Tu ne saurais dire la cause exacte du fait que tu te retrouves assis par-dessus un mec à le frapper en plein visage. Tu ne le connaissais même pas y'a dix minutes à peine, jusqu'à ce que les coups et les menaces de mort se fassent entendre. Et comment ça se termine les bagarres dans les bars ? Par les flics qui débarquent pour venir séparer les deux indésirables qui veulent carrément se bouffer. Une soirée comme une autre dans la vie de Seth Moriarty. Elle sera fière ta frangine quand elle se fera réveiller en pleine nuit pour venir te chercher au poste. Ça va. T'as pas eu le temps de boire tant que ça. Tu seras pas trop désagréable sur le chemin du retour. Tu promets de pas gerber dans sa bagnole. T'es un peu déçu de ne pas le faire dans celle des flics par contre. Quand t'arrives devant les barreaux de ce qui sera ta cellule pour les prochaines heures, tu ne peux pas t'empêcher de sourire - un très joli sourire rosé par le sang. T'as presque l'air d'un psychopathe. « Murphy, j'vois que ma plainte à porter ses fruits. » Bien sûr que c'est un mensonge. Comme si t'aurais fait une plainte pour quelques dollars dont personne d'autre ne s'intéresse. Comme si tu avais la moindre crédibilité au sein de la police. Ils se seraient probablement dit que tu avais couru après. Ça fait un bien fou quand ils te retirent ses menottes qui laisseront une marque rouge sur tes poignets. À croire que même si t'es un de leurs meilleurs clients, t'as même pas droit à un traitement privilégié. Vraiment con. « J'crois que j'ai droit à un appel. » que tu leur annonces au même moment où ils referment la porte de la cellule derrière toi. « J'crois pas non. » Ah ouais, quand tu craches dans le visage d'un flic ça t'enlève ce droit là. C'était sur le coup de l'émotion. Faut pas déranger une bagarre tant qu'elle n'est pas terminée tout le monde sait ça. C'qu'ils sont rancunier ces connards.

Tu prends tes aises dans cet endroit que tu ne connais que trop bien. Paraît que tu passeras la nuit ici, aussi bien se mettre confortable. Tu t'allonges de tout ton long contre le banc de métal qui n'a rien de très chaleureux. T'es peut-être trop sobre pour arriver à dormir là dessus. Tu viens prendre ce vieux linge déjà taché de sang pour le presser contre ton sourcil qui pisse encore le sang. Tout ce qu'on entend dans le poste de police, c'est le bruit des criminels d'un soir qui gueule n'importe quoi pour sortir d'ici. Y'a un bruit en particulier qui te fait rire; des certaines menaces de mort qui te sont particulièrement dédiés. Tu la reconnais sa voix de merdeux. Bref, un endroit particulièrement rassurant et romantique pour un deuxième rencard. « Tu peux venir te coller cette nuit si t'as trop peur. » que tu lui dis en tournant la tête vers Murphy à l'autre bout de la cellule. Un vrai preu chevalier à la rescousse de sa princesse. C'est sa première fois ici à Murphy ? Non, sûrement pas. Ça doit quand même pas être évident d'être une fille en ces murs - même si elle ne l'admettra jamais. Avec de la chance, elle a quelqu'un qui vient la chercher bientôt.

@murphy rowe

Se faire attraper pour ébriété sur la voie publique, ça n'a rien de très glorieux. Quand les policiers font face à des esprits récalcitrants, quoi de mieux que de les envoyer derrière les barreaux le temps d'une nuit, juste pour décuver ? Assise dans un coin de la pièce cernée de verre percé de trous, Murphy se sent comme dans une boîte. L'alcool dans son sang a déjà perdu la plupart de ses effets. D'ici quelques heures, elle sera assez raisonnable pour payer l'amende qu'elle doit à l'Etat. Être ivre sur la voie publique, en Australie, ça coûte un argent que la jeune femme aurait bien voulu mettre autre part... dans une consommation tout à fait illégale de stupéfiants, par exemple.

« Murphy, j'vois que ma plainte à porter ses fruits. » Un œil ouvert, Murphy reconnaît la voix qui la tire de sa somnolence. Les cris des autres détenus pour la nuit ne la maintiennent pas éveillée tant elle est épuisée. L'idiot demande à passer un appel et on le rembarre aussitôt, évidemment. De l'autre côté du poste de police, des menaces vociférées indiquent à Murphy la raison qui pousse Seth à venir passer sa nuit ici. Malheureusement pour lui, il n'a pas bien le choix. « Tu peux venir te coller cette nuit si t'as trop peur. » « Oh va te faire foutre. » Blottie dans un coin, Murphy essaie de calmer la pulsation dans son esprit. La migraine s'installe en fanfare, donnant à la jeune femme de quoi grincer des dents. « Je vais appeler mon père et il viendra me chercher. » On ne l'appellera qu'au matin quand elle aura assez prétendu être mineure. Sans papiers d'identité sur elle, comment vont-ils prouver le contraire ? Murphy a la dégaine d'une grande adolescente ou d'une jeune femme qui quitte l'enfance. Entre les deux, pourtant, ils ont préféré l'enfermer ici.

Un regard lancé à Seth lui indique que ce dernier a trinqué. C'est très bien, il le mérite largement. Un léger ricanement s'échappe de la bouche de la jeune femme. « Tu t'es fait défoncer ? J'espère qu'il a cogné fort. Remarque, y'a plus beaucoup de neurones à enlever là-haut. » L'alcool qu'elle a encore dans le sang la rend plus audacieuse qu'elle ne le devrait. Ici, elle se sent pourtant étrangement en sécurité. Seth et elle sont à armes égales. « Je suis pas là pour vol, si c'est ce que tu te demandes. J'ai rien fait, ils sont juste bornés. » Et visiblement pas assez occupés.

« Oh va te faire foutre. » Tu éclates de rire même si ça fait un mal de chien. Elle est de bonne humeur comme toujours. L'offre est encore sur la table pour quand elle aura fini de jouer la fière. Elle est dans le seul endroit au monde où ça ne lui servira à rien. Elle n'a pas l'air d'aller très bien. Elle plane ou c'est parce qu'elle ne plane plus qu'elle est dans cet état là ? « Je vais appeler mon père et il viendra me chercher. » Elle est vraiment marrante Murphy. Tu te demandes c'est quand la dernière fois que ton père est venu te sortir de taule ? Ça fait une éternité. Disons que dans ta vie d'adulte - ou ce qui en ressemble - c'est bien la dernière personne que tu avais envie d'appeler. L'époque de cette vie là et celle où tu n'adresses plus la parole à ton père est plutôt très courte par contre. T'as toujours eu ton bon pote Arthur pour te sortir de la merde - quand il y était pas avec toi. Tu te demandes comment va sa mère. « Ton père ? T'as quel âge ? 15 ans ? » Est-ce que les pères sortent encore leur enfant de la misère à leur âge ? Toi, tu la laisserais moisir ici. C'est sûrement pour ça que tu n'es pas un père.

« Tu t'es fait défoncer ? J'espère qu'il a cogné fort. Remarque, y'a plus beaucoup de neurones à enlever là-haut. » Malgré sa sale gueule (t'es bien placé pour parler), elle est toujours aussi piquante et ça te plaît toujours autant. « Tu devrais voir la tête de l'autre. » Elle verrait pas grand différence entre la tienne et la sienne, mais puisqu'elle le verra sûrement pas tu peux toujours lui faire des accroires qu'elle ne croît pas de toute manière. Tu serais bien surpris que son père à lui vienne le chercher. Sa femme peut-être. Il a l'air d'être le genre de père looser dont ses enfants ont hontes. « Je suis pas là pour vol, si c'est ce que tu te demandes. J'ai rien fait, ils sont juste bornés. » Et c'est un nouveau rire qui s'échappe de ta bouche. Elle est vraiment marrante ce soir. Toi non plus t'as rien fait. C'est l'autre qui a frappé le premier - et toi qui n'arrivait plus à t'arrêter. C'est clairement de l'injustice. « Oui, oui, bien sûr. » que tu lui réponds très peu convaincu par ses paroles. Comme si t'allais croire une telle connerie.

La porte de la cellule s'ouvre pour laisser entrer un nouvel ivrogne qui a du mal à marcher. Il est clairement plus affecté que tout le monde. Ça te fait rire de le voir marcher en diagonale…. directement sur Murphy. Pas certain que ce soit vraiment voulu. Ça doit l'avoir réveiller la voleuse alors que le type lui tombe pratiquement dessus. Dommage que tu comptes pas te lever pour aller l'aider. « Tu veux toujours pas venir te coller ? » que tu lui lances le sourire moqueur. « Tu peux être ma petite-amie de prison. » Donc tu te portes garant de sa sécurité tout ça. Tu prendras ton rôle bien au sérieux. Hm, hm, bien sûr. Qui est-ce qui peut vraiment cracher sur un peu de chaleur humaine dans cet endroit froid ?

« Ton père ? T'as quel âge ? 15 ans ? » Elle aurait pu répondre un grand "l'âge de ta mère quand elle s'est faite sauter par ton géniteur", mais la grossièreté à outrance n'est pas le genre de Murphy. Au lieu de ça, elle croise les bras et boude dans son coin, effectivement comme une gamine de 15 ans. Dommage, si elle avait eu quinze ans on l'aurait peut-être relâchée sans faire d'histoires. Malheureusement, être adulte vient avec son lot de responsabilités plus pénibles les unes que les autres. Et à toucher du doigt  l'illégalité, on en vient à se faire enfermer avec le plus gros lourd de Brisbane. « Le mien s'occupe de moi, au moins. » Ce n'est pas vraiment la réalité, mais Seth n'est pas obligé de le savoir. Oui, si elle l'appelait, il viendrait certainement en courant pour la sortir de là. A moins qu'il soit encore occupé à draguer dans un bar, guitare à la main comme s'il était le prochain Kurt Cobain. C'est probablement ce qu'il aurait raconté aux flics, d'ailleurs. Qu'il n'a pas le temps de vraiment faire l'éducation de sa fille tant sa tournée lui prend un temps fou. C'est faux, ça aussi. Le père de Murphy vit de quelques petits concerts dans des bars miteux et de pourboires laissés dans la petite minorité de restaurants qui acceptent de le prendre au travail. Que dirait-il à Murphy, s'il venait la chercher ici ? Peut-être qu'il n'est pas bien fier mais qu'il faut que jeunesse se fasse.

Seth a clairement pris une branlée. « Tu devrais voir la tête de l'autre. » « Il est pas là et toi oui. » Bien fait. Elle le dit presque, s'en retient sans décrocher un regard à Seth. Il ne mérite pas son attention. Est-ce qu'il a le droit de la dénoncer alors qu'il est lui-même enfermé ? Les policiers le croiront-ils ? « Tu veux toujours pas venir te coller ? » « Me parle pas. » qu'elle marmonne entre ses dents, convaincue qu'il n'arrêtera pas pour autant. Et effectivement, bingo. Seth est un nul, mais un nul bavard. « Tu peux être ma petite-amie de prison. » « Crève. J'ai pas envie que tu me tripotes. » Non, certainement pas. Seth a tout pour lui, pourtant. Un sale caractère, un visage mesquin, un regard de pervers. Oui, vraiment, tout pour plaire.

C'est pourtant gagnée par le froid et la fatigue que Murphy finit par se rapprocher, sans trop se coller non plus à son acolyte. Ils n'ont de toute façon probablement pas le droit de se toucher. « Garde tes mains dans tes poches, Ted Bundy. » Seth a tout d'un nul et rien de Ted Bundy. Murphy est stupide, mais pas au point de côtoyer des meurtriers. Mais après tout, elle ne connaît rien de Seth sinon que la photo de ses papiers d'identité est particulièrement laide. Elle connaît aussi la date de son anniversaire, maintenant. Et elle a un don pour se souvenir de ces choses là, Murphy. D'ailleurs, ni lui ni elle ne le savent encore, mais elle lui réserve un joli cadeau un peu en avance. « T'as personne pour venir te chercher hein ? Même pas de vraie petite amie ? » « Séparez-vous. » Murphy s'exécute, les mains en l'air. Lorsque le policier repart, elle revient exactement à la même place. « Allez raconte. Tu t'es juste battu ? Tu saignes de l'arcade. » Une bagarre musclée ou autre chose ?

« Le mien s'occupe de moi, au moins. » C'est un rire moqueur qui traverse tes lèvres. Ça sonne comme une insulte. T'as presque envie de te défendre alors que ce serait complètement ridicule de le faire. Tu vas certainement pas lui raconter ta relation entre ton père et toi. Ça l'a regarde pas. « L'mien est à Londres. » Dure de loupé ton horrible accent anglais. Tu lui balances ça comme si la seule raison que ton père te sorte pas d'ici, c'est parce qu'il vit à des milliers de kilomètres d'ici. La vérité, c'est que vous ne vous parlez plus depuis presque cinq ans. Il est mort pour toi et il est sûrement content de plus t'avoir dans les jambes soyons honnête. « Il est pas là et toi oui. » Tu roules les yeux. Faut toujours qu'elle est le dernier mot. Dommage, toi aussi. Qui est-ce qui l'aura ? « Me parle pas. » Très bien. Sa nuit risque d'être très longue. Ou pas parce que tu comptes pas vraiment arrêter même si elle le demande. Et puis, ça t'amuse de la voir d'aussi mauvaise humeur. Quand l'effet de la drogue commence à se dissiper c'est pas mal moins fun hm ? C'est pour ça que t'en prend pas de la merde comme elle. Ça t'fait pas. Et l'manque, c'est horrible. T'as l'impression que tu vas crevé. Tu paries que c'est comme ça qu'elle se sent. « Crève. J'ai pas envie que tu me tripotes. » « T'es pas mon genre. » que tu mens tout juste après lui avoir proposé une relation de couple carcéral. Vraiment très crédible. Quoi que Murphy dans un état comateux… non, c'est pas trop ton genre. Donc, c'est pas vraiment un mensonge.

Oh, oh, mais qui voilà ? Elle semble avoir changer d'idée sur la séance tripotage. Elle s'approche de toi. Tu peux les voir d'ici ses bras remplis de frisson. « Garde tes mains dans tes poches, Ted Bundy. » T'allais passer ton bras autour de ses épaules, mais tu te ravise sous ses paroles. Manquerait plus qu'elle t'en colle une en pleine tronche elle aussi. « T'as personne pour venir te chercher hein ? Même pas de vraie petite amie ? » « Séparez-vous. » Tu releves le regard brièvement vers la gardien. Tu bouges pas d'un poil, mais Murphy retourne à sa position initiale. Elle n'a sûrement pas envie d'avoir plus d'ennuis. C'est ça la différence entre elle qui aura (a?) sûrement droit à un appel et toi non. « J'ai quelqu'un. J'peux pas appeler. » Pas de vraie petite amie comme elle le dit, mais t'as quand même quelqu'un qui viendrait te chercher nuits et jours. « Tu veux l'appeler pour moi ? » que tu lui demandes. Comme ça elle pourra encore faire semblant que son père s'occupe d'elle si elle repart avec toi plutôt que de te laisser voir que son père ne viendra pas demain la chercher.

Le gardien repart. De toute façon, la plupart des détenus pour la nuit sont en train de s'endormir. Il ne reviendra sûrement pas vous surveiller. Pas si ça reste tranquille. Murphy revient se coller aussitôt qu'il n'est plus en visuel. « Allez raconte. Tu t'es juste battu ? Tu saignes de l'arcade. » À son commentaire, tu viens essuyé ton sourcil avec ta manche. « Quoi juste battu ? » Qu'est-ce qu'elle veut savoir ? Elle veut savoir le pourquoi ? C'est lui qui a commencé. Tu poses pas de questions quand quelqu'un se met à t'cogner sans aucune raison. Tu réponds de la même manière c'est tout. « C'est qu'un connard. » Un connard à qui tu dois peut-être de l'argent, à qui t'as peut-être volé un truc. Sa tête te dit rien. T'as pas vraiment envie de chercher plus loin non plus. Tu finis par venir retirer ta veste - tachée de sang - pour venir la passer autour des épaules de Murphy, puisque t'as pas le droit de la toucher. Tu fais comme tu peux. Comme quoi t'es capable de prendre soin de quelqu'un d'autre parfois. « Demain ça ira mieux. » que tu ajoutes. Elle devrait dormir un peu. Ted Bundy garde un oeil sur elle ce soir. Elle peut dormir en paix.

S'il n'a pas de petite amie, alors il n'a qu'à faire semblant pour attiser la jalousie de Murphy. Elle se fera alors une joie de venir se coller à lui autant qu'il le souhaite. Malheureusement, Seth connaît encore mal les ressorts de Murphy. « J'ai quelqu'un. J'peux pas appeler. » Intriguée, elle a fini par s'approcher, attirée par l'idée d'apprendre à connaître ce type dont elle a déjà fait les poches. Elle pourrait le refaire sans qu'il ne s'en rende compte. Ce serait facile, juste quelques secondes à attendre et un baiser qui s'éternise. Avant que quelqu'un ne vienne leur dire de se séparer, la chose serait faite. « Tu veux l'appeler pour moi ? » « Non. » Elle ne le fera pas. Sourire aux lèvres, elle le nargue. Il attendra le petit matin pour appeler quiconque doit l'être, et c'est cela qui fait bien rire la jeune femme. La patience, Seth l'apprendra à la dure. Le père de Murphy, lui, viendra peut-être chercher sa fille dans la nuit, si elle ose l'appeler. Il n'est pas dit qu'elle s'y résolve, très préoccupée par l'estime que son père a d'elle.

« Quoi juste battu ? » Bah quoi ? Il s'est juste battu ou non ? De la manche, Seth essuie son arcade sourcilière. Murphy soupire et secoue la tête, dépitée. Pourquoi ce type a-t-il une tête à se ficher dans les plans les plus pourris ? C'est juste comme elle. Ils pourraient être deux faces d'une même pièce. « C'est qu'un connard. » « Toi aussi t'es qu'un connard. » qu'elle postule, ses jambes battant le vide en dessous d'elle. Elle est trop petite pour toucher le sol, la gamine qui guette le geôlier. Peut-être que si elle avait écouté son père qui lui conseillait de manger plus de soupe... mais Hal n'a toujours été qu'un menteur. « Demain ça ira mieux. »

Et les minutes s'écoulent. Les minutes sont longues. Au final, Murphy n'appellera son père qu'au petit jour. C'est mieux ainsi. Il sera plus clément avec quelques heures de sommeil dans les pattes. « On est demain. » qu'elle lance à la cantonade à travers la cellule. L'horloge à l'extérieur le leur indique. « T'as le droit à ton appel. Ca fait deux heures qu'on est là et on est le lendemain. » Elle connaît ses droits ou ce qui s'en approche, Murphy. Elle sait, d'après ce qu'on lui a dit, qu'il était possible d'appeler le lendemain. Et la nuit, les lendemains viennent vite. D'autant plus si les soirées sont passées en bonne compagnie. « T'appelleras ? Si moi j'appelle pas. » Alors, Seth ?

« Non. » Ce qu'elle est chiante quand elle s'y met - c'est-à-dire tout le temps. Elle te fait lever les yeux au ciel. Tant pis pour elle, ça lui aurait fait une porte de sortie moins humiliante que d'appeler papa en plein milieu de la nuit. Quelque chose te dit que l'orgueil causé par ta présence l'empêchera de l'appeler. « Toi aussi t'es qu'un connard. » Hm, pas faux. C'est sûrement ce que font les connards, ils se cassent la gueule entre eux sans aucune raison valable. Suffit d'une bière ou deux de trop et ,hop, ça dégénère. « Et t'adore ça. » que tu répliques avec ton sourire du parfait connard aux lèvres - faut bien s'assumer hm. Parce que Murphy a une tête à aimer les connards, parce que, sinon, elle ne t'aurais jamais laissé son numéro.

Murphy s'approche, Murphy se colle, Murphy a l'air d'une merde avec l'effet de la drogue qui se dissipe petit à petit. Tu passes ta veste dégueulasse pleine de sang sur ses épaules. Ta tête finit par aller s'appuyer sur la sienne alors que tes yeux se ferment tout seul. L'alcool et l'heure presque matinal y est sûrement pour quelque chose. « On est demain. » Les paroles de Murphy te font sursauter, ils te tirent de ton sommeil qui n'a sûrement duré que cinq minutes tellement tu as l'impression de n'avoir que cligner des yeux. « Ta gueule. Laisse-moi dormir. » que tu grognes en te calant un peu plus dans sa tignasse que tu as choisis comme oreiller pour la nuit - matin ? « T'as le droit à ton appel. Ca fait deux heures qu'on est là et on est le lendemain. » Tu ne réponds que par un long soupir alors que tes yeux restent clos. Quoi ? Deux heures seulement ? Tu as l'impression d'être là depuis une éternité. La nuit a été longue et pénible. « T'appelleras ? Si moi j'appelle pas. » Et puis quoi encore ? C'est un rire moqueur qui traverse tes lèvres. Mon cul ouais que tu vas appeler pour elle alors qu'elle n'a même pas voulu appeler pour toi. C'est chacun pour soi, t'as très bien compris. « M'dis pas que ton père en a rien à foutre de toi ? » que tu la nargues en redressant ta tête, frottant ton visage au passage pour tenter de combattre le sommeil. Elle a sûrement appelé son père qui l'a envoyé chier avant que t'arrives. C'est qu'une menteuse Murphy. Y'a personne qui viendra la chercher. Elle est là pour quoi, hen ? T'as pas besoin d'appeler personne. Ils te laisseront partir quand t'auras décuvé. La routine quoi.

« Moriarty! » Ah voilà ! Qu'est-ce que tu disais hm ? Tu te lèves au son de la serrure de la cellule qui se dévérouille. Tu te retournes une dernière fois vers Murphy. « Sois pas trop sage ma belle. parce qu'on ne se reverra jamais. que tu lui lances avec un clin d'oeil à l'appuie. Et ouais, tu l'abandonnes lâchement toute seule dans cette cellule froide. Elle aurait fait pareille ou pire.