Voilà un bon moment que le premier meurtre avait été retrouvé, que la soirée avait changée d'ambiance du tout au tout. Voilà un moment aussi que Lena s'était séparée de Sergio pour le laisser dans sa tentative de fuite, tandis qu'elle préférait essayer de sauver ceux qu'elle pourrait aider au sein du lycée. Les avis divergeaient au sein des lycéens présents sur la démarche à suivre pour se sortir de cette catastrophe sans nom, mais Lena, elle, avait décidé de ce qu'elle comptait faire. Car si elle survivait à cette nuit et qu'on entendait à quel point son aide avait été précieuse, son nom entrerait probablement dans la postérité - il lui fallait au moins ça étant donné qu'elle avait lâchement échoué dans sa quête de devenir la reine du bal de promo. Elle s'était mise en quête d'une arme pour se défendre et avait trouvé quelques outils utiles, avait regroupé un petit groupe de personnes pour être plus forts ensembles. Il restait à la blonde de trouver un coin tranquille où ils pourraient tous se réfugier en attendant l'arrivée des secours : c'est ce qu'elle cherchait alors qu'elle entrait dans une salle de classe pour voir si elle ferait l'affaire. Mais alors qu'elle analysait toutes ses possibilités, un bruit vint attirer son attention vers l'énorme armoire qui se trouvait dans la pièce. Elle se décida bien vite à aller l'ouvrir. Oh putain ! Sous le coup de la surprise, Lena claquait la porte du meuble. Elle prit quelques secondes pour respirer calmement et se rendre compte qu'il n'y avait aucune raison pour que le tueur se planque dans un placard - ou que, s'il l'avait fait, il lui aurait sauté dessus à la minute où elle lui avait fait face. Doucement elle vint ouvrir la porte à nouveau, d'un geste aussi lent que possible, y passant sa tête pour voir peu à peu qu'il ne s'agissait que d'un autre lycéen qui se cachait là. Uhm.. ça va ? T'as besoin d'aide ? Qu'elle lançait, vérifiant si elle voyait la moindre trace de sang sur lui ou une quelconque blessure - car ils étaient nombreux, les blessés. Elle remarqua que les yeux du jeune homme étaient écarquillés, que sa respiration était haletante : il avait peur, comme tous ici. Mais la blonde réalisa bien vite que l'énorme cisaille qu'elle tenait à la main n'aidait pas à rassurer qui que ce soit. Oh, ça, je compte pas m'en servir, c'est juste au cas où. Elle la posait donc juste à côté, sur une table de la salle de classe.

L’italien arrivé il y a moins d’un an en Australie avait réussi à coup de maitre deux semaines avant le bal de promo : se faire virer du lycée. Il n’était pourtant scolarisé que depuis quelques mois mais ses frasques avaient suffit pour se retrouver à la porte avant de pouvoir terminer son année scolaire. Pour autant, lorsqu’il avait entendu parlé du bal de promo, hors de question pour lui de ne pas se rendre à cette soirée mythique dont il avait tend entendu parlé. Non pas pour passer sa soirée à danser sur la piste mais parce que ça lui permettrait de se remplir le bide et pourquoi pas, d’aller faire les tours des vestiaires où chacun avait pu laisser ses effets personnels. Il ne doutait pas qu’il trouverait bien quelques billets qui traineraient dans des vestes ou même des briquets Zippo qu’il pourrait revendre pour quelques dollars. Tout était bon pour avoir toujours un peu de fric sur lui.
Mais après avoir fait le tour des sacs à mains et des vestes, le butin restait maigre. Il n’allait pas aller bien loin avec ce qu’il avait trouvé. Cependant, le paquet de cigarettes préroulées tombait plutôt bien. Il n’avait plus une blonde sur lui pour passer la soirée, au moins, là, il serait tranquille.
Alors qu’il s’éloignait un peu du monde juste après l’éléction de la reine et du roi de la soirée, l’italien tomba nez à nez avec un homme qui se tenait tout droit devant lui, immobile, il était stoïque et le regardait sans clicher des yeux. « Tu veux quoi toi ? » l’italien près à en découvre poussa un cri d’éfroi lorsque l’homme en question lui tomba dessus, se rendant compte qu’une hache lui était plantée entre les omoplates. « Bordel ! » c’est quoi ça ? C’est tout juste s’il eut pas envie de gerber.
Le Marchetti se mis à courir à travers les couloirs, jusqu’à observer dans une salle adjacente un crime en directe. Une silhouette noire avec un masque était en train d’enfoncer un tube à essai dans la bouche d’une blonde déjà ensanglantée. L’italien retenait à nouveau la gerbe dans sa bouche et alla se planquer le plus vite possible. Il monta à l’étage, ouvrit la première porte possible et se foutu dans une armoire qui pourrait en abriter trois comme lui. Là, il serait sans doute en sécurité.
Il ignorait depuis combien de temps il se trouvait là mais ne cessait d’entendre des cris terrifiants de part et d’autres du bâtiment. Le lycée était le terrible théâtre d’un crime grandeur nature et il se demandait s’il allait en sortir vivant. Mais tant que personne ne le voyait, il était en sécurité.
Il entendit une porte s’ouvrir, des talons claquer au sol et ne pu s’empêcher de penser que qui que ce soit, ça manquait de discrétion. Il priait pour ne pas se faire remarquer. Et peut être qu’en fermant les yeux, ça marcherait… alors, yeux fermés, respiration retenue, il sentait son cœur battre très vite dans sa poitrine, la peur prenait le dessus doucement, il attendait. Une lumière vint percer la fine peau de ses paupière, il se doutait que c’était déjà foutu et il en eut confirmation avec un juron « Oh putain ! » forcément, ça ne pouvait être qu’une nana pour claquer ses talons au sol ainsi. Il ouvrit à nouveau les yeux alors que la porte s’était violement refermer devant son nez… pour s’ouvrir à nouveau. « Uhm.. ça va ? T'as besoin d'aide ? » en voyant ce qu’elle tenait dans sa main, il n’était pas certain d’avoir envie de lui répondre. « Oh, ça, je compte pas m'en servir, c'est juste au cas où. » il suivait du regard la cisaille qu’elle posait sur la table, toujours sans dire un mot. Il restait dans son armoire, pas motivé à mettre un nez dehors. « Tu devrais retirer tes chaussures. » qu’il lance, toujours perturbé par le fait qu’elle n’y ait pas pensé plus tôt. « Tu fais beaucoup trop de bruit. Y a de la place, la dedans. Mais faudrait être capable de rester silencieux.» le cliché de la blonde un peu trop bavarde, c’est exactement ce qu’il était en train d’insinuer.

Lena avait été surprise de tomber sur un garçon dans un placard, mais finalement, pas tant que ça. Il fallait bien admettre que la situation était telle qu'il ne régnait plus aucune règle en ces lieux bafoués par le sang de lycéens innocents. La panique était omniprésente dans tous les esprits, l'instinct de survie de beaucoup avaient déjà été mis à l'épreuve. Certains d'entre eux avaient déjà perdu la vie, et les scènes qui se déroulaient étaient irréalistes et dignes des pires films d'horreurs. Tu devrais retirer tes chaussures. Sergio lui avait fait la même réflexion, elle y avait apporté autant d'intérêt : c'est à dire aucun. Ces talons lui avaient coûtés une fortune, elle refusait de marcher pieds nus et puis, ils ne faisaient pas tant de bruit que ça, non ? Lena mourrait sans doute à cause de entêtement, mais en attendant, ses chaussures resteraient où elles étaient. Qu'est-ce que vous avez tous avec mes chaussures ? Elle secouait la tête, agacée. Rester concentrée sur son objectif et sur son déni complet de la situation était plus simple que d'y faire face et de fondre en larmes. Elle n'avait pas pleuré face au couronnement d'une autre, elle ne pleurerait pas pour un tueur psychopathe - son sens des priorités avait quelques failles. Tu fais beaucoup trop de bruit. Y a de la place, la dedans. Mais faudrait être capable de rester silencieux. Lena était certes assez peu silencieuse, mais elle estimait que c'était le prix à payer pour sauver du monde. Seule l'inactivité permettait de rester silencieuse, mais ça, il était hors de question qu'elle s'y cantonne. C'est ça ta solution ? Rester là tout seul ? Ou était-ce un moyen de finir enfermer avec une jolie fille dans un placard ? Non, à bien y réfléchir, il serait vraiment fou de penser à ça dans le contexte de la soirée. Tu devrais plutôt sortir et venir avec nous, on est plus forts en groupe. On va se trouver une planque meilleure que.. ça. Qu'elle lançait en désignant l'armoire. Elle devait bien admettre qu'il était caché, mais pas si bien que ça : la preuve en était qu'il n'avait pas fallut bien longtemps à la blonde pour le trouver. Et là, seul, assis au fond du meuble, elle ne donnait pas cher de sa peau lors d'un face à face avec un psychopathe. D'ailleurs, l'un deux devait se trouver assez près dans le couloir : les cris et l'effroi qui provenait de là l'indiquaient très clairement. Elle se mit soudain à paniquer, la frayeur se lisait clairement sur son visage. Oh merde. Pousses toi ! Lena attrapait ses cisailles rapidement pour avoir son arme près d'elle et se glissait dans le placard. Elle refermait au mieux la porte de l'intérieur et se concentrait sur sa respiration pour éviter de faire du bruit au maximum. Des larmes faillirent couler sur ses joues lorsqu'elle pensait au groupe de personnes qui se trouvaient dans le couloir, espérant sincèrement qu'ils avaient tous réussis à fuir, à se défendre ou à se cacher quelque part.

« Qu'est-ce que vous avez tous avec mes chaussures ? » l’italien n’était sans doute pas si idiot que ça s’il n’était pas le premier à avoir fait la remarque sur ce vacarme causé par ses talons. Il n’y avait qu’elle pour ne pas s’apercevoir du problème alors ? « Rien, tu feras moins la maline quand tu finiras avec un talon aiguille planté dans l’cou. » qu’il lança avec un détachement qui pourrait lui glacer le sang. Comme si finalement, lui-même serait prêt à en faire autant si c’était pour épargner sa propre vie. Parce que jusqu’à présent, il était persuadé d’être tranquille dans son armoire, à attendre que le temps passe, jusqu’à ce qu’elle vienne y mettre son nez. Mais après tout, si une jeune lycéenne avait l’idée de venir fouiner dans le coin, pourquoi un tueur assoiffé de sang ne l’aurait pas fait lui-même ? « C'est ça ta solution ? Rester là tout seul ? » aux dernières nouvelles, toutes les issues étaient bloquées, alors ça se pourrait bien que ce soit sa solution. « Les flics finiront bien par arriver tôt ou tard. » combien de morts d’ici là ? Ca n’était pas son problème. « J’ai un couteau. » qu’il fait, en sortant le petit canif de sa poche, comme si cela suffirait à se défendre face à un meurtrier sans doute armé jusqu’aux dents. « Tu devrais plutôt sortir et venir avec nous, on est plus forts en groupe. On va se trouver une planque meilleure que.. ça. » elle s’entêtait, la blonde. Mais l’italien était bien décidé à faire marche seul. Et puis, elle parlait de qui ? Elle avait l’air d’être seule par là aussi, c’était qui ce « nous » ? « les groupes, ça s’fait toujours remarquer ? » ça parle trop fort, ca cri, ça fait les malins, ca se croit au dessus de tout, surtout invincible. Le jeune Marchetti en avait vu des films d’horreur, il savait bien comment ça finissait de sortir en meute. Nino passait quand même sa tête en dehors du placard quant à ce moment précis, un horrible cri résonnait. C’était juste là, dehors, à quelques mètres d’eux. « Oh merde. Pousses toi ! » Et avant même que le hurlement ne cesse, la blonde se retrouva à côté de lui, fermant bien assez vite les portes du placard pour les plonger à nouveau dans le noir. L’italien pouvait ressentir sa peur, elle transpirait, elle respirait fort, elle était à deux doigts de pleurer et lui ne s’en sortait pas mieux. La respiration coupée, il resta silencieux un moment. Droit comme un piqué, il priait à présent pour que leur salle de classe ne soit pas la cible du taré qui se promenait dans les couloirs. Il n’osait même pas tourner la tête pour regarder l’état dans lequel se trouvait la blonde qui était collée contre lui.
Il n’y avait plus aucun bruit, un silence de mort régnait dans le placard jusqu’à ce qu’ils entendent la porte de la salle grincer. L’italien se saisi alors de la jeune femme, sentant qu’elle pourrait craquer et faire un bruit incontrôlée à cause de la panique. Il ignorait qui venait de rentrer dans cette salle mais ils ne pouvaient pas courir le risque de se faire surprendre s’il s’agissait du tueur. Des pas discret se faisaient aussi entendre, quelqu’un était dehors et marchait dans la pièce, faisant le tour silencieusement pour s’arrêter juste devant le placard dans lequel ils se trouvaient. L’italien serrait de plus en plus la main de la jeune femme et de son autre main, il sortait le canif qu’il avait fièrement présenté plus tôt. Et sans prévenir personne, avant qu’ils ne soient pris par surprise, il se décida lui à prendre cette personne par surprise en mettant un violent coup de pied dans la porte. Projetant alors l’inconnu contre une table en face d’eux. « On dégage ! » qu’il lance alors à la blonde, la prenant par la main et la tirant vers lui pour sortir de cette salle, laissant derrière eux leur traqueur. L’italien ne s’arrêtait plus de courir, obligé de constaté l’étendu des dégats dans les couloirs, le sang, l’odeur du fer coagulé, la peur marqué sur les visages de lycéens morts. A tous les virages… partout. Il continuait de courir jusqu’à voir une autre salle de classe qui semblait ouverte. « Là ! » il n’avait pas l’impression d’être suivi, peut être qu’ils n’avaient pas échappé au tueur, peut être était-ce un autre étudiant paumé. Mais là, ils étaient à nouveaux seuls. « ca va ? »

Rien, tu feras moins la maline quand tu finiras avec un talon aiguille planté dans l’cou. La vision d'un crime de haut vol tel que celui ci aurait pu faire rire Lena dans un film d'horreur, mais ils étaient dans la réalité et l'effet de cet image sur son esprit était toute autre : elle était effrayée. Si elle n'avait pas un talent inouï pour l'acting, la blonde serait probablement en train de trembler comme une feuille. Au lieu de ça elle préférait tenter de réunir des lycéens dans une planque parfaite pour les tenir en vie jusqu'à l'aube. Les flics finiront bien par arriver tôt ou tard. Elle aurait aimé le croire, mais si c'était vrai, qu'attendaient-ils ? Voilà déjà un moment qu'un tueur était lâché dans le lycée et que les morts s'entassaient. Les services de police de la ville avaient beau ne pas luire de la meilleure des réputations, elle se demandait comment ils pouvaient bien avoir laissé la situation dégénérer à ce point. Personne n'avait donc réussi à les prévenir ? J’ai un couteau. Et il pensait qu'il allait s'en sortir comme ça, dans son placard, avec son couteau ? Tu crois t'en sortir avec ça ? Crois moi, il va te falloir bien plus gros. Si croire qu'elle pourrait finir la soirée avec ses talons était idiot, le plan du lycéen du placard l'était tout autant. En tout cas, elle voulait bien y adhérer le temps de se réfugier alors que le tueur pénétrait dans la salle de classe. Sa main dans celle de son camarade, elle faisait tout ce qui était possible pour ne faire aucun bruit tandis que les pas s'approchaient d'eux. Et puis, tout d'un coup, tout allait trop vite. La porte fut ouverte pour venir cogner leur agresseur. On dégage ! Lena se leva et suivit le jeune homme sans perdre un instant. Elle courrait au péril de sa vie pour la cinquième ou sixième fois ce soir et elle se demandait combien de fois encore cela risquait d'arriver. Là ! Après quelques instants et des poumons essoufflés, ils trouvèrent refuge dans une autre salle de classe. Ils avaient semé le tueur - ou avait-il seulement abandonné après avoir trouvé une nouvelle proie ? ca va ? Elle prit un instant pour reprendre sa respiration. Je... crois... Dans un élan d'agacement elle enlevait ses chaussures. Plus jamais je ne cours en talons, putain, plus jamais. Sa discrétion n'en serait qu'améliorée. Ses pieds étaient rougis et endoloris par la douleur, il était surprenant qu'elle ne se soit pas déjà foulée une cheville lors d'une course poursuite. Elle s'installait sur une chaise, posait sa tête sur ses mains accoudés au pupitre. J'étais avec des gens, on devait trouver une planque... au final ils sont tous morts à l'heure qu'il est. Je crois qu'il me reste plus qu'à me cacher avec toi dans un autre placard. Dépitée, Lena ? Non, jamais. Elle en avait simplement assez de se faire poursuivre par un sociopathe en essayant d'aider des lycéens alors qu'elle était, au final, tout aussi apeurée qu'eux. Toi ça va ? T'as rien ?

L’italien avait le souffle court, il n’avait jamais couru aussi vite et surtout en évitant autant d’obstacle sur son chemin. Obstacles qui s’apparentaient à des cadavres d’étudiants, du sang collant aux chaussures. D’ailleurs, il aurait plutôt pensé que ça le ferait glisser, mais une fois coagulé, ça n’a rien de très glissant et tant mieux pour eux, si non, les couloirs seraient une vraie patinoire.
Bref, ils avaient réussi à se planquer dans une nouvelle salle et c’était le plus important. Par contre, maintenant, ce serait bien aussi de se mettre en réelle sécurité et de faire en sorte que personne ne puisse rentrer ici. Il s’assure tout de même que la blonde se soit pas pris un coup de couteau au passage ou quelques chose qui pourrait la faire se vider de son sang sous ses yeux. Elle avait l’air d’être entière. « Je... crois... » et la voilà qui retire enfin ses talons. Il serait temps, l’italien approuve d’un signe de la tête. Pas besoin de plus de commentaire, de toute façon, il avait du mal à aligner plus de deux mots. Il devait reprendre son souffle. « Plus jamais je ne cours en talons, putain, plus jamais. » pas faute de lui avoir dit, hein. « J'étais avec des gens, on devait trouver une planque... au final ils sont tous morts à l'heure qu'il est. Je crois qu'il me reste plus qu'à me cacher avec toi dans un autre placard. » et c’est pas non plus le moment de s’appitoyer sur son sort. Même si tous ses potes avaient fini par crever dans ce lycée, le plus important était qu’elle était encore en vie. Maintenant, elle allait surement jamais s’en remettre après cette nuit là, mais pas le temps de penser à ça. L’italien voulait être avec quelqu’un qui avait la tête sur les épaules, pas une nana en panique qui allait lui faire une crise d’angoisse et leur attirer plus de soucis encore. Il serait capable de la laisser en plan pour sauver son cul. « faut pas chercher à jouer au super héros. » sauver des gens, se rassembler pour être plus fort, tout ça, c’est des conneries. « Toi ça va ? T'as rien ? » il s’inspecte un instant, il a pas l’air d’avoir du sang qui coule quelques part. « Ca va. » et son rythme cardiaque redevient à peu prêt normal. « Faut qu’on arrive à bloquer la porte. » qu’il lance en s’approchant, y a pas de verrou ni de clé sur celle-ci. « Le seul moyen ca va être de se barricader. On va devoir pousser tout c’qu’on peut. Et si quelqu’un s’approche, avant de réussir à entrer, on aura de quoi gagner du temps. On pourra essayer de sortir par les fenêtres, si ca commence à être compliqué. » il s’approche d’ailleurs ensuite de la fenêtre. « Ok, pas les fenêtres. » ils sont au deuxième étage et s’ils sautent, ils se fracturent les jambes au mieux, au pire, ils se font un coup de lapin et tout ça n’aura servi à rien. « Y a plus qu’à prier pour qu’il arrive pas à rentrer ici si on met toutes les tables et les armoires devant la porte. » deux armoires et une dizaines de table, c’était largement suffisant non ? « tu m’aides ? » pas de temps à perdre, l’italien était déjà en train de pousser une des armoire.

Lena ne comptait plus le nombre de fois où elle avait dû fuir pour sa vie ce soir - bien trop, c'était tout ce qu'elle savait. Elle qui s'était mis en tête d'aider un maximum de monde se retrouvait avec la probable mort d'une bonne partie du groupe qu'elle avait réuni, avec un inconnu visiblement peu courageux. Faut pas chercher à jouer au super héros. Sans doute avait il raison. Il n'avait sûrement cherché à aider personne, mais de ce qu'elle pouvait voir, il avait l'air moins fatigué qu'elle, mentalement ou physiquement. Ca va. Il n'avait pas dû voir autant de sang ou de cadavres, n'avait pas dû se faire poursuivre dans les couloirs autant qu'elle, ne s'était sans doute pas épuisé à sauver des innocents. Et si Lena était partie du principe qu'elle devait trouver une planque pour tout un groupe de personnes, elle devait bien admettre qu'elle finirait sans doute la nuit dans cette salle de classe avec ce lycéen dont elle ne connaissait même pas le nom : elle n'aurait plus la force de sauver qui que ce soit en dehors d'elle. Faut qu’on arrive à bloquer la porte. Il avait raison : s'ils ne parvenaient pas à se mettre définitivement à l'abri, ils devraient sans aucun doute encore se frotter au tueur. Le seul moyen ca va être de se barricader. On va devoir pousser tout c’qu’on peut. Et si quelqu’un s’approche, avant de réussir à entrer, on aura de quoi gagner du temps. On pourra essayer de sortir par les fenêtres, si ca commence à être compliqué. Son plan paraissait logique, mais.. les fenêtres ? Vraiment ? Si on pouvait s'échapper par les fenêtres sans risquer de mourir, tout le monde aurait déjà sauté. Et pourtant personne n'avait encore réussi à s'échapper. Celles du rez de chaussée étaient bloquées, celles des étages trop hautes pour s'y risquer. Il s'en rendait bien vite compte par lui même en regardant en bas. Ok, pas les fenêtres. Elle soupirait, épuisée, découragée. Y a plus qu’à prier pour qu’il arrive pas à rentrer ici si on met toutes les tables et les armoires devant la porte. La blonde le laissait parler et s'agiter, se rendant bien compte que s'il réussissait à entrer elle ne donnait pas cher de leur peau. Sa cisaille ne ferait pas long feu face à la force du tueur psychopathe, et ils avaient déjà à peine réussi à s'enfuir la dernière fois. Se barricader était leur seule façon de survivre. Tu m’aides ? La voix masculine sortait Lena de ses pensées qui répondait en balbutiant. Oui, hm, pardon. Elle s'avançait pour l'aider à pousser une armoire contre la porte. Doucement, faut éviter de se faire repérer en faisant du bruit. Elle ne reproduirait pas les mêmes erreurs deux fois. Au fait, vu qu'on va visiblement passer un moment ensemble ici, je m'appelle Lena. Mieux valait partager son prénom pour éviter de mourir dans l'oubli, non ?

« Si on pouvait s'échapper par les fenêtres sans risquer de mourir, tout le monde aurait déjà sauté. » Elle marque un point Barbie. Ce serait trop facile s’ils s’étaient retrouvés dans une salle qui donne juste sur une sortie de secours, un escalier exterieur qui leur permettrait de se barrer le plus vite possible. Bien sûre que ça n’arrive jamais lorsqu’ils en auraient le plus besoin. Bien sûre que ça ne se passe jamais comme on l’imagine. D’ailleurs, qui aurait imaginé qu’un taré fasse irruption dans un lycée en plein bal de promo pour tuer des lycéens innocents. L’italien avait eu à plusieurs reprises bien envie de commettre des meurtres, mais il ne serait jamais passé à l’action, pas assez courageux ou trop froussard peut être. Il n’était pas un tueur dans l’âme, il n’était qu’un petit voyou qui faisait ses petits délits avec précaution quand même. Faisant en sorte de ne jamais être pris la main dans le sac et de ne pas causer trop de tort. Il n’assumerait jamais la mort de quelqu’un sur sa conscience.
Bon, l’heure n’était pas à se remettre en question et refaire l’histoire, pour le moment, trouver qui était coupable n’était pas la préoccupation de l’italien, mais c’était bel et bien de trouver un moyen de sauver sa peau et celle de la blonde qu’il avait sur le dos à présent aussi. Il s’active déjà à vouloir pousser des meubles autant que possible pour barricader la porte. « Doucement, faut éviter de se faire repérer en faisant du bruit. » Avant qu’il ne fasse le bourrin, il devait admettre qu’elle avait raison. « Soulève la table alors. » ca prendrait plus de temps mais au moins, ca n’attirera personne vers eux, ni le tueur, ni un élève qui souhaite se cacher avec eux. Plus ils seraient, plus ce serait dangereux. « Au fait, vu qu'on va visiblement passer un moment ensemble ici, je m'appelle Lena. » l’italien la regarda un instant, se demandant si ça en valait la peine. « nino. » et alors qu’il termine de prononcer son prénom, la porte s’ouvre en grand, le faisant lacher la table qu’il avait entre les mains.
Une silhouette noire entre dans la salle, un masque sur le visage pour couvrir sa tête de lâche. L’italien sort alors son canif et le tend vers l’assassin qui parcours les couloirs et les salles du lycée depuis des heures à présent. « J’vais te buter ! » qu’il lance, le Marchetti, sans se souvenir qu’il était bien incapable de tuer qui que ce soit, mais dans un instant où l’instinct de survie prend le dessus, c’est l’homme primitif qui sort de lui. Il se jette sur le tueur qui arrive à l’esquiver bien trop facilement. Un pas sur le côté, laissant l’italien tomber dans son élan. « Putain. » le rendant alors fou de colère. Mais il entendit un cri, ayant à peine le temps de se relever, la blonde se retrouve entre les bras du tueur, face à Nino. « Lache là ! » Il s’avance alors vers eux, s’agrippe après Lena et alors qu’il la tire vers lui, le tueur sort une machette de sous sa cape et scalpe le crâne de la blonde. « Putain de merde ! » Le brun hurle, recouvert de sang, le cerveau à découvert, la blonde lui tombe dans les bras. Lui la laisse tomber sans essayer de la retenir. Est-elle morte ou agonisante ? Elle n’a pas l’air d’être consciente en tout cas. Comme si son cerveau avait lui aussi été touché. L’italien était à deux doigts de vomir, une crampe d’estomac le pris par surprise et le fit se tordre de douleur. Le tueur lui, avec la poignée de cheveux de Lena dans une main, sa machette dans l’autre, sa prochaine proie était le jeune garçon. Il réussit à se redresser, manquant de se vomir dessus quand même, il fit demi tour et avant d’avoir le temps de rejoindre la porte de sortie, il senti une vive douleur entre les omoplates. La machette vint se planter dans son dos, brisant sa colonne vertébrale, se logeant presque dans ses poumons. L’italien tomba net, sur place.
Le tueur lui, sortie de là, indemne, à la recherche de ses nouvelles victimes. La machette elle, restera plantée dans le dos de Nino Marchetti.