| baby it's halloween | leolie ua #1 |
| | (#)Dim 10 Oct 2021 - 21:23 | |
| Il n'y a pas grand chose à faire, à cette soirée. Bien sûr, Léo est sorti pour fumer derrière le gymnase, là où personne ne vient sinon ceux que les professeurs traitent de "petites frappes". Mais Léo n'est pas une petite frappe. Léo est un gamin au chouette palmarès, aux étagères couvertes de trophées, aux "A+" en rouge en haut des copies... mais qui coupe aussi les freins des voitures, diffuse du métal dans les hauts parleurs du lycée, rempli les pommeaux de douche de peinture rouge et couvre les chaises de punaises. Il a tout d'un fauteur de trouble et tout d'une tête aussi - sauf les lunettes. Alors, au bal de promo, Léo dit adieu à cet endroit qu'il déteste. Ce trou à rats dont il espère bien se tirer indemne. Les plus grandes universités réclament sa présence sur leurs bancs et il ira, c'est sûr. Il n'aura qu'à corriger un petit peu son comportement.
C'était sans compter sur cette godiche de- quel est son nom déjà ? - qui n'a pas jugé plus utile que de crever en plein sur la musique la plus entrainante de la soirée. Le cri a ameuté toute la salle et même ceux qui se trouvaient dehors. Les cigarettes s'éteignent, les portes se ferment. Les néons et la musique se coupent. On murmure qu'elle est morte. Morte ? Les élèves rient nerveusement, certains paniquent, d'autres cherchent à sortir. Mais Léo et son costume couvert de fumée comprend vite que la porte qu'ils viennent de franchir s'est hermétiquement refermée.
Quand il se retourne vers le couloir, la démarche pressée - et bien décidé à se planquer - c'est une grande blonde qu'il percute de plein fouet. « Regarde où tu vas, putain de- » Charlie Villanelle. Même dans la faible lumière qui baigne le gymnase, Léo peut la reconnaître. « Ils ont fermé les portes. Mais ça va rouvrir je pense. C'est qu'une mauvaise blague organisée par Lucas et ses potes. » Lucas qui a été, selon plusieurs sources, le petit ami de Charlie. Info ou intox ? Léo ne veut pas le savoir. Elle ne l'intéresse pas, non, pas du tout. Un toussotement plus tard, des élèves commencent à courir dans tous les sens. Les premiers cris de panique se font entendre. « On devrait peut-être heu... » Fuir. Se planquer. Faire un truc pour éviter ce qui rôde dans les couloirs.
@charlie ivywreath |
| | | | (#)Dim 10 Oct 2021 - 23:08 | |
| Ses lunettes sont pleines de buée, elle n’arrive pas même à retrouver les cheveux éternellement en bataille de Léo dans la salle bondée. Elle espère qu’il n’est pas en train de faire quelque chose d’illégal parce qu’elle arrive à court d’idées pour se faire coller avec lui ; il faut dire qu’elle n’a jamais eu l’âme d’une rebelle et en est toujours restée au stade d’amoureuse transie depuis la huitième année. Quatre ans à tenter de trouver le maximum de cours en commun avec lui sans pour autant ne jamais arriver à lui adresser la parole, sauf peut-être lorsqu’il s’agit de lui faire passer des devoirs ici et là. Mais c’est au moins ça, non ? Et puis ce soir, il la verra peut-être quelques secondes à travers la foule : elle compte sur ses cheveux blonds dénotant avec le reste pour ça. Elle peut aussi écraser le pied des autres filles pour qu’elles tombent et qu’elle soit finalement la dernière dans son champ de vision, aussi.
Quand un premier cri retentit, elle pense qu’on lui a subtilisé l’idée et ses doigts se resserrent autour de son sac à main, de rage. Quelle idée de crier au beau mlieu d’une chanson aussi romantique ? Elle s’imaginait déjà danser un slow avec lui, et voilà que la première pimbêche venue gâche tous ses rêves et espoirs. Les gens ne respectent plus rien de nos jours. La rage fait rapidement place à l’incompréhension, au silence puis aux murmures. Elle n’a personne à qui dire quoi que ce soit, c’est la conséquence première du fait de ne pas avoir d’amis. Alors elle le cherche dans la foule pour tenter de trouver une présente rassurante lorsque le mot ‘morte’ se lit sur toutes les lèvres, avant que la panique générale ne prenne rapidement le dessus. Portes closes, stéréo éteintes, la soirée de rêve vire déjà au cauchemar et il n’est même pas minuit. Charlie a vu s’écrouler la jeune femme : ce n’est décidemment pas quelqu’un qui lui a marché dessus. Son coeur s’accélère : ils ont raison, ils ont tous raison. Ils sont sur une scène de crime et, surtout, ils sont possiblement à côté d’un tueur. On la percute violemment dans le dos, elle était prête à hurler s’être faite poignardée. Rapidement, pourtant, sa panique s’atténue pour faire place à une chaleur irradiant son cœur. C’est lui. « Regarde où tu vas, putain de- » Il n’a jamais été un grand romantique, elle ne lui en veut pas, ça fait partie de son charme. Alors elle sourit, insouciante du danger alentour et de la situation dans laquelle ils sont tous. « Ils ont fermé les portes. Mais ça va rouvrir je pense. C'est qu'une mauvaise blague organisée par Lucas et ses potes. » - “Lucas n’est pas venu ce soir. Il avait un match à des centaines de kilomètres d’ici.” Le sérieux reprend rapidement le dessus, surtout alors que leurs vies sont en jeu. Littéralement. Lucas n’est pas coupable et elle doute qu’il y ait la moindre explication rationelle là dedans : son horoscope lui avait pourtant dit que la semaine serait à chier, la preuve, la voilà forcée de parler de nouveau de son loser de petit ami. Elle connaît ses habitudes mieux que personne. « On devrait peut-être heu... » Il hésite parce qu’il ne veut pas joueur au héro ; c’est bien le Léo qu’elle connait, là. “Je sais ce que tu penses. On doit mener notre propre enquête sans affoler personne, ils pensent encore que tout est une blague.” Mais l’étudiante est toujours au sol, inanimée, comme le vérifie Charlie d’un regard sur le côté. Ses amies tapent doucement ses joues, en vain. Personne ne prête attention à la plaie suintante sur son flanc. La blonde, elle, replonge déjà son regard dans celui de Léo : une aventure les attend. “J’ai aucune idée de qui peut bien être le tueur mais… on est ensemble, toi et moi, et ça fait déjà deux coupables en moins.” Pour les biens de leur secret et uniquement de leur secret, elle se rapproche de lui pour lui murmurer ces mots à l’oreille. “On doit chercher une arme, on peut pas rester sans défense.” Peu importe la forme qu’elle prendra, elle leur sera utile. “Reste à côté de moi… pour, euh… pas se perdre dans la foule.” Ils ne la trouveront de toute évidence pas au milieu de la piste, ils doivent chercher ailleurs, et, quel dommage, s’éloigner de tous pour n’être plus qu’eux d’eux. Ils vont attraper ce tueur et enfin il verra qu’elle existe et il l’aimera à sa juste valeur. "Enfin je dis ça parce que j'ai pas vu Amy, alors on peut rester juste nous deux." Lucas se conjugue au passé mais pour Amy, l'école n'y comprend rien, ils reviennent toujours ensemble, au final. |
| | | | (#)Dim 10 Oct 2021 - 23:39 | |
| « Lucas n’est pas venu ce soir. Il avait un match à des centaines de kilomètres d’ici. » « Super. » Un idiot de moins. A vrai dire, rien de tout cela n'intéresse Léo. Ses yeux cherchent déjà une sortie potentielle, une issue de secours. Toutes les portes ont déjà été prises d'assaut par des forcenés et des hystériques. Ils s'écharnent tous sur les gonds, sur les poignées, s'arrachent les ongles pour essayer de sortir du gymnase comme des souris piégées. Déjà, Léo propose de filer de cet endroit qui regroupe un peu trop d'étudiants à son goût. S'il y a un tueur dans le lycée, qui dit qu'il ne s'apprête pas à prendre plus de vies d'un seul coup ? « Je sais ce que tu penses. On doit mener notre propre enquête sans affoler personne, ils pensent encore que tout est une blague. » Charlie est une fille intelligente. Pour une raison qui échappe au brun, elle l'aide toujours à avancer dans ses devoirs et s'il a aussi des A+ en mathématiques, c'est avant tout grâce à elle. Elle parle beaucoup, est un peu étrange parfois mais sa présence est l'une des rares qui ne dérange pas Léo. Loin de là, il est même plutôt enclin à l'apprécier - mais surtout quand elle se tait pour le laisser parler. « J’ai aucune idée de qui peut bien être le tueur mais… on est ensemble, toi et moi, et ça fait déjà deux coupables en moins. » « Qui te dit que c'est pas moi, le tueur ? » qu'il tente, sourire aux lèvres. Ses yeux se plantent dans ceux de Charlie. A la faible lueur des néons, ils brillent de mille feux. Même derrière ses grosses lunettes, elle ne réussira pas à se cacher.
Très vite, la foule panique. Personne n'arrive à réanimer la jeune femme qui est allongée par terre. Ses amies sont des écervelées, elles n'ont pas remarqué - ou n'ont pas envie de remarquer - que leur copine a les yeux grands ouverts sur le vide abyssal qui s'étire au dessus d'elles. Toute la salle désormais plongée dans le noir, certains paniquent. Les cris d'angoisse montent et les filles s'accrochent à leurs amis, petites copines et autres présences rassurantes. Les professeurs appellent au calme mais décidément, ils ont ce soir encore moins d'autorité que d'habitude. « On doit chercher une arme, on peut pas rester sans défense. » Léo opine du chef et parcoure la foule du regard. Il n'y a rien dans cette salle qui leur sera utile, à part peut-être... Le jeune homme repère la hache à ne récupérer qu'en cas d'urgence. Malheureusement, quelques jeunes gens l'ont déjà repérée aussi. « Reste à côté de moi… pour, euh… pas se perdre dans la foule. » « D'accord, mais tu dois écouter ce que je te dis de faire. » Ragaillardi par la sensation d'être aux commandes, Léo attrape la main de Charlie. D'un bon pas, il guide la jeune femme à travers le gymnase. « Enfin je dis ça parce que j'ai pas vu Amy, alors on peut rester juste nous deux. » Amy, cette petite conne de Amy qui est allée se faire copine avec Trevor. Elle ne paie rien pour attendre. Quand tout ça sera terminé, Léo ira lui dire qu'elle peut s'asseoir sur le voyage qu'ils avaient prévu de faire ensemble cet été. Léo avait aussi prévu de la présenter vraiment à ses parents, puisque Amy vient d'une bonne famille. C'est ce qu'ils attendent de leur fils, après tout. Qu'il se marie, qu'il ponde des gamins, et qu'il devienne riche.
« J'en ai rien à foutre de Amy. Hé ! » Main dans la main avec Charlie, Léo interpelle les gars qui s'approchent de la hache. « On a besoin de cette hache. » « Pourquoi ? Vous avez qu'à vous trouver autre chose, on veut pas crever à cause de ce tueur de merde. » Il faudra probablement tirer un trait sur la hache. Mais alors que les brutes s'apprêtent à arracher l'arme de son socle de métal, un hurlement retentit. « IL ARRIVE ! IL ARRIVE ! » Soudain, c'est la catastrophe. Léo attire Charlie contre lui pour qu'elle ne soit pas emportée par la foule. Jamais il ne l'avouera, mais l'idée de se retrouver seul en face du meurtrier ne lui dit pas trop. « Bouge pas. » L'info était peut-être fausse, après tout. Le tueur ne se pointe pas, mais le gymnase, lui, s'est vidé. |
| | | | (#)Dim 10 Oct 2021 - 23:54 | |
| « Qui te dit que c'est pas moi, le tueur ? » - “T’as vu tes bras ?” S’il n’est pas dans l’équipe de football de l’école, tout le monde sait que c’est bien au delà du simple fait qu’il n’ait pas postulé : il n’en a simplement pas les capacités. “Ah, c’était une blague. Pardon.” Réfléchir avant de parler, réfléchir avant de parler et - oh, il a de si beaux yeux. Le monde panique autour d’eux mais elle n’en a rien à faire, perdue sur son nuage.
Il accepte son plan alors elle accepte le sien sans faire de zèle, heureuse du compromis qui n’en est pas un le moins du monde. « D'accord, mais tu dois écouter ce que je te dis de faire. » Ouais, ouais. Tant qu’elle peut garder sa main dans la sienne pour ‘ne pas se perdre de vue’, c’est tout ce qui lui importe. De toute façon, personne aimait Sara, sa mort ne changera rien à leur quotidien. « On a besoin de cette hache. » Le cri l’impressionne ; il est peut être gringalet mais il est courageux. Pourtant, cette ligne n’a jamais fait partie de tous les livres à l’eau de rose qu’elle a connus dans sa vie. C’est pas grave, la réalité est bien meilleure encore. « Pourquoi ? Vous avez qu'à vous trouver autre chose, on veut pas crever à cause de ce tueur de merde. » « IL ARRIVE ! IL ARRIVE ! » La foule s’emporte, elle va trop vite. Hors de question de se faufiler dans ce tourbillon sous peine de se faire piétiner par les autres étudiantes et leurs talons de dix centimètres. De toute façon, elle ne cherche pas à s’extirper des bras de Léo, cette fois-ci bien plus par peur que par amour pour lui. Tout va trop vite. « Bouge pas. » Elle n’y comptait pas, et Charlie attend que la salle soit totalement vidée pour faire un pas en avant, tremblante. Au moins, les imbéciles qui s’acharnaient à vouloir la hache ont fui, eux aussi.
“Surveille derrière moi, je m’occupe de la hache.” Non, ça ne faisait toujours pas partie des mots qu’elle récitait devant son miroir dans le but de les lui partager un jour. Absolument pas. Pourtant, elle ne s’y attarde pas davantage, plontant son talon aiguille dans le verre pour le briser totalement, là où les garçons avant eux s’obstinaient à entrer par le petit trou et se couper la main, encore et encore. A partir de là, elle n’a pas de mal à sortir l’objet de son socle et aussitôt le tendre à Léo en hâte : elle ne veut pas avoir à faire à une telle chose. « Hey, elle est à nous ! » Brutus et ses amis de retour, son premier instinct se résume à faire un pas en arrière, surprise par la voix grave et inattendue de l’imbécile de deux mètres leur faisant face. “Léo donne lui, c’est pas grave, on trouvera autre chose.” Qu’elle anticipe déjà, ayant peur qu’une bataille d’egos masculins ne les mène au drame - alors qu’une tueur est toujours parmi eux. Il ne fait définitivement pas partie de la bande et elle serait prête à mettre sa main au feu et parier que l’un d’eux se tranchera avec l’objet avant la fin de la soirée, par simple inadvertance. Elle avance d’un pas, pose une main contre son épaule et l’autre sur son avant-bras. “Je sais où chercher. Donne la leur.” Et puis, ils ont toujours les talons de Charlie comme arme, en attendant. C’est comme une sorte de couteau fin, non ? |
| | | | (#)Lun 11 Oct 2021 - 0:15 | |
| La blague de Charlie au sujet des bras de Léo ne fait pas beaucoup rire le premier concerné. Heureusement, elle précise que c'est une plaisanterie. Peut-être que s'il n'avait pas tenu à la vie, il l'aurait abandonnée dans le gymnase aussi sec, mais il semble plus intelligent de se faire des alliés dans le chaos. La tempête de pas emporte beaucoup de soldats et Léo est certain d'entendre un bruit d'os se brisant. C'est exactement le bruit qu'ont fait ses chevilles lorsqu'il les a brisé au championnat régional de saut de haies, l'année dernière. Depuis, ses performances ont un peu diminué mais cela importe peu: il aura une bourse pour aller n'importe où, même dans les plus grandes universités du pays. On s'arrachera ce petit génie qui est promit à un avenir superbe, même s'il n'est plus aussi bon qu'avant en saut de haies. « Surveille derrière moi, je m’occupe de la hache. » Charlie lâche la main de son camarade et Léo la laisse faire. Il lui avait demandé de faire exactement comme il le dirait, mais elle n'a pas l'air décidé à suivre les consignes d'un gringalet tel que lui. Une nouvelle lueur s'allume dans les yeux de Charlie. « Fais gaffe de pas- » D'un mouvement largement maîtrisé, elle brise la vitre de sécurité pour récupérer la hache. « -te couper. » Elle est assez impressionnante, finalement. Bien plus que ce que Léo avait espéré. Son geste est celui d'une habitué. Est-ce qu'elle a déjà donné des coups de talons aiguilles auparavant ?
« Hey, elle est à nous ! » Les losers de tout à l'heure reviennent à la charge alors que Léo s'empare de la hache. Ils se sont probablement caché dans un coin de la pièce, sous une table, en attendant que tout le monde soit parti. Ils font probablement partie de ces lâches qui se cacheront en attendant que les choses se fassent. « Léo donne lui, c’est pas grave, on trouvera autre chose. » Les brutes s'approchent, leur meneur se détache alors que Charlie rejoint Léo. « Je sais où chercher. Donne la leur. » « Fais ce que te dit ta petite copine. » Un sourcil haussé, Léo lâche le fer de la hache sur le pied de celui qui lui fait face. Ce dernier pousse un grand cri alors que le métal lui écrase les orteils, en cassant un ou deux au passage.
Léo attrape la main de Charlie alors que les amis de la brute se rapprochent. En quelques pas, ils ont rejoint la scène. « On doit sortir de cette salle. Il doit y avoir des trucs dans les loges. On prend des trucs là, et on va là où tu veux après. » Les brutes seront un peu remontées et il faudra peut-être se défendre face à elles avant de s'aventurer hors du gymnase. Une fois sur la scène, Léo tend la main à Charlie pour l'aider à grimper sur les planches. « Impressionnant, ton coup du talon dans la vitre. J'aurais pas fait ça comme ça. » Non, Léo y aurait enfoncé son poing, l'amochant certainement au passage. « Regarde, ils ont laissé le matos pour préparer la fête. » Quelle drôle de fête, d'ailleurs. Les voilà qui ont l'embarras du choix. « Pourquoi t'es pas allée rejoindre tes copines ? Elles ont peut-être trouvé la sortie plus vite que nous, on est les derniers. » Si on ne compte pas Brutus et ses copains. Les yeux de Léo s'arrête sur un pistolet à clous qui a certainement servi à attacher une banderole ou deux. « Franchement, je voyais mon dernier jour dans ce trou à rats autrement. Pas toi ? » |
| | | | (#)Lun 11 Oct 2021 - 0:31 | |
| « Fais ce que te dit ta petite copine. » Et là, elle aurait pu dire ‘je suis pas sa petite copine’ mais après tout semer le doute n’est pas le moins du monde pour la déranger, ni l’appelation en elle-même, raison pour laquelle la jeune femme préfère finalement se terrer dans un parfait silence : fais ce que te dit ta petite copine, Léo, s’il te plaît. Ils peuvent trouver des armes n’importe où, il suffit de savoir où chercher, et il ne faudrait pas qu’il abîment ses si jolies paumettes. Elles pourraient être une arme à elles seules, en réalité, à en juger par leur tranchant.
L’arme tombe aux pieds (sur les pieds) de l’ogre et Charlie doit se pincer les lèvres pour retenir un véritable rire. Après tout, il mérite bien ce qui lui arrive à lui, l’asticot géant. Bien evidemment, pourtant, la mise en scène ne semble pas être au goût de tous et surtout pas des amis dudit bonhomme. « On doit sortir de cette salle. Il doit y avoir des trucs dans les loges. On prend des trucs là, et on va là où tu veux après. » La main de Léo contre la sienne est serrée plus que de raison alors qu’elle lui emboîte rapidement le pas sans ne plus réfléchir à rien : ils doivent fuir un tueur et des imbéciles enragés. Quelle soirée. Elle répond à ses paroles dans son esprit seulement, validant pourtant le plan qu’il énonce rapidement. Ils n’ont guère d’autres choix. Elle le suit de truc en truc, ne sachant où il se dirige et espérant au plus profond de son être qu’il ne fait pas les choses au hasard : tout ici ressemble à un labyrinthe géant, et aucun film ne se passant dans un labyrinthe se termien convenablement. Au moins, elle lui tient toujours la main, et lorsqu’il offre de l’aider à monter, elle ne peut qu’accepter dans un sourire. « Impressionnant, ton coup du talon dans la vitre. J'aurais pas fait ça comme ça. » - “T’es pas perché sur des talons non plus, c’est une bonne excuse.” Ce n’est pas que un instrument de torture, après tout. « Regarde, ils ont laissé le matos pour préparer la fête. » Est-ce qu’un feu d’artifice pourrait faire office d’arme ? Oui, sûrement. Moins pour les confettis, certes, mais tout le reste se retrouve fourré dans le sac de Charlie - beaucoup, beaucoup trop grand pour une soirée dans le genre. « Pourquoi t'es pas allée rejoindre tes copines ? Elles ont peut-être trouvé la sortie plus vite que nous, on est les derniers. » Ses gestes s’arrêtent : il pense à elle, il pose des questions sur elle. Il s’intéresse à elle. Ils ont avancé jusqu’au jour de Noël ? “Je sais pas, euh… J’y ai pas pensé. T’étais là et elle venait de mourir alors, euh… J’ai pas pensé à elles.” Parce qu’il est aussitôt devenu sa priorité, comme il l’était déjà avant de lui foncer dessus. Ses amies ne l’ont pas attendue, de toute façon, alors heureusement qu’il était là pour elle. « Franchement, je voyais mon dernier jour dans ce trou à rats autrement. Pas toi ? » Il trouve un pistolet à clous, elle dégote le ballon de basket coincé sous des planches et perdu depuis le début de l’année scolaire. Lancé dans la tête, ça doit sûrement faire mal. “Est-ce que je l’imaginais avec une morte et un tueur ? Non, pas vraiment.” Elle s’éclaircit la gorge. “Mais t’es là, au moins.” Et dans ses rêves, il y était aussi. Au moins une variable qui ne change pas mais dont elle ne compte pas parler ici et maintenant. “Je… hm, bref. Si on fait le tour ils nous verront pas, j’ai des trucs qui pourraient nous intéresser dans mon casier je pense.” Du genre, le couteau qu’elle y garde constamment, malgré le règlement de l’établissement. Chut, ça peut toujours servir, ce genre de chose. “Léo ? Sarah était là. Juste là. Et elle y est plus.” Le tueur est proche, trop proche, et son coeur s’accélère un peu plus encore. Ce n’est pas le mouvement de foule qui a fait bouger son corps, la trainée de sang l’emmène trop loin et, surtout, il n’y a plus le moindre corps de visible. |
| | | | (#)Lun 11 Oct 2021 - 0:54 | |
| Si on avait dit à Léo que la dernière chanson qu'il allait entendre était Hold the Line de Toto, jamais il n'y aurait cru. Pourtant, dans sa tête, il n'y a que ça - et l'envie de survivre, bien sûr. Alors qu'il cherche une arme des yeux, Léo s'intéresse au passage un peu à sa complice. « Je sais pas, euh… J’y ai pas pensé. T’étais là et elle venait de mourir alors, euh… J’ai pas pensé à elles. » Elle hésite un peu trop pour quelqu'un qui tient vraiment à ses amis. Sourcils froncés, Léo élude d'un mouvement de la main. « Je suis flatté d'être ton premier choix. » Léo est toujours le premier choix. Premier choisi dans les équipes d'athlétisme, premier choisi pour les exposés d'histoire, premier enfant, premier de la classe... et aussi premier choisi par Charlie dans la grande aventure de "qui a tué cette pétasse de Sarah".
Léo jette son dévolu sur un pistolet à clous et Charlie s'attarde sur un panier de basket. Bon, ce n'est pas exactement l'arme à laquelle Léo s'attendait, mais pourquoi pas après tout. Quand un tueur fou rôde dans le lycée, il faut faire de tout une arme. « Est-ce que je l’imaginais avec une morte et un tueur ? Non, pas vraiment. » La réplique arrache un rire au jeune homme, qui s'empare d'un balais laissé dans un coin. Quand il était petit, Léo rêvait d'être chevalier. Voilà de quoi exhausser ses souhaits les plus fous. « Mais t’es là, au moins. » « Si Amy t'entendait ! » Mais Amy n'est pas là. Amy est peut-être morte à l'heure qu'il est. Si seulement elle pouvait se tenir loin du petit tandem qui se forme tranquillement dans son coin, loin des emmerdes. Peut-être survivront-ils à cette nuit infernale. « Je… hm, bref. Si on fait le tour ils nous verront pas, j’ai des trucs qui pourraient nous intéresser dans mon casier je pense. » « On va passer par les coulisses. Y'a une porte qui mène direct hors de ce merdier. » Si j'étais un meurtrier, où est-ce que je me cacherais ? Armes à la main, Léo jauge la salle du regard. Il n'a pas l'idée de se préoccuper du corps de Sarah qui était là et... « Léo ? Sarah était là. Juste là. Et elle y est plus. » Bon.
Un bruit horrible de frottement se fait entendre. Soudain, c'est le cri d'une brute qui résonne depuis le couloir. Alors, en dépit du marteau tombé sur le pied de leur chef, ils ont réussi à sortir. Heureusement que Charlie et Léo n'ont pas choisi cette option. Pistolet à clous à la main, Léo pointe la sortie à Charlie. Ils doivent quitter cet endroit et vite, avant que le tueur ne les prenne par surprise. Lorsqu'ils sont à l'abri des rideaux, Léo s'arrête. « On va prendre ce connard à revers. Il est plus armé que nous, il faudra qu'on soit plus malins. » Un sourire glisse sur le visage du jeune homme. « Et pour ça, j'ai la meilleure des partenaires. Tu es avec moi ? » A eux le lycée. A eux la vie. |
| | | | (#)Lun 11 Oct 2021 - 1:05 | |
| « Je suis flatté d'être ton premier choix. » Pourquoi est-ce que la chose lui semble si étrange ? Il l’a toujours été, son premier choix, et ce depuis la huitième année. Depuis quatre ans déjà, elle régit sa vie selon ses faits et gestes à lui et à lui seul ; elle a du mal à croire qu’il n’a finalement rien remarqué de tout ce stratagème alors qu’elle s’y applique avec tant de tendresse et d’amour à son égard. Pourtant, il vaut sûrement mieux ainsi. Elle pourra lui faire part de ses sentiments au bon moment, et certainement pas sur cette scène de pacotille qui sent la bière illégale et le sang. « Si Amy t'entendait ! » Elle n’aurait qu’à la tuer comme quelqu’un la fait avec Sarah, voilà qui règlerait encore plus de problèmes. Elle pourrait lui inventer des matchs à des centaines de kilomètres d’ici, aussi.
Une fois son plan énoncé, elle est heureuse d’entendre que Léo a la solution pour la suite et sa mise en oeuvre. « On va passer par les coulisses. Y'a une porte qui mène direct hors de ce merdier. » Elle ne connait pas le plan de l’établissement et ne veut pas savoir pourquoi il n’en est pas de même pour Léo. Ce soir, au moins, ça les arrange bien. Et puis, elle n’est pas sa mère, il n’a pas de compte à lui rendre. “Je te suis.” Et elle écoute, comme il le lui a ordonné - ordre qu’elle avait eu tendance à oublier jusque là, oups. Pourtant, son empressement à l’idée de déjà retrouver la main de Léo dans la sienne est mis à mal par un cri strident qui lui glace le sang aussitôt. Le tueur n’est pas bien loin ou, en tout cas, pas aussi loin qu’elle avait pu l’espèrer en observant la trainée de sang. Dans un film d’horreur, ils en seraient venus à la conclusion qu’il n’y a peut-être finalement pas qu’un seul meurtrier. « On va prendre ce connard à revers. Il est plus armé que nous, il faudra qu'on soit plus malins. » Et vouloir le prendre à revers n’est justement pas une preuve qu’ils pourraient être plus malins qu’eux. L’idée ne lui plait pas mais elle ne dit rien, se contentant simplement de grogner sans énoncer le moindre mot ; elle est déjà fatiguée de toute cette soirée qui n’aurait jamais dû se passer de la sorte. Fatiguée, énervée, apeurée, et armée d’un stupide ballon de basket. « Et pour ça, j'ai la meilleure des partenaires. Tu es avec moi ? » - “On passe par mon casier. S’il te plait. Cinq minutes.” Cinq minutes et ils les prendront à revers, le tueur et les imbéciles, Amy et tous les autres. Cinq minutes et le monde sera à eux, Léo sera à elle.
Sans attendre sa réponse, elle est celle qui prend la première place du duo, sa main guidant celle de Léo dans l’herbe bordant l’établissement, ses escarpins dans l’autre main. Après avoir vérifié une centaine de fois que le couloir était bien libre, elle file dans son casier pour y récupérer ledit couteau et ne surtout pas laisser entrevoir toutes les photos de Léo qui s’y amoncellement aussi. “Maintenant on peut y aller. On va trouver ce gars.” Et le tuer.Oh non, attendez : et l’envoyer en prison. C’est bien ça qu’il faut dire, non ? Peu importe. Cette fois-ci, Charlie garde l’arme. |
| | | | | | | | baby it's halloween | leolie ua #1 |
|
| |