patriarche et les réflexions à peine déguisées d'Archie, raison pour laquelle il n'avait pas prêté beaucoup d'attention au reste des convives, Madison mise à part. « Hé bien je cherche une robe pour une soirée de gala. Harry a sa remise de diplôme bientôt et c’est un événement important pour lui. » James secoua la tête. « Je vois, c'est une grande occasion. Et je ne pense pas qu'il vous en voudra si vous lui volez la vedette dans une robe à couper le souffle. » Parce qu'évidemment, il était là pour s'assurer que Madison serait resplendissante et capterait tous les regards à l'occasion de cette soirée. N'importe quelle femme méritait de se sentir remarquable et de recevoir des compliments, et il osait espérer que le jeune homme qui partageait sa vie en aurait lui aussi conscience lorsque viendrait le moment de lui faire remarquer que la robe qu'elle portait lui allait parfaitement bien – évidemment, puisque James lui-même y aurait veillé. « Mais je ne voudrais pas vous embêter, vous devez avoir beaucoup de travail. » Oh, il avait passé une semaine à Paris et déjà pris un certain retard sur ses deadlines du mois, ça n'était pas d'allonger même légèrement sa pause déjeuner qui viendrait faire une grande différence. Chacun s'attendait de toute façon à le voir quitter l'atelier à la dernière heure, ce soir, comme de coutume. « J'ai un peu de temps devant moi avant de retourner dans mon atelier, et il sera bien employé si je le passe à vous conseiller. » Il n'aurait pas nécessairement montré le même engouement avec une cliente tout juste supportable, mais Madison était une jeune femme à l'abord sympathique et qui en plus de ça ne donnait pas l'impression de pouvoir passer des heures à retourner toute la boutique pour finalement décréter que rien ne lui faisait envie. Ces clientes-là étaient toujours les pires. « Vous avez une idée du genre de robe que vous aimeriez porter ? » La robe bleue qu'elle admirait avant qu'il n'arrive serait un bon choix mais James avait habillé suffisamment de femmes pour savoir qu'elles n'avaient pas toutes les mêmes envies. Cerner leur personnalité pour cerner leurs goûts était en général la première étape. « Je pense que vous seriez sublime dans une robe bustier évasée coupée juste au-dessus du genou. Ça allongerait légèrement votre silhouette. » Tout était une question de coupe et d'astuces. « Mais si vous préférez un modèle plus long, nous en avons des asymétriques qui dévoileront juste une partie de vos jambes. » Aussi important que de cerner ce qu'elle voulait, James se devait de cerner ce qu'elle ne voulait surtout pas. Si Madison recherchait une robe habillée, elle n'éprouvait pas forcément l'envie de trop en dévoiler et c'était à lui de trouver le juste milieu entre ce qui lui ressemblait et ce qui lui permettrait de se révéler. |
| | | | (#)Sam 20 Nov 2021 - 13:51 | |
| a little bit of extra advice (ft. @james weatherton )
« Vous n'êtes pourtant pas beaucoup plus épaisse que les filles que j'habille tous les jours. » tu n’as pas vraiment besoin de te regarder pour savoir qu’il dit vrai. Tu n’as que la peau sur les os, mais tu n’as pas tellement la carrure d’une mannequin. T’es bien trop petite pour envisager ce genre de carrière. (Non pas que tu l’aurais fait, de toute façon, t’es bien trop réservée et pudique pour ça.) Même les rares fois où tu te retrouves juchée sur des talons hauts, tu restes souvent à hauteur basse. C’est à la fois amusant et frustrant, tout dépend de qui tu as en face de toi. L’homme qui t’aborde d’ailleurs, est bien plus grand que toi. Même plus que ton frère, tu as l’impression. Tu reconnais finalement monsieur Weatherton, lui adressant un salut poli accompagné d’un sourire discret. « Vous pouvez m'appeler James. » toujours trop formelle, tu hoches légèrement la tête. Tu vas faire en sorte de prendre en compte sa demande pour les prochaines fois où tu vas t’adresser à lui. (C’est pas toujours évident pour toi qui est impressionnée par tout le monde.) C’est une question d’habitude à prendre, un petit effort que tu peux faire et qui ne coûte pas grand chose. « Désolée. » forcément, il faut que tu t’excuses, lâchant un rire nerveux par la même occasion. « Je veux dire, s'il y a un avantage à se retrouver autour d'une table où le silence est pesant c'est bien celui de pouvoir ensuite s'appeler par nos prénoms. » ton sourire s’étire et tu ne peux qu’acquiescer. « J’imagine que vous avez raison. » tu souffles avant de froncer très légèrement les sourcils. « Encore désolée pour l’attitude de mon frère et de mon père. Ils sont... » un peu arrêtés sur leurs idées ? Si peu. « Un peu rudes. » comme si c’était à toi de t’excuser pour leur attitude déplorable. « Je suis rentré d'Europe il y a peu. En temps normal visiter nos boutiques ne fait pas vraiment partie de mes prérogatives, mais c'est une habitude que j'ai prise à mes retours de voyages. » tu ne peux pas dire que tu sois véritablement étonnée en vérité. Il doit avoir bien des choses à gérer au sein de l’entreprise, même si tu ne connais pas tout à fait ses fonctions. Tu sais qu’il utilise ses talents pour imaginer les créations qui font la renommée de la marque, que son père doit être le PDG. Tu te souviens que James a mentionné s’occuper de la direction artistique des collections, quoi que ça implique réellement. Il doit y avoir une question de gestion de ses parts, peut-être qu’il est lui-même directeur de certains établissements autour du globe… Tu ne sais pas trop. Ce milieu là, tu ne le connais pas assez pour savoir comment ça se passe. Tu n’as pas non plus assez de connaissances sur l’étendue de la marque Weatherton pour te rendre compte à quel point ils peuvent être importants dans le milieu de la mode. Archie saurait, lui. « L’Europe ? Vous avez l’air de beaucoup voyager dans ce coin là, non ? » parce que tu crois te souvenir que c’est en sa compagnie qu’Archie s’était rendu à Paris il n’y a pas si longtemps de ça. Et vu l’attitude de ton frère, tu n’as aucune peine à imaginer l’ambiance durant le voyage. Tout ce que tu espères, c’est qu’il a été correct avec James et qu’il a su garder ses idées du siècle dernier pour lui. « Vous n'étiez jamais venue avant aujourd'hui, je me trompe ? » ça se voit tant que ça, que tu es complètement perdue devant ces mannequins en plastique ? Remarque, tu as toujours l’air complètement perdue quand tu rentres dans un lieu inconnu. « Non. J’étais déjà passée devant la boutique à plusieurs reprises. Je me suis arrêtée devant la vitrine pour regarder les robes sans jamais vraiment prendre le temps d’entrer. » parce que souvent, lorsque tu te trouves dans ce quartier, ce n’est pas pour faire les boutiques de luxe. Et si c’est un événement rare, tu es plutôt contente d’être tombée sur James aujourd’hui. A défaut d’avoir Harry à tes côtés, tu as au moins une figure amicale pour t’accompagner. Ton petit ami semble absent du tableau pour le moment, mais ce n’est peut-être qu’une question de temps avant qu’il ne revienne dans le coin. « Quel dommage, vous me l'auriez présenté. Je ne crois pas l'avoir salué l'autre soir au restaurant, est-ce qu'il était des vôtres ? » à nouveau, tu offres un sourire à James. Ca aurait été avec plaisir, mais ça paraît compliqué dans l’immédiat. « Peut-être qu’il aura terminé avant moi et qu’il nous rejoindra, qui sait. » il n’est pas du genre à faire des détours inutiles, Harry. Pas du genre patient non plus, surtout lorsqu’il s’agit de shopping. Et d’une certaine façon, tu le comprends sur ce point. Être dans un magasin au milieu de nombreuses personnes, ça a plutôt tendance à te tendre. Tu ne peux pas vraiment dire que c’est de l’anxiété, mais la sensation que ça te procure n’est pas des plus agréables. « Et non, il n’était pas avec nous la dernière fois. C’était juste nous. » les Kwanteen, sans Saddie qui a, par conséquent, échappé à une énième situation gênante de la part des hommes de la famille. Tu expliques brièvement la raison qui a fait que tu as franchi les portes de cette boutique aujourd’hui. « Je vois, c'est une grande occasion. Et je ne pense pas qu'il vous en voudra si vous lui volez la vedette dans une robe à couper le souffle. » tu voulais quelque chose qui lui fasse plaisir, quelque chose qui montre que tu t’impliques dans la relation et ce qu’il fait. Mais à vrai dire, ce n’est pas vraiment à lui que tu cherches à prouver quoi que ce soit. C’est à toi, et par extension à ta famille. Pas que tu veuilles continuer à t’enterrer dans ton mensonge, mais tu n’as pas tellement le choix. Alors autant faire bonne figure. « J'ai un peu de temps devant moi avant de retourner dans mon atelier, et il sera bien employé si je le passe à vous conseiller. » tu souffles légèrement, rassurée à l’idée que ça ne le dérange pas de t’épauler. « C’est vraiment gentil de votre part, merci. » et c’est très sincère. Pour le coup, tu es vraiment heureuse d’avoir quelqu’un qui puisse te guider dans ce genre d’activité. Ta mère aurait pu le faire, mais tu la connais. Elle aurait pris toutes les décisions pour toi, décidant de ce qui t’allais le mieux sans que tu n’aies véritablement ton mot à dire dans l’histoire. Avec James, tu as vraiment l’impression que tu vas pouvoir t’exprimer et demander quelque chose qui te conviendra. « Vous avez une idée du genre de robe que vous aimeriez porter ? » ah oui, la grande question. Tu secoues doucement la tête à la négative. « A vrai dire pas vraiment… Généralement j’aime plutôt les vêtements qui restent discrets. » pas de couleurs pétantes, pas de fioritures inutiles qui font que ça sort du lot. Quelque chose de plutôt passe-partout mais qui reste dans le thème. Parce que tu n’es pas du genre à trop t’exposer ou te mettre en avant. « Je pense que vous seriez sublime dans une robe bustier évasée coupée juste au-dessus du genou. Ça allongerait légèrement votre silhouette. » un peu inconsciemment, tu regardes tes jambes, te demandant brièvement si passer une soirée complète en les ayant exposées serait envisageable. Sans doute que oui. « Mais si vous préférez un modèle plus long, nous en avons des asymétriques qui dévoileront juste une partie de vos jambes. » tu considères la question quelques instants. « L’idée de la robe bustier me plaît bien, vous avez des modèles exposés ? » juste histoire que tu puisses te faire une idée. « Je dois vous avouer que ce n’est pas vraiment le genre de robe que j’ai l’habitude de porter. » tu souffles un peu nerveusement. « Mais je vous fais confiance. » après tout, ce n’est pas pour rien que c’est son boulot et pas le tiens. Si tu t’étais spécialisée dans les photos de mode, peut-être que tu aurais eu un avis plus précis, mais là… Tu t’en remets donc totalement à son expertise. Parce que toi, tu n’y connais pas grand-chose à la mode. « Dites… Vous avez toujours voulu être styliste ? » que tu demandes alors en reportant brièvement ton attention sur un des mannequins, parce que même en n’y connaissant pas grand chose, tu sais reconnaître un travail d’orfèvre lorsque tu en vois un. Tu es curieuse d’en savoir plus sur James et son parcours, surtout maintenant que vous avez l’occasion de discuter loin des regards plein de reproches des membres de ta famille. aison particulière et pas pour conseiller les premiers clients venus. |
| | | | (#)Mar 7 Déc 2021 - 2:28 | |
| a little bit of extra advice (ft. @madison kwanteen )
Madison s'excusa d'avoir jugé bon d'user de son nom complet à l'aube de ce qui n'était après tout que leur deuxième rencontre et James secoua la tête pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun mal. S'il prenait parfois un malin plaisir à remettre à leur place ceux qui s'adressaient à lui avec une familiarité malvenue, l'inverse n'était pas toujours vrai et encore moins face à une jeune femme comme Madison. Elle renvoyait quelque chose de profondément innocent depuis le soir où il avait fait sa rencontre et James ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait enduré suffisamment de choses comme ça pendant ce dîner. Si le créateur avait fait les frais des remarques acerbes d'Archie et des regards défiants du père de l'actionnaire, Madison s'était retrouvée dans une position sans doute plus inconfortable encore. Et à défaut d'avoir éprouvé quelconque empathie pour les autres Kwanteen, Madison lui avait inspiré un sentiment qui s'en rapprochait sincèrement. « J’imagine que vous avez raison. » Ils étaient bien trop jeunes pour s'encombrer de ce genre de convenances et cette rencontre ne présentait pas non plus de caractère professionnel. « Encore désolée pour l’attitude de mon frère et de mon père. Ils sont... un peu rudes. » Le regard du créateur retrouva celui de Madison et c'est sans l'ombre d'une hésitation qu'il souffla. « Vous n'avez pas à vous excuser pour eux. » Si qui que ce soit lui devait des excuses – et son ego lui interdisait d'en réclamer – ce n'était certainement pas Madison, unique personne autour de la table à lui avoir témoigné autre chose que du dédain. « Mon père et moi n'avions rien à faire autour de la table où vous dîniez en famille. En temps normal il aurait poliment décliné l'invitation du vôtre, mais vous savez comment sont les hommes d'affaires entre eux. » Irrémédiablement attirés les uns par les autres, friands de discuter de toutes ces choses que le commun des mortels ne pouvait pas saisir. Son père s'était toujours entouré d'hommes riches et puissants, à son image. Et si l'argent n'avait jamais été une priorité pour James quand la passion avait toujours primé sur tout le reste, il partageait en revanche la détermination féroce et le caractère intrépide de son père. Ils avaient toujours été comme les deux faces d'une même pièce et l'admiration que lui portait son fils avait toujours été sans borne. « L’Europe ? Vous avez l’air de beaucoup voyager dans ce coin là, non ? » Il hocha cette fois la tête. « L'Europe est l'une des plaques tournantes de la mode, c'est vrai. Paris, Milan ou encore Berlin organisent certaines des plus prestigieuses fashion weeks au monde et je m'assure d'être sur place quand mon emploi du temps le permet. » Il ne pouvait pas se libérer pour chacune ou devrait pour ça trouver le moyen de se dédoubler – non pas qu'il n'ait pas déjà essayé – mais il voyageait aussi souvent que ça lui était possible pour présenter ses collections aux quatre coins de l'Europe et nouer de solides et précieuses alliances. « Vous connaissez un peu ? L'Europe, je veux dire. » James connaissait la situation financière des Kwanteen et ne serait qu'à moitié surpris que leur père leur ait déjà payé de prestigieux voyages. « Non. J’étais déjà passée devant la boutique à plusieurs reprises. Je me suis arrêtée devant la vitrine pour regarder les robes sans jamais vraiment prendre le temps d’entrer. » Un discret sourire étira le coin des lèvres du créateur. « Elles font rêver, n'est-ce pas ? » Les longues robes exposées derrière la vitrine, disposées de façon à capter le regard de celles et ceux qui s'en approcheraient. Ce n'était pas seulement une question de marketing, ces robes étaient aussi là pour insuffler du rêve et l'envie à quiconque de s'imaginer dans l'une d'elles et de devenir pour un instant quelqu'un d'autre. « C'est drôle, si vous aviez décidé d'entrer hier nous ne nous serions probablement pas recroisés. Voyons ça comme un signe et faisons en sorte que vous n'ayez pas à le regretter. » Il n'avait pas non plus décidé de s'arrêter à la boutique ce matin en se rendant au travail, mais l'envie l'avait finalement pris et c'était de toute évidence pour mieux recroiser la jeune femme. Qu'ils aient l'occasion d'avoir une conversation plus apaisée que l'autre soir était une bonne chose, mais ils auraient aussi l'occasion d'employer ce temps à bon escient. Madison était de toute évidence entrée parce qu'elle cherchait une robe et ça tombait bien, il avait pensé chaque modèle exposé dans cette boutique. S'il ne pouvait pas l'aider, alors personne ne le pourrait. « Peut-être qu’il aura terminé avant moi et qu’il nous rejoindra, qui sait. » Ce serait l'occasion pour James de se faire une idée plus précise de ce fiancé, qui tant qu'il ne l'empêchait pas de faire son boulot pourrait espérer serrer la main du créateur et peut être même donner son avis. « Nous faisons aussi des costumes pour homme. Je ne sais pas si c'est le genre de commande qu'il est parti récupérer, mais s'il n'est pas pleinement convaincu du résultat je me ferai une joie de lui proposer l'un de nos meilleurs modèles. » James, tenter de jeter le discrédit sur la concurrence pour servir ses intérêts ? Évidemment. « Et non, il n’était pas avec nous la dernière fois. C’était juste nous. » Effectivement, il ne lui semblait pas se rappeler de la présence d'un autre homme autour de la table et James savait désormais pourquoi. Le mystère autour de ce fiancé s'épaississait de minute en minute, de quoi titiller la curiosité du blond. James, lui, avait encore un peu de temps devant lui avant de regagner son atelier et pouvait pour ça proposer son aide à Madison. « C’est vraiment gentil de votre part, merci. » Ce serait en réalité à peine différent de lorsqu'il accompagnait certaines de leurs clientes dans leurs essayages après avoir fait ajuster leur robe à leur taille. Mais il est vrai que Madison était beaucoup plus avenante que certaines d'entre elles. Plus patiente aussi, sans doute. « A vrai dire pas vraiment… Généralement j’aime plutôt les vêtements qui restent discrets. » Et James n'irait pas lui reprocher de savoir exactement ce qu'elle voulait, ça lui faciliterait la tâche au moment de lui proposer certains modèles. Madison n'avait pas le profil d'une jeune starlette qui voudrait à tout prix faire sensation et pour ça il ne lui soumettrait pas des robes qui risqueraient de trahir celle qu'elle était. « Je m'en serais douté. Je veux dire, il suffit de vous observer à coté d'Archie pour deviner que l'un aime capter la lumière et que l'autre aspire plutôt à rester dans l'ombre. » Il accompagna sa remarque d'un sourire en coin, songeant que Madison devait en avoir tout autant conscience que lui pour connaître Archie depuis bien plus longtemps encore. « Vous semblez dotés de deux personnalités très différentes. C'est une chose que j'ai toujours trouvé fascinante au sujet des fratries. » Archie avait toujours aimé attirer l'attention et n'avait jamais eu à faire beaucoup d'efforts pour ça, mais Madison ne semblait pas être le genre de personne à s'affubler de détails tape-à-l’œil. C'était justement dans la discrétion et la pudeur qu'elle affichait qu'elle dégageait un charme authentique, que James tâcherait d'accentuer juste suffisamment pour lui insuffler un peu d'assurance. « L’idée de la robe bustier me plaît bien, vous avez des modèles exposés ? » « Bien sûr. Nous en avons par ici. » Il s'éloigna de quelques pas vers la fond de la boutique, suivi de près par Madison. « Je dois vous avouer que ce n’est pas vraiment le genre de robe que j’ai l’habitude de porter. Mais je vous fais confiance. » Les robes bustiers mettaient l'accent sur les épaules et le décolleté et pouvaient pour cette raison paraître plus sexy que d'autres modèles, mais James avait bien compris que Madison recherchait l'effet inverse et ne comptait donc pas lui proposer de robes dans lesquelles elle aurait toutes les chances d'être crispée et tendue. « Vous n'aurez qu'à en essayer une ou deux et si vous n'êtes pas à l'aise, je vous montrerai d'autres modèles. » Plus classiques, plus proches sans doute de ce qu'elle avait l'habitude de porter. C'était son rôle de faire jouer son expertise en lui proposant des modèles qu'il pensait faits pour elle, mais pas au détriment de la confiance que Madison avait placé en lui. Tendant le bras vers l'un des portants, il en sortit une première robe d'un rose discret. « Celle-ci, par exemple. Elle est en tulle, un tissu à la fois vaporeux et très élégant. Sa ceinture marque la taille et elle se ferme au dos par un système de laçage. C'est un peu plus long qu'une fermeture éclair mais bien plus raffiné. » Et Madison ferait forcément sensation dans une robe qui respirait l'élégance, sans tomber dans le m'as-tu-vu que la jeune femme tenait à éviter. Guettant sa réaction, James se saisit d'une deuxième robe, de couleur nude cette fois. « Mais si vous préférez, nous avons celle-ci qui s'attache grâce à des baleines dissimulées sous la doublure du tissu. Son bustier est drapé et brodé de dentelle florale. Elle est en mousseline, vous sentirez à peine que vous l'avez sur le dos. » Et elle n'en serait probablement que plus à l'aise si elle en oubliait qu'elle avait revêtu une robe de soirée. « Ce sont deux modèles plutôt épurés, vous n'aurez pas l'air déguisée si c'est votre crainte. » Il avait bien compris qu'elle n'aspirait pas à être remarquée et souhaitait sans doute simplement accompagner son fiancé pour une soirée importante pour lui. Tout le monde n'appréciait pas d'être l'attraction d'une réception et quand bien même c'était une chose qui bien au contraire n'avait jamais gêné James, il était en mesure de le concevoir. « Dites… Vous avez toujours voulu être styliste ? » Cette question, il se l'était déjà vue poser par quelques journalistes au cours des brèves interviews qu'il avait déjà pu donner, dans un contexte différent. « Aussi loin que je m'en souvienne, oui. Mon grand-père l'était lui-même alors je baigne dans cet univers depuis tout petit. Je passais beaucoup de temps à l'observer à l’œuvre dans son atelier, c'est grâce à lui que j'ai appris une grande partie de ce que je sais. » Le reste, il l'avait acquis au contact d'éminents créateurs au cours de nombreux stages à travers le pays et à l'étranger, dans d'autres prestigieuses Maisons de couture. « Il m'a transmis sa passion et elle ne m'a plus jamais quitté. Aujourd'hui je serais incapable d'imaginer ma vie sans création et tout ce que vous voyez autour de vous. » Ces robes qui étaient toutes sorties de son imaginaire et avaient chacune nécessité des heures et des heures de confection. Il pouvait se balader dans les allées de la boutique et apercevoir le fruit de plusieurs années de travail, et bien qu'il reste toujours de marbre ça lui procurait une fierté que peu pouvaient imaginer. « L'autre soir, vous m'avez dit que vous étiez photographe pour des événements sportifs. » Il se rappela de leur conversation et de la passion qui semblait à ce moment-là aussi briller dans le regard de Madison. « C'est ce qui vous passionne, photographier ces sportifs en action, capturer ces instants où ils vont au bout d'eux-mêmes et de leurs efforts ? » Il pouvait l'imaginer sans mal, ces clichés devaient tous être chargés d'adrénaline, d'émotion et d'une implacable authenticité. « Vous devez capturer des émotions rares. » Elle aussi créait quelque chose d'unique avec ces photographies, plus encore alors que ces instants étaient sans doute aussi fugaces qu'ils étaient assurément intenses. |
| | | | (#)Jeu 30 Déc 2021 - 14:37 | |
| a little bit of extra advice (ft. @james weatherton )
Bien malgré toi, tu ressens toujours ce besoin d’excuser les actions des autres. Ce n’est pourtant ni ton rôle, ni ta responsabilité. Mais on t’a assez rabâché au cours de ta vie que donner une bonne image, c’est quelque chose d’important. Et cette fois, ta famille n’a clairement pas fait honneur à cette prérogative. Rien d’étonnant pour qui connaît les Kwanteen. « Vous n'avez pas à vous excuser pour eux. » et pourtant tu te sens obligée de le faire. Ca te paraît tellement normal de ne pas juger les gens sur une simple impression que tu te sens toujours mal dès que quelqu’un le fait. C’est d’autant plus flagrant lorsqu’il s’agit de ta propre famille. Dans ton esprit, c’est plus que nécessaire de le faire. « Il faut bien que quelqu’un le fasse. » parce qu’il est évident que eux ne le feront pas. Tu te contentes de hausser légèrement les épaules en affichant un bref sourire. « Mon père et moi n'avions rien à faire autour de la table où vous dîniez en famille. En temps normal il aurait poliment décliné l'invitation du vôtre, mais vous savez comment sont les hommes d'affaires entre eux. » ah ça… Rien de nouveau ou de surprenant de ce côté là. « Malheureusement oui. » le petit rire amer qui accompagne ta réponse veut tout dire. Tu n’as que trop l’habitude des dîners supposément familiaux qui, par un malencontreux concours de circonstance, se transforment en réunions d’affaires. Lorsque ce n’est pas Archie qui commence à parler de tel ou tel projet lucratif, c’est Charles qui aborde le sujet. Et bien évidemment, ce sont des conversations qui ne laissent pas la place à d'autres discussions. Alors avec ta sœur et ta mère, vous mangez en silence en écoutant les hommes de la famille s’extasier sur les profits vertigineux qu’ils arrivent à produire avec un simple placement bien amené. « Ils auraient fini par parler affaires de toute façon. » tu confies avec un haussement d’épaules. Et ça c’est malheureux parce que ce n’est pas le genre de conversation auxquelles tu peux participer. (Quoi que parfois, c’est tout de même mieux dans la mesure où ça évite les sujets fâcheux comme le mariage et tout ce que tu préférerais éviter.) « L'Europe est l'une des plaques tournantes de la mode, c'est vrai. Paris, Milan ou encore Berlin organisent certaines des plus prestigieuses fashion weeks au monde et je m'assure d'être sur place quand mon emploi du temps le permet. » c’est assez peu étonnant en vérité. Les Européens et leur sens de la mode sont réputé et James doit avoir quelques contacts dans ce domaine là. « Vous connaissez un peu ? L'Europe, je veux dire. » tu secoues doucement la tête en affichant un petit sourire. « Surtout par les livres. » comme en atteste ta bibliothèque bien fournie sur les différents guides de voyage que tu n’as pour l’instant jamais eu l’occasion de faire. C’est en projet, mais encore faut-il trouver le moment adéquat pour se lancer dans l’aventure. (Et les finances.) « Je n’y suis encore jamais allée, mais j’aimerai beaucoup visiter à l’occasion. » ce n’est pas que tu as déjà tout un programme prévu pour le jour où ça arrivera, mais presque… « Si jamais j’ai besoin de conseils sur les meilleurs endroits à voir, je sais où m’adresser. » tu ajoutes avec un sourire. « Elles font rêver, n'est-ce pas ? » tu ne peux qu’acquiescer à ça. Toute personne passant devant ces vitrines ne peut que repartir avec des étoiles dans les yeux. « C'est drôle, si vous aviez décidé d'entrer hier nous ne nous serions probablement pas recroisés. Voyons ça comme un signe et faisons en sorte que vous n'ayez pas à le regretter. » « Comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. » tu ajoutes. « Je n’avais aucun doute sur le fait de ne pas être déçue, de toute façon. » ça doit être rarement le cas avec les maisons de haute couture. Du moins tu imagines, puisque tu ne viens que rarement dans ce genre d’établissement. « Nous faisons aussi des costumes pour homme. Je ne sais pas si c'est le genre de commande qu'il est parti récupérer, mais s'il n'est pas pleinement convaincu du résultat je me ferai une joie de lui proposer l'un de nos meilleurs modèles. » la conversation a beau être cordiale et agréable, le côté vendeur de James ressort tout de même. Il a raison de ne pas perdre une occasion de peut-être faire une vente, c’est comme ça que tout fonctionne de toute façon. Tu ris doucement, haussant les épaules au passage. « Si vous lui dites ça lorsqu’il arrivera, je suis presque sûre qu’il sera prêt à prendre l’offre. » parce qu’il aime attirer l’oeil, Harry. Et que l’idée d’avoir un modèle unique ou considéré comme étant le meilleur va forcément attirer sa curiosité. « Je m'en serais douté. Je veux dire, il suffit de vous observer à coté d'Archie pour deviner que l'un aime capter la lumière et que l'autre aspire plutôt à rester dans l'ombre. » il faut dire que tu n’es pas très difficile à cerner. La gamine silencieuse qui se fait petite dans le fond d’une pièce, celle qui ne fait pas de vague et se contente d’observer sans rien ajouter… Contrairement au reste de ta fratrie, qui, si ils ne sont pas les plus exubérants, ont bien plus de présence que toi. « Vous semblez dotés de deux personnalités très différentes. C'est une chose que j'ai toujours trouvé fascinante au sujet des fratries. » tu acquiesces, ne pouvant clairement pas aller contre cette observation. « Ca serait ennuyeux si tout le monde se ressemblait. » même si sur certains aspects, ça pourrait rendre la cohabitation plus simple. Mais ça serait effectivement d’une monotonie sans nom. « Saddie est sans doute celle de nous trois qui capte le plus l’attention. » parce qu’elle a toujours le sourire, qu’elle s’entend avec tout le monde et qu’elle n’a pas peur de montrer ses émotions. Bien plus expansive dans sa façon d’être, il est difficile de ne pas l’aimer. Curieuse, tu demandes si l’un des modèles proposé par James est exposé, au moins histoire d’avoir un bel aperçu du vêtement. « Bien sûr. Nous en avons par ici. » « Parfait. » l’inverse aurait été étonnant en vérité. Mais dans le doute, mieux vaut toujours vérifier avant de s’avancer. « Vous n'aurez qu'à en essayer une ou deux et si vous n'êtes pas à l'aise, je vous montrerai d'autres modèles. » et sans perdre plus de temps, James tend le bras pour prendre un premier modèle qu’il te montre. « Celle-ci, par exemple. Elle est en tulle, un tissu à la fois vaporeux et très élégant. Sa ceinture marque la taille et elle se ferme au dos par un système de laçage. C'est un peu plus long qu'une fermeture éclair mais bien plus raffiné. » tu écoutes, les yeux rivés sur la robe, dont rien que la couleur discrète attire ton regard. Tu penches la tête, observant plus en détail le tissu et le fameux laçage. Sans la porter, difficile pour toi de te projeter mais la première impression est déjà très bonne. Tu as à peine le temps d’imaginer à quoi tu peux ressembler dans une robe pareille, que déjà il enchaîne avec une seconde. « Mais si vous préférez, nous avons celle-ci qui s'attache grâce à des baleines dissimulées sous la doublure du tissu. Son bustier est drapé et brodé de dentelle florale. Elle est en mousseline, vous sentirez à peine que vous l'avez sur le dos. » tes yeux balayent les deux créations, ne sachant vraiment laquelle est le meilleur choix. Si tu demandes, il te répondra sûrement qu’il n’y a pas de mauvais choix et que ce n’est qu’une question de goût et de préférence. Difficile de se décider quand les deux modèles sont si bien présentés et tout à fait dans tes goûts et tes critères de sélection. « Ce sont deux modèles plutôt épurés, vous n'aurez pas l'air déguisée si c'est votre crainte. » tu souris en hochant la tête. Il a bien compris ce que tu cherchais et c’est sans doute une des clés de sa réussite. « Elles sont magnifiques. Je pense que j’ai peut-être une petite préférence pour le premier modèle. » bien que c’est un avis purement subjectif et qu’il changera peut-être après les avoir essayées. « Aussi loin que je m'en souvienne, oui. Mon grand-père l'était lui-même alors je baigne dans cet univers depuis tout petit. Je passais beaucoup de temps à l'observer à l’œuvre dans son atelier, c'est grâce à lui que j'ai appris une grande partie de ce que je sais. » « Il devait être content de partager ces instants avec vous. » après tout, quoi de mieux pour une personne que de savoir l’oeuvre de toute une vie entre de bonnes mains ? Il doit être fier, le grand-père de James. Le nom Weatherton est synonyme de qualité et a une réputation qui n’est plus à prouver. Une entreprise familiale qui a su se démarquer et perdurer sur plusieurs générations, c’est beau. « Il m'a transmis sa passion et elle ne m'a plus jamais quitté. Aujourd'hui je serais incapable d'imaginer ma vie sans création et tout ce que vous voyez autour de vous. » tu ne peux t’empêcher de remarquer sa façon d’en parler, et tu souris. C’est bête, mais lorsque quelqu’un aime vraiment ce qu’il fait, ça se ressent et c’est le genre de chose qui te rend heureuse. Une belle histoire de famille, en somme. « Une histoire de famille comme on aimerait en entendre plus souvent. » et tu espères qu’il n’y a pas de drame caché, que c’est véritablement une histoire plaisante à partager. « L'autre soir, vous m'avez dit que vous étiez photographe pour des événements sportifs. » tu acquiesces, heureuse de pouvoir discuter aussi simplement de ce genre de sujets avec lui. « Tout à fait. » un grand sourire placardé sur le visage et tu te redresses doucement. « C'est ce qui vous passionne, photographier ces sportifs en action, capturer ces instants où ils vont au bout d'eux-mêmes et de leurs efforts ? » « Plus que le sport en lui-même, c’est vraiment l’instant présent qui est intéressant. » des moments de vie hors du commun selon toi. « J’ai commencé par l’équipe de volley-ball de mon lycée, avant ça… J’avoue que je n’avais pas la moindre idée de ce que j’aurai fait. » pas vraiment une vocation datée de plusieurs décennies, donc. Mais ça a été un espèce de coup de foudre. Lorsque tu ne jouais pas les matchs, tu étais sur le côté en train de mitrailler. Au début, c’était très banal, puis avec le temps tu as su où et quand te positionner pour effectuer de meilleurs clichés. « Je pense que vous n’aurez pas trop de mal à le deviner mais je ne suis pas quelqu’un qui est particulièrement à l’aise à l’idée de donner des directives pendant un photoshoot. » dire à un modèle comment se positionner, quand le faire, ce n’est pas tellement ce qui te fait vibrer. Tu arrives à briller lorsque tu es loin des sujets et qu’ils ne font pas attention à l’appareil photo. Le résultat est bien plus naturel et appréciable. « Vous devez capturer des émotions rares. » et il y en a tellement. « Ma mère aurait préféré que je photographie des mariages ou des événements mondains. » tu souffles un rire en secouant la tête. Forcément, d’après elle, ce genre d’occasion est bien plus adaptée pour tes talents de photographe. Pour Esmée, le milieu sportif est bien trop brouillon et barbare pour sa petite fille. « Mais oui, à mon sens rien ne vaut l’expression d’une équipe qui vient de se rendre compte qu’ils ont remporté la victoire alors que ça semblait impossible à peine quelques minutes avant. » ou à contrario, la détresse des vaincus qui est bien moins vendeuse qu’une équipe victorieuse. Différentes émotions pour un même contexte, juste des visions diamétralement opposées. Les expressions des supporters sont également incroyables à capturer tant certains sont dévoués à leurs équipes. « Être photographe dans le monde de la mode doit être intéressant également. Surtout pendant les défilés. » mais pas tellement ton point fort, les salles bondées. Tu sais d’avance que tu ne serais pas à l’aise dans ce genre d'événements. « Je pense que ma mère aurait préféré également. » tu ajoutes avec un demi-sourire. Forcément, un milieu plus propice pour une jeune fille comme toi. |
| | | | (#)Dim 16 Jan 2022 - 21:14 | |
| a little bit of extra advice (ft. @madison kwanteen )
Madison semblait vouloir porter la responsabilité des paroles maladroites de son frère et de l'attitude défiante de son père, mais ce n'était pas son rôle. En tant qu'unique Kwanteen à lui avoir témoigné une certaine bienveillance, elle n'avait pas à s'excuser à leur place. Et pas seulement parce que James, justement, n'attendait aucune excuse. « Il faut bien que quelqu’un le fasse. » Il comprenait la démarche et la trouvait même honorable à plus d'un titre, ne pouvant que constater une nouvelle fois la sympathie dont était capable Madison. James ne prétendrait pas rester entièrement indifférent devant sa réaction : aussi habitué soit-il à encaisser remarques et insultes depuis son plus jeune âge, les démonstrations de solidarité savaient aussi parfois attendrir une part plus effacée de sa personnalité. « Connaissant Archie, il trouverait sûrement le moyen de se vexer que vous vous excusiez pour lui. » Oh, il suffisait de voir combien il semblait agacé de les voir échanger ensemble à ce dîner. James savait pertinemment que l'actionnaire ne tenait pas à le voir tourner autour de sa famille – comme si ses deux rencontres avec Madison avaient été calculées. « Il n'en saura rien. » Il tint ainsi à la rassurer. Archie n'avait même pas besoin de savoir qu'ils s'étaient croisés aujourd'hui si pour une raison ou pour une autre Madison préférait qu'il l'ignore. « Malheureusement oui. » Et il pouvait deviner au ton de sa voix que Madison connaissait autant que lui les obligations qui allaient de paire avec une carrière de businessman. Leurs deux pères semblaient être deux copies conformes et ils savaient tous les deux combien le reste du monde pouvait disparaître lorsque leurs spécimens dans leur genre se rencontraient. « Ils auraient fini par parler affaires de toute façon. » « Ils ont même probablement échangé leurs coordonnées au moment de se quitter. » Ça lui paraîtrait probable connaissant son père, surtout alors que ce dernier semblait porter Archie en haute estime. La seule crainte que James puisse avoir, c'est que leurs pères sympathisent au point de les contraindre à se retrouver encore plus souvent sur la route l'un de l'autre. Ils savaient déjà péniblement comment se comporter l'un envers l'autre, et Archie occupait suffisamment ses pensées comme ça. « Surtout par les livres. » L'Europe était il est vrai au cœur de bon nombre de récits populaires et par chance ils n'étaient pas tous remplis d'histoires d'amour à vomir. « Je n’y suis encore jamais allée, mais j’aimerai beaucoup visiter à l’occasion. » Madison aurait sûrement de nombreuses occasions de voyager et il ne doutait pas qu'un séjour en Europe saurait en valoir la peine à ses yeux. « Je vous le conseille, quand vous en aurez l'occasion. C'est un continent riche d'une vraie Histoire, j'apprécie particulièrement de me rendre en France et en Italie quand je le peux. » La mode, la gastronomie et l'art y tenaient des places importantes, et ça n'était que certaines des raisons pour lesquelles ces voyages n'étaient jamais source de déceptions. « Si jamais j’ai besoin de conseils sur les meilleurs endroits à voir, je sais où m’adresser. » James eut un bref sourire. « N'hésitez pas. Je pourrai vous recommander quelques bons hôtels. » Entre autres choses. Il lui suffirait de demander après lui, à moins que le hasard ne décide une nouvelle fois de les faire se rencontrer à l'improviste. « Comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. » Il ne pouvait que lui donner raison sur ce point, voyant en cette rencontre inopinée l'occasion d'apprendre à connaître Madison dans un cadre bien plus propice à un véritable échange. « Je n’avais aucun doute sur le fait de ne pas être déçue, de toute façon. » James se contenta d'un sourire un peu plus franc, cette fois, satisfait à l'idée que cet univers qui semblait éloigné de ce qui caractérisait Madison lui fasse malgré tout une bonne impression. « Si vous lui dites ça lorsqu’il arrivera, je suis presque sûre qu’il sera prêt à prendre l’offre. » Oh, voilà le genre d'invitation que James pourrait bien prendre au pied de la lettre une fois le fiancé de la jeune femme devant lui. « C'est bon à savoir. D'autant plus que vous seriez particulièrement bien assortis. » Si Madison trouvait son bonheur parmi leur large sélection de robes et que son fiancé était lui aussi habillé d'un costume Weatherton, nul doute que leur couple volerait la vedette à n'importe quels invités à ce fameux gala. Et ça, bien sûr, James le pensait en toute objectivité. « Ça serait ennuyeux si tout le monde se ressemblait. » Il le supposait effectivement, n'ayant pas vraiment de point de comparaison pour en juger. « Saddie est sans doute celle de nous trois qui capte le plus l’attention. » Saddie, un prénom qui n'était pas sans apparaître quelques peu familier aux oreilles du créateur. « Archie m'a un peu parlé d'elle, oui. Elle est un peu plus âgée que vous, c'est ça ? » James savait aussi que la fratrie comptait autrefois une troisième sœur, emportée il y a des années par une maladie sournoise. Un sujet qu'Archie et lui n'avaient évoqué qu'une seule fois et par le biais duquel James avait compris qu'ils avaient tous les deux bien plus en commun qu'ils le pensaient. Des robes susceptibles d'aller à Madison, il y en avait des dizaines à travers toute la boutique mais James avait bien compris que la jeune femme aspirait à porter un modèle qui lui ressemblerait au maximum. Rien de trop découvert, rien de trop tape-à-l’œil, en somme quelque chose de plutôt classique et qui ne lui donnerait pas l'impression d'être déguisée. C'est en tâchant de respecter ses attentes qu'il finit par lui présenter deux modèles qui d'après lui feraient deux excellents choix en plus de convenir particulièrement à sa silhouette. Deux modèles qui ne trahiraient pas celle qu'elle était mais qu'elle pourrait aussi porter à d'autres occasions moins habillées, si elle le souhaitait. De toute évidence et à en juger par son sourire, Madison semblait convaincue. « Elles sont magnifiques. Je pense que j’ai peut-être une petite préférence pour le premier modèle. » S'il n'avait pas exprimé sa propre préférence, James devait reconnaître qu'il aurait probablement fait le même choix à sa place. « Je suis sûr qu'elle vous ira parfaitement. Vous voulez l'essayer tout de suite ? » Il demanda en reposant le deuxième modèle sur son portant. La boutique était relativement peu fréquentée à l'heure du déjeuner et les cabines étaient de toute façon bien à l'abri dans un coin du magasin. Tout était prévu pour que les essayages se fassent dans le calme et en toute discrétion. « Je peux faire venir une vendeuse, si vous voulez. Certaines clientes préfèrent être assistées d'une femme pendant leurs essayages, bien que vous n'ayez rien à craindre avec moi. » Et pas uniquement parce qu'il n'avait rien d'un pervers qui profiterait de l'occasion pour placer ses mains à des endroits inappropriés, sur ce point il osait espérer que Madison n'avait pas de raison d'en douter. Pour le reste, il ignorait si quoi que ce soit lui avait déjà indiqué sa préférence avérée pour les hommes – auquel cas Archie et lui feraient probablement mieux d'être discrets à l'avenir. Se confier sur sa famille n'était pas une chose qu'il aurait pensé faire, mais James était forcé d'avouer qu'il n'y avait rien d'inconfortable à le faire en présence de Madison. « Il devait être content de partager ces instants avec vous. » Tout autant que James pouvait l'être de les partager avec son grand-père, plus qu'un modèle pour lui depuis qu'il était en âge de poser sur celui-ci un regard admiratif. « Je crois, oui. Nous étions proches. » Comme il pouvait l'être aujourd'hui de son père, à ceci près que ce dernier avait une approche beaucoup moins artistique des choses : en tant qu'homme d'affaires, son esprit était bien plus carré et les résultats l'avaient toujours bien plus passionné que la création pure, qui faisait tant vibrer James. « Une histoire de famille comme on aimerait en entendre plus souvent. » James secoua la tête, ne sachant vraiment dire si cette histoire faisait véritablement envie ou s'il avait simplement eu de la chance que ses relations avec sa famille paternelle soient aussi bonnes, à défaut qu'il en ait été de même du coté de sa mère. Une longue histoire pas tellement intéressante et que Madison ne tenait probablement pas à connaître. « Je suis sûr que vos portraits de famille sont plus harmonieux encore que les nôtres. » Une simple observation qu'il accompagna d'un sourire poli. Archie, Madison et Saddie semblaient être trois adultes équilibrés qui avaient grandi auprès de parents présents – sur une échelle dont l'une des extrémités se trouvait être sa mère, du moins – et à défaut d'avoir pu juger précisément l'ambiance qui régnait chez les Kwanteen, James avait le sentiment que leur fratrie était plutôt unie. « Tout à fait. Plus que le sport en lui-même, c’est vraiment l’instant présent qui est intéressant. » Même quelqu'un d'aussi peu familier que lui avec le milieu du sport n'avait étrangement aucun mal à comprendre ce qu'elle trouvait d'aussi vivifiant dans le fait de photographier ces sportifs en plein effort. Il devait y avoir quelque chose de véritablement unique à capturer des émotions aussi pures que celles qui vous traversaient lorsque vous donniez le meilleur de vous-même. « J’ai commencé par l’équipe de volley-ball de mon lycée, avant ça… J’avoue que je n’avais pas la moindre idée de ce que j’aurai fait. » Peu importe comment lui était venue la passion de la photographie, James pouvait voir que son métier lui plaisait réellement et c'était déjà une chose que tout le monde ne pouvait pas dire. « Je pense que vous n’aurez pas trop de mal à le deviner mais je ne suis pas quelqu’un qui est particulièrement à l’aise à l’idée de donner des directives pendant un photoshoot. » « C'est ce qu'il m'avait effectivement semblé comprendre. » Et ça n'avait rien d'une critique même de sa bouche, James étant aussi capable d'apprécier la compagnie de personnes plus calmes et pondérées que lui. Et il n'imaginait décidément pas Madison hurler des consignes à des mannequins pendant des heures. « Travailler en studio ne convient pas à tout le monde, vous avez sans doute plus de libertés en pratiquant votre métier comme vous le faites. » Quand bien même les photographes rattachés à Weatherton étaient aussi souvent amenés à shooter des campagnes en extérieur, en plein cœur de la ville ou nichés en pleine nature. Chaque collection renfermait sa propre atmosphère et c'était à eux qu'incombait la tâche de la retranscrire. « Ma mère aurait préféré que je photographie des mariages ou des événements mondains. » De toute évidence c'est dans un milieu plus glamour et aseptisé que sa mère aurait voulu la voir faire ses armes, mais il suffisait d'écouter Madison pour comprendre que ça ne l'aurait pas autant épanouie. « Mais c'est le genre de choses qui vous ennuient rapidement, je me trompe ? » Elle donnait l'impression de se moquer de ces choses-là, observant les robes autour d'elle comme si elle était déjà à peu près sûre qu'elle n'aurait pas de si tôt l'occasion de remettre les pieds dans ce genre d'endroits. Madison dégageait une authenticité appréciable, qui aurait sans doute fini par être aspirée par ce monde de paillettes. « Mais oui, à mon sens rien ne vaut l’expression d’une équipe qui vient de se rendre compte qu’ils ont remporté la victoire alors que ça semblait impossible à peine quelques minutes avant. » « Je comprends. Ce n'est pas le genre de choses que vous pourriez photographier dans une salle remplie d'hommes en costumes. » Mariages, réceptions, dîners d'affaires, nombreux étaient ces événements où l'on vous photographiait, verre à la main, pendant que vous serriez celle de votre pire ennemi. « Pour fréquenter souvent ce genre de soirées, je sais que les gens y parlent fort et y sont très souvent saouls. Rien à voir avec les émotions que vous devez capturer aux abords d'un terrain. » Et c'était James Weatherton, un habitué invétéré de ces interminables galas, qui dressait volontiers un portrait au vitriol de ses congénères. Il n'était jamais le dernier pour se joindre à eux autour d'une coupe de champagne, pour autant il les trouvait pour la plupart d'un ennui effroyable. « Être photographe dans le monde de la mode doit être intéressant également. Surtout pendant les défilés. » « C'est ce que nos photographes ont l'air de dire. Ceux qui nous accompagnent pendant les fashion week ont l'avantage de beaucoup voyager, mais les autres n'ont généralement pas le temps de s'ennuyer non plus. » La charge de travail était énorme, qu'ils soient rattachés à des shootings ponctuels ou aux visuels de leur site internet, et tout un chacun savait que le directeur artistique était particulièrement exigeant. « Je pense que ma mère aurait préféré également. » Il la croyait sur parole, comprenant que ses parents n'avaient pas forcément encensé son choix de spécialisation, moins conventionnel à leurs yeux. « Je crois que quoi qu'on fasse, on finit toujours par décevoir une partie des espoirs de nos parents. » Madison en avait fait l'expérience dans sa vie professionnelle, pour James c'était plutôt sa vie personnelle sur laquelle son père trouverait à redire. Encore célibataire quatre ans après la mort d'Alessandro, il semblait peu enclin à lui présenter un beau jour sa moitié. Et la récente amitié de son père avec Archie n'arrangeait pas les choses : l'actionnaire préférerait probablement sauter dans une piscine remplie de requins que prendre le risque de croiser son regard trois secondes de trop en public. « Malgré ça, j'espère que vous pouvez compter sur le soutien des vôtres. » La question, certes indirecte, paraîtrait peut être indiscrète. Mais James n'avait jamais regorgé de scrupules. « Vous avez eu raison de persévérer dans la voie qui vous passionnait. Vous me détesteriez probablement si vous aviez du travailler pour moi. » James se fendit d'un léger rire, se contentant de faire un raccourci facile. Madison semblait faite pour photographier ces instants chargés en émotions, et qui que soit son patron il était sans doute moins difficile à vivre que lui ne l'était. |
| | | | | | | | a little bit of extra advice (james) |
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