killing me softly (ft. @jordan fisher )

« C’est Madison Kwanteen et Asher Buckley. » des noms bien longs pour deux êtres si petits. Mais encore une fois, tu veux bien croire Jordan sur parole. Vous arrivez dans la salle de musique et, bien entendu, t’es pas venue là pour rien. Avant toute chose, tu dois retrouver ta planque. Faut être parée à toute éventualité et t’as l’impression de pas avoir l’esprit bien en place sans tes réserves à portée de main. Tu manques de mourir trois fois avec ton équilibre précaire sur la table, mais c’est malgré tout un succès. Tu mets ça dans ta veste, proche de toi et à l'abri. Après tout ça, tu menaces les autres avec tes cymbales. T’as furieusement envie de trouver des baguettes et de jouer, mais le moment est mal choisi, vous avez un jeu à gagner et vous êtes clairement pas en avance vu que ça a commencé sans vous.

Avant de repartir, tu motives Jordan en lui disant qu’il faut sauver son quaterback. « Le quaterback ne s’appelle pas Juliet. » ton erreur n’est pas passée inaperçue, mais Fisher n’a pas l’air d’avoir la moindre idée de qui est Juliet. « Non ? » ou peut-être que si ? Ton dealer s’appelle bien Patricia et c’est un vieux barbu alors partant de là… « A moins que… » la réflexion est rude. « La soeur du quarterback s’appelle Juliet ! » « Hein ? » t’es confuse un peu. Il a une soeur qui s’appelle Juliet aussi ? « Mais non elle s’appelle Sunsan et elle est pas encore au lycée. » « T’as bien étudié l’sujet. » tu ricanes avec un sourire débile qui s’affiche sur ton faciès. « Il a une autre soeur ? Une cousine? » peut-être ? T’en sais rien, tu le connais pas plus que ça. Tu sais juste que tu l’aime pas particulièrement. « Non non non, Juliet c’est heu… Sa copine ? » kind of ? T’es pas sûre en fait, tu sais qu’ils se voient régulièrement chez elle, vu qu’à chaque fois ils font plein de bruit. Du coup t’en fais encore plus, tu t’énerves sur ta batterie ou sur ta guitare, tu fous du ACDC à fond en leur faisant des doigts à travers la fenêtre et après les parents s’en mêlent et tout le monde se fait engueuler. Du coup, le quaterback se fait virer de chez Juliet et t’es satisfaite d’avoir gâché le bonheur des gens. « Elle habite à côté d’chez moi. » du coup tu la vois tous les jours et ça t’agace beaucoup. « Nous faut genre heu… Des trucs pour se défendre. » t’imagines bien qu’ils ont caché des props un peu partout dans le bahut pour l’occasion. Pour le moment t’es avec tes cymbales, t’as oublié de les reposer. « Faut qu’on trouve le placard du concierge, doit y avoir des trucs dedans. » mais ça va sûrement être fermé à clé, puisque c’est là qu’ils rangent tous les trucs confisqués. T’es à peu près sûre que la moitié de ce qui est stocké là-bas est à toi. Ou en tout cas, ça le sera bientôt. Le plus dur maintenant, c’est de trouver le concierge pour voler ses clés et ouvrir la salle aux trésors.

killing me softly (ft. @jordan fisher )

« J’ai trouvé ça. » tu fronces les sourcils lorsque tu vois le pic à glace, là tout de suite, tu vois pas forcément l’utilité. « Et ça. » la canette de pepsi en revanche, t’interpelle un peu plus. Et tu te rends compte que t’as sacrément faim et soif avec tout ce que vous avez fumé. « Tu devrais faire un trou dans la canette pour boire. » en évitant de faire du bruit avec ton propre matériel, tu mimes le mouvement de la pauvre canette en train de se faire stab. « Ca fera moins d’bruit que de l’ouvrir. » bah oui, forcément. Le clic et le pschit bien bruyants qui attirent toujours les regard et la convoitise des assoiffés. Non là au moins, Jordan pourra boire tranquille et plus discrètement. Du moins tu crois. Toi, t’as toujours tes cymbales dans la main et tu te demandes ce que tu vas en faire. T’as vraiment très envie de faire genre des frisbee ou de t’en servir comme d’une distraction pour le “tueur”. T’espères que t’auras l’occasion de le faire. « Il est pas au sous sol le local ? » il te faut quelques secondes pour considérer ce que Fisher vient de dire, et tu te rends compte que c’est sans doute vrai. « Ouais j’crois. » tu souffles en hochant la tête. C’est fou de se dire que tu serais complètement paumée sans son aide précieuse. Jordan connaît les noms de tout le monde, et le lycée aussi visiblement. Tu pouvais pas tomber mieux. «  On avance on voit ce qu’on trouve. C’est silencieux là. Ça a l’air tranquille nan ? » « Ouais ils doivent tous être trop occupés à se planquer ou à chercher des indices sans nous. » tu bougonnes, toujours vexée de pas avoir été conviée à ce qui ressemble au meilleur évènement organisé par l’établissement depuis que t’es là. « Mais tu sais quoi, on va gagner. » et t’es vachement confiante là-dessus. T’hoches la tête comme pour te donner du courage, puis tu jettes un oeil dans le couloir de droite, puis de gauche. Tu repères la porte qui mène au sous-sol et, même si t’as pas spécialement envie d’y aller, tu vas te faire violence et prendre sur toi. T’espères que la lumière va fonctionner sinon ça va être très chiant cette histoire. Tu jettes un coup d’oeil à ton comparse, puis tu pousses la barre de la porte d’un coup de hanche pour l’ouvrir. Cymbales en avant, elles pourront servir de bouclier si jamais quelqu’un veut vous doubler. A nouveau, tu te retournes et tu aperçois une ombre qui se dirige d’un pas décidé vers vous. Ses chaussures font pouic pouic pouic et tu te doutes qu’il a dû marcher dans un produit d’entretien, lui aussi. « Oh putain dépêche ! » tu souffles à Jordan, te poussant juste assez pour lui laisser de quoi passer.

killing me softly (ft. @jordan fisher )

Vous voilà en train de vous enfoncer dans les tréfonds de la bouche de l’enfer. Le sous-sol. (T’as vu assez de films pour savoir qu’il se passe toujours des trucs louches là-dessous.) T’as pas envie d’y aller, mais faut vous équiper pour le jeu et rattraper votre retard sur les autres. Cette bande de sales tricheurs. « Jess. J’ai oublié de te dire. Je suis pas fan des sous sols. » Jordan t’avoue et t’es pas vraiment surprise. « Ah ouais. Moi non plus. » parce que tu fais la dure à cuire et tout, mais là t’es en train de t’imaginer croiser un connard de clown ici-bas, et t’as soudainement très envie de remonter pour aller voir le tueur qui est sans aucun doute l’organisateur principal de l’événement. Il aura droit à deux ou trois mots, celui-là. « Je te cache pas que si on peut trouver un interrupteur ce serait mieux. » t’as déjà avancé, et à part un silence oppressant, y a pas grand chose pour le moment. Tu longes le mur, tâtonnant les briques glacées à la recherche d’un quelconque bouton pour allumer la lumière. Tu rêves du jour où y aura un système exprès pour que ça s’allume tout seul. Genre en ouvrant une porte ou ce genre de connerie. « Je cherche je cherche. » bon ça serait sans aucun doute plus efficace si tu avais pas les mains plus haut que le niveau de ta tête. Mais évaluer les distances en ayant autant consommé, c’est pas évident. Soudain, ça te fait tilt. Les joints, vous les avez bien allumés. Tu t’arrêtes et tu commences à fouiller tes poches. En vain. « J’vois rien, j’ai oublié mon briquet. » tu marmonnes. Décidément, un rien te frustre ce soir. Vous auriez mieux fait de rester dans votre salle à fumer. « T’as l’tien ? » tu demandes. Si ça se trouve c’est sa veste qui l’a gardé. « J’espère qu’on trouvera des trucs utiles. Si ça s’trouve j’vais pouvoir récupérer les pétards qu’il a confisqué l’an dernier. » t’as bien envie d’allumer une mèche et de faire exploser des trucs. Sans trop faire gaffe, tu râcles tes cymbales sur le mur et ça fait un bruit qui te surprend un peu trop. Tu sursautes. « P’tain ! »

killing me softly (ft. @jordan fisher )

« Même les yeux fermés j’vois plus de trucs. » que tu marmonnes en tentant l’expérience, un peu comme si t’avais besoin de te prouver que tu disais vrai. C’est pas toujours évident d’être toi et d’avoir trop fumé. Tu demandes si Jordan a son briquet, et la merveilleuse nouvelle tombe. « Je l’ai! » tu souris et t’attends d’y voir un peu plus clair. Ton comparse tarde à le trouver, mais tu l’entends fouiller ses poches. Le cuir de sa veste grince un peu. Ca te rappelle brièvement la VHS que Jay t’a prêtée l’autre jour. C’était un truc avec des gens nus et du cuir. Beaucoup de cuir. Ca grinçait pareil.

Tu zones un peu, perdue dans tes pensées quand soudain, la lumière apparaît comme la providence tant attendue. C’est peu, mais ça vous permet de pas être totalement dans le noir et c’est déjà pas mal. Un peu comme un moustique, tu suis la lumière. Tu veux plus rester dans le noir, et surtout pas toute seule. Ton instinct te crie qu’il y a un truc pas net, et que vous allez pas tarder à croiser un foutu clown. Ou Quelqu’un que t’as pas envie de voir. Genre Miss Keynes, la prof de maths. Quelle peau de vache celle-là. « Jess… » « Hm ? » Jordan semble avoir trouvé un truc intéressant, et tu aperçois ce que c’est en t’approchant un peu plus. « Wow. » wow indeed. Rapidement, tu poses tes cymbales et tu prends un dictionnaire que tu feuillettes. Tu vois rien à part qu’il a l’air super usé, du coup tu le reposes, l’oeil attiré par tout autre chose. « Je crois qu’on va gagner le jeu. » « Ooooh. » tu prends une première hache que tu sous-pèse un peu. Heureusement que t’as commencé à faire un peu de muscu, ça va enfin servir à autre chose qu’impressionner les meufs. « Ca doit être la planque d’autres joueurs. » tu souffles en prenant la seconde hache. Bah oui, t’as deux mains, autant en profiter. Genre tu pourras faire des tourbillons et ce genre de connerie. « Maintenant c’est à nous ! » t’es toute fière de sa trouvaille. « On dirait des vraies. » ils ont vraiment fait un super job pour les props. Soudainement, la lumière clignote et s’allume, tu plisses les yeux, éblouie, et tu vois Jordan près de l’interrupteur. Tu lui offres un sourire satisfait, l’air de dire “bien joué”. En haut, la porte claque soudainement. « Tu crois qu’on devrait retourner voir les autres ? Genre on va tous se planquer sur le toit ! » tu souffles dans sa direction.