C'est au moment où le groupe rejoignit en toute hâte la cafétéria que chacun prit vraiment la pleine mesure de ce qui se passait. Tout autour d'eux, les cadavres se multipliaient et les couloirs du lycée n'avaient plus rien d'un tant soit peu accueillants. Le chaos régnait partout et cette vision déchira le cœur de Rory : beaucoup de leurs amis figuraient probablement parmi la liste des victimes et aucun d'eux ne savait encore s'ils réchapperaient eux-mêmes à cette soirée. Si sa main aurait eu plus que jamais besoin du contact de celle de Swann, ils s'assuraient pour l'heure d'escorter Clara et sa cheville blessée jusqu'à leur planque. Les autres les suivaient de près, la tension plus que jamais palpable au sein du petit groupe lorsqu'ils arrivèrent finalement devant la porte battante du réfectoire. Rory fit comprendre à Swann qu'il s'assurerait en premier lieu qu'aucun danger n'y régnait et passa donc une tête à l'intérieur avant de leur faire signe de le suivre. « La voie a l'air libre. » Ils ignoraient si cette planque suffirait à les mettre à l'abri du tueur qui rodait peut être tout près de là, mais c'était toujours plus sûr que de rester dans les couloirs à attendre de croiser sa route. Et puis ils étaient tous ensemble, c'était déjà ça. « Si on se cache sous les tables on risque d'être encore trop à découvert, on sera plus en sécurité derrière les comptoirs. Certains ont un fond, les plus fins d'entre nous entreront sans problème. » Les filles notamment, qui toutes les deux pourraient se glisser en dessous et être ainsi invisibles à l’œil du tueur tant qu'ils ne les contournait pas. Le plan n'était pas parfait, mais ils n'avaient pas beaucoup d'autres options. Celle-ci était pour l'instant la plus sûre.

« Et les cuisines ? » C'est vrai, les cuisines redoublaient probablement de cachettes où chacun pourrait essayer de se fondre dans le décor et de se faire le plus petit possible. Si le tueur devait faire une escale par la cafétéria, ils auraient ainsi peut être une chance d'échapper à son radar. « Oui, il faut tout essayer. » Les placards, les vaisseliers, tout ce qui pouvait les dissimuler était bon à tenter. Rory et Swann s'assurèrent ainsi dans un premier temps que les autres élèves avaient tous pu trouver une cachette avant de rejoindre ensemble l'intérieur d'un immense placard en inox qui servait à contenir toutes sortes d'ustensiles de cuisine. Tout proche de lui, Rory sentit ses battements de cœur s'accélérer et parvint à distinguer suffisamment son visage malgré l'obscurité à l'intérieur du meuble pour échanger avec lui un sourire rassurant. « C'est sûrement pas le bon moment pour jouer à Sept minutes au paradis. » Probablement pas, quand bien même il donnerait n'importe quoi pour que cette soirée redevienne aussi douce et insouciante qu'avant que ce tueur ne décide d'assassiner à tour de bras. Penser à autre chose et se concentrer sur la présence de Swann à ses cotés l'aidait à oublier qu'un placard ne les protégerait peut être pas indéfiniment de sa fureur. Une réalité qui les rattrapa brusquement lorsqu'un bruit angoissant résonna depuis l'entrée de la cafétéria. Un bruit diffus et continu, qui ne ressemblait en rien à de la vaisselle qui tombe par accident. « C'était quoi ça ? » Le murmure d'Harry résonna quelques mètres plus loin, dans la cachette où l'élève avait élu domicile. Le cœur de Rory, lui, rata un nouveau battement. « On aurait dit le bruit... » D'une lame qu'on frotte contre du mobilier. Son regard injecté de peur rencontra celui de Swann et chacun d'entre eux eut instinctivement le réflexe de retenir sa respiration.

Leur plan, bien loin d’être parfait, avait au moins le mérite d’exister. Les footballeurs se sont faufilés entre les ustensiles d’un placard en inox et chaque membre du groupe a su trouver un endroit où se cacher, tous plus ou moins proches les uns des autres de façon à ce que si l’un se fasse repérer, il n’entraîne pas le reste du groupe dans sa chute. De toute évidence, ce n’est pas une issue qu’ils envisageant avec beaucoup d’impatience. Swann préfère largement se contorsionner pour tenir dans un placard auprès de Rory jusqu’à l’arrivée de la police plutôt que d’avoir à découvrir le visage du tueur avant que cette dernière ne se fasse connaître. « C'est sûrement pas le bon moment pour jouer à Sept minutes au paradis. » Le rire est maigre mais franc : il fait de son mieux pour rester discret. Jouer à un tel jeu aurait plu à l’anglais, dans d’autres circonstances. Il aurait tout donné pour que son nom apparaisse avec celui de Rory et ainsi passer sept minutes en sa compagnie, lesquelles se seraient rapidement transformées en heures lorsqu’ils auraient décidé de ne plus vouloir sortir de la pièce, en fin de compte.

Ce soir, pourtant, leurs priorités sont toutes autres et même le doux visage du footballeur ne suffit pas à le faire sourire comme à son habitude, chose pourtant généralement si naturelle. « C'était quoi ça ? » Déjà, la dure réalité les rattrape. L’anglais ferme les yeux, espérant naïvement que cela suffira à faire taire le bruit qu’il a bien sûr entendu à son tour. « On aurait dit le bruit... » Le buit est inqualifiable et pourtant ils comprennent déjà tous ce dont il en retourne, priant Harry de ne pas ajouter un mot de plus et ainsi les faire repérer plus vite que de raison. Dans leur armoire, ils en oublient même de respirer, soucieux de ne pas trahir leur présence d’aucune façon possible.

Le plan était parfait, il aurait sans doute permis au tueur de passer dans une autre pièce de l’établissement, si jamais Harry n’y avait pas été de sa petite contribution, échappant un éternuement sonore. Sans avoir le moindre aperçu visuel sur la cafétéria, ils n’ont pourtant aucun mal à discerner les pas du tueur se précipitant déjà en direction du bruit. La lame, elle, continue de s’enfoncer dans le bois des différents meubles. “Les gars ? Les gars ? C’est… euh… il est là, il approche.” Ses interventions se composent bien plus de cris terrorisés que de paroles, poussant le blond à sortir de sa cachette sans même avoir eu besoin d’en discuter avec Rory. Aucun ne pourrait laisser se faire massacrer sans rien faire, encore moins risquer la vie des autres membres de leur groupe de fortune. “Tout le monde dans les cuisines, maintenant!” Harry débusqué, chacune de leur vie est désormais mise en péril et toutes leurs cachettes avec. Le répit n’aura été que de courte durée et trop peur salvateur. “Oscar, Madison, aidez Clara.” La jeune femme ne veut pas être un poids pour eux mais sa cheville ne va pas en ce sens. De toute façon, le tueur est bien plus intéressé par le cas du garçon apeuré que par celui du groupe, en témoigne le peu d’attention qu’il daigne leur dédier. “Oscar, attends, attends, donne moi ça.” Le ballon se voit dérobé de ses mains tremblantes, Swann n’hésitant pas une seule seconde avant de le jeter au visage du tueur à la hache. “Laisse le, viens me voir plutôt!” Il parle fort, fait de grands gestes, cherche à l’énerver pour qu’il daigne changer de cible. Rien n’y fait, pourtant, et si l’exaspération est évidente, il préfère encore s’en prendre à un Harrison sans défense, laissant Swann replonger des pupilles à court d’idées dans celles de Rory. Peut-être devraient-ils l’attaquer plus frontalement, mais cela voudrait aussi dire qu’ils y risqueraient leur vie plus que jamais. S’il est prêt à se sacrifier, il ne refuse catégoriquement qu’il en soit de même pour le brun. Si seulement Harrison n'avait pas toutes les allergies du monde, en plus d'en avoir chaque phobie.

Non, il n'était pas plus l'heure de jouer que de relâcher leur vigilance, ce lycée restant le repère d'un tueur impitoyable. Si chaque minute donnait l'impression de les rapprocher de leur délivrance, personne ne savait encore si la police interviendrait avant que plus de sang ne soit versé. Rory était prêt à prendre tous les risques nécessaires pour que Swann et les autres s'en sortent indemnes, mais il y avait de nombreux éléments qu'il ne pouvait pas contrôler. Comme le fait que leur planque ne soit pas aussi sûre qu'ils l'avaient tous espéré, celle-ci semblant avoir attiré le tueur qu'ils cherchaient justement tous à fuir. Ce bruit d'abord indéfinissable était maintenant source d'angoisse pour chaque membre du groupe : s'il devait les trouver, personne dans cette cafétéria ne serait plus à l'abri. Chacun redevint donc parfaitement silencieux en espérant que les bruits de pas qui résonnaient maintenant tout près finiraient par s'éloigner.

C'était sans compter sur Harrison dont un seul éternuement indiqua au tueur sa présence sur place. Maintenant il n'aurait plus dans l'idée de repartir et ça n'était qu'une question de secondes avant qu'il ne les débusque tous et comprenne que ce n'était pas une, mais bien sept potentielles victimes qu'il avait dans son sillage. “Les gars ? Les gars ? C’est… euh… il est là, il approche.” Swann fut le premier à sortir de sa cachette pour éviter à leur camarade de subir les foudres du tueur, et c'est sans hésiter que Rory et le reste du groupe prirent exemple sur lui. “Tout le monde dans les cuisines, maintenant! Oscar, Madison, aidez Clara. ” Chacun suivit scrupuleusement les indications du blond, qui n'était pas leur leader naturel sans raison. Rory, pourtant, sentit son cœur se serrer d'angoisse lorsque Swann s'interposa en première ligne entre Harry et le tueur. Le voir risquer sa vie au plus près du danger devrait le rendre infiniment fier, mais à cet instant c'était une peur écrasante qui prenait le dessus. “Oscar, attends, attends, donne moi ça.” Non, Swann, non. Les mots qu'il aurait voulu lui hurler restèrent coincés au fond de sa gorge, peut être parce que Rory savait tout au fond de lui que Swann réagissait de la bonne façon en tentant d'attirer l'attention du tueur pour lui éviter de foncer droit vers un Harrison démuni. Pour autant chaque pan de son être était terrifié et lui tremblant d'inquiétude. Le voir provoquer un type armé d'une hache était la dernière chose au monde à laquelle il aurait voulu assister.

“Laisse le, viens me voir plutôt!” « Swann... » Incapable de rester inactif pendant que Swann risquait sa propre vie et qu'Harrison était sur le point de devenir la prochaine victime du tueur, Rory prit une grande inspiration au moment de s'avancer dans le dos de celui-ci. A défaut d'avoir le temps de mettre la main sur une poêle, il sortit de l'intérieur de sa veste la boule magique récupérée dans les vestiaires. « Hey toi, fiche-leur la paix ! » S'en saisissant, il la lança en direction du tueur qui la reçut à l'arrière du crâne. Le choc ne fut pas assez violent pour l'assommer en bonne et due forme, mais suffisant pour le désarçonner l'espace d'un instant et le faire tomber à genoux. Sa hache, elle, lui tomba des mains et glissa à quelques mètres de là. « Swann, mets Harry à l'abri pendant que je récupère sa hache ! » Le tueur reprendrait ses esprits dans une poignée de secondes et il reprendrait son épopée meurtrière si personne ne le séparait de son arme. Rory s'élança ainsi à toute vitesse mais ne put prévoir ce qui arriverait ensuite. « Non Rory, je suis plus près je m'en occupe ! » La silhouette de Madison bondit subitement dans la trajectoire du tueur, ce qui ne faisait pas du tout parti du plan. « Madison, arrête, reste à ta place ! » Ce n'était pas à elle de s'en occuper, il avait plus de chances d'avoir le dessus s'il devait se battre avec le tueur et il savait tout au fond de lui qu'elle n'intervenait pas pour les bonnes raisons. Mais c'était déjà trop tard, la jeune fille s'était rapprochée du tueur dans l'espoir de se saisir de sa hache, malheureusement aussitôt prise de court par un réflexe de celui-ci. L'homme tendit le bras pour se saisir du manche de son arme et la brandit à la seconde même où Madison se retrouva face à lui. « MADISON ! » L'arme tranchante s'enfonça dans le ventre de la cheerleader, celle-ci poussant un cri sourd qui serra le cœur de chaque personne présente dans la pièce. « NON ! » Affolé, Rory posa un regard horrifié sur le corps meurtri et inerte de la jeune fille avant de le remonter vers celui de Swann, qu'il n'attendit pas une seule seconde pour rejoindre. « Mon dieu Swann, il l'a... » Tuée, et Rory ne pouvait maintenant s'empêcher de se dire que c'était de sa faute. C'était lui qui avait attaqué le tueur, lui à cause de qui Madison avait cru pouvoir récupérer sa hache. Elle avait perdu la vie parce qu'il avait réagi sans tenir compte des nombreuses inconnues que ce plan pouvait comporter. Elle était morte par sa faute, et il y aurait d'autres victimes s'il ne réagissait pas. « Il faut... Il faut pas qu'on reste là. COUREZ, VITE ! » L'heure n'était plus à tenter de désarmer le tueur, aucune de leur arme ne pouvant rivaliser avec l'extrême cruauté dont il était capable. Sa main glissa comme un réflexe dans celle de Swann tandis qu'ils tentèrent tous de s'enfuir, aidant Clara au passage, pris en chasse par le tueur et sans même savoir où aller.

« Swann... » Tout ira bien, je te le promets. Ses yeux n’ont pas le temps de trouver ceux du brun pour le rassurer mais au moins il ne flanche pas et reste fort, dans l’espoir que les autres sauront à leur tour puiser dans leurs dernières forces pour tenter d’en faire de même. « Hey toi, fiche-leur la paix ! » De la force de caractère de Rory, elle, il n’a jamais douté la moindre seconde. C’est sur lui qu’il aurait été prêt à tout miser ; c’est aussi lui qu’il aurait voulu voir s’en sortir si jamais absolument tout venait à mal se passer. Pour le moment encore, leur plan arrive à retrouver une allure acceptable, le coup porté par le brun avec la lourde boule permet d’assommer le tueur un temps et de l’immobiliser au sol - un temps seulement, là aussi. « Swann, mets Harry à l'abri pendant que je récupère sa hache ! » Toute son âme proteste contre cette idée stupide mais il ne prend pas le temps de lui faire part de ses pensées, ne sachant trop bien que chaque seconde est comptée et qu’il ne l’écoutera de toute façon pas. Chacun veut bien trop protéger l’autre pour accepter qu’il se mette moindrement en danger et pourtant ils sont dans la même pièce qu’un tueur.

Madison devient soudainement un alliée inespérée dans cette aventure et alors que Swann s’occupe effectivement de relever un Harrison tétanisé pour le faire rejoindre le reste du groupe, elle semble prendre le lead des opérations. Malheureusement pour elle, tout se passe bien trop vite pour que qui que ce soit puisse à son tour lui venir en aide, comme elle l’a fait avec le brun, chose dont l’anglais lui sera éternellement reconnaissant. Trop éloigné pour réellement pouvoir observer la scène et trop préoccupé par son rôle consistant à relier Harry au reste du groupe, Swann n’entend finalement que le cri strident du footballeur, lequel lui glace le sang. « MADISON ! » Cela ne le laisse pas présager quoi que ce soit de positif et déjà tout de mortel, définitif, sanglant. « NON ! » L’ordre impérieux donné à Harry de rester avec le groupe et de trouver une nouvelle cachette est expédié : il doit retourner auprès de Rory, là où est sa place, même (surtout) dans un instant comme celui-ci.

« Mon dieu Swann, il l'a... » Il voudrait l’enlacer et former un cocon protecteur autour de sa personne mais le contexte ne s’y prête pas, seule raison pour laquelle il se retient de tels gestes, les remplacements par ses mains rapidement posées contre son dos. Ses yeux, eux, ne lâchent pas le tueur des yeux, ni même le corps déjà en train de se refroidir de la jeune cheerleader. Rory ne se pardonnera jamais sa disparition et devra difficilement vivre avec, l’anglais l’anticipe déjà. « Il faut... Il faut pas qu'on reste là. COUREZ, VITE ! » Les autres n’ayant aucunement écouté les ordres de Swann, le groupe amputé d’un membre se retrouve à courir en hâte dans les couloirs de l’établissement. La main du blond, elle, s’est naturellement placée contre celle de celui qu’il aime, pour lui assurer qu’il restera présent autant que pour s’assurer que Rory ne perd pas de terrain non plus, perdu dans ses pensées, attaqué par bien trop d’émotions douloureuses à la fois. “Essayez les portes de sortie !” Qu’il hurle aux quelques camarades devant eux, les seuls à décider de la direction à prendre à chaque nouvelle intersection. Se cacher ne suffit plus désormais, pas alors que le tueur les suit de près. Leur dernier espoir réside dans une fuite en bonne et due forme.

Je vous fais perdre du temps, laissez-moi, c’est pas grave, allez aider les autres.
“Hors de question. Ensemble ou rien.”

Ils arrivent sur une des portes donnant sur le parking avec quelques secondes de retard seulement, Connor déjà occupé à tenter de la faire céder par la force. Swann n’essaye même pas de son côté, jugeant l’entreprise voué à l’échec : quelque chose bloque simplement son ouverture. “Clara, vois si tu peux faire passer ta main entre les battants de porte.” Elle est la plus fine du groupe, celle qui a le plus de chance de réussir et d’enlever le rondin de bois ou Dieu sait quoi encore qui les force à rester piégés comme des rats. Si elle n’y arrive pas, ils devront encore une fois faire un détour alors que le tueur ne sait que gagner du terrain. C’est sur lui que Swann a reposé son attention, son pic à glace dans la main, prêt à l’attaquer à son tour en cas de besoin. Il ne fera pas plus de mal à l’un des leurs, il n’en a pas le droit.

Tout s'était passé si vite qu'il n'aurait sûrement pas pu aider Madison, pourtant Rory ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable d'être resté figé d'effroi lorsque la hache du tueur avait porté son coup fatal. Rejouer la scène dans son esprit n'irait pourtant rien changer et bien loin de là, c'est tout le reste du groupe qui pourrait s'en trouver menacé. Rory sortit ainsi de sa torpeur pour retrouver la présence rassurante de Swann et s'assura en même temps que lui que les autres pourraient s'échapper. Il n'était plus seulement question de se mettre à l'abri mais aussi d'éviter que plus de sang ne soit versé ce soir. A défaut d'avoir pu passer sous le radar du tueur, il ne leur restait plus comme solution que de fuir aussi vite que possible.

Le lycée devenait comme un immense labyrinthe dont il leur fallait à tout prix s'échapper, et tout serait plus périlleux encore avec un tueur armé à leurs trousses. En queue de peloton, Swann et lui savaient bien qu'il les suivait de près et était plus que jamais déterminé à rallonger la liste de ses victimes. “Essayez les portes de sortie !” Si les issues étaient jusqu'ici barricadées, aucun d'eux n'avait l'intention de vivre leurs derniers instants dans un lycée d'ors et déjà marqué par l'horreur. Ils étaient encore six et c'était bien suffisant pour tenter quelque chose, peu importe quoi, pourvu qu'ils puissent gagner du temps avant l'arrivée de la police. Tout espoir était bon à prendre. « Je vous fais perdre du temps, laissez-moi, c’est pas grave, allez aider les autres. » “Hors de question. Ensemble ou rien.” Pas une once d'hésitation ne transparut dans les mots de Swann et Rory, aussi fier qu'il l'était chaque fois que le blond ne laissait ni la peur ni le danger lui dicter d'abandonner l'un des siens, le couva du regard. « On ne perdra plus personne. » Ils n'avaient peut être rien pu faire pour leur camarade, mais ils avaient encore le pouvoir de protéger Clara et les autres, et Rory n'avait pas le moindre doute sur le fait que Swann y tenait autant que lui. Ils étaient trop près du but pour lâcher.

Les portes menant au parking étaient condamnées au même titre que le reste des issues, et c'est la raison même pour laquelle ils savaient qu'il était bien inutile de tenter de sortir ailleurs. “Clara, vois si tu peux faire passer ta main entre les battants de porte.” La jeune fille s’exécuta sans même penser à discuter les ordres de Swann, lequel était non seulement un leader avisé mais aussi un protecteur en qui chacun ici avait toute confiance. Rory le premier. « J'essaie, mais ça résiste. » « On croit en toi Clara, tu vas y arriver. » Elle était peut être bien la seule qui puisse espérer faire céder ce qui bloquait ces portes et plutôt que de lui rappeler qu'ils n'avaient que peu d'autres options pour espérer s'en sortir, Rory aimait autant l'encourager. Le tueur serait là d'ici peu de temps et il ne pouvait empêcher son regard de se reposer sur Swann qui semblait prêt à lancer une offensive dans l'hypothèse où ils n'auraient pas réussi à gagner l'extérieur à temps. Rory, lui, espérait plus que tout qu'ils n'auraient pas à en arriver là, sachant d'avance qu'il ne pourrait se résoudre à le laisser risquer sa vie une nouvelle fois. Ses doigts retrouvèrent les siens avec le besoin de le lui faire comprendre sans qu'il soit même capable de le formuler : réchapper à cette soirée n'aurait pas le moindre sens s'il devait risquer de le perdre lui. Alors non, il ne laisserait personne lui faire de mal.

« Encore un petit effort, t'as presque réussi. » « Ça y est, je crois que c'est bon ! » Le cœur de chaque élève rata sans doute un battement lorsqu'un bruit sourd retentit de l'autre coté des portes battantes, signe que Clara était venue à bout du rondin de bois qui leur barrait la route. « Génial, maintenant allons nous mettre à l'abri ! On pourra pas sortir si les grilles sont fermées mais... on peut sûrement tenter d'ouvrir une voiture. » Bal oblige, ce n'était pas ce qui manquait et ils n'auraient que l'embarras du choix. Encore faudrait-il qu'ils parviennent à ouvrir l'une d'elles et puissent s'entasser à l'intérieur à défaut de pouvoir pour l'instant quitter l'enceinte du lycée. « On se souciera du reste après. » Chaque chose en son temps. Le tueur, lui, accéléra le pas dans leur direction lorsqu'il comprit. « Vite, vite, il approche, perdez pas de temps. On vous rejoint. » Les autres partirent devant tandis que Swann et lui avaient encore à accomplir une mission : s'assurer de leur offrir quelques précieuses minutes d'avance sur lui. « Il faut remettre le rondin à sa place pour bloquer les portes et le ralentir. » Un seul regard suffit à ce qu'ils se coordonnent parfaitement et parviennent à bloquer les portes juste avant que le tueur n'arrive à leur hauteur. De l'autre coté, l'homme enragé tentait déjà de forcer l'issue. « Harry nous fait signe, je crois qu'ils ont réussi à ouvrir une des voitures. » Cette seule perspective était impensable il y a quelques minutes, tout comme de retrouver l'extérieur. « Swann... on y est presque. » Et à défaut de pouvoir s'écrouler dans ses bras, c'est sa main qui retrouva la sienne et en courant qu'ils rejoignirent les autres.

Son pic à glace dans une main, il ne cherche pourtant pas un seul instant à repousser la douceur des doigts de l’australien venant se blottir contre sa main libre. Bien au contraire, il en a bien besoin en cet instant, son cœur tambourinant dans sa poitrine un peu plus à chaque fois qu’il observe le tueur avancer en leur direction et les portes de sortie résister aux doigts fins de Clara. Ce n’est pas pour autant qu’il rend leur libertés à ses doigts une fois la porte ouverte et les soulagements de chacun exprimés avec vigueur. Après ce qui est arrivé à Madison, il craint plus que jamais de le perdre. Derrière lui, il entend le petit groupe s’engouffrer rapidement vers l’extérieur et la brise de la nuit faire s’envoler ses quelques boucles. Lui et Rory ferment la marche sans qu’ils aient eu à tomber d’accord à ce sujet. « Vite, vite, il approche, perdez pas de temps. On vous rejoint. » La mélodie de la hache glissant contre le carrelage gagne en vitesse, c’est indéniable.

Une fois chacun à l’air libre, les deux hommes s’engouffrent à leur tour à l’extérieur, ne semant plus le tueur de beaucoup. Il gagne du terrain à chaque nouvelle seconde écoulée. « Il faut remettre le rondin à sa place pour bloquer les portes et le ralentir. » L’anglais hoche de la tête, d’accord avec cette idée. Il ne ressent pas le besoin d’ajouter quoi que ce soit, se contentant de se concentrer sur ses gestes, à coordonner avec ceux de son petit-ami. Il en va de leur vie, ils n’ont pas le droit de ne pas y arriver. Ce fichu bout de bois est la dernière chose qui les sépare d’une mort aussi douloureuse que certaine. « Harry nous fait signe, je crois qu'ils ont réussi à ouvrir une des voitures. » Un coup d’oeil en arrière lui confirme l’hypothèse, tous réunis autour d’une vieille Range Rover avec laquelle il aimerait sans doute bien plus écraser le tueur plutôt que se cacher de lui. « Swann... on y est presque. » Enfin.

Après quelques mètres d’une course effrenée, l’anglais revient soudainement sur ses pas, ne donnant comme explication qu’un simple “[color=mediumpurple]Attends, attends.[/i]” Il aurait voulu lui préciser de continuer sans lui, sachant pourtant par avance que son ordre ne sera pas écouté. Ils restent ensemble quoi qu’il arrive, pour le bon comme le pire - et ces dernières heures, le pire l’emporte. Sa main relâche celle du brun un instant, jusqu’à retourner à la porte que le tueur tente toujours de forcer, passant sa main entre les battants comme Clara avant lui. A la seule différence que pour lui, Swann prend la peine de rapidement enfoncer son pic à glace dans la chair de la main de ce dernier, le faisant traverser jusqu’au bout de bois contre lequel il se loge. Même s’il arrive à le bouger de là, il aura un trou béant à la place de la main et des muscles arrachés. Le cri qui leur parvient depuis l’établissement se fait le témoin de toute la douleur du geste infligé, moyen supplémentaire pour eux de gagner du temps jusqu’à l’arrivée de la police. “On peut y aller, maintenant.” Ses yeux rencontrent une seconde ceux de Rory et il se retient plus que jamais de l’embrasser maintenant qu’ils aperçoivent enfin le bout du tunnel.

Chacun ayant trouvé sa place dans le véhicule et baissé les sièges au maximum pour ne pas être visibles, les deux footballeurs ne semblent plus avoir beaucoup de choix pour se cacher dans le véhicule. “J’imagine qu’on va avoir le droit au coffre.” S’ils peuvent encore appeler cela un coffre, à en juger par la taille de ce dernier. Le rire de Swann est nerveux mais loin de lui l’idée de s’en plaindre, surtout après la journée qu’ils viennent de vivre. Ils seront certes à l’étroit mais personne n’aura l’idée de venir les y chercher. Le plus difficile sera simplement d’arriver à y rentrer à deux, sans doute. “Si on se couche sur le côté, on devrait pouvoir rentrer.” Le doute est discernable dans le son de sa voix mais ils n’ont pas le temps de discuter davantage que déjà il demande à Rory de monter le premier, pour finalement en faire de même tout aussi rapidement, refermant difficilement le coffre derrière eux. Et vous avez pas intérêt à vous galocher. Clara leur murmure, un siège au-dessus d’eux, laissant Swann sourire doucement, dans l’obscurité la plus totale. “Promis.” Cela ne l’empêche pas de caresser doucement la joue de Rory, laquelle il n’a aucun mal à retrouver, et de poser son front contre le sien pour ne plus jamais en bouger. Si toute parole n’était pas synonyme de danger, il lui aurait précisé une fois de plus combien il l’aime.

L'issue vers le parking à présent dégagée, le petit groupe d'élèves s'engouffra à l'extérieur tandis que seuls Swann et Rory étaient restés pour s'assurer de ralentir le tueur dans sa progression. Si les doigts frêles de Clara étaient venus à bout du rondin de bois qui retenait la porte, le tueur lui aurait sûrement plus de mal. “Attends, attends.” Le regard de Rory interrogea Swann lorsque ce dernier revint sur ses pas. Si un soupçon d'inquiétude lui serra le cœur en entendant le tueur continuer de s'acharner contre les portes, celle-ci fut bien vite balayée par le réflexe insoupçonné qu'eut bientôt le blond. Son pic à glace dans la main, Rory eut la surprise de le voir l'enfoncer dans la main du tueur et ainsi lui rendre la tâche encore plus difficile. En plus de lui faire payer chacun de ses crimes. “On peut y aller, maintenant.” « Whaou. » Il lui fallut quelques secondes pour qu'un son puisse sortir de sa bouche, ne s'attendant pas un instant à le voir faire preuve d'autant de sang froid mais ne pouvant cacher la fierté qu'il éprouvait. Swann n'était pas quelqu'un de violent, et bien loin de là, mais son geste avait tout de courageux et surtout, il permettrait au groupe de gagner de précieuses minutes le temps que la police arrive. « Ce type va regretter d'avoir croisé ta route. » Et c'était peut être bien la première fois ce soir qu'il ne frémissait pas d'entendre un cri retentir, la souffrance du tueur étant la seule qui soit à ses yeux amplement méritée après tout ce sang versé. C'était aussi la première fois depuis de longues minutes que son sourire était sincère et moins crispé : la peur ne s'était pas encore envolée, mais le soulagement gagnait de plus en plus de terrain. Dans leur viseur, à présent, la voiture qui leur servirait de refuge.

“J’imagine qu’on va avoir le droit au coffre.” Leurs camarades s'étaient déjà entassés à l'intérieur et à six, il devenait compliqué de trouver de la place tout en se faisant discrets. Le tueur avait plus urgent à gérer maintenant que sa main était dans un sale état, mais il pourrait les retrouver. Cette planque ne serait pas de trop. “Si on se couche sur le côté, on devrait pouvoir rentrer.” Rory acquiesça doucement, n'imaginant presque aucun scénario dans lequel partager le coffre d'une voiture avec Swann pourrait réellement être désagréable. « Je préfère encore ça au placard de tout à l'heure. » Et pas seulement parce qu'il avait le manche d'une casserole qui lui rentrait dans le dos et ne pouvait pas faire le moindre bruit au risque d'attirer le tueur. Ici encore, la discrétion était de mise tant que le type n'avait pas été mis hors d'état de nuire et la tension restait palpable malgré un premier sentiment de délivrance. Ils n'étaient peut être pas encore sortis de cet enfer, mais toutes les personnes présentes dans cette voiture allaient bien. Et surtout, Swann était sain et sauf, près de lui. « Et vous avez pas intérêt à vous galocher. » Rory étouffa un rire contre la paume de sa main, avant que le contact de celle de Swann contre sa joue ne fasse s'étirer son sourire avec douceur dans la pénombre. “Promis.” « On attendra d'en avoir fini avec cette soirée pour ça. » Oh, comme le seul contact de son front contre le sien lui avait manqué. A défaut de pouvoir pour l'instant lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur, Rory glissa une main aveugle dans les cheveux de Swann et se blottit contre lui en songeant qu'ils avaient fait le plus dur, quoi qu'il advienne.

La crainte qu'il croyait envolée quelques secondes plus tôt lui secoua pourtant le ventre de plus belle lorsque des bruits de pas retentirent à l'extérieur de la voiture. « Tu entends ? Quelqu'un s'approche. » Trop occupé à serrer Swann contre lui dans l'hypothèse où le tueur les aurait retrouvé, Rory ne remarqua même pas que les pas en question étaient trop nombreux pour n'appartenir qu'à une seule personne. « J'ai plus d'arme sur moi, je lui filerai un coup de poing si jamais... » « Police ! » Le coffre s'ouvrit brusquement sur les silhouettes de deux policiers en uniformes et c'est un soulagement indescriptible que Rory et les autres élèves éprouvèrent. Non seulement le tueur ne leur flanquerait pas un coup de hache, mais en plus la police était enfin là. « Je suis l'agent Rogers, on a été prévenu de ce qui se passait. Un de mes hommes m'a informé qu'il avait entendu du bruit venir de cette voiture. » Sans doute Harrison et un de ses innombrables éternuements, pour une fois synonymes de délivrance. « Vous avez plus rien à craindre, on vient d'intercepter celui qui a fait ça. Combien vous êtes, là-dedans ? » Deux hommes les aidèrent Swann et lui à sortir du coffre tandis que d'autres faisaient le tour de la voiture pour accueillir les autres. « On est six. Notre amie s'en est pas sortie, elle est... dans la cafétéria. Elle s'appelait Madison si jamais vous voulez prévenir sa famille... » « On s'en occupe, venez avec moi. Vous devez tous être épuisés. » Les jambes encore tremblantes d'avoir bien cru ne voir jamais le bout de cette interminable soirée, Rory n'avait pas délogé sa main de celle de Swann depuis la seconde où le coffre s'était ouvert. Son cœur se remplit de joie lorsqu'ils posèrent les yeux sur les voitures de police et les ambulances dispersées sur le parking, ainsi que sur les quelques dizaines d'élèves secourus tout comme eux. Se tournant vers Swann, il n'attendit pas une seconde de plus pour le serrer contre lui et l'embrasser amoureusement. Enfin. « On l'a fait, Swann... on s'en est sortis. On va pouvoir la faire, cette virée tous les deux. » Ne quittant son regard que pour s'assurer qu'Harrison et les autres étaient eux aussi pris en charge, il y replongea aussitôt le sien. « Je t'aime tellement. Je veux plus jamais risquer de te perdre. Plus jamais. » Et il était probable qu'il ne desserre plus jamais son étreinte et lui répète ces mots jusqu'à ce qu'il finisse par tomber de fatigue, son cœur infiniment plus léger de savoir qu'ils allaient bien à défaut de pouvoir oublier ce qui s'était passé. Le cauchemar était terminé, et le plus beau c'est ensemble et pour très longtemps qu'ils l'écriraient à compter d'aujourd'hui. Et c'était bien ça, leur plus belle victoire sur ce tueur.

« On attendra d'en avoir fini avec cette soirée pour ça. » Ces mots ont tout d’une promesse à laquelle Swann se raccroche, trouvant réconfort et courage contre la joue de l’australien qu’il n’a de cesse de caresser doucement. La main que ce dernier perd entre ses boucles est une sorte de magie qui lui permet enfin de souffler doucement et dégager quelque peu ses poumons serrés par la peur et l’adrénaline incessante de ces dernières heures. Ses lèvres finissent par se poser contre les siennes sans qu’il fasse le moindre mouvement supplémentaire, promesse faite à Clara oblige.

Alors que les étudiants dans la voiture s’occupent de préparer un plan de fortune, imaginant déjà le tueur revenir à leurs trousses, le soulagement se fait aussitôt ressentir (et entendre) lorsque c’est finalement la police qui se présente à eux. Ils sont sauvés, enfin, et ce monstre aura sa place derrière les barreaux. Chacun se voit offrir une main rassurante pour sortir du véhicule, offre que personne ne semble capable de refuser alors que Rory répond aux questions de l’agent Rogers, la prévenant de la mort de Madison. Entendant son discours, le blond ne vient pas perdre de temps avant de se placer à ses côtés, sa main collée à la sienne depuis que le coffre s’est ouvert sous la lumière aveuglante des lampes torches. Il serre ses doigts plus que de raison mais l’anglais ne risque pas de lui en vouloir, au contraire, plutôt soulagé qu’il ne garde pas tous ses sentiments pour lui. Ils ont besoin d’évacuer et de lâcher prise, après les heures d’enfer qu’ils viennent de vivre. « On s'en occupe, venez avec moi. Vous devez tous être épuisés. » Leurs pas sont bien plus lents et flageolants maintenant qu’ils n’ont plus à réchapper à qui que ce soit et Swann ne peut s’empêcher de jeter quelques regards en arrière pour s’assurer qu’on s’occupe bien de chacun de leurs amis. Ils ne seraient pas là sans eux, chacun ayant à sa façon participé à leur fuite et sauvetage. Lorsqu’il repose les yeux devant lui, pourtant, il n’a pas le temps d’observer la scène du ballet de voitures en tous genre qu’il rencontre déjà les lèvres de son petit-ami. Maintenant, en plus d’en avoir le droit, ils ont l’opportunité de s’embrasser sans ne plus rien risquer. Ses mains se posent contre ses joues, ses lèvres ne donnent déjà plus guère de répit aux siennes. Ce moment, il en rêvait depuis l’instant où il avait passé les portes de l’établissement. « On l'a fait, Swann... on s'en est sortis. On va pouvoir la faire, cette virée tous les deux. » Il replace ses mèches rebelles, caresse ses joues de porcelaine, joue de ses traits du visage qu’il redécouvre à la lumière des lampadaires. Il n’arrête plus de sourire. “On va pouvoir faire tout ce qu’on veut.” Après avoir côtoyé la mort de si près, il ne veut plus se mettre aucune barrière et encore moins à leur couple. Ils verront le monde, ils feront tout ce qui leur plaît, ils joueront au football jusqu’à en perdre la tête. Voilà ce à quoi ressemble un futur parfait aux yeux de l’anglais. « Je t'aime tellement. Je veux plus jamais risquer de te perdre. Plus jamais. » Une main posée contre la nuque de Rory amène son visage près de son cou pour qu’il s’y repose et y trouve une place rassurante alors que Swann imite le même geste, retrouvant avec satisfaction la chaleur de sa peau. “J’ai eu tellement peur pour toi. Je m’imaginais pas vivre sans toi.” Parce que lui aussi l’aime ; il l’aime tellement. Personne ne pourrait en douter, surtout pas Clara.