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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyLun 18 Oct 2021 - 6:00


zoya & anwar
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There was a time, I'd dip my feet and it would roll off my skin, now every time I get close to the edge I'm scared of falling in, 'Cause I don't want to be stranded again on my own when the tide comes in, and pulls me below the surface. There's something in the water, I do not feel safe, it always feel like torture to be this close. ☆☆☆



OCTOBRE 2019. Les choses ne s'étaient pas si mal passées, en fin de compte. On pouvait même dire qu'elles s'étaient bien passées, compte tenu de ce qu'Anwar s'était imaginé aussi longtemps qu'il avait repoussé l'inévitable. De toutes les personnes de son entourage proche à qui il avait fallu annoncer cette paternité imprévue à laquelle il s'apprêtait à faire face, son fils unique était celui dont le brun redoutait le plus la réaction. Riley et lui avaient toujours pris le parti de ne pas mentir à Tarek ; Il n'ignorait donc rien du caractère purement accidentel de sa conception, tout en n'ayant pas l'air de douter un instant du fait que, si les circonstances n'avaient pas été idylliques, ses deux parents l'aimaient véritable de tout leur cœur. Toutefois, le fait d'être à l'origine d'un second « accident » du même acabit faisait pendre au-dessus de la tête d'Anwar le risque de s'entendre dire avec plus ou moins de subtilité qu'il n'apprenait pas de ses erreurs – et s'il était prêt à l'entendre de la bouche de bien des personnes, il redoutait que ces mots ne sortent également de celle de son rejeton. Il craignait aussi que Tarek ne le vive comme une trahison, une déception, une volonté de le remplacer (jamais de la vie) ou une certitude que si son père le devenait pour un autre enfant, il aurait moins de temps et d'amour à accorder au premier. Des craintes communes à tous les parents en charge d'annoncer la venue d'un bébé au futur aîné de la fratrie, en somme, la différence étant ici que deux décennies entières séparaient Tarek de son futur petit frère ou de sa future petite sœur. Et les choses s'étaient bien passées … Le jeune homme avait admis avoir besoin d'un peu de temps pour se faire à l'idée, de ne pas encore être en mesure de mettre des mots sur son ressenti de la situation, mais il s'était finalement fendu d'un « Si tu es heureux alors je le suis aussi. » qui avait fait fondre le coeur de son père et lui avait peut-être même arraché une larme … Mais si vous lui demandiez, il prétendrait avoir simplement eu une poussière dans l'œil. « Et Maman … ? Comment elle a réagi ? » Oh, ça

Avec Riley les choses ne s'étaient pas tout à fait passées comme Anwar l'avait espéré. Non, en réalité elles avaient été pire que ce à quoi il s'était même préparé – mais en était-il réellement surpris ? À vrai dire, pas vraiment. Riley avait le sang chaud, la langue bien pendue et des idées bien arrêtées : c'était quelque chose qui l'avait assurément séduit lorsqu'ils étaient adolescents, ça et l'idée sans doute de fréquenter une fille dont les parents n'approuveraient probablement pas que leur progéniture fréquente un tel énergumène. Mais le caractère volcanique de Riley et le côté extrêmement lunatique d'Anwar n'avaient pas toujours fait bon ménage, et si leur mariage avait été marqué par pléiade de réconciliations fougueuses sur l'oreiller, elles venaient toujours après des disputes dont chacun ressortait toujours avec des bleus à l'âme, et des mots jetés avec colère mais aussitôt regrettés. Allait-elle regretter ceux vociférés en réponse à la nouvelle paternité d'Anwar ? Il en doutait, et s'il ruminant sa colère depuis la veille une partie de lui ne parvenait pas totalement à en vouloir à la blonde – parce qu'il aurait peut-être réagi de la même façon, si la situation avait été inverse. Parce que Riley restait encore sa femme, que lui était encore son mari, et que faire un enfant à un.e autre allait bien au-delà du simple fait de vivre leur vie sentimentale chacun de leur côté. Elle se sentait trahie, elle de sentait humiliée ; Elle se sentait remplacée, peut-être. Et plutôt que de tenter de se justifier Anwar s'était contenté de battre lâchement en retraite, fuyant son épouse autant que cette conversation qui les égratignait déjà trop tous les deux.

    TAD
    Comment ça s'est passé ?

      ANWAR
      Sans commentaire.

    TAD
    T'es toujours en vie, c'est déjà ça.

      ANWAR
      Je suppose.

Dans l'optique où Riley décidait de créer une poupée vaudou à son effigie ou de simplement venir l'achever dans son sommeil pour laver son honneur de femme bafouée, le brun avait en tout cas estimé la bière qu'il venait d'ouvrir amplement méritée, et quittant la cabine de son voilier en donnant l'impression de porter le poids du monde sur ses épaules il s'était péniblement traîné jusqu'à la proue du Borealis, s'y allongeant dramatiquement comme s'il n'attendait plus désormais que les goélands pour venir dévorer sa carcasse. Il n'avait même pas le cœur à profiter du coucher de soleil juste derrière lui, lui qui en raffolait pourtant tellement. Riley mettrait des semaines à décolérer, peut-être même des mois … Des années ? Il voulait croire que non, et refusait l'idée que son second enfant grandisse en sentant pointer dans sa direction l'hostilité de qui que ce soit. Anwar ne pouvait pas l'expliquer, la chose était encore un peu floue pour lui aussi, mais même encore bien au chaud dans le ventre de sa mère pour quelques mois ce futur bébé éveillait déjà l'instinct de protection et de préservation dont il s'était senti investi à la naissance de Tarek. Fermant les yeux, sa bouteille de bière posée près de lui, le brun tentait de calmer les angoisses et les questionnements qui l'assaillaient lorsqu'un grincement et un mouvement imperceptible sur le pont lui avaient fait ouvrir un oeil alerte : « Aux dernières nouvelles, j'me réserve toujours le droit de jeter par-dessus bord ceux qui montent à bord sans l'autorisation du capitaine. » Et il était le seul capitaine à bord, fallait-il le préciser. Pince sans rire, le brun s'était appuyé sur ses coudes pour se redresser et avait posé les deux yeux sur Zoya, visiblement pas inquiète pour deux ronds à l'idée d'aller nourrir les poissons du port. « Et je ne parle pas de ce qu'apporte comme mauvais augure le fait d'avoir une femme à bord. » Consentant finalement à un sourire narquois, Anwar avait abandonné la position horizontale pour s'asseoir en tailleur, récupérant sa bière au passage avant de questionner avec un peu moins de sarcasme et en peu plus de légèreté « Je te manquais ? » Sait-on jamais. Il aurait pu lui proposer une bière mais il ne l'avait pas fait – la raison à cela était simple : il ne doutait pas qu'elle saurait prendre l'initiative d'aller de servir comme une grande si elle en voulait une. Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière.
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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyLun 1 Nov 2021 - 22:04

separate the waves - ft   @Anwar Zehri  

Octobre 2019. L’esprit libre de Zoya la faisait vagabonder à travers le monde, au rythme de ses envies. En ce mois d’octobre, elle revenait de deux mois de voyage entre Vancouver, où elle était sur le tournage d’un film et l’Europe où elle a assisté à de nombreux défilés de mode. Tout s’était merveilleusement bien passé pour la jeune femme, ayant fait un petit stop sur une île grecque pour se relaxer de ces quelques semaines bien chargées professionnellement parlant avant de revenir en Australie. Tout allait donc bien dans le meilleur des mondes pour Zoya dont la (trop ?) bonne humeur a rendu suspicieux certains de ses proches, persuadés qu’elle s’est trouvée un jules durant son périple. De la compagnie, elle en avait trouvé, certes, mais pas dans le genre histoires romantiques à l’eau de rose à gerber. Au pire des cas, Zo’ a eu une histoire du genre qui a duré, tout au plus, trois jours, à Paris, avec un beau français qui a peut-être eu trop d’espoir jusqu’au petit matin où elle s’en est allée sans mot dire en direction de l’aéroport. La garce l’a alors qualifié Birdie quand elle lui a conté cette histoire. Un haussement d’épaules s’en est suivi de la part de Zoya, l’air innocent bien propre à elle, celui qui lui permet d’avoir tout ce qu’elle désire auprès de ceux qui lui sont proches. Parce qu’elle sait y faire, volontairement ou non, pour amadouer son monde, ce côté capricieux ne semblant pas s’améliorer avec l’âge. Il n’y a plus de roulement au sol ou de crise de pleurs mais plus des yeux de biche et cet air malheureux qui marche plus auprès de certains qu’auprès d’autres.

Voilà une semaine qu’elle est rentrée et si la photographie est son métier, c’est avant tout une passion. Ces dernières semaines enfermées dans des studios de tournage ou dans des grands palaces ou salles de spectacles pour des défiles de mode lui donnent envie d’aller prendre l’air, et quoi de mieux que d’aller le prendre au bord de l’eau. Plus exactement, quoi de mieux que de s’inviter à une des excursions – pas trop mauvaises – du capitaine Zehri où elle pourra se glisser dans la masse et prendre ses quelques clichés, tranquille. En réalité, cela pourrait encore fonctionner si elle ne s’était pas faite remarquer la première fois qu’elle s’est invitée sur son voilier, cinq ans auparavant. Désormais, même le bruit de ses pas semble rendre Anwar alerte, sans que son regard n’ait besoin de croiser la silhouette de la Lewis pour qu’il sache qu’elle est présente sur son bien. « Aux dernières nouvelles, j’me réserve toujours le droit de jeter par-dessus bord ceux qui montent à bord sans l’autorisation du capitaine ». S’il pense que cela va effrayer Zoya, il se fou littéralement le doigt dans l’œil. Au contraire, la jeune femme s’immisce davantage sur le pont et se dirige, d’un pas décidé vers ce capitaine mal luné « Et je ne parle pas de ce qu’apporte comme mauvaise augure le fait d’avoir une femme à bord ». Uhm, un peu sexiste comme remarque non ? Le sourcil de Zoya s’arque alors qu’elle se stoppe quelques instants « Je te manquais ? » « Le moins du monde. Je pensais plutôt que je t’avais manqué après deux mois d’absence. Je sais qu’au fond c’est le cas, même si tu ne l’avoueras pas ». Elle reprend son mouvement pour aller vers la petite réserve de bières pour s’en servir une toute seule, puisque Anwar n’a même pas l’amabilité de lui en proposer une. Encore heureux que ce voilier soit presque comme sa deuxième maison (ou troisième quand on sait que sa deuxième est celle de ses parents où elle s’y rend encore beaucoup trop souvent pour son âge). « Et je te rappelle que mon passe-droit sur ce voilier est illimité. Si le capitaine est de mauvais poil, qu’il trouve un moyen de ne plus l’être ». Elle ne précisera pas comment et ne veut même pas le savoir s’il vient à écouter ses conseils « Sinon, bonjour à toi aussi, capitaine ». Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres alors qu’elle vient à le rejoindre en venant s’assoir à ses côtés, adoptant la même posture en tailleur « Bon, quelle mouche t’a piquée ? Ta remarque sur la présence d’une femme à bord me donne légèrement envie de t’arracher les yeux ». Zoya retire son appareil photo qu’elle porte autour de son cou pour le déposer délicatement à côté d’elle. Elle se saisit de la bouteille de bière avant de la porter à ses lèvres en trouvant le regard d’Anwar « Tu t’es pris un râteau ? Ou tu t’es rendu compte que tu étais trop vieux pour plaire ? » Le sourire narquois qui apparait sur ses lèvres peut la rendre légèrement détestable.




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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyJeu 2 Déc 2021 - 20:32

C’était tout le paradoxe d’Anwar : tête brûlée dans son travail, mais d’une incroyable lâcheté dans sa vie personnelle. Il se cachait sur son voilier comme un enfant dans sa cabane en forêt, à l’abri de tout ce qui le contrariait mais tout en sachant bien que les problèmes n’auraient pas disparu lorsqu’il remettrait pied à terre. N’importe qui lui dirait que si cette dispute devait définitivement sonner le glas de sa relation avec Riley, alors ce serait sans doute un mal pour un bien … Ce demi-divorce n’avait plus aucun sens même pour eux, et peut-être était-ce l’occasion d’y mettre un terme une bonne fois pour toutes. Mais Anwar se connaissait assez pour savoir qu’il ne lancerait jamais l’idée lui-même, et si Riley restait elle aussi fidèle à ses habitudes elle n’en ferait pas plus – aux trois années de status quo risquaient donc de s’ajouter trois de plus, quand bien même la trace de leurs alliances s’était effacée depuis déjà longtemps. La vérité c’est que l’un comme l’autre se complaisaient dans cette situation pour des raisons qui échappaient à leur entourage, et s’il prenait à Anwar l’envie de ruminer à propos de son épouse il n’avait personne vers qui se tourner, car tous l’accuseraient (à raison) de ne rien faire pour se sortir de cette situation. Alors il se cachait, se terrait sur son rafiot avec une bière et un sens aigü du dramatique, et attendait que passe son besoin d’autoflagellation.

Malheureusement (ou heureusement) pour lui, sa crise de conscience du jour avait été interrompue plus rapidement que prévue par l’irruption sur son bateau d’une passagère clandestine. Clandestine mais pas inhabituelle, quand bien même le brun n’avait pas résisté à l’envie de menacer pour la forme de la jeter par-dessus bord … Mais “qui aime bien châtie bien” comme disait l’adage, et à ce sujet Zoya n’était pas la dernière pour le lui rendre : « Le moins du monde. Je pensais plutôt que je t’avais manqué après deux mois d’absence. » lui avait-elle ainsi asséné du tac-au-tac, ajoutant « Je sais qu’au fond c’est le cas, même si tu ne l’avoueras pas. » avec un brin de provocation et obtenant en réponse un « Deux mois ? J’avais même pas remarqué que t’étais partie. » narquois. « J’espère au moins que ça valait le détour. » Retrouvant finalement une position verticale, l’inspecteur s’était assis en tailleur et avait récupéré sa bière à côté de lui, tandis que la nouvelle venue déplorait son manque flagrant d’entrain « Et je te rappelle que mon passe-droit sur ce voilier est illimité. Si le capitaine est de mauvais poil, qu’il trouve un moyen de ne plus l’être. » Un ricanement lui échappant, qu’il avait aussitôt fait taire par une gorgée de bière, il avait laissé à la jeune femme le soin de s’en ouvrir une également puis de venir s’installer à côté de lui. « Sinon, bonjour à toi aussi, capitaine. » D’un geste il était venu faire tinter sa bouteille contre celle de Zoya « Bonjour, matelot. » et l’avait même gratifiée d’un sourire – un brin forcé, mais c’était le mieux qu’il ait à offrir.

Il avait l’impression de ne pas avoir vu Zoya depuis une éternité. Et pour cause, il n’était pas encore embarqué dans son bourbier actuel la dernière fois, aussi les deux mois écoulés lui donnaient parfois l’impression de remonter à des siècles. A première vue rien n’avait changé depuis, mais sous le crâne brun du policier c’était la tempête. « Bon, quelle mouche t’a piqué ? » avait d’ailleurs fini par lui demander la jeune femme après une gorgée de bière, le « Ta remarque sur la présence d’une femme à bord me donne légèrement envie de t’arracher les yeux. » ajouté en supplément arrachant au brun un roulement d’yeux appuyé. « T’as laissé ton sens de l’humour chez les caribous ? » N’était-elle pas supposée revenir de vacances fraîche et détendue ? Allez savoir. En vérité l’humour de la jeune femme n’avait pas disparu, il choisissait simplement ses batailles : « Tu t’es pris un râteau ? Ou tu t’es rendu compte que tu étais trop vieux pour plaire ? » Dans un coin de son crâne, une petite voix avait argué auprès d’Anwar que si tel avait été le cas, au moins, il n’aurait pas à se préparer à changer à nouveau des couches d’ici quelques mois. « C’est pas ce que disait ta mère hier soir. » avait-il néanmoins rétorqué d’un ton narquois, oubliant parfois qu’il n’avait pas affaire à l’un des bonhommes potaches de sa brigade.

Il aurait pu en rester là, Anwar n’avait pas son pareil pour faire dévier les conversations et s’assurer qu’il était celui qui posait les questions plutôt que celui qui y répondait – il était inspecteur de police, après tout. Mais d’avoir usé et abusé de l’expression “reculer pour mieux sauter” au cours de ces dernières semaines il était las de remettre à plus tard quelque chose qui finirait de toute façon par se savoir ; Son fils était au courant, son (ex)-femme également, et dès lors la chose n’avait plus besoin d’être un secret pour personne. Se tortillant pour récupérer son portefeuille dans la poche arrière de son jean sans avoir à se remettre debout, il en avait sorti l’exemplaire du cliché d’échographie que Lene avait accepté de lui donner et l’avait tendu à Zoya : c’était une manière de faire qui avait fonctionné avec Tad, et le brun aurait eu tort de ne pas l’utiliser à nouveau. « Je jure que ta mère n’est pas impliquée là-dedans. » s’était-il finalement entendu commenter d’un ricanement nerveux, ses doigts allant machinalement gratter l’arrière de son oreille comme chaque fois qu’il était stressé. Ce n’était pas tant qu’il craignait le jugement de Zoya : il l’aimait bien, mais ce privilège était exclusivement réservé aux Choudhry, qui l’avaient élevé. « Je sais pas si je suis trop vieux pour plaire, mais j’espère que je suis pas trop vieux pour ça. » Son fils était déjà là pour lui prouver qu’il avait su devenir un bon père vingt ans plus tôt … Mais tant de choses changeaient en deux décennies, et Anwar n’était assurément plus le même qu’à cette époque.

@Zoya Lewis :l:
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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyLun 6 Déc 2021 - 21:32

separate the waves - ft   @Anwar Zehri  

Octobre 2019. « Deux mois ? J’avais même pas remarqué que t’étais partie (…) J’espère au moins que ça valait le détour ». Sa bouche vient alors à se tordre dans une grimace suite au commentaire qu’Anwar lance au sujet de son absence qu’il n’a même pas remarqué, soi-disant « Tu parles, je sais très bien que tu as remarqué mon absence, personne n’est venu te faire chier sur ta pirogue pendant deux mois, ça a dû te manquer » ou te faire des vacances, au choix.  Qualifier son voilier de la sorte est volontaire, surement pour le taquiner un peu, lui qui n’apprécie pas qu’on puisse critiquer sa possession, et surtout, le sous-estimer. Quant au fait que ça en valait le détour « On en reparle dans quelques minutes » en espérant que d’ici là, Anwar n’a pas envie de la faire passer par-dessus bord, mettant à exécution sa menace formulée plus tôt, et que leur conversation reste cordiale. Elle vient s’assoir à ses côtés, après avoir pris une bière et surtout, en prenant la peine de saluer le capitaine du navire  « Bonjour, matelot ». Leurs bouteilles de bière teintent alors que Zoya remarque ce sourire tout sauf naturel sur les lèvres d’Anwar. Signe que quelque chose ne va pas, expliquant aussi cet accueil pas très chaleureux qu’il lui a réservé dès l’instant où elle a mis les pieds sur le voilier.

C’est donc pour cette raison que la Lewis vient à lui demander quelle mouche l’a piqué, surtout après sa remarque quelque peu déplacée de la présence des femmes comme signe de mauvais augure à bord de son bateau  « T’as laissé ton sens de l’humour chez les caribous ? ». « Ils sont plus amusant et drôle que toi, ça c’est certain », répond-t-elle avec ce sourire forcé avant d’agir, telle une grande fille qu’elle est – pas – en faisant une grimace, imitant la tête de grognon d’Anwar. Cette joute verbale était routinière entre eux, les touristes fréquentant le voilier du capitaine Zehri, quand ils étaient présents sur celui-ci, ne manquaient jamais de s’étonner de cette façon que lui et Zoya avaient de se parler. Cela pouvait surprendre, la répartie toujours de mise entre eux et la mauvaise foi aussi, mais cela ne signifiait en aucun cas qu’ils ne s’appréciaient pas. Bien au contraire, c’était là même leur manière de se montrer leur attachement l’un à l’autre… Enfin, presque  « C’est pas ce que disait ta mère hier soir ». Zoya manque de s’étouffer avec la gorgée de bière qu’elle vient de prendre, recrachant d’ailleurs une petite partie sur le sol du voilier – oops, sorry not sorry – venant, par réflexe, à frapper Anwar derrière sa tête « Fuck you, Zehri ! ». On repassera pour l’aspect « ils s’apprécient et tout le tralala ». Elle a cet air sérieux, mais un fin sourire finit par apparaitre sur le coin de ses lèvres malgré l’humour salace de l’inspecteur, mêlant sa mère qu’elle espère au combien bien loin des mains de ce dernier, l’image en tête lui donnant juste envie de vomir.

Il y a un mince instant de silence qui s’installe alors que Zoya observe Anwar se tortiller pour attraper quelque chose dans sa poche arrière. Un sourcil s’arque alors sur le visage de la jeune femme lorsqu’il sort de son portefeuille ce qui semble être une photographie, qu’il vient alors à lui tendre… avec le commentaire de trop  « Je jure que ta mère n’est pas impliquée là-dedans ». Elle le fusille du regard à défaut de lui redonner une claque supplémentaire derrière la tête. Elle se saisit de l’image et l’observe attentivement, l’étonnement se lisant sur son visage alors qu’elle reporte son regard sur un Anwar qui semble quelque peu angoissé  « Je sais pas si je suis trop vieux pour plaire, mais j’espère que je suis pas trop vieux pour ça ». Un immense sourire se dessine sur les lèvres de Zoya  « C’est génial ! Non ? ». Non parce que, pour quelqu’un qui vient d’apprendre qu’il allait devenir père pour la deuxième fois, il n’a pas l’air très réjoui, alors que c’est le genre de nouvelles qui est synonyme de bonheur… en général « Si tu doutes de tes capacités à être père à nouveau, évite juste ton humour douteux et tout ira bien », ne peut-t-elle s’empêcher de répliquer, légèrement moqueuse. Mais elle sent que cette histoire de paternité tracasse Anwar, alors, retrouvant un air un peu plus sérieux, la jeune photographe ajoute « Tu n’es pas heureux ? De devenir père à nouveau ? C’est une superbe nouvelle pour Riley et toi ! Et comment a réagi Tarek ? ». Elle ignore encore toute la vérité sur ce bébé dont elle tient la première photographie dans sa main. Une photographie qu’elle ne quitte pas des yeux, qu’elle scrute quelques instants en attendant qu’Anwar lui réponde. Une photographie qui la renvoie à cette nouvelle apprise deux ans plus tôt, celle où, elle, n’aura jamais la possibilité d’avoir un enfant, son corps ayant décidé qu’il n’était pas apte à procréer. Ce n’est pas réellement un problème actuellement pour Zoya, surtout avec ce mode de vie qu’elle mène et qu’elle aime. Mais, il lui arrive parfois d’y songer, dans des moments où elle n’a nulle autre pensée que celle-ci, simplement en voyant un nouveau-né dans un landau ou une femme enceinte traverser la rue. Ou, comme maintenant, en voyant la photo d’une échographie.


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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyJeu 20 Jan 2022 - 2:02

Dans ce qui ressemblait à une autre vie, Anwar avait été employé par la capitainerie dont dépendait la marina de Bayside. Sa passion pour la navigation était ni plus ni moins née du hasard, du besoin pour le jeune adulte qu’il était alors de frapper à toutes les portes pour trouver un emploi lui permettant de subvenir aux besoins primaires d’un Tarek encore bambin, et quelque part c’était l’une des nombreuses choses que le brun estimait devoir à son fils. Car si le rôle d’homme à tout faire de la marina n’avait duré qu’un temps, Anwar s’était promis ce jour-là qu’un jour il posséderait son propre bateau : il lui en avait coûté de la patience, beaucoup d’heures supplémentaires et un certain nombre de sacrifices personnels, mais une bonne décennie plus tard c’était donc fier comme un coq qu’il avait fait l’acquisition du Borealis. La chose pouvait d’ailleurs paraître un peu surprenante compte tenu de la façon dont le brun traitait sa voiture, qu’il conduisait avec sauvagerie tout en continuant de prétendre que ses passagers exagéraient à ce sujet, mais s’il y avait bien une possession qu’Anwar traitait comme la prunelle de ses yeux c’était ce voilier. Pour cette raison, le « Tu parles, je sais très bien que tu as remarqué mon absence, personne n’est venu te faire chier sur ta pirogue pendant deux mois, ça a dû te manquer. » avait été accueilli par de gros yeux, le genre que l’on adressait à un enfant à qui on demandait pour la centième fois de se tenir tranquille. « Par-dessus bord, j’ai dit. » avait-il alors répété, le ton faussement menaçant, avant de malgré tout sous-entendre qu’elle ne s’en sortirait pas sans lui raconter au moins succinctement ses aventures canadiennes. Et ils y viendraient, « On en reparle dans quelques minutes. » l’affirmait-elle, mais pour l’heure elle s’était autorisé à aller chercher une bière dans le frigo de la cabine, la chose étant devenue suffisamment banale pour que le brun ne se donne même plus la peine de l’y inviter, et tous les deux avaient trinqué avec derrière eux le ciel rougissant de fin de journée.

La bière, la compagnie et le paysage de carte postale ne changeaient cela dit pas grand-chose au fond du problème pour Anwar, et son caractère déjà rarement à prendre avec des pincettes n’était pas dans les meilleures dispositions. La fameuse ride du souci qui se creusait plus vite que la moyenne chez tous les parents durcissait peut-être son visage plus qu’à l’accoutumée, à moins que ce ne soit ses punchlines un peu moins inspirées qu’un autre jour … Pour la forme, Zoya n’avait pas manqué l’occasion de faire remarquer « Ils sont plus amusants et drôles que toi, ça c’est certain. » cependant, et puisqu’elle tendait bien trop ostensiblement le bâton pour se faire battre l’inspecteur s’était senti autorisé à attaquer sur le sujet des mamans, qui en toutes circonstances faisait toujours son petit effet. « Fuck you, Zehri ! » On avait dit pas les mamans, se seraient offusqués certains, mais compte tenu de la nouvelle “inattendue” qu’il s’apprêtait à partager Anwar s’estimait en droit de dépasser un peu les bornes. Un ricanement lui échappant simplement en guise de réponse, il avait avalé une gorgée supplémentaire de bière comme pour se donner du courage, et la minuscule photo d’échographie jusqu’ici rangée précieusement dans son portefeuille était passée de mains en mains pour terminer sous les yeux d’une Zoya dont il scrutait la réaction du coin de l’oeil. On avait dit pas les mamans, bis repetita, mais passée la visible envie de lui faire bouffer la photographie le visage de la jeune femme s’était illuminé avec enthousiasme. « C’est génial ! Non ? » Si. Non ? Peut-être, tout cela commençait tout juste à devenir réel à ses yeux, et il n’avait pas encore bien décidé. « Si tu doutes de tes capacités à être père à nouveau, évite juste ton humour douteux et tout ira bien. » Récupérant la photographie en adressant une grimace boudeuse à son interlocutrice, il l’avait rangée à nouveau à l’abri dans son portefeuille tout en rétorquant « Tu rigoles, l’humour de daron c’est l’un des trucs qui me donne le plus de légitimité dans le rôle. » Il fallait bien compenser, pour toutes les fois où il avait été pris pour le grand frère de Tarek lorsqu’il allait le chercher à la sortie de l’école.

Mais Anwar avait beau tenter de jouer la carte du détachement, il subsistait dans son regard la pointe sourde de l’hésitation qui, combinée à l’enthousiasme mesuré dont il faisait preuve en annonçant la nouvelle, avait suffit à Zoya pour déceler que quelque chose clochait. « Tu n’es pas heureux ? De devenir père à nouveau ? » Ce n'était pas ça, le problème n'était pas là. Ce n'était pas prévu, ce n'était pas comme ça qu'il aurait imaginé avoir un deuxième enfant, ce n'était pas ... « C’est une superbe nouvelle pour Riley et toi ! Et comment a réagi Tarek ? » Voilà. Voilà pourquoi tout était si compliqué. « Bien. Il a bien réagi … Enfin, il était un peu surpris, forcément, mais ... » Mais compte tenu des circonstances la réaction de son fils avait été bien au-delà des espérances qu'en avait Anwar, qui s'était imaginé devoir ramer durant des semaines, peut-être même des mois pour effacer la déception qu'il imaginait provoquer chez Tarek. « C'est pas Riley. La mère. » Le regard fixé sur le goulot de sa bouteille d'un air dépité, il lui avait fallu quelques secondes pour relever la tête vers Zoya avant d'ajouter « Mais le rôle de l'épouse bafouée lui va comme un gant, on croirait qu'elle a attendu ce moment toute sa vie. » avec un brin d'amertume. Elle n'avait pas le droit de réagir comme ça, pas alors qu'ils étaient séparés depuis presque trois ans, pas alors qu'elle avait probablement eu autant d'amants qu'il avait eu de maîtresse avant que ladite séparation ne soit mise sur le tapis. Et malgré tout … Malgré tout, il n'arrivait pas totalement à lui en vouloir. Comme s'il savait, au fond de lui, que si elle était tombée enceinte d'un autre, il aurait réagit tout aussi mal. « T'as le droit de dire que j'en loupe pas une, pour une fois je l'aurai pas volé. » Pour une fois, bien sûr. L'aveu méritant bien qu'il terminé d'une traite ce qui restait de sa bière, le brun s'était remis debout en grimaçant et avait disparu dans sa cabine pour ressortir avec une bouteille pleine – au Diable la raison, il aurait bien le temps de se calmer sur l'alcool quand le bébé serait là. Le bébé, bon sang. « C'était pas vraiment comme ça que j'imaginais les choses. J'veux dire, c'était pas spécialement un projet que j'avais de toute façon, mais je m'étais toujours dit que si je devais avoir un autre enfant ce serait un choix. » Pas une erreur d'adolescent, pas un accident de préservatif, pas après une aventure sans lendemain entre deux adultes consentants mais qui n'avaient pas grand-chose à se dire. Mais les histoires banales de couples qui décidaient de faire un enfant parce qu'ils s'aimaient, ce n'était visiblement pas pour lui.

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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyDim 30 Jan 2022 - 15:55

separate the waves - ft   @Anwar Zehri  

Octobre 2019. Zoya aime bien venir se réfugier sur ladite pirogue « Par-dessus bord, j’ai dit » -   Oh allez quoi, Annouille détend-toi du string un peu, là - Il a beau proférer des menaces à son égard, elle sait très bien qu’il ne les mettra jamais à exécution tant il apprécie sa compagnie et l’apprécie, elle, cette teigne infernale. Parce qu’elle lui en crée du remue-ménage quand elle débarque, elle se pense même chez elle désormais, ayant pris ses aises dès la première fois où elle a mis les pieds sur son voilier – better ? Ça l’avait agacé d’ailleurs, qu’une jeunette se sente un peu trop à l’aise, au point de le contredire à tout bout de champ dès qu’il donnait une explication à ses visiteurs, quand, elle, au contraire, cette situation l’avait amusé en plus de lui permettre d’avoir accès à un nouveau spot pour ses photos. Après ça, heureusement, ils avaient fini par trouver un terrain d’entente et ça expliquait pourquoi elle aimait venir se réfugier ici, de temps à autre. Lorsqu’elle avait un petit coup de mou, lorsqu’elle avait quelque chose d’important à lui dire ou tout simplement quand il lui avait manqué et c’est d’ailleurs cette dernière raison qui l’a entraîné ici aujourd’hui.  

Après un échange empli d’amour à coup de ta mère et de fuck off, la conversation devient plus sérieuse entre Anwar et Zoya. L’inspecteur annonce à la photographe qu’il va être père. Et si la jeune femme se réjouit de la nouvelle, elle décèle chez le futur padre une certaine retenue. Peut-être a-t-il des doutes quant à ce rôle qui va lui incomber dans quelques mois, peut-être de peur d’être rouillé quand il a eu son premier enfant dix neuf ans plus tôt. C’est qu’il commence à prendre de l’âge le Anwar… « Tu rigoles, l’humour de daron c’est l’un des trucs qui me donne le plus de légitimité dans le rôle ». A ça, Zoya ne peut s’empêcher d’en douter, grimaçant alors « Légitimité de rien du tout. En revanche, dans la catégorie gros lourdingue, clairement tu as toutes tes chances, effectivement ». Elle lui donne un léger coup de coude alors qu’elle porte sa bouteille de bière à ses lèvres pour en prendre une gorgée. Mais elle sent que le sujet est délicat, ce qui l’amène à retrouver son sérieux pour lui demander comment il se sent vis-à-vis de cette nouvelle, et cherche aussi à savoir comment Tarek a réagi « Bien. Il a bien réagi… Enfin, il était un peu surpris, forcément, mais… » Mais ? elle ne pose pas la question mais il le comprendra par ce mouvement de tête et ce regard insistant qu’elle lui porte « C’est pas Riley. La mère. » AH ! Effectivement, maintenant, Zoya comprend mieux « Mais le rôle de l’épouse bafouée lui va comme un gant, on croirait qu’elle a attendu ce moment toute sa vie ». La jeune femme arque un sourcil en hochant la tête légèrement sur le côté avant de détourner son regard quelques instants vers l’horizon « T’as le droit de dire que j’en loupe pas une, pour une fois je l’aurai pas volé ». Puisqu’il l’autorise « T’en loupe pas une ? C’est pire que ça, tu as carrément merdé mon pauvre Zehri ! ». Comme ça, c’est fait, après tout, elle n’allait pas jouer les faux culs et le féliciter alors qu’il a engrossé une autre nana que sa femme, enfin, à vrai dire, Zoya ne comprenait plus trop grand-chose au couple que Anwar formait avec Riley. « Elle a le droit de t’en vouloir tu sais ? » enfin, elle suppose, parce qu’elle n’a pas nécessairement tous les détails, ce n’est pas comme si le Anwar s’étalait à chaque fois qu’il se voyait sur sa vie sentimentale. Les derniers mots sont d’ailleurs criés parce qu’il a disparu dans sa cabine pour aller se chercher une autre bouteille « Je comprends pourquoi tu te caches ici, après tout ça ». Bon ce n’est pas comme s’il ne passait pas déjà la majorité de son temps sur son voilier quand il n’était pas en train de jouer à l’inspecteur gadget - promis ce n’est pas une vanne.  « C’était pas vraiment comme ça que j’imaginais les choses. J’veux dire, c’était pas spécialement un projet que j’avais de toute façon, mais je m’étais toujours dit que si je devais avoir un autre enfant ce serait un choix ». « J’imagine qu’il n’y a rien de sérieux avec la future maman ? » demande-t-elle alors qu’elle semble avoir enfilé son costume d’adulte responsable quand elle est loin d’en être une. Elle soupire alors, décidant d’être un peu plus compréhensive envers Anwar « Ecoute, tu as merdé et c’est comme ça. Tu ne peux pas retourner en arrière de toute façon. Il y a un petit bébé qui va bientôt pointer le bout de son nez, et il va avoir besoin de son papa Annie ». Il y a ce petit sourire qui apparaît au coin de ses lèvres, alors qu’elle cherche à intercepter le regard d’Anwar, le sien étant bienveillant. « Si tu veux, je pourrais même t’aider à gérer » si cette proposition pouvait le rassurer, elle tenterait de s’y tenir « Ça va aller, va » ajoute-t-elle alors qu’elle vient à lui donner une tape sur l’épaule. « Puis c’est pas donné à tout le monde d’avoir des enfants, tu sais ». Elle lâche cette remarque sans savoir pour quelle raison, peut-être pour l’aider lui à dédramatiser la situation ou peut-être pour l’amener elle à parler de ce secret qu’elle n’a jamais partagé avec personne.    


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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyMer 16 Fév 2022 - 3:35

Poser les yeux sur Tarek était ce qui permettait à Anwar de se rassurer (un peu). Son fils était né bien avant qu'il n'envisage d'être père, avant même qu'il ne puisse se questionner sur sa capacité à en être un – qui plus est un bon. Anwar n'avait pas eu le choix, Tarek était venu au monde et il avait fallu "faire avec" malgré les questionnements, malgré l'incertitude, malgré le peu d'implication de Riley et malgré la panique qui le tenait parfois éveillé toute la nuit, sans qu'il ne parvienne à détacher son regard du nouveau-né. C'est mon fils. C'est la chair de ma chair, c'est mon bébé. J'ai un bébé. Ces mots-là il avait dû se les répéter bien des fois avant qu'ils ne trouvent véritablement un écho en lui, et ne cessent de paraître irréels. Presque vingt ans plus tard, le brun pensait néanmoins pouvoir s'avancer en disant qu'il n'avait pas trop mal fait son travail de père : il était fier de son fils, fier de l'homme qu'il était en train de devenir, et tandis que s'arrondissait à peine le ventre de Lene, Anwar s'accrochait à l'image de cet aîné pour se souvenir qu'il était capable d'être pour cet enfant à venir celui qu'il avait su être pour son premier né. Était-ce la raison pour laquelle la réaction de Tarek à cette annonce était celle qu’il avait le plus appréhendé ? Probablement. Mais même en cela son fils était parvenu à le surprendre par sa maturité et sa bienveillance – et s’il avait hérité cela de l’un de ses deux parents, Anwar aurait bien aimé savoir lequel, car ni Riley ni lui n’auraient probablement fait preuve de la même à sa place. Si la tempête était venue, c’était d’ailleurs bien du côté de son ex-épouse, aussi hérissée par la nouvelle qu’il ne l’avait envisagée et donnant raison au fait qu’il ait tant tardé à se jeter à l’eau … Au bout du compte, c’était donc un aveu en demi-teinte auquel s’était livré le brun. « T’en loupe pas une ? C’est pire que ça, tu as carrément merdé mon pauvre Zehri ! » Il n’attendait pas de tape dans le dos, bien sûr, mais égratigné par cette remarque pourtant ô combien méritée, Anwar avait secoué la tête avec résignation. « C’est un talent caché que j’ai, me foutre dans des situations pas possibles. » avait-il alors maugréé d’un ton morne, tandis que Zoya l’abandonnait un instant pour aller se chercher une bière. « J'agis presque jamais sans réfléchir, mais quand ça arrive je me retrouve avec un enfant à charge ou un nouveau métier. » Ou un ami mort, mais on touchait là à quelque chose de trop douloureux pour que le brun le verbalise. Et parfois il n'était même pas question de choix mais simplement d'un mauvais alignement des astres, comme lorsqu'il s'était retrouvé dans un avion pour l'Australie avec une pancarte d'enfant isolé autour du cou, et quelques bribes d'un anglais trop maladroit pour se faire comprendre. Depuis le jour de sa naissance, la ligne de vie d'Anwar semblait vouloir prendre chaque racine et chaque nid de poule qui se présentait sur sa route pour lui compliquer la tâche, jamais (presque) de manière dramatique, mais suffisamment habilement pour dévier à chaque fois sa trajectoire dans une nouvelle direction. Un talent ou une malédiction, donc, mais le brun n'était pas plus superstitieux qu'il n'était croyant.

Depuis la cabine du bateau, Zoya s'était permis une autre remarque et avait récolté sans le savoir une grimace et un roulement d'yeux en réponse à son « Elle a le droit de t’en vouloir tu sais ? » Et si Anwar n'avait pas le moins du monde été étonné par la réaction de Riley, fidèle à elle-même, il n'était en revanche pas entièrement d'accord avec son amie à ce sujet. « Ça va faire trois ans qu'on est séparés, ça m'étonnerait qu'elle ait attendu mon autorisation pour s'envoyer en l'air de son côté. » Mais elle n'était pas tombée enceinte, certes. Elle ne lui avait pas fait cet affront, certes. « Et c'est pas comme si elle avait été une épouse exemplaire. » avait-il cependant préféré ajouter à voix basse, presque plus pour lui-même que pour Zoya. Au jeu de la fidélité Riley et Anwar avaient tous les deux fauté, plusieurs fois et chacun avec leurs raisons, mais l'un comme l'autre n'avaient pas leur pareil pour ressortir cette excuse là où elle les arrangeait. « Je comprends pourquoi tu te caches ici, après tout ça. » De retour sur le pont avec sa bière dans une main, la jeune femme était revenue s'asseoir à côté de lui, et le policier lui avait fait grâce du mensonge consistant à prétendre qu'il ne se cachait pas – bien sûr qu'il se cachait. « J’imagine qu’il n’y a rien de sérieux avec la future maman ? »« C'est l'amie d'une amie. Elle est venue voir jouer le groupe une fois ou deux. » Alors non, rien de sérieux. Quant à Lou, l'amie en question, elle n'avait pour ainsi dire pas réagi comme telle, pas plus avec Lene qu'avec lui … Même si les Street Cats ne coulaient pas avec ça, Anwar ne donnait pas cher de sa place de batteur au sein du groupe. « Écoute, tu as merdé et c’est comme ça. Tu ne peux pas retourner en arrière de toute façon. Il y a un petit bébé qui va bientôt pointer le bout de son nez, et il va avoir besoin de son papa Annie. » La gorge se serrant, il avait acquiescé d'un signe de tête et bu une gorgée de bière avant de répondre « J'espère. On verra ce qu'en dit la future maman. » d'un ton morne. Lene n'avait pas jugé son avis nécessaire quant à l'existence de cet enfant, et Anwar peinait par conséquent à la croire sur parole lorsqu'elle assurait ne pas vouloir se mettre en travers du rôle qu'il entendait bien occuper en tant que père. « Si tu veux, je pourrais même t’aider à gérer. » Surpris, il avait arqué un sourcil et demandé avec un brin de taquinerie « Toi, tu accepterais d'approcher un morveux qui ne partage pas une partie de ton ADN de ton plein gré ? » Bien qu'elle ne la mentionne pas énormément, Anwar savait que Zoya avait une nièce, mais pour autant elle ne semblait pas du genre à raffoler des humains miniatures. Pas qu'il s'agisse d'un reproche de sa part ; Anwar était persuadé que tout le monde n'était pas fait pour être parent. « Ça va aller, va. » Le gratifiant d'une tape sur l'épaule et d'un sourire, la brune avait pourtant fini par le quitter des yeux d'un air pensif, et laissant passer quelques instants de silence elle avait fini par ajouter « Puis c’est pas donné à tout le monde d’avoir des enfants, tu sais. » Il savait, oui. C'était même l'un des arguments avancés par son entourage lorsque Riley était tombée enceinte de Tarek, comme pour essayer de les persuader l'un et l'autre que ce mariage était une bonne idée et que cette naissance ne pouvait être qu'une bénédiction. « Le prend pas mal, mais t'es vraiment pas la personne que j'imaginais poncer ce genre d'arguments. » Non, il imaginait plutôt Zoya à s'indigner qu'il ait fallu attendre l'année précédente pour que l'avortement ne soit plus illégal dans leur état, ou à clamer haut et fort qu'une femme n'avait plus besoin d'enfanter pour mériter le statut de personne accomplie. « Et puis, t'es un peu jeune pour sentir ton horloge biologique s'affoler … T'as le temps. » avait-il finalement ajouté en offrant à son tour un sourire rassurant, bien loin d'imaginer que le souci n'était justement pas là.

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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyDim 20 Fév 2022 - 9:44

separate the waves - ft   @Anwar Zehri  

Octobre 2019. « C’est un talent caché que j’ai, me foutre dans des situations pas possibles. » Zoya ne remarque pas qu’elle froisse Anwar en faisant une telle remarque. D’ailleurs, si elle s’en était rendue compte, elle ne se serait pas éloignée pour aller chercher une deuxième bière et peut-être qu’elle aurait tenté d’être sympa avec lui et apaiser ses mots… ou pas. Parce que ça ne lui ressemble pas, elle est franche et n’est pas du genre à apaiser les maux des autres, du moins, pas en étant malhonnête.  « J'agis presque jamais sans réfléchir, mais quand ça arrive je me retrouve avec un enfant à charge ou un nouveau métier. » « Tu as surtout réfléchi avec le mauvais cerveau cette fois, Zehri » dit-t-elle suffisamment fort pour qu’il l’entende de là où elle est. Elle est même persuadée que le type d’à côté, sur son voilier plus clinquant que celui du Zehri, l’a entendu. Ce qui explique pourquoi elle a ce sourire amusé sur les lèvres alors que sa tête sort légèrement de l’entrebâillure de la porte de la mini cabine.  

A la quête d’une nouvelle bière, Zoya ne manque pas de sursauter en voyant un truc bouger, pensant une fraction de secondes qu’il pouvait s’agir d’un rat, mais rapidement, elle se rend compte qu’il n’en est rien et que c’est juste un truc qui ait tombé lorsqu’elle a soulevé le couvercle de la glacière.  Bref, alors qu’elle se sert, elle se permet de dire à l’inspecteur que Riley est en droit de lui en vouloir. « Ça va faire trois ans qu'on est séparés, ça m'étonnerait qu'elle ait attendu mon autorisation pour s'envoyer en l'air de son côté. (…) Et c'est pas comme si elle avait été une épouse exemplaire. » C’est à ce moment que Zoya sort de la cabine, et manque de bol pour lui, elle a entendu sa dernière remarque « Tu te cherches des excuses là, non ? » Elle est même presque désolé qu’il en arrive là, ayant cette grimace et ce regard compatissant pour lui. « Et puis, séparé, certes, mais faudrait peut-être envisager à rendre ça officiel non ? Ou en fait, tel un mélodrame, vous vous aimez trop pour accepter le divorce ? ». Elle vient s’assoir à ses côtés, alors qu’elle le bouscule légèrement, sûrement pour ne pas qu’il prenne trop mal ses dires, quand pourtant elle se pose bien des questions sur la relation entre Riley et Anwar.

« C'est l'amie d'une amie. Elle est venue voir jouer le groupe une fois ou deux. » « Je vois » Non, il n’a pas besoin d’en dire plus le Zehri, Zoya comprend toute seule qu’il n’y a rien de sérieux, et il n’est même pas fier comme coq. Ce qui se comprend quand on sait que cette relation sans demain, de laquelle il aurait pu l’être – fier – vient avec son lot de surprise : un bébé. Alors, comme la photographe se rend compte de son regard de chien battu, elle décide de le réconforter un peu en l’encourageant dans ce rôle qui l’attend très prochainement « J'espère. On verra ce qu'en dit la future maman. » La remarque fait tiquer un peu Zoya, espérant sincèrement que cette future maman dont il parle n’empêchera pas Anwar d’être présent pour l’enfant. Auquel cas, elle risque fortement d’aller lui toucher deux mots. Et à la place de proférer ses menaces et être prête à jouer les dragons, elle se proposer à jouer les mamans poules, ou plutôt les tatas poules, si jamais le Zehri a besoin d’aide. « Toi, tu accepterais d'approcher un morveux qui ne partage pas une partie de ton ADN de ton plein gré ? » Elle le fusille du regard, ne manquant pas de le bousculer à nouveau de sa main « Je suis une très bonne tante pour Hannah, demande à Cameron… Enfin non plutôt à Willow, parce que Cam’ dit que des conneries » Une moue apparait alors sur ses lèvres avant qu’elle ne poursuive « Je suis déçue que tu penses ça de moi. Justement, comme c’est pas mon morveux et que je n’ai pas les responsabilités qui vont avec, c’est exactement pour cette raison que j’accepterai de l’approcher » Elle vient à déposer sa bouteille de bière sur le côté, posant ses bras derrière elle pour prendre appui sur ses coudes, laissant retomber sa tête en arrière également « Mais bon, tant pis pour toi, tu le regretteras » Elle a fermé les yeux, un sourire satisfait sur les lèvres avant de rouvrir un œil pour guetter la réaction d’Anwar.

La conversation redevient sérieuse après que Zoya se soit redresser et ait réconforté une fois de plus Anwar. Et puis, il y a surtout cette remarque de plus, celle qu’elle se permet de faire en disant que devenir parents n’est pas donné à tout le monde « Le prend pas mal, mais t'es vraiment pas la personne que j'imaginais poncer ce genre d'arguments. ». Il n’a pas tort. Parce que Zoya est loin d’être cette nana qu’on verrait avec un bambin dans les bras. Encore moins dans un rôle d’adulte responsable ou pire de parents responsables. Non, elle n’excellerait pas dans cette catégorie, et elle en est consciente… Ce haussement d’épaules qu’elle offre en guise de réponses doit être tout autant surprenant alors « Et puis, t'es un peu jeune pour sentir ton horloge biologique s'affoler … T'as le temps. » « C’est pas une question d’horloge biologique, Zehri ». Elle se lève. Tout à coup. Pas pour se chercher une bière cette fois mais parce qu’elle sent qu’elle a trop parlé et qu’elle n’a pas spécialement envie de s’épancher sur le sujet épineux de sa stérilité. Elle s’approche du bord, laisse son regard se perdre sur l’horizon alors qu’elle laisse échapper un soupir « Je sais que ce n’est pas fait pour moi. Et certainement que ça ne le sera jamais… » amorce-t-elle sans pour autant se retourner vers Anwar « Mais quand le destin a décidé de te retirer ce choix, ça fait chier… ». Peut-être que Zehri comprendra, peut-être qu’il ne saisirra pas la subtilité des mots utilisés. Alors, dans le doute, elle se retourne pour lui faire face « Je pourrais pas avoir d’enfants, Anwar » avoue-t-elle alors sur un ton las. « C’est sûrement une bonne chose tu dois te dire et tu as sûrement raison… Même moi je me dis que de toute façon je ne me vois pas avec un môme dans les bras… Mais ça me rend triste malgré tout » Peut-être parce qu’elle a grandi dans une grande famille, avec des parents aimant et que si elle n’envisage pas une telle stabilité pour le moment dans sa vie, elle se dit peut-être que dans quelques années, c’est ce qu’elle voudra… Mais elle ne le pourra pas…



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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyDim 8 Mai 2022 - 20:38

Trois ans. Il fallait qu’il le dise à voix haute pour réaliser comme Riley et lui avaient laissé s’enliser une situation qui aurait très bien pu se régler en l’espace de quelques semaines, quelques mois tout au plus. Il aurait pu se contenter de la blâmer elle, bien sûr, mettre ça sur le compte de ses déploiements à l’étranger et de son indisponibilité quasi-systématique, mais la vérité c’est qu’il ne tentait pas plus qu’elle de remettre le sujet sur le tapis lorsqu’ils prenaient des nouvelles l’un de l’autre. La séparation était pourtant consommée, il vivait en célibataire et ne doutait pas qu’elle en faisait de même de son côté ; Il n’avait simplement pas plus envie de rencontrer ceux qui lui succédaient que la blonde ne souhaitait le faire avec les passades plus ou moins longues d’Anwar. « Tu te cherches des excuses là, non ? » s’était pourtant permis de questionner Zoya pour enfoncer le clou, accordant à l’évidence bien plus de valeur à cet épouvantail de mariage que les mariés eux-mêmes – comme tous leurs proches, en somme. « Et puis, séparé, certes, mais faudrait peut-être envisager à rendre ça officiel non ? Ou en fait, tel un mélodrame, vous vous aimez trop pour accepter le divorce ? » Levant les yeux au ciel comme si la supposition était ridicule, il avait haussé les épaules tout de suite après et grommelé en reprenant un peu de sa bière « C’est pas si simple. » Ou bien n’était-ce que Riley et lui qui se compliquaient inutilement les choses ? « C’est une assurance. » Repliant une jambe contre son torse, il avait accroché son regard à celui de Zoya avec sérieux. « S’il m’arrive quelque chose au boulot et qu’on n’est plus mariés, elle n’aura le droit à rien. Et pareil pour moi dans le cas inverse. » Cela pouvait sembler un peu incongru, voir même totalement morbide de réfléchir de cette manière, mais Anwar estimait au contraire être simplement lucide : sa femme et lui exerçaient tous les deux un métier à risque, la mort de Frank trois ans plus tôt n’avait fait que le lui rappeler, et tenter de ne pas y penser ne rendait pas la situation moins vraie. « Et puis … C’est plus de la moitié de ma vie. Ce mariage. » Est-ce que cela justifiait tout ? Non, des couples qui se séparaient après avoir passé plus de la moitié de leur vie ensemble il y en avait, et Riley et lui vivaient chacun de leur côté depuis suffisamment longtemps pour qu’un divorce ne change plus rien à leurs quotidiens respectifs … Mais malgré tout. Et même le bébé qu’attendait Lene ne suffisait pas encore à persuader Anwar de sauter le pas une fois pour toutes.

Au sujet de Lene, le brun ne savait d’ailleurs pas encore très bien sur quel pied danser. Bien que n’ayant pas tenté de l’évincer, la surfeuse ne s’était pas gênée pour lui faire comprendre que de s’enchaîner à lui était un peu l’épine dans son pied dans cette aventure, dont elle avait décidé seule l’issue sans que son avis ne lui semble être une donnée à prendre en considération, et en occultant un peu que cette nouvelle allait tout autant chambouler sa vie. Il était déjà père, certes, mais l’adolescent qu’il était à la naissance de Tarek était à mille lieues de l’homme qu’il était désormais, et avoir un second enfant était au fil des années devenu quelque chose sur lequel il avait refermé la porte. Toute aussi étonnante, la proposition de Zoya de jouer les baby-sitter quand pourtant les enfants avaient toujours semblé ne pas être sa tasse de thé, d’autant plus si aucun lien de parenté ne l’obligeait à faire preuve d’un peu plus de patience qu’à l’accoutumée. « Je suis une très bonne tante pour Hannah, demande à Cameron … Enfin non plutôt à Willow, parce que Cam’ dit que des conneries » avait-elle pourtant sous-entendu d’un ton boudeur, ajoutant « Je suis déçue que tu penses ça de moi. Justement, comme c’est pas mon morveux et que je n’ai pas les responsabilités qui vont avec, c’est exactement pour cette raison que j’accepterai de l’approcher. » avant de s’étendre un peu mieux sur le pont, face au soleil qui se couchait enfin. « Mais bon, tant pis pour toi, tu le regretteras. »« Oh non, non non, ne crois pas que tu vas t’en sortir aussi facilement. » Effectuant un quart de tour pour se retrouver lui aussi face au soleil couchant, il avait pointé son index dans la direction de la jeune femme pour appuyer ses dires « Maintenant que c’est imprimé ici, de Zoya, son doigt était venu tapoter sa tempe droite compte sur moi pour m’en souvenir, et surtout pour te le rappeler le moment venu. » S’il avait besoin d’une baby-sitter et que ni Talia ni personne dans l’entourage de Lene n’était disponible, comptez sur l’inspecteur Zehri pour se rappeler au bon souvenir de la photographe.

Le côté purement cocasse de l’accident de capote répété une seconde fois mis à part, la conversation avait subitement pris un ton sérieux auquel Anwar ne s’attendait pas, plutôt habitué à ce que les joutes verbales entre la jeune femme et lui ne provoquent que ricanements et retour à l’envoyeur de la principale intéressée. La ride entre ses deux yeux se creusant d’un air concerné, le policier avait abandonné le soleil à son déclin et penché la tête sur le côté en scrutant Zoya, tentant de tempérer un peu la maladresse de son propos. « C’est pas une question d’horloge biologique, Zehri. » Abandonnant sa bière et la position assise, la brune avait fait quelques pas d’un air grave et était allée se poser à la proue du voilier, Anwar n’osant pas plus la suivre que faire le moindre commentaire supplémentaire. « Je sais que ce n’est pas fait pour moi. Et certainement que ça ne le sera jamais … Mais quand le destin a décidé de te retirer ce choix, ça fait chier … » Pas tout à fait certain de comprendre, le brun s’était contenté de froncer les sourcils et de se redresser pour se mettre en tailleur, hésitant encore sur le fait de prendre à nouveau la parole lorsque la jeune femme avait poursuivi « Je pourrais pas avoir d’enfants, Anwar. » Pouvait et non pas voulait, donc. « C’est sûrement une bonne chose tu dois te dire et tu as sûrement raison … Même moi je me dis que de toute façon je ne me vois pas avec un môme dans les bras … Mais ça me rend triste malgré tout. » Faisant volte-face, elle avait haussé les épaules d’un air défaut, et Anwar quant à lui s’était rarement senti aussi bête qu’à cet instant. « Excuse-moi, je voulais pas … » Quoi ? Lui faire de la peine ? Bien sûr qu’il ne voulait pas, mais le mal était fait. « Mais je te chambrais, jamais je me permettrais de juger la façon dont tu t’occuperais d’un enfant. J’ai encore loupé une occasion de fermer ma bouche. » Une de plus, ce n’était pas la première et ce ne serait pas la dernière, il n’allait même pas essayer de prétendre l’inverse. Reste qu’il comprenait la problématique – le fait que, quand bien même ce n’était pas forcément une option qu’elle envisageait, l’idée de ne pas pouvoir avoir le choix puisse être une blessure. Il aurait eu envie de lui dire que d’autres options s’offriraient probablement à elle si un jour elle le désirait, mais il ne se sentait soudainement plus en position de donner des prodiguer des conseils ou même de demander son avis. Au lieu de ça il s’était remis debout à son tour et était allé la rejoindre à l’extrémité du bateau, s’accoudant au bastingage et reposant aussitôt les yeux sur Zoya. « Ça fait longtemps que tu le sais ? » Y aurait-elle seulement repensé ce soir, s’il n’avait pas étalé ses ennuis et dramatisé la paternité qui l’attendait, lui ?

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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptySam 21 Mai 2022 - 22:17

separate the waves - ft   @Anwar Zehri  

Octobre 2019. « C’est pas si simple. » Comment ça, pas si simple ? C’est limite si Zoya ne répète pas ses dires en se contentant juste d’articuler sa bouche, sans son, exagérant ses traits avant de lever les yeux au ciel. Elle ne comprend pas. Ils ne sont plus ensemble depuis longtemps, ils ne s’aiment plus, en quoi signer un petit bout de papier n’est pas si simple ? « C’est une assurance. » Quoi donc encore ? Et au vu de l’air sérieux qu’adopte l’inspecteur Zehri, Zoya préfère garder sa répartie pour elle « S’il m’arrive quelque chose au boulot et qu’on n’est plus mariés, elle n’aura le droit à rien. Et pareil pour moi dans le cas inverse. » Oh… voilà la chose pas si simple dont il parle. La Lewis retrouve soudainement un air sérieux, laissant retomber son bras doucement alors qu’elle en a profité pour prendre une gorgée de bière entre deux phrases d’Anwar. « Et puis … C’est plus de la moitié de ma vie. Ce mariage. » Ca c’est autre chose, en revanche. « Tourner la page n’est jamais facile, j’imagine… J’imagine, elle fait genre mais elle sait très bien Zoya que ce n’est jamais facile quand elle-même a mis des lustres à se remettre de sa relation avec le Elijah – et d’ailleurs, elle n’en est peut-être pas toujours remise – alors que leur histoire n’a duré que deux ans, eux – pas sa faute, c’est lui qui a pas voulu aller au-delà. Lâche. Mais je comprends pour l’histoire de cette assurance… sauf que La voilà conseillère matrimoniale maintenant vous allez pas rester sceller toute votre vie ensemble "juste" et elle mime les guillemets parce qu’elle a bien compris que c’était un point important pour Anwar pour cette raison ? et un fin sourire s’affiche malgré tout sur ses lèvres, parce que sa version trop sérieuse ne reste jamais longtemps présente à moins que tu comptes rester un vieux grumpy, célibataire pour le restant de tes jours ? » Parce que, mine de rien, quand ses potentielles futures conquêtes vont le savoir encore marié, elle vont déguerpir illico presto, faut pas se leurrer.

Dans un élan de générosité sorti un peu de nulle part, Zoya propose à Anwar d’être une de ses baby-sitters. Enfin, pas de lui, de son futur bébé à venir, évidemment. Mais il semble réticent le Zehri, pas convaincu que la jeune femme s’en sorte dans ce rôle-là, quand – ok il a raison – elle n’est pas l’exemple même de la maturité et de la responsabilité – ce n’est pas ce qu’il a dit mais c’est tout comme. Alors, tant pis pour lui, Zoya adopte une posture limite mélodramatique, profitant des derniers rayons du soleil de la journée et lui signifie qu’il le regrettera « Oh non, non non, ne crois pas que tu vas t’en sortir aussi facilement. » Elle avait fermé les yeux et voilà qu’elle en ouvre un, tel un félin à moitié endormi  « Maintenant que c’est imprimé ici, compte sur moi pour m’en souvenir, et surtout pour te le rappeler le moment venu. » Un sourire satisfait apparait sur les lèvres de la jeune femme, pas peu fière qu’il accepte de lui faire confiance dans ce rôle. Bon, cependant… « Ne crois pas pour autant que je serai à ta disposition h24. C’est vraiment en cas d’extrême urgence et évidemment, si je suis à Brisbane » oui parce que, vous comprenez, la Lewis a un autre passe-temps en dehors de sa générosité légendaire – non – qui est la photographie et qui l’amène donc à faire le tour du globe, vous voyez ? Elle laisse échapper un petit rire, bousculant légèrement au niveau de son coude le Zehri qui a adopté la même posture qu’elle, et referme les yeux quelques instants.

Au bout d’un moment, une confession qu’elle n’a jamais partagée avec personne passe la barrière de ses lèvres. Apprendre qu’Anwar allait être père la fait réfléchir sur cette maternité qu’elle, elle ne pourra connaitre. Alors, après s’être approché du ponton et s’être accoudée à celui-ci, elle passe aux aveux « Excuse-moi, je voulais pas … » Anwar s’excuse mais Zoya ne lui reproche rien en réalité. Parce qu’il a raison et elle-même l’a dit, c’est peut-être préférable, quand on connait le spécimen. Mais ça la rend triste de se sentir bafouer dans ce choix qui devrait lui revenir « Mais je te chambrais, jamais je me permettrais de juger la façon dont tu t’occuperais d’un enfant. J’ai encore loupé une occasion de fermer ma bouche. » « Ce n’est rien, Zehri » fait-t-elle avec un sourire sincère alors qu’elle est pivoté en sa direction. vraiment ». Il s’approche et elle se retourne à nouveau pour poser son regard sur l’horizon. Un silence s’installe peut-être quelques secondes alors que la brise vient s’engouffrer doucement entre ses mèches « Ça fait longtemps que tu le sais ? » Elle pourrait mentir et prétendre qu’elle a appris ça récemment. Mais c’est le choix de l’honnêteté qu’elle fait « Depuis deux ans Zoya pivote sa tête lentement vers l’inspecteur pour trouver son regard j’en ai jamais parlé à personne jusqu’à… aujourd’hui » et naturellement, et peut-être aussi parce qu’elle ne veut pas s’attarder davantage sur le sujet, elle ajoute « Tu es un sacré privilégié, grumpy. Preuve que je t’aime bien quand même » Elle accompagne ses paroles d’un clin d’œil et d’un sourire, avant de reporter son regard sur l’horizon. Et après un long silence, elle vient à l’interrompre « Bref, c’est pas tout ça mais j’ai la dalle… Tu me payes une pizza ? » et comme pour l’encourager, elle lui donne un coup de coude de plus avec un « Aller, pour moi… please ? » et un air de chien battu pour le convaincre de le faire.  



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Message(#)(zoyanwar) seperate the waves EmptyMer 24 Aoû 2022 - 16:47

Rien n’avait jamais été simple, dans la relation entre Riley et Anwar. Adolescents ils s’étaient aimés, pour sûr, mais comme on aimait à cet âge-là : avec insouciance et sans avoir encore à se poser la question de ce que l’un et l’autre souhaitaient faire de leur vie. À seize ans, dix-sept, on estimait avoir encore le temps avant de songer à prendre des décisions d’adultes. Et des adultes ils n’en étaient pas encore réellement lorsqu’ils s’étaient mariés, poussés par leurs familles respectives, à n’en avoir pas vraiment envie mais à se laisser persuader que ce serait mieux – si ce n’était pour eux, au moins pour leur enfant à naître. Sans Tarek leur mariage n’aurait jamais tenu, il n’aurait même pas existé en réalité, et leur fils désormais grand l’union ne tenait plus que par les excuses que l’un et l’autre se trouvaient pour ne pas avoir à sauter le pas. « Tourner la page n’est jamais facile, j’imagine … » Le pouvait-elle, seulement ? Quel âge avait-elle, Zoya, lorsque Riley et lui s’étaient dit “oui” sans conviction ? Elle ne savait pas la force que pouvait avoir l’habitude, après autant d’années – même lorsque la cohabitation avait cessé, même lorsque l’alliance avait quitté l’annulaire. « Mais je comprends pour l’histoire de cette assurance … sauf que vous allez pas rester scellés toute votre vie ensemble "juste" pour cette raison ? » Non. Oui. Peut-être … Elle mettait le doigt sur un problème auquel ni Riley ni lui n’avaient encore trouvé de solution à la hauteur de ce dont ils avaient envie. Et tandis qu’il haussait les épaules pour seule réponse, elle avait enfoncé le clou en ajoutant « À moins que tu comptes rester un vieux grumpy, célibataire pour le restant de tes jours ? » et lui avait arraché un roulement d’yeux, pour le surnom bien plus que pour le constat néanmoins. « T’en connais beaucoup, des nanas que ça dérangerait pas de fréquenter un type qui voit des cadavres et des meurtriers toute la journée, et qui le soir venu va devoir pouponner avec son ancien plan cul ? » Lui ne se faisait aucune illusion en tout cas, ça ne vendait du rêve à personne et lui le premier aurait fait demi-tour. Sa vie sentimentale n’avait jamais été qu’une suite d’échecs et d’actes manqués, et le temps aidant il avait fini par apprivoiser l’idée de n’être fait que pour les histoires sans lendemain, et le désintérêt de celle qu’il ne parvenait pas à divorcer.

Lentement mais sûrement la réalité qui l’attendait d’ici six mois s’ancrait dans son esprit. Dans six mois sa garçonnière de presque-divorcé dont le fils avait quitté le nid serait envahie par les paquets de couches, les boîtes de lait en poudre, les jouets d’éveil et le mobilier de bébé. Dans six mois il chanterait de nouveau des berceuses, ne dormirait plus que d’un œil, et somnolerait probablement sur le canapé du salon son bébé dans les bras. Il n’avait pas de mal à se l’imaginer parce qu’il l’avait déjà fait, il s’en savait capable – mais comment naviguerait Lene au milieu de ces certitudes, ça il n’en savait rien, et c’était ce qui l’empêchait d’être serein. Avec Riley tout était plus simple, elle n’était jamais là, Anwar avait pratiquement eu carte blanche pour élever leur fils, avec tout ce que cela impliquait de mauvais mais aussi de bons côtés. Avec Lene l’affaire ne serait pas la même, il n’y aurait pas de mariage pour arrondir les angles et pas de réconciliations sur l’oreiller lorsque les disputes leur faisaient dire des choses qu’ils ne pensaient qu’à moitié. Il serait simplement enchaîné en elle par le biais de la progéniture qu’ils auraient en commun, et par la même occasion il serait enchaîné à Brisbane pour deux décennies de plus … Il n’avait pas forcément prévu de la quitter, mais le fait d’y être à nouveau contraint comme l’avait été l’adolescent qu’il était dix neuf ans plus tôt lui laissait un goût doux-amer. Il aurait aimé voyager, voir le monde ; Zoya ne mesurait pas la chance qu’elle avait. Mais l’idée d’en faire sa baby-sitter l’amusait, bien trop en tout cas pour qu’il ne passe à côté de l’occasion de le lui rappeler le moment venu, et quand bien même la voilà qui bougonnait en rétorquant « Ne crois pas pour autant que je serai à ta disposition h24. C’est vraiment en cas d’extrême urgence et évidemment, si je suis à Brisbane. » arrachant au passage un ricanement au brun et un « Oui, oui … » qu’il n’avait pas fait le moindre effort pour rendre convaincant.

À trop vouloir plaisanter cependant, il avait fini par franchir une limite invisible, et pris de plein fouet le changement d’humeur de Zoya, dont le sourire était allé se perdre aussi loin que l’horizon vers lequel elle avait fait mine de tourner son attention. Il s’était senti bête, bien sûr, quand bien même il n’aurait pas pu le deviner, et retrouvant l’entièreté de son sérieux il s’était excusé, balayant d’une phrase et d’un revers de la main ce qu’il n’avait dit que dans le but de la taquiner un peu. « Ce n’est rien, Zehri. Vraiment » Ce n’était pas rien ; Il avait tiré une corde sensible, nul besoin d’user de ses talents d’inspecteur de police pour le remarquer. Mais au lieu de continuer de se confondre en excuses trop vaines, il avait avancé à tâtons et questionné d’un ton prudent. « Depuis deux ans. J’en ai jamais parlé à personne jusqu’à … Aujourd'hui. Tu es un sacré privilégié, grumpy. Preuve que je t’aime bien quand même. » Le sourire en coin et le vague coup de coude qui s’en étaient suivi laissant à penser que la jeune femme n’avait aucune envie de creuser le sujet en long et en large, le brun s’était contenté de saisir la perche et de sourire à son tour « Et en signe de ma reconnaissance éternelle – ou disons de ma reconnaissance pour ce soir – je consens exceptionnellement à ne pas relever ce surnom ridicule et qui comme toujours n’est aucunement le reflet de mon dé-li-cieux caractère. » Était-ce le sifflement du vent qu’on entendait dans les cordages du mât, ou bien les ancêtres d’Anwar sur douze générations en train de ricaner ? Reste que laissant ensuite au silence le soin de reprendre un peu de place, il avait fini par ajouter d’un ton autrement plus sérieux « Enfin du coup, si un jour tu as envie d’en parler … à quelqu’un de déjà au courant, j’entends, tu sais que tu peux ? » Quant à lui, il se promettait déjà d’y réfléchir à deux fois avant de se plaindre lorsque le bébé à venir ruinerait son sommeil et couvrirait l’intégralité de ses t-shirts propres de vomi.

« Bref, c’est pas tout ça mais j’ai la dalle … Tu me payes une pizza ? »
« Regardez-là profiter de la situation. »
« Aller, pour moi … please ? »
« Ça va, d’accord … Mais laisse-moi juste reprendre une bière, d’abord. »
Promis cette fois-ci c’était la dernière. D’accord, l’avant-dernière.

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