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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyMar 12 Oct 2021 - 17:36





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Elle a quitté l’appartement. Après avoir détruit mon argumentation et fustigé de reproches tantôt justifiés tantôt motivés par sa colère, Raelyn s’est enfuie en claquant la porte. Depuis mon bureau, j’ai reconnu le fracas significatif des gonds malmenés par un mouvement de rage. Pour peu, j’aurais sursauté. Au lieu de ça, je regrette qu’elle ait détruit son téléphone contre le mur du hall d’entrée en partie par ma faute. Comment va-t-elle me joindre si elle avait un problème ? Par quel moyen appellera-t-elle un taxi pour rentrer à la maison ? Est-elle en état pour s’imposer une longue marche ? Où va-t-elle aller d’ailleurs ? Soucieux, je me demande s’il convient d’appeler au casino d’ici une trentaine de minutes pour m’assurer qu’elle y est, ce qui est synonyme à mes yeux de sécurité. Je m’interroge également sur la possibilité de grimper dans ma voiture pour chercher après elle avant de renoncer. Si elle s’en est allée - ce qui ne lui ressemble pas - c’est qu’elle avait besoin de solitude pour réfléchir, pour dompter son ire ou simplement s’aérer l’esprit et me revenir avec le plein de patience. Peut-être est-il préférable que je respecte au moins son choix de se dérober à mon mutisme, celui qui la rend folle d’inquiétude et d’angoisse. Je n’en sais trop rien, mais j’opte pour la prudence en me retenant de toucher à ma bouteille de whisky. Ce n’est pas le moment de me saoûler jusqu’à l’inconscience. Je doute que ma complice ait pris la peine de contacter Callum. C’est ma décision qu’elle soit accompagnée en tout temps et, sur l’heure, tout ce qui viendra de moi sera à contrarier. A sa place, je ne réagirais pas autrement et, déjà, je me remets en cause. J’accuse la lâcheté qui me paralyse quand sonne la cloche annonçant l’instant des aveux. Ainsi, je me tance de rassembler mon courage pour accéder à la requête légitime de ma partenaire. Les explications qu’elle me réclame, elle y a droit puisque nous nous étions promis de ne plus plonger nos complices dans les conséquences de la lecture de pensée et des non-dits. Nous en avons fait le serment et, moi, je m’emploie à jeter ce dernier à la poubelle parce que je crève de douleur d’admettre que Sofia n’était pas l’enfant parfaite, que mon combat était bête et vain, que j’ai surestimé mon enfant au point de vivre dans la vengeance pendant des mois. J’ai été jusqu’à blesser la femme que j’aime, jusqu’à détruire son univers au profit d’une erreur. Quand bien même ai-je contribué à la relever, qu’importe que les excuses que j’ai présentées en temps voulu, j’ai été prêt à tout sacrifier pour mes illusions.

Conscient de m’être distingué par mes bévues, je tourne en rond, au salon - j’ai enfin abandonné mon antre - dans l’expectative d’un retour qui tarde trop à mon goût. Depuis combien de temps Raelyn se balade en ville ? Chaque coup oeillade rapprochée sur le cadran de l’horloge, je deviens dingue. J’ai envie de hurler ma frustration d’être privé du bénéfice de prendre de nouvelles : le téléphone git en plusieurs morceaux sur le table basse. Je suis condamné à attendre et, maintenant que la porte s’ouvre enfin, je me précipite vers la porte pour serrer ma complice dans mes bras et lui chuchoter à l’oreille que j’ai compris, que je vais tout lui dire, sans rien cacher, sans dissimuler une quelconque information. Je pense à lui jurer que jamais plus je ne reproduirai plus cette bourde qui nous effraie tous les deux. La peur de nous abîmer est plus tenace que celle d’être érodé par le temps comme un roc lissé par les vagues. J’esquisse donc un premier geste dans sa direction, histoire de soulager mon anxiété et de rétablir entre nous douceur et dialogue. C’est d’autant plus une nécessité pour moi que, appauvri de ces deux paramètres, les mots resteront coincés dans ma jugulaire et je les cracherai au lieu de les confier. Sauf que Rae n’est pas dans son état normal. L’odeur de l’alcool emplit mes narines, réveille l’addiction que j’ai matée difficilement et elle peine à refermer derrière elle. « Tu as bu ? » Enceinte ? Alors qu’elle me blâmait plus tôt d’une hypothèse infondée, elle a maltraité notre enfant ? Est-ce ma punition pour mon silence ? M’ôter ce qui nourrit mes espoirs d’aller mieux - fonder avec Raelyn une famille - et continuer à se convaincre que je mens ? Que mon authenticité est garrotée par les remords d’être à nouveau papa ? Mes traits tirés par l’anxiété, ils sont troqués par les masques de l’exaspération, de l’étonnement et de l’effroi. La somme de ces émotions agit sur moi comme une réaction chimique catastrophique : je suis colère moi aussi. « Te tu fous de ma gueule ? C’est quoi le deal ? Me culpabiliser en m’accusant de ne plus vouloir de notre enfant pour l’empoisonner sans te sentir coupable ?  » Jamais je ne surveille ce que Rae boit ou mange. Je ne suis pas de ceux qui oppressent leur compagne afin qu’elle adapte leur style de vie à leur état. Je lui ai toujours fait confiance et, en outre, je n’ai effectivement pas été assez présent pour jouer au gendarme. « Pourquoi tu ne le dis pas si tu regrettes au lieu d’utiliser ce que je ressens pour que j’assume seul TES décisions ? » Que je n’ai pas confessé, pas encore….et si j’étais prompt à essayer, l’envie m’est passée.


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 34340 POINTS : 3350

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
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(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

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― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyMer 13 Oct 2021 - 17:55


the self-destruct button
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON 873483867

En claquant la porte, je n’avais aucune destination en tête. Je n’ai pas prémédité mon départ en grande pompe : je suis partie sur un coup de tête parce que la pensée de rester dans le loft alors qu’Amos avait pris la fuite une fois de plus était insurmontable pour moi. Qu’importe qu’il n’ait pas passé la porte de notre logement mais celle de son bureau : il m’a laissée seule et a refusé de s’ouvrir à moi. Le résultat est le même et c’est hypocrite, de prétendre qu’il ne me laisse pas et qu’il est à portée de voix si j’ai besoin de lui. C’est le cas, je le lui ai confié et me suis heurtée à un mur : à partir de là, pourquoi le solliciterais-je ? Je suis sortie parce que j’avais besoin de m’aérer l’esprit, je suis sortie parce que, si j’étais restée, je lui aurais sauté à la gorge, je lui aurais hurlé des horreurs qui, à terme, nous auraient abîmés. Je l’aime toujours autant mais comment lui expliquer que, lorsqu’il m’a posé la question de la confiance, j’ai hésité parce que je ne suis plus sûre de savoir ce qu’il ressent ? Ce qu’il a dans la tête ? Comment lui dire que je crains qu’à nouveau, il se taise parce qu’il ne sait pas comment m’aborder ou m’avouer la douloureuse vérité ? Il ne veut plus de cet enfant : il a beau avoir soutenu le contraire, je ne sais plus quoi croire.

J’ai marché quelques minutes sans but précis avant d’échouer dans un café. Une fois au comptoir, j’ai hésité avant de commander un verre de vin : il ne me  fera aucun mal et m’aidera à calmer mes nerfs. Je ne me souviens plus à quel moment j’ai flanché. A quel moment j’ai commandé mon premier verre de scotch, à quel moment j’ai cédé à l’appel des sirènes de l’ivresse. Le premier verre aidant, j’en ai enchaîné un second puis un troisième. J’ai contemplé le fond de mon verre vide en espérant y trouver des réponses, la gorge nouée et insultant toute personne me regardant d’un regard réprobateur parce que je suis enceinte. Je n’ai pas pris le temps de me changer avant de quitter l’appartement : mon ventre arrondi est parfaitement visible. Je vais regretter et je le sais. Je regrette même déjà alors que je reprends le chemin du loft puisque faire du mal à mon enfant n’était pas dans mes intentions. Je ne l’ai jamais voulu mais, égoïste et blessée, j’ai eu besoin d’oublier mes angoisses et ma peine un instant. J’ai perdu la raison à cause de ma détresse et j’ai continué à boire pour oublier que j’attends un enfant dont mon compagnon ne veut plus. Lorsque j’ai poussé la porte du loft, j’ai senti l’angoisse me serrer la gorge et, réalisant qu’Amos m’attend dans l’entrée, j’ai tenté d’avoir l’air alerte en refermant la porte. Bien sûr, il n’est pas tombé dans le panneau. Il me connaît et, en plus de ça, je sens la clope froide et l’alcool à plein nez. « Tu as bu ? » Je t’en pose des questions ? Oui, mais il ne répond pas. A partir de là, je soutiens son regard mais je ne réponds pas, bien décidée à l’ignorer. Sauf qu’il ne compte pas me laisser m’en tirer à si bon compte. « Te tu fous de ma gueule ? C’est quoi le deal ? Me culpabiliser en m’accusant de ne plus vouloir de notre enfant pour l’empoisonner sans te sentir coupable ? » - « C’est toi qui te fous de ma gueule. » Je soutiens son regard les yeux brillants de colère. « Tu me dis rien et tu considères que t’as aucun compte à me rendre. Dans ce cas, moi non plus. » Ma démarche est hésitante et le sol tourne autant de mes pieds.

Décidée à l’ignorer, je tente de rejoindre l’escalier sauf qu’il m’interpelle à nouveau. « Pourquoi tu ne le dis pas si tu regrettes au lieu d’utiliser ce que je ressens pour que j’assume seul TES décisions ? » Mon sang se glace et je me retourne, la douleur et la colère au ventre et dans mon regard. « Essaie pas de me remettre la faute dessus. » Et de m’accuser de ses fautes. « Si j’en voulais plus, j’en aurais rien à foutre que ce soit aussi ton cas. » Moi, j’y suis déjà attaché comme une lionne à son lionceau, à cet enfant dont l’existence me semble pourtant encore si peu concrète. « T’en veux peut-être plus, mais pour moi c’est trop tard. » Et je lui en veux de m’avoir ouvert les yeux. J’aurais pu vivre une existence entière en niant que l’avortement m’avait bouleversée. Maintenant que j’ai embrassé l’idée de la garder, maintenant que je sens notre fille bouger, je ne peux plus faire marche arrière. Sauf que je suis terrorisée à l’idée de faire ça seule. « Tu veux pas me parler alors fous moi la paix. » C’est cruel, c’est violent mais je ne suis plus tout à fait maîtresse de moi- même. J’ai mal au cœur, j’ai mal à l’âme et je suis aveuglée par la colère autant que par l’ivresse. J’aligne ces mots avec difficultés, comme pour les précédents et, après un dernier regard qui trahit que je suis plus blessée qu’en colère, je lui tourne le dos pour m’éloigner, pour remonter l’escalier et rejoindre la salle de bain pour me débarrasser de la honte, de mon ire et de ma peine sous l’eau chaude.






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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyJeu 14 Oct 2021 - 13:06





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Pour dompter mon anxiété liée à son départ, je me suis raconté qu’elle était partie dépenser son argent dans les magasins qui restent ouverts après la fermeture. Je me figuré qu’elle pousserait la porte du loft  les bras chargés de paquets contenant de la layette et autres accessoires destinés au bébé. Si sa quête, en m’abandonnant derrière elle, était de trouver un moyen de me culpabiliser, celui-là aurait été efficace. Mon désintérêt pour sa grossesse, elle le cauchemarde. Elle l’invente et, si j’en suis en partie responsable, j’aurais apprécié qu’elle ait assez confiance en moi pour ne pas me prêter autant de lâcheté. Ce défaut, il ne se manifeste que lorsqu’il est question de Sofia et des vérités que je peine à assumer. Du reste, je prends la suite pour nous sauver des conséquences de ma mauvaise foi et, aujourd’hui, j’ai fait un effort pour ne pas l’être ouvertement. Je me suis pas défendu d’être irréprochable puisque je reconnais mes torts. Je lui ai avoué que j’étais navré, qu’un peu de temps supplémentaire pour digérer m’était nécessaire. Je lui ai rappelé que, cette petite fille, je l’attendais toujours. J’ai toujours envie de participer aux préparatifs - choix de la poussette, de la chambre à coucher et autres achats utiles à offrir un cocon sécurisé à notre bébé - même si je n’ai pas eu le temps de le lui confesser. Dès lors, oui, me priver de ce qui compte encore pour moi aurait ressemblé à la déclaration suivante : “Il n'est plus question que tu t’impliques. C’est trop tard maintenant.” il n’est plus question que tu t’impliques puisqu’il est trop tard. Nul doute que j’aurais accueilli le sous-entendu par le bruit de mon coeur qui se brise. Or, elle a choisi une autre option, Raelyn. Elle s’est saoulée jusqu’à plus soif au mépris de la santé de notre  gamine. Elle n’a pas tiré sur sa cigarette électronique, mais à consommer jusqu’au mégot du vrai tabac. Elle sent la débauche des femmes enceintes et je me demande sincèrement à quoi elle joue. C’est moi qu’elle aurait souhaité punir. Pourquoi jouer sa grossesse au poker ? Dans quel but ? Et, de qui se moque-t-elle ? « Je n’ai jamais considéré que je n’avais pas de compte à te rendre. Je t’ai demandé du temps, putain. Juste du temps.» J’entends que sa patience est à bout de course et qu’elle ne parvient pas à recouvrer un second souffle. Est-ce une raison pour tout mélanger ? L’alcool et la colère justifient-ils qu’elle m’accable de reproches non recevables ? « AH, parce que c’est la mienne ? C’est moi qui t’ai servi un verre, c’est ça ? Je n'ai pas souvenir de t’avoir mis un couteau sous la gorge pour que tu l’avales...» ai-je persiflé, avançant d’un pas dans sa direction. Je la toise de toute ma hauteur tant elle me scandalise. « Et arrête de dire ça, arrête de dire que je n’en veux pas. Tu te trompes et je te l’ai déjà dit. Tu te plains que je ne parle pas, mais tu ne m’écoutes même plus.» Le constat est désolant et, peut-être, légèrement injuste, mais à quoi bon l’être davantage ? Elle ne raisonne pas. Elle cherche quelqu’un à blâmer pour sa bêtise et je suis le coupable idéal. Elle me met hors de moi et je dois serrer les poings pour ne pas vociférer des horreurs qui ne servirait à rien et à personne. Je me fais violence pour ne pas l’assommer de cette vérité qu’elle espère tant et qui aurait des chances de nourrir en elle le sentiment que son acte est pitoyable. Je ne veux pas de ça. A mon sens, c’est celui du désespéré et, si elle l’est, c’est majoritairement de mon fait. « Je vais te foutre la paix, effectivement. Une paix royale.» Jusqu’à ce qu’elle désaoule. En attendant, je prévois de retourner d’où je viens, dans mon bureau, mais je préférerais crever que de la suivre dans l’escalier. Son pas a emboîté le sien qu’une fois certain qu’elle s’est enfermée dans la salle de bain.

Furieux et déçu, je suis à deux doigts de renverser le contenu du bureau et des meubles. Elle aurait mérité que je la secoue comme un prunier pour que ses pieds touchent de nouveau terre. Sauf qu’au fond, je suis trop inquiet pour cette bassesse. J’ouvre la porte d’ailleurs. J’ai besoin d’entendre l’eau couler dans la pièce à côté, d’être rassuré sur ce qu’elle est ivre, mais pas au point d’être incapable de tenir droit ou de s’occuper d’elle-même. Tout est calme cependant. Pas de bruit suspect jusqu’à ce que… je me suis précipité dans la salle de bain sans me soucier de troubler cette quiétude qu’elle m’a réclamé il y a une quinzaine de minutes. Quelle angoisse de la surprendre accrochée à la baignoire pour se relever, sa serviette ramassée à ses pieds ! « Tu es tombée ? ça va ? » me suis-je enquis, du tracas dans la voix et en l’aidant à se dresser sur ses deux jambes. « Tu t’es fait mal quelque part ? » Je la détaille de mon oeil inquisiteur : pas de plaie à l’arcade - elle ne s’est pas cognée la tête -  ni de dents en moi. Puis-je toutefois exclure la possibilité d’un choc plus grave, juste là, dans ce ventre qui abrite le troisième membre de notre famille pour l’instant branlante ? « Dis-moi comment tu te sens.» Etourdie ? Assommée? Frustrée ? Tout ça à la fois ? « Et sans fierté. On n'a pas besoin de ça.» Pas dans ce genre de situation. Pas quand mon coeur bat trop vite et, j'en suis convaincu, le sien aussi.


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STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyJeu 14 Oct 2021 - 18:00


The self-destruct button
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON 873483867

Bien sûr, je sais qu’Amos a tous les droit du monde d’être en colère, de se faire du souci, aussi. Je porte son enfant, notre enfant et je n’ai pas besoin d’être une mère aguerrie pour savoir que ce que j’ai fait était imprudent. Mais n’ai-je pas fait de mon mieux, jusque-là ? N’ai-je pas spontanément acheté une cigarette électronique, ne réservant mon paquet d’industrielles qu’à des rares exceptions où je sentais que j’en avais vraiment besoin pour ne pas sombrer à cause de mes nerfs ? Ne suis-je pas passée d’une consommation accrue d’alcool à un verre occasionnel pour le goût ou pour les apparences ? Je n’ai pas touché à un joint depuis que je sais que je suis enceinte. Aujourd’hui, j’ai fait une sortie de route, mais je l’ai faite parce que je me sens seule, parce que je me sens abandonnée et loin de rejeter la faute sur Amos, je l’ai faite parce que je ne suis pas assez forte pour nous porter tous les trois et parce que je suis fatiguée, de me battre pour ne pas avoir le sentiment d’être seule. « Je n’ai jamais considéré que je n’avais pas de compte à te rendre. Je t’ai demandé du temps, putain. Juste du temps. » - « Je t’ai donné du temps ! » Je crie : ce n’est pourtant pas dans mes habitudes. Mais je suis saoule, triste et en colère. J’ai cru m’abrutir en descendant quelques verres, mais ces sentiments sont toujours aussi cuisants. « Tout ce que je t’ai demandé moi, c’est d’être là. » Je me dégage et, dans ma barbe, je lui adresse de vaines accusations. « T’es jamais là. » Même lorsqu’il ne fuit pas l’appartement, il est dans le bureau. Même lorsqu’il est dans mes bras, je ne le sens presque plus jamais tout à fait à moi et à notre futur enfant. « Ah, parce que c’est la mienne ? C’est moi qui t’ai servi un verre, c’est ça ? Je n'ai pas souvenir de t’avoir mis un couteau sous la gorge pour que tu l’avales... » Un peu plus ivre, je lui aurais montré mon majeur. Là, je me contente de lui adresser un signe de la main qui signifie c’est ça, cause toujours. Je ne suis plus dans mon état normal, plus en état de tenir une joute verbale non plus. « Et arrête de dire ça, arrête de dire que je n’en veux pas. Tu te trompes et je te l’ai déjà dit. Tu te plains que je ne parle pas, mais tu ne m’écoutes même plus. » Je me tourne vers lui et le foudroie du regard. Je n’ai fait que ça, être à l’écoute. Je n’ai fait que ça, être patiente et attendre qu’il se confie à moi, qu’il s’ouvre à moi. Alors que je l’ai trouvé dans un état catatonique l’autre soir, je ne lui ai pas demandé de me rendre des comptes, à nouveau, je n’ai fait que quémander pour ce qui me revient de droit : comprendre ce qu’il se passe dans mon propre couple et sous mon toit. « Je vais te foutre la paix, effectivement. Une paix royale. » - « Parfait. » J’ai mal au cœur, je n’aime pas lorsqu’il hurle et que j’en fais du même, mais je chasse la larme de colère qui menace de rouler sur ma joue du dos de ma main avant de m’accrocher à la rambarde et de me hisser tant bien que mal jusqu’au premier étage. Dans la salle de bain, je me débats avec mes vêtements et avec le mitigeur avant de trouver l’eau à une température convenable. Je bascule la tête en arrière sous le filet d’eau de la douche et je mon maquillage couler, s’échapper, et rejoindre mes larmes dans l’évacuation.

Je reste sous bouger sous l’eau chaude cinq, dix ou quinze minute sans rien faire d’autre que ressasser. Lorsque j’en ai marre, j’éteins l’eau et je tends la main vers une serviette propre. Je m’enroule dedans, sauf que je glisse. Trempée des pieds à la tête, je me retrouve au sol sans comprendre ce qu’il m’arrive : mes réflexes sont émoussés par l’alcool. Je grimace lorsque je rencontre le carrelage mais, alors que je me relève, je me dit que je n’ai rien de cassé. « Tu es tombée ? ça va ? » La colère a quitté le timbre de mon amant. Il s’est avancé jusqu’à mon niveau pour m’aider à me redresser et me couvrir de ma serviette de bain. Doucement, je hoche la tête : plus de peur que de mal. « Tu t’es fait mal quelque part ? » - « Non c’est bon. J’aurais certainement un bleu, c’est tout. » Et je le pense. Je le pensais avant qu’une douleur aigüe et assez forte pour me plier en deux me prenne. J’ai mal au ventre, en bas de mon dos et il ne suffit que de ça pour que je tremble de peur à l’idée qu’il soit arrivé quelque chose à la petite fille que je porte. Je tente de masquer ma douleur et ma peur, mais elles doivent se lire sur mon visage. « Dis-moi comment tu te sens. Et sans fierté. On n'a pas besoin de ça. » - « Je… Je me sens… » J’ai le souffle coupé : la douleur m’a fait décuver plus rapidement que prévu et, si je n’ai toujours pas les idées claires, je suis bien plus alerte. Mes doigts resserrent leur prise autour de l’avant-bras de mon compagnon avant que je ne relève vers lui un regard inquiet. « J’ai mal au ventre. » Arrondi, je le soutiens de ma main libre en grimaçant. « J’ai mal. Qu’est ce qui m’arrive ? » Je redeviens une enfant alors que je m’inquiète pour la mienne. Je m’accroche à son bras de toute mes forces alors que je m’assieds sur le rebord de la baignoire, à nouveau prise d’une pointe de douleur qui me coupe le souffle.






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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyLun 18 Oct 2021 - 0:06





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j’ai essayé, vraiment. J’ai essayé de ne pas me renfermer sur moi-même, de lui confesser toute la vérité et de retrouver ma place dans notre couple et d’appréhender mon rôle de père. J’ai essayé avec une énergie identique - proche du désespoir, mais alimentée par la colère - à celle qui me force à me défendre alors que c’est inutile. Raelyn a bu. Elle n’est plus capable de raisonner, mais de tourner sans fin comme une ballerine de boîte à musique dont on remontrait la manivelle inlassablement.   « C’est vrai, mais tu ne peux pas décider quand je suis prêt ou non. Tu n’as pas le pouvoir de décider de ça.» ai-je toutefois tenté, sans m’étonner que cette flèche empoisonnée par la logique ne ramène ma dulcinée vers plus de mansuétude. La bonne blague ! Elle me cogne d’un “tu n’es jamais là” qui m’a brisé le cœur. Il s’est serré si fort que la douleur a grimpé jusqu’à ma gorge. Comment me disculper de ce chef d’accusation avéré ? Les indices convergent tous dans une même direction : je suis responsable de toute cette merde. C’est ma faute si elle a craqué en passant devant un bar. C’est moi qui ai transformé cette femme fort en poupée chagrinée d’être abandonnée. Se trouve-t-elle pathétique de céder devant sa tristesse ? Cette impression vient-elle alourdir d’un lest supplémentaire son accablement et, par conséquent, en ajoute au fardeau pesant sur mes épaules puisque mon attitude est pendable ? Ai-je le droit de l’estimer injuste, tout du moins en partie, étant donné que ses reproches sont rendues caduques par mon incapacité à confier ce qui a trait à ma gosse ? Aux gestes inconsidérés que j’ai opérés pour elle et sans doute à tort ? J’ai beau chercher à me convaincre que mon couple et mon futur bébé ont eux-aussi été un moteur, je ne suis plus sûr de rien. Je nage en plein doute, alors je capitule.

Je secoue la tête pour réfuter tous ses blâmes, mais je ne pipe mot. Pour que faire ? Quel bénéfice ai-je à tirer d’une nouvelle querelle hormis des cris, des verbes crachés par la rage qui dépasseraient le fond de notre pensée ? Peut-être est-il préférable de lui accorder ce qu’elle me réclame : une paix de papesse qu’elle ne mérite pas, mais que j’offre autant pour elle que pour moi. J’ai piaffé comme un cheval durant de longues heures impatientes. Je me suis inquiété pour sa sécurité. J’ai transi jusqu’à rompre avec la coutume qu’est de m’enivrer plus encore dès que tombe le bonnet de nuit de la lune. Lutter ne servant à rien, je détourne le regard tandis qu’elle grimpe l’escalier. Je refuse de l’observer pendant qu’elle s’enfonce dans son entêtement à me noircir, à ne penser qu’à elle et à ses besoins. Il n’est pas question que je la satisfasse d’un regard peiné et trop appuyé dans sa direction. Je préfère fulminer, tout seul dans mon bureau, et maudire tous les saints que mes bonnes intentions soient ruinées par son inconséquence. Je me fiche de ses motivations… ou, pour être honnête, je m’en fichais jusqu’à ce qu’un bruit m’alerte, celui d’une chute. Ni une ni deux, j’ai traversé le hall de nuit en courant pour rejoindre la future maman dans la salle de bain - une chance qu’elle n’ait pas bouclé la porte à double tour -  et je me suis désolé du spectacle…

Nue, au sol, s’employant à se redresser d’une main serrée contre le rebord de la baignoire, j’ai oublié toute forme de rancune ou de déception au profit du tracas. Il est palpable. Il se lit sur mon visage, dans mon regard qui la dévisage et la détaille. « J’en suis pas si sûr. Pour que je t’entende tomber, c’est que c’était brutal.» Ce qui signifie, de mon point de vue, qu’elle ne s’en tirera pas qu’avec un hématome Dieu sait où et, si tant est qu’elle vise juste, elle s’est fait mal, forcément, mais où ? « Tu t’es cognée où exactement ? » Il y a toujours de l’arnica dans les tiroirs : réflexe de boxeur et d’amateur d’arts martiaux En outre, ses traits étirés et son teint soudainement grisâtre m’indique qu’elle sous-estime l’étendue des conséquences de sa perte d’équilibre… jusqu’à ce qu’elle se décompose, jusqu’à ce que l’une de ses mains soutienne le bas de son ventre pendant que l’autre s’accroche à mon bras. « Je ne sais pas, mais ne panique pas, tu veux ? » Mon anxiété ? Je la rencarde. Je l’assomme le temps de tirer de ma poche mon portable pour y pianoter le numéro des services d’urgence : non seulement, nous gagnerons du temps - il faut habiller ma complice, la rassurer et si les deux femmes de ma vie ont besoin de soin, elles les recevront dans l’ambulance - et, non négligeable, je tremble. Je le dissimule, mais mes actes ne sont pas assez fermes pour prendre le volant sans risque. « Tout va bien se passer...Je te promets. Laisse-moi faire.» Laisse-moi gérer, sans protester, parce que tu es ivre, que ce n’est pas mon cas - fait étonnant à remarquer - et que je peux le faire. Je ne nous le dois pas, c’est mon rôle. De plus, je suis apte à réagir en bon père de famille et, déjà je ramasse au sol les vêtements que Rae portait avant sa douche et qui ont chu à ses pieds avant qu’elle n'évacue ses émois avec l’eau chaude et la mousse de son gel douche.

∞∞∞∞∞

Dans l’ambulance, j’ai gardé sa main dans la mienne, cadenassé nos pupilles les uns aux autres à l’aide de quelques phrases apaisantes et de baisers déposés tantôt sur son front tantôt sur ses lèvres. Je ne l’ai pas pas lâchée d’un iota durant sa prise en charge jusqu’à ce que l’équipe médical de l’hôpital lui assigne une chambre. Je suis resté à son chevet pendant le monitoring supposé vérifier la santé de notre enfant. Tous ces écrans me fichent les jetons et, pour cause, je n’y comprends rien. Je ne sais à quoi correspondent les chiffres, apparemment stables et à qui je peux permettre de les attribuer. Sont-ils bons d’ailleurs ? Je l’ignore autant que la façon dont il convient de briser le silence entre nous deux. Qu’a-t-elle besoin d’entendre, Raelyn ? Que tout va bien se passer ? Que je suis convaincu que nous quitterons cette ambiance délétère et aseptisée rapidement et avec de bonnes nouvelles sous le bras ? Serait-elle au contraire friande de mes aveux sous prétexte qu’il la garderait de l’angoisse ? « Ce n’est pas grave.» ai-je jugé bon de lancer pour amorcer une suite sujette à l’improvisation. « Ce qui s’est passé ce soir, ta chute, je suis sûre que tout ira bien.» Je lui livre une maigre explication sur mes pseudo-certitudes, celles dont j’use pour ne pas perdre les pédales. Rae n’a pas besoin de ça. « Et, tu te trompes, tu sais. J’en veux toujours de cette petite fille. J’ai été dépassé par les événements, mais ceux que tu crois. Ils n’ont rien à voir avec ta grossesse. Elle, elle me permet de tenir plus ou moins droit.» J’ai esquissé un sourire pour ponctuer mon euphémisme : je penche soit sur la gauche soit sur la droite, mais je suis tout sauf un homme à féliciter d’être en parfait équilibre. « Je comprends que tu aies douté, mais je veux plus que tu le fasses.» J’ai embrassé la paume de sa main, les paupières closes et j’ai ajouté : « Quand on sera rentré, je te dirai tout.» comme une promesse, comme une preuve de ma bonne foi par rapport à notre petite fille.
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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyLun 18 Oct 2021 - 20:05


Time has come today
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON 873483867

Sous l’eau chaude, je le maudis autant que je maudis la situation. Je crois que, quelque part, j’espérais que l’alcool m’aide à remplacer toute peine par de la rage mais déjà cette dernière retombe et me laisse seule avec ma détresse. Si je ne sais à quoi me fier, c’est d’être consciente de ne pas pouvoir me lancer seule dans cette aventure : je sais que je n’en serai pas capable. Je suis déjà attachée à cette enfant, je le sais et je ressens déjà elle quelque chose d’indescriptible. Mais arriverais-je à l’aimer comme il convient si son existence et sa venue au monde devait signer la fin de mon couple ? Arriverais-je à ressentir autre chose que de l’amertume envers ce petit être qui n’a pourtant rien demandé ? Folle d’Amos, je n’envisage qu’un non, comme réponse à ces deux questions. Non, je n’y arriverais pas. Je me sentirais trahie et bien que ce soit injuste, ce bébé serait le bouc émissaire de la débâcle de mon couple. Je veux cet enfant avant tout parce qu’il s’agit du nôtre, pas parce que j’ai toujours rêvé de donner la vie et d’élever une descendance.

Au sortir de la douche, je n’ai pas l’esprit plus clair. Au contraire, le sol tremble toujours dangereusement sous mes pieds et le carrelage glissant devient mon pire ennemi. Dans ces conditions et alors que je suis trempée, il n’y a rien de surprenant à ce que je chute. Je n’ai pas si mal, lorsque mes fesses rencontrent violemment le sol : l’alcool émousse mes sens mais sur l’instant, je me dis que le choc était certainement moins violent que ce que je le pensais. Je m’aide tant bien que mal de mes avant-bras pour me relever mais mes forces m’ont désertée et sans l’intervention d’Amos qui m’aide à me redresser, je serais peut-être encore par terre. « J’en suis pas si sûr. Pour que je t’entende tomber, c’est que c’était brutal. » D’un geste du bras, j’essaye de le rassurer, de lui faire comprendre que ce n’est rien. Je m’approche du lavabo et, en m’agrippant au rebord, j’essaye de retrouver mes esprits. « Tu t’es cognée où exactement ? » Je suis tombée sur les fesses, c’est assez humiliant comme ça et je n’ai pas réellement envie de m’appesantir sur le sujet. Je m’apprête d’ailleurs à le rassurer à nouveau pour me retrouver seule – je suis encore en colère, même si le choc la chute m’a sonnée – quand une douleur vive et cuisante à l’abdomen me plie en deux. Je n’arrive pas à la définir, mais mes doigts se referment un peu plus fort sur le revêtement en céramique de la vasque de salle de bain et je plie mes genoux pour tenter de calmer la douleur bien trop aigue. « Je ne sais pas, mais ne panique pas, tu veux ? » Bien sûr que je panique : je porte ma main à mon ventre et je me dirige difficilement vers le lit dans la pièce voisine pour m’asseoir mais rien n’y fait : changer de position ne calme pas la douleur. Déjà, j’entends Amos composer le numéro des secours et présenter les faits : je suis enceinte, je suis tombée et visiblement il s’est passé quelque chose puisque la douleur m’empêche presque de respirer. Je l’écoute d’une oreille mais je n’ai plus l’impression d’être dans la même pièce que lui : je l’entends comme un bruit de fond, trop inquiète et concentrée sur la douleur. Une chose est sûre, j’ai décuvé violemment, comme si mon corps lui-même savait que quelque chose de plus important est en train de se produire. Lorsque mon compagnon me rejoint dans la chambre, qu’il s’accroupit à mon niveau et cherche mon regard du sien, je m’accroche à lui. « Tout va bien se passer...Je te promets. Laisse-moi faire. » Sans tenter d’opposer la moindre résistance, je hoche doucement la tête. J’enfile avec son aide les vêtements que je portais avant de passer sous la douche et, si je me sens ridicule lorsqu’il m’aide à enfiler mes chaussures, je ne proteste pas.


❈❈❈❈


La douleur est passée : je ne sais pas ce que l’on m’a donné, mais je me sens à moitié présent depuis le trajet en ambulance. J’ai été transportée de la camionnette à une chambre d’hôpital, j’ai laissé Amos répondre à une grande majorité des questions que le personnel médical m’a posées et, lorsque l’on a posé des électrodes sur mon abdomen, je n’ai pas posé la moindre question. Je suis hantée par une seule peur à présent : celle d’avoir fait du mal à notre petite fille, puisque j’estime que ce serait de ma faute si je la perdais. Amos ne me le pardonnerait pas, j’en suis persuadée, et je ne serais pas plus clémente moi-même. « Ce n’est pas grave. » La voix de mon complice me ramène à moi et, si je lui suis reconnaissante de faire taire ses peurs pour mon bien-être – je suis certaine qu’il le fait – je ne suis pas certaine de le mériter. J’ai été idiote ce soir, je le sais et si c’est le désespoir qui m’a poussée à agir de manière irréfléchie, j’ai été trop loin. Je n’ai pas dépassé les bornes avec mes reproches, ils étaient dur mais motivé par l’injustice de la situation dans laquelle il me place, mais je l’ai fait en buvant jusqu’à l’ivresse et au mépris de la santé de notre enfant : elle n’a rien demandé, elle. Sans réfléchir, je raffermis la prise de mes doigts entrelacés aux siens. « Ce qui s’est passé ce soir, ta chute, je suis sûre que tout ira bien. » - « Si c’était pas le cas… » Si ce n’était pas le cas, il serait en droit de ne pas pouvoir me pardonner : j’aurais moi-même du mal à le faire. Je n’arrive pas à finir ma phrase et, pétrie d’inquiétudes, je déglutis sans terminer ma phrase. « Et, tu te trompes, tu sais. J’en veux toujours de cette petite fille. J’ai été dépassé par les événements, mais pas ceux que tu crois. Ils n’ont rien à voir avec ta grossesse. Elle, elle me permet de tenir plus ou moins droit. » La tête tournée dans sa direction, je garder mon regard dans le sien et sans répondre. Pourquoi dans ce cas ? Et que sont ces événements, ceux qui ont bouleversé son quotidien sans que je n’ai le droit d’en connaître la teneur ? « Je comprends que tu aies douté, mais je veux plus que tu le fasses. » - « Aide moi. » Je me suis trop convaincue de l’inverse pour être capable de me raisonner sans connaître la teneur des démons qui l’éloignent de moi et de mon enfant. Sans la vérité, je ne serais pas capable d’arracher la graine du doute que ses fuites répétées ont planté dans mon esprit. « Quand on sera rentré, je te dirai tout. » Je hoche la tête, je regard brillant. « Promets-le. » L’impératif exprime un ordre autant qu’une supplique. Je n’ai pas le temps de rajouter quoi que ce soit avant que la porte ne s’ouvre sur la gynécologue qui suit ma grossesse et qui s’installe sur le tabouret à côté du lit. Je ne réagis pas au contact du gel froid qu’elle dépose sur mon ventre, pas plus au contact de l’embout en métal de l’échographe : mes yeux sont rivés sur l’écran et sur l’image qui y apparaît. Le verdict tombe rapidement : tout va bien. Pas de décollement du placenta, pas de rupture dans la peau des eaux : le bébé va bien et, si elle me garde en surveillance toute la nuit, c’est une précaution et je pourrai normalement sortir demain midi. D’ici là, je resterai sous monitoring et une perfusion sera reliée à mon bras droit, pour aider mon corps à se remettre plus vite de mes excès. « L’infirmière va venir vous poser la perfusion. Lorsque vous rentrerez, je conseille tout de même une semaine de repos : pas de sport, pas de stress, limitez les déplacements. » Du reste, elle rajoute que si je suis raisonnable, la grossesse devrait se poursuivre sans encombre. Pour l’instant, je ne pense pas encore aux conséquence d’un repos forcé sur mes activités professionnelles : je suis soulagée que le bébé aille bien, cela me suffit. « De manière générale, levez un peu le pied. Le troisième trimestre de grossesse est le plus fatiguant, et je n’aime pas cette tension élevée. » Levez le pied. Voilà bien le genre d’ordre que personne n’ose me donner et que je n’apprécie en règle générale guère. Sur l’heure, cependant, je ne m’en offusque pas plus que je ne me plains, cela viendra lorsque je serais lavée de ma culpabilité. Le médecin s’éclipse et nous laisse à nouveau tous les deux seuls. Moi, je me laisse bercer les bips réguliers du moniteur qui capte les battements de cœur de l’enfant, avant de tourner ma tête en direction d’Amos. « Je suis désolée. » Je ne suis pas la seule à devoir des excuses, mais j’ai causé ma propre chute en consommant trop d’alcool, ma fierté est importante mais je suis tout de même capable de le reconnaître. « Tu crois que tu peux rester ici cette nuit ? » En a-t-il le droit ? En a-t-il l’envie ? Je ne suis même pas certaine de pouvoir l’affirmer, faute de me faire à nouveau de faux espoirs que les choses changent pour qu’ils soient encore une fois anéantis.






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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyJeu 21 Oct 2021 - 1:36





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Dans un premier temps, j’ai été angoissé par son départ. Cette manœuvre ne lui ressemblant pas, j’ai écris mille scenarios digne des drames les plus poignants : la rupture nette, l’accident ou l’adultère. Certains m’ont semblé loufoques, d’autres tristement envisageables. J’en ai rejeté la plupart et, parmi les impossibles, le manuscrit qu’elle m’agita sous le nez. L’ivresse ne sied pas au teint des femmes enceintes. La rumeur court qu’une goutte d’alcool à un moment particulier d’une grossesse peut provoquer sur l’enfant des dégâts irréversibles à moins de passer par la case chirurgie. Dès lors, le second temps m’apporta son lot d’anxiété en cadeau. Et si la petite tombait malade ? Etait-ce la première fois ? Compte tenu de mes absences répétées, suis-je passé à côté d’autres nuits de perdition à noyer dans l’alcool ? Non. L’idée m’effleure tandis que je m’enferme au bureau et m’échappa avec le fracas de la chute de Rae. Elle, c’est le troisième temps, celui où j’ai fait fi de mes inquiétudes pour prendre soin de ma famille. J’ai appelé les secours, habillé ma compagne, enfilé des chaussures préalablement choisies par mes soins pour leur confort et non à la faveur de sa coquetterie légendaire. Je ne l’ai quittée ni des yeux ni des mains - elles ont réchauffés les siennes du loff jusqu’à la chambre d’hôpital désignée pour les examens d’usage - malgré la tempête qui, quelques heures auparavant, a balayé l’atmosphère rassurante du loft. J’ai négligé mon indignation au profit de l’amour pour les deux femmes de ma vie et, au comble de la bienveillance, j’ai même tenté de soulager ma compagne du poids de sa culpabilité. Les erreurs, ça arrive. Je ne suis personne pour la condamner à la lapidation. Je ne suis pas non plus l’Irréprochable qui lui jettera au visage la pierre qui annoncera le début des hostilités. Autrement dit, j’étais sincère lorsque j’ai affirmé que sa sortie de route n’était pas grave et que sa chute n’aurait aucune conséquence sur notre bébé. En suis-je certain ? Non ! Je ne sus pa médecin. Je m’efforce pourtant de le répéter tel un péan, pour m’en persuader - je suis tétanisé par l’éventualité que je me trompe -  et pour apaiser ma dulcinée. « Ce sera le cas. Tu entames le troisième trimestre. Elle sera bientôt viable… ils feront ce qu’il faut s’il y avait un problème. Mais, je suis certain qu’il n’y en aura pas.» D’un doigt de ma main libre et jusqu’alors posée sur son ventre, j’ai caressé sa joue et cadenassé son regard au mien. « Elle bouge, Raelyn. Je viens de la sentir, encore.» Est-il possible de se lasser de cette expérience et des sensations qui en découlent ? « Et ça, ça veut dire qu’elle va bien.» Si la douleur était des contractions, preuve que le travail a commencé à cause de l’impact, je l’ignore. Je ne suis pas médecin, je ne l’aborde donc pas, cette possibilité. Je me concentre plutôt sur ma complice et ses traits tirés par ses soucis.

Certes, dans l’immédiat, nous en partageons un : la santé de notre bébé. Néanmoins, je suis lucide sur la véracité des reproches qui m’ont fourbu. Mes silences ont secoué Raelyn au point qu’elle doute de moi, de nous et de notre décision d’entreprendre l’escalade du mont Everest - c’est ce que représente la parentalité - sans le matériel adéquat. J’ai aggravé une supposition infondée jusqu’à la rendre tangible et il est temps de corriger le tir, de lui apporter l’aide qu’elle me réclame, de lever le mystère sur ce qui a provoqué mon état presque catatonique après ma virée punitive en compagnie d’Olivia. « Je te promets que je te dirai tout.»lui ai-je répliqué, embrassant ses lèvres avec délicatesse comme pour sceller ce pacte. « Mais, ce n’est pas beau.» Et pas beaucoup plus propre. « C’est...» J’ai baissé les yeux pour détailler les mailles du drap blanc de coton que je ne vois pas réellement. Je cherche mes mots sans que l’émotion ne me submerge et il réside en ça, le problème. Je peine à évoquer les habitudes de Sofia, conséquence de mes échecs en tant que père, sans être remué, sans m’ébranler, sans éprouver une peine si douloureuse que me taire m’est apparu comme une solution tout indiquée pour refouler ces révélations et mon affliction.   « C’est le genre de trucs qui ferait douter n’importe qui, par rapport à la petite… et qui prête au jugement.» ai-je admis, espérant je l’avoue, que Raelyn m’offre de quoi me lancer dans l’arène des aveux avec cœur. Sauf que nous sommes interrompus. La gynécologue explose d’un coup d’aiguille la bulle dans laquelle nous nous cachons souvent de l’enfer que sont les autres. Au moins est-elle porteuse de bonne nouvelle. Tout va pour le mieux. Les douleurs sont ce qu’on appelle de fausses contractions provoquées par la peur, le stress et une tension un peu élevée. Le remède, d’après le docteur, c’est du repos. Beaucoup de repos. Pour ma part, je sais que les circonstances qui nous ont conduits jusqu’ici ne sont pas étrangères à mon attitude.

A peine s’était-elle éclipsée que j’ai poussé un soupir de soulagement aussi sonore que le bruit des machines. Du reste, je n’ai rien ajouté de plus. J’ai songé à ce que la nuit serait longue assis dans ce fauteuil inconfortable. J’ai pensé “café”, mais je n’ai pas eu le temps de m’annoncer. « Est-ce que c’est ta façon de me demander si je suis fâché après toi ? » ai-je répliqué, un sourire amusé au coin des lèvres. Je la taquine. Je veux qu’elle se détende. Je veux qu’elle se débarrasse de toute culpabilité puisqu’elle n’a pas lieu d’être. « Celui qui va me sortir d’ici n’est pas encore né. Et, je sais.» Je sais qu’elle est désolée, à mon image et qu’elle comprendra, d’un regard perdu dans le mien, que je regrette mon entêtement à ne rien lui confier. « Je sais aussi que quand ils viendront t’enlever tous ces trucs, j’ai bien l’intention de me faire une petite place près de toi. Je vais juste passer à l’appart pour te récupérer deux trois trucs.» Des vêtements propres pour demain et de quoi manger. Elle aura bientôt besoin d’avaler quelque chose de consistant quand la perfusion l’aura réhydratée. « Mais, je peux y aller quand tu te seras endormie. Je vais aller me chercher un café. J’ai besoin d’un café.» Elle n’y aura plus droit durant un moment. Je veillerai également à limiter la dose de sel dans ce que je prépare et, l’un n’allant pas sans l’autre, à cuisiner beaucoup plus. Prêt à quitter la chambre pour quelques minutes à peine, j’ai rebroussé chemin pour dérober à ma douce un baiser plus éloquent que tous ceux que nous avons partagés ces dernières semaines. Il a enrobé mon coeur les souvenirs d’émotions négligées et, là, tout contre ses lèvres, j’a chuchoté :   « Je ne t’en veux pas. Au contraire. Je comprends.» J’ai intégré sans difficulté - je ne suis ni hôpital ni charité - ô combien c’est compliqué d’être sobre quand on est perclus par la peur de la solitude en pareilles moments.  

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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyJeu 21 Oct 2021 - 17:03


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON 873483867

A l’hopital, les doigts d’Amos caressent doucement mon abdomen à travers l’horrible tenue de patient que l’on m’a faite enfiler, et je suis dévorée par les regrets : qu’il ne me parle pas plus, ce que j’interprète comme un manque de confiance en moi et mes réactions, mais aussi et surtout d’avoir agi comme je l’ai fait. Je ne suis pas le genre de femme qui se laisse souvent parasyter par ses doutes et ses craintes et, pourtant, aujourd’hui je n’ai écouté qu’eux. J’ai laissé ma peur d’être abandonnée s’insinuer à l’intérieur de mon épaisse carapace et j’ai mis le bébé en danger, celui dont je ne voulais pas il y a quelques semaines encore mais pour lequel je m’inquiète aujourd’hui. Si je la perdais, quelles seraient les conséquences de ce drame sur mon couple ? Sur mon coeur ? Si je la perdais elle, est-ce que je les perdrais tous les deux ? « Ce sera le cas. Tu entames le troisième trimestre. Elle sera bientôt viable… Ils feront ce qu’il faut s’il y avait un problème. Mais, je suis certain qu’il n’y en aura pas. » J’ai envie de le croire, de laisser son optimiste me contaminer mais je suis percluse par ma peur de nous avoir entraîné dans un gouffre parce que j’ai douté de son désir d’enfant ainsi que de son honnêteté. J’ai eu peur qu’il ne m’avoue pas la vérité par peur des conséquences sur nous et, aujourd’hui, nous avons tous les deux peur de la perdre. Et pourquoi ? Parce que les non-dits ont pesé bien trop lourd sur nos épaules à tous les deux ? Sa main glisse sur ma joue, que j’appuie un peu plus fort contre sa paume. « Elle bouge, Raelyn. Je viens de la sentir, encore. » Je la sens aussi, je la sens tous les soirs et parfois même en journée et je n’y avais même pas fait attention mais, maintenant aussi, je la sens. « Et ça, ça veut dire qu’elle va bien. » Le dit-il pour me rassurer ou puis-je m’y fier ? Et si j’avais déclenché le travail à cause de ma chute ? Est-ce seulement possible ou bien est-ce que je m’imagine des conséquences surréalistes ? « Et si elle arrivait maintenant ? A cause de ça. » Des secousses ou que sais-je. « Je suis pas prête. » On n’est pas prêts, ni l’un ni l’autre. Moi, j’ai besoin d’être rassuré sur ses absences, ses fuites et ses silences. Et au-delà de ça, je pensais avoir avoir du temps devant moi pour me préparer à l’accouchement comme à rencontrer ma fille : elle ne peut pas naître aujourd’hui, c’est tout juste impensable.

« Je te promets que je te dirai tout. » Ses lèvres embrassent les miennes et, lorsqu’il sépare nos lèvres, je pose mon front contre le sien et le retiens contre moi en serrant son poignet entre mes doigts. Cette promesse, je l’attends depuis des semaines. La vérité, j’en ai besoin et elle ne peut pas attendre que la petite soit là : j’ai eu trop mal et trop peur ces dernières semaines. « Mais ce n’est pas beau. C’est… » Doucement, je décolle mon front du sien et rouvre mes yeux pour plonger mon regard dans le sien. Il m’a vu sous toutes mes coutures, sous toutes les lumières et il aime même mes zones d’ombre. Doute-t-il de la réciproque ? « C’est le genre de trucs qui ferait douter n’importe qui, par rapport à la petite… Et qui prête au jugement. » - « Hey… » Ma main glisse dans sa nuque et mes doigts s’enroulent autour de quelques mèches de cheveux. « Je te l’ai déjà dit. Quoi que tu aies fait… » Sauf s’il est allé voir ailleurs, mais si parmi toutes les hypothèses possibles pour expliquer son comportement étrange il y en a bien une que je n’ai pas envisagée une seule seconde, c’est bien celle-là. « Ça ne changera pas la façon dont je te vois. » Et ça ne changera rien au fait que cet enfant, c’est parce que c’est le sien que j’en veux, pas parce que j’ai toujours rêvé de donner la vie.

La gynécologue nous interromps et, alors qu’elle s’installe à côté de moi, je dépose un dernier baiser sur les lèvres de mon compagnon avant de le lâcher pour qu’il puisse s’installer à nouveau en arrière sur sa chaise, et pour que le médecin ait tout le loisir de m’ausculter. Sa conclusion me délivre de ma culpabilité : le bébé - il faudrait que nous la nommions - va bien. Rien n’entache son développement et la douleur que j’ai ressentie s’apparente en fait à de fausses contractions. Je dois me ménager, beaucoup dans les prochains jours et de façon générale jusqu’à la fin de la grossesse. Je me dis qu’elle ne sait rien de mon mode et de mon rythme de vie mais, de façon générale, je suis soulagée lorsqu’elle quitte la pièce. Je le serai encore plus lorsqu’Amos aura confirmé qu’il ne quittera pas mon chevet pour se retrancher encore dans son bureau, au loft. « Est-ce que c’est ta façon de me demander si je suis fâché après toi ? » - « C’est ma façon de te demander de pas me laisser, pas ce soir… » Et plus aucun autre, de préférence. Mais nous aurons tout le loisir d’en parler lorsque le temps sera aux explications. « Mais je devrais te le demander ? Si tu es fâché après moi ? » Sa question me pousse à m’interroger. Est-ce qu’il retiendra cet accident contre moi ? Mes yeux verts se perdent dans les siens alors qu’il s’installe sur le rebord du lit dans lequel je suis installée. « Celui qui va me sortir d’ici n’est pas encore né. Et, je sais. » Il ne me laissera pas. Il ne me laissera pas et je pousse un soupir de soulagement : j’aurais vécu cette nouvelle défection plus mal encore que les précédentes. « Je sais aussi que quand ils viendront t’enlever tous ces trucs, j’ai bien l’intention de me faire une petite place près de toi. Je vais juste passer à l’appart pour te récupérer deux trois trucs. » J’ai envie de lui dire que je n’ai besoin de rien, qu’il n’a pas besoin de partir mais je sais que je me voile la face : j’ai besoin de vêtements propres et de quoi me débarbouiller au minimum : la chute m’a peut-être aidée à décuver, mais je ressens les effets de mes excès. « Mais, je peux y aller quand tu te seras endormie. Je vais aller me chercher un café. J’ai besoin d’un café. » - « Non. Pas quand je dormirai. » Ces dernières semaines, il a toujours attendu que je m’endorme ou fasse semblant pour aller s’enfermer dans le bureau. Je n’ai pas envie de ressentir à nouveau ça et la phrase m’a échappée sans que je m’en rende compte. Au-delà de ça, je garde un mauvais souvenir de ma dernière hospitalisation et je ne  veux pas qu’il quitte mon chevet en pleine nuit. « Je veux plus que tu partes quand je dors. » Je sais. Je ne dormais presque jamais. Ou pas profondément, en tout cas. Jour après jour, l’appréhension me serrait trop le ventre pour que j’arrive à dormir d’un vrai sommeil réparateur. « Ils vont m’amener un repas immonde d’ici quelques minutes. Je serais occupée… » A me battre avec les horribles gelées que l’on vous distribue à l’hôpital. « Tu peux faire l’aller retour à ce moment-là. » Et il sera de retour avant que je n’ai le temps de réaliser qu’il est parti. « Je ne t’en veux pas. Au contraire. Je comprends. » Je ferme les yeux et entrelace nos doigts pour serrer sa main dans la mienne. Il répond à ma première question. Il me confirme que cette histoire sera bientôt loin derrière nous et moi et, malgré mes doutes, malgré mes peurs liées à la grossesse et son comportement alarmant, malgré le fait que je m’apprête à passer une nuit à l’hôpital, je me sens bien mieux que durant la quasi totalité de ces dernières semaines.






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Message(#)(Amelyn #57) ► THE SELF-DESTRUCT BUTTON EmptyLun 25 Oct 2021 - 15:44





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Dans cette chambre impersonnelle du St Vincent hospital, je pourrais me murer dans le silence, faute a ma culpabilité d’avoir manqué de prévenance envers Raelyn. Je pourrais au contraire présenter d’humbles et sincères excuses puisque je sais, qu’indirectement, j’ai joué mon rôle dans cet accident. Pourtant, ce qui complique notre relation depuis de longues semaines - voire des mois - est supplanté par l’état de santé de notre enfant. N’est-ce pas la preuve que nous y tenons, tous les deux ? N’est-ce pas une évidence, à présent, que Raelyn n’est pas la seule à aimer ce petit être qui croît en elle ? En doute-t-elle encore, ma dulcinée, tandis que je m’efforce à la rassurer du mieux que je peux, mon authenticité pour arme. «Si elle devait arriver, elle irait en couveuse et l’équipe médicale se démenait pour qu’elle continue à grandir, comme si elle était toujours bien au chauad, en toi, mais ça n’arrivera pas.» ai-je déclaré, résolu à y croire et à transmettre ma foi à la maman inquiète. «S’il y avait un risque, tu ne serais pas là, sans surveillance étroite. Je suis convaincu que ton col n’est pas ouvert.» Merci Google. Je n’étais pas là quand le travail à commencé pour Sarah. Elle a mis au monde notre petite fille sans moi. Sofia était âgée de quelques jours lorsqu’elle a rencontré son papa. Que souhaitera-t-elle, ma complice ? Va-t-elle me garder à l’écart de son accouchement ou espérera-t-elle que je lui tienne la main, m’offrant ainsi la chance de vivre un moment magique pour tout père : la naissance de sa progéniture. «Arrête de te tracasser.» lui ai-je ensuite conseillé, constatant avec joie et soulagement que notre poupon à naître remue avec force dans le ventre de sa maman. Elle donne des coups de pieds dont on distingue parfaitement la forme. «Elle n’a pas l’air d’aimer les hôpitaux elle non plus. C’est bien la fille de ses parents.» Je tente un trait d’esprit dans l’espoir qu’un sourire naisse sur les lèvres velours de Raelyn. Au lieu de ça, estimant utile de lui promettre que je lèverai le pan qui dissimule mes mystères à la première occasion, elle m’auréole de sa tendresse. Elle pose son front contre les miens, sa main dans ma nuque et je clos les paupières pour profiter de ce moment de douceur d’une grande intensité, une amplifiée par la situation, par la peur d’avoir commis, l’un comme l’autre, une erreur qui sera fatal à notre avenir. «Je sais que tu ne me jugeras pas. C’est juste que… c’est compliqué de…» J’ai hésité un instant avant de me corriger. «Les désillusions, c’est difficile à digérer.» Et qu’elle ne fut pas la mienne sous les aveux de Steven ? J’ai vu rouge, j’ai perdu les pédales, mais ce n’est pas la mort de ses hommes par ma main qui habite mes cauchemars, c’est les choix de ma fille, choix dont aucun père ne pourrait être fier. Dans ces conditions, mille questions me taraudent : est-ce la faute de mon éducation qu’elle a basculé dans ce monde de débauche ? Ce monde dans lequel elle puisait son plaisir ? Ai-je perdu mon temps ? Ai-je plus beau à offrir à la petite puce qui nous rejoindra bientôt, Rae et moi ? Si j’étais fier de cette enfant-là, est-ce renié la précédente, non pas à cause de sa mort, mais parce que je suis déçu de ses mauvaises manières ?  Pas le temps d’y songer plus longuement. La gynécologue nous apporte son lot de bonnes nouvelles. J’en soupire d’aise, mon regard vissé à celui de ma complice. Nous sommes soulagés et, à nouveau seule, je me fie au pragmatisme. Je liste tout ce dont Rae aura besoin pour quitter l’hôpital, le lendemain, avec dignité. Elle, elle m’a brisé le coeur : elle ne veut plus passer ses nuits sans moi. Elle n’a plus envie d’ouvrir les yeux pour ne pas me trouver à ses côtés. Elle s’en était donc rendu compte. En a-t-elle pleuré alors qu’elle était esseulée ? Nul doute que son excès est en partie la conséquence de mes mauvais réflexes, de ce qu’elle a traduit comme un abandon et un manque de confiance en elle. «..Tu n’as pas à me le demander. Tu n’as pas non plus besoin de me demander de rester près de toi, la nuit.» Triste, je me suis penché à son oreille et j’ai ajouté : « J’ai détesté toutes ces nuits sans toi, mais je devenais fou à cause de l’insomnie.» Et de ce sentiment de ne jamais avancer et d’avoir abandonné sans combattre. «J’irai pendant que tu feras semblant de manger, je nous ramènera de la pizza.»ai-je ensuite déclaré, prêt à m’éclipser, mais provisoirement. Rae et moi avons décidément besoin de normalité. Ce soir, malgré les lieux et les non-dits, malgré l’accident et les secrets, nous nous efforcerons à faire semblant que tout va bien, jusqu’à demain, mais demain, c’est loin?  

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