I won't ever leave you, even though you're always leaving me
Nathan & Daniel
Si Gabriella et cet homme n'avait pas été là, je crois bien que je n'aurais pas survécu à cette agression. Je me voyais déjà allongé sur les rails du métro avec dans l'impossibilité de bouger pour, au final, mourir écraser par les roues sur train. Je dois avouer qu'il y a des morts plus agréable que celle-ci.Certes, c'est rapide et on meurt sur le coup, mais on peut dire exactement le moment où les roues nous touche... sauf si on perds connaissance à cause d'une hyperventilation due au stresse. Mais peu importe, je ne veux pas imaginer une seule seconde de plus ce qui aurait put arrive si les deux autres adultes n'avaient pas été là, sur place.
Ils m'ont raccompagné et ne m'ont lâché qu'une fois dans la rue qui mêne à l'appartement de Daniel. Je suis sûr, d'ailleurs, que Grabriella m'aurait raccompagné jusqu'à la porte ou carrément jusqu'à ma chambre, mais je lui ais bien fait comprendre que je ne risquais plus rien maintenant. Je lui ai promis de faire attention puis je suis repartis en direction de l'appartement. Je suis un instant étonné que le pick up de Daniel est encore garé là où son propriétaire l'a laissé la veille. Et j'avoue que, pour une fois, j'aurais bien aimé que mon copain ne soit pas à la maison. Enfin.
Soupirant doucement, je m'arrête un instant devant la porte. Je ferme les yeux, déglutis et prends une profonde inspiration avant de pousser la porte. Elle n'est pas fermé. Ça veut dire que Daniel est là, chez lui. Je referme la porte derrière moi et lève la tête vers la cuisine. Evidement, mon regard tombe sur mon copain. Lorsque celui-ci se tourne vers moi, je pince les lèvres détourne le visage, espérant naïvement qu'il ne remarque pas le sang qui a coulé sur mon visage et mon t-shirt ainsi que l'hématome qui commence déjà à se former autour de mon œil.
Je passe donc rapidement à côté de lui et me dirige vers la salle de bain. J'y entre, referme la porte derrière moi et ouvre soupire doucement. La grosse merde. Je me passe une main sur le front et me regarde dans la glace. A première vu, mon nez ne semble pas cassé, mais il fait un mal de chien quand même. Tout comme mon œil qui j'ai du mal à tenir ouvert. Soupirant doucement, j'ouvre l'eau et en laisse couler dans le creux de mes mains. Me penchant en avant, j'enlève tout le sang qui a coagulé sur mon visage avant de baisser le regard sur mon t-shirt. Celui-ci est aussi imbibé de ce rouge. Je m'empresse de l'enlever et gémit légèrement lorsque le tissu effleure mon nez. Ces enfoirés...
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nathan ∞ daniel
« Il va falloir qu’on te trouve un surnom. » Crash et Daniel étaient assis sur le muret en face de l’immeuble, une cigarette à la main. Voilà deux heures qu’ils étaient là à discuter de tout et de rien, ils avaient du temps à rattraper depuis que l’ex junkie était sortit de prison. Il avait essayé de remettre un peu d’ordre dans sa vie, à commencer par réfléchir à comment payer ses dettes. N’ayant trouvé aucune solution satisfaisante, son ami lui avait fait une proposition en contradiction totale avec sa rédemption. Devenir dealer de drogue n’était pas ce dont il rêvait, mais il n’avait pas le choix, c’était le meilleur moyen de se faire de l’argent le plus rapidement possible. Il avait finit par accepter en apprenant petit à petit toutes les ficelles de ce métier à haut risque. Ca n’avait pas l’air si compliqué aux premiers abords, et il se sentait totalement capable de faire une chose pareille. « Pourquoi est-ce que j’aurais besoin d’un surnom ? » demanda Daniel en tournant la tête vers son ami. Ce dernier leva les yeux au ciel comme si ça paraissait évident. « Tu imagines les conversations entre camés ? ‘’Oh hier j’ai acheté de la cocaïne à Daniel Torrance, de la super qualité, je vais te passer son numéro.’’ » Crash lança un regard blasé à l’américain, ce dernier pouffa de rire puis tira une bouffée de sa cigarette. « Dit comme ça… » « A ton avis, pourquoi est-ce que je me fais appeler comme ça hein ? » « D’ailleurs, c’est quoi ton vrai nom ? » « Peu importe. » esquiva Crash en terminant sa cigarette. Un silence s’installa durant lequel ils observèrent les rares voitures passer dans la rue. C’est là que le dealer s’immobilisa, les yeux grands ouverts, comme s’il venait d’être victime d’une illumination. Il posa sa main sur l’épaule de l’américain. « Shining. » « Hein ? » « On va t’appeler Shining… c’est classe non ?! » Crash paraissait emballé par cette idée et souriait tellement que toutes ses dents pourries par le crack étaient visibles. Daniel l’observa en arquant un sourcil et commença à faire le rapprochement de ce surnom avec celui de ses proches. C’était amusant dans un sens. Il ricana et tira sur sa cigarette. « Ouais, c’est vrai que c’est pas mal. » « On part sur ça alors, je vais parler de toi, et je dirais ‘’Ouais j’connais un nouveau dealer, c’est mon associé, Shining. J’vous conseille pas de le faire chier, il est allé en taule !’’ » « Woh calme toi, je n’y suis pas resté si longtemps. » « C’est pour la réputation, yo ! Tu vas te faire une clientèle du tonnerre ! » Crash sortit son portable de sa poche, regarda l’heure et jeta son mégot sur la route. « Bon j’me casse, j’ai un truc à faire. » Ils se quittèrent sur une poignet de main. « On se voit plus tard. » « Ouais c’est ça, à plus. » Daniel observa le dealer s’éloigner le long du trottoir en terminant sa clope. Shining… qu’est-ce qu’il fallait pas entendre.
Daniel avait passé l’heure suivante à traîner dans son appartement, regarder la télévision, fumer des cigarettes, manger ce qu’il trouvait dans le frigo… Rien de bien constructif. Debout près du comptoir de la cuisine, il terminait de se faire un café lorsque la porte de l’appartement s’ouvrit. Il leva lentement les yeux pour reconnaître Nathan, mais que ne fut sa surprise lorsqu’il remarqua le sang sur son visage. Il resta immobile, bouche entrouverte alors que son copain commençait à s’éloigner dans le couloir pour aller dans la salle de bain. « Bah merde alors… » lança l’américain en ricanant. Il le suivit du regard puis se dirigea vers la salle d’eau, toujours aussi stupéfait. Nathan avait fermé la porte derrière lui. Danny resta à côté de cette dernière et dit assez fort pour qu’il l’entende. « Je retire ce que j’ai dis la dernière fois. NOUS sommes des aimants à problème ! » Il sourit en attendant une réponse, mais rien. Alors il se permit d’ouvrir la porte et d’entrer. Il se mit derrière l’anglais et observa son reflet dans le miroir avant de grimacer. « Ouais… ils ne t’ont pas loupé. » Il ouvrit l’armoire à pharmacie et attrapa du désinfectant et des compresses avant de tourner le fauteuil de Nathan pour l’obliger à se mettre face à lui. Il commença dévisser la bouteille sans lâcher le garçon du regard. « Qu’est-ce qui s’est passé, mh ? » demanda-t-il en gardant son calme. Il n’avait pas envie de s’énerver, probablement parce qu’il avait maintenant cette tendance inouïe à se détacher de tout, en tout cas ça n’aurait pas été la même s’il avait la victime de cette agression. « Tu veux qu’on aille voir les flics ? » demanda-t-il ensuite en mettant du désinfectant sur une compresse.
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Nathan & Daniel
Aujourd'hui c'est la première fois depuis bien longtemps que je me rends compte de la connerie humaine. Pourquoi faut-il que ce soit toujours les plus faibles qui se récoltes la merde des plus fort ? Car oui, aujourd'hui je me sens faible. Faible et humilier au plus profond de mon être. J'ai envie de pleurer, de crier, d'hurler ma douleur et ma rage contre le monde. Mais je n'en fais rien. Je veux rester au-dessus de tout ça, reconstruire ma fierté avec ce qui m'en reste. Mais ce n'est pas possible, non. Le choc est encore bien trop présent et lorsque j'entends la voix de Daniel derrière la porte, je n'y réagis. Sans que je ne m'en rende compte, mes doigts se crispent sur le lavabo alors que je prie secrètement qu'il dégage. Je ne veux pas qu'il entre et me voit dans cet état. C'est déjà trop dur pour moi, je ne veux pas que mon copain rajoute une couche. Car je sais déjà maintenant que jamais il n'aura ne serait-ce qu'une once de compassion et de bon sens à mon égard.
Et pourtant lorsque sa porte s'ouvre, je relève mon regard qui tombe sur Daniel. Celui-ci me regarde, ou plutôt regarde-t-il mon reflet. Je n'arrive pas à soutenir son regard et baisse les yeux avant d'hocher doucement la tête lorsque mon copain me dit qu'ils ne m'ont pas raté. Je déglutis et pince les lèvres lorsque je le sens se déplacer pour attraper le flacon de désinfectant dans la boîte à pharmacie avant qu'il ne me tourne avec mon fauteuil. Je ferme un instant les yeux, sentant l'humiliation remonter en moi. Ainsi donc, il est tellement facile de me contrôler. Il suffit d'enlever les freins de mon fauteuil et je suis à la merci de tout le monde. C'est juste horrible.
Je fini par relever le regard vers Daniel qui me demande ce qui s'est passé. Je prends une profonde inspiration « J'ai voulu prendre le métro pour rentrer. Trois jeunes étaient sur le quai, ils ...ils ont pensé que c'était marrant de s'en prendre à un putain d'handicapé dans mon genre et ...voilà.» je dévie le regard « S'il n'y avait pas eu cette femme Gabriella et son pote, tu serais obligé d'aller me rendre visite à la morgue » soufflais-je en passant ma main droite sur mon coude droit qui a aussi prit un coup lorsque je suis tombé avec mon fauteuil. « Et non, j'ai vraiment aucune envie de sortir de nouveau... » reprenais-je d'une petite voix. Une agression comme ça est pas mal traumatisante je dois dire, si bien que je ne me vois plus sortir. Ni aujourd'hui, ni demain. Ni même pour le restant de la semaine
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nathan ∞ daniel
Daniel ne se serait jamais attendu à voir une chose pareille. Nathan, couvert de sang, victime d’une agression. Il était étonné, stupéfait, mais pas spécialement amusé. Non, on ne plaisante pas avec ces choses-là, sachant que lui-même avait eu du mal à supporter les ravages du passage à tabac dont il avait été victime quelques mois plus tôt. Cependant, il ne put s’empêcher de rire, mais c’était nerveux, tremblant. Quel imbécile pouvait avoir eu l’idée ou l’envie de s’en prendre à l’anglais ? Bien que l’ex junkie soit exécrable au quotidien, il ne pouvait pas se payer la tête de son copain, parce que c’était un sujet délicat avec lequel on ne plaisantait pas. Cependant il voulait entendre le fin mot de l’histoire, comprendre ce qui s’était passé, et pourquoi. Posté devant la porte de la salle de bain, il attendit quelques secondes avant de faire irruption afin d’éviter de se faire hurler dessus. On ne sait jamais, peut-être que Nathan se sentait assez colérique pour lui envoyer des vacheries à la figure, ce ne serait pas plus mal et totalement justifié. Danny se posta derrière son copain et observa son reflet dans le miroir. Ce n’était pas beau à voir, mais superficiel. Il avait surtout besoin de repos, car sa mine prouvait de source sûre qu’il était dépité, détruit. Daniel eu l’intelligence de ne faire aucune remarque à ce sujet et entreprit d’attraper le nécessaire pour désinfecter ses blessures. Il tourna ensuite Nathan face à lui et retira le bouchon de la bouteille de désinfectant. Puis, évidemment, il lui demanda des détails. « J’ai voulu prendre le métro pour rentrer. Trois jeunes étaient sur le quai, ils… ils ont pensé que c’était marrant de s’en prendre à un putain d’handicapé dans mon genre et… voilà. S’il n’y avait pas eu cette femme Gabriella et son pote, tu serais obligé d’aller me rendre visite à la morgue. » Danny se stoppa dans ses gestes et leva les yeux vers son copain, l’air furieux. Oui, sur le coup, il l’était. De sa main libre, il attrapa la mâchoire de Nathan entre ses doigts et planta ses yeux azurs dans les siens. « Ecoute moi bien maintenant. Je ne veux plus jamais entendre un truc du style ‘’un putain d’handicapé dans mon genre’’, c’est clair ? » Il resta sévère, sérieux, puis lâcha le visage de l’anglais et mit du désinfectant sur une compresse.
Il proposa d’aller au poste de police, même si l’idée ne l’enchantait pas lui-même. Il avait suffisamment vu cet endroit pour l’avoir en haine maintenant. Mais c’était surtout pour le bien de Nathan. « Et non, j’ai vraiment aucune envie de sortir de nouveau… » Daniel n’insista pas davantage et commença à tamponner l’une des plaies de son copain. Il essayait d’être délicat, il avait déjà assez souffert comme ça, mieux valait ne pas en rajouter une couche. Un soupçon de douceur s’était installé, comme s’il avait reprit conscience des bonnes choses l’espace d’un instant. Il était minutieux, doux, tout ce qu’il fallait pour que l’anglais se sente plus rassuré qu’autre chose. Si ça ne tenait qu’à lui, l’ex junkie serait déjà dehors à la recherche de ces trois salopards pour leur faire la misère. La liste de Danny s’agrandissait, et bientôt, il n’hésiterait pas à devenir cruel, si bien qu’il se ficherait des conséquences. « On ne sort pas alors. On reste ici, toi au lit, je t’apporterais à manger après, d’accord ? » Il stoppa ses gestes, et avant que son copain ne dise quoi que ce soit, lança un regard insistant. « C’était un ordre au fait, tu n’as pas le choix. Tu vas manger, tu en as besoin, surtout après ça. » Il continua ses soins, effaçant toutes traces de sang puis fronça les sourcils. « Mais avant ça… je crois que tu devrais prendre un bain. » Il sourit doucement et se leva pour aller faire couler l’eau de la baignoire. Il revint près de Nathan et jeta la compresse imbibée de sang dans la petite poubelle avant d’en prendre une autre. « Ça tombe bien, j’en avais besoin aussi. » Sous-entendu qu’ils le prendraient ensemble. C’était sûrement une façon de montrer à son copain qu’il était là, il voulait l’aider à se changer les idées, le rassurer, probablement.
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Nathan & Daniel
J'en ai marre. De tout. Mais surtout de la vie. Je n'ai plus la force et je me surprends à penser que tout aurait été tellement plus simple s'ils m'avaient directement jeté sur les rails. Je serais mort, on parlerait de moi encore quelques jours puis on m'oublierait. Voilà. Je n'aurais plus à essuyer des remarques, je n'aurais plus à devoir me battre pour mon couple et surtout Daniel serait libéré de toute charge à mon égare. Il pourra réellement laisser libre court à son nouveau moi, il pourra totalement m'ignorer et pourra faire ce que bon lui semble avec n'importe qui. Je ne le ferais plus chier, moi.
A peine ais-je donné les explications que mon copain m'attrape la mâchoire. Trop violemment. Une vive douleur traverse mon visage et je réprime un cri de douleur en me mordant sur la lèvre inférieure. J'attrape le poignet de Daniel et sert un peu pour lui signifier de me lâcher, tout en l'écoutant me dire que je ne dois plus jamais dire ce genre de chose. « Mais c'est ce que je suis putain !» lançais-je plus vivement que je ne l'aurais voulu avant de baisser le regard « faut se rendre à l'évidence, je suis un handicapé, un infirme de merde qui sait pas se défendre » quitte à ce que Daniel soit énervé, autant ajouter une couche, non ? De toute manière, qu'ais-je donc à perdre ?
Mon copain finit tout de même par montrer ce côté de lui que je pensais perdu à jamais : doux, inquiet et sincère. Voilà ce qu'il est en ce moment même. Ou plutôt, ce qu'il semble être. C'est avec une douceur non dissimulée, qu'il vient nettoyer les plaies superficielles de mes blessures. Il me promet qu'on ne sortira pas, mais que je dois aller au lit et qu'il m'apportera à manger. Je dévis le regard et secoue la tête « Non, j'ai pas f-...» je ne peux en dire d'avantage car Daniel me fait bien comprendre que c'est un ordre et non une demande. Je soupire doucement et hausse les épaules, résigné « ok, s'tu l'dit ...» soufflais-je finalement en le laissant désinfecter mes blessures
C'est alors qu'il parle de prendre un bain et que lui-même en a bien envie d'un. Je devrais me sentir joyeux et excité à l'idée de partager ce moment avec mon copain. Mais en fait, non. C'est tout le contraire qui se produit. Je ne peux m'empêcher de me dire que Daniel ne fait ça que par dépit, que dans le fond il n'en a vraiment pas envie. Je secoue alors la tête « Non, j'aime autant ne pas en prendre. Je vais juste me changer et ce sera bon » disais-je en relevant mon regard sur mon copain avant que je ne fronce les sourcils lorsque je le vois être sur le point de protester « Et ce n'est pas une demande mais un ordre » disais-je sur un ton brusque « Je ne prendrais pas ce bain avec toi, voilà. Je n'en prendrais pas un tout cours » j'hausse les épaules «De toute manière, ça t'arrange ça, de ne pas être obligé d'être avec moi. Pas besoin de faire genre t'en as quelque chose à foutre de ma gueule » reprenais-je en déviant le regard. Eh voilà, c'était dit, c'était clair, c'était les mots que je met sur le fond da ma pensée.
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nathan ∞ daniel
« De toute manière, ça t’arrange ça, de ne pas être obligé d’être avec moi. Pas besoin de faire genre t’en as quelque chose à foutre de ma gueule. » Daniel se stoppa brusquement dans ses faits et gestes et leva lentement les yeux vers le mur carrelé, dos à Nathan. Ces mots furent l’élément déclencheur, le coup de grâce qui suffit à faire basculer la situation. L’obscurité, cette ombre en Danny grandit, encore et encore, se propageait au fil des secondes jusqu’à recouvrir son âme et la détruire. Les mots résonnaient encore à ses oreilles et se répétaient inlassablement comme un disque rayé. L’anglais se lâchait enfin, il osait dire les choses comme elles étaient sans se voiler la face et tenter de rattraper la situation. L’ex junkie, quant à lui, sentait une euphorie intense se mêler à une rage inconditionnelle. Il mourrait d’envie de se retourner et de le cogner, encore et encore, lui offrir son sourire le plus démoniaque et l’humilier comme jamais il ne l’avait fait. Mais il jouerait la carte du raisonnable, du sarcasme et de la froideur. Parce qu’il se sentait puissant, imbattable, et que Nathan venait de chasser ces derniers sentiments d’un revers de la main. Il allait en subir les conséquences et elles ne seraient pas minimes.
Daniel coupa l’eau de la baignoire, et attrapa une serviette pour s’essuyer les mains, très lentement, toujours dos à son copain. Un petit sourire s’était dessiné au coin de ses lèvres. Il attendait, laissait les secondes s’écouler. Puis, il balança le linge sur un meuble et se retourna pour planter ses yeux azurs dans ceux de l’anglais. Il l’observa un instant, se disant intérieurement qu’il venait de perdre quelques minutes de sa vie à panser ses blessures. S’il avait su, il l’aurait laissé agoniser et pleurer dans son coin. Mon Dieu, cette haine… et cette cruauté. Il n’y avait pas d’égal, comme s’il venait de basculer dans un monde dont il ne ressortirait plus jamais. Depuis sa sortie de prison, Daniel avait peine à croire que l’amour le mènerait à quelque chose, mais depuis son retour de vacances, et ça… il n’avait plus envie d’espérer, de croire, pas une seule seconde. L’ex junkie haussa doucement les épaules en souriant, un sourire léger, discret, mais emplit d’une méchanceté transmissible. « Dans ce cas, qu’est-ce que tu fous encore chez moi ? » Son sourire s’élargit, et il passa à côté de Nathan, toisant ce dernier d’un regard hautain et quitta la salle de bain. La charité était terminée.
Il retourna dans la cuisine et attrapa la tasse de café qu’il avait préparé avant le retour de l’anglais. Chacun geste était lent, transpirait la sérénité, le pouvoir et la domination. Danny était plus déterminé que jamais, il n’avait plus envie d’essayer d’être compatissant, absolument plus. Toute cette bonté qu’il avait eu ces derniers mois, ces mots doux, cette gentillesse… tout avait disparu. Il avait fait de la prison, aimé une autre femme, couché avec un autre homme la nuit précédente… Où était l’humanité, le respect ? Disparu, pour de bon. L’ex junkie appuya ses coudes sur le comptoir, penché en avant, et fixa le salon en silence. Le Doberman était allongé sur le canapé et lança un regard vers son maître. Danny resta immobile et silencieux, s’humectant lentement les lèvres alors qu’il n’attendait qu’une chose : que Nathan s’en aille. Il attrapa son paquet de cigarettes et en alluma une. Il fit le tour du comptoir pour aller côté salon, appuya sur le bouton de la chaine hifi et laissa la musique envahir la pièce. Le silence redevenait insupportable, mieux valait le combler. Et ce n’était pas le moment d’être faible, parce qu’il avait besoin de se sentir supérieur jusqu’à ce que le chemin de Nathan se sépare du sien. L’ex détenu alla s’affaler dans le canapé à côté de son animal, et caressa la tête de ce dernier en tirant une bouffée de sa cigarette. Intérieurement, il avait lancé un ultimatum. S’il n’était pas partit d’ici une heure, il le foutrait dehors lui-même, sans ménagement et sans pitié.
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Nathan & Daniel
En temps normal j'aurais directement ressentit de l'incertitude et un profond regret après avoir fini de parler. En temps normal. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui je ne ressens rien, sinon une rage qui me prends aux tripes et qui me pousse de dire à Daniel la vérité, ce que je pense réellement. Et sa réaction ne m'étonne guère. Elle est même totalement prévisible. Il s'arrête, se redresse et fixe un point derrière moi alors que je continue de le défier du regard. Lentement, il baisse de nouveau le regard sur moi, ses yeux lançant des éclairs. Et bizarrement, je n'ai aucun mal à soutenir ce regard. Quitte à me prendre une raclée. Je n'aurais aucun scrupule à appeler la police et dénoncer mon copain. Moi qui l'ai toujours soutenu dans tous ses faits et gestes, je n'ai plus envie de montrer ce côté gentil de ma personnalité. Non. Lorsque Daniel me dit qu'il aimerait prendre un bain avec moi, c'est le Nathan qui s'assume totalement, le merdeux direct qui ne mâche pas ses mots, qui refait surface. Je m'étonne moi-même, pensant qu'il était mort, lui. Mais au final, non.
Je suis Daniel du regard lorsque celui-ci jette les compresses imbibés de sang avant d'aller éteindre l'eau. Avant de sortir il me demande ce que je fous encore là, chez lui, si je pense ça. Je me redresse, mine neutre sur le visage et encaisse le coup. Je reste là, immobile dans mon fauteuil et écoute les pas de mon copain dans le couloir. Je déglutis discrètement puis, lorsque j'entends le bruit sourd des fesses qui se posent sur le canapé, je me décide de sortir et contre attaquer.
Je pousse sur mes roues et me poste devant Daniel. «C'est donc comme ça que ça se fini, entre nous ? » demandais-je. Question rhétorique, étant donné que je connais la réponse « Non. D'abord mettons les choses au clair » je me penche en avant vers lui « T'es un sale con. Un connard égoïste, un enfoiré de première qui ne pense qu'à sa putain de propre tête » je redresse légèrement le menton, gardant cette expression dure sur le visage avant que mes lèvres ne s'étirent en un sourire « Oh non mais attends, tu le savais ça, déjà, hein. Pas vrai ? » reprenais-je avec cynisme « Tu fait chier Danny. Tout ça n'était donc que du jeu pour toi, hein ? Tu t'es bien foutu de ma gueule pendant deux mois » je tape dans mes mains en me redressant « Bravo. J'y ai presque cru ! J'ai presque cru que tes 'je t'aime' qu'tu m'as sorti étaient sincère. Mais on est acteur ou on ne l'est pas, pas vrai ?» je secoue la tête et fronce les sourcils « Et donc, t'as baisé avec ta Liv, hein, pas vrai ? Pendant ces trois jours là où tu est parti, c'était pour pouvoir coucher avec elle ? Tu t'es dit 'oh non mais Nathan il ne dira rien, il ne verra que du feu. J'lui sors un je t'aime et je l'embrasse et ce sera bon', hein ? »
Je sens que le regard de Daniel se durcit brusquement et je sais que j'ai tapé dans le mile. Le sujet Liv a toujours été tabou entre nous, mais maintenant que j'explose au lieu d'imploser, je ne retiens plus rien «Et donc ? T'as baisé avec qui d'autre pendant ces deux mois ? Avec ton pote junkie de merde là ? Vas-y, dit moi, au moins ce sera fait et tu t'enfonceras encore plus dans ce trou emplie de merde que tu t'es créé » je sers les dents «Tu fous la merde dans ta vie, mais ne fout pas la merde dans la mienne. » concluais-je mes paroles. Je reste là, sans bouger, attendant une réaction de mon copain. Ou ex ? Je crois que ce sera la plus juste appellation en ce moment.
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nathan ∞ daniel
Mudvayne, Cradle. Cette chanson était l’une des préférés de ce groupe pour Daniel. Les rythmes effrénés, la voix rocailleuse du chanteur… La perfection dans toute sa splendeur, surtout dans un moment pareil. S’il y avait bien quelque chose qui le détendait lorsque ses nerfs étaient sur le point d’exploser, c’était ça. Il savourait chaque note, se permettait même de chantonner à voix basse entre deux bouffées de cigarette. Jason n’avait pas bougé, si ce n’est qu’il avait posé sa tête sur les cuisses de son maître. Comme si rien ne s’était passé, qu’une bulle s’était formée autour de lui, il se fichait de tout. A croire que ce monstre avait enfin pleinement prit possession de lui, qu’il n’était plus qu’une enveloppe charnelle sans âme. Ce n’était pas pour lui déplaire dans le fond, l’égoïsme lui plaisait, aussi bien que cette vanité, cet orgueil écœurant. Nathan n’avait pas réagit à sa question, et à vraie dire, Daniel n’attendait rien, seulement qu’il claque la porte. Il avait besoin d’être seul, souffler un grand coup. Mais c’était sans compter sur l’anglais qui était d’humeur à revenir à la charge. Il vint se planter devant lui, l’air furieux. Ça y est, ça allait reprendre. « C’est donc comme ça que ça se finit, entre nous ? Non. D’abord mettons les choses au clair. » Danny n’eu aucune réaction. Ses yeux azurs fixaient son petit ami avec attention, mais toujours avec ce même air détaché. Il tirait de longues bouffées de nicotine et tapotait sa cigarette sur le cendrier posé sur l’accoudoir. « T’es un sale con. Un connard d’égoïste, un enfoiré de première qui ne pense qu’à sa putain de propre tête. Oh non mais attends, tu le savais ça, hein. Pas vrai ? » En seule réponse, l’ex junkie lui adressa un clin d’œil. A quoi bon parler, il n’aurait pas l’opportunité d’en placer une et n’en avait absolument pas envie. Il le laissait s’exprimer, cracher sa haine, ça ne pourrait que lui faire du bien. « Tu fais chier Danny. Tout ça n’était donc que du jeu pour toi, hein ? Tu t’es bien foutu de ma gueule pendant deux mois. » Digne d’une série de seconde zone. L’américain leva brièvement les yeux au ciel en tirant une autre bouffée de sa cigarette. Il ne voulait pas répliquer et se justifier, bien que ce que disait Nathan était totalement faux. Mais il ne croirait pas, alors pourquoi gaspiller sa salive ? « Bravo. J’y ai presque cru ! J’ai presque cru que tes ‘’je t’aime’’ qu’tu m’as sortis étaient sincères. Mais on est acteur ou on ne l’est pas, pas vrai ? » Daniel était très mauvais menteur, et lui-même l’admettait. Mais Nathan était inconsolable, il serait stupide d’essayer de lui faire entendre raison. Il restait muet, impassible, presque lassé.
« Et donc, t’as baisé avec ta Liv, hein, pas vrai ? Pendant ces trois jours là où tu es parti, c’était pour pouvoir coucher avec elle ? Tu t’es dis ‘’oh non mais Nathan il ne dira rien, il ne verra que du feu. J’lui sors un je t’aime et je l’embrasse et ce sera bon’’, hein ? » Il avait de nouveau prononcé son prénom. Daniel l’observa avec attention, mais se promettait intérieurement de ne pas s’énerver. Il mourrait d’envie de se jeter sur lui, de le tuer de ses propres mains. Mais il n’en ferait rien. En guise de réponse, il se contenta de sourire et tira une autre bouffée de sa cigarette. Autant le laisser croire ce qu’il souhaitait, bien qu’il avait du mal avec cette idée. Il n’aurait pas manqué de respect à la rouquine, voilà pourquoi il ne l’avait pas touché, et il ne le ferait pas. Parce qu’elle ne méritait pas de finir comme lui. « Et donc ? T’as baisé qui d’autre pendant ces deux mois ? Avec ton pote junkie de merde là ? Vas-y, dis moi, au moins ce sera fait et tu t’enfonceras encore plus dans ce trou emplie de merde que tu t’es créé. Tu fous la merde dans ta vie, mais ne fous pas la merde dans la mienne. » Le silence, juste la musique. Ca y est, Nathan en avait terminé, il devait avoir un poids immense en moins sur les épaules. Daniel, quant à lui, ne réagissait pas. Aucune expression ne se dessinait sur son visage, parce qu’il s’était préparé à ce moment depuis longtemps. Celui où tout volerait en éclats. « Si tu le dis. » dit-il sur un ton neutre. Il posa sa main sur le dos de son Doberman, sans lâcher Nathan des yeux. Après tout ce qu’il avait tenté de construire avec cet homme, l’ex junkie venait de tout détruire en un claquement de doigts, comme si chaque mot, chaque geste et chaque pensée était futile. L’insensibilité dont il faisait preuve n’était plus digne d’un être humain. Au fond de lui, il y avait cependant cette part de sensibilité qu’il se rendait compte que oui, il venait de plonger dans un précipice sans fin. Il n’en ressortirait pas. Jamais. « T’as autre chose à dire ? Parce que moi, rien. » Il ne se justifierait pas, c’était une perte de temps, Nathan s’en irait quoi qu’il arrive.
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Nathan & Daniel
Ce silence. Encore et toujours ce putain de silence. Ce silence que j'ai supporté bien trop longtemps et qui me fait tellement chier aujourd'hui. Ce silence que j'ai toujours respecter, de peur de braquer mon copain et qu'il ne veuille plus jamais me parler. Ce silence, mais surtout cette putain d'indifférence qui me détruit un peu plus chaque jours. Il n'y a plus aucune tendresse entre nous. Nous embrassons une fois le matin et une fois le soir. Et encore, les baisers sont furtifs, il n'y met aucun cœur. Nous dormons dans le même lit, mais chacun son côté. Jamais Daniel ne dépasse la ligne du milieux pour s'endormir dans mes bras ou pour me prendre dans les siens.
Avant, c'était autrement. Avant son séjour en prison lorsque nous nous voyions, il était doux, tendre. Il débordait d'amour et me le faisait savoir. Il avait des gestes d'extrême tendresse envers moi, était souriant, me faisait savoir avec seulement un regard que je comptais pour lui plus que tout au monde. Il m'aimait, sincèrement. Ou du moins, pensais-je qu'il était sincère dans ces sentiments. Mais là, maintenant, je me rends comptes que ce n'est plus le cas. Je commence à penser qu'il ne m'a jamais aimé. Mais alors, pourquoi ? Pourquoi cette tendresse? Pourquoi ces 'je t'aime' ? N'est-ce pas lui qui est venu chez moi ce soir où il s'est injecté sa toute première dose d'héroïne ? N'est-ce pas là qu'il m'a presque supplié de cesser mon silence et de lui dire ce que je pensais ? N'était-ce pas lui qui était des plus soulagé lorsque je lui ai avouer mon amour ? Lorsque je ME suis avoué que je l'aime ? Si. Si. Cette soirée encore tellement gravée dans ma mémoire que me dire que je le perds là, à l'instant, détruit mon cœur encore plus qu'il ne l'est déjà.
A mes questions, il me réponds par un simplement haussement d'épaules et par un 'si tu le dis' avant de me demander si j'ai encore un truc à ajouter. Je ferme un instant les yeux et soupire. Le plus judicieux serait de ne rien, dire là, non ? Mais si je ne dis rien là, je passerais pour un lâche. Je soupire et relève le regard sur Daniel. « Non, je n'ai pas fini » reprenais-je sur un ton un peu plus calme « Tu peux répondre à mes questions ? Pour une fois. Je te demande d'être clair, net et précis une seule fois dans ta vie. Ok ? » je soupire doucement «Est-ce que tu as couché avec quelqu'un d'autre ? Les deux mois que nous avons passés ensemble, ne signifient donc absolument rien pour toi ? » S'il me répond par l'affirmative puis par la négative, il est clair que je ne vais plus m'accrocher à cet amour impossible et que je vais le laisser tranquille.
I won't ever leave you, even though you're always leaving me
nathan ∞ daniel
Le gouffre. Il grandissait, s’approfondissait. Il était là, omniprésent, et les éloignait, encore et encore, comme si cette image était parfaitement claire dans l’esprit de Daniel. Cet homme qu’il avait détruit, tué, ravagé. Il était le pire des monstres, capable de piétiner les sentiments d’un autre sans jamais se sentir mal. Enfin, c’est ce qu’il laissait croire et tentait de s’en persuader. Mais que lui disait cette petite voix au fond de lui ? Celle qui était encore raisonnable, sensée et pleine de douceur ? Elle cognait, elle essayait de se faire violence. Elle luttait, elle frappait, encore et encore. Où es-tu Danny ? Où est passé l’homme que nous avons tous connu ? Qu’est devenu cet être qu’on a aimé, choyé et adulé pour sa bonté ? Il avait disparu, engloutit dans les méandres d’une mauvaise conscience, perdu dans un monde qu’il ne connaissait pas. Aveugle, paniqué, prit au piège. La douleur qui en résultait était insupportable, l’américain ne comprenait pas comment il pouvait garder un tel sang-froid. Mais s’il changeait de comportement, ce serait absurde. Il passerait pour un fou, Nathan le détesterait davantage, alors il devait continuer sur cette voie et ne pas flancher. Il repensait à leur première rencontre, leur premier baiser, leur première dispute, leur première déclaration, leur première nuit… Toutes ces choses, tous ces évènements qui avaient changé le cours de son existence. Et il venait d’y mettre le feu comme si de rien n’était, comme s’il était capable de faire avec. Alors que pas du tout.
« Non, je n’ai pas fini. » Derrière ses lèvres closes, Daniel serrait les dents. Il avait du mal à contenir son sang-froid, il ne voulait pas craquer mais ce n’était qu’une question de secondes. Il était mort de trouille, Nathan l’impressionnait, l’homme qu’il avait tant voulu le rendait faible, une fois de plus. Mais il ne flancherait pas, parce qu’il en avait assez de se soumettre, à tout le monde. « Tu peux répondre à mes questions ? Pour une fois. Je te demande d’être clair, net et précis une seule fois dans ta vie. Ok ? » « Comment ça ‘’une seule fois dans ma vie’’ ? » riposta Danny, outré. Il leva une main en signe d’incompréhension, les sourcils froncés et la bouche entrouverte. Il ne pouvait pas accepter une remarque comme celle-ci, mais s’il explosait maintenant, il ne pourrait plus répondre de ses actes. Alors il se pinça la lèvre inférieure et prit une profonde inspiration pour ne pas craquer. Il comptait mentalement, il tentait de reprendre le contrôle de la situation. « Est-ce que tu as couché avec quelqu’un d’autre ? Les deux mois que nous avons passé ensemble, ne signifient donc absolument rien pour toi ? » L’américain resta immobile, silencieux. Son cœur se serra dans sa poitrine. Il pensait à Felix. Son ami, celui avec qu’il avait passé cette nuit à l’hôtel, celui avec qu’il avait tout oublié l’espace de quelques heures. Mais il ne pouvait pas lui faire de mal, il ne voulait pas que cette histoire lui cause des problèmes. Parce que Felix ne le méritait, il n’avait pas besoin de ça. Mieux valait rester évasif, sans pour autant mentir.
Daniel soupira bruyamment et tira une autre bouffée de sa cigarette. Longue, elle infiltra ses poumons, se répandit dans ses voies respiratoires et brouilla son souffle. Son asthme revenait, ce problème mineur qui avait envie de faire surface à ce moment, inopportun. Il passa une main sur sa barbe et sa langue sur ses lèvres. « Ouais, j’ai vu quelqu’un d’autre. » Et immédiatement, plantant ses yeux azurs dans ceux de Nathan, ajouta. « Mais ce n’était pas Liv. » Il préférait que ce soit clair, que la rousse n’avait rien à faire dans cette histoire. Et maintenant qu’il avait admit le pire, il sentait la colère déchirer son masque. Il se leva du canapé, et pointa son petit ami du doigt. « Et ces deux mois ne sont pas ‘’rien’’ pour moi, ok ? Je t’aim… je t’ai aimé, et je n’ai jamais menti là-dessus, alors ne me fais pas passer pour ce que je ne suis pas ! » Il prit une inspiration, flippé à l’idée qu’il avait faillit commettre une erreur de plus. Braqué, il ne voulait pas en dire plus et tenter de s’enfoncer davantage. Il pointa la porte du doigt. « Et maintenant fous le camp ! » Il se laissa tomber dans le canapé et tira une autre bouffée de nicotine. Sa respiration était sifflante. L’asthme.
I won't ever leave you, even though you're always leaving me
Nathan & Daniel
« Ouais, j'ai vu quelqu'un » coup de poignard dans le cœur. Cette simple déclaration est douloureuse. Bien plus que je ne l'aurais imaginer. J'avais beau me douter que quelque chose d'autre se tramait dans la vie de Daniel mais dans le fond il y avait toujours cette petite flamme d'espoir qui luisait et qui me dit que je suis juste un peu trop paranoïaque. L'entendre donc de la bouche de celui que j'aime, ça fait mal. En prononçant ces mots, cet homme vient d'éteindre tout espoir, soit-il des plus minime, qui brillait encore en moi. Pinçant les lèvres et déglutissant, j'hoche simplement la tête.
« Ok » soufflais-je en empoignant les roues de mon fauteuil. C'est alors qu'il se lève et pointe son doigt sur moi.
Il me dit que non, ces derniers mois ne signifiaient pas 'rien' pour lui et qu'il m'a sincèrement aimé. Le fait qu'il utilise le passé dans cette déclaration me détruit le cœur encore plus qu'il ne l'était déjà à la base. Et lorsqu'il me dit clairement de dégager, j'hoche doucement la tête « Très bien» disais en me reculant « Ok» je dévie le regarde et déglutis « Bonne continuation à toi »
C'est tout ce que je dis. Je me tourne, j'attrape ma veste et mon porte feuille, puis me dirige vers la porte. En l'ouvrant je jette encore une fois un coup d’œil à Daniel, espérant quelque pars qu'il me retienne. Mais en voyant que c'est peine perdu, je détourne les yeux en soupirant pour cacher mes larmes et sort de chez lui. Et maintenant ? Je vais où ? Je ne peux pas aller chez Madison, je ne peux pas aller chez mon frère. Je ne sais même pas où il habite, lui. Henry ? Il doit avoir des meilleures choses à faire que d'héberger un pauvre gosse de mon genre. Et si je rentrais à Cambridge ? Ce serait peut-être la meilleure des solutions. Je sais que ma mère me reprendrait sous son toit. Je sais qu'elle en serait heureuse, elle. Mais le serais-je, moi aussi ? Je n'en sais rien, et peu m'importe. De toute manière Daniel a autant embelli ma vie qu'il l'a gâché. Qu'ais-je donc à perdre maintenant ? C'est donc, presque naturellement que je me dirige vers l'arrêt de bus..
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