Sa main cherchait péniblement son téléphone, où est-ce qu’il était passé ? Il était pourtant bien là, il remplissait son job en relançant sans cesse son alarme. Elle finit par lever sa tête et remarqua qu’il se trouvait sur son bureau. Pourquoi l’avait-elle laissé là-bas ? Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de se rappeler qu’elle avait laissé le travail empiéter sur toute sa soirée. Cela ne serait pas arrivé si elle avait continué de déléguer à son assistant, mais elle arrivait de moins en moins à le faire depuis qu’elle savait ce qu’il faisait dans son dos. Halston lui disait de plus en plus qu’elle devait gérer tel acteur, trier les scénarios... avant de finir par ne lui laisser que des miettes, comme s’il s’agissait d’un vulgaire stagiaire. C’était un sacré retour de bâton pour lui, mais c’était tellement bon de voir son visage se décomposer qu’elle ne pouvait que se réjouir de ce retournement de situation ou presque. Elle recommençait à gagner en estime auprès de sa patronne, mais d’un autre côté elle se faisait de moins en moins présente pour Eddie. L’agente de stars ne comptait plus le nombre de fois où elle s’excusait auprès de lui par messages, ils devaient compenser le fait qu’ils arrivaient moins à se voir en se téléphonant plus régulièrement, mais elle n’arrivait pratiquement pas à trouver de moments pour le faire. La brune ne trouvera pas de meilleur moyen de consolation de lui envoyer quelques vocaux, où elle lui rappelait qu’il lui manquait, qu’il ne restait plus qu’un certain nombre d’heures avant qu’ils ne puissent se voir. Elle se leva et stoppa cette sonnerie infernale, avant de regarder ses notifications. Le danseur lui avait envoyé une vidéo dans laquelle un de ses chats réagissait au son de sa voix, elle se mit à sourire bêtement. Elle ne savait pas qui avait le plus adopté qui, elle ou le matou ? Elle devait avouer qu’elle ressentait un certain plaisir à chaque fois qu’elle voyait sa petite tête apparaître lorsqu’elle passait la porte d’entrée. Halston lui répondra que ce soir, sa petite boule de poils allait assister à leur nouveau cour d’acting et qu’il allait pouvoir donner son avis en direct. C’était sa façon de lui rappeler gentiment que ce soir, il n’y échapperait pas, il ne manquera pas de lui dire que de son côté elle allait également avoir ses propres leçons, puisqu’elle allait faire sa deuxième séance de coréen avec lui. Elle n’était aucunement dérangée par cette idée, au contraire, elle le voyait comme un moyen d’être encore plus proche de lui, de s’imprégner davantage de son univers. L’agente de stars fixa l’heure, il lui restait encore dix bonnes heures avant d’être à ses côtés et de pouvoir mettre ce portable sur off, parce que rien n’y personne ne viendra perturber leur vendredi soir.
Une fois dans son agence, elle eut le réflexe d’aller à la machine à café, à laquelle elle surprit l’hôtesse d’accueil et une autre collègue, qui avaient l’air inquiètes au sujet de Simon qui ne serait pas là aujourd’hui. Halston n’en croyait pas ses oreilles, c’était bien le prénom de son assistant qu’elle venait d’entendre là ? Elle se permit de s’incruster innocemment avant de se faire confirmer l’information. L’envie d’afficher un grand sourire et de serrer ses poings était forte, mais elle fit l’effort de jouer l’hypocrite en montrant une mine un peu déconfite. Elle osa même leur dire qu’elle espérait qu’il ne se portait pas trop mal, avant de filer dans son bureau avec son cappuccino à la main. Elle avança de quelques pas et ne put s’empêcher de lâcher cri de joie, son plan avait dépassé ses espérances, si seulement il pouvait apporter sa démission bientôt elle serait la plus comblée des femmes. L’agente de stars secoua légèrement sa tête, il ne fallait pas non plus qu’elle vise trop haut, il était déjà merveilleux de savoir qu’elle n’allait pas du tout voir sa tête. Aujourd’hui ne pourrait qu’être une bonne journée. Elle se mit à travailler avec entrain et une productivité qui lui permettrait peut-être de partir un peu plus tôt, si elle arrivait à tenir la cadence. Elle alluma fugacement son téléphone, dans l’unique but de voir son fond d’écran, sur lequel se trouvait son blond préféré, ce qui la motiva à boucler tout ce qu’elle avait à faire. Une fois qu’elle vit le bout du tunnel, elle leva sa tête en direction de son horloge et n’en croira pas ses yeux, elle avait terminé heure plus tôt que prévu. La brune avait presque envie de faire une petite mise en scène, pour mettre en avant ses dossiers terminés devant celle-ci et pouvoir envoyer un message dans lequel elle pourrait glisser un Stay at home Simon, I don’t fucking need you. Depuis quand voulait-elle faire ce genre de choses ? Vouloir être aussi méchante ne lui ressemblait pas, mais c’était dans des instants comme celui-ci qu’elle comprenait pourquoi sa colocataire ne se gênait pas pour être une véritable garce. Il ne méritait pas qu’elle ne pense une minute de plus à lui, elle s’empara de son sac à main et quitta son agence, sans pour autant se rendre directement à Redcliffe. Halston avait décidé de faire un petit détour, pour se rendre dans une de meilleures boulangeries du quartier, qu’elle n’hésitera pas à dévaliser pour gâter son cher et tendre, ainsi qu'elle-même au passage. Est-ce qu’il allait lui reprocher d’avoir pris autant de sucreries et de ne pas penser à son maintien physique ? Peut-être, mais elle risquerait d’être tentée de lui fourrer une pâtisserie dans le bec pour qu’il se taise et apprécie ses cadeaux.
L’agente de stars ne l’avait même pas prévenu qu’elle viendrait plus tôt, mais si Eddie avait eu des choses intéressantes à faire il l’aurait très certainement prévenu, c’était ce qu’elle se disait pour se rassurer. Elle s’était garée bien plus facilement qu’à son habitude, elle croisa l’un des voisins du danseur pour qui elle n’était plus du tout un faciès inconnu. Il lui avait dit bonsoir, mais elle n’était pas passée à côté de la légère grimace qu’il avait affiché, comme s’il craignait déjà pour sa tranquillité. Halston cligna plusieurs fois des yeux tout en se disant sorry not sorry, preuve qu’elle appréhendait de moins en moins l’idée de se faire détester dans cet immeuble. Elle se faufila jusqu’au numéro 109 et hésita à s’annoncer en toquant et si un de ses chats en profitait pour se faire la malle ? Cela risquerait de bien mal commencer leur soirée, alors elle préféra se servir de son double de clé. Elle referma rapidement la porte derrière elle, leva ses bras et s’exclama fortement : « Annyeong. » L’américaine avait trouvé ce mot assez facile à mémoriser, ce n’était pas elle qui devait faire l’élève en premier, mais elle aimait lui montrer qu’elle avait déjà bien retenu l’essentiel. Elle déposa son sac de gourmandises sur la table du salon, avant de foncer sur son protégé à qui elle vola un baiser. « Tu ne devineras jamais qui n’était pas là aujourd’hui. » Quoique, sa joie était tellement visible qu’il pourrait facilement trouver ce qui avait pu la mettre de si bonne humeur. Elle passa une main sur sa nuque et colla son nez contre le sien. « Ça fait tellement du bien de savoir que j’ai réussi à gagner une heure de plus avec toi, si tu savais. » Le ventre de l’agente de stars n’était pas du même avis, puisqu’il se mit à grogne pour montrer son mécontentement. « J’ai un peu rogné sur ma pause déjeuner par contre... » Elle se détourna du danseur pour leur ramener ses achats, qu’elle regrettait déjà d’avoir posé. Halston regarda Eddie en prenant l’air d’un enfant qui avait peur de se faire gronder, elle agrippait son sac avec ses deux mains, qu’elle faisait quelque peu gigoter. « Don’t be mad at me. » Qu’elle lui dit en lui servant l’un de ses plus beaux battements de cils. « Je pense qu’on a bien mériter un peu de réconfort. Un réconfort qu’on finira de toute manière par bien dépenser. » L’agente de stars se pinça la lèvre, elle venait de lui sortir son meilleur argument, ce qui ne pouvait que l’autoriser de commencer à mettre la main à l’intérieur de ce gros sachet bourré de sucre, pas vrai ?
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
C’est une journée de plus qui s’écoule et ressemble à toutes les autres.. ou presque. Une journée sans danse, forcément synonyme d’ennui et d’amertume pour Eddie alors que celui-ci a toujours plus l’impression de tourner en rond chez lui. Il n’ose pas tenir les comptes de ce qui le sépare encore de la reprise parce qu’il n’a pas de date officielle, et il ne veut pas se faire une fausse joie en s’accrochant à l’espoir de reprendre plus tôt que ce qui sera finalement décrété par son chirurgien. Il ne reverra pas la couleur d’un parquet de danse avant la fin de l’année et ça il le sait, c’est une réalité qu’il n’accepte pas mais on ne lui laisse de toute façon pas le choix. Il a eu le contrôle pendant sept mois, il a eu l’occasion de s’éviter tout ça alors ce qu'il subit aujourd'hui, finalement, ce n'est rien d'autre que les retombées de son imprudence. Sa convalescence ne se déroule pas exactement comme il l’avait planifié au départ, ses bonnes résolutions n’étant pas toutes tenues. Il est par exemple devenu rare qu’Eddie se rende à son studio pour assister aux répétitions de ses camarades du groupe car la plupart du temps il ne s’en sent pas la force. Les observer sans pouvoir se joindre à eux est une torture, il avait pourtant dit qu’il continuerait de prendre part à la vie du groupe mais la vérité c’est qu’il fuit tout ça dès qu’il le peut à présent. Eddie n’honore plus vraiment son rôle de leader, il ne faudra pas qu’il s’étonne si à son retour Mike a repris les rênes car ses absences sont remarquées, et posent question. Aucun membre ne force avec lui mais il doit leur donner l’impression d’avoir baissé les bras, ce qui n’est pas en accord avec les valeurs de leur groupe auxquelles il s'est toujours dit très attaché. Eddie n’est pas davantage capable de se rendre au théâtre pour voir comment avancent les projets qu’il a quittés il y a plusieurs semaines, tout ça lui rappelle que sa vie a changé et ces lieux où il passait autrefois tout son temps sont à présent des lieux qu’il évite à tout prix. Son appartement est finalement l’endroit où il est le plus souvent fourré, ça ne change pas. Il dit qu’il s’y sent à l’étroit, qu’il y étouffe même parfois, mais il ne fait pas grand-chose pour casser cette nouvelle routine et pour que cette convalescence lui soit complètement bénéfique. Il a quand même deux nouveaux projets, mais pas la motivation de s’y mettre tous les jours. Le premier est ce refuge pour animaux dans lequel il s’est engagé comme bénévole et où Eddie se rend deux à trois fois par semaine, et le second est cette récente lubie consistant à s’améliorer en cuisine pour les beaux yeux d’Halston. Ses progrès ne sont pas encore flagrants mais il ne se décourage pas, s’aidant tantôt d’un livre de recettes coréennes emprunté à sa mère ou d’internet, sur lequel il déniche aussi pas mal d’idées. On n’est pas près d’en faire un grand cuistot mais la volonté est là, quand même. Halston ne sait rien de tout ça car il a en tête de la surprendre, il se dit qu’elle ne pourrait qu’être fière de lui en réalisant qu’il ne se laisse pas totalement dépérir seul chez lui. Alors ce matin il s’est lancé un nouveau défi culinaire dont il lui présentera le résultat quand elle le rejoindra en fin de journée, Eddie ne dirait pas qu’il est entièrement satisfait de lui-même mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir mis tout son cœur dans cette réalisation.
Et puis il y a cet autre projet qui lui tient un peu moins à cœur, cet autre défi qu’il a accepté de relever avant tout pour faire plaisir à Halston et permettre aussi de dissiper un peu les soupçons sur eux à l’agence. Ces cours d’acting Eddie n’aurait pu les prendre qu’avec elle, mais il n’est toujours pas convaincu que ça le mènera quelque part car après tout qui peut dire qu’il ne fait pas tout ça pour rien ? Son quart d’heure de gloire est peut-être bien passé quand il y pense, il a eu sa chance et ne l’a pas saisie à temps alors il ne serait pas surpris que plus aucun rôle ne lui soit jamais confié. Et en même temps est-ce qu’il veut vraiment en faire sa troisième casquette, il n’en sait trop rien. Il y a beaucoup de choses qu’il serait prêt à faire par amour en oubliant un peu ses propres envies à côté et l’acting en fait partie, il ne veut pas perdre leur lien professionnel alors il s’efforce de redevenir ce qu’il avait un peu oublié d’être ces derniers mois : un protégé disponible pour passer des castings, avec le peu de bonne volonté qu’il peut réunir pour ça aujourd’hui. Il n’est pas certain de pouvoir refuser quoi que ce soit à Halston alors si elle doit le mettre sur un projet de rôle prochainement il lui fera confiance, car elle reste la mieux placée pour juger son potentiel et savoir quoi en faire. Eddie n’oublie pas qu’il fréquente une agente de stars renommée qui a l’habitude de lancer des jeunes comme lui, si elle prend toujours son cas au sérieux il veut croire que c’est parce qu’elle croit encore en lui, et non pas parce qu’ils sont ensemble. Il n’aimerait pas se sentir pistonné dans un tel milieu, ils n’en ont jamais parlé elle et lui mais à ses yeux il est clair qu’il ne doit profiter d’aucun traitement de faveur par rapport à d’autres. Ce n’est pas pour ça qu’il s’accroche à elle, il n’a jamais eu en tête de tirer profit de leur relation à ce niveau et il n’est pas prévu que ça change. Eddie ne demande qu’à être crédible alors ces cours sont les bienvenus même si jouer n’est pas ce qu’il préfère faire, il connait l’enjeu autant pour leur couple que pour lui seul. Et puis des cours lui aussi a l’occasion d’en donner à l’américaine, c’est le petit accord qu’ils ont passé tous les deux : elle l’aide à s’améliorer comme acteur et lui l’aide à progresser en coréen. Si jamais Eddie comptait échapper à tout ça c’est peine perdue car Halston lui rappelle le programme de leur soirée en réponse à l’une des nombreuses vidéos de ses chats qu’il lui aura encore envoyées. Un vendredi soir où l’un et l’autre vont donc endosser tour à tour leur rôle de professeur puis d’élève, cette nouvelle dynamique pourrait s’installer durablement comme une habitude entre eux. Dans ces moments-là leur temps ensemble sera au moins garanti et ce n'est pas lui qui risque de s'en plaindre, car Eddie ne voit pas autant sa belle américaine qu’il l’aimerait ces derniers jours, pas depuis que celle-ci doit compenser les tâches retirées à son incapable d’assistant. Elle ne voulait pas que leur couple trinque mais c’est bel et bien le cas, le danseur sait que cette situation n’est censée être que temporaire mais il redouble de messages chaque jour pour s’assurer qu’Halston ne l’oublie pas. Il aimerait parfois qu’elle soit un peu moins présente dans ses pensées pour vivre tout ça un peu mieux, cette dépendance n’est sans doute pas bonne pour lui mais il ne contrôle pas plus ça que le reste. Alors le moment qu’il est attend le plus chaque jour est finalement toujours le même, celui où il la verra passer la porte de son appartement pour pouvoir la retrouver et connaitre les détails de sa journée puisque lui n’a bien souvent pas grand-chose à raconter sur la sienne.
Ce soir Eddie a la bonne surprise de la voir rentrer plus tôt que prévu et dans sa tête il rajoute déjà une heure au temps qu’ils passeront ensemble, si précieux depuis qu’il vient à leur manquer. Halston n’a d’ailleurs plus besoin de s’annoncer avec ce double de clés qu’elle détient à présent, c’est un peu comme si elle vivait ici avec lui et Eddie se surprend même certains jours à le vouloir pour de vrai. Il se dit que ce serait plus simple, mais sûrement aussi un peu tôt. Elle possède une maison bien plus grande et confortable mais où lui ne peut pas aller et venir comme elle dans cet appartement, devenu peu à peu leur petit cocon de couple. L’américaine est même libre d’y passer lorsque Eddie s’en absente même si ce n'est pas souvent, c’est une chose qui ne lui est pas interdite car il n’a tout simplement rien à cacher ici. Sa salutation pleine d’enthousiasme en coréen vaut au danseur d’afficher un large sourire tandis qu’il quitte sa chambre pour la rejoindre et s’avance tranquillement vers elle. « Annyeong jagi. » il formule avant de recevoir son baiser de retrouvailles. « Ça veut dire bonsoir chérie. » Cette précision faite Eddie la ramène contre lui pour l’embrasser de plus belle et sa façon de l’étreindre trahit sans mal le fait qu’elle lui a manqué. Elle aurait été débarrassée de quelqu’un à son travail aujourd’hui et il n’a pas besoin d’en savoir plus pour tirer certaines déductions, à la voir rayonner comme ça. « Si j’en crois ce sourire c’est l’autre fouine que tu n’avais pas dans les pattes aujourd’hui. Ta journée n’a pu être que bonne alors, je suppose. » Il est content pour elle et en même temps il ne peut pas complètement se réjouir d’une situation qui leur porte préjudice. Halston n’a plus beaucoup de temps pour lui alors quand il la retrouve, forcément, il en profite autant qu’il peut. « Ça me fait plaisir aussi car je ne te vois pas beaucoup ces temps-ci.. » Son but n'est pas de la faire culpabiliser, il exprime juste le fait qu’elle lui manque et laisse entendre sans grande subtilité de sa part que ce n’est pas trop ce qui était prévu, au départ. Eddie a peut-être été trop gourmand quant au temps qu’elle pouvait lui accorder aussi, après tout il est le seul qui ne travaille plus ici alors elle ne peut pas être totalement disponible pour lui. L’américaine a manifestement rapporté des petites choses à manger et sa façon de les lui présenter montre bien qu’elle appréhende déjà sa réaction. « Oh Halston.. Tu n’aurais pas dû et tu le sais. » soupire-t-il en découvrant le contenu de son sac sans être pour autant capable de hausser le ton comme avec Nicky. Il s’est senti beaucoup trop injuste l’autre jour avec son cousin, à présent il ne rejette plus ce genre d’attentions même si ce n’est pas du tout raisonnable et que tout ça est juste bon à favoriser sa dégradation physique si on l'écoute. « Ça a l’air délicieux mais je te conseille de garder un peu de place pour autre chose, je ne t’en dis pas plus. » Il conserve encore un peu la surprise mais réalise que ce petit teasing pourrait être mal interprété comme Halston n’a pas l’habitude qu’il la surprenne culinairement parlant. « Et je ne parle pas de moi puisque je sais que tu me dévores sans faim. » il précise alors d’une voix plus chaude tout en la caressant du regard. Eddie préfère se changer très vite les idées pour ne pas perdre ses capacités de concentration déjà faibles en s’excitant tout seul, il est encore un peu tôt pour ça. « Ton annyeong était très bien au fait, il y a un autre mot très important que je t’apprendrai quand on s’y remettra. » Il ne sait pas si Halston aura la curiosité de l’interroger avant la reprise de sa leçon de coréen mais il a en tout cas hâte de lui faire dire ce mot, qui n’est pas sans symbolique pour lui. Eddie finit par la débarrasser de sa veste qu’il accroche lui-même au porte-manteau puis il revient vers elle, jetant au passage un coup d’œil dans son petit sac de gourmandises où il finit par plonger sa main, ce qu’il pourrait vite regretter d’avoir fait. « J’appréhende un peu la leçon d'acting d’aujourd’hui je t’avoue, ce n’était pas fameux la dernière fois, hein. » Le fait de prendre ces cours ici devrait le mettre à l’aise mais il peine encore beaucoup à lâcher prise devant Halston, comme si tout ça faisait naitre en lui une timidité qu’il n’est pas du tout censé avoir. Lors du dernier cours il avait eu beaucoup de mal à se mettre dedans alors il espère faire mieux ce soir. « Ne sois pas trop dure avec moi ou je devrais l’être aussi en retour. » il glisse dans un sourire en se permettant de l’attirer une nouvelle fois vers lui pour capturer ses lèvres. C’est sa façon d’enfouir sa nervosité mais il va pourtant bien lui falloir faire preuve de sérieux, si tant est qu’il en soit capable avec l’américaine pour professeure.
Dernière édition par Eddie Yang le Mar 26 Oct 2021 - 19:26, édité 1 fois
Si Halston avait la possibilité d’obtenir le pouvoir de son choix, elle choisirait probablement celui de se dédoubler. Elle se verrait si facilement envoyer son double à l’agence pendant qu’elle passerait tout son temps avec Eddie. Il lui avait confirmé à quel point elle pouvait aimer la vie de couple, elle ne savait pas comment elle avait pu envisager de faire une croix dessus le jour où de nouveaux scandales s’était abattu sur son mariage. Elle avait dit à James qu’elle ne serait plus jamais en couple comme si Nolan était un homme irremplaçable, que personne ne serait capable de lui arriver à la cheville. Elle s’était rendue compte que depuis qu’elle avait entamée sa trentaine, elle n’avait plus un petit coeur d’artichaut qui pouvait s’emballer pour n’importe quel damoiseau un minimum charmant. La roche qui l’avait emprisonné pendant un peu plus d’un an avait commencé à se fissurer le jour où elle avait rencontré Eddie, à présent il était libre de battre aussi fort et vite qu’avant. Il était presque effrayant de voir à quel point il pouvait encore s’emballer, alors que voir le danseur régulièrement était devenue une habitude. Il s’agissait en réalité de ce qu’elle aimait le plus quand elle était à ses côtés, ce sentiment de se sentir plus vivante qu’elle ne l’avait jamais été. Ce nouvel équilibre qui s’avéra plus fragile qu’elle ne le pensait, parce qu’elle avait un ennemi insoupçonné au sein même de son bureau. Il avait l’avait bousculé sans gêne, mettant en péril son couple, ce qui faisait de lui la personne qu’elle détestait le plus en ce moment. Ce jeune homme avait de la chance que l’agente de stars ne pratique pas le vaudouisme ou elle aurait rapidement cherché à obtenir l’un de ses cheveux. Il l’avait obligé à délaisser Eddie, son protégé ne lui avait pas fait de repproches, mais il n’y avait pas un seul jour où elle ne se sentait pas coupable. À chaque fois qu’elle se retrouvait devant son immeuble, elle espérait qu’il n’y ait pas passé des journées trop ennuyantes, même si elle avait des preuves du contraire sur son téléphone. Il lui écrivait encore plus qu’avant, comme s’il était pris d’une peur viscérale d’être oublié. Elle ne lui enviait aucunement ce qu’il vivait, elle comprenait qu’il puisse ressentir ce genre de sentiment, mais elle espérait désespérement qu’il trouve quelque chose qui l’anime autant que la danse ou au moins assez d’activités pour lui occuper l’esprit. Il manquait d’argent et cela devait l’empêcher de se divertir comme il se doit, mais il n’avait jamais voulu de son aide financière, ce qui la mettait dans l’impasse. Une fois arrivée devant sa porte, elle pria pour ne pas le retrouver comme affalé comme une loque dans son canapé.
Il n’avait pas l’air de s’être laissé aller ce soir, puisqu’il ne se trouvait pas dans son salon. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire à cette heure-ci, il était peut-être en train de s’occuper de ses chats, qui étaient tout aussi absents que lui. Heureusement qu’ils étaient là pour mettre un peu de gaité dans sa vie lorsqu’elle était absente, elle se doutait qu’il ne devait pas recevoir beaucoup d’autres visites. Elle savait qu’il se socialisait tout de même un minimum, en se rendant de temps en temps dans un refuge, même s’il ne lui parlait jamais bien longuement des autres bénévoles. Halston aimait savoir qu’il avait au moins une bonne raison de sortir, croire qu’il ne sortait de son appartement uniquement pour faire des courses l’aurait déprimé. Il lui arrivait de demander de travailler sur certaines choses qu’elle lui avait enseigné durant des cours d’acting, mais elle n’était pas certaine qu’il s’entraînait autant qu’elle ne le souhaitait. Elle ne lui demandera pas des comptes, elle n’avait de toute manière qu’à voir s’il progressait suffisamment pour savoir s’il travaillait réellement en son absence. Il l’accueilla avec enthousiasme, avec un mot qu’elle n’avait pas encore eu le loisir d’apprendre, mais il lui en dévoilera bien vite la signification. « Est-ce que ce mot s’applique aussi aux hommes ? » Halston étant encore bien loin de maîtriser toutes les subtilités du coréen, elle préférait le lui demander avant de s’en servir et d’avoir l’air bête. Elle se laissa embarquer dans les bras de son compagnon, qui la serrait contre lui comme s’il ne l’avait pas vu depuis plusieurs semaines. Une fois que le baiser qu’il avait entrepris fut terminé, elle nicha son nez dans sa nuque qu’elle renifla subtilement. Il fit une supposition sur le collègue absent, elle s’éloigna légèrement de lui pour pouvoir hocher de la tête. « Excellente même, en plus je la termine avec toi alors que demander de plus ? » Elle vit dans son regard qu’il ne partageait pas autant sa joie, la phrase qu’il prononça par la suite fut un peu trop longue, celle-ci aurait du s’arrêter juste avant qu’il n’ajoute une justification inutilement culpabilisante. L’agente de stars se fit violence en se mordant la langue, elle n’avait pas envie d’entamer une conversation qui pourrait facilement virer à la dispute. Elle préférait instaurer un climat de détente, qui y avait-il de mieux que de consommer du sucre pour cela ? Elle avait sorti un cookie aux noisettes, ce qui déclencha un soupir du danseur. Elle ne croquera pas immédiatement dedans, elle attendait que la beauté de cette sucrerie ne l’attendrisse, une tactique qui finit par fonctionner. Il lui demanda de ne pas trop manger, elle pencha sa tête sur le côté, est-ce qu’il avait réservé un restaurant ce soir ? Ou est-ce qu’il venait de faire une allusion horriblement salace ? Il ajouta qu’il ne parlait pas de lui, ce qui la rassurait, parce qu’elle ne voulait pas qu’il soit dans cet état d’esprit avant d’avoir suivi son précieux cours. Eddie se calma de lui-même en changeant de sujet. « Un mot très important ? » Halston n’arrivait pas à deviner duquel elle parlait, mais elle était prête à se montrer patiente.
Elle ne s’était même pas encore déshabillée, elle commençait à avoir chaud. Il lui retira sa veste comme s’il venait de lire dans ses pensées. L’agente de stars le remercia et dévora son cookie pour calmer un peu les ardeurs de son ventre. La dégustation de la brune fut quelque peu perturbée par la confession de son protégé, qui ne croyait pas du tout en ses capacités. Elle voulait lui demander de s’asseoir avec elle autour de la table avant de lui répondre quoique ce soit, mais il ne lui en laissera pas le temps en allant saisir ses lèvres. Ses sourcils qui s’étaient froncés, se détendirent durant cet échange d’effluves. « Commence par arrêter d’être aussi sournois. » Dit-elle en lui assenant une légère tape sur le torse. « Une professeure n’est pas à acheter. » Elle lui tourna le dos et s’éloigna avant qu’il ne cherche à l’attraper, elle se débarrassa enfin de son sachet en le déposant sur la table et lui fit un signe pour qu’il vienne la rejoindre. Halston repensa à la dernière leçon d’acting et décida de la commenter une fois qu’il se retrouva en face d’elle. « Ce n’était pas aussi terrible que tu ne le crois, mais si tu continues à douter autant de toi je ne donne pas cher de ta peau aux castings. » L’agente de stars avait-elle été trop honnête ? Elle reprit la parole avant qu’il ne puisse commenter quoique ce soit. « Je ne t’ai même pas encore proposé d’auditions, tu stresses beaucoup trop Eddie. » Elle ne savait pas si c’était une bonne idée de lui en parler, mais elle se lança tout de même. « J’ai une offre vraiment intéressante de Netflix sous la main et tu es le seul de mes protégés qui pourrait y postuler, je dirai même le seul acteur de mon agence tout court. » La brune se montrait quelque peu mystérieuse, mais il pouvait certainement deviner la raison pour laquelle elle ne voyait que lui pour le rôle en question. « On ferait sensation à Shining Stars Agency si j’arrivais à... » Ses yeux verts scintillaient déjà de milles feux, elle le voyait déjà apparaître dans une des séries phares de la plateforme. Elle rapprocha sa chaise de la sienne et saisit l’une de ses mains. « te faire jouer dans la saison 2 de Squid Game. » Eddie allait soit paniquer à l’idée d’avoir un projet aussi ambitieux, soit lui dire qu’il ne connaissait même pas cette série. Le jeune homme ayant beaucoup de temps libre, elle doutait tout de même qu’il n’en ait jamais entendu parler, mais si c’était le cas elle ne savait pas ce qu’elle allait faire de lui.
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
C’est une chance qu’Halston soit arrivée au moment où il rangeait quelques affaires dans sa chambre, car le fait d'être rentrée plus tôt que prévu aurait pu l’amener à surprendre Eddie dans une occupation peu glorieuse. Étendu de tout son long sur son canapé en train de revoir les films de son adolescence pour la énième fois ou même en pleine sieste puisqu’il en fait toujours une dans l’après-midi depuis qu’il est convalescent. Elle ne l’aura pas vu ce soir comme l’épave qu’il est pourtant, certains jours. Il n’y a que pour elle qu’Eddie s’efforce de sauver les apparences parce qu’il craint de perdre tous les avantages de sa jeunesse aux yeux de l’américaine s’il ne se montre pas un minimum actif, même dans son nouveau quotidien. Elle ne doit pourtant pas être dupe, elle sait qu’il sort très peu de chez lui et elle doit aussi avoir remarqué sa perte d’intérêt pour à peu près tout ce qui l’entoure. Eddie ne se livre jamais vraiment sur comment il se sent et ses moments de faiblesse, plutôt nombreux ces jours-ci, il s’arrange pour les affronter seul. Loin de lui l’envie de paraitre complètement abattu et cafardeux quand Halston est là, ce sont ses chats finalement qui le voient le plus broyer du noir parce que eux, au moins, ne risquent pas de le juger. S’il n’était pas responsable de ce qui lui arrive Eddie se laisserait peut-être plus facilement aller mais il ne veut pas encore entendre qu’il a cherché ce qui lui arrive, s’il avait le malheur de craquer devant Halston ne penserait-elle pas qu’il abuse après tout ça ? Il ne tient pas à ce qu’elle se dise qu’il passe sa vie à se plaindre et à subir, à ce qu’elle puisse voir en lui un déchet et le considérer comme un foutu boulet à sa cheville. C’est peut-être bien ce qu’il est dans le fond depuis qu’il ne travaille plus, ne conduit plus, et dépend d’elle pour bien plus de choses qu’il ne veut encore l’admette. Le temps qu’elle essaie tant bien que mal de dégager pour lui par exemple, quand de son côté il a du temps à revendre pour elle. Eddie a l’impression de passer ses journées à l’attendre et ce n’est pas la meilleure sensation du monde, il se demande d’ailleurs comment il aurait vécu sa convalescence si Halston n’avait pas été dans sa vie à ce moment-là. Est-ce qu’il aurait d’autant plus sombré, ou est-ce qu’à l’inverse il se serait plus facilement motivé à sortir et à optimiser tout ce temps qui lui est donné, on ne le saura jamais. Il ne lui avouera évidemment pas qu’il a comaté une bonne partie de sa journée car elle penserait qu’il se laisse vraiment trop aller, ce qui n’est pas tellement faux. Tout comme il ne lui dira pas ce qu’il a fabriqué dans sa cuisine tout à l’heure car c’est une petite surprise qu’il lui réserve, une bonne il l’espère étant donné qu'Eddie doute facilement de ses initiatives en ce moment. Pour une fois il s’est motivé à faire quelque chose qui change un peu et le sort aussi de sa zone de confort, ce serait un jour à marquer d’une pierre blanche s’il ne s’exerçait pas depuis une bonne semaine en réalité.
Tout ce qui moisit en lui semble disparaitre dans un nuage de poussière quand elle entre dans son champ de vision, Halston a le pouvoir d’éclaircir tout son monde au moindre mot qu’elle peut prononcer, ou regard qu’elle peut poser sur lui. Elle est un peu sa sauveuse par ces temps compliqués, avec elle au moins il retrouve facilement le sourire et personne dans l’entourage du danseur n’a un tel effet sur lui. Pas même sa petite sœur, leur relation s’étant beaucoup trop compliquée ces derniers mois. L’américaine n’a pas besoin de dire grand-chose pour qu’il ne voit plus qu’elle mais il chavire d’autant plus en l’entendant parler coréen, sa langue maternelle sonnant si joliment dans sa bouche. Ce n’est toutefois pas une surprise car bien avant le début de ces cours et même de leur histoire l’agente avait démontré un certain intérêt pour cette langue, et quelques facilités de prononciation aussi. Eddie se réjouit de lui faire peu à peu découvrir sa culture même si pour le moment elle détient à peine les bases du coréen, il leur faudra beaucoup de pratique ensemble avant qu’elle soit capable de mener ne serait-ce qu'une conversation simple. Pour ce qui est des différentes salutations c’est en cours d’assimilation, il reçoit d’ailleurs une question quant au terme jagi et sa possible utilisation au masculin. Eddie hoche la tête, c’est bien un mot qu’elle pourra employer le concernant comme lui vient de le faire pour elle. « Oui, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. » Jagi peut désigner un ou une chéri(e) mais ils y reviendront en temps voulu, il n'est pas encore l'heure de s'y remettre. En attendant il compte bien profiter un minimum de ces retrouvailles car même si Halston ne s’est absentée qu’une journée c’est déjà beaucoup pour lui, il trouve le temps sacrément long en son absence parce qu'il reçoit bien peu de visites ici quand ce ne sont pas les siennes. Sa journée aurait été excellente et se conclurait en beauté avec sa présence à lui, il suppose donc qu’il lui a quand même un peu manqué et cette idée le rassure.. même si pas totalement. « J’ai attendu ce moment toute la mienne, de journée. » il l’informe en ayant, c’est vrai, un peu de mal à se montrer enthousiaste quand leurs moments à deux se font rares. Eddie n’ose pas lui avouer qu’elle est non stop dans ses pensées de son départ le matin à son retour le soir parce qu’il ne veut pas la laisser penser qu’il n’a qu’elle à l’esprit, même si c’est un peu vrai. Ça fait partie des choses qu’il ne laisse pas facilement entendre et il y en a une autre, qu’il aurait peut-être un peu plus d’aisance à dire s’il le faisait en coréen plutôt qu’en anglais. Ce mot important dont elle ne connait pas encore la nature, mais à propos duquel elle semble déjà pas mal s’interroger. « Il l’est en tout cas pour moi. » Elle ne se doute peut-être pas de ce dont il parle et si c’est le cas il pourra alors la surprendre en lui faisant à nouveau découvrir les subtilités de sa langue maternelle. « J’espère que tu auras envie de l’ajouter à ton vocabulaire quand tu le connaitras. » À condition qu’elle ne le prononce pas à la légère envers n’importe qui, il pourrait le préciser mais ça coule peut-être de source sachant qu’il a insisté sur l’importance du mot en question - comprendre surtout, sa symbolique. Et puis il va se taire après ça parce qu’il va finir par se trahir, à trop en dire.
Il imite Halston et s’empare d’un cookie à son tour mais contrairement à elle Eddie a bien plus de mal à l’engloutir, la culpabilité le gagnant bien vite en pensant à ce corps qui n’a pas du tout besoin de cet apport de sucre. Le danseur ne peut pas non plus s’en priver complètement alors il croque avec parcimonie dans le biscuit, sans être certain qu’il en viendra à bout. Il veut surtout faire plaisir à Halston qui a eu une jolie attention en ramenant ces gourmandises, même s’il prend au final peu de plaisir à y goûter. Eddie semble même davantage intéressé par le fait de la croquer elle mais ça c’est parce qu’il se contient bien mal en sa présence, et d’autant plus depuis qu’il la voit moins. Il ne fait pourtant que l’embrasser mais c’est apparemment déjà trop alors qu’ils sont censés se remettre à leur leçon d’acting. Halston est plus sérieuse que lui mais c’est aussi plus simple pour elle, elle est encore dans son rôle d’agente qu’elle a occupé toute la journée tandis que lui ne rentre pas comme par magie dans son rôle d’élève. « Ma professeure est un peu trop charmante, c’est pas simple de se concentrer. » Eddie s’en amuse car il prend encore beaucoup (trop) ces leçons à la légère, et il se dit que s’il avait eu des professeures aussi agréables à regarder peut-être qu’il se serait un peu plus accroché aux études au temps du lycée. Il douterait trop de lui et de ses capacités d’acteur, son dernier essai n’ayant pas été aussi terrible qu’il le pense d’après Halston. Eddie la rejoint autour de la table et laisse échapper un bref soupir. « Je stresse parce qu’il y a un millier de mecs plus qualifiés que moi rien que dans cette ville. » Des mecs qui partiraient forcément avec bien plus de chances que lui lors d’un casting, son expérience dans le domaine est encore faiblarde et s’il a été assez bon pour décrocher un contrat d’égérie avec une marque de glaces en revanche rien ne dit qu’il pourrait de nouveau convaincre un producteur de film. Eddie sait bien que le but de ces cours est justement de le faire progresser mais il n’est pas un acteur, pas de son point de vue et il n’est même pas certain de vouloir le devenir. Halston aurait reçu une offre intéressante et ne tarde pas à lui en faire part, l’étonnement animant bien vite les traits du danseur. « De Netflix ? C’est pas rien ça. » Et il est loin de deviner la suite, la mention selon laquelle il serait le seul de ses protégés en capacité de postuler pour ça l’intrigue d’ailleurs beaucoup. Qu’a-t-il de plus que les autres, Eddie ne voit vraiment pas mais il ne reste pas longtemps dans son ignorance. « Squid quoi ? » il relève d’un air faussement confus avant de se laisser trahir par un sourire un peu trop franc. « Ça va ! Je te fais marcher, je connais quand même un minimum Squid Game. » Dans les grandes lignes disons car il n’a pas regardé un seul épisode, il constate juste que la série fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux depuis quelques temps. Eddie n’est pas du genre à suivre le mouvement dès qu'un phénomène débarque alors il se donnait le temps de s’y mettre, un temps qu’il n’aura au final peut-être pas. « On parle bien de la série sud-coréenne avec la grande poupée flippante et les jeux de gamins ? Je ne l'ai pas vue mais je ne suis pas passé à côté de son succès. » Qu’elle ne s’avise pas de le spoiler surtout, c’est à peu près tout ce qu’il en sait pour l’instant. Mais ce qu’il sait, surtout, c’est que cette série rafle tout sur son passage et il perçoit dès lors un enjeu face auquel il n’est pas vraiment de taille. « Tu.. crois pas que c’est un trop gros projet pour moi ? » Lui qu’on ne connait que pour un seul petit rôle et des apparitions publicitaires jusqu’à présent, c’est que ça lui parait bien ambitieux tout ça pour un débutant comme lui. « M’envoyer en Corée est donc tout ce que tu as trouvé pour te débarrasser de moi chérie. » Il se met à rire nerveusement, c’est un peu limite mais il avait très envie de la placer celle-là. « Plus sérieusement, je comprends mieux où tu voulais en venir. » Il est de loin le plus coréen de ses protégés et il n’aurait pour le coup jamais cru en tirer un avantage un jour. Eddie retrouve un semblant de sérieux, elle est au moins parvenue à capter toute son attention avec cette nouvelle et le voilà enfin pleinement concentré. « J’imagine quand même qu’ils ne doivent pas prendre n’importe qui, même pour des figurants. » Parce que n’importe qui c’est exactement ce qu’il estime être dans le milieu, Eddie. Une façon de lui dire de bien y réfléchir avant de le proposer lui aux casteurs de la série parce qu’il s’en voudrait de rater l’audition et de ruiner un aussi beau projet, sachant la publicité qui pourrait être faite à son agence au pays du matin calme.
Apprendre la seconde langue d’Eddie était une jolie manière de se rapprocher de lui, elle ne pensait pas que cela lui ferait autant plaisir qu’elle s’y mette. Elle avait montré son intérêt pour le coréen à plusieurs reprises, tout d’abord en lui demandant de traduire un mot au restaurant, secondement en glissant la chanson Any song dans sa playlist, même si elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’il finirait par l’écouter. Halston frissonna rien qu’en repensant à la soirée où elle avait été diffusée, celle où tout avait bousculé. Elle se rappelait lui en avoir demandé sa signification et elle se rendit compte qu’elle ne prenait plus le temps de découvrir de nouveaux morceaux, alors qu’elle les apprécierait encore plus maintenant qu’elle pourrait commencer à les comprendre toute seule. Eddie pourrait sûrement lui en conseiller un certain nombre, mais elle ne voulait pas l’entraîner sur ce terrain avant qu’il n’ait suivi son cours le premier. « D’accord, jagi. » L’agente de stars appréciait la simplicité de ce mot, dont elle allait certainement se servir de manière récurrente à présent. La brune aurait aimé profiter de cette étreinte sans se sentir coupable, mais l’entendre dire qu’il avait attendu leurs retrouvailles toute la journée lui fit un pincement au cœur. Dans un autre contexte, cette phrase aurait été la bienvenue, mais là elle ne lui faisait que de lui coller l’étiquette de mauvaise chérie. Est-ce qu’il avait le droit de se plaindre ? La réponse était complexe, mélange de non et de oui. Non parce qu’il était responsable de sa situation, oui parce qu’il était humain de ne pas tout garder pour soi. Il était normal de partager les ressentis négatifs dans un couple, mais elle se demandait s’il lui arrivait de se confier à des proches ou ne serait-ce qu’à une personne. Elle savait que plusieurs personnes lui avaient tourné le dos, qu’il était en froid avec un de ses plus anciens amis, mais elle ne savait pas s’il discutait de manière régulière avec quelqu’un. Il était délicat d’aborder la question, alors elle la garda pour un moment plus propice. Ce soir elle c’était elle qui était présente, elle ne comptait donc sur personne d’autre. Il lui fit part d’un mot mystérieux, qu’il espérait voir dans son vocabulaire prochainement, s’il comptait autant que cela pour lui elle n’hésiterait pas à l’utiliser. « J’ai hâte de le connaître, alors. » Ce mot et tout plein d’autres, apprendre sa seconde langue réveillait l’étudiante studieuse qui sommeillait en elle, la friande de nouvelles connaissances.
Manger était un des plus grands plaisirs de la vie, mais il semblait être devenu un calvaire pour Eddie. Elle n’était que moyennement bien placée pour lui jeter la première pierre, elle s’était elle-même privée de nourriture lorsqu’elle allait mal, mais pas pour les mêmes raisons que lui. Les siennes lui paraissaient plus... futiles ? Se faire plaisir de temps en temps n’allait pas le rendre obèse, mais cela semblait tout comme pour lui, qui semblait peiner à manger ce cookie. Si elle l’avait fonctionné elle-même, elle se serait particulièrement vexée. Heureusement qu’il y avait une chose qui ne tarissait pas chez lui, c’était le désir qu’il pouvait ressentir pour elle, il ne lui fallait pas grand-chose pour allumer la flamme. C’était dans les moments intimes qu’elle avait le plus l’impression qu’il se sentait le plus vivant, mais elle ne pourrait pas lui en accorder maintenant, alors qu’ils avaient du pain sur la planche. Il prétexta qu’il était trop compliqué de se concentrer à cause de son charme, ce à quoi elle répliqua : « Je vais mettre un sac sur ma tête alors. » Une plaisanterie à laquelle il répondra certainement non, mais s’il fallait qu’elle soit négligée pour qu’il arrive à se montrer sérieux, elle serait bien capable de se laisser aller. Il ne se pensait pas de taille, parce qu’il y aurait beaucoup trop de concurrence, plus qualifiée que lui. Elle connaissait bien cette réplique, qui était sortie de la bouche de plusieurs acteurs. « Qualifié ne veut pas dire talentueux, tu peux percer sans être passé par une grande école. » Halston avait un bon exemple de ce qu’elle disait, enfin à moitié puisqu’il s’agissait de son ex-mari, qui avait brillamment réussi une reconversion dans l’acting alors qu’il était loin d’y être formé. L’agente de stars ne prononcera donc pas ce nom interdit, qui avait plus d’une fois exaspéré le danseur, qui n’avait pas besoin de se mettre de nouveau à se comparer à lui. « Faire semblant c’est la clé. » Faire semblant d’avoir de l’assurance, de se croire aussi bon si ce n’était meilleur qu’autrui, cela pouvait s’appliquer à bien des domaines, aussi bien personnels que professionnels. Elle décida de lui tendre une carotte, pour voir s’il montrerait soudainement plus de motivation. Le nom de la célèbre plateforme de streaming avait fait son petit effet. L’agente de stars ne s’arrêtera pas à là, en lui dévoilant le projet qu’elle avait pour lui. Il joua l’ignorant pendant quelques secondes, s’il avait tenu plus longtemps elle l’aurait secoué, elle ne trouverait pas normal qu’il ne connaisse pas le nom de cette série. Il avait peut-être déjà visionné un épisode, maintenant qu’il avait largement le temps de traîner sur Netflix. Eddie chercha à confirmer qu’ils parlaient bien de la même œuvre, elle hocha de la tête. « Oui, je parle bien de celle-ci. » Il ne l’avait pas visionné mais en connaissait les grandes lignes, ce qui pouvait aussi bien être un avantage qu’un inconvénient. Le danseur ne croyait pas en son potentiel, mais elle avait un bon exemple à lui donner pour qu’il puisse y croire. « L’une des actrices principales, Jung Ho-yeon n’avait jamais eu un seul rôle avant de jouer dedans, maintenant c’est une célébrité très en vue qui a gagné des millions de followers. » Un chiffre qui lui avait presque donné le tournis tant il était impressionnant. Les sourcils de la brune se froncèrent lorsqu’il supposa qu’il s’agissait du seul moyen qu’elle avait trouvé pour se séparer de lui. Il faisait comme s’il ne l’avait pas réellement pensé, mais elle savait que c’était bien le cas alors elle se leva.
Halston l’avait fixé quelques secondes, avant de s’approcher de lui et de se faire une place sur ses genoux. Elle saisit son visage pour qu’il ne puisse pas échapper une seule seconde à l’agacement lisible dans son regard. « Arrête de te considérer comme un boulet, bon sang. » L’américaine était un peu chagrinée qu’il puisse penser de cette manière, alors qu’elle s’était toujours montrée ravie de le retrouver. « Je t’offre une superbe opportunité, qui ne se représentera pas deux fois, qui rendra sûrement ta famille fière. Une opportunité qui nécessitera une ou deux semaines de tournage, pas plus. Je serai la dernière à t’envoyer loin de moi pour une longue durée, alors je n’accepte pas que ce genre de pensées te traverse l’esprit, c’est compris ? » L’agente de stars s’était montrée tout particulièrement ferme, parce qu’elle ne pouvait pas laisser passer ça. « C’est un tremplin que tu ne peux pas refuser, même si ça me prive un peu de toi. » Dit-elle avec une voix un peu plus basse, comme si elle était déjà attristée par l’idée de savoir qu’il pourrait partir loin d’ici. « Tu n’es pas n’importe qui et je ne dis pas ça parce que tu es l’homme qui partage ma vie. » Elle cala son nez contre le sien et ferma ses yeux. « Je le sais depuis le jour numéro un. » Un jour dont l’anniversaire approchait à grands pas, elle espérait qu’elle aurait la possibilité de l’avoir à ses côtés quand il viendra. « Mettons-nous au travail maintenant, tu veux bien ? » Demanda-t-elle en ouvrant ses paupières. Elle mit fin à cette grande proximité, qui l’aurait sans doute empêché de vouloir se plonger enfin dans l’acting. Elle fit quelques pas dans le salon, tout en parlant à haute voix. « Bien alors Netflix est à la recherche d’un acteur pour le rôle de Chongyun, un jeune accro aux casinos qui se retrouve à jouer au Squid Game à cause de ses dettes. Il est insolent, téméraire et est prêt à tout pour gagner. J’aimerais que l’on essaye de jouer deux scènes, pour te mettre dans sa peau. » Halston réfléchit un instant à comment elle allait présenter la première situation. « Je vais faire ton patron, tu es serveur dans un restaurant mais tu ne prends pas ton travail au sérieux, parce que tu es persuadé que tu vas gagner bien plus en jouant, ok ? » L’agente de stars lui laissa le temps de l’assimiler et partit rejoindre sa chambre, dont elle ferma la porte. Elle l’ouvrit à la hâte et s’approcha du danseur. « CHONGYUN, tu crois vraiment que c’est le moment de prendre une pause avec cet afflux de clients ?! » Elle ne se rendra pas compte que l’un des chats venait de rentrer, il se posa devant elle et se mit à miauler. Il ne devait pas comprendre pourquoi elle s’était mise à crier, mais au lieu de s’attendrir elle décida de l’inclure. « Et arrête de nourrir tous les putains de chats du quartier !! » Savoir improviser était un art qu’il devrait apprivoiser, pour marquer plus de points.
Dernière édition par Halston Hargreeves le Lun 15 Nov 2021 - 18:40, édité 1 fois
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
Eddie n’a pas l’occasion de parler le coréen tous les jours, la crainte de sa mère était même qu’il finisse par en oublier des notions s’il ne continuait pas de le pratiquer avec eux. Sa langue maternelle a toujours sa place au sein du foyer Yang mais en dehors l’anglais domine très largement dans ses interactions quotidiennes car les seules personnes de son entourage initiées au coréen sont les membres de sa famille. Ses amis, ses collègues ou encore ses élèves, tous ou presque sont anglophones et n’ont au final jamais démontré tellement d’intérêt pour la culture du danseur. Il ne fait pas un secret de ses origines, au contraire, mais quand il ne précise pas lesquelles un doute persiste toujours, ce qui l'a déjà confronté à des situations loufoques où on tentait de l'associer à tous les pays d'un certain continent jusqu'à trouver le bon. Eddie s’est déjà fait la réflexion qu’il pourrait monnayer des cours de coréen s’il finissait par ne plus savoir comment gagner sa vie, c’est une langue qu’il maitrise et dont l’apprentissage est assez recherché depuis quelques années avec l’émergence de la musique et des dramas issus du pays du matin calme. De là à en faire son prochain gagne-pain peut-être pas, mais quand il prétend que la danse est la seule chose qu’il soit en mesure d’inculquer à d’autres il n’est pas tout à fait dans le vrai. Halston peut en témoigner puisqu’elle prend depuis peu des leçons avec lui, sa culture contrairement à d’autres l’américaine s’y est toujours intéressée et Eddie prend très à cœur le partage de la langue mais aussi des coutumes et traditions de son pays d’origine - même s'il ne s'y plie lui-même pas toujours. Un pays très riche à ce niveau dont il pourrait lui faire découvrir des tas de choses en attendant de l’y emmener un jour, peut-être. Il n’oublie pas qu’il lui avait conseillé de passer par Daegu et ça n’avait déjà rien d’un hasard à l’époque, puisqu’il s’agit de la ville où sont nés ses parents et aussi de celle qu’il connait le mieux. Ce n’est pas parce qu’ils échangent des salutations en coréen qu’Halston détient toutes les bases de cette langue aux nombreuses subtilités mais les débuts sont là, et sont même encourageants. Le danseur étire un sourire en l’entendant répéter son fameux jagi car il sonne si bien quand il vient d’elle. La prononciation est d’ailleurs un point sur lequel il doit très peu la reprendre, il savait qu’elle disposait de certaines facilités pour ça et elle le lui prouve encore. Eddie espère qu’elle répétera avec tout autant d’aisance et de naturel l’autre mot qu’il garde pour plus tard, qu’il serait franchement peiné de ne pas voir rejoindre son vocabulaire une fois acquis. Elle dit avoir hâte de le connaitre et il a sûrement plus hâte encore de le lui transmettre, sans savoir si elle sera capable d’en deviner la signification avant qu’il la lui donne. « Tout à l’heure, promis. » Il en fera peut-être même la base du cours d’aujourd’hui car il y a pas mal de choses à en dire, et différentes façons d’en exprimer l’idée. Les expressions pour ça ne manquent pas, formelles ou informelles, simples ou à rallonge, il y en a pour tous les goûts.
Il la trouverait presque cruelle à le tenter avec ces biscuits alors qu’il n’est pas censé céder à l’appel du sucre en ce moment. En réalité il pourrait Eddie car il a encore de la marge et même pas mal fondu depuis le début de sa convalescence, sauf qu’il ne s’en rend pas compte et reste même persuadé que le moindre excès pourrait lui coûter cher. Un cookie, juste ça, peut le faire culpabiliser plusieurs heures derrière parce qu’il n’a plus rien pour compenser, plus aucun moyen de l’éliminer une fois ingurgité. Jusqu’ici la danse contrecarrait très bien son alimentation pas toujours très saine mais à présent ce qui n’est pas brûlé pendant l’effort a des chances de s’installer, et sa plus grande peur est vraiment de voir son corps changer pendant ces mois de pause. Il se devra de rentrer dans ses costumes lorsqu’il retrouvera le chemin de la scène, et il préfère encore flotter dedans qu’être incapable de se mouvoir à l’intérieur parce que le tissu le restreindra beaucoup trop. Halston doit se dire qu’il se prend bien trop la tête pour de simples cookies mais elle n’est pas à sa place, son corps n’est pas son outil de travail et elle n’est pas susceptible de faire perdre de l’argent à sa boite si elle doit prendre un ou deux kilos. Lui, si. À vrai dire la tentation est plus grande du côté de l’agente que du côté de ces biscuits, si Eddie devait croquer l’un ou l’autre c’est sur l’américaine que se porterait son choix et ce, sans la moindre hésitation. Quelle idée aussi de prendre des cours d’acting avec la femme qui le rend faible en un regard et pour qui il peut si facilement s’enflammer. Bien sûr que sa concentration ne tient pas à grand-chose car dans l’intimité de cet appartement Eddie ne peut pas nier avoir certaines envies, surtout quand il l’a attendue toute la sainte journée et eu le temps d’imaginer de quelle façon ils se retrouveraient tous les deux une fois le soir venu. Halston suggère de se mettre un sac sur la tête pour lui permettre de se concentrer davantage et la réaction du danseur ne se fait pas attendre. Il vient se planter face à elle et plonge ses yeux dans les siens, non sans contempler au passage ce visage qu’il considère comme la huitième merveille de ce monde. « Et me priver de ce regard ? Je ne crois pas, non. » il souffle dans un sourire en coin alors que ses lèvres lui font envie mais il se retient, pour lui montrer qu’il peut quand même se contrôler et que non, il ne pense pas qu’avec son entrejambe. Son sérieux il le retrouve d’ailleurs bien vite en complexant sur son manque d’expérience par rapport à un paquet d'autres acteurs dans cette ville, ce à quoi l’américaine lui répond qu’avoir du talent et être qualifié sur le papier sont deux choses bien distinctes. « Je sais que j’ai du talent mais en tant que danseur, c’est le seul domaine où je considère avoir fait mes preuves jusqu’ici. » En tant que danseur il sait même très bien ce qu’il vaut Eddie et il n’a pas peur de se voir comme l’un des meilleurs de sa génération, proclamé prodige du parquet par les grands noms du milieu dès ses débuts pour une bonne raison. Comme acteur à l’inverse il n’a encore rien prouvé, c’est un tout autre monde, un tout autre métier et elle a beau croire en lui, certains jours il se demande vraiment s’il a sa place là-dedans. « Cela dit je veux bien croire que tu sais repérer les gens à potentiel, tu ne serais pas une agente renommée sans un bon radar. » il lui accorde quand même, car elle a eu le nez fin avec pas mal de ses protégés alors pourquoi est-ce qu’il n’en serait pas de même avec lui ? La clé serait de faire semblant, Eddie intègre ce qu’il entend mais encore faut-il l’appliquer derrière. « D’habitude je n’ai pas besoin de faire semblant. » Car d’habitude il ne manque pas de confiance en lui, il ne craint pas la concurrence et n’a pas peur de montrer ce qu’il a dans le bide. Eddie a toujours évolué dans un milieu très compétitif avec l’ambition d’être le meilleur, quand il s’aventure dans quelque chose il ne le fait généralement pas à moitié mais c’est beaucoup plus simple de croire en lui dans un domaine qu’il maitrise, l’acting demeurant encore à ses yeux comme un monde rempli d’inconnu pour lequel il n’est pas taillé. Il réalise que cette opération et les conséquences de celle-ci sont en train de bousiller la confiance en lui qu’il avait si durement forgée par la danse pendant toutes ces années. Il doute de lui, de ses capacités et de son potentiel comme il ne l’avait plus fait depuis longtemps et c’est le signe qu’il doit réagir au plus vite. Trouver sa place et sa légitimité dans tout ça, et apprendre à aimer le fait de jouer car pour l’instant l’acting est plus une casquette enfilée par dépit qu’un plaisir. Halston suscite quand même son intérêt en lui présentant le projet qu’elle a en tête pour lui, et heureusement pour le danseur elle opte pour une série qu’il connait au moins de nom et au sujet de laquelle il est un minimum informé. Disons qu’il faudrait vivre coupé du monde pour ne pas avoir entendu parler de Squid Game, les réseaux sociaux ne parlent plus que de ça et Eddie a l’impression de voir la grande poupée à couettes littéralement partout en ce moment. Il se remémore d’ailleurs très bien sa voix pour l’avoir entendue sur des extraits circulant en très grande nombre sur instagram, mais inutile de lui poser des questions sur ladite série car il ne fait pas partie des très nombreuses personnes l’ayant vue. Pour ça il préfère être clair dès le départ car Halston aurait un million de façons de le vérifier et les mensonges, il l’a dit, c’est bel et bien terminé. Elle semble chercher à le faire réagir en lui parlant de l’ascension fulgurante d’une actrice de la série, qui connaitrait un succès fou avec ce rôle qui serait pourtant son premier. Eddie ne se laisse pas vraiment impressionner parce qu’il n’a jamais accordé de très grande importance au nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux, au sien comme à celui des autres. Il comprend que Squid Game a été un formidable tremplin pour cette jeune femme mais il fallait bien que quelqu’un se démarque dans ce casting, et c’est elle qui a eu cette chance. « Je vois. Tant mieux pour elle, ce rôle devait lui être destiné. » il commente en restant toujours aussi peu convaincu de pouvoir prétendre à un tel projet pour sa part. « Je suppose que je devrai regarder la série si tu envisages vraiment de me faire passer ce casting. » Eh bien oui Eddie, c’est un peu la moindre des choses. Il n’aura pas l’air malin s’il fait sentir le jour du casting qu’il n’est pas du tout familiarisé avec le synopsis, car comment prouver son intérêt pour le projet s’il ne sait même pas pour quoi il candidate exactement et quel univers l’attend.
Toute cette histoire ne fait qu'accentuer les insécurités du danseur, un peu trop souvent de sortie ces derniers temps. Le fait que ce nouveau projet qu’Halston lui a déniché puisse l’amener à partir loin d’ici lui met des idées délirantes en tête, parmi lesquelles celle qu’elle puisse vouloir se débarrasser de lui en l’envoyant sur un autre continent. Il ne sait pas s’il y croit vraiment en le disant mais il tâche en tout cas de faire comme s’il en plaisantait. Si elle voulait se décharger de lui Halston pourrait employer des moyens bien plus simples mais c’est peut-être tentant en ce moment de créer cette distance, c'est en tout cas ce qu'Eddie se dit parce qu’il a conscience de beaucoup se reposer sur leur relation et il se voit comme un poids constant sur les épaules de l’agente maintenant qu’il dépend d’elle pour tout. Un boulet à sa cheville ça marche aussi, l’image est peut-être même encore plus parlante et Eddie s’y identifie très bien. Halston prend place sur ses genoux tout en paraissant irritée par son attitude, elle aimerait qu’il voit la belle opportunité s’offrant à lui au lieu de poser un regard négatif et paranoïaque sur tout ça. Et elle a raison, ses parents apprécieraient certainement de le voir dans une série coréenne et faire enfin honneur à ses origines. Une ou deux semaines de tournage ce ne serait pas la mer à boire, mais a-t-il seulement conscience de ce que ça représente et de ce qui l’attend, potentiellement ? « C’est une sacrée opportunité oui, je crois que je ne réalise pas vraiment là en fait. » Ses yeux se perdent autour d’eux dans ce salon tandis qu’il maintient l’américaine sur lui en l’entourant de ses deux bras. « Tu pourrais venir avec moi ou c’est impossible ? » il ose quand même demander car s’il y a une question qu’il se pose en priorité c’est vraiment celle-là. Il croit connaitre la réponse car son travail est ici et il n’est pas son seul protégé, mais il mentirait s’il disait qu’il a très envie de partir à l’autre bout du monde complètement seul. « Et si j’avais le rôle, est-ce qu'on sait quand aurait lieu le tournage ? Parce qu’avec ma convalescence je suis bloqué ici pour encore quelques temps, tu le sais. Et ensuite je retrouverai mon rythme d’avant, du moins je l’espère. » Non Eddie ne se cherche pas d’excuses, même si ça y ressemble peut-être. Le tournage ne doit pas être prévu avant plusieurs mois alors il y a peu de chance que ça chevauche sa mise en repos forcée, mais il faut aussi garder en tête que quand il reprendra son travail au théâtre et ses cours il sera bien moins disponible, et ne pourra plus s’absenter quand il le voudra. Ça c’est si sa compagnie veut encore de lui et pour le moment il n’a pas d’information à ce sujet, Eddie espère juste retrouver sa vie d’avant le plus tôt possible sans savoir s’il pourra du coup la concilier avec plus d’acting. Halston lui fait comprendre qu’il ne peut pas refuser cette opportunité et il hoche lentement la tête. « Je sais bien mais.. l’avion.. » Il allait bien finir par y venir, n’est-ce pas. Eddie a passé de courtes vacances à Jeju en début d’année et il se souvient dans quel état ce vol interminable l’avait mis, la Corée du Sud ce n’est vraiment pas la porte à côté et sa phobie il n’est pas certain de pouvoir l’affronter seul. Les mots d’Halston trouvent directement le chemin jusqu’à son cœur après ça alors qu’elle affirme qu’il n’est pas n’importe qui et qu’elle le sait depuis le jour de leur rencontre. « Tu ne regrettes pas d’avoir misé sur moi alors jagi. » il souffle en relevant sa tête vers elle pour tenter de lui dérober un baiser. Elle croit tellement en lui qu’il s’en voudrait de ne pas honorer ses attentes le concernant, et de la décevoir d’une façon ou d’une autre. Eddie la laisse s’éloigner à regret alors qu’elle l’invite à se mettre à présent au travail, car ils ont un cours à reprendre. « Oui, d’accord. » Assez discuté, il s’est engagé à progresser à ses côtés et pour ça il n’y a pas de secret, c’est en pratiquant qu’il y parviendra.
Le rôle qu’il convoitera peut-être bientôt lui est présenté et Eddie assimile les différentes informations qui lui parviennent, en particulier la personnalité du personnage car c’est en suivant celle-ci telle qu’elle a été définie qu’il entrera vraiment dans sa peau. Insolent, téméraire et prêt à tout pour gagner, c’était lui il n’y a encore pas si longtemps alors Eddie aura à peine à jouer un rôle finalement, et il peut certainement retrouver bien plus de lui-même dans ce Chongyun qu’il n’ose même l’imaginer. Le danseur se laisse alors surprendre par le caractère soudain de l’exercice mais il s’emploie à le prendre aussitôt au sérieux, entrant dans le jeu de l’agente comme il peut sans se poser de questions. « Avec ce que vous me payez je trouve que j’en fais déjà bien assez. » Si son personnage s’est pris de passion pour les jeux d’argent et se persuade de pouvoir gagner bien plus ailleurs c’est que son salaire ne doit pas lui convenir, c’est tout du moins l’interprétation qu’il en fait. « Et ces clients, là, j’me demande bien ce qui les fait revenir alors que tout le monde sait que la bouffe ici est infâme. » Ce doit être particulièrement abordable, voilà pourquoi cet établissement a du succès et pourquoi les clients sont aussi peu regardants - c'est en tout cas l'histoire qu'Eddie a envie de se raconter. « Mais vu l’état des cuisines rien d’étonnant, vous savez que le jour où on se prendra une inspection vous pourrez dire bye bye à ce restaurant ? » L’exercice d’improvisation suit son cours et Eddie n’a même pas besoin de forcer, ses répliques lui venant toutes seules. Il balance ça l’air de dire que ce ne sera pas son problème le jour où ce restaurant fermera, comme s’il ne se sentait déjà plus trop concerné par ce qui s’y passe. Halston incarne une patronne très crédible, la rapidité avec laquelle elle intègre même l’un de ses chats l’impressionne. Eddie ne perd pas de vue son rôle, sa répartie n’attendant pas. « Hey faut se détendre patron, et j’ai pas d’ordre à recevoir de vous pendant ma pause ! Plaignez plutôt ces pauvres bêtes de manger les trucs immondes qu’on fait ici. » Poby ne doit juste rien comprendre à ce qui est en train de se jouer dans ce salon mais qu’il ne s’en fasse pas, Halston n’a crié sur son jeune papa que pour les besoins de ce cours. « Oh, et pour l’augmentation que je vous avais demandé, oubliez. J’ai trouvé mieux pour me renflouer alors vous allez pouvoir économiser vos précieux sous. » il conclut dans un grand sourire condescendant. Alors, cette interprétation a-t-elle été probante ? Il ne saurait le dire, seule Halston peut trancher et décider s’il a donné vie à Chongyun de façon convaincante sur cette première scène.
Dernière édition par Eddie Yang le Dim 5 Déc 2021 - 20:31, édité 1 fois
Il y avait tant de mots qu'elle voulait connaître, elle avait hâte de pouvoir parler dans une langue que seuls eux deux pourront comprendre, ce qui leur permettra de se mettre dans une sorte de bulle. Elle ne prenait pas en compte la famille d'Eddie, premièrement parce qu'elle n'en avait rencontré qu'un seul membre, deuxièmement parce qu'elle ne comptait pas s'essayer au coréen devant eux. L'américaine ne voudrait pas avoir l'air ridicule, parce qu'elle ne le parlerait pas assez bien à leur goût ou pire encore, qu'ils prennent cela pour une appropriation culturelle. Elle ne savait pas vraiment comment ils le prendraient, même si elle s'imaginait déjà que sa mère ne le verrait pas d'un très bon œil, puisqu'elle était déjà au courant que son absence d'origines asiatiques poserait problème. Une information qu'elle aurait préférée oublié, mais qui était restée gravée dans un coin de sa tête. Elle ferma les yeux l'espace de quelques secondes avant de se reconcentrer sur lui, qui venait de lui faire une promesse. L'agente de stars ne rebondira pas sur celle-ci, préférant afficher un sourire en coin pour casser son air trop pensif. Elle savait que si elle le gardait trop longtemps, il finirait inévitablement par essayer de savoir ce qu'il se passait dans sa tête. Elle s'était donc légèrement étalée sur sa journée, qui valait bien la peine d'être racontée un minimum, puisqu'un événement inattendu s'était produit pendant celle-ci. Il avait toujours voulu connaître les détails de sa semaine, mais cette fois-ci il n'aurait peut-être pas voulu entendre ceux du jour, qu'il ne percevait pas de la même manière qu'elle. Elle ne voyait pas l’intérêt de lui cacher l’absence de son assistant, elle préférait même le préparer à une éventuelle démission de sa part, puisqu’elle ne tarderait certainement pas à le remplacer dès que possible. La brune ne resterait pas sur une mauvaise expérience, loin de là, elle travaillait depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’avoir quelqu’un à ses côtés était loin d’être superflu. Être moins présente pour Eddie signifierait l’enfoncer encore plus de négativité, négativité qu’il montrait déjà beaucoup trop ce soir. La nourriture ne devrait pas être une de ses sources et pourtant, il se comportait presque comme s’il exerçait le métier de mannequin. Elle pourrait même croire qu’une salade lui aurait fait plus plaisir qu’un cookie, mais il n’était pas encore un lapin. L’agente de stars craignait de finir par être à court de moyens de lui remonter le moral, mais elle avait encore une carte dans sa manche qu’elle n’allait plus trop tarder à lui révéler.
L’insécurité n’était pas le seul problème du danseur, elle en était aussi un, sans le vouloir. L’agente de stars ne pouvait pas y faire grand-chose, mis à part cacher son visage et se tenir suffisamment loin de lui, pour qu’il ne soit pas trop tenté d’être tactile avec elle. Il s’était rapproché considérablement d’elle, prouvant une nouvelle fois qu’obtenir sa concentration ne serait pas une chose aisée. Elle lisait dans son regard qu’il mourait d’envie de l’embrasser, ce sourire en coin qu’il affichait la rendait souvent faible, mais ce soir comme durant les autres fois où elle devait lui donner des cours, elle allait rester forte. Halston savait rester professionnelle avec ses protégés quand il le fallait, elle ne cédait pas à ses instincts si facilement que cela et elle l’avait prouvé deux fois, en préférant ignorer l’attirance qu’elle avait pour ses acteurs plutôt que de l’admettre dès le début. Il était moins facile de les jouer l’insensible maintenant qu’elle était officiellement avec lui, mais elle arrivait à tenir parce qu’elle savait qu’elle n’aurait à le faire que pendant une demi-heure tout au plus. Ils auraient ensuite à intervertir les rôles, un inversement qu’elle attendait avec impatience, le rôle d’élève étant bien plus simple à gérer. Avant toute chose, il fallait qu’elle trouve les mots pour lui faire croire en lui. Il n’avait pas conscience de la particularité du travail d’acteur, beaucoup de métiers nécessitaient effectivement une formation solide, mais celui-ci pouvait en être exempté bien plus souvent qu’il ne pourrait le croire. Le rôle pouvait être très proche de la personnalité de celui qui l’incarnait, la personne douée naturellement ou alors tout simplement avoir la chance d’avoir le physique qui collait parfaitement à la vision du personnage. Eddie était un peu étriqué d’esprit, mais elle ne lui en voulait pas, parce qu’elle pensait avant tout que cela était culturel. « Tu sais dans mon pays, il est bien plus répandu d’avoir plusieurs cordes à son arc. Il n’est pas impossible d’avoir plusieurs talents, si on ne les possède pas déjà on peut les cultiver. » Rien n’était figé dans le marbre selon l’agente de stars. Le danseur était une plante qu’elle n’hésiterait pas à arroser autant de fois qu’il le faudrait, pour qu’elle puisse grandir suffisamment et éclore de la plus belle des façons. Il reconnaissait qu’elle devait avoir un certain flair, pour avoir réussi à se forger sa réputation, elle ne pouvait qu’être ravie qu’il admette qu’elle ne manquait pas forcément d’objectivité en son égard. « Une fois que tu auras fait tes preuves, tu n’auras plus besoin de faire semblant, cela te fera une belle récompense. » Réussir à vaincre ses pensées limitantes était certainement l’une des choses les plus réjouissantes que l’on puisse faire.
Il lui parlait de destin, comme s’il était le seul à décider du succès. Elle avait envie de rouler des yeux, mais se retenait de le faire. La chance était certes un facteur, mais il était bien loin d’être le seul et il devait bien le savoir, en tant que danseur qui s’était donné beaucoup de mal pour être reconnu à sa juste valeur. Il lui avait posé une question pertinente, à laquelle elle avait deux réponses. « Oui et non, disons que ne pas avoir vu la série t’empêchera de copier bêtement ce qui a déjà été fait, ce qui peut être très apprécié. » L’agente ne stars ne savait pas trop comment fonctionnaient les castings en Corée du sud, quelles étaient les mentalités là-bas, est-ce qu’elles se différenciaient vraiment de celles qu’elle connaissait déjà ? Elle allait devoir creuser la question avant de l’envoyer véritablement au front. Il n’était pas prêt, mais pas seulement pour les raisons qu’elle avait déjà envisagées, elle ne se doutait pas qu’il s’imaginerait qu’elle voudrait mettre leur couple en pause. Autrefois elle se plaignait que son ancien compagnon était trop carriériste, qu’il n’accordait pas assez de temps à leur couple, elle se retrouvait donc dans une situation assez inédite. Eddie avait l’impression de l’étouffer, sûrement parce qu’il ne s’était jamais comporté ainsi avec une autre femme, mais elle se sentait donc dans l’obligation de le confronter. « Il s’agit d’une des plus grosses séries de Netflix. Si les acteurs de mon agence parlaient coréen ils se feraient la guerre pour l’intégrer. » Il devait donc s’estimer heureux d’être le seul acteur de la Shining Stars Agency, à pouvoir postuler, cela rendait la situation aussi confortable pour elle que pour lui. Sentir ses bras et l’entendre demander si elle pourrait venir avec lui, avaient subitement adouci le regard de la brune. « Je pense que je pourrais m’arranger oui, si j’explique notre projet à ma patronne elle se montrera sûrement partante, même si le trajet mangera deux journées entières. » Halston ne se voyait pas faire un si long trajet pour passer une unique journée là-bas, même si cela l’aiderait à être plus serein, mais elle n’avait dit son dernier mot. « Je suis loin d’avoir utilisé tous mes congés, alors je peux bien en poser quelques-uns pour ce casting et visiter le pays avec toi. » Elle ne pourra certainement pas en dire autant pour la période de tournage, mais chaque chose en son temps. Eddie se demandait quand est-ce qu’il aurait lieu, une question qui lui plaisait car elle démontrait un certain intérêt pour son offre. « Il débutera mi-janvier. » Néanmoins il n’avait pas énormément de temps pour s’entraîner davantage, il lui restait un mois qui allait passer à la vitesse de l’éclair, du moins pour elle. Elle afficha une légère moue quand il remit sur le tapis sa peur de l’avion. « Est-ce que tu ne serais pas en train d’insinuer que ma présence ne sera pas suffisante pour te rassurer ? » S’il y avait bien un motif de refus qu’elle ne voulait pas entendre, c’était bien celui-ci. Il était surmontable et il ne pouvait pas vivre toute sa vie avec cette phobie qui le prenait en tenaille. Il lui demanda si elle ne regrettait pas d’avoir misé sur lui, elle le laissa prendre un dernier baiser. « Non je ne regrette pas que tu fasses partie de mes étoiles. » Un petit surnom affectueux qu’elle donnait aux protégés qui comptaient plus à ses yeux, aussi bien au niveau professionnel que sentimental pour ceux qui avaient décroché son affection.
Elle s’était éloignée et lui avait fait un bref topo du personnage qu’il devait incarner, un rôle qui semblait presque sur-mesure pour lui au vu de son caractère, elle ne pensait pas qu’il lui poserait la moindre difficulté. L’agente de stars se glissa instantanément dans la peau d’un patron virulent et lui lança une première réplique cinglante, avant d’enchaîner avec la seconde qui venait de lui être inspirée par une petite boule de poils. Halston l’observait et l’écoutait avec attention, tout en maintenant ses sourcils froncés pour ne pas lui faire oublier qu’ils étaient en train de s’entraîner. Il trouvait facilement l’inspiration, elle ne pensait pas l’avoir déjà vu aussi naturel dans son jeu qu’à cet instant. « Quel petit ingrat, tu ne sais même pas gérer un restaurant et tu te permets ce genre de remarques ? » Elle lui lança un regard noir, comme si elle allait lui en coller une dans la minute qui suivait. Il lui demandait de se détendre tout en prenant pitié pour les animaux, elle le laissa ajouter sa dernière réplique avant de lui répondre. « Je n’aurais aucun mal à trouver mieux que toi, alors rends-moi ce tablier et fous le camp de mon restaurant. » Conclu-t-elle avant de le rejoindre à nouveau à sa table. Elle réfléchit quelques instants, pour être sûre de bien avoir analysé son interprétation. Halston n’arrivait pas à trouver la moindre critique négative à émettre. « Je pense que ce Chongyun te va comme un gant. » Elle étira un grand sourire, même si elle était satisfaite elle n’allait pas en rester à là, parce qu’elle avait un deuxième exercice à lui confier. Elle le quitta pour chercher son sac et en sortit deux papiers, un rouge et un bleu. « J’aimerais maintenant te voir dans une autre situation, celle où ton personnage rencontre le recruteur du Squid Game. Il te promet de grosses sommes d’argent si tu gagnes le jeu qu’il te propose, si tu perds, mais que tu persévères, tu dois payer en acceptant de te faire gifler. » Il allait peut-être être perplexe face à cette scène, mais il était possible qu’elle lui soit demandée durant le casting alors elle ne pouvait pas faire l’impasse dessus. « Je ne giflerai pas ce magnifique visage pour de vrai bien évidemment, alors pense à bien simuler la réception de gifles ok ? » Elle se pinça la lèvre, pourvu qu’il parvienne à réussir à se faire à ce genre d’actions, dont peu d’acteurs était friand. Elle s’éloigna un peu de lui et haussa ses épaules avant de lui faire signe de la rejoindre au milieu du salon. Elle lui présenta les deux papiers et pris un air très sérieux. « Tu as choisi le rouge, alors prends-le et jette-le maintenant. » L’agente de stars le laissa s’exécuter, elle leva sa main une première fois et la fit à peine toucher sa joue. Halston avait l’impression que c’était tout aussi bizarre pour lui que pour elle, mais elle essaya de garder son sérieux avant de répéter cette scène encore et encore. « Alors on ne laisse toujours pas tomber ? » Dit-elle avec un sourire narquois, après avoir vu une cinquième défaite de la part de son partenaire de jeu. Elle approcha une nouvelle fois sa main de son visage, mais contre toute attente elle la laissa glisser délicatement sur sa joue. L’agente de stars rompit la distance qu’il y avait entre eux, saisit son visage, laissant ainsi totalement tomber son personnage. « Mes mains ne sont vraiment pas faites pour te frapper... » Dit-elle avant de lui voler un long baiser.
Dernière édition par Halston Hargreeves le Mer 24 Nov 2021 - 21:44, édité 1 fois
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
Il s’est engagé à suivre ses cours et à lui en donner en retour, c’est ainsi qu’ils vont mutuellement progresser et Eddie adhérait à l’idée quand ils ne faisaient encore qu’en parler tous les deux. En pratique c’est un peu moins évident car la volonté est peu présente et la concentration ne tient à rien. Se focaliser sur son objectif est difficile quand ses pensées sont polluées par tout ce qui le travaille, et que sa sérénité l’a abandonné il y a déjà plusieurs semaines. L’inconvénient de passer le plus clair de son temps seul ici c’est qu’Eddie pense beaucoup trop, il ressasse ses récentes disputes avec sa sœur et son cousin, s’inquiète pour eux, au final bien plus qu’il ne s’inquiète pour lui-même. Son genou se remettra mais qu’en sera-t-il de ses relations avec les jeunes Yang ? Il n’en a pas parlé à Halston parce qu’il n’a tout simplement pas trouvé de moment pour ça, alors que garder tout ça en lui comme un honteux secret est juste beaucoup trop pesant. Ce n’est pas encore ce soir qu’il se sent de décharger son fardeau et de s’ouvrir sur ce qu’il ne peut confier à personne car Halston a eu une longue journée de travail, il ne se voit pas la bassiner avec ses problèmes de famille. Pas alors que la rencontre avec sa sœur est encore fraîche et qu’elle ne connait même pas l’existence de Nicky, il a l’impression de lui cacher encore tant de choses et il ne sait pas bien qui il cherche vraiment à préserver dans l’histoire. Il se raccroche comme il peut à ces cours vraiment nécessaires mais si physiquement Eddie répond présent, en revanche mentalement il n’est pas tout à fait là. Un rien le distrait à commencer par Halston qu’il a très envie de retrouver après des jours à se voir bien trop peu, et l’intimité qu’il semble déjà rechercher avec elle n’est pas seulement celle que l’on croit. Bien sûr qu’elle le trouble par sa simple présence et qu’il pourrait lui faire l’amour sur le champ, mais il a peut-être aussi besoin de lui parler sans oser le formuler. À cœur ouvert, ce qu’il fait rarement. Eddie ne livre pas facilement le fond de ses pensées quand elles touchent des points aussi sensibles alors c’est certainement encore un jour où il ne dira rien, et ravalera ses tourments. Tout ça il le met une fois de plus de côté et endosse son costume d’élève allant de paire avec celui d’acteur, dans lequel il a encore bien du mal à se trouver crédible. Sur un parquet Eddie déborde de confiance en lui parce qu’il a passé ces dix dernières années à explorer le danseur en lui, il se connait par cœur et ne doute plus de rien. Mais face à une caméra son assurance s’envole, c’est comme une mise à nue et jouer n’a encore rien de tellement naturel pour lui. Non seulement il a l’impression de forcer et il déteste ça, mais il se sent surtout comme un imposteur sans expérience, gravitant dans un milieu où d’autres jouent par vocation ou par passion. Pourquoi se contenter de lui et lui confier un rôle, il ne voit pas ce que le moindre producteur aurait à y gagner. Halston croit pourtant en lui et si elle investit son temps et son énergie dans ses cours c’est parce qu’elle doit estimer qu’on peut faire quelque chose du débutant qu’il est. Elle voit certainement ce que lui ne parvient pas encore à voir, par expérience là encore car elle n’en est pas à son premier protégé. Il serait plus répandu de cumuler plusieurs casquettes dans son pays mais un talent Eddie considère n’en avoir qu’un seul, il a toujours dit qu’il n’était fait que pour une seule chose et que s’il n’était pas devenu danseur il chercherait encore sa voie aujourd’hui. L’acting il n’a pas le sentiment d’avoir ça en lui mais il ne peut pas remettre en doute l’expertise d’Halston, car il veut vraiment croire qu’elle est objective le concernant et qu’elle n’insisterait pas autant s’il n’y avait rien à tirer de lui. « Tu sais que je te fais confiance. Personne ne sait mieux que toi ce que je vaux. » Dans ce domaine comme dans d’autres, elle connait son potentiel pour l’avoir profondément étudié. Elle sait ce qu’elle fait Halston, il n’arrête pas de se le répéter quand il doute de lui histoire de se rappeler pourquoi il fait tout ça. C’est elle la connaisseuse, il est donc censé se fier à elle quand elle prétend qu’il a ce qu’il faut pour gagner en légitimité dans le milieu. « Promets-moi juste que tu ne me demanderas pas de délaisser la danse pour l’acting. » il complète doucement en rencontrant son regard, qu’il sonde pendant quelques secondes. Si Eddie ne devait avoir qu’une seule condition pour continuer ce serait celle-ci, la même depuis le début puisqu’il était déjà question de ça lors de leur rencontre. Elle connait ses priorités, il retrouvera les parquets de danse dès que ça lui sera possible et ne s’en est jamais caché. Eddie veut bien faire un peu de place à l’acting loin d’être inné pour lui mais qu’on ne lui demande pas un jour de mettre sa première passion de côté pour augmenter ses chances de réussite en tant qu’acteur. Halston sait bien qu’elle a misé sur un danseur et que c’est ce qu’il sera toujours, avant d’être quoi que ce soit d’autre. Ce n’est même pas négociable, il pourrait lui en vouloir d’attendre de lui de renoncer partiellement à ce qui l’anime. Avec cette convalescence il ne voudrait pas laisser penser que le champ est libre pour faire de lui un acteur à temps plein alors que la seule chose qu’il attend c’est de pouvoir redanser, il y pense tous les jours et en tire sa principale motivation pour quitter son lit le matin. Il se laisse guider car Halston n’a toujours voulu que le meilleur pour lui mais l’acting n’est pas près de le motiver un jour autant.
Eddie s’imagine déjà devoir rattraper toute la première saison de Squid Game en urgence mais l’agente laisse entendre que ce n’est pas une obligation, car en ne s’imprégnant pas à l’avance de la série il ne sera au moins pas tenté d’imiter ce qu’il aura vu. Il n’avait pas perçu les choses sous cet angle mais il ne se sent de toute façon pas concerné, Eddie revendique un style bien à lui en tant que danseur sans avoir besoin de copier qui que ce soit alors pourquoi n’aurait-il pas aussi son propre style en tant qu'acteur ? « Je ne copie pas moi tu sais, je m’inspire tout au plus. Ça me semble important d’apporter quelque chose de nouveau, et qui sait peut-être que mon côté australien peut aussi faire la différence. » Comment il ne sait pas trop mais il croit comprendre que le casting originel de la série est exclusivement coréen, il se démarquera peut-être s’il glisse quelques mots en anglais et montre qu’il parle non seulement la langue demandée, mais aussi la plus recherchée dans le monde. Son père est issu de l’élite universitaire sud-coréenne et expatrié sur le sol australien depuis trente ans alors il sait que là-bas la maitrise de la langue de Shakespeare ne vaut pas rien, il ignore juste si les producteurs du petit écran y accordent autant d’importance que le monde académique et les grandes entreprises. Ça lui met quand même pas mal la pression ce casting, Halston n’arrête pas de souligner l’impact de cette série et elle ne manque pas non plus de lui dire que ses autres protégés se seraient battus pour ce rôle s’ils avaient eu la maitrise de la langue coréenne parmi leurs acquis eux aussi. « Oui, j’imagine que ça rend particulièrement bien sur un CV d’acteur. » Le simple nom de la série comme mention doit valoir de l’or, peu importe que le rôle décroché soit vraiment important. Il ne s’attend de toute façon pas à figurer parmi les têtes d’affiche et ça lui convient très bien à Eddie, lui qui n'a pas spécialement envie d’être très exposé. C’est une chance en tout cas qu’il ne soit en concurrence avec personne dans l’agence, parce qu’il n’aurait pas forcément eu la foi de se battre pour un rôle en ce moment. Sa condition physique l’aurait peut-être aussi un peu désavantagé, il n’est pas du genre à vanter ses origines coréennes par-dessus tout mais il doit admettre qu’aujourd’hui elles sont un sacré atout. Halston n’exclut pas de faire le voyage avec lui pour le casting et il expire un petit soupir de soulagement en comprenant qu’il y a une chance que ça se fasse, parce qu’il s’attendait à ce qu’elle se dise bien trop occupée à l’agence pour ça. Bon, tout dépend de sa patronne alors il ne crie pas victoire trop vite mais ça semble quand même bien parti. « J’espère qu’elle te donnera son accord car j’aimerais vraiment que tu m’accompagnes. Ton soutien ne sera pas de trop, c’est pas un petit enjeu qui m’attend. » Il aurait l’impression d’être lâché en pleine jungle s’il devait y aller seul alors qu’il connait pourtant Séoul, où il suppose que le casting se tiendra. « Elle a cessé ses allusions d'ailleurs ? » il la questionne en se rappelant que sa patronne avait pointé du doigt des rapprochements entre agents et protégés, sans les nommer eux deux explicitement. Pourvu que ça ne compromette pas la venue d'Halston, mais celle-ci aurait de toute façon des congés à poser alors il est plutôt confiant quant au fait qu’il ne fera pas le déplacement seul. Elle se dit en plus partante pour visiter le pays avec lui et il resserre un peu plus l’étreinte de ses bras en l’entendant, parce qu’elle lui prouve encore qu’elle s’intéresse à sa culture et ne pense pas qu’au boulot. « Même si tu libères quelques jours ça me dirait bien qu'on y retourne ensemble par la suite, dans le cadre d'un vrai voyage. Car si jamais tu l’as oublié ce n’est pas Séoul que je veux te faire découvrir, à l’origine. » Il a bien évidemment Daegu en tête puisque ses parents en sont originaires, ce serait la meilleure destination pour lui montrer d’où il vient. Cette ville, qu’il connait pourtant peu, est tout aussi incontournable à son sens que la capitale sud-coréenne, l'une et l'autre méritant d’être vues et explorées. « Ah.. ça risque de tomber pendant ma reprise. » il souffle alors qu’elle lui apprend que le tournage pourrait débuter courant janvier. C’est bien plus tôt que ce qu’il croyait et c’est surtout un mois durant lequel Eddie sera très pris, avec un million de projets à reprendre au théâtre comme avec son groupe. Il déplore ce mauvais timing, c’est maintenant qu’il a du temps à revendre mais c’est quand il pourra se remettre pleinement dans le bain qu’on attendra possiblement de lui d’être disponible pour un tournage à l’autre bout du monde. Il ne sait pas où il mettra tout ça, ni comment il conjuguera ce nouveau projet avec tous ceux qu’il a déjà et qui n’attendent que lui. L’avion est sûrement ce qui le freine le plus à l’idée de tenter sa chance au pays du matin calme, elle ne veut pas l’entendre mais c’est réel, Eddie ne plaisante pas du tout avec ça. Son regard se durcit légèrement quand elle sous-entend que sa présence à ses côtés devrait suffire à lui faire oublier toutes ses craintes et que l’inverse ne serait pas normal. Il aimerait que ce soit aussi simple, il l’aimerait vraiment. « Je crois que tu ne réalises pas à quel point cette peur est ancrée en moi. » Elle est viscérale, il se rappelle de l’état dans lequel il s’est trouvé en affrontant une zone de turbulences en plein vol. Ce jour-là Eddie a bien cru mourir alors une dizaine heures, voire plus, dans un avion sera inévitablement une torture pour lui. Il n'exagère pas et fait encore moins exprès, il voudrait dépasser ça mais il ne sait pas si en ayant laissé cette peur gagner autant de terrain pendant toutes ces années c’est encore possible dans son cas. « Ça me rassurera bien sûr de t’avoir à mes côtés mais je subirai quand même le vol. » Sa voix s’adoucit en même temps que son regard alors que ses doigts caressent le bras d’Halston. Elle l’attendrit d’autant plus après ça en le gratifiant d’un ravissant surnom, Eddie est tout de suite très flatté de faire partie de ses étoiles et il espère secrètement qu’il est parmi celles qui brillent le plus dans l’univers de l’agente. « Oh.. c’est beau ça jagi. » il souffle en la couvant du regard, oubliant pendant un instant ces histoires de casting et de peur en avion.
Il a pourtant un rôle à préparer et Halston le met directement en condition afin de s’assurer qu’il puisse être prêt au plus vite, le temps jouant déjà probablement contre eux. Ce personnage qu’on lui demande d’incarner semble plutôt dans ses cordes, le caractère ne le sort pas tellement de sa zone de confort et les réactions insolentes de Chongyun pourraient au final être celles d’Eddie s’il se retrouvait lui aussi face à un patron râleur sans cesse sur son dos. Ça lui vient naturellement et il se laisse porter sans grande difficulté par l’exercice, Halston l’aidant aussi à prendre possession du personnage en lui donnant la réplique avec réalisme. « Ingrat ? Remerciez-moi plutôt de pas vous avoir lâché comme tant d’autres l’ont fait cette année. Vous finirez seul ici, personne n’a envie de travailler pour vous. » Eddie se prend au jeu de la confrontation et s’y investit comme si elle était réelle, avec cet éternel besoin d’avoir le dernier mot comme dans la vraie vie. Ne pas se laisser marcher sur les pieds a toujours été l’une de ses plus grandes devises, il n’est pas né celui qui l’écrasera et c’est cette même force d’esprit qu’il implante à son personnage. « Je me tire oui, marre de bosser pour des enflures dans votre genre ! Attendez seulement que je devienne riche et que je rachète votre restaurant pour vous mettre dehors, c’est tout ce que vous méritez. » Et sur ces mots il fait mine de partir, quittant la pièce avec désinvolture pour rejoindre le petit couloir menant à sa chambre. Eddie revient ensuite sur ses pas, son interprétation terminée il n’attend plus que le verdict d’Halston et celui-ci ne tarde pas à tomber. Elle s’en dit satisfaite et il doit bien avouer que c’est plaisant à entendre, comme la confirmation qu’improviser est définitivement à sa portée. « On continue ? » qu’il lance avec enthousiasme. Il n’a limite plus envie de s’arrêter Eddie, se sentant confortable dans ce rôle où il retrouve pas mal de lui-même et forcément aussi reboosté par les compliments de l’américaine. Le deuxième exercice pourrait toutefois être un peu plus corsé car ce sont ses talents de simulateur qui vont être cette fois sollicités. « Attends, c’est vraiment comme ça dans la série ? » Eddie ne s’attendait pas à ça, c’est un drôle de concept mais ça explique peut-être pourquoi la série a tant de succès. Car ça ne risque pas d’être vu ailleurs, il ne peut que reconnaitre que c’est original en plus d'être pas mal tiré par les cheveux. « D’accord, hum.. je vais faire de mon mieux. » Comprendre ici : prétendre recevoir des gifles pour la première fois de sa vie, en ne sachant donc pas l’effet que ça procure réellement. Halston ne tient pas à les lui donner pour de vrai et il pourrait difficilement s’en plaindre, c’est pour le coup une bonne chose que le réalisme ne soit pas poussé jusque là. Il se voit proposer deux papiers, un rouge et un bleu, et opte pour le premier sans tellement réfléchir en espérant que ça n’est pas un piège. Eddie jette le papier comme demandé et comprend à cette main qu’elle lève vers lui qu’il doit se préparer à recevoir une première gifle imaginaire. « Gné ! » Il sursaute et gémit quelque peu, en ayant toutefois l’impression d’un peu trop forcer. Ils s’y reprennent à plusieurs fois et c’est peut-être bien à la quatrième qu’Eddie commence à se familiariser avec l’exercice et appréhende plus naturellement le geste d’Halston. « Jamais. » il rétorque d’un air effronté pour ce qui est de laisser tomber car Chongyun a trop besoin de cet argent, c’est d’ailleurs un autre point en commun qu’il peut se trouver avec son personnage. Halston amorce un énième mouvement avec sa main qui finit cette fois sa course avec tendresse le long de sa joue. Ce geste le trouble, il a du mal à rester dans son rôle quand elle-même n’est plus vraiment dans le sien et elle ne l’aide pas en abandonnant toute distance avec lui. « Tu fais tout pour me déconcentrer avoue. » il remarque dans un sourire après le long baiser qu’elle vient de lui offrir. « Et ça fonctionne.. » Soufflé cette fois contre ses lèvres qu’il ne tarde pas à capturer à son tour. Passionnément, amoureusement. Ses mains remontent dans son dos pour la presser contre lui mais Eddie n’oublie pas qu’il doit encore lui donner un cours, s’il se laisse déborder par ce baiser et les suivants il craint de ne jamais parvenir à se remettre dedans. « On devrait passer à l’autre leçon avant que je ne sois plus capable de rien. » Eddie a pourtant bien du mal à se défaire d'elle, il songe à ce qu'il a préparé pour son cours mais là tout de suite il n'est pas franchement motivé par l'idée de prendre la relève en tant que professeur. Une petite pause n'est pas de refus car ces deux exercices exécutés l'un à la suite de l'autre l'ont pas mal éreinté, il redoute un peu la surchauffe s'il enchaine tout d'une traite. « Pourquoi c'est si dur ? Je pensais être quelqu'un de résistant mentalement mais ça c'était avant d'être ton élève et ton professeur. » Il ne lutte pas vraiment, c'est vrai, mais n'a-t-il pas droit à un moment de tendresse avec sa compagne ? Il en profite parce qu'ils n'en ont pas eu des masses ces derniers jours, Eddie pourrait culpabiliser mais préfère voir cette pause comme l'occasion de renouer vraiment avec elle. Ses bras l'encerclent pour la garder au plus près de lui pendant que sa tête vient se nicher dans le creux de son cou que ses lèvres parsèment de baisers. Il s'imprègne en même temps de son odeur qui lui manque tant quand elle est à l'agence et lui ici, ce parfum qui lui a fait tourné la tête tant de fois et qui y parvient encore très bien, ce soir.
Dernière édition par Eddie Yang le Dim 5 Déc 2021 - 20:33, édité 1 fois
Gagner la confiance de quelqu’un, cela demande du temps et de l’énergie, Halston n’avait pas lésiné sur ces deux moyens pour obtenir celle d’Eddie. Elle s’était rarement autant acharnée pour l’obtenir, elle était donc bien heureuse de l’entendre dire que personne ne connaissait mieux qu’elle sa valeur. Il était un diamant brut en terme d’acting, mais cela ne lui avait jamais fait peur de devoir le travailler, au contraire, cela ne pouvait que la rendre encore plus fière. Le danseur n’était pas un homme qui avait peur du labeur, c’était quelque chose qui l’avait complètement séduite, aussi bien professionnellement que personnellement. Elle regrettait seulement qu’il n’ait pas montré ce côté combattif pour tous les domaines, notamment au niveau sentimental, il avait préféré faire taire son attirance pour elle, disparaître des radars plutôt que de tenter quoique ce soit. Ils venaient de loin, ce qu’il lui demandait lui faisait inévitablement repenser à leurs débuts difficiles. Le contexte était complètement différent et pourtant, il avait besoin de lui dire à nouveau que la danse primerait. Halston ne savait pas si elle devait être admirative pour cette loyauté sans faille envers sa passion ou à l’inverse, complètement désespérée qu’il mette déjà le sujet sur le tapis alors qu’elle ne lui parlait que d’un tournage de courte durée. « Je sais bien que tu ne seras pas la prochaine tête d’affiche d’Hollywood. » Elle n’avait jamais nourri de telles ambitions pour lui, à l’heure actuelle elle voudrait encore moins qu’il soit connu à l’international, à tourner dans les quatre coins du monde. « Je préfère largement que tu fasses de la danse non loin de moi, plutôt que tu deviennes un grand acteur contraint de bouger sans cesse. » Il était hors de question que sa vie de couple actuelle, ne devienne aussi décousue que celle qu’elle avait durant son mariage. Elle savait parfaitement ce qu’elle voulait maintenant, passer le plus de temps possible avec l’homme qu’elle aimait, même si elle ne le prouvait pas particulièrement ces derniers temps. « Je veux aussi que tu fasses ce qui te rend vraiment heureux. » Elle savait ce que c’était d’exercer un travail dans lequel on ne s’épanouissait pas pleinement, elle ne voulait pas lui faire subir cela comme elle avait pu le subir durant des années. L’agente de stars saisit les mains de son protégé et le fixa à son tour. « Cependant si tu t’engages pour quelque chose, je veux tu y ailles jusqu’au bout, d’accord ? »Ne me fais pas passer pour une idiote, c’est tout ce que je te demande.
Eddie avait l’air de croire qu’il avait été traité de copieur, mais cela n’avait pas été le cas. Elle n’était pas bien placée pour dire qu’il imitait qui que ce soit, puisqu’elle n’y connaissait quasiment rien en danse, même s’il pourrait être tenté de s’inspirer un peu trop des acteurs qu’il connaissait le mieux pour se donner une prestance. « Savoir se démarquer fait toujours la différence. Tu as ta touche à toi, à toi de la mettre en valeur. » Il avait sûrement besoin de la travailler, mais elle était là pour ça. Eddie possédait plusieurs atouts non négligeables, il pouvait faire la promotion de la série en anglais, bougeait son corps comme personne et avait un visage que n’importe qui aimerait observer en gros plan. Elle n’avait pas hésité à passer en revue les différents acteurs en vogue de l’autre côté de l’océan, pour voir ce qui plaisait. Elle comprenait pourquoi la chirurgie était si pratiquée là-bas, puisque le physique avait l’air de peser très lourd dans la balance. Le danseur n’avait rien à leur envier, surtout qu’il n’était jamais passé sous le scalpel de personne, il était naturellement magnifique. D’ailleurs il pourrait ajouter une photographie de lui sur son CV, cela ne pourrait que le faire monter au-dessus de la pile de candidatures. « Ca ferait également son petit effet sur un CV de danseur. » Figurer dans une production aussi populaire, ne pouvait qu’impressionner dans tous les domaines, elle aimerait qu’il se le rentre dans la tête. Il n’arrivait pas à y trouver de véritable intérêt, s’il continuait de croire que cela lui permettrait seulement de travailler dans l’acting. Halston n’était pas contre l’idée de l’accompagner, elle pensait même qu’elle avait ses chances de pouvoir le faire. Eddie avait espoir que la patronne de l’agente de stars l’accepte, mais il n’avait pas oublié ce que celle-ci avait reproché lors d’une réunion. « Oui elle s’est calmée pour l’instant. Me réinvestir comme avant dans mon travail a fonctionné. » Elle n’avait donc pas sacrifier le temps qu’elle consacrait au danseur en vain, ce qui était plutôt rassurant, autrement elle s’en serait doublement voulue. La brune devina que ses paroles avaient particulièrement plu à son compagnon avant même d’entendre sa réponse, le renforcement de son étreinte le lui avait prouvé. Elle aimait l’entendre dire qu’il serait prêt à se rendre deux fois en Corée du Sud, voyager lui en dehors de l’Australie et des USA lui manquait pas mal. « Je me souviens que tu n’es pas originaire de Seoul, oui. On pourra y retourner, bien sûr. » Il venait d’une ville bien moins connu, dont elle n’arrivait pas à se souvenir du nom. Le danseur avait rapidement fait le calcul suite à la réponse qu’elle venait de lui apporter, il semblait déjà bien embêté par la période qu’elle venait de lui donner. Ne pas rebondir sur cette supposition était sûrement la meilleure des solutions, si elle voulait éviter de se disputer bêtement alors qu’il n’avait même pas encore passé le casting. Elle le pensait capable de surmonter sa peur avec elle à ses côtés, mais il jugeait qu’elle ne la prenait pas assez au sérieux. « Tu devrais peut-être prendre des somnifères. » Les poils de l’américaine s’hérissèrent suite au passage de ses doigts. Elle étira un sourire en coin lorsqu’il se montra satisfait de son surnom. « Nae byol. » Le moment lui avait semblé idéal pour lui montrer qu’elle avait fait des recherches de son côté.
Eddie ne s’arrêtait plus, il ne manquait jamais de répartie face à la moindre de ses répliques, elle pourrait presque croire que c’était lui qui avait écrit ce personnage. Halston ne s’attendait pas à autant de détermination, mais cela ne faisait que confirmer qu’elle avait vu juste en voulant lui faire essayer d’obtenir ce rôle. « C’est cela et ne reviens plus jamais, mongchongi. »La brune avait trouvé cette insulte à la fois rigolote et mignonne, elle avait donc décidé de la placer dans son entraînement. Elle trouva une certaine lueur dans les yeux de son protégé, qui semblait véritablement motivé ce soir, chose dont elle avait intérêt de profiter avant qu’il ne soit lassé. Elle ne perdra pas de temps en allant chercher le matériel nécessaire à la deuxième scène, qu’elle lui décrivit brièvement. Il avait du mal à croire que la série avait ce genre de situation, s’imaginait-il qu’elle avait inventé ça par plaisir ? Il serait plutôt tordu de croire qu’elle prendrait le moindre plaisir à le frapper. « C’est vraiment comme ça dans la série, oui. » Il allait donc devoir s’y faire, il n’avait pas d’autres choix que d’accepter que certaines situations seraient moins faciles à jouer. Il n’avait pas l’air très inspiré, mais lui disait qu’il allait faire de son mieux. Il avait instinctivement choisi le rouge, choix qu’elle valide intérieurement avant de lui donner des ordres. Eddie arrivait à perdre le jeu facilement, ce qui justifiait bien la moindre des claques qu’elle simulait rapidement les unes après les autres. La première réaction du danseur lui donna envie de rire, mais elle se retint de lui faire perdre sa concentration. Il commença à s’habituer, quand elle n’arrivait plus à enchaîner les claques. Elle n’avait jamais été une amatrice de violences, en réalité elle ne se souvenait même pas avoir déjà frappé quelqu’un au visage. Halston finit par le caresser et se mordit la lèvre une fois qu’il l’accusa de le déconcentrer volontairement. Il la rendit toute chose en l’embrassant à son tour de la plus belle des façons. Elle se sentait enveloppée par la chaleur de son corps, une douce sensation qui allait finir par l’empêcher de se glisser dans son rôle d’élève. « Je suis d’accord. » Dit-elle sans pour autant se détacher de lui. L’agente de stars n’avait vraiment pas assez profité de lui cette semaine, elle n’avait pas eu une dose de tendresse suffisante et lui non plus. « Parce que nous sommes incapables de rester dans nos rôles respectifs. » On pourrait dire qu’il s’agissait de leur marque de fabrique, ils ne se simplifiaient jamais les choses puisqu’ils ne se contentaient pas de former un couple lambda, uniquement lié par leur amour. Halston n’en finissait plus de frémir au contact de ses lèvres, elle profitait tout autant que lui de leur proximité pour le sentir. « C’est toi que je devrais prendre comme assistant, comme ça tu seras toujours à mes côtés. » S’exclama-t-elle tout en frottant son nez contre le sien. « Alors c’est quoi ce fameux mot que tu voulais m’apprendre ? » Demanda-t-elle pour les encourager à se remettre doucement dans le bain.
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
Il n’y a que dans les yeux d’Halston qu’il est pour le moment capable de se voir comme un acteur, parce qu’il n’y a qu’elle pour lui faire sentir tout le potentiel qu’il a et dont il doit encore prendre conscience. Ce n’est pas évident pour lui de s’ouvrir à un autre monde après s’être enfermé dans la danse pendant des années, Eddie s’est longtemps convaincu du fait qu’il n’était bon qu’à ça et qu’un talent il ne pouvait en avoir qu’un seul. Ce n’est pas demain la veille qu’il embrassera une grande carrière d’acteur et ça Halston le dit elle aussi, mais il y a apparemment quelque chose à tirer de lui sinon elle ne se donnerait pas tout ce mal. Elle croyait déjà en lui avant qu’ils ne deviennent un couple, c’est même pour cette raison qu’elle était venue à sa rencontre un an plus tôt. La détermination de l’agente pour faire de son jeune protégé un acteur ne date pas d’hier et elle n’aurait aucune raison de le pousser à sortir de sa zone de confort si elle ne percevait pas de réelles aptitudes chez lui. Eddie lui fait confiance tant que ça ne l’amène pas à devoir mettre la danse de côté, ce qu’il ne fera de toute façon jamais. Il veut croire que l’acting n’est pas incompatible avec sa première passion mais il n’hésitera pas une seconde s’il doit un jour faire un choix entre les deux, ses priorités étant connues depuis le premier jour et ne risquant pas d’évoluer. Halston préfère le savoir ici avec elle et cette idée le fait tendrement sourire, sans qu’il ne parvienne à le cacher. Bouger sans cesse c’est ce que sa meilleure amie fait de par son boulot et ce n’est pas une chose qu’il se verrait lui-même faire, pas alors qu’il a renoué avec l’amour dans cette ville. Même si on lui offrait la possibilité de se produire sur les plus grandes scènes du monde en tant que danseur Eddie ne le ferait pas, c’est une chose convenue depuis longtemps avec lui-même, le fait qu’il ne sera jamais de ces artistes ballottés à droite et à gauche au point de ne plus avoir aucune attache nulle part. « Je n’ai pas du tout prévu de m’éloigner, alors ça tombe bien. » Ça l’arrange qu’elle n’ait pas non plus des ambitions démesurées le concernant, il n’est pas contre un voyage de temps en temps mais l’idée n’est définitivement pas de le délocaliser tous les quatre matins. « Toute ma vie est ici de toute façon, tu le sais bien. » Sa famille, son travail et elle, qu’il aime beaucoup trop pour pouvoir se contenter d’une relation à distance la plupart du temps. C’est déjà difficile quand ils sont dans la même ville et qu’Eddie doit attendre de la retrouver le soir, il serait tout bonnement incapable de se passer d’elle plus qu’il ne le fait déjà. Et il croit comprendre que l’inverse est aussi vrai ce qui a tendance à pas mal le rassurer, lui qui a toujours du mal à croire qu’elle puisse être autant dépendante de lui qu’il l’est d’elle. Halston veut quand même s’assurer qu’il ne s’engagera pas à la légère dans quoi que ce soit, ce qu’il ne pense pas avoir déjà fait un jour. Il en va de sa crédibilité en tant qu’agente et ça Eddie le comprend, tout comme il sait qu’il a déjà été plutôt négligent dans le passé pour ne pas pouvoir se le permettre à nouveau. « Je t’ai fait la promesse de prendre notre collaboration au sérieux désormais, tu te souviens ? » Ce qui sous-entend prendre également au sérieux ce sur quoi ils travailleront ensemble, Eddie n’ayant pas pour habitude de commencer une chose et de ne pas la terminer. Il est prêt à se laisser guider vers ce qu’elle estimera être le mieux pour lui, et la danse n’est - en principe - pas censée pouvoir empêcher ça. « Les précédents projets que tu m’avais confiés je crois bien les avoir honorés jusqu’au bout. » Pour preuve il est toujours égérie Häagen-Dazs, c’est un rôle qu’il n’a pas cessé d’endosser depuis la signature de son contrat avec la marque de glaces. Non pas que ça lui tienne particulièrement à cœur puisqu’il l’avait avant tout fait pour l’argent, mais Eddie s’est engagé à leur prêter son image et il n’a jamais été question de revenir dessus. Peut-être bien que sa reprise dans quelques mois viendra chambouler pas mal de choses mais il s’imagine pour l’instant que c’est simplement sa vie d’avant qu’il retrouvera, une vie qui lui permettait déjà d’honorer quelques projets d’acting à côté. Halston compte sur lui et il refuse de la décevoir comme il a déjà pu le faire par le passé, il a promis qu’il ne serait plus ce protégé après lequel elle avait dû courir et que la fiabilité ne semblait pas étouffer à l’époque. Mais c’est peut-être aussi un peu facile à dire, aujourd’hui.
Sa touche à lui, Eddie n’a aucun mal à la faire ressortir sur scène. Il parait qu’il n’existe pas deux danseurs comme lui, c’est ce que son ancien professeur lui répétait souvent et ce style bien à lui semble aussi faire la différence dans sa compagnie. Il suppose qu’il ne serait pas devenu danseur de premier plan aussi vite sans ça, coiffant au poteau pas mal d’autres danseurs aux mêmes ambitions que lui. En tant qu’acteur Eddie doit en revanche encore trouver ce qui le différenciera des autres et le rendra unique, au pays du matin calme la parfaite maitrise de deux langues jouera peut-être en sa faveur mais il doute quand même d’être le seul bilingue qui se présentera au casting, ce serait même un peu trop sous-estimer la concurrence et dans ce milieu il en a certainement bien plus que dans le monde de la danse. « Tu penses qu’ils pourraient me préférer avec mes cheveux naturels ? Car pour me démarquer je peux aussi tenter d'innover à ce niveau-là. » Il se méfie un peu Eddie depuis qu’il a dû obtenir l’accord d’Häagen-Dazs pour se teindre les cheveux, apprenant par la même occasion qu’il ne faisait pas tout ce qu’il voulait en tant qu’égérie. Peut-être que s’il décroche le rôle convoité il devra aussi se plier aux exigences capillaires des producteurs de la série, et ne sera pas libre d’arborer la couleur de son choix lors du tournage. Il ne sait pas si c’est d’une quelconque importance mais il se souvient, par contre, que l’ensemble des personnages avaient les cheveux noirs typiquement coréens dans les extraits qu’il avait brièvement vu passer. « Même si pour être honnête je comptais plutôt revenir au châtain après le blond. » Ce blond ce n’est même pas sûr qu’il pourra de nouveau le porter à l’avenir tellement il risque de l’associer à cette convalescence, et donc à une période assez déprimante de sa vie. Le châtain reste une valeur sûre, et aussi l’une des couleurs les moins pénibles à entretenir. Figurer dans une série comme Squid Game rendrait particulièrement bien sur un CV, d’acteur comme de danseur d’après Halston. « Ça m’inspirera peut-être aussi pour un futur spectacle, qui sait. On recherche toujours de nouveaux univers auxquels donner vie sur scène, et ce serait bien que je montre à Charles que ma convalescence m’aura permis de réfléchir à ça. » Qu’il puisse revenir au théâtre avec des idées plein les poches, oui, il est sûr que le metteur en scène apprécierait ça de lui. Charles est toujours prêt à accueillir leurs idées et Eddie n’en manque généralement pas, et dire qu’il avait fait sensation quelques mois plus tôt avec ce spectacle à thème céleste qui devait être le tout premier qu’il gérerait seul. Un projet retardé par son opération, qu’Eddie ne sera peut-être même jamais capable de reprendre si son inspiration pour l’univers de Pierrot s’avère être passée. Il ne sait pas s’il doit être soulagé d’entendre que la patronne d’Halston est un peu moins sur le dos de celle-ci par rapport à leur histoire, parce qu’elle avoue elle-même avoir la paix grâce au temps investi dans son travail au détriment de leur couple. « Tant mieux.. je suppose. » il se contente de formuler dans une petite moue, un soupçon d’amertume se faisant bien ressentir. Eddie se sent un peu sacrifié dans l’histoire, mis de côté pour qu’Halston ait moins de comptes à rendre à son travail. C’est comme une petite victoire accordée à ceux qui n’adhèrent pas à leur couple et considèrent que leur lien doit rester exclusivement professionnel, et forcément sur le principe ça ne lui plait pas du tout. Elle ne réagit pas lorsqu’il laisse entendre que le tournage pourrait tomber au moment de sa reprise et c’est peut-être mieux, le sujet étant quelque peu délicat et Eddie ne souhaitant pas que leurs retrouvailles tournent subitement au vinaigre. Il range lui-même cette idée dans un coin car dans l’immédiat il n’a pas encore le rôle, tout comme il n’est pas encore près de reprendre la danse. Conjuguer les choses au présent est le mieux qu’il puisse faire, même s’il est un peu forcé de regarder vers l’avenir quand il devient question d’un futur trajet en avion de Brisbane jusqu’à Séoul. Il arrive à s’en donner déjà mal au bide rien qu’en y pensant, c’est dire combien cette peur est imprimée en lui. Halston suggère qu’il prenne des somnifères et il grimace quelque peu face à cette idée. « Il en faudra une sacrée dose pour m’assommer plus d’une quinzaine d’heures. » Et est-ce vraiment ce qu’il veut, dormir d’une traite du décollage jusqu’à l’atterrissage ? Il n’en sait rien mais il ne trouverait pas ça très fun pour elle. Eddie écarquille ensuite les yeux alors qu’elle le surprend à glisser deux mots en coréen, des mots qu’il n’a pas le souvenir de lui avoir appris dans le cadre de ses cours. « Tu apprends de ton côté ? Cachottière.. » il souffle dans un sourire pendant que ses doigts continuent leur danse sur le bras de l’agente. « J’adore ta façon de le dire. » Son regard n’en finit pas de la contempler alors qu’il donnerait tout pour l’entendre à nouveau l’appeler mon étoile dans sa langue maternelle. Savoir qu’elle prend l’initiative d’enrichir toute seule son vocabulaire le touche, et il se demande pour quels autres mots elle peut bien l’avoir devancé.
Il incarne un Chongyun convaincant d’après Halston et ça le met plutôt en confiance pour son casting à venir. C’est une bonne chose qu’elle se soit mis en tête de le pousser à s’approprier le personnage parce qu’il peut continuer de le travailler de son côté maintenant qu’il a cerné son caractère. Leur petite mise en scène prend fin et Halston l’étonne en ponctuant cette fois l’une de ses répliques d’une insulte en coréen avec un naturel insoupçonné. « C’était drôlement bien placé, tu m’épates. On t'a déjà dit que tu ferais une bonne actrice ? » Il le pense depuis la seconde où cet exercice a débuté, lorsqu’elle a commencé à lui donner la réplique. Si Eddie est entré aussi facilement dans son rôle c’est parce qu’il avait une partenaire tout à fait crédible en face de lui, et pour peu il penserait qu’Halston a manqué sa véritable vocation. Le prochain exercice le fait déjà un peu plus douter de lui, il s’agirait d’une scène bien connue de la série et se mettre dedans sans avoir la référence n’a rien d’évident. Eddie n’a en plus pas la moindre expérience pour ce qu’on lui demande de simuler. « C’est atypique, je comprends mieux son succès mais je dois avouer que c’est un peu déstabilisant à jouer. » Il ne capitule pas déjà mais il a l’impression que la difficulté monte officiellement d’un cran. « Par là je veux dire que je n’ai jamais reçu la moindre gifle. Étonnant, je sais. » Il ne peut pas s’empêcher de commenter à la fin, conscient qu’avec un tel tempérament on aurait pu s’attendre à ce qu’il ait déjà pris des claques. Ce n’est pourtant pas le cas et il n’est pas mécontent de voir qu’Halston se contentera aujourd’hui de gestes avortés, parce qu’il espère bien ne jamais lui donner l’envie de le gifler pour de vrai. Cette proximité enfin retrouvée avec elle lui fait oublier ces cours et tout le reste, prouvant bien qu’Eddie n’est plus apte à grand-chose dès lors qu’il renoue avec les lèvres de la brune. Il pourrait rester des heures dans ses bras, là où il trouve sa plus grande source d’apaisement aujourd’hui. Leurs rôles respectifs s’envolent dans ces moments-là, il n’y a plus d’élève ou de professeur, juste un couple désireux de se retrouver. « Je me sens tellement bien quand t’es là. » Tellement mieux, aussi. Ses bras n’en finissent pas de la maintenir contre lui, il a trop attendu ce moment pour ne pas en profiter comme il se doit à présent. Il rit doucement lorsqu’elle prétend qu’en tant qu’assistant elle l’aurait toujours à ses côtés. « Alors oui on se verrait toute la journée, mais je doute que ça resterait très.. professionnel entre nous. » Et là-dessus il dépose un baiser plus chaud que tous les autres dans son cou comme pour appuyer ses dires et lui prouver que rester professionnel avec elle n’est vraiment pas le plus simple. Il en est capable Eddie mais ici le cadre n’aide pas, quand ils se retrouvent chez lui sa dernière envie est de travailler parce qu’il l’a enfin pour lui, il peut profiter de sa présence dont il se sera ennuyé durant des heures. Halston se montre finalement curieuse de découvrir le fameux mot dont il lui parlait un peu plus tôt, comme un doux rappel du cours qu’il doit encore lui donner. Eddie relève la tête et plonge dans ses yeux clairs, un sourire au coin des lèvres. « Tu aimerais bien le savoir, hein. » Il entretient pas mal le suspense depuis tout à l’heure, peut-être bien que le moment est effectivement venu de lever le voile sur ce mystère. « Viens par là. » il souffle en allant saisir sa main avant de l’entrainer vers le canapé avec lui. Il doit se faire un peu violence pour endosser à son tour son costume de professeur mais il le faut bien, c’est ainsi que les choses sont prévues et elles ne sont en plus pas sans symbolique, ce soir.
Eddie réalise qu'il a oublié ce qu'il avait préparé pour son cours dans sa chambre alors il y effectue un rapide aller-retour, puis revient dans son petit salon avec un imposant bouquin entre les mains qu'il place sur la table basse. C'est un dictionnaire anglais-coréen qu'il laisse à la disposition d’Halston si celle-ci veut être indépendante dans sa recherche de vocabulaire comme elle semble l'avoir déjà été avant ce soir, et il s’est aussi muni d’une feuille et d’un stylo pour lui écrire tout ce qu’ils verront ensemble. Le coréen dispose d’un alphabet officiel, le hangeul, et d’une forme romanisée permettant de retranscrire les symboles en lettres latines. Eddie lui apprendra toujours un terme sous ses deux formes, afin qu’elle puisse visualiser les deux façons de l’écrire amenant à une même prononciation. « L'autre fois on a vu ensemble la structure de base des phrases, et j'avais notamment insisté sur le fait que le verbe devait toujours être placé à la fin. » Il avait bien appuyé sur ce point car une fois que c’est acquis la construction des phrases fait sens et on s’y retrouve déjà bien mieux. « Je t'avais du coup appris comment dire que tu es américaine, tu t'en rappelles ? » Ce n'est pas bien vieux mais Halston n'a peut-être plus les termes en tête, aussi il replace devant elle la fiche du cours précédent sur laquelle figure encore jeoneun migugsalam-ieya (저는 미국사람이에야) afin qu'elle puisse s'entrainer de nouveau à le dire mais aussi à l'écrire. « Ça c'était pour dire ce que tu es, mais on peut aussi voir comment dire ce que tu aimes. Le cinéma, par exemple. » C'est au programme aujourd'hui, et si un sourire se fraie un chemin le long de ses lèvres c'est parce qu'Eddie ne se mouille pas trop en optant pour la grande passion de l'américaine. Un peu comme si finalement il choisissait la danse pour lui-même, prévisible mais logique. « Le terme qui désigne l’amour c’est salang, il y a un verbe qui désigne le fait d’aimer une personne, salanghada. Mais pour dire qu’on aime une chose on emploiera plutôt le verbe joahada. » Là, il a un peu peur de la perdre alors il ralentit la cadence afin qu’elle puisse bien assimiler la différence d’un verbe à l’autre. « Cinéma se dit yeonghwa auquel on ajoute la particule leul, dont je te parlerai plus tard. » Les particules méritent bien un cours à elles seules et ça ferait beaucoup de choses à voir ce soir, voilà pourquoi Eddie préfère étudier leur cas une fois prochaine en prenant tout le temps nécessaire pour ça. « On reprend du coup jeoneun pour dire je, notre verbe joahada conjugué joh-ahae pour le fait d’aimer une chose, et yeonghwaleul pour le cinéma. Suivant l’ordre qu'on avait vu on a donc je + cinéma + aimer ce qui nous donne jeoneun yeonghwaleul joh-ahae. » Il retranscrit en même temps 저는 영화를 좋아해 sur sa feuille et compte sur Halston pour le répéter après lui. Son regard navigue entre la brune et ce papier face à eux quand Eddie se demande brusquement si son cours est compréhensible, qu’il s’agisse de ses explications orales ou de ses écrits. Il fait tout ce qu’il peut pour que ce soit le cas mais il est professeur de danse à l’origine, pas professeur de langue. Plusieurs minutes s'écoulent durant lesquelles il s'emploie à lui apprendre de nouveaux termes, toujours autour du fait de dire ce qu'elle aime puisque c'est la thématique du jour. « On aime pas seulement des choses, on aime aussi des personnes. » Et c'est un peu là qu'il veut en venir depuis le départ, ce cours n'étant pas un prétexte mais quand même un bon support pour lui permettre d'ouvrir son cœur comme il le fait bien trop rarement. « Saranghae, ou 사랑해. » il formule dans la continuité de ce qu'ils ont jusque là vu ensemble, et inscrit les deux formes sur sa fiche avant que ses yeux ne remontent vers elle avec une certaine appréhension. « Tu.. devines ce que ça veut dire ? » Eddie se contente de l'observer après ça, comme si elle était susceptible de trouver la réponse dans ses yeux. Il n'a pas l'impression de lui poser une colle mais elle trouvera peut-être que ça tombe comme un cheveu sur la soupe, il n'en sait rien. « Je t’aime. » qu'il finit par laisser entendre, son cœur s'emballant considérablement au simple fait de le dire. Ce ne sont pas des mots qu'Eddie prononce facilement alors ils sont lourds de sens quand ils viennent de lui. L'une de ses mains vient s'emparer de celle d'Halston tandis qu'il se rapproche d'elle sur le canapé, délaissant son bouquin et ses fiches pour ne plus regarder qu'elle. « Je t'aime, et je pourrais te le dire dans toutes les langues. » Peu importe la langue il le pensera toujours sincèrement et il ne sait pas s'il s'était déjà autant ouvert à elle avant aujourd'hui. Eddie ressent une gêne soudaine qu'il tente d'étouffer en venant capturer longuement ses lèvres, ses mains remontant pour se placer au niveau de sa nuque pendant que son palpitant, lui, s'affole pour de bon.
Dernière édition par Eddie Yang le Dim 5 Déc 2021 - 20:35, édité 1 fois
L’étendue des ambitions d’Eddie, Halston n’était pas sûre de bien la connaître, mais elle ne l’avait jamais entendu parler de se produire à l’étranger, ni même à l’autre bout du pays, alors elle n’avait jamais eu la moindre raison de s’inquiéter jusque-là. S’il y avait bien une chose que l’agente de stars saisissait, c’est qu’il se fichait bien des chiffres qui pouvaient apparaître sur son compte Instagram, l’idée de pouvoir en gagner des millions ne l’avait pas fait rêver ne serait-ce qu’une seule minute. Il était sûrement trop ancré dans la réalité pour se soucier d’une chose aussi virtuelle, même si elle était un bon indicateur de notoriété. Elle pouvait l’ajouter sur la liste de leurs points en commun, elle ne s’était jamais trop attardée sur sa popularité sur les réseaux sociaux, elle préférait plutôt se soucier de celle de ses protégés. Il lui disait que toute sa vie était ici, c’était ce qu’elle se disait lorsqu’elle était encore en Californie, elle pensait donc que rien n’était figé. « Même si tu partais tu n’aurais pas le droit de partir sans moi. » Elle se pinça les lèvres, elle était capable de faire n’importe quoi pour l’homme qui avait gagné son cœur, cela lui avait coûté très cher par le passé, mais elle était encore prête à faire des folies malgré tout. La brune pensait donc sincèrement ce qu’elle venait de dire, même si elle aurait sûrement mieux fait de garder ça pour elle, plutôt que de lui faire comprendre qu’elle serait prête à faire autant de sacrifices pour lui. Néanmoins, elle ne serait pas prête à dire amen à absolument tout, il y avait des limites à ne pas franchir, comme celle d’entacher la réputation qu’elle s’était faite par ici. Elle n’avait donc pas pu s’empêcher de lui rappeler qu’il avait pour devoir d’être sérieux, qu’une fois qu’il se serait engagé il ne pourrait pas faire machine arrière. Il lui rappela la promesse qu’il lui avait faite, une promesse qui sera sûrement mise à rude épreuve lorsqu’ils entameront la nouvelle année, où il pourra renouer avec la danse. Il lui était déjà dévoué corps et âme auparavant, elle n’osait même pas imaginer dans quel état il sera une fois qu’il pourra véritablement la retrouver. « C’est vrai. » Halston ne pouvait pas le contredire, quand il lui avait dit qu’il jouerait dans le film indépendant pour lequel elle l’avait cherché au théâtre, il l’avait fait, tout comme il avait bien honoré son rôle d’égérie pour la célèbre marque de glace. « C’est dommage de ne plus voir ton visage dans la rue d’ailleurs. » Elle pouvait le voir quand elle le désirait sur son téléphone, mais le voir sur des affiches n’avait pas la même saveur, l’apercevoir dans l’espace public lui donnait un sentiment de victoire dont elle ne se lasserait probablement jamais.
Est-ce qu’Eddie ferait mieux de garder ses cheveux au naturel ? Il lui posait une bonne question, Halston avait l’impression que les pays asiatiques n’étaient pas très friands des couleurs fantaisistes. Le danseur n’était pas un grand marginal, il ne prenait pas des colorations roses ou violettes, mais elle ne savait pas si des couleurs plus communes comme son blond serait bien acceptées. Le personnage qu’elle avait trouvé pour lui n’était pas du genre à rentrer dans les normes alors cela pouvait se tenter selon elle. « Je ne pense pas qu’ils s’arrêteront à une couleur de cheveux, cela se modifie facilement après tout, ce n’est pas comme une silhouette. » Il verrait donc au moment venu ce à quoi il devrait se plier. Le compagnon de la brune lui dévoilera quel changement capillaire il voulait faire, ce qui la fit sourire. Il pensait plus souvent à sa chevelure qu’elle ne pensait à la sienne, qui ne connaissait presque jamais de variations. Elle se demanda s’il allait finir par se lasser de la voir avec la même apparence tout le temps, elle pourrait facilement le surprendre le jour où elle décidera de changer un peu de tête. « Le châtain ça doit être ravissant sur toi, avec tes yeux. »Elle comprenait facilement que pour lui changer de couleur signifierait commencer une nouveau chapitre de sa vie, une page qu’elle l’aidera bien volontiers à tourner pour qu’il puisse retrouver toute sa superbe. Il lui confia qu’il espérait trouver de l’inspiration, il semblait évident pour Halston qu’il rentrera à Brisbane avec de nouvelles idées, car voyager était un des meilleurs moyens de s’ouvrir l’esprit avec la lecture à ses yeux. « Les nouvelles expériences sont toujours enrichissantes, elles le sont encore plus lorsqu’on sort de son pays. Je ne doute pas que tu reviendras avec une multitude d’idées mon amour. » Grâce à lui elle venait de trouver un nouvel argument pour l’encourager à prendre l’avion, allonger sa liste ne pourrait que l’aider dans sa quête. L’accompagner serait sûrement le meilleur qu’elle puisse trouver, hélas cela ne dépendait pas que d’elle. Elle préférait tout de même rester optimiste, pour qu’il ne se décourage pas trop vite. La mine de l’agente de stars devint triste lorsqu’elle vit le visage qu’il adopta lorsqu’il lui dit tant mieux sans grande conviction. « Les choses rentreront dans l’ordre, je te le promets.» Ils avaient enfin trouvé un certain équilibre avant que son assistant ne mette son nez dans leur histoire, elle refusait de ne pas pouvoir le retrouver dans les semaines à venir. Ils allaient peut-être avoir une semaine entière à passer ensemble, Halston préférait s’accrocher à cette idée. « On peut opter pour le naturel sinon, je ferai en sorte de te fatiguer assez avant qu’on monte dans l’avion. » Un léger sourire lubrique se forma sur ses lèvres, avant de laisser place à une expression plus tendre. Il semblait étonné qu’elle puisse apprendre le coréen sans lui et elle était ravie de se montrer imprévisible. « Je le confesse. » Dit-elle en frissonnant au gré de la ballade de ses doigts sur son bras. Il l’encourageait clairement à répéter de nouveau ce qu’elle avait appris en secret, ce qu’elle fit une seconde fois avant de l’embrasser.
Le danseur la complimentait sur ses compétences d’acting, elle eut un rire quelque peu nerveux quand elle entendit sa question. L’interrogation qu’il venait de lui poser lui rappelait un épisode de sa vie qu’elle aurait préféré oublier, mais qui lui avait permis de se mettre à place de ses actrices comme jamais. « Un réalisateur me l’a dit oui, il a lourdement insisté pour que je tourne dans son prochain film, il me disait que j’étais une véritable muse... » C’était flatteur au début, mais toute l’insistance qui avait suivi ne lui avait pas donné la moindre envie de s’adonner à cet exercice, qu’elle préférait définitivement réserver à ses protégés. « Mais je ne suis pas faite pour être devant la caméra, avoir tous les regards braqués sur moi. » Halston était une demoiselle timide durant son adolescence, elle n’osait même pas rêver d’être à l’affiche d’un film et angoissait à l’idée de participer à une pièce de théâtre. Elle avait considérablement progressé depuis, mais l’envie de jouer des personnages ne lui était jamais venue, ce qui lui confirma qu’elle était faite pour être agente avant tout. La brune lui confirma que la scène qu’elle venait de lui décrire n’était pas le fruit de son imagination, Eddie en conclut qu’il avait à faire à une série originale. Elle n’était pas révolutionnaire à ses yeux, elle était un savant mélange d’autres œuvres, mais elle était arrivée au bon moment et avait tout de même des qualités qui la faisaient se démarquer sur la plateforme qui l’avait fait connaître. La dernière remarque du danseur lui décrocha un rire un peu trop franc. « Tu dois avoir un ange gardien, pour avoir garder tes joues intactes si longtemps. » La Hargreeves avait beau être une femme dotée d’une grande patience, elle devait avouer qu’elle avait déjà eut envie de le frapper ne serait-ce qu’une fois, lorsqu’il avait osé déposer ses lèvres sur celles de sa colocataire. À défaut de lui en coller une parmi la foule, elle s’était vengée en embrassant un inconnu, mais il aurait peut-être préféré une gifle plutôt que d’être témoin d’une telle scène. Elle n’aurait pas été légitime de le faire, elle le savait, il n’était pas encore à elle. Ce fâcheux moment lui semblait loin maintenant qu’elle était dans ses bras. Les paroles du blond réchauffaient son cœur. Elle lui partagea ses pensées à son tour, ce qui amusa son interlocuteur. Halston haussa ses épaules lorsqu’elle sentit ses lèvres se déposer dans son cou. « Aller au travail ne serait que plus agréable, même si mon bureau ne sera plus très ordonné. » Elle allait finir par perdre sa concentration tout autant que lui, si elle continuait de le laisser accéder à ses points faibles. L’agente de stars lui rappela donc qu’il n’avait toujours pas tenu son cours de coréen, qui semblait tout particulièrement important ce soir. Elle le suivi sans rechigner jusqu’au canapé et le laissa se préparer.
Il avait ramené un énorme livre, un sacré morceau qui lui avait tout l’air d’un dictionnaire. « Ayez pitié de moi professeur, ne me donnez pas trop de devoirs. » Plaisanta-t-elle avant qu’il ne commence véritablement sa séance de coréen. Il lui fit un rappel bienvenu sur la structure des phrases, elle hocha de la tête et réfléchit à la réponse de sa question. Cette phrase qu’il lui avait apprise n’était pas toute simple à cause d’un mot en particulier, qui lui causait un petit blocage. Elle acceptait donc volontiers cette fiche qu’il lui tendait. « Migusalam non migugslam, c’est ça que j’ai oublié. » Répéta-t-elle avant de saisir le stylo et d’écrire toute la phrase. Les oreilles de la brune se dressèrent lorsqu’elle crut comprendre ce qu’il allait aborder. Elle l’écouta attentivement, tout en se retenant de sourire pour ne pas se trahir. Il lui donnait pas mal d’informations, peut-être même un peu trop surtout lorsqu’il lui parla de particules. « Jeoneun yeonghwaleul joh-ahae... yeonghwaleul je ne sais pas si je ne le prononce bien. » Ce qu’elle avait apprit de son côté était tout de même bien plus simple et plus court. L’agente de stars ne se décidait pas à lui dévoiler ses fameux mots, parce qu’il lui donnait trop de termes à apprendre pour qu’elle ne puisse les placer. Il cessa de parler d’activités pour se concentrer sur l’humain. Enfin se dit-elle, même si cela voulait dire qu’il avait très sûrement la devancer, mais elle voulait les entendre de sa bouche. Les yeux verts de la brune se mirent à scintiller quand elle les entendit enfin, elle n’arrivait plus à regarder ses fiches. Il doutait qu’elle ait comprit l’évidence et pourtant, elle lui répondra exactement au moment où il prononça la version anglaise. « Je t’aime. » Sa tonalité était plus basse que la sienne, mais il l’avait sûrement entendu. Le rythme cardiaque d’Halston s’emballait, elle se mit à rougir quand il ajouta qu’il pourrait lui dire qu’il l’aime de toutes les façons existantes. L’agente de stars le sentait gêné alors qu’il n’avait aucune raison de l’être, elle fut emprisonnée par ses lèvres avant d’avoir pu s’exclamer. Elle participa tendrement à ce baiser, avant de les séparer l’espace de quelques secondes. « Je veux te l’entendre dire dans d’autres langues alors. » La Hargreeves était gourmande et pour cause, c’était la toute première fois qu’il lui disait de manière limpide qu’il l’aimait. Elle l’embrassa brièvement avant de reprendre la parole. « N’aie pas honte de te dévoiler comme ça mon cœur, je n’attendais que ça. Je t’aime. » Lui déclara-t-elle fièrement. Elle n’avait pas peur de donner l’exemple parce qu’elle employait certainement plus ces termes que lui, elle n’hésitait pas à dire à son petit-frère qu’elle l’aimait. « Je t’aime mon Eddie à moi. » Elle retourna sur ses genoux et saisit ses lèvres avec une passion ardente. Le corps de l’américaine réclamait le sien, sa main droite se promena sous son haut tandis que sa main gauche resta figée sur sa nuque.
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
La tournure de cette discussion lui en rappelle une autre, un échange qu'il avait eu avec un autre danseur il y a quelques mois de ça. Eddie s'était retrouvé confronté au fait d'avoir choisi une vie et une carrière entièrement ancrées en Australie, entre Sydney et Brisbane, alors que l'opportunité aurait pu lui être donnée de répandre son art sur d'autres continents comme cet autre danseur l'avait fait. Pourtant il ne s'était pas senti envieux ce jour-là, l'idée de voyager constamment d'une scène à une autre ne lui disait rien à ses débuts et ça n'a pas changé depuis. Eddie l'a toujours dit, c'est ici qu'est sa vie et il n'imagine pas s'établir ailleurs. Sa sœur a fait ses études à l'étranger, sa meilleure amie est en permanence sur le départ et compte plus de destinations à son actif qu'Eddie n'en verra jamais de son côté, car dans tout ça il est celui qui ne bouge qu'à de très rares occasions et qui voyage presque par procuration. Il n'a même pas envie de savoir quelle carrière il aurait pu avoir s'il avait agrandi son champ des possibles et s'était ouvert à d'autres horizons parce qu'il ne veut avoir aucun regret, et parce qu'il ne recherche pas non plus à être connu en dehors de son pays. Ni à être connu tout court, en fin de compte. Eddie aspire à marquer son domaine de son empreinte et adorerait inspirer de futures générations de danseurs mais il se fiche bien que son nom s'inscrive parmi ceux des plus grands, s'il a choisi de faire ce métier et n'a pas lésiné sur les sacrifices pour ça c'est avant tout pour vivre pleinement de sa passion et la transmettre à d'autres. Une vie sans attaches qu'il mènerait un peu partout ne peut pas l'intéresser et pour ça il peut au moins rassurer Halston, si la danse n'a jamais réussi à lui faire quitter ses repères il n'y a tout simplement aucune chance que l'acting y parvienne. Elle le fait sourire en prétendant qu'il n'aurait pas le droit de partir sans elle dans le cas contraire, l'américaine n'a pas l'air plus partante que lui pour instaurer de la distance dans leur couple et c'est une très bonne chose. « J’en prends note. » il formule dans un sourire tranquille pendant que sa main part caresser la joue de sa bien-aimée. Eddie n'attendrait jamais d'elle de tout quitter à nouveau, pas alors qu'elle a déjà tout plaqué une première fois. Il s'estime heureux qu'Halston ait choisi de débuter sa nouvelle vie ici et permis ainsi leur rencontre, mais sa crainte est toujours qu'elle puisse un jour ressentir le besoin de rentrer au bercail. Après tout sa vie à elle était aux États-Unis il n'y a encore pas si longtemps, il sait qu'il fait partie des raisons qui la poussent à apprécier sa nouvelle vie australienne puisqu'elle l'avait elle-même avoué mais encore aujourd'hui il a du mal à croire qu'elle puisse l'aimer assez pour projeter son avenir ici avec lui. Elle ne lui donne pas tort quant au fait qu'il a toujours honoré ses projets jusqu'au bout, leur collaboration souffrait autrefois d'un grand manque de rigueur de sa part alors Eddie tâche de se rattraper en prenant désormais au sérieux le moindre contrat qu'elle peut lui dégoter. Fut un temps où il le faisait surtout pour l'argent, mais aujourd'hui il se soucie aussi de la réputation de l'américaine qui a déjà salement trinqué par le passé. Si Eddie s'emploie à faire les choses bien aujourd'hui c'est aussi bien pour elle que pour leur couple, parce qu'il veut aussi prouver que leur lien professionnel n'est pas incompatible avec une relation qui dépasserait ce cadre. Il a même le sentiment de s'être déjà battu pour faire accepter cette idée dans les prémices de leur histoire, quand Halston semblait elle-même en douter de par sa position vis-à-vis de lui en plus de son âge, qui n'aidait pas non plus. Elle déplore le fait de ne plus voir sa bouille d'égérie dans les rues mais Eddie n'ira pas forcément s'en plaindre lui, cette exposition lui ayant valu pas mal de remarques de ses élèves et les gars de son groupe l'ayant aussi charrié plus d'une fois à ce sujet. Ce n'était pas honteux mais ça le rendait d'un coup très visible, lui qui a en plus toujours trouvé que la photo choisie n'était pas vraiment à son avantage. « Mais toi tu peux le voir quand tu veux ce visage. Tu en connais même le moindre trait. » Tout comme il commence à connaitre les siens comme personne, à force de les contempler tous les jours. Il suppose qu'Halston aimait croiser sa frimousse en grand format lors de ses balades en ville mais il aura peut-être l'occasion de refaire de la publicité un jour, tout comme il n'exclut pas de prolonger son contrat avec Häagen-Dazs si la marque lui en fait la proposition future. Il ne dirait sûrement pas non Eddie parce qu'il ne voit plus le bout de ses problèmes d'argent, sa mise au repos forcée tombant aussi au plus mauvais moment pour ça.
Voilà des années qu'Eddie change de tête au gré de ses envies, un certain nombre de couleurs y sont d'ailleurs déjà passées. La plus osée était sans conteste un orange flamboyant arboré il y a deux ans de ça, pas sa plus grande réussite mais il voulait absolument tester. Quand il y pense il n'a jamais donné dans la fantaisie pure et il n'est pas non plus certain qu'une couleur criarde lui irait bien au teint, alors il y a des chances qu'il se limite à des teintes plutôt passe-partout à l'avenir. Halston suppose que les casteurs ne prêteront pas une grande importance à ses cheveux, et comme elle dit c'est une chose qui se modifierait sans problème s'il fallait correspondre à certaines exigences. Il hoche la tête avant de confier à l'américaine que le châtain sera probablement sa prochaine transition capillaire, plutôt prévisible quand on sait que le danseur en a fait sa couleur officielle il y a quelques temps déjà. De quoi mettre ses yeux en valeur d'après elle, une remarque qui le fait sourire alors qu'il remarque qu'Halston n'a pas l'air contre un tel changement chez lui. Il en doutait peut-être un peu comme elle semblait particulièrement l'aimer en blond, mais elle doit avoir compris qu'il aurait bientôt besoin de tourner la page de sa convalescence et qu'une nouvelle tête serait pour lui un bon moyen de se sentir renaitre pour de bon. « Je finis toujours par revenir au châtain, ça agace d’ailleurs ma mère qui me rappelle souvent que ce n’est pas ma couleur naturelle, au cas où je l’oublierais. » Eddie s'en amuse alors que c'est un commentaire qui lui revient quand même souvent en pleine figure, Sun-Hi trouvant à redire sur le moindre de ses choix il semblait évident qu'elle n'approuverait pas non plus celui-là. Pour elle son fils cherche à renier ses origines en anéantissant le noir naturel de ses cheveux et c'est purement absurde, comme si tout ce qu'il faisait dissimulait forcément des envies de révolte. « Il est temps pour moi d’avouer que je me suis fait blond sans conviction et que je le suis resté parce que ça te plaisait. » Il étire un petit sourire pendant que ses yeux rencontrent ceux d'Halston, et cherchent à savoir si elle s'en doutait ou non. Eddie n'a pas l'impression d'être très surprenant sur ce coup-là parce qu'il n'avait pas vraiment caché conserver ce changement pour lui faire plaisir, plus que par réelle envie de se voir blond. L'inspiration Eddie est à peu près sûr de la trouver lors de sa prochaine envolée car le pays du matin calme a toujours eu un effet très revigorant sur lui, et Halston est elle aussi convaincue des bénéfices qu'il pourrait en tirer. « J’espère que ce sera enrichissant pour toi aussi, et que la Corée du Sud te plaira. » Il part déjà du principe qu'elle l'accompagnera à son casting car c'est une façon de se motiver, notamment pour les nombreuses heures d'avion qui l'attendent. Eddie se raccroche à cette heureuse perspective parce qu'il n'a pas l'impression de partager beaucoup de choses avec la belle brune dernièrement, celle-ci investit beaucoup de son temps dans son travail alors à la fin, forcément, il n'en reste plus beaucoup pour lui. Il comprend pourquoi elle le fait mais il ne l'accepte pas pour autant, Halston lui manque et le temps ici ne lui a jamais paru aussi long que depuis qu'il la voit moins. Elle émet une promesse qui ne le rassure pas entièrement mais à laquelle il veut vraiment croire, parce qu'il sent qu'elle y tient autant que lui. « Il me tarde vraiment de retrouver un maximum de moments à deux. J’en viens à jalouser tes collègues qui te voient plus que moi en ce moment, pour te dire. » Et c'est à peine exagéré, Eddie étant aussi pas mal frustré de ne pas pouvoir débarquer sur son lieu de travail quand il le souhaite puisqu'il risquerait de relancer bêtement les soupçons pesant sur eux s'il s'y faisait voir sans motif professionnel. Il se détend après ça en entendant la solution naturelle proposée par Halston pour le fatiguer avant un long vol, le sourire accompagnant ces mots ne manquant pas de lui mettre certaines idées en tête. Pas des plus chastes, on l'imagine bien. « Sache que je n’opposerai aucune résistance. » il souffle en ne pouvant s'empêcher de la déshabiller du regard, l'allusion pouvant être difficilement plus claire. C'est elle qui l'a lancé là-dessus et c'est un sujet qu'ils feraient mieux de mettre rapidement de côté compte tenu du cours qu'ils doivent encore mutuellement se donner, Eddie n'étant déjà pas au top de ses capacités de concentration avec l'américaine dans les parages et tous ses soucis familiaux qui lui plombent l'esprit.
Il ne tombe pas franchement à côté en soulignant l'aisance avec laquelle Halston peut se mettre dans la peau d'un personnage puisqu'un réalisateur le lui aurait déjà fait remarquer, au point de vouloir d'elle dans l'un de ses films. C'est une information qu'Eddie n'avait pas en sa possession avant ce soir mais il ne dirait pas que ça le surprend, tout comme il ne s'étonne pas d'entendre qu'elle préfère rester dans l'ombre de ses acteurs plutôt que se retrouver face à une caméra. Halston n'est pas de ces gens qui veulent attirer la lumière sur eux et ça Eddie l'a compris très vite, elle dit d'ailleurs elle-même qu'avoir plusieurs regards braqués sur elle n'est pas pour la mettre très à l'aise. « Il n’avait pas tort ce réalisateur, tu as vraiment tout d’une muse. » commente-t-il d'un air convaincu. Ce n'est pas pour rien selon lui qu'elle fait partie des muses de James Weatherton, cet illustre styliste croisé à son anniversaire il y a peu qui avait reconnu qu'Halston l'inspirait beaucoup. Eddie n'oublie pas cette somptueuse robe vert émeraude confectionnée par James spécialement pour elle, un présent qui avait d'ailleurs fait sentir le danseur assez piteux vis-à-vis de ses propres cadeaux. Quant au second exercice du jour il n'a rien d'inné pour le bonhomme, car pas évident pour lui de simuler le fait de recevoir une claque en y ayant échappé jusque là dans sa vie. C'est une sensation qu'il ne connait tout simplement pas, et pourtant on l'a menacé plus d'une fois de lui coller une beigne alors il faut croire qu'Halston n'a pas tellement tort en évoquant un ange veillant sur lui. Il ne pensait pas la faire rire d'ailleurs, ce doit être sa façon à elle de confirmer le côté tête à claques du danseur. « J’aurais préféré garder mon genou intact à choisir. Mais oui, c’est à se demander si je ferai l’expérience d’une gifle un jour. » On pourrait presque croire qu'il s'en plaint mais en vérité Eddie regrette juste que la plupart des gens soient si lâches. C'est un non-violent alors il ne risquerait même pas de riposter, il ne voit donc pas ce qui a empêché toutes ces personnes de joindre le geste à la parole les fois où il était censé s'en prendre une. Et dire que si quelqu'un s'était dévoué Eddie aurait su comment le jouer aujourd'hui, c'est peut-être bien un regret qu'il aura si le rôle doit lui passer sous le nez dans quelques semaines. Pendant un instant il se rêve en assistant d'Halston, un rôle qui leur permettrait de ne jamais vraiment se quitter, mais il se rend bien vite à l'évidence quant au fait qu'il ne serait pas simple pour lui de rester concentré sur son travail avec une telle distraction à ses côtés. Il voit bien qu'il se disperse déjà aisément pendant un simple cours d'acting, alors comment imaginer que les choses ne déraperaient pas à l'agence s'il devait être fréquemment appelé dans le bureau de l'américaine. Eddie saurait quand il y entrerait mais jamais quand il en ressortirait, des allées et venues plutôt suspectes qui n'arrangeraient vraiment pas leurs affaires aux yeux de sa patronne. La remarque d'Halston lui provoque un sourire en coin tandis qu'il parsème son cou de nouveaux baisers, un terrain que ses lèvres se font un plaisir de conquérir ce soir. « Ce n’est pas sans me rappeler un certain fantasme.. » Il n'en dit pas plus, partant du principe qu'elle saisira forcément le sous-entendu puisqu'il est question de son bureau. C'est le moment ou jamais d'enchainer avec son cours, s'il s'égare trop dans ses pensées licencieuses Eddie risque de sortir de son rôle pour de bon et ce sera une occasion de perdue pour Halston de progresser en coréen. Il n'a pas préparé tout ça pour rien après tout, et il garde surtout en tête de glisser le mot qui lui tient tant à cœur lorsque l'occasion se présentera. Il a tout calculé Eddie, ce soir il est censé s'ouvrir à elle et il mentirait s'il disait qu'il est parfaitement serein à l'approche de ce grand saut.
L'épaisseur du dictionnaire qui leur servira de support pour le cours parait impressionner l'américaine et il est vrai qu'il n'a pas fait dans la demi-mesure, avec ça elle ne risque pas de rester démunie face à la moindre recherche de vocabulaire et trouvera forcément son bonheur. Eddie juge bon de débuter son cours par un rappel de la précédente leçon vue ensemble et il comprend que cette petite revue n'est pas inutile puisque certains termes posent encore des petites difficultés à Halston. Mais rien d'insurmontable, il trouve même qu'il ne lui manque pas grand-chose pour les assimiler totalement. « C’est normal de buter sur certains mots, surtout que ceux-là ne sont pas les plus simples. » Eddie ne dit pas uniquement ça dans le but de l'encourager, il a aussi conscience que l’apprentissage du coréen demande beaucoup de pratique et une bonne dose de rigueur tout comme il sait qu'Halston devra beaucoup s'entrainer à ses côtés avant de pouvoir assumer une discussion dans cette langue encore nouvelle pour elle. Et ils ont de toute façon le temps pour ça, lui n'est pas pressé et tient même à faire les choses bien car le partage d'une partie de sa culture revêt une vraie importance à ses yeux. Il n'a pas besoin de lui demander de répéter après lui car c'est déjà un réflexe chez elle, et il apprécie vraiment le sérieux dont elle fait preuve ainsi que les efforts de prononciation qu'elle entreprend. Halston se donne du mal et c'est juste très beau à voir, comme à entendre. « Yeonghwaleul, c’est presque ça. » il la reprend dans un sourire avant de placer une main dans son dos. Le cours se poursuit jusqu'au moment où Eddie a prévu de détourner celui-ci à des fins personnelles, un enchainement des choses amené de façon à pouvoir lui dire ce qu'il a sur le cœur et ce qu'il ressent, surtout, pour elle. Il réalise qu'il ne lui a encore jamais dit qu'il l'aimait aussi clairement et il ne voit plus aucune raison de s'en cacher, quitte à se dévoiler complètement puisqu'il est certain de ses sentiments et totalement épris d’elle. Eddie lui a fait la promesse il y a quelques mois de ne plus lui mentir et il met aussi un point d'honneur à faire les choses avec sincérité, surtout quand elles semblent évidentes et ne demandent qu'un peu de courage de sa part. Mais alors qu'il s'apprête à lui traduire le mot du jour qu'il avait si hâte de lui apprendre Halston le surprend à en connaitre la signification, et l'entendre de sa bouche en même temps qu'il le formule chambarde intérieurement le danseur. « Tu.. tu l’avais appris de ton côté. » il constate dans un sourire troublé et il lui semble bien que son cœur vient de rater un ou deux battements. Eddie ne s'y attendait pas mais il ne peut qu'être touché par l'initiative de la brune, celle-ci ne l'ayant manifestement pas attendu pour appréhender de quelle façon avouer son amour en coréen. « Je n’aurai jamais honte de mes sentiments pour toi jagi. » il souffle contre ses lèvres avant de reculer suffisamment son visage pour s'assurer de capter son regard. Il n'aura jamais honte de leur couple ni de leur différence d'âge, il lui a fallu un peu de temps pour le dire c'est vrai mais du temps Eddie en a toujours eu besoin pour ouvrir son cœur à quelqu'un. Pour Halston ça semble plus facile mais c'est une grande romantique, pour ces choses-là elle doit avoir bien moins de retenue que lui et tout ce qu'il espère c'est qu'elle ne doutait pas de ce qu'il pouvait ressentir jusque là simplement parce qu'il ne le disait pas. Son regard l'a certainement trahi plus d'une fois et pour cause, le regard d'un homme amoureux ne trompe pas. Eddie s’était déjà un peu dévoilé le jour où elle avait pu sentir les battements de son cœur qui s’emballait pour elle mais c’est aujourd’hui qu’il a le sentiment de vraiment se mettre à nu, et qu’il met enfin des mots sur ce qu’il éprouve à l’égard d’Halston. Beaucoup d’amour, au cas où ce ne serait pas clair. « Comment ne pas tomber amoureux, sérieusement. » il glisse entre deux baisers alors qu'elle a repris sa place sur ses genoux. Son regard ne la quitte plus et ses bras la ramènent contre lui comme s'il craignait qu'elle puisse s'envoler, c'est un moment qui lui permet de la retrouver pleinement et Eddie ne compte pas s'en priver. « Tu vas penser que c’est le jour des déclarations mais je me sens vraiment chanceux de t’avoir Halston. » Elle est son soleil, celle qui illumine ses journées par ces temps moroses. Il ne sait pas comment il aurait vécu sa convalescence sans elle mais il est persuadé qu'il aurait eu beaucoup plus de mal à affronter la réalité de sa situation, l'américaine étant sa plus belle alliée et sa présence se voulant aussi bien apaisante que salvatrice pour lui. « Je t’aime et.. » il débute d'une voix fébrile pendant que la main d'Halston glisse sous son t-shirt et lui provoque un violent frisson. Il n'en faut pas plus pour déclencher un feu en lui, ses yeux traduisant sans mal la fièvre qui l'anime. « J’ai très envie de toi. » Et il comprend qu'elle aussi, le langage corporel de l'américaine se veut aussi révélateur que le sien alors Eddie repart à l'assaut de ses lèvres sans attendre et avec fougue. Il sent la température en lui monter en flèche et presse Halston contre lui avant de la renverser sur le canapé sans crier gare, venant ensuite s'étendre sur elle pour l'embrasser de plus belle. Les mains du danseur se baladent et remontent jusqu'au chemiser de la brune dont il défait les boutons un à un avant d'en dégager le tissu, pour dévoiler sa peau et le sous-vêtement ornant celle-ci. Il l'observe un court instant, n'ayant pas le souvenir de l'avoir déjà vue le porter. « C’est nouveau ça ? » Si ça ne l'est pas alors il n'avait pas dû s'attarder dessus avant aujourd'hui. Ses doigts jouent avec la dentelle de la fameuse lingerie dont il rêve déjà de la débarrasser, même s'il doit quand même admettre la trouver jolie. Et il se demande, du coup, si le bas a une chance d'y être assorti. « J’aime beaucoup. » il murmure à son oreille puis connecte de nouveau leurs lèvres dans un élan passionné, leurs souffles se mêlant et son désir pour elle le dévorant bien vite jusqu'aux entrailles. L’excitation se devine à une protubérance certaine entre ses jambes alors qu'Eddie se laisse consumer par ce feu intérieur qui ne devrait pas tarder à l'embraser, elle aussi.
Dernière édition par Eddie Yang le Dim 5 Déc 2021 - 20:37, édité 1 fois
L’inquiétude qu’elle avait perçu chez lui durant ces dernières semaines, lui avait fait prendre conscience qu’il ne savait pas à quel point elle s’était attachée à lui. Elle avait mis de côté ses apprioris, accepté de ne pas faire de lui le compagnon caché, mais cela ne lui suffisait visiblement pas. Halston ne lui jetterait pas la première pierre, parce qu’elle avait essayé de se mettre à sa place, elle aussi ne prendrait pas très bien d’être délaissée au profit du boulot, elle aussi aurait peur d’être oubliée au profit de celui-ci. Lui dire qu’il ne pourrait pas partir sans elle était donc nécessaire au final, il le lui prouvait avec cette main qu’il apposait sur sa jour et le sourire serein qui l’accompagnait. Avoir le droit d’être vulnérable lui faisait le plus grand bien, il était parfois lourd de porter son costume d’agente de stars, qui avait l’interdiction de montrer le moindre signe de faiblesse. Il ne voulait connaître rien d’autre qu’elle, du moins c’était ce qu’il lui avait dit dans ses draps il y a bien longtemps, ce souhait avait été prononcé durant un moment d’ivresse, elle s’était pourtant frayée un chemin dans sa mémoire. Ce genre de phrases elle ne l’entendait pas bien souvent, mais elle ne lui réclamait rien, jugeant que cela devait venir de lui-même. La seule chose qu’elle exigerait bien, c’est de retrouver son facies dans l’espace public, ce qui n’avait pas l’air d’emballer l’égérie, qui lui signala qu’elle pouvait le voir dès qu’elle en avait l’envie. « Je suis une privilégiée. » Dit-elle avec un regard énamouré. Il était vrai qu’elle le connaissait bien, ce visage, elle pourrait le dessiner les yeux fermés. Elle ne pourrait peut-être pas en dire autant de sa couleur de cheveux, qui avait déjà changé plusieurs fois en un an. Halston ne se souvenait plus avec exactitude de celle qu’il arborait lors de leur rencontre, qui avait été à la fois faussée par les lumières du théâtre et par l’obscurité de la nuit une fois qu’il en était sorti. Il mentionna l’avis de sa mère sur sa chevelure, une mère qui avait décidemment l’air de toujours être en désaccord sur lui sur tout et n’importe quoi, même sur ce type de futilités. Elle se demanda si elle appréciait au moins sa façon de s’habille ou si elle rejetait absolument tout chez lui, même si elle se doutait qu’elle ne devait pas aimer la multitude de bijoux qu’il portait. « Tu as le droit de te faire plaisir, tes cheveux n’appartiennent qu’à toi. » Elle n’avait plus son mot à dire là-dessus depuis bien longtemps cette maman, surtout au vu de son indépendance qui ne datait certainement pas d’hier. Il lui fit une confession qui n’avait rien de surprenant pour elle et qui la fit sourire. « Je te suis reconnaissante de prendre autant en considération mes goûts. » Le Eddie qui n’en faisait qu’à sa tête lui paraissait loin, elle n’aurait pas imaginé qu’il puisse conserver une apparence dont il n’était pas assez convaincu juste pour elle. Le danseur espérait que son second pays sera une bonne expérience pour elle, il lui prouvait qu’il tenait vraiment qu’elle vienne à ce qu’elle soit son accompagnatrice. « Je n’en doute pas. » Les voyages qu’elle avait réalisé en Asie avaient toujours été merveilleux, celui-ci ne pourrait pas la décevoir alors qu’il allait lui permettre de se rapprocher encore plus de son compagnon. Elle s’en était éloignée physiquement parlant, leurs entrevues s’étant faites plus rares, mais elle se persuadait que cela ne serait bientôt plus le cas. « Je sais. » Elle le savait un peu trop bien, même, elle savait que s’il le pouvait il lui rendrait des visites surprises, qui lui plairaient beaucoup si celles-ci étaient acceptées de sa patronne. La proposition qui lui avait fait lui plaisait, elle avait l’impression qu’il se voyait déjà l’appliquer. Elle ne rajoutera donc pas d’huile inutilement sur le feu, sachant qu’elle ne pourrait plus l’éteindre par la suite.
Halston n’avait jamais cherché à être une bonne actrice, elle avait juste chercher les bons outils pour permettre à ses clients de s’améliorer. Des conseils qui étaient à force bien rentrés dans sa tête, surtout qu’elle n’hésitait pas à vérifier que ceux-ci étaient suivis correctement, en visionnant plusieurs fois ce qu’elle avait bien pu filmer. Elle n’hésitait pas à envoyer de nombreuses annotations, dans lesquelles elle s’intéressait même au plus petit détail d’une interprétation. Elle voulait que ses protégés décrochent un maximum de récompenses, elle se donnait donc à fond pour leur permettre d’atteindre ce but commun, qu’elle ne leur imposait pas, sachant que tout le monde n’avait pas la même ambition. L’agente de stars aurait tout d’une muse, un compliment qui ne pouvait que la faire rougir, même s’il manquait probablement d’objectivité. « Tu exagères. » Il allait la contredire, mais elle voulait tout de même lui confier sa pensée. Sa modestie l’empêchait d’y croire, même si sa personne avait inspiré une très jolie robe à son ami - qu’elle n’avait pas encore eu le loisir de porter - elle pensait juste qu’elle était le fruit de son esprit créatif, qu’il n’avait pas besoin d’un modèle inspirant pour confectionner ses œuvres. L’inspiration allait d’ailleurs peut être manquer au danseur, qui se plaignait presque de n’avoir jamais connu de gifle. « Tu as encore de très nombreuses années à vivre, tu n’y échapperas peut-être pas jusqu’au bout... » Est-ce qu’elle était en train de parier que cela lui arrivait tôt ou tard ? Vraisemblablement, elle n’avait pas souvent l’occasion de le voir en dehors de chez lui, mais elle ne pensait pas que leur relation l’avait assez assagi pour lui éviter de s’attirer les foudres des autres. Elle ne savait d’ailleurs toujours pas pourquoi ses amis lui avaient tourné le dos, car elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Halston avait juste compris que sa meilleure amie était absente à cause de ses nombreux déplacements professionnels ou plutôt grâce à eux, après avoir fait sa connaissance elle trouvait que c’était plutôt une bonne chose qu’elle ne soit pas omniprésente. Il avait sûrement de meilleures personnes dans son entourage, mais surtout pas de demoiselle qui devait en pincer pour lui, parce qu’elle s’était convaincue qu’il s’agissait de son cas à elle. Un visage qu’elle chassa de son esprit en se mettant dans la peau de son second personnage. Elle retrouva sa personnalité plus tôt que prévu, étant incapable de frapper bien longtemps son compagnon, même si c’était pour de faux. L’agente de stars fantasmait sur l’idée qu’il puisse l’assister, une assistance qui ne pourrait pas être chaste, elle donnait déjà beaucoup d’idées au danseur. Alors qu’elle savourait ses nouveaux baisers, elle se mit à froncer des sourcils, parce qu’elle ne voyait pas de quoi il parlait. Il lui fallut presque une bonne minute pour se souvenir ce qu’elle avait bien pu lui demander, la première fois qu’il s’était retrouvé dans son lit. Une requête qu’il aurait dû oublié, parce qu’elle s’était rendue compte de sa bêtise peu de temps après. La situation était bien différente aujourd’hui, elle était prête à satisfaire presque toutes ses envies et les siennes, mais ils n’étaient clairement pas prêts de faire quoique ce soit à la Shining Stars Agency. Le bureau de la brune avait longtemps été sacré pour elle, rien ne devait le pervertir, même pas un homme, surtout pas un homme. Elle ne voulait donc pas entretenir ce fantasme, elle se montra donc silencieuse.
Maîtriser la langue la plus utilisée dans le monde, était fort confortable, n’encourageait pas à en apprendre d’autres, elle n’avait pourtant jamais été dans cet état d’esprit fermé. Elle avait commencé à s’intéresser à diverses langues, avant même que cela soit plus ou moins une obligation, pour montrer que la chaîne hôtelière Hargreeves était prestigieuse. L’agente de stars aurait certainement été poussé par son père à apprendre des langues asiatiques, notamment le chinois, si elle avait encore été à la tête d’un de ses établissements. Avait-on besoin de préciser qu’elle était heureuse d’avoir totalement le choix de ce qu’elle allait apprendre ? Non, même si la tâche était ardue, elle n’était pas prête de lâcher l’affaire. Elle ne savait pas quand elle serait prête à tenir une conversation, mais pouvoir échanger quelques mots avec lui serait déjà grandement satisfaisant pour la novice qu’elle était. Il cherchait à la rassurer, une attitude bienveillante à laquelle elle ne s’attendait pas, d’un professeur qu’elle s’imaginait intransigeant. Il lui avait pourtant déjà dit qu’il ne risquait pas de se comporter avec elle, comme il le faisait avec ses autres élèves, mais elle avait eu besoin de le voir pour y croire. Elle n’attendait jamais son signal pour répéter après lui, car il n’y avait pas de temps à perdre, elle voulait apprendre un maximum de choses ce soir. La concentration de la brune aurait pu tenir un bon moment, s’il n’avait pas décidé de lui expliquer comment signifier qu’elle aimait quelque chose, avant de lui dire comment aimer quelqu’un. Elle ne pensait pas que l’apprentissage qui lui tenait un cœur serait ces fameux mots, elle s’attendait à quelque chose d’une moindre importance. Il se montrait démonstratif et il pensait qu’elle allait passer à côté de ça, mais il s’était mis le doigt dans l’œil. « Je voulais te le dire de cette façon. » Une manière plus singulière de lui déclarer sa flamme, plus personnalisée que celles qu’elle avait pu faire à d’autres hommes, il méritait bien ça. Elle voyait bien que cela avait fait son petit effet et elle en était ravie. Il lui avait paru réticent à l’idée de dévoiler autant ses sentiments, mais il lui dit qu’il n’aurait jamais honte de ce qu’il pouvait ressentir pour elle. Il n’avait jamais été refroidi par leur différence d’âge, ni par leurs statuts, elle ne doutait donc pas de son honnêteté. S’il s’était autant arrêté face aux normes de la société qu’elle, ils n’en seraient probablement pas là aujourd’hui. La remarque qu’il glissa ne fit que la toucher davantage, cette journée avait vraiment dépassé toutes ses espérances. Eddie n’arrêtait plus de se montrer adorable, son petit cœur risquait de lâcher à tout moment s’il continuait ainsi. « Merci de m’avoir ouvert les yeux. Si j’étais passée à côté de toi, je ne sais pas à quoi ma vie aurait ressemblé. » À quelque chose de fade sûrement, elle ne serait peut-être même pas restée en Australie. Depuis qu’ils étaient ensemble, elle ne se sentait presque plus jamais seule, ce qui la changeait beaucoup de sa première année ici. Elle était entourée, merveilleusement bien entourée, mais surtout chérie comme elle ne l’avait pas été depuis longtemps. L’entendre dire une nouvelle fois qu’il l’aimait, la fit frissonner, un frisson qui se répéta quand elle l’entendit parler de son désir. Il était plus que réciproque, elle ne l’avait pas attendu pour se montrer entreprenante. L’intensité de leurs échanges d’effluves lui donnait une sacrée bouffée de chaleur. Elle retira son haut avant qu’il ne décide d’inverser leurs positions. Halston aurait voulu apprécier la vue de son torse, mais il l’en empêchait en se collant contre elle. Elle oublia cette contrariété grâce à ses lèvres, elle le laissa débuter son déshabillement qui lui réservait une petite surprise. L’agente de stars avait voulu marquer l’occasion en achetant un ensemble de lingerie rouge, qui était parfait pour symboliser sa passion. Il prenait le temps de l’admirer, plutôt que de le lui retirer à la va-vite, ce qu’elle trouvait appréciable. « C’est nouveau, oui. » La validation du danseur la fit sourire, mais le fait qu’il s’amuse avec sa dentelle la lassa très vite. Elle se libéra de son emprise pour enlever son chemisier ainsi que son pantalon, elle tourna sur elle-même pour lui permettre de ne rien manquer de cette culotte affreusement échancrée qu’elle portait.
You're with me, not someone else And I'm scared, scared that it's all a dream Cause you still look perfect as days go by I'd stop the world if it gave us time
Il donnerait tout pour que sa mère entende Halston affirmer qu’il est libre de faire ce qui lui plait avec ses cheveux. Car elle n’a pas tort, cette tête lui appartient et il n’y a encore pas si longtemps Eddie n’avait personne à qui plaire, personne dont il se souciait du regard et attendait la moindre approbation. Sa mère n’a pas validé beaucoup de ses choix ces dernières années et à chaque coloration Eddie s’attend à une remarque de sa part, sonnant le plus souvent comme une critique. Elle l’aime au naturel alors forcément ces petites excentricités ne peuvent que lui déplaire mais qu’elle s’estime plutôt heureuse que son fils n’aille pas dans de sacrés extrêmes, ce qu’Eddie aurait été capable de faire plus jeune quand son esprit de contradiction était encore plus prononcé. Aujourd’hui il se contente de varier les couleurs lorsqu’une envie de renouveau se fait ressentir, et il se fiche pas mal que ces changements puissent plaire ou déplaire. Il n’y a qu’Halston dont le regard lui importe vraiment et c'est un peu normal puisqu’il se soucie du fait de lui convenir physiquement. Ce blond qu’il affiche depuis maintenant plusieurs semaines n’est pas la couleur qu’il préfère sur lui mais il se remémore un message qui l’avait particulièrement marqué, quand l’américaine lui avait signifié n’avoir jamais vu d’homme blond aussi beau. Ce jour-là Eddie a su qu’il n’opèrerait plus de changement de sitôt, pas avant d’avoir honoré ce blond comme il se doit histoire qu’Halston puisse pleinement en profiter. « Et tu sais pourquoi ? Parce que tu es la seule personne à qui je me soucie de plaire dans ce monde. » Son avis compte pour Eddie qui a pourtant longtemps vécu sans accorder de l'importance à l’opinion de qui que ce soit. Il ne le voit pas comme un sacrifice parce qu’il n’a pas non plus en horreur sa nouvelle tête, et parce qu’il ne se plierait quand même pas à n’importe quelle envie de l’américaine si certaines ne lui convenaient vraiment pas et devaient l’amener à dénaturer son style. L’idée est d’offrir à Halston l’image la plus plaisante de lui pendant sa convalescence pour qu'elle se rappelle surtout de combien elle le trouvait à son goût et pas de combien il pouvait être affligeant à subir sa mise au repos forcée, même s’il n’y croit pas trop. Elle ne doute pas d’apprécier sa venue future (il l’espère) au pays du matin calme et Eddie ne réalise pas encore très bien qu’il pourra peut-être prochainement partager encore un peu plus de sa culture avec elle. Ça lui donne vraiment hâte, mais ça lui met aussi un peu la pression. Il ne veut pas lui vendre ça comme le voyage de sa vie alors qu’ils ne pourront pas totalement en profiter avec son casting à passer mais il espère qu’Halston appréciera cette plongée supplémentaire dans son monde et se sentira positivement dépaysée. Eddie ne demande qu’à passer du temps avec elle que ce soit ici ou ailleurs, un temps pas vraiment de leur côté dernièrement mais ça pourrait bientôt changer, c’est en tout cas ce que lui promet Halston. Il n’attend que ça et ne s’en cache pas, la voir si peu est frustrant et certains jours Eddie donnerait même tout pour qu’elle reste au lit avec lui plutôt que de la laisser filer à son agence pour une journée dont il ne verra encore pas le bout.
Eddie n’a pas l’impression d’exagérer lui, il comprend parfaitement que l’on puisse être inspiré par une femme comme Halston, ne serait-ce que par sa beauté semblant parfois provenir d’une autre époque. Il la regarde forcément avec les yeux de l’amour mais ce n’est pas le cas des hommes qui s’accordaient à dire la même chose avant lui - à moins qu’il ait raté un épisode quant à son amitié avec James Weatherton. Et plus généralement elle est de ces femmes dont la présence captive, il est persuadé de ne pas être le seul à l’avoir pensé la première fois qu’il l’a vue. Entre son regard d’une clarté troublante et le fait qu’elle sache toujours très bien ce qu’elle veut il est impossible de rester indifférent face à l’américaine, et c’est aussi pour ça qu’Eddie a pendant longtemps douté de ses chances avec elle. Elle lui paraissait presque inaccessible, et bien trop distinguée pour le jeune homme tout à fait modeste qu’il était - ce qu’il lui arrive d’ailleurs encore de penser. Le genre de femme qu’on se plait à admirer de loin et pour qui les admirateurs ne doivent pas manquer. Il ne serait pas surpris d’apprendre qu’il fait des jaloux en s’affichant à ses côtés aujourd’hui, car qui sait combien d’hommes aimeraient être à sa place et si certains n’étaient pas intéressés depuis plus longtemps encore. Il ne sera jamais entièrement serein par rapport à ça Eddie, parce qu’il considère qu’elle n’aurait pas beaucoup de mal à trouver mieux que lui compte tenu de tous ses défauts, de sa famille intolérante et de son aversion pour les enfants, qui pourrait bien poser problème un jour. Il n’a rien du compagnon parfait et il le sait, si quelqu’un ne risque pas d’être idéalisé dans cette relation c’est bien lui. « Pas du tout. » il se contente de répondre d’une voix assurée en gardant ses pensées pour lui, préférant la laisser croire qu’il manque peut-être un peu d’objectivité alors qu’il estime de son côté que ça n’est pas le cas. Elle le fait sourire après ça en prétendant qu’il sera difficilement exempté de gifle toute sa vie sachant que celle-ci sera longue, et que les occasions pourraient ne pas manquer à l’avenir. Eddie ne remettra pas en doute le fait qu’un gars comme lui a toutes les chances d’y passer tôt ou tard car c’est même un miracle qu’il y ait échappé jusque là, il ne dira pas le contraire. Pour le reste en revanche il ne peut pas s’empêcher d’émettre quelques réserves. « Tu es bien sûre de toi. Je ne sais pas si je peux espérer faire centenaire avec la vie que je mène. » Et encore centenaire est une image, lui seul sait ce qu’il entend vraiment par là. C’est peut-être bien sa mère, là encore, qui est parvenue à implanter cette idée dans son esprit à force de lui répéter qu’il courrait droit vers sa perte entre sa pratique excessive de la danse mettant en péril sa santé et la moto qui l’expose inévitablement à certains dangers. Il est vrai qu’Eddie ne mène pas une vie calme et toujours très saine mais il a besoin de sa dose d’adrénaline, il n’y a qu’à voir la loque qu’il devient quand cette vie habituellement si intense tourne au ralenti. « Un jour il faudra peut-être bien te dévouer jagi. » qu’il conclut sur un ton plus léger, un sourire amusé accompagnant ses mots. S’il tient tant que ça à expérimenter la sensation d’une gifle il n’aura qu’à demander à pousser le réalisme à fond pendant son casting, des fois qu’une bonne dose de témérité puisse plaire et lui faire gagner des points. C’est un peu farfelu comme idée mais sûrement pas autant que celles qui lui viennent maintenant qu’il s’est remémoré cette histoire de fantasme, formulé bien des mois auparavant dans le feu de l'action et sous l’influence certaine de l’alcool. Eddie n’a pas oublié car ça fait partie des choses qui lui sont revenues après coup, il n’avait toutefois pas osé en reparler avant aujourd’hui et le silence d’Halston laisse penser qu’il aurait peut-être mieux valu qu’il continue de garder ça pour lui. Il croit comprendre que son bureau n’est pas près de devenir le lieu de quelques batifolages que ce soit à l’avenir et tout ce qu’il peut faire à présent c’est tenter de ne pas paraitre trop déçu car l’idée lui plaisait bien, il faut l’avouer.
En temps normal Eddie est intraitable en tant que professeur, ses élèves pourraient témoigner du fait qu’il vaut mieux filer droit dans le cadre de ses cours et qu’apprendre à ses côtés revient à avoir un chronomètre en permanence au-dessus de la tête. La pression Halston est pourtant loin de l’avoir ce soir, Eddie est même disposé à entreprendre les choses en douceur et à lui accorder tout le temps dont elle aura besoin pour assimiler au mieux cette nouvelle langue parce qu’avec elle, c’est un fait, il n’arrive pas à être dur et exigeant. Son perfectionnisme ressort bel et bien comme lorsqu’il la reprend sur des subtilités de prononciation mais c’est comme s’il disposait d’une patience extensible avec l’américaine. Il lui tient pourtant autant à cœur de transmettre sa langue maternelle que son amour pour la danse, mais il faut croire que les sentiments s’en mêlent et qu’il apprécie un peu trop son élève, dont la présence semble l’adoucir. Des sentiments que cette leçon lui permet de dévoiler, offrant à Eddie l’occasion de déclarer son amour et cela dans deux langues. C'est un sacré cap de franchi pour lui qui ne s'était encore jamais ouvert de cette façon à la femme qui bénéficie d’une place de choix dans son cœur, mais ce qui est plus déroutant encore c’est qu’elle ait eu le même projet de son côté. Halston avait appris ce fameux mot toute seule dans l’idée de lui avouer ses sentiments d’une manière inédite et il ne pouvait pas du tout s’attendre à une telle initiative de sa part. « Tu n’en finis pas de me surprendre. » En bien parce qu’il est particulièrement touché et que ça doit se voir comme s’entendre. Eddie s’engage dans une nouvelle déclaration en dévoilant cette fois le fait qu’il se sente chanceux de partager sa vie, et la réponse d’Halston chamboule encore un peu plus son cœur. Elle se demande à quoi aurait ressemblé la sienne s’il n’en avait pas fait partie et c’est comme lui dire qu’il y tient une place déterminante aujourd’hui, qu’elle ne s’imagine même plus vivre sans lui. Eddie pourrait dire la même chose, son quotidien il ne le conçoit plus sans Halston et il ne préfère pas penser à la tournure qu’aurait pris son année s’ils n’avaient pas concrétisé les choses tous les deux et assumé leur attirance autrefois enfouie. « C’est moi qui te remercie. De m’avoir laissé une chance même quand je ne la méritais pas. » Il n’a pas besoin de lui rappeler certains épisodes qui n’étaient pas trop à sa gloire, tout ce qu’il veut c’est lui prouver qu’il a appris de ses erreurs passées et ne plus lui donner de raisons de douter de lui. « Tu m’as réconcilié avec des sentiments que je m’étais juré de ne plus jamais ressentir pour personne, et ça ce n'était vraiment pas gagné. » L’amour Eddie n’y croyait plus avant qu’elle ne fasse renaitre cette flamme en lui, sa précédente relation s’étant soldée par une fin abrupte et lui ayant laissé une amère sensation d’échec. Il ne se pensait plus apte à rendre la moindre femme heureuse après ça et le fait de s’être fermé à l’amour pendant plusieurs années était comme une punition infligée à lui-même, une façon de s’assurer qu’il ne ferait plus de mal à qui que ce soit s’il se tenait à l’écart de tout ça. Les plaisirs de la chair n’avaient pas non plus leur place pendant ces trois ans, en témoigne cette longue période d’abstinence qu’Halston est là aussi venue briser. Il s’est beaucoup privé Eddie et depuis qu’il est redevenu actif sur ce plan là il n’est pas exagéré de dire qu’il a tendance à démarrer au quart de tour. Halston le connait comme un amant passionné et impétueux alors elle sait ce qu’elle est susceptible de déclencher avec de simples caresses sur son torse, la machine s’emballe vite à partir de là et son désir cumulé à son amour pour elle ne peuvent que faire des étincelles. L’exaltation monte d’un cran avec cette lingerie flambant neuve qu’elle arbore, ressortant à merveille sur sa peau claire, qu’Eddie détaille d’un œil tout sauf innocent. « Wow. » Ce serait mentir de dire que ça ne lui donne pas des idées et que ça ne s’agite pas un peu plus bas à la vue de cet ensemble affriolant. « C’est très sexy. » Ses yeux sont remplis de convoitise alors qu’il porte une attention particulière à cette culotte qu’elle expose devant lui et dont il peut déjà prédire qu’elle ne restera pas longtemps en place.
Eddie ne se doutait pas le moins du monde de la portée de la phrase qu’il venait de prononcer, c’était la première fois qu’on ne se souciait de ne plaire qu’à elle. L’agente de stars était entourée de personnes qui cherchaient l’approbation du plus grand monde, son métier jouait bien évidemment beaucoup, mais elle devait admettre que même lorsqu’elle ne l’exerçait pas, les apparences tenaient déjà une importance bien trop grande pour son entourage. La brune avait été forcée de s’y habituer et de faire comme tout le monde, mais elle avait longtemps réussi à conserver une partie de son énergie en restant discrète. Halston observait son compagnon avec une tendresse infinie, elle colla son nez contre le sien avant de lui voler un baiser et de saisir ses joues. « Tu peux difficilement me faire plus plaisir qu’en disant ça. » Il avait le droit de vouloir plaire, être trouvé beau par la majorité, mais savoir qu’il ne cherchait que sa validation à elle ne pouvait que la satisfaire égoïstement. Elle n’avait pas exagéré en lui racontant qu’elle trouvait qu’il était le plus beau des blonds et il l’avait pris au sérieux. Halston espérait qu’il prenne tout autant au sérieux sa promesse, qu’elle ne prenait pas à la légère, elle s’engageait à améliorer les choses pour vraiment y parvenir, ce n’était qu’une question de temps. Bientôt elle pourrait porter cette robe émeraude en compagnie de son danseur, bras dessus bras dessous, un fantasme qu’elle ne lui avait pas partagé parce qu’il ne l’encourage pas à le réaliser trop vite. Malgré l’accalmie, l’agente de stars n’avait pas oublié les paroles de sa patronne, qui lui trottaient dans la tête à chaque fois qu’elle envisageait de tout plaquer pour aller le retrouver. Elle avait pourtant un compte en banque suffisamment garni pour la dispenser de travailler jusqu’à la fin de ses jours, mais elle n’était pas prête de s’autoriser à être paresseuse. La culture du travail était trop ancrée en elle, elle se sentirait coupable de ne rien faire alors que d’autres trimaient pour survivre. Elle allait d’ailleurs remettre Eddie à l’étrier prochainement, du moins c’est ce qu’elle espérait maintenant qu’il lui paraissait plus ouvert à l’acting. Il se montra soudainement pessimiste sur l’espérance de vie qu’il pouvait espérer, de quoi faire froncer les sourcils de la brune. « Tu oublies qu’à présent je suis là pour veiller à ce que tu ne tombes plus dans ce genre d’excès. » Elle précisait bien qu’elle n’avait qu’à surveiller une chose, parce qu’à sa connaissance il ne souffrait pas d’autres addictions que celle qu’il avait pour la danse. Une passion qui menait à mal son jeune corps, qu’il devait penser à tort invincible. Halston se doutait qu’elle allait devoir le surveiller de près, le jour où son médecin lui donnerait son feu vert. « J’espère pour toi que je n’aurai jamais à aller jusque-là pour te remettre les idées en place. » Dit-elle sincèrement. Elle n’était pas assez naïve pour croire qu’ils ne connaîtraient jamais de nouvelles disputes, mais elle pouvait au moins espérer que celles-ci ne seraient pas trop virulentes. Ils étaient tous les deux des personnes relativement calmes, cela ne devrait donc pas arriver de sitôt.
Surprendre l’être aimé était important pour conserver la flamme, une flamme qui n’avait encore jamais faibli, leur relation étant encore assez fraiche. Elle avait encore en tête que garder un jeune homme à ses côtés serait quelque chose de difficile, un challenge qui allait lui demander beaucoup d’investissement. Elle n’avait jamais fait les choses à moitié dans ses relations, mais celle-ci allait avoir le droit à un traitement particulier. Halson ressentait plus que jamais le besoin de s’installer, de se poser, mais elle n’y arriverait pas si son travail continuait d’être sa priorité numéro une. Elle n’était pas prête d’occuper le siège de la directrice de l’agence, ce qui devrait être un facteur de découragement non négligeable, si elle n’était pas quelqu’un de tenace. Est-ce qu’Eddie allait finir par tout faire bousculer ? Cela était probable, même plus que probable maintenant qu’il s’ouvrait davantage à elle. « J’espère bien te surprendre encore longtemps. » Faire preuve d’inventivité de manière régulière dans un couple n’était pas une chose aisée, mais elle s’en sentait capable. Pour une fois, Halston pensait que son âge était un avantage, elle avait suffisamment d’expérience dans la vie de couple et avec les hommes pour être efficace dans ses recherches. Elle avait ressenti le besoin de le remercier, mais il lui répondit que ce n’était pas à elle de le faire. Il n’avait pas été parfait certes, mais l’erreur était humaine et avait été commise des deux côtés. Halston n’avait sûrement jamais été aussi indélicate que la fois où elle l’avait congédié de sa chambre, après leurs premiers ébats. Elle avait considéré qu’ils n’auraient aucune importance à ses yeux, que cela n’avait représenté qu’un amusement passager, qu’il pourrait facilement l’oublier. La brune ne lui avait même pas demandé son avis, même si sa colocataire n’avait pas empiété sur leur intimité, elle ne l’aurait sûrement pas fait. Elle ne voulait pas affronter ses sentiments envers lui, avec lesquels elle était parfaitement en phase à présent. L’agente de stars ne pensait pas que le danseur s’était fermé à ce point à l’amour, de manière aussi précoce, elle n’était pas vraiment au point sur son historique sentimental. « Moi aussi, je ne voulais plus les ressentir. » Un rejet bien plus surprenant pour une femme fleur bleue comme elle avait pu l’être. « Je me suis renfermée comme une huître pendant presque deux ans. » Deux années qu’elle avait gaspillé, même si elle avait conscience qu’elle avait besoin de faire un véritable break, elle n’était pas certaine qu’en avoir fait un aussi long était judicieux et nécessaire. « But I all needed was love, your love. » Celui qui lui avait donné un coup de jeune, celui qui l’avait fait sentir indispensable, désirable. L’homme dont elle allait observer et parcourir le corps, encore et encore. Cette peau qui était sienne, qu’elle allait chercher du bout des doigts, sur ce torse qui était encore pas mal dissimulé. Un manque de visibilité qui ne la dérangeait pas, tant qu’elle était concentrée à regarder son visage, sa nouvelle réaction. Une réaction qui ne devait pas être aussi vive que celle qu’il aurait, une fois qu’elle serait assez déshabillée. En plein dans le mile, se dit-elle lorsqu’elle aperçut sa nouvelle expression, accompagné de quelques paroles. Elle ne lui laissera pas le temps d’essayer de la tirer vers lui, préférant se rapprocher de lui d’elle-même.