C'est de nouveau en solitaire que James partit poursuivre l'objectif qu'il s'était fixé : survivre à cette satanée soirée et régler son compte à celui qui s'amusait à répandre la terreur derrière lui. Les flics étaient prévenus, et Eddie avait préféré rester sur place à les attendre plutôt que de le suivre. Pas de problème, il n'avait jamais été décidé qu'ils resteraient collés et si c'était pour qu'il se mette dans ses pattes au moment le plus crucial, James aimait autant le faire seul. Lui au moins ne serait pas resté les bras croisés en attendant de finir comme cette fille dans les vestiaires. Trouver ce tueur avant qu'il ne le trouve, voilà le plan. Et James n'irait pas les mains vides : cette épée n'était peut être pas l'arme la plus facile à transporter, mais il ne voudrait pas être à la place du type qui se la mangerait dans le ventre. Avec ça, il viendrait à bout de ce chaos et quitterait ce trou à rats. Et bientôt, c'est la meilleure école de stylisme d'Europe qu'il rejoindrait. En espérant que tous ces idiots ne se fassent pas bêtement tuer d'ici là : il donnerait cher pour qu'ils assistent un jour à son ascension.
Il n'avait pas encore exploré tous les recoins du lycée et il y avait un paquet d'endroits où ce malade pouvait se planquer. Dans les couloirs, l'ambiance avait changé. Des bruits sourds et des cris perçants résonnaient à mesure qu'il semblait remonter la trace du tueur. Si les environs semblaient vides de toute âme qui vive, ils ne l'étaient pas de corps poignardés dans ce qui ressemblait à un vrai carnage. Quoi qu'il se soit passé ici, ça n'était pas beau à voir. Il y avait beaucoup de sang, beaucoup d'effroi sur les visages qu'il parvenait à reconnaître. Pas le temps de s’apitoyer, les traînées de sang étaient encore fraîches et quelqu'un avait marché dedans il y a peu. Peut être celui qu'il cherchait. Peut être la fin de cette funeste épopée. L’œil hagard, James poursuivit sa route. C'est en continuant d'avancer, sa paume fermement refermée autour de son épée, qu'il se retrouva face à une silhouette sombre et encapuchonnée. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il comprit avoir à faire à celui qu'il cherchait, et le regard noir qu'il lui lança lui ferait comprendre que la fête était terminée. Ce tueur avait peut être fait des victimes, mais lui ne se laisserait pas achever sans se battre. Il était bien trop contrariant pour ça.
« Bouge plus, connard ! » A voir le tueur relever la tête d'un air mauvais, celui-ci n'apprécia pas vraiment son insulte. Moins encore d'apercevoir l'épée qu'il tenait dans sa main. C'est ainsi qu'en à peine une seconde, le type lui fonça dessus et s'engagea avec lui dans un corps à corps musclé et violent. D'un coup d'épée, James parvint à atteindre le tueur et à le blesser sévèrement au bras. Si la blessure était impressionnante, elle ne l'empêcha pourtant pas de lui échapper. « Fais chier. » Le tueur avait filé, sans doute pour éviter de se vider de son sang à ses pieds, et ça sentait clairement le piège. James, lui, s'aperçut au même moment qu'une autre silhouette s'était approchée. Celle d'une autre élève qui, si elle n'avait pas vu la scène, pourrait trouver suspect de le voir porter une arme et des vêtements ensanglantés. « Je sais de quoi ça a l'air, mais ça c'est le sang du tueur. » Tout du moins pour ce qui était du sang encore frais sur la lame de l'épée, celui qu'il avait sur lui appartenant peut être à un de leurs camarades. Mais là n'était pas la question. « Je l'ai blessé, mais il s'est tiré. Il faut le rattraper, à deux on peut l'avoir. » Puisqu'ils étaient dans le même bateau et enfermés entre les murs de ce maudit lycée, sans doute verrait-elle un intérêt à l'aider. « T'as une arme sur toi ? Il doit être remonté, à ta place j'irais pas les mains vides. » James l'avait sûrement mis en pétard en le blessant au bras et il savait qu'il ne pourrait pas se permettre de le rater une deuxième fois : viser pour tuer, telle était à présent sa devise. Suivant les tâches de sang laissées par le tueur le long du sol, James atterrit face à une porte familière. « Il a du aller là-dedans. » La cafétéria, ou l'endroit qui contenait le plus d'objets tranchants au kilomètre. Su-per.
Dernière édition par James Weatherton le Sam 30 Oct 2021 - 9:21, édité 1 fois
J'ai pris la décision de quitter ma planque qui semblait plutôt safe pour déambuler dans le lycée. Probablement pas le choix le plus intelligent qui soit, mais je ne me voyais pas rester cloitrée là dedans, à attendre que tous mes camarades se fassent tuer un par un. Et surtout, pas en sachant que mes proches, sont là, quelque part. Il faut que je les retrouve. J'ai besoin de savoir qu'ils vont bien. Chaque cadavre que je trouve sur mon chemin, je suis à la fois horrifiée mais aussi soulagée quand je constate qu'il ne s'agit pas d'un visage trop familier. Quand je suis tombée sur celui de mon amie Jen, et partenaire de théatre, j'suis restée par terre à côté de son corps, en pleurs un bon moment. Et puis j'ai fini par me ressaisir, et reprendre mon chemin. Ce n'est pas le moment de pleurer les morts. En plus, j'entends quelque chose qui ressemble à une bagarre. Je m'approche tout doucement, le temps de voir une silhouette disparaitre derrière une porte. Et là face à moi se trouve un lycéen. Je le connais lui, c'est le type un peu bizarre qui fait du dessin. Et se fait souvent emmerder par les gros cons du lycée. Je suis venue à son secours une fois. Grace à moi il s'est évité une raclée. Voilà qu'aujourd'hui il se balade dans les couloirs du bahut, les vêtements ensanglantés, une épée à la main. Il se justifie déclarant qu'il s'agit du sang du tueur qu'il aurait blessé. " Qu'est ce qui me prouve que tu dis la vérité ? Pour ce que j'en sache c'est peut être toi qui a été les plombs... T'en as eu marre qu'on te prenne pour un punching ball ? " Oui j'en suis venue à me méfier d'absolument tout le monde. " C'est que t'as quand même l'air d'un fou là avec ton épée et l'oeil hagard. " Je suis certaine qu'il serait ferait peur à lui même s'il se voyait dans un miroir. Bon je dis ça, mais de mon côté, je ne dois pas être beaucoup mieux. Avec ma robe à moitié déchirée, pied nu, mon mascara qui a dégouliné, mon genou fortement égratigné dont le sang a coulé sur la jambe. Et j'ai aussi du sang sur les mains, à force de retourner les différents cadavres pour voir leur tête et tenter de les identifier. J'ai vu plus d'horreurs en une soirée qu'en toute une vie. " J'ai un marteau, mais je m'en suis pas servie encore. " que je dis en tendant l'objet au dessus de ma tête. Fais gaffe mon gars, j'suis armée. Même si bon dans un combat à l'épée je ne donne pas cher de ma peau. Moi il faudrait que je sois au corps à corps, lui il peut garder un peu plus ses distances. Je le regarde alors suivre des traces de sang au sol. " Tu veux sérieusement qu'on poursuive le tueur ? " Dans le fond je n'y crois pas du tout que c'est lui qui a massacré tout le monde, cependant son attitude n'est pas pour rassurer. Il a l'air vraiment prêt à en découdre. " Moi je veux juste retrouver mon frère et ma meilleure amie, et m'assurer qu'ils vont bien. " C'est pour ça que je déhambule dans les couloirs un marteau à la main, au péreil de ma vie. Plutôt que de me cacher dans un coin et attendre que ça se passe. " Tu ne les aurais pas vu d'ailleurs ? Duncan, il est en dixième année. Il fait parti de l'équipe de foot. C'est un crétin. Mais c'est mon crétin... " Il pourrait tout à fait faire parti des gens qui ont emmerdés James par le passé d'ailleurs. Je passe mon temps à m'embrouiller avec lui, on est toujours en désaccord sur à peu près tout. Il n'en reste pas moins mon petit frère. " Ou Cléo ? Vous avez des cours ensemble. Cela fait une heure que je les cherche...partout...Même parmi les... Enfin tu vois quoi. " C'est alors qu'un hurlement se fait retentir une nouvelle fois. Provenant il semblerait de la cafétaria. " Putain... Il va jamais s'arrêter ? " Pas avant d'avoir décimé le lycée entier ? Et si c'était le cri de Cléo ? Cette pensée là m'horrifie. Et me fait prendre une décision. " Je...Hm d'accord, je vais t'aider. On fait quoi ? "
Sans surprise, le tueur ne s'était pas laissé attaquer sans réagir et James était péniblement parvenu à le blesser au bras. Ce n'était pas ce qu'il voulait mais avec ça il avait au moins la garantie de l'avoir affaibli et rendu plus vulnérable. Son coté inconscient lui aurait sûrement déjà dicté de le poursuivre s'il n'avait pas constaté la présence d'une autre élève. Une jeune fille qu'il connaissait de vue, peut être parce qu'elle faisait partie de celles qu'on remarquait facilement dans les couloirs. Elle était jolie, et il aurait sûrement apprécié de s'en inspirer comme modèle pour ses dessins si les circonstances avaient été différentes. " Qu'est ce qui me prouve que tu dis la vérité ? Pour ce que j'en sache c'est peut être toi qui a été les plombs... T'en as eu marre qu'on te prenne pour un punching ball ? C'est que t'as quand même l'air d'un fou là avec ton épée et l’œil hagard. " Elle marquait un point, lui aussi se trouverait légèrement suspect s'il se croisait dans les couloirs avec des vêtements tout tâchés de sang et une épée ensanglantée à la main. « Si c'était juste une ruse pour t'attirer dans un coin et te liquider, je pourrais tout aussi bien te tuer en plein milieu du couloir. T'as du voir que le lycée était devenu un champ de bataille, on en est plus vraiment à faire dans la subtilité. » S'il était vraiment le tueur qui semait des victimes partout sur son passage, elle aurait probablement déjà fini avec son épée plantée dans le ventre. « J'ai trouvé que cette épée pour me défendre et sans ça tu peux être sûre que tu l'aurais vu m'achever en arrivant. » James était peut être robuste et pas le genre à se laisser faire, mais il n'aurait pas fait le poids face à un type armé qui savait de toute évidence ce qu'il faisait. Alors c'est vrai, il pourrait tout aussi bien inventer cette histoire pour mieux la conduire entre les griffes de son complice, mais aussi étonnant que ce puisse être lui aussi voulait faire cesser le massacre. " J'ai un marteau, mais je m'en suis pas servie encore. " « Un marteau, c'est parfait. Ça peut faire pas mal de dégâts. » Non pas qu'il se soit déjà servi d'un marteau pour défoncer le crâne de quelqu'un, mais de toutes les choses qu'ils auraient pu trouver leurs deux armes n'étaient pas les pires du lot.
Parce que James avait bien l'intention d'aller au bout de ce qu'il avait commencé et l'arrivée de sa camarade ne pourrait pas mieux tomber. " Tu veux sérieusement qu'on poursuive le tueur ? " Éliminer était plus proche de ce qu'il avait l'intention de faire, en réalité. « Si on le fait pas il va avoir le temps de faire d'autres victimes. Et si c'est nous qui nous occupons de lui on pourra le démasquer. T'as pas envie de savoir qui a fait ça ? » Lui était curieux de mettre un nom et un visage sur ces crimes, après tout ils pourraient être surpris par l'identité du tueur. Eddie et lui avaient parié sur un des élèves et James voyait d'ici un paquet de raisons qui pourraient pousser l'un d'eux à vouloir régler son compte à ses camarades. " Moi je veux juste retrouver mon frère et ma meilleure amie, et m'assurer qu'ils vont bien. " Ah, voilà un problème que lui ne risquait pas de rencontrer. " Tu ne les aurais pas vu d'ailleurs ? Duncan, il est en dixième année. Il fait parti de l'équipe de foot. C'est un crétin. Mais c'est mon crétin... Ou Cléo ? Vous avez des cours ensemble. Cela fait une heure que je les cherche...partout...Même parmi les... Enfin tu vois quoi. " Il voyait, oui, pour avoir aperçu de nombreux corps sans vie en arpentant les couloirs à la recherche du tueur. S'il en avait reconnu certains, aucun ne semblait correspondre à la description de l'adolescente. « Je sais pas trop, j'ai pas croisé grand monde qui soit... enfin tu vois, bien portant quoi. Mais je me rappelle de Cléo, il me semble l'avoir vu s'enfuir quand tout ça a commencé. Elle est sûrement à l'abri quelque part. » Dans le meilleur des cas, mais ça n'était sûrement pas le moment pour lui dire que les statistiques dans ce genre de situations étaient généralement pessimistes. « Raison de plus pour pas laisser le tueur faire plus de ravages. » Lui n'avait pas grand monde qu'il tenait à revoir, mais si Michaela avait perdu de vue son frère et sa meilleure amie, sans doute verrait-elle un intérêt à mettre ce tueur hors d'état de nuire.
D'autant plus qu'il semblait continuer à faire des victimes. " Putain... Il va jamais s'arrêter ? " « On va se charger de l'arrêter nous-même. » Les cris provenant de la cafétéria confirmèrent la présence du tueur en plus de conforter James dans son envie de lui mettre la main dessus. Si tout ça ressemblait à un piège pour les attirer à l'intérieur, il n'était pas question de tomber dedans sans s'organiser. " Je...Hm d'accord, je vais t'aider. On fait quoi ? " Exact, il leur fallait un plan. « Le type m'a vu mais il sait pas qu'on va se pointer à deux, alors l'idée c'est de lui faire la surprise. Je vais l'attirer pour qu'il se montre, et vu comment je lui ai lacéré le bras je pense qu'il voudra me faire ma fête. » Loin de lui l'envie de se vanter, mais il avait méchamment blessé le tueur et ça donnerait sans aucun doute envie à ce dernier de se venger. « Pendant ce temps, toi tu te seras planquée. Et dès que je te donnerai le signal tu sortiras de ta cachette et on s'occupera de lui. Blessé comme il est et avec nos armes, on devrait pouvoir faire le poids. » Une épée et un marteau contre un type qui perdait pas mal de sang, c'était jouable à défaut d'être gagné d'avance. « Mais histoire de mettre toutes les chances de notre coté, j'aurai bloqué les portes et versé de l'huile sur le sol. Autant se servir de ce qu'on a à disposition. » Ainsi il serait fait comme un rat. « Alors, tu marches ? »
James évoque le fait que s'il était le tueur, cela fait longtemps qu'il m'aurait déjà assassiné. Peut être. Peut être pas. " Qu'est ce que j'en sais ? Peut être qu'il kiff s'amuser avec ses victimes avant, pour mieux les surprendre. " Je n'ai aucune idée de son mode de fonctionnement, même s'il est vrai qu'au vu de la pile de cadavre, il semblerait être plutôt rapide pour exécuter les gens. Cependant on est jamais trop méfiant, surtout dans ce genre de circonstances. Pour ça d'ailleurs que je prends soin de rester à bonne distance de lui malgré tout. Même si dans le fond je ne pense pas qu'il soit le tueur, on ne sait jamais. Je l'informe avoir un marteau pour me protéger, il en semble ravi. Avec ça on peut faire pas mal de dégats. J'imagine oui, mais je me vois mal m'en servir pour l'enfoncer dans le crâne de quelqu'un. " Probablement un ancien élève, un psychopathe qui vit encore dans le sous sol de chez sa mère. Mais je veux surtout qu'on en finisse avec toute cette folie. " Plus que découvrir son identité, je veux surtout qu'on l'arrête. Peut importe les moyens. Il a déjà fait beaucoup trop de dégats comme ça. Et j'espère de tout mon coeur que mes proches ne font pas parti de ses victimes. Je lui demande d'ailleurs s'il ne les aurait pas vu. Il ne sait pas trop, il n'a pas vu beaucoup de personnes...vivantes. Cependant il croit avoir vu Cléo s'enfuir, ce qui me redonne de l'espoir. " J'espère que tu as raison. " Qu'elle est sagement à l'abris quelque part. " Et toi, y'a personne pour qui tu te fais du soucis ? " Je sais que c'est un grand solitaire mais quand même. Il doit bien y'avoir quelques personnes dont il pleurerait la perte dans ce bahut non ? Si au départ je n'étais pas franchement chaude pour l'aider dans son plan délirant consistant à traquer le tueur pour l'éliminer, entendre les cris me font changer d'avis. Même si ça a de quoi effrayer, cela me donne aussi une p'tain de motivation. Et de rage. On peut pas le laisser continuer de faire des victimes impunément. Il faut que quelqu'un l'arrête. Et il semblerait qu'il n'y ait que nous pour ça à l'heure actuelle. Ou peut etre que les autres qui ont essayé ne sont plus de ce monde à présent. J'accepte d'aider James, mais il faut qu'on ait un plan d'action avant. Hors de question de se jeter dans la gueule du loup sans un minimum de préparation. Cela serait du suicide sinon. Alors je m'en remets à lui qui à l'air de savoir un peu plus ce qu'il fait. Il propose un plan de diversion, consistant à attirer l'attention du tueur, pendant que de mon côté je le prendrais par surprise. " Je sais pas si verser de l'huile sur le sol c'est une bonne idée... On risque de se casser la gueule aussi non ? " Si un combat s'engage, on va aussi glisser comme des cons. Cela serait dommage qu'on finisse le crane explosé contre une table parce qu'on aura glissé sur notre propre piège. " Mais oui je marche sinon...Quel autre choix on a ? Il faut l'arrêter...Si...Si il leur est arrivé quelque chose, et que je n'aurais rien tenté pour l'en empêcher, je ne me le pardonnerais jamais. " Quitte à crever. Même si je n'ai pas le moins du monde envie de crever. Mais peut être qu'on a une chance ? Après tout James a l'air costaud, et puis il m'a dit avoir blessé le tueur. S'il a gagné le premier round, il peut tout à fait remporter le second, d'autant plus s'il est aidé cette fois. Même si je ne suis probablement pas la mieux placée pour ça, je donnerais tout. Enfin...pour tout avouer, je ne sais pas si j'aurais le cran d'utiliser ce marteau. Mais je préfère ne rien lui dire de mes doutes quand à mes capacités à me servir de ce marteau comme d'une arme. Face au danger on ne sait pas de quoi on peut être capable. Probablement de beaucoup de choses dont on aurait jamais imaginé. L'instant de survie prend le dessus. Je compte bien là dessus en tout cas. Je respire un grand coup. " Je suis prête. Allons arrêter ce malade. "
" Qu'est ce que j'en sais ? Peut être qu'il kiff s'amuser avec ses victimes avant, pour mieux les surprendre. " Elle n'avait pas tort, après tout la seule chose qu'il savait sur ce tueur c'est qu'il n'était pas regardant au moment de choisir ses victimes. Un intello faisait tout aussi bien l'affaire qu'une cheerleader ou un joueur de football. " Probablement un ancien élève, un psychopathe qui vit encore dans le sous sol de chez sa mère. Mais je veux surtout qu'on en finisse avec toute cette folie. " L'heure était aux hypothèses en attendant de le démasquer. « Ouais, va savoir ce qu'ils découvriront sur lui quand ils enquêteront sur son passé. Il paraît que c'est souvent les plus insoupçonnables qui sont capables du pire. » En suivant cette logique, même la gentille conseillère d'orientation pourrait très bien avoir fait le coup, James n'arrêtait pas de dire que ses sourires cachaient quelque chose. C'était souvent le cas des gens trop gentils, ils gagnaient votre confiance pour mieux vous planter un couteau dans le dos – parfois au sens propre du terme. " J'espère que tu as raison. Et toi, y'a personne pour qui tu te fais du soucis ? " Contrairement à elle, il n'avait ni frère ni sœur pour qui s'inquiéter, et les liens qu'il avait pu nouer avec certaines de ses camarades restaient superficiels. Ici, il était invisible quand il n'était pas traité en indésirable. « Y'a bien deux ou trois personnes qui mériteraient pas de finir embrochées par ce tueur, mais c'est pas comme si je les considérais vraiment comme des amis. C'est réciproque, de toute façon. » Trop de monde serait ravi de pouvoir lui coller ces crimes sur le dos sous prétexte qu'il avait toujours été en marge. C'est la raison pour laquelle il comptait leur livrer ce tueur sur un plateau et prouver qu'il en avait plus dans le pantalon que ceux qui le prenaient pour un punching-ball depuis des années.
Sa camarade accepta de l'aider à se venger du tueur, ce qui incluait dans le meilleur des cas de le renvoyer tout droit en enfer. " Je sais pas si verser de l'huile sur le sol c'est une bonne idée... On risque de se casser la gueule aussi non ? " Ah, oui, ça faisait partie des détails auxquels il n'avait pas pensé en élaborant son plan. Plan loin d'être infaillible, donc. « C'est pas exclus, faudra faire gaffe à où on met les pieds. L'idée c'est surtout que lui voit rien venir. » Ni le fait qu'ils seraient deux, ni le fait qu'ils auraient tout mis en œuvre pour qu'il ne puisse pas leur échapper. Tout ça, bien sûr, si le type ne les tuait pas avant qu'ils aient eu le temps de poser un orteil dans la cafétéria. Mais sur ce point James n'était pas trop inquiet, le type saignait assez pour s'être probablement planqué là où il ne ferait pas une cible de choix pour le premier élève revanchard venu. " Mais oui je marche sinon...Quel autre choix on a ? Il faut l'arrêter...Si...Si il leur est arrivé quelque chose, et que je n'aurais rien tenté pour l'en empêcher, je ne me le pardonnerais jamais. " Elle s'inquiétait pour son frère et son amie, et même lui pouvait le comprendre. « Pour l'instant on sait pas à qui il a eu le temps de s'en prendre, mais on peut faire que ça s'arrête. » Plus de victimes, plus de sang versé. Il faudrait bien qu'il reste quelques élèves pour organiser une de ces stupides réunion d'anciens d'ici dix ou quinze ans. " Je suis prête. Allons arrêter ce malade. " James passa le premier pour s'assurer que l'entrée était safe. Personne à l'horizon, mais des traces sur le sol. « La voie est libre. Les traînées de sang vont tout droit, ça veut dire qu'il a du se planquer vers le fond et que c'est là qu'il faut qu'on évite d'aller. » L'idée étant toujours de le faire sortir de sa cachette. « Toi tu vas te cacher n'importe où ailleurs, moi je m'occupe de l'huile. Une fois que je l'aurai appâté, t'attends qu'il te tourne le dos et on l'attaque ensemble. C'est parti. » Ils entrèrent et sa camarade partit se cacher pendant que James récupéra une bouteille d'huile qu'il vida à des endroits stratégiques près de la porte. Verrouillant celle-ci, il s'avança pour s'adresser au tueur. « Hey, connard, il me semble qu'on a été interrompu tout à l'heure. C'est bête, on commençait à bien s'amuser. » Connard avait été efficace pour le faire réagir, la première fois. « Quoi ? Me dis pas que je dois venir te chercher moi-même ? T'imagines la tête que vont faire les flics quand ils te trouveront terré dans ton coin et qu'ils devront expliquer que l'auteur de cette tuerie s'est vidé de son sang comme un con ? Pas très digne, comme fin. » Cette fois, un grognement retentit à quelques mètres de là. Sa main resserrée autour de son épée, James vit bientôt approcher la silhouette sombre du tueur. Affaibli, mais déterminé. « Ah, là je te retrouve. » Le type était aussi remonté que prévu, prêt à lui planter son arme dans la carotide. A eux de jouer. « Maintenant ! » A son tour, James n'attendit pas pour brandir son épée dans sa direction et esquiva un premier coup de couteau avant que le second, encore plus sournois, ne lui lacère une partie de la jambe. Il perdit l'équilibre dans un cri de douleur mais prit péniblement appui sur son autre jambe, le tueur toujours en ligne de mire. « Ça va, c'est rien, il faut qu'on l'ai ! »
« Ouais, va savoir ce qu'ils découvriront sur lui quand ils enquêteront sur son passé. Il paraît que c'est souvent les plus insoupçonnables qui sont capables du pire. » C'est vrai, peut être va t'on avoir une énorme surprise, et découvrir que c'est une personne hors de tout soupçons le coupable de toute cette boucherie. Mais j'espère pas. Imaginez c'est quelqu'un que je connais ? Que j'apprécie ? Non non non, cela me parait inconcevable. " Je n'arrive pas à imaginer que ça puisse être quelqu'un qu'on connaisse l'auteur de tous ces massacres. " J'espère que ça sera un parfait inconnu. Enfin ce que j'espère surtout c'est que mes proches sont sains et saufs. Mais lui de son côté, il n'a personne à qui il tient ? Envers qui il verserait une petite larme si elle venait à faire partie de la liste des victimes ? Pas vraiment non. " C'est assez triste ce que tu dis. " Traverser la période du lycée sans amis doit être quelque chose d'assez difficile à vivre.
J'accepte alors de l'aider. Mais il vaut mieux partir avec un plan. Sinon c'est la mort assurée. Il évoque carrément de balancer de l'huile sur le sol, mais je ne trouve pas franchement que ça soit une bonne idée. On risque de se casser la gueule au passage aussi non ? Mais il semble quand même parti dessus. Bon d'accord, s'il le dit, peut être. Allez je respire un grand coup, et me voilà prête. Prête à poursuivre le tueur, bon sang... Mais dans quoi je m'embarque ? Question que je me pose de plus en plus à mesure en entrant dans la salle et en voyant les trainées de sang au sol. En suivant les traces on peut deviner la direction qu'il a prit. James prend les choses en main et m'indique d'aller me cacher. Je cherche rapidement et trouve un spot derrière une rangée de chaises, armée de mon marteau. James a comme prévu balancé de l'huile au sol, et voilà qu'il provoque le tueur. Un peu trop même. Hm est ce vraiment une bonne idée de l'énerver encore plus ? Je reste incroyablement silencieuse, si bien que j'en oublie presque de respirer. J'entends les battements de mon coeur si fort, jusqu'à raisonner dans ma tête. Je serre encore plus fort mon marteau lorsque j'aperçois au loin la silhouette de ce qui ressemble au tueur. Qui se rapproche de plus en plus. Bordel, qu'est ce qu'on est en train de faire ? C'est du suicide. Un combat s'engage entre les deux, et un cri terrible se fait entendre, James s'étant fait lacéré. Et moi je reste là comme une conne, figée dans ma planque. P'tain il va se faire trucider sous tes yeux, et toi tu fais rien ? Mais bordel bouge bon sang ! Tu peux le faire, tu peux le faire. Je sors alors de ma planque, et telle une ninja, fonce droit sur le tueur en prise avec James, si bien qu'il ne s'est pas rendu compte de ma présence - quand bien même James m'avait grillé avec ses invectives. Je veux viser sa tête pour l'exploser qu'on en finisse, mais il bouge tellement que je rate et le touche dans le dos. Cependant j'y ait tellement mit toutes mes forces que le bout pointu vient s'enfoncer dans sa chair. Un cri de douleur et de surprise se fait entendre. Je lui laisse même pas le temps de réagir, que sans réfléchir, je grimpe sur son dos pour tenter de le maitriser un minimum et que James puisse en profiter. " Vas y! "
" Je n'arrive pas à imaginer que ça puisse être quelqu'un qu'on connaisse l'auteur de tous ces massacres. " La première chose à laquelle James songea, c'est qu'elle s'entendrait sûrement bien avec Eddie, lui aussi ayant visiblement conservé une part d'idéalisme malgré ces circonstances plus que sordides. La vérité, c'est que James n'en avait quant à lui jamais été pourvu et que cette tuerie ne faisait aucune différence : il ne croyait pas vraiment qu'il puisse n'y avoir que du bon en certains, à ses yeux tout être humain était capable du pire et certaines pulsions poussaient simplement une partie d'entre eux à céder à cette part d'ombre. " C'est assez triste ce que tu dis. " Cette fois, il haussa les épaules. « Mais à peine plus pénible que d'être enfermé dans un lycée où j'ai toujours détesté me rendre parce qu'un fou furieux a décidé de faire du tri parmi les élèves. » Il n'était pas entrain de dire qu'il plaçait les deux situations sur un pied d'égalité, mais il n'était pas entrain de dire le contraire non plus. De toute façon, ils n'avaient pas le temps de tergiverser. Le plan était rodé, le tueur sûrement pas bien loin, ils n'avaient pas droit à l'erreur. S'il n'aurait pas parié au départ que Michaela le suivrait dans cette entreprise légèrement suicidaire, James n'allait pas se plaindre d'avoir réussi à la convaincre. Après tout, c'était dans son intérêt autant qu'à lui de mettre ce type hors d'état de nuire et personne n'avait sûrement envie de le savoir dans la nature une heure de plus. Qui sait combien de victimes ils pouvaient contribuer à épargner s'ils l'empêchaient de perpétuer son massacre. Qui sait combien d'entre eux avaient peut être un soupçon d'intelligence et un avenir un peu plus radieux que ce que leurs préoccupations futiles le laissaient jusqu'ici penser.
Entré le premier pendant que Michaela partit se cacher, James ne perdit pas une seconde pour provoquer le tueur avec la ferme intention de terminer ce qu'il avait commencé. Ce qui très vite ne fut pas sans résultats : non seulement le type était sorti de sa cachette, mais en plus lui aussi semblait vouloir reprendre où ils s'étaient arrêté. Pas sûr que l'insulter l'ait mis de très bonne humeur, ce que James constata au moment où il lui bondit dessus pour ne pas lui laisser le temps de faire usage de son épée. Et c'est vrai, dans ces moments-là le blond venait à se rappeler qu'il n'avait pas l'habitude de manier ce genre d'accessoires – à l'inverse du tueur qui, lui, commençait à devenir très copain avec son couteau. C'est sa jambe qui en fit les frais et du sang qu'il sentit s'écouler le long de sa chair alors même que la douleur n'avait été que fugace. Il n'avait pas le temps d'y penser, il fallait arrêter le tueur et pour ça l'intervention de Michaela serait déterminante. Ils étaient deux – quand bien même l'un était assez mal en point – et elle n'avait pas l'air du genre à se laisser faire. La blonde apparut dans le dos du tueur et c'est lorsque celui-ci poussa un cri que James comprit avant même d'avoir tout assimilé à la scène que le marteau de la jeune femme était planté quelque part dans le dos du type. " Vas y! " La voyant grimper sur son dos pour continuer de l'affaiblir, James récupéra son épée et ne réfléchit pas au moment d'initier un geste brusque en direction du tueur. Son bras partit avec une telle force qu'il en lâcha larme qui retomba au sol dans un bruit sourd. Théoriquement, tout ce qu'il cherchait à faire était à l'atteindre au moins une première fois avant de décider de la façon dont ils l'achèveraient. Mais théoriquement seulement, car c'est un coup sec dans le ventre du tueur qu'il avait porté sans même tellement mesurer sa hargne. Une plaie béante se forma d'un bout à l'autre de son tronc, lacéré sur au moins quinze centimètres de longueur et, à en juger par la façon dont ses yeux sortirent presque de leurs orbites, la plaie devait être profonde. C'est dans un râle de douleur que le type s'effondra par terre et que le sol de la cafétéria se teinta rapidement de la couleur de son sang. « C'est pas... exactement ce que je visais, mais c'est tout aussi efficace. » Son geste n'avait rien de précis, mais le résultat était là. « S'il est pas mort, ça ne saurait tarder. Il a fait le même bruit que la bagnole de mon père avant qu'elle le lâche. » Autrement dit le type n'était pas bien portant. « Bien joué, au fait. Tu vises plutôt bien avec un marteau. » Aussi bien qu'on pouvait viser avec ce genre d'objets, en tout cas. Personne ne se livrait de toute façon à un concours de dextérité. « On a fait ce qu'il fallait. Maintenant si tu veux partir à la recherche de ton frère et de ta meilleure amie, tu peux. » Elle leur avait peut être bien sauvé la vie, en admettant que le tueur ne les ait pas eu avant qu'ils n'interviennent. Michaela n'avait sûrement pas envie d'envisager cette option et James ne tenait pas non plus à ce qu'elle s'effondre en larmes : tout le monde avait intérêt à voir le verre à moitié plein. « Je vais partir de mon coté et chercher de quoi soigner ma jambe. Personne a besoin de savoir qu'on était là et que c'est notre œuvre. » Lui ne l'avait pas fait pour la postérité, et sans doute qu'elle tenait aussi à oublier ce qui venait de se passer. « Oublie pas l'huile en sortant. » Elle n'avait pas vraiment servi, tout compte fait, mais autant éviter de s'étaler de tout leur long sur le sol maintenant qu'ils pouvaient tenter de trouver une issue.