| We need to talk this though || Eddie #2 |
| | | | | | (#)Jeu 21 Oct 2021 - 17:19 | |
| Endless fight, endless sigh, dragging yawn Nerves on the edge, words sharp as knives Bored of all of this The day I forced my way into the dark room
Eddie n’a plus la notion du temps depuis sa sortie de l’hôpital, il ne l’avait déjà pas franchement avant ça alors il ne saurait pas dire combien de minutes se sont écoulées depuis qu’il a tout stoppé pour se planter devant sa baie vitrée. Ce soleil éclatant dehors parait le narguer et lui rappeler qu’il est coincé ici alors qu’il ne l’est pas vraiment en vérité, il pourrait sortir et en profiter s’il se donnait un bon coup de pied aux fesses. S’il arrêtait un peu de voir tout en noir et cherchait en lui la motivation pour accomplir des choses, même petites. Il n’est pas non plus dans un fauteuil roulant mais c’est tout comme si on l’écoute, ce qu’il ne peut plus faire aujourd’hui c’est simplement danser, sa vie n'est pas censée s'arrêter à partir de là. Son chirurgien lui a conseillé de marcher pour permettre à son genou de se remettre rapidement mais ce n’est pas en effectuant un trajet de sa chambre à son salon qu’il risque de réhabituer celui-ci. Qu’est-ce qui l’empêche d’aller faire un tour dehors avec un tel temps ? Vraiment rien, ou juste son cruel manque de volonté. Il faudrait limite le pousser tous les jours hors de son lit tant il a pris l’habitude de subir sa nouvelle vie, quand il n’est pourtant pas le plus à plaindre sur cette terre. Ça il le sait Eddie, il se le répète même souvent mais il n’accepte pas pour autant ce que son monde est devenu en juste quelques mois. Un monde de ruines, où le peu de choses encore debout semblent si fragiles. Et lui, au milieu, qui ne sait plus très bien à quoi il sert dans tout ça.
Callie a raison, il doit avoir changé. Depuis quand exactement c'est dur à dire mais voilà des mois qu'il semble filer un mauvais coton, et cette opération n'a sûrement rien arrangé. Il n’y a plus grand-chose qui l’anime et suscite son intérêt aujourd’hui, à son âge il paraitrait presque aigri et ce n’est pas très rassurant que ça le prenne si tôt. Un vrai rabat-joie même, d’après son cousin. Ce n’est pas nouveau qu’Eddie se prend au sérieux mais jusqu’ici il ne le faisait qu’à travers son travail, alors pourquoi ne se rappelle-t-il pas la dernière fois qu’il a ri aux éclats, ne serait-ce que ça ? Tout l’ennuie ou le fatigue, il se découvrirait presque un côté fainéant alors qu’il a toujours été le plus bosseur, celui que rien ne pouvait détourner de ses objectifs. Sauf que des objectifs aujourd’hui, sans la danse, il ne lui en reste plus des masses à Eddie. Alors il pourrait s’en fixer, c’est sûr, mais pour ça il faudrait déjà qu’il accepte de voir ce que cette convalescence pourrait lui apporter au lieu de se focaliser sur tout ce qu’elle lui a pris. Si seulement on pouvait au moins lui assurer qu’il retrouvera bien sa place à la Northlight à son retour, ça désencombrerait son horizon et il pourrait y voir un peu plus clair. Le théâtre c’est comme son studio, il n’y met plus les pieds en ce moment parce que c’est au-dessus de ses forces. Il se tient à distance de tout ce qu’il associait jusque là à la danse puisqu’il doit de toute façon s’en passer mais il se pourrait qu’aujourd’hui, ce soit la danse qui vienne à lui.
Une visite qu'il n'attend pas et le passé sur le point de le rattraper, une fois de plus. Eddie est très loin de se douter que Clément se trouve derrière sa porte, il est même prêt à envisager un millier de noms avant le sien. Sa surprise se devine donc sans mal quand il se retrouve face à lui alors que les mots viennent à lui manquer. Quand son cousin débarque il peut presque toujours s'y attendre même lorsqu'il n'est pas prévenu mais il n'aurait définitivement pas misé sur la venue de son ancien binôme et ami chez lui. « … Clément ? » Lui, ici. N’importe quelle visite aurait été plus prévisible que la sienne, pour le coup c’est vraiment la dernière personne qu’il pensait capable de faire encore le déplacement jusqu’à cet appartement et donc jusqu’à lui. Et il ne sait pas quoi en penser, il ne décèle en tout cas pas ses intentions au premier regard qu’il pose sur le brun. « Tu voulais me voir ? » il questionne, bêtement. Ça semble bien logique puisqu’il est là mais il serait pourtant étonné de l’entendre. Après tout le dialogue n’a jamais vraiment repris entre eux, il y a bien eu une tentative de sa part mais la rancune de Clément est à la hauteur de l’affront qu’il lui a fait trois ans plus tôt. « J’ai appris pour ton agression, c’est vraiment dégueulasse. À croire qu’on n’est plus en sécurité nulle part aujourd’hui. » Eddie est bien évidemment au courant car la nouvelle n’a pas tardé à se répandre dans leur petit milieu, il avait d’ailleurs été secoué par les détails qui lui étaient parvenus. Avec sa convalescence qui lui met la tête en vrac il n’a toutefois pas pris le temps de s’intéresser à l’enquête, et il ne sait donc pas quelles pistes ont été jusqu’ici retenues ni même si des pistes existent tout court, d’ailleurs. C’est ça de se couper du monde extérieur, on se retrouve à ne plus être à jour sur rien. À moins que celui qui gère son studio en son absence ait oublié de lui parler d'une certaine venue de la police, ces derniers jours. « Comment tu vas, tu te remets doucement ? » il reprend d’une voix presque soucieuse alors qu’il se décale de la porte pour le laisser entrer s’il le souhaite. Il n’a toujours pas la moindre idée de ce que Clément lui veut mais plus il l'observe, et plus il doute d'avoir droit à une simple visite de courtoisie.
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| | | | (#)Ven 22 Oct 2021 - 4:33 | |
| Lorsque j'entends des bruits de pas derrière le stress s'intensifie tout à coup. Pendant la demi seconde dont Eddie a besoin pour abaisser la clenche et ouvrir sa porte, un millier de questions se pressent dans mon esprit. L'une d'entre elle étant de savoir comment je peux lui dire tout ce que je compte lui dire sans qu'il ne se sente agresser. J'aurais dû me préparer un peu plus et demander à Loan quelle est la meilleure conduite à tenir. Car de nous deux, c'est lui qui a le plus de tact et de sensibilité pour emmener ce genre de chose et c'est dans ces moments là que je me désole de ne pas avoir au moins son empathie.
La surprise de me voir se lit facilement sur le visage de mon ancien partenaire de scène et je ne lui adresse qu'un sourire désolé en haussant un peu les épaules lorsqu'il me demande si je le cherchais «Précisément, oui » hochais-je la tête avant de pincer les lèvres, mal à l'aise quand Eddie dit avoir entendu ce qui s'est passé dans mon studio il y a quelques semaine, me demandant -alors qu'il se décale- si je me remet bien des blessures. « Oh oui, t'inquiète pas» lançais-je en entrant chez lui « C'était rien de grave, juste des hématomes et contusions diverses et variées. Pendant quelques jours c'est surtout le dos qui me posaient problèmes, mais ça va mieux maintenant» expliquais-je rapidement en suivant le propriétaire de l'appartement dans le salon.
« Et c'est précisément pour ça que je suis venu, en vrai» annonçais-je finalement, me disant qu'il n'y à pas de solutions miracles pour lui dire ce que je veux dire. Sortant une feuille, avec les portraits des trois assaillants, de la poche intérieur de ma veste, je me tourne vers Eddie et la lui tend « Ce sont les agresseurs» dis-je doucement, presque incertain. Observant le danseur en détail lorsqu'il déplie la feuille, je me rend compte qu'il ne sait absolument pas gérer ses émotions. Entre la surprise de me voir et le choc qui traverse son regard lorsque celui-ci se pose sur les photos des membres de son studio, je parviens à lire sans aucun problème ce qui se passe dans la tête d'Eddie. « Tu les reconnais» ce n'est pas une question, mais plus une affirmation.
Je laisse échapper un soupire alors que je m'adosse contre le dossier du canapé et que je croise les bras. « Je n'ai qu'une seule question, Eddie» reprenais-je après quelques instants d'hésitation, le regard posé au sol « Est-ce que tu es à l'origine de cette attaque ?» je relève mon regard sur le danseur « Est-ce que tu leur as demandé de m'éliminer ?» Je t'en supplie Eddie, dis moi que ce n'est pas toi et que tu n'étais au courant de rien. ajoutais-je pour moi après avoir reformuler ma question. @Eddie yang |
| | | | (#)Mer 27 Oct 2021 - 14:23 | |
| Endless fight, endless sigh, dragging yawn Nerves on the edge, words sharp as knives Bored of all of this The day I forced my way into the dark room
Il regrette beaucoup le temps paisible où il n’avait pas à redouter une visite de Clément, car le voir aujourd’hui fait ressurgir beaucoup de choses qui ont été laissées en suspens entre son ancien partenaire et lui, des explications avortées comme des excuses qu’il n’a jamais explicitement formulées. Eddie ne sait pas trop comment considérer la venue du brun chez lui mais au premier abord elle ne l’inquiète pas trop, malgré le fait que le dialogue soit encore compliqué entre eux il ne voit pas comment les choses pourraient mal tourner cette fois. Il décide de partir optimiste parce qu’il n’a pas besoin de tensions supplémentaires dans sa vie en ce moment, cette visite il la perçoit surtout comme ça l’arrange mais il lui est en réalité impossible de deviner ce qui amène Clément. Sa récente agression ne tarde pas à être évoquée, Eddie se permet d’aborder le sujet parce qu’il garde un œil très lointain sur cette histoire et il ne sait donc pas si son ancien camarade se remet bien. Mais Clément le lui confirme, ses blessures n’étaient pas bien graves et il va bien mieux maintenant. Sans même s’en rendre compte Eddie laisse échapper un soupir de soulagement, ça l’avait pas mal secoué d’apprendre qu’il avait été violemment agressé dans son studio et il se rappelle même avoir eu beaucoup de mal à trouver le sommeil ce jour-là. Sauf que devant Clément il joue la carte de la retenue, sûrement parce qu’il n’assume pas que ça puisse autant le travailler. « Bon je suis rassuré de l’entendre, t’es robuste de toute façon c’était sûr que tu t’en remettrais. » Il n’en a jamais vraiment douté car Clément a déjà surmonté pas mal de choses à son jeune âge, c’est une épreuve de plus dont il ressort invaincu et Eddie aurait peut-être à prendre exemple, lui qui se laisse à moitié dépérir depuis son opération. « Désolé d’ailleurs de pas avoir pris de tes nouvelles plus tôt, c’est un peu compliqué en ce moment. » Il reste évasif même si cette béquille avec laquelle il effectue le moindre déplacement laisse assez bien imaginer que sa santé a pas mal trinqué, aussi, dernièrement.
« Ah ? » Eddie relève la tête d’un air intrigué lorsque son visiteur lui révèle que c’est justement son agression qui justifie sa venue, alors qu’il ne voit pas du tout en quoi celle-ci peut le concerner. Peut-être qu’il a besoin de son aide pour quelque chose mais quoi il n’en sait vraiment rien, et plus les secondes s’écoulent, plus une sorte de mauvais pressentiment l’envahit. Clément enchaine et lui montre les portraits de ceux qui auraient été reconnus comme ses agresseurs, et en voyant ces visages Eddie marque un premier arrêt entre la confusion et l’incompréhension. « Joshua, Paul et John.. » Il connait ces gamins, jusqu’à aujourd’hui il aurait même été tenté de dire qu’ils étaient de bon garçons sans présumer une seule seconde la violence qui pouvait les animer. Il n’arrive pas à les imaginer en train d’agresser Clément, l’information reste comme bloquée sans qu’il parvienne à l’assimiler totalement. Le brun voit bien qu’il les identifie au premier coup d'œil et Eddie ne compte pas lui mentir, il n’aurait aucun intérêt à les protéger. « Oui ce sont mes élèves mais.. attends t’es vraiment sûr ? » Ça le sidère Eddie car ils sont si jeunes, et n’ont tellement pas l’air de tremper là-dedans à première vue. Il réalise qu’il sait au final bien peu de choses de ses élèves, et il se demande bien sûr ce qui aurait pu les pousser à s’en prendre aussi gratuitement à Clément. « Ils ont pas l’air violents ces gamins, enfin.. la seule rage que je leur connais c’est la rage de danser. » Ce sont de vrais passionnés comme lui l’était à leur âge, rien dans leur comportement au studio n’avait jusqu’alors inquiété le professeur qu’il est. « On sait leurs motivations ? » qu’il finit par demander, naïvement, sans imaginer que cette histoire est sur le point de lui retomber dessus.
Car après ça il n’en croit tout simplement pas ses oreilles, les choses s’enchainent de façon à le perdre complètement. Clément n'a qu'une seule question et il faut voir laquelle, de toute sa vie Eddie n’a peut-être bien jamais été aussi brusqué par une question qui lui aurait été posée. « J’ai besoin de m'asseoir.. » il souffle, désarçonné alors qu’il ne sent plus ses jambes comme si elles venaient de lui être coupées. Son ancien camarade pense qu’il pourrait être l’instigateur, celui qui aurait demandé à ces jeunes de se déchainer contre lui et le simple fait qu’il le croit capable d’élaborer un tel plan lui fait mal. Il a l’impression de prendre une multitude de claques dans la figure, de toutes les choses dont on l’a accusé dans sa vie celle-là est bien la pire. « T’es pas sérieux Clément, dis-moi que tu l’es pas. » Sa voix le supplie presque alors qu’il n’arrive pas à se dire qu’ils sont réellement en train d’avoir cette discussion. « T’éliminer non mais- » Eddie a encore besoin d’ordonner ses pensées qui partent dans tous les sens, il commence à réaliser que Clément l’imagine réellement capable d'avoir manigancé tout ça dans l’ombre et il ne sait pas si ça le blesse ou si ça l'offusque en premier lieu. « T’as conscience des propos que tu tiens là ? » Son regard ne le lâche plus, il n’arrive pas à décrocher ses yeux du brun. Un chaos sans nom se joue actuellement dans sa tête, tant de pensées s’y bousculent qu’il en attraperait presque le tournis alors oui, Eddie a vraiment bien fait de s’asseoir. « Je sais pas pourquoi ils ont fait ça, si c’est vraiment eux, j’en sais rien du tout mais toi tu.. tu peux pas débarquer comme ça pour m’accuser d’un truc aussi grave. » Clément se pose certainement des questions et ce doit être tentant d’effectuer certains liens quand les motivations des auteurs ne sont pas forcément claires, mais que ça se retourne contre lui simplement parce que ses élèves sont partis en vrille, non ça ne passe pas. Il est contre la violence Eddie et l’a toujours été, il ne règlerait jamais ses différends de cette façon, pas même en envoyant d’autres gars faire le sale boulot à sa place. Il ne le ferait déjà pas à quelqu’un qu’il ne porte pas dans son cœur alors comment penser qu’il pourrait le faire à quelqu’un qui a autant compté dans sa vie ? C’est bien ce que Clément croit pourtant et c’est incroyablement blessant, il savait que tôt ou tard le retour de bâton pour sa trahison d’il y a trois ans ferait mal mais il n’aurait jamais pensé qu’il serait de cette nature ni de cette ampleur. Pire qu’un coup porté aux vestiges de leur amitié c’est un coup porté à l’image que Clément a de lui, du traitre au monstre il n’y a visiblement qu’un pas. À partir du moment où il le croit capable de ça c’est sûrement qu’il ne le connait plus et a oublié tout ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, à une époque qui semble plus lointaine que jamais aujourd’hui.
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| | | | (#)Mer 27 Oct 2021 - 18:18 | |
| C'est, avec un petit sourire et un haussement d'épaule, que j'accueille les paroles d'Eddie lorsqu'il me dit être rassuré du fait que j'aille bien,précisant que de toute manière je suis plutôt du genre robuste. Il finit toutefois par s'excuser de ne pas être venu aux nouvelles de lui-même, ce à quoi je répond par un signe de la main « T'as pas as t'excuser» dis-je, alors que mon regard se pose rapidement sur la béquille que le danseur trimballe avec lui «Tu dois avoir tes raisons » Et de très bonnes raisons en plus ajoutais-je pour moi-même avant que je ne décide d'attaquer la vraie raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui.
Rapidement, je sors une feuille avec les portraits de Joshua, Paul et John et la tend à Eddie. Je n'ai pas besoin de précisé que ce sont eux les agresseurs, il s'en rend compte lui-même alors que la surprise et le choc se lisent sur son visage. Restant face à lui, bras croisés, je hoche la tête lorsqu'il précise que jamais il n'aurait pensé que ces élèves seraient capable de ça, leur seule rage étant celle de la danse. «Non, je n'ai pas encore eu le compte rendu de la police » répondais-je quand le danseur me demande si on connaît les motivations de ces trois hommes. «Tout est arrivé si rapidement que je n'ai pas eu le temps de dire ou demander quoique ce soit » je soupire doucement « Et oui je suis sûr que ce sont eux. Il y a quelques mois ils ont commencé à venir à mes cours, tout d'abord tranquillement comme le ferait chaque personne que nous accueillons, mais ils ont très rapidement trop prit leurs aise et devenaient même violent avec les autres membres ; Du coup je leurs ai interdit l'accès et ….ça ne leur a peut-être pas plus» j'humecte mes lèvres et déglutis alors que je croise les bras.
Me reculant d'un demi pas, je prend une profonde inspiration et mon courage à deux mains avant de poser la question fatidique à mon ami : est-ce qu'il est à l'origine de cette attaque ? Je me rends compte à quel point cette question est accusatrice lorsqu'Eddie blêmit brusquement, disant qu'il a besoin de s'asseoir. Je le laisse faire, le suivant du regard, alors qu'il commence à me faire comprendre combien mes propos sont violent, m'assurant ainsi qu'il n'était pas l'instigateur de cette violence. J'avoue que je ne peux retenir un lourd soupire de soulagement alors que je croise le regard désabusé du jeune homme dont le ton se fait plus vif lorsqu'il me dit que je ne peux pas venir ici, chez lui, et l'accusé de tout cela.
«Je ne t'accuse pas Eddie » assurais-je «T'imagines même pas à quel point je suis heureux que tu m'assure que tu n'étais pas au courant de tout cela » je soupire doucement « Je … je voulais juste être au clair » je pince les lèvres «Je sais que nous avons eu nos différents, mais je ne voulais pas croire que tu aurais pu être capable de ça. J'essaie juste de comprendre les motivations de ces trois hommes et tout ce que je sais c'est qu'ils te vénère réellement. Donc il aurait suffit d'un mot ou un ordre de ta part pour qu'ils réagissent et ...bref, je suis vraiment désolé d'avoir poser cette question ! J'aurais pas dû ... » je baisse un instant le regard et hoche doucement la tête «je suis soulager de savoir que tu n'y sois pour rien » et je suis sincère. « désolé» @Eddie Yang |
| | | | (#)Ven 5 Nov 2021 - 14:50 | |
| Endless fight, endless sigh, dragging yawn Nerves on the edge, words sharp as knives Bored of all of this The day I forced my way into the dark room
Il s’en veut quand même un peu Eddie, son opération lui a tellement occupé l’esprit ces derniers temps qu’il n’a même pas pris un moment pour s’enquérir de l’état de Clément. Quand bien même ils se parlent peu, il s’intéresse toujours à ce que son ancien binôme de danse et ami devient et c’est d’autant plus vrai avec cette agression qu’il a subie. Ça lui a fait un choc quand il a su, il n’a juste pas été fichu de réagir comme les choses ne sont plus très naturelles entre eux deux et vu qu'il n’est sûrement pas le soutien que Clément attendait. Ce dernier suppose qu’il avait ses raisons de ne pas prendre de ses nouvelles plus tôt et il ne risque pas de le contredire puisque ces raisons sont littéralement sous ses yeux. « C’est pas la grande forme comme tu peux voir. » il confie en laissant couler un regard vers sa béquille même si Clément l’a probablement remarquée en arrivant. Eddie ne fait que survoler sa situation car il n’est pas question de lui aujourd’hui, il ne veut pas embêter son visiteur avec ses soucis de santé alors qu’il est lui-même à peine remis de son agression. Et puis ce qui le gêne, aussi, c’est d’être dans une posture qu’il avait un peu jugée à l’époque où Clément avait eu son burn-out et s’était retrouvé mis au repos forcé. Eddie pensait que ça ne lui arriverait jamais, qu’il saurait toujours écouter les limites de son corps mais à se croire invincible et à trop faire l’équilibriste au bord du gouffre il a fini par sombrer, lui aussi.
Ça fait des semaines qu’il n’a pas vu ces visages que Clément expose à sa vue, des semaines que ces trois gamins n’ont pas suivi l’un de ses cours. Des élèves Eddie en voit défiler pas mal à son studio et tous ne le marquent pas forcément, mais Joshua, Paul et John font partie de ceux qui ont très vite gagné son attention de professeur par leur persévérance. Lorsque ces élèves ne ménagent pas leurs efforts dans le but de progresser Eddie n’a bien souvent que des éloges à faire d’eux, car forcément il ne les connait qu’en tant que danseurs et ne peut donc juger que leur potentiel et leur volonté d’apprendre. En dehors du studio il ne sait rien d’eux et il en a la preuve très rude aujourd’hui avec ces révélations que lui fait Clément. Ses élèves seraient donc impliqués dans cette agression, qui se serait déroulée si rapidement que le brun n’a pas eu le temps de dire quoi que ce soit sur le moment. « Ça devait être terrifiant. » il souffle tout en baissant le regard. C'est ce qu'il s'imagine même s'il préférerait que Clément lui réponde que non, il n’a pas non plus eu le temps de craindre quoi que ce soit, mais seul face à trois gars déterminés ce doit être dur de ne pas se rendre compte du danger qu’on encourt. La suite le fait tomber d’un peu plus haut encore, décidément il en apprend de belles. « Déjà violents pendant tes cours ? C’est fou, ils se sont toujours tenus à carreaux avec moi. Joshua me paraissait si calme.. » Il lui aurait donné le bon dieu sans confession à ce gosse, sans exagérer. Eddie s’en voudrait presque de n’avoir rien vu mais il n’était que leur professeur alors ce qui pouvait advenir en dehors de ses cours n’était pas de son ressort. « T’as fait ce qu’il fallait Clément, et t’aurais surtout pas pu deviner qu’ils se vengeraient de cette façon. » Leur interdire l’accès à son studio après ces débordements est la réaction qu’ils auraient tous eue car c’est tout simplement celle qui s’impose dans ces cas-là. Ils ne l’ont pas accepté visiblement mais Eddie ne comprend pas, ils restaient les bienvenus dans son studio alors pourquoi devenir violents parce qu’ils ne l’étaient plus dans celui de Clément. Leurs motivations semblent floues et le compte rendu de la police n’ayant pas encore été fourni il faudra sûrement du temps avant que la vérité ne soit connue.
C’est après que ça dérape, l’atmosphère dans l’appartement changeant du tout au tout avec les insinuations de Clément quant au rôle qu’il aurait pu tenir dans cette histoire. Il n’aurait pas à se sentir accusé et pourtant c’est le cas, Eddie a même l’impression qu’on braque un énorme projecteur sur lui pour le désigner comme coupable potentiel. S’il n’est pas ouvertement accusé alors il est au moins suspecté, et c’est déjà tellement trop. « C’est tout comme, franchement. » il soupire en se laissant lourdement tomber contre le dossier de son canapé. Ça le secoue de savoir que Clément s’est demandé s’il pouvait être impliqué, le simple fait qu’il ait effleuré l’idée est un petit crève-coeur. Le brun se dit soulagé d’entendre qu’il n’y est pour rien, c’est donc qu’il en avait au moins un peu douté. « Bien sûr que non je n’étais pas au courant, j’aurais jamais laissé faire une telle chose et j’espère que tu me crois. » S’il avait eu vent d’un tel projet les choses n'auraient certainement pas pris cette tournure, il s'en serait mêlé sans l'ombre d'une hésitation. « On a eu nos histoires toi et moi c’est vrai mais je ne te voudrai jamais de mal, j’étais même content pour toi quand j’ai su que tu ouvrais ce studio. » Et il est sincère en le disant, c’est l’une des nombreuses choses qu’il n’a pas eu l’occasion de lui dire alors il en profite. Ces trois gosses le vénéreraient au point de lui manger dans la main et de satisfaire la moindre de ses requêtes, c’est peut-être bien vrai même si Eddie n’avait pas réalisé l’influence qu’il pouvait avoir sur eux. « J’admirais mes professeurs de danse aussi au même âge, je pensais que dans leur cas ça restait quelque chose de sain. Jamais j’aurais pu penser que.. » Un frisson le parcourt, si seulement il s’était rendu compte de quelque chose et avait pu les dissuader de passer à l’acte. « Ces petits cons, j’espère qu’ils vont payer pour ce qu’ils t’ont fait. » il reprend avec sévérité, qu’on ne compte pas sur lui pour leur trouver la moindre excuse. Qu’ils soient jeunes ne leur enlève rien, si ça ne tenait qu’à lui ils se prendraient tous les trois une bonne paire de claques suivie d’un petit séjour à l’ombre pour leur apprendre la vie. Clément s’excuse de lui avoir posé cette question fâcheuse et il soupire légèrement, haussant brièvement les épaules au passage. « C’est fait Clément, l’essentiel c’est que tu y vois plus clair maintenant. » Et au final cette clarification était peut-être bien nécessaire, histoire de faire entendre une bonne fois pour toutes ses bonnes intentions à l’égard du brun. « Est-ce que tu sais si la police a prévu de me contacter ? J’ai confié mon studio au manager de mon groupe pendant ma mise au repos, si les flics sont venus il n’a peut-être pas encore pensé à me le dire mais en tout cas si je peux aider dis-moi, je peux témoigner au besoin. » Pas sûr que Ricardo ait réellement oublié de lui en toucher un mot, le connaissant il est plus probable qu’il ait voulu gérer ça seul pour ne pas l’inquiéter.
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| | | | (#)Mer 10 Nov 2021 - 5:39 | |
| C'est un sentiment de compassion qui naît en moi lorsque j’aperçois la démarche irrégulière d'Eddie et la béquille qu'il se trimbale. Et j'avoue que j'en suis le premier surpris. Lorsque des années auparavant le jeune danseur avait fait ressortir son côté égoïste et égocentrique, je me suis juré de ne jamais le plaindre, peu importe les situations dans lesquelles il se trouvera. Et pourtant je me retrouve là, le cœur quelque peu serré en voyant mon ancien coéquipier ne plus être au top de sa forme. « ça ira déjà» assurais-je avec un sourire qui se voulait encourageant « C'est le genoux ?» demandais-je en le suivant dans le salon «C'est pas cool, c'est chiant et c'est douloureux, mais ça se remet bien en général » haussais-je les épaules «Et pis te connaissant, c'est pas une opération de ce genre qui va te tenir encore longtemps loin de la scène » mon ton aurait pu être acerbe et on aurait pu croire que je fasse une référence directe à ses agissements d'il y a trois ans, mais il n'en est rien. Mon ton est, au contraire, très léger avec une pointe d'assurance et beaucoup de sincérité car c'est un fait : Eddie c'est un passionné et la danse a toujours été sa priorité.
Malheureusement, le côté léger de la conversation fait très rapidement place à un thème plus sérieux : l'agression que j'ai subis le mois dernier. Je ne passe par quatre chemins et lui annonce directement la couleur, sachant pertinemment qu'il connaît les trois hommes. Et c'est là, en discutant avec Eddie que je me rends réellement compte à quel point l'être humain est perçu différemment en fonction de qui le côtoie. Si chez le danseur ses élèves étaient toujours très calme et consciencieux, il n'en était absolument rien chez moi. Pourquoi ? Que s'est-il passé entre temps ? Agissent-ils encore différemment dans un autre studio ? « je vois» dis-je doucement en hochant la tête « C'est quand même à se demander ce qui leur est passé par la tête et je me demande vraiment pourquoi ils sont comme ça chez moi et pas chez toi. » je pince les lèvres en une moue de réflexion alors que mon regard se pose sur les mugshot des trois agresseurs «Ils sont talentueux c'est un fait. Mais est-ce qu'ils ont réellement réfléchis à la suite ? Genre ...avec leur casier judiciaire qui n'est plus vierge, ils auront du mal à mettre en avant ce talent » je soupire doucement et secoue la tête avant de reporter mon attention sur Eddie.
Et c'est là que je pose la question fatidique, celle avec laquelle je me triture l'esprit depuis bien trop longtemps ; est-il l'instigateur de l'agression ? La réponse est claire et nette : non, il n'était au courant de rien. Et mon accusation est extrêmement blessante. J'avoue que j'aurais pu annoncer le fond de ma pensée d'une autre façon, mais je ne peux plus revenir en arrière. Toutefois, c'est un soupire de soulagement qui s'échappe de mes lèvres alors que je tente d'expliquer à Eddie de façon plus calme et posée ce que je voulais dire par là. Secoué par cette accusation, il me demande si je le crois lorsqu'il me dit n'avoir pas été au courant de tout ça et j'hoche rapidement la tête « Je te crois» assurais-je sans aucune hésitation. Croisant les bras, je le laisse continuer et souris même légèrement en l'entendant me dire avoir été heureux de savoir que j'ouvrais un studio «C'est un peu grâce à toi je dois avouer » dis-je doucement «lorsque tu as ouvert le tien, je me suis dit 'si Eddie y arrive seul, pourquoi je n'y arriverais pas en duo avec Loan' » j'hausse les épaules puis soupire doucement, espérant qu'avec cette déclaration nous pourrons mettre tous nos différents de côté, allant de sa trahison jusqu'à ce moment où, pendant une fraction de seconde, j'ai cru qu'Eddie aurait été capable d'être à la tête d'un tel acte de violence.
Il reprend ensuite la parole disant quelque chose de très juste : il admirait ses prof de danse à leur âge «C'est le cas de tout danseur, je pense » confirmais-je ses paroles avant qu'il ne s'énerve un peu en disant que ces petits cons vont payé pour ce qu'ils m'ont fait «On verra ce que décidera la justice » dis-je en m'appuyant sur la table contre laquelle je suis appuyé « mais, comme dit, y a de fort risques que leur carrière dans le monde de la danse est compromis avant même qu'elle n'ait commencée» tout ça pour ça. «Dans tous les cas je pense que la police te contacteras sûrement » ajoutais-je «Ils ont prévu de passer au studio aujourd'hui ou demain, je sais plus. Mais dans tous les cas je leur dirais que tu n'y es pour rien et que ce sont eux qui vont devoir prendre leur responsabilité »
Je pince les lèvres et baisse le regard, m'humectant les lèvres « Tu me manques Eddie» dis-je finalement, me surprenant moi-même par cet accès de sincérité qui vient du fond du cœur «Nos duos me manquent. Même si j'aime Loan et que j'aime notre complicité sur scène, je n'arrive pas à trouver ce qu'on avait, nous » je déglutis en levant mon regard sur l'asiatique « On était tellement complémentaire et je crois que rien ni personne ne pourra jamais te remplacer à mes côtés sur scène» Dieu que ça fait du bien de me rendre réellement à l'évidence qu'Eddie et moi étions un duo qui fonctionnait du tonnerre mais surtout d'être assez sincère pour mettre de côté tout mes ressentiment et de lui annoncer tout ça.
@Eddie Yang |
| | | | (#)Lun 15 Nov 2021 - 14:41 | |
| Endless fight, endless sigh, dragging yawn Nerves on the edge, words sharp as knives Bored of all of this The day I forced my way into the dark room
Il ose à peine croiser le regard de Clément lorsque celui-ci s’attarde sur sa béquille, car s’il y a une personne face à laquelle il ne veut pas avoir l’air faible et diminué c’est bien son ancien camarade de danse. Il a honte de cette blessure et des risques qu’il a pris au mépris de celle-ci, et il n’osera même pas détailler à quel point il a pu se montrer inconscient car Clément connait mieux que personne ce milieu, il en a vu tomber plus d’un avant lui. Que penserait-il de lui s’il savait qu’Eddie a continué de travailler pour la Northlight avec un genou en compote durant des mois tout en se gavant d’antidouleurs, il s’est toujours présenté comme quelqu’un de professionnel mais son attitude ces derniers temps ne l’a pas franchement été. « Oui.. le genou. » il confirme en soupirant. Ce foutu genou qu’il a abimé une première fois en janvier puis une seconde fois en mai, l’opération a pourtant longtemps été évitable et Eddie ne prétendra jamais le contraire. Il a eu le contrôle sur les choses et en a fait n’importe quoi, voilà pourquoi il ne mérite pas d’être plaint aujourd’hui. « J’ai frôlé la déchirure du ménisque, je m’en sors plutôt bien même si c'est très frustrant d'être bloqué ici. » Et ça il l’admet sans mal, dans son malheur il a quand même eu de la chance. Une déchirure aurait nécessité une plus longue convalescence et il n’avait vraiment pas besoin de ça. D’ailleurs Clément suppose bien qu’il ne restera pas éloigné longtemps de la scène et il est certain qu’Eddie compte déjà les jours le séparant de la reprise malgré les longues semaines de pause qui l’attendent encore. « Tu me connais, hein. » il remarque dans un sourire en coin car qui mieux que son ancien binôme connait sa détermination et sa ténacité en tant que danseur. Il va s’accrocher Eddie, l’idée est de retrouver les planches du théâtre et le parquet de son studio le plus vite possible, et pour ça il n'a pas d'autre choix que de prendre sa rééducation très au sérieux. « Dès qu’on m’y autorise tu peux être sûr que je reprends, je n’attends vraiment que ça. » C’est un peu la seule motivation qu’il trouve aujourd’hui en lui, celle de se dire que cette situation est temporaire et qu’il finira par redanser, parce qu’il a ça dans le sang et qu’une vie sans cette passion qui l'anime il ne peut pas l’imaginer. La danse l’a tellement aidé il y a quelques années, il revient de loin grâce à elle et il le voit bien, la confiance en lui qu’il avait si durement forgée ne tient plus à grand-chose quand la danse ne l’entretient pas. Il renoue peu à peu avec le spectre de cet adolescent mal dans sa peau et peu sûr de lui qu’il était, et il déteste vraiment ça.
Si on lui avait dit que trois de ces élèves, connus pour leur calme et leur bonne volonté, se rendraient un jour coupables d’une agression sur un autre professeur Eddie n’aurait tout bonnement pas pu le croire. C’est surréaliste à ses yeux même s’il ne remet pas en doute l’identité des agresseurs, Clément a l’air certain de ce qu’il avance et toute cette histoire lui prouve juste qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Avec ces trois garçons elles étaient même sacrément trompeuses, il a eu tort de penser qu’ils étaient de bons gamins parfaitement initiés au respect quand ils avaient en réalité en eux une violence insoupçonnée qui ne demandait qu’à sortir. Comment expliquer qu’ils s’en soient pris physiquement à Clément et qu’avant ça leur comportement ait déjà posé problème selon ses dires alors qu’ils savaient se tenir chez Eddie, c’est invraisemblable et pourtant bien réel. « Je ne comprends pas non plus, j’arrive encore difficilement à croire qu’on parle bien des mêmes gosses. » Il sait qu’il n’y a pas d’erreur mais il doit encore l’assimiler, le choc n’est pas passé. L’impression d’avoir été aveugle ne l’épargne évidemment pas, en tant que professeur particulièrement observateur Eddie se demande vraiment ce qu’il a pu rater. « Ils ont bien caché leur jeu tous les trois. » Il y a des claques qui se perdent en tout cas, qu’il ne soit surtout pas amené à les recroiser de sitôt car il risquerait d’avoir des mots très durs à leur encontre. Et c’est comme si Clément lisait dans ses pensées, pile au moment où il songe lui aussi à cette balle qu’ils se sont tous les trois tirée dans le pied du point de vue de la danse. « Tu dois avoir raison, c’est peut-être bien leur avenir qu’ils ont compromis avec ça. S’ils décident de faire de la danse leur métier je ne sais pas quelle compagnie voudra d’eux. » Pas une compagnie prestigieuse c’est certain, ils pourraient avoir aussi du mal à intégrer un grand conservatoire si c’est ce qu’ils convoitent car une telle tâche sur leur dossier jouera forcément contre eux. « En ce qui me concerne, en tout cas, ils ne remettront jamais les pieds chez moi. » Eddie est catégorique en le disant, ces individus n’ont plus du tout leur place au sein de son studio et avec lui il n’y a pas de rédemption possible pour des actes aussi graves. À la fois par principe parce qu’il ne tolère pas la violence et par soutien envers Clément, pour lui montrer qu’il condamne fermement son agression et ne tendra plus jamais la main à ceux qui s'en sont pris à lui.
Les soupçons de Clément sont durs à avaler après ça, Eddie doit se défendre contre des intentions qu’il n’a jamais eues et bien sûr c’est douloureux, ce n’est pas la première fois qu’on le diabolise mais il y a des limites à ce qu’il peut encaisser, surtout en ce moment. Jamais il ne lui viendrait à l’esprit d’envoyer des jeunes agresser quelqu’un même en ayant de gros différends avec cette personne, il n’a certes pas fait que des bonnes choses dans sa vie mais il ne tombera jamais aussi bas. C’est important que Clément l’entende, ça lui coûte évidemment de le dire mais après tout ce temps peut-être aussi que son ancien binôme ne savait plus très bien de quoi il était capable. La trahison d’il y a trois ans a laissé des traces, Eddie se demande même s’il parviendra un jour à laver son image ou si à cause de ses choix passés on doutera éternellement de lui. « Merci. » il souffle lorsque Clément assure le croire, soulagé de ne pas devoir fournir des preuves de sa non implication car très honnêtement il ne sait pas comment il l'aurait démontré autrement qu'avec sa bonne foi. Il est ensuite surpris d’apprendre que Clément s’est décidé à ouvrir son propre studio parce que lui-même l’avait fait, qu’il lui a en quelque sorte servi d’inspiration malgré tous les problèmes qu’ils avaient eu. « Je ne pensais pas être celui qui avait fait naitre en toi cette envie. » Il retrouve même le sourire car ce n’est pas rien comme aveu, pour une fois que ce qu’il entreprend se répercute de façon positive sur Clément. « Il est cool votre projet, j’espère vraiment que vous attirerez de meilleures recrues à l’avenir car vous le méritez. » Et il le dit avec la plus grande sincérité, l’association qu’ils ont lancée Loan et lui a de beaux jours devant elle et ce n’est pas du tout récompenser le temps et l’énergie qu’ils investissent que de leur donner des élèves comme les trois mentionnés plus tôt. « Tiens-moi au courant surtout si la police ne le fait pas. » Eddie comprend qu’il pourrait être rapidement contacté par les enquêteurs et pour ça au moins il a l’esprit tranquille, ce n’est pas comme s’il avait quoi que ce soit à se reprocher alors il aidera comme il pourra. « Je leur dirai tout ce que je sais, sans défendre ces gamins car leur comportement jusqu’ici ne voulait visiblement rien dire. » Il ne mentira pas sur l’attitude qu’ils ont eue dans son studio et pour laquelle il n’a jamais eu à se plaindre mais il n’en dressera pas un portrait trop élogieux, s’il doit soutenir quelqu’un dans cette histoire ce sera Clément et personne d’autre.
Eddie a décidément pris la bonne décision en s’asseyant car la suite est encore faite pour le secouer, mais cette fois dans le bon sens. Le brun ouvre son cœur et avoue ce qu’il n’aurait jamais cru entendre de sa bouche, dans un élan d’honnêteté mais aussi de courage qu’Eddie n’a de son côté jamais eu. Alors qu’il s’identifie à ce qu’il entend pour ressentir la même chose, enfouie profondément en lui depuis des années. Ces mots pourraient tellement être les siens. « Clément bon sang.. » Ça fait quand même beaucoup pour son cœur, entre ses soupçons et ses aveux Eddie passe par toutes les émotions. De vraies montagnes russes, au point qu’il se demande même ce qu'il lui réserve encore ensuite. « Ça fait plus de trois ans que j’espère entendre ça. » Trois ans à se convaincre que Clément ne voulait plus entendre parler de lui et avait tiré un trait sur tout ce qu’ils avaient connu ensemble. Trois ans à croire qu’il était le seul à se morfondre sur les ruines de leur amitié, bêtement détruite par ses soins. Pour une fois le constat fait du bien et Eddie a le sentiment de retrouver un peu de ce qu’il a perdu, simplement avec les mots de Clément qui redonnent joliment un sens à leur complicité passée. « Tu me manques toi aussi, et puis le duo qu’on formait, cette époque.. tout me manque en fait. J’ai toujours regretté ce qu’on était, mes meilleurs souvenirs sur scène c’est avec toi que je les ai connus. » Eddie ne crachera jamais sur ses accomplissements de ces dernières années mais il a perdu une amitié précieuse au profit d’une belle ascension, si c’était à refaire il y réfléchirait peut-être à deux fois avant d’accepter ce rôle initialement destiné à son ami sachant que des rôles, ce n'était vraiment pas ce qui manquait. Il ne s'est pas montré digne de la confiance que lui portait le brun avant de comprendre quel genre d’opportuniste il était, et de tomber de haut comme tant d'autres qu'Eddie a aussi fini par décevoir. « Je n’ai jamais retrouvé de binôme pour ma part car je sais que ça ne fonctionnerait jamais aussi bien avec un autre. Et je ne veux même pas essayer, à vrai dire. » Il préfère même fonctionner en solo plutôt que se rendre compte que personne ne pourra remplacer Clément. C’est avec lui qu’il a fait ses débuts dans la compagnie et ses toutes premières scènes, c’est avec lui qu’il a grandi en tant que danseur et si on ne l’a pas connu à cette époque, alors on ne peut pas vraiment comprendre celui qu’il est aujourd’hui sur un parquet. « Tu m’en veux toujours ? » il ose demander en relevant doucement ses yeux vers lui, saisissant ce moment comme occasion ou jamais d'éclaircir cet autre point. Cette question elle pèse lourd et il n’est pas mécontent de s’en débarrasser aujourd’hui, même s'il attend une réponse qui ne sera peut-être pas celle qu'il obtiendra. On aime dire que le temps efface beaucoup de choses et Eddie se raccroche lui-même à cette idée, en espérant que ce temps écoulé a quand même un peu dissipé la rancœur de Clément, autrefois si tenace.
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| | | | (#)Mer 24 Nov 2021 - 6:01 | |
| Je grimace et gémis de compassion lorsqu'Eddie m'informe qu'en laissant trainé la blessure tellement longtemps il a frôlé la déchirure du ménisque. Ce qui aurait clairement pu être fatal à sa carrière dans la danse. Oh évidemment qu'il aurait encore pu danser, mais sa carrière professionnelle serait nettement finie. «Heureusement que ce n'est pas aller aussi loin du coup » dis-je en hochant doucement la tête «Ils ont fait quoi là ? T'es chez qui pour la rééducation ? Parce que mon kiné il est vraiment génial ! Il est spécialisé dans le sport et il était lui-même danseur quand il était adolescent, donc il s'y connaît vraiment bien en terme de blessures. Il m'a sauvé la cheville il y a deux ans et le poignet avant ça » expliquais-je rapidement «Je peux te filer ses contact si tu veux » que je propose dans un haussement d'épaule.
Toutefois, je ne suis pas venu pour parler de la santé d'Eddie -bien que ce soit toutefois très important et que ça peut facilement entrer dans l'équation du pourquoi je suis venu ici aujourd'hui- et je reprend rapidement avec le sujet original : les explications concernant mon agression. J'apprends, au fur et à mesure de la conversation, que les hommes qui m'ont utilisé comme punching ball étaient, effectivement, des élèves d'Eddie -'étaient' parce qu'il me dit clairement qu'ils ne remettront pas les pieds chez lui- mais qu'ils étaient tout ce qu'il y a de plus calme et passionné, si bien que le danseur a beaucoup de mal à concevoir qu'ils aient plus faire une telle chose. Toutefois, je remarque bien que mon ancien partenaire de scène est de mon côté et ça me rassure au plus haut point. « Merci, de me croire et de ne pas remettre ma parole en question» soufflais-je en rangeant à nouveau les portraits dans la poche arrière de mon jeans « Je te tiens au courant de l'avancé de la chose. Et toi tu me tiendras au courant si la police appelle ou débarque chez toi, ok ?»
J'étais sur le point de remettre ma veste lorsque je me fige dans mon mouvement et que je me retourne à nouveau vers le jeune homme. Sans plus hésiter, je lui avoue ce que j'ai sur le cœur depuis bien trop longtemps : il me manque. Malgré ma relation et mon entente avec Loan, c'est un fait indéniable de me dire que rien ni personne ne remplace ce que nous avions Eddie et moi, sur scène. Notre binôme fonctionnait, on avait une sorte de télépathie et nous arrivions sans problème à comprendre l'autre. Je déverse tout ce que j'ai sur le cœur et met mes émotions à nues devant Eddie. Et même si je me doute qu'il en est de même pour lui, l'entendre m'avouer que ça fait trois ans qu'il espérait entendre ça, m'émeut plus que de raison. Souriant doucement, je l'observe alors qu'il continue, disant qu'il a toujours regretté ce que nous étions et que ses meilleurs souvenirs sur scène étaient avec moi. Toutefois, mon cœur se serre un peu lorsqu'il m'informe n'avoir plus jamais essayé de trouver un autre binôme car il savait que ça n'allait pas fonctionner avec quelqu'un d'autre que moi. « Eddie ...» soufflais-je en baissant le regard avant de secouer la tête quand il me demande si je lui en veux encore «non » dis-je en croisant les bras et relevant le visage «ça fait bien longtemps que ce temps est révolue en vrai. Je ...j'avais juste jamais osé te le dire parce que j'étais tellement fixé dans cette idée que tu m'en voulais de t'en vouloir et je ne me sentais pas de débarquer un jour en mode 'hey Eddie j'ai tout oublié'. C'est idiot mais ...voilà » je soupire doucement puis relève mon regard sur mon ancien partenaire de scène «Est-ce que tu pense qu'on pourra être de nouveau amis ? Comme avant ? » @Eddie Yang |
| | | | (#)Dim 28 Nov 2021 - 15:35 | |
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Clément ne le juge pas, non, au lieu de ça il semble même s’inquiéter pour lui. C’est une discussion qu’Eddie n’aurait pas imaginé avoir hier encore, parler de sa blessure à son ancien camarade de danse n’a rien de facile mais Clément lui simplifie grandement la tâche en réagissant de cette façon. C’est assez inespéré et il ne crie pas victoire trop vite, car ce n’est pas parce que le brun s’en fait pour lui que la hache de guerre est pour autant enterrée. Eddie le souhaite plus que tout mais il s’estime déjà heureux que le dialogue reprenne aujourd’hui, c’est une sacrée avancée pour leur relation au quasi point mort depuis trois ans. C’est un peu comme si leurs malheurs respectifs s’étaient donné le mot pour les rapprocher tous les deux, entre l’agression de Clément et son opération. Une fissure du ménisque dans son cas, qui aurait pu ruiner tout ce pour quoi il a travaillé d’arrache-pied ces dernières années si elle avait tourné à la déchirure. Eddie s’en tire finalement avec pas mal de chance et le brun s’accorde lui aussi à le dire, il déplore cette mise au repos forcée mais il a en réalité échappé à bien pire. Clément s’intéresse à son opération et aux suites de celle-ci, ça aussi c’est inattendu mais il mentirait s'il disait que ça n'est pas également appréciable venant du brun. « J’ai eu droit à une méniscectomie du coup, je suis passé sur le billard le 18 août et j’ai peu de chance de reprendre la danse avant la fin d’année. » Ça lui écorche un peu la gorge de le dire parce que ça lui parait encore tellement loin. Eddie sait qu’il aurait pu reprendre bien plus tôt si la lésion de son genou avait été moins importante, ça ne s’est pas joué à grand-chose mais son chirurgien a été très clair quant au fait qu’il ne le laisserait pas reprendre avant quatre mois au moins. « Ma rééducation je la fais avec le Dr Wagner, il est bien mais les séances n’avancent pas assez vite à mon goût. » Il voudrait aller plus vite que la musique Eddie et ça son kinésithérapeute l’a bien compris. On ne retrouve pas la mobilité d’un genou par magie, ce n’est pas pour rien qu’on le tient à l’écart des parquets de danse plusieurs mois. « Ton kiné était danseur, alors ça, ça m’intéresse. » Si ce gars a fait des merveilles avec la cheville de Clément il est plutôt disposé à s’y fier, surtout s’il connait bien le corps d'un danseur pour l’avoir lui-même été plus jeune. « Je veux bien son nom oui, si tu le recommandes j’aurai pas trop de mal à lui faire confiance. » Il étire un sourire en le disant car c’est, aussi, une marque de confiance envers Clément qu’il laisse entendre ici.
Il n’a aucune raison de douter du brun, qu’il connait au final bien mieux que ces trois garçons qui suivaient ses cours et passaient de temps en temps à son studio. Eddie ne risque pas de les défendre quand bien même leur comportement a toujours été irréprochable sous sa supervision, ce n’est pas parce qu’ils savaient parfaitement se tenir avec lui qu’ils ne sont pas capables d'accès de violence envers Clément ou quelqu’un d’autre. Il manquerait même cruellement d’objectivité s’il considérait que ses élèves ne peuvent pas être problématiques chez d’autres juste parce qu'ils ne l’ont pas été chez lui, Eddie a quand même conscience que son rôle de professeur ne lui permet pas de les connaitre vraiment et qu’en dehors de son studio ce sont des gamins dont il ne sait rien. Alors bien sûr qu’il le croit Clément, il ne se permettrait pas de remettre sa parole en doute parce qu’il n’a aucun intérêt à accuser ces garçons gratuitement. « C’est normal, tu as toujours été un gars droit. Toi je te connais contrairement à eux. » Il n’y a même pas débat à vrai dire, Eddie en vient simplement à la conclusion que ces gosses ne seront plus jamais les bienvenus dans son studio qu’importe la décision de la justice, la violence n’y ayant pas sa place et lui étant intransigeant là-dessus. « Ça marche, on se tient tous les deux au jus. » il confirme dans un hochement de tête agrémenté d’un fin sourire. Ils vont du coup rester en contact pour les besoins de l’enquête et Eddie s’en réjouit intérieurement, lui qui n’a jamais osé envoyer un bête message à Clément pour prendre de ses nouvelles en trois ans ni tellement insisté pour s’expliquer avec lui, non plus. Ils ont beau travailler dans le même théâtre ce n’était pas évident après toutes ces histoires de revenir vers le brun, pas alors que son ancien binôme était connu pour beaucoup lui en vouloir. Et ce n’était pas simple non plus d’en entreprendre la démarche avec tous leurs collègues au courant du conflit, et ayant tout naturellement pris parti pour Clément. Ils n’en reviendraient pas, tous, de les voir ainsi discuter aujourd’hui sans animosité alors qu’à l’époque la trahison d’Eddie avait conduit leur amitié à une fin brutale qui avait fait grand bruit.
Ce jour est à marquer d’une pierre blanche et d’autant plus après l’aveu de Clément, auquel il ne pensait pas du tout manquer. Que ce soit en tant qu’ami ou en tant que danseur Eddie se pensait enterré depuis longtemps, la surprise est de taille et elle est évidemment bonne. Leur binôme était autrefois le plus solide de la Northlight, beaucoup enviaient cette incroyable complicité qu’ils avaient et que rien ne semblait, au départ, pouvoir ébranler. Eddie a tout gâché le jour où il a fait passer sa propre carrière avant leur amitié, et accepté un rôle qui ne lui revenait pas du tout de droit. Il a toujours considéré qu’il avait saisi sa chance ce jour-là et que Clément aurait pu être content pour lui, mais avec le recul il en vient à sérieusement questionner ce choix. Ce n’était pas le seul rôle à sa portée, il aurait pu penser à Clément avant de penser à lui. Il voulait gagner en importance dans la compagnie mais il s’y est pris de la pire des façons, comment s’étonner que depuis les autres danseurs aient du mal à lui faire confiance. Il n’a jamais retrouvé de binôme parce qu’il n’a pas cherché d’un part, et parce que les volontaires ne se sont aussi pas bousculés pour ça. Eddie s’est fait connaitre comme un traitre et ça ne donnait envie à personne de se lier à lui, sa réputation il n’est jamais parvenu à la faire oublier complètement et ce n’est donc pas surprenant de le retrouver en solo trois ans plus tard. Il ne pouvait pas espérer autre chose et Clément était de toute façon pour lui irremplaçable, c’est avec lui qu’il a fait ses débuts alors danser avec quelqu'un d’autre n’aurait pas eu le moindre sens. Il le dit parce qu’il le pense, il n’a jamais été question de retrouver une telle complicité avec un autre car c’est une connexion qui ne pouvait à ses yeux exister qu'entre eux deux. Tout ça c'est bien beau mais il redoute à présent beaucoup la réponse du brun, quant à savoir s’il lui en veut toujours. C’est une question risquée mais elle le démange beaucoup trop, Eddie a besoin de savoir où ils en sont tous les deux. Il ne s’attend pas à grand-chose pour ne pas être déçu mais ce non qu’il obtient fait aussitôt rater un battement à son cœur. « Quoi ? » Il ne rêve pas, Clément vient bien de déclarer que toute cette histoire ainsi que sa rancœur appartenaient au passé. Eddie a besoin de plusieurs secondes pour réaliser, il l’avait fortement espéré au fond de lui mais l’entendre lui provoque un sentiment assez indescriptible. Un mélange de soulagement et de confusion, il peine à le croire parce qu'il pensait être le seul qui n'avait pas renoncé à tout ça. « Mais t’étais parfaitement en droit de m’en vouloir Clément, j’espérais juste que ça finirait par s’apaiser parce que j’ai jamais pu tirer un trait sur ce qu’on était toi et moi. » Le deuil de leur binôme et de leur amitié Eddie n’a jamais été capable de le faire, gardant en lui l’espoir qu’un jour le brun accepte de lui donner une seconde chance, sans avoir pour autant été chercher cette chance lui-même. « Moi non plus j’ai pas trouvé le courage de revenir vers toi quand je l’aurais voulu, par peur que ce soit jamais le bon moment ou que tu ne veuilles tout simplement pas me voir. Je me disais que t’avançais très bien sans moi et je voulais pas empiéter sur ça, pas après ce que je t’avais déjà volé. » Même à la Northlight ces deux-là s’évitaient, une situation devenue pesante mais tristement habituelle avec le temps. « Amis comme avant ? » il répète alors que la question de Clément parait provenir d’un autre monde. Reprendre leur amitié là où elle s’était arrêtée, redevenir ces gars inséparables à la scène comme à la ville, ça semble tellement trop beau pour être vrai qu’Eddie a du mal à formuler une réponse pourtant claire dans son esprit. Il a toujours su ce qu’il voulait et ce qu’il veut, là tout de suite, c’est renouer avec lui comme au bon vieux temps. « Évidemment Clément, je ne demande que ça moi. » Sur ces mots il quitte le canapé sur lequel il s’était échoué un peu plus tôt, réduisant en quelques pas la distance avec le brun. « Si t’es prêt à me pardonner je te garantis que ce sera pas pour rien. Je peux pas te dire que le Eddie d’il y a trois ans n’existe plus mais j’ai envie de croire qu’il a mûri, que toute cette culpabilité aura au moins servi à ça. » Ce pardon il ne sait pas s’il le mérite mais il tâchera de s’en montrer digne s’il peut espérer l’obtenir, et si Clément est encore disposé à croire en son bon fond. Il tend alors vers lui une main symbolique dont il peut choisir de se saisir ou non, une main pouvant sceller cette paix qu’ils ont tant attendue l’un et l’autre sans jamais oser se le dire avant aujourd’hui.
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| | | | (#)Dim 26 Déc 2021 - 4:37 | |
| Je n'avais pas beaucoup d'attente en débarquant chez Eddie aujourd'hui, juste des espérances diverses et variées. Et pourtant, tout est arrivé de façon tellement plus incroyable que je n'avais osé imaginé. Tout d'abord, j'ai apprit ainsi qu'Eddie avait du subir une ménisectomie le 18 août dernier, n'ayant, ainsi, pas beaucoup de chance pour pouvoir reprendre la danse avant la fin de l'année. Connaissant la passion hors norme de l'asiatique pour cet art, je ne peux que comprendre combien il peut être démunie face à l'idée de ne pas pouvoir fouler les planches pendant autant de mois. Et pourtant, il n'a pas le choix. Tout ce qu'il peut faire c'est être suivi correctement ! Je secoue doucement la tête d'un mouvement désapprobateur lorsqu'il parle du Dr Wagner, avant de lui parler de mon kiné, celui que je vais voir assez régulièrement et en qui j'ai une confiance des plus totales. «C'est le Dr Stark » indiquais-je en attrapant mon portable. Quelques instants plus tard, je relève mon regard vers Eddie «Je viens de t'envoyer ses coordonnés par messenger » l'informais-je « Il est génial, compréhensif et bienveillant, tout en restant ferme et intraitable» Je souris doucement «Vous devriez bien vous entendre »
Après cet aparté, vient la vraie raison pour laquelle je suis venu ici aujourd'hui : mon agression et l'identité des agresseurs. Ceux-ci faisant parti du studio d'Eddie, je me devais d'avoir l'esprit au claire et c'est ainsi que j'ai demandé à mon ami ce qu'il en était. C'est avec un réel et sincère soulagement que j'apprends qu'il n'est au courant de rien et c'est, au final, tout ce que je souhaitais entendre. D'autant plus qu'il décide, sans hésité, de se ranger de mon côté car, d'après lui, j'ai toujours été un gars droit et qu'en plus il me connaît. Nous nous promettons mutuellement de se tenir au courant par rapport à l'avancé de la chose.
Et c'est là, après que je me sois rendu compte que, malgré tout, la loyauté de mon ancien partenaire de scène est resté intacte, que je me décide de réellement briser la rancœur que j'avais emmagasiné. Celle-ci s'envole et s'évapore dans les airs lorsque je lui demande, tel un gamin de primaire, si nous pouvons à nouveau être amis, lui assurant en même temps que je ne lui en veux plus et que toute cette histoire appartient au passé. Eddie se retrouve presque choqué par mon aveux, avouant que c'est tout ce qu'il espérait car lui non plus n'a jamais réussi à tirer un trait sur ce que nous étions, lui et moi. Un doux sourire qui s'affiche sur mes lèvres lorsque je repense à toutes ces heures que nous avons pu passer ensemble sur scène, à rigoler et à s'entraîner pendant des heures. Alors, lorsqu'il me demande à être à nouveau « Amis comme avant» il n'y aucune autre réaction possible qu'un vif hochement de tête « Comme avant» Je relève légèrement le regard lorsqu'Eddie se lève pour réduire la distance entre lui et moi et, m'expliquant que le Eddie d'il y a trois ans, il me tend une main, comme s'il voulait ainsi sceller officiellement une promesse que nous nous faisons aujourd'hui. « Oh, viens là Eddie» je n'attrape pas sa main, mais ses épaules et le prend dans mes bras, le serrant contre moi dans une accolade fraternelle comme je n'en ai plus donné depuis bien longtemps. Je laisse durer le câlin pendant quelques secondes avant de me reculer.
« Bon, maintenant que ça c'est fait … j'ai un autre truc à t'annoncer» c'est un sourire mutin qui étire maintenant mes lèvres avant je ne lève ma main ornée par l'alliance offerte par mon fiancé « Loan n'est officiellement plus 'mon petit ami'» annonçais-je solennellement, mon sourire se faisant plus grand encore. @Eddie Yang |
| | | | (#)Sam 1 Jan 2022 - 16:00 | |
| Endless fight, endless sigh, dragging yawn Nerves on the edge, words sharp as knives Bored of all of this The day I forced my way into the dark room
Avec tout le respect qu’il doit au Dr Wagner on ne peut pas dire qu’Eddie soit pleinement satisfait de ses séances avec lui jusqu’ici. C’est un bon kinésithérapeute mais peut-être pas celui qui lui convient, et n’ayant pas de contacts dans le milieu car ne s’étant jamais blessé avant ça il n’a fait que suivre les recommandations de son chirurgien qui l’avait orienté vers ce nom-là. Mais forcément quand il entend parler d’un kiné autrefois danseur Eddie tend les deux oreilles car c’est ce qui lui faut, quelqu’un qui connaisse les exigences de son métier et qui comprendra du coup ses besoins, ainsi que ses craintes car Eddie en a pas mal concernant sa reprise. Il y pense déjà car il ne veut pas se rater, l’idée n’est évidemment pas de reprendre trop tôt mais il connait son corps, il veut croire qu’il le sentira quand il sera fin prêt à retrouver le chemin de la scène. Clément prétend lui avoir envoyé les coordonnées de son kiné et c’est effectivement ce qu’il peut sentir à son téléphone vibrant dans sa poche. « Je vais très certainement le contacter dès aujourd’hui alors. » il annonce d’un air convaincu car Clément lui a parfaitement bien vendu ce Dr Stark, à présent Eddie n’a plus qu’une hâte c’est de voir avec lui s’il pourrait prendre le relais pour la suite de son suivi. « Merci Clément, j’apprécie vraiment. » il reprend dans un sourire presque timide, ce qui ne lui ressemble pas. Il peine encore à croire que le brun lui file ses bons tuyaux alors qu’il est censé lui en vouloir et pas qu’un peu, sa santé semble malgré tout le préoccuper et c’est un peu comme si les vestiges de leur amitié passée ressurgissaient l’espace d’un instant. Il aimerait croire que les choses sont enfin en passe de s’arranger entre eux mais il ne veut pas se bercer de douces illusions, pas avant de voir comment va évoluer cet échange et s’il a ne serait-ce qu’une petite chance de mettre les choses à plat pour de bon avec Clément. Il ne demande qu’à avancer et tourner cette maudite page Eddie, ça ne dépend juste pas uniquement de lui.
Il peut se permettre d'être un peu optimiste pourtant car les soupçons de Clément se sont envolés et face à lui Eddie se reprend à rêver d’une réconciliation qu’il a imaginée et espérée un paquet de fois en se disant toujours qu’il devait être le seul. Eddie garde ce vieil espoir en lui depuis longtemps parce qu'il n’a jamais pu se résoudre à enterrer cette amitié, aussi froids et compliqués aient pu être leurs rapports ces dernières années il se raccrochait malgré tout à l’idée qu’un jour viendrait où sa trahison lui serait pardonnée. Et ce jour semble bel et bien arrivé, il ne réalise pas grand-chose de ce qui se passe mais Clément vient de dire qu’il laissait sa rancœur derrière lui, ce sont les mots du brun alors ça Eddie n’a pas pu l’inventer. Oubliée cette vieille hostilité, il est question de redevenir les complices qu’ils étaient autrefois et Eddie ne pouvait pas recevoir de meilleure nouvelle aujourd’hui. Même si on lui donnait le feu vert pour reprendre la danse dès demain ce n’est pas sûr qu’il ressentirait un aussi grand soulagement car c’est un lourd fardeau qu’on lui retire, une culpabilité qu’il n’avait longtemps pas voulu s’avouer et qui pourtant le rongeait en silence. Il n’a pas été un bon ami ni un bon camarade il y a trois ans mais il peut veiller à être meilleur que ça à présent, il estime même avoir mûri car si toute cette histoire lui a au moins permis de prendre quelque chose c’est bien du recul sur ses actes. Eddie était sacrément opportuniste à ses débuts et il n’a d’ailleurs pas perdu que Clément à l’époque, Alexis n’avait pas supporté non plus ses ambitions dévorantes qui lui ôtaient toute limite vis-à-vis de la danse. Cette passion est encore nettement présente dans sa vie aujourd’hui mais il est redescendu sur terre, sa blessure prouve certes qu’il n’est pas davantage raisonnable mais la danse ne prend plus le dessus sur ses relations comme ce fut jadis le cas. Il a même enfin une vie amoureuse stable dans laquelle il s’investit, de quoi laisser penser que ses erreurs du passé ne seront pas reproduites parce qu’il a fait trop de chemin pour revenir sur ses pas. Clément lui confirme sa volonté de renouer avec lui comme avant et c’est très exactement là que le cœur du danseur s’emballe, parce que ces mots il commençait à désespérer de les entendre un jour. « Enfin je te retrouve. » il souffle d’une voix apaisée avant de lui tomber dans les bras. Une étreinte comme il n’en reçoit presque jamais et n’en donne pas non plus, mais finalement à l’image de leur amitié si précieuse qui ne ressemble à aucune autre. « T’imagines pas le bien que ça me fait, là. » Oh, ça doit quand même un peu s’entendre à sa voix cassée par l’émotion et puis il faut imaginer que son palpitant s’affole aussi, c’est un sacré tour de montagnes russes que Clément lui aura offert aujourd’hui. Eddie n’arrive même pas à quitter ses bras tant cette tournure des choses lui parait irréelle, il craint presque de se rendre compte qu’il a rêvé ce moment et que Clément n’est en fait jamais passé le voir alors il ne dirait pas non au fait d’être pincé, juste pour s’assurer que tout ça a bien lieu.
Et quand finalement le brun se détache c’est pour lui réserver une surprise de plus, peut-être bien la plus renversante aujourd’hui. Eddie bloque plusieurs secondes sur l’alliance à son doigt, l’évidence est sous ses yeux et Clément lui précise bien avoir franchi un cap dans sa relation avec Loan et pourtant c’est un rebondissement de plus qu’il n’arrive pas à croire. « La vache Clément ! Donc tu vas te.. » Les connexions se font, il lui faut juste un instant ou deux pour tout assimiler. Il n’est même pas remis du fait d’avoir obtenu la paix tant attendue et voilà que Clément l’achève, dans le bon sens du terme néanmoins. « Marier ? » Il s’est fiancé, son pote s’est fiancé et cette information le retourne complètement. Eddie ne sait plus trop où donner de la tête à ce stade, c’est un sacré cocktail d’émotions qui s’entremêlent en lui depuis l'arrivée du brun dans cet appartement mais une chose est sûre : « Je suis vraiment trop content pour vous deux. Félicitations mon pote ! » Il s’en réjouit sincèrement comme en témoignent son grand sourire et ses yeux qui pétillent, ajoutés à cette brève étreinte qu’il initie à son tour. Et puis il pense à un point commun qu’ils ont en quelque sorte tous les deux, au niveau de leur main. « Oh. Tu l’avais sûrement pas remarqué mais j’ai une alliance aussi. » Pour appuyer ses mots Eddie tend la main concernée qui se trouve ornée d’un anneau chez lui aussi, puis il s’empresse de clarifier la situation qui doit être un peu confuse pour son ami fraichement retrouvé. « C’est rien d’officiel, j’ai juste été assez fou pour me marier symboliquement pendant le mois des fiertés, devant un sosie du King et tout. » Ça le fait sourire alors que cet acte n’est pas sans importance pour lui, ce n’est pas un hasard s’il porte toujours cette alliance aujourd'hui mais ce n’est pas de lui dont il est question ici, car Clément va lui véritablement se marier bon sang de bonsoir. « Toi par contre c’est pour de vrai et purée j’en reviens toujours pas ! Vous prévoyez ça pour quand ? » Il veut tout savoir Eddie et il espère secrètement être convié même s’il n’est pas certain de faire partie des invités indiscutables étant donné que leur réconciliation est encore toute récente. Mais il s’autorise à y croire quand même un peu car ça l’attristerait de rater ça et de ne pas voir Clément dire oui à l'homme de sa vie.
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| | | | (#)Jeu 20 Jan 2022 - 11:36 | |
| C'était une discussion qui était due depuis bien trop de temps. Eddie comme moi ne sommes pas les professionnels de la communication, même lorsque nous dansions encore ensemble. Ce qui est assez ironique car au final, en tant que duo on pourrait croire que la communication était innée chez l'un ou chez l'autre. Le truc c'est que, justement, sur scène, nous n'avions pas besoin de mot pour comprendre l'autre. Et c'est bien ça le problème : une fois que nous étions sur scène il nous suffisait d'un coup d'oeil et d'un regard là où, en dehors du théâtre, nous aurions du parler.
Mais l'important, au final, c'est qu'enfin je réussi à mettre cette animosité qui avait prit une bien trop grande place dans mon être, de côté, pour avoir une discussion à cœur ouvert avec Eddie. C'est, au fur et à mesure des mots échangés, que je me rends compte de plusieurs choses : mes hypothèses étaient infondées, il est autant choqué que moi de ce qui m'est arrivé mais surtout, SURTOUT, je ne lui en veux plus du tout. Au contraire, toute cette rancœur que je transportais en moi pendant ces dernières années s'est totalement évaporée, ne laissant derrière elle qu'un simple regret de ne pas avoir échangé plus tôt avec mon binôme. Et pour marquer le tout, pour vraiment prouver autant à Eddie qu'à moi-même, que mes ressentiments n'ont plus lieu d'être, je lui offre une étreinte. Un câlin fraternel qu'on donne à un partenaire qui nous a cruellement manqué, le genre qui, sans mots, fait comprendre à l'autre à quel point nous sommes désolé pour tout le mal que nous lui avons fait et combien nous aimerions le retrouver à nos côtés.
Je laisse durer l'étreinte pendant quelques secondes de plus avant de se me reculer d'un pas et lui offrir un sourire, doux et sincère lorsqu'il m'annonce que ça lui fait un bien fou de me retrouver. « Désolé d'être parti aussi longtemps» soufflais-je à mon tour avant de totalement relâcher le jeune homme car le câlin risque de vite devenir awkward si on reste l'un contre l'autre encore longtemps.
Afin de changer de sujet, je fini par lui annoncer mes fiançailles ce qui semble sincèrement ravir le jeune homme. A son tour il m'annonce s'être marié mais seulement pour la blague lors du dernier événement de Brisbane, précisant toutefois que ce n'est que symbolique «ça avait l'air fun comme truc ! » dis-je avec un certain entrain «C'est tellement cliché de se faire marié par Elvis, mais qu'est-ce que ça peut être marrant » je laisse échapper un rire puis hausse les épaules lorsqu'il revient sur mon propre mariage, disant que pour moi c'est pour du vrai « J'en reviens pas non plus» dis-je doucement «On était là en Nouvelle Zélande, on parlait de tout ce qui s'est passé ces derniers mois et combien ils étaient compliqués, on a tout mit à plat tout en roulant. Puis j'ai reconnu un endroit, j'ai laissé Loan se garer et je nous ai entraîné vers un petit promontoire naturel où j'ai fait ma demande » expliquais-je rapidement «Genre … moi, j'ai fais la demande ! Sérieux, tout le monde aurait parié sur Loan plutôt que sur moi mais ….voilà, c'est fais » c'est maintenant un large sourire qui enjoue mes lèvres comme à chaque fois lorsque je parle de mon futur mari.
Mais finalement ce sourire devient un peu plus discret, plus doux, alors que mon regard se pose sur Eddie. Et si … ? «Est-ce que tu voudrais être mon témoin ? » demandais-je brusquement « Je sais on viens tout juste de se retrouver mais je ...enfin on se connaît. On était de supers potes il y a quelques années et je suis sûr et certain qu'on l'aurait été encore pendant tout ce temps, et puis tu me connais. Tu sais ce que j'aime, tu sais comment je suis sous la pression et le stress, tu sauras me gérer mieux que quiconque.» j'hoche la tête « Vraiment, je ne veux personne d'autre que toi à mes côtés en ce jour» je pince les lèvres et sourit doucement, priant pour qu'Eddie accepte. @Eddie Yang |
| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 12:13 | |
| Endless fight, endless sigh, dragging yawn Nerves on the edge, words sharp as knives Bored of all of this The day I forced my way into the dark room
Cette étreinte avec Clément l’apaise d’une façon qu’il aurait du mal à décrire, comme si on balayait tous ses tracas qui d’un coup semblent ne même plus exister. Eddie en oublie son genou et cette convalescence qui le mine, tout ça ne fait plus le poids à côté du grand ami qu’il retrouve enfin. Il n’a sans doute jamais aussi bien respiré que maintenant que Clément se trouve dans ses bras, c’est l’épilogue d’une rancoeur vieille de trois ans qu’Eddie avait fini par croire éternelle et c’est aussi la preuve qu’il a eu tort de perdre espoir. Il en avait rêvé de cette réconciliation, de très nombreuses fois, mais plus le temps passait et plus il se disait que cette situation ne connaitrait jamais d’issue. Il n’en percevait pas le bout et cette malheureuse histoire a toujours fait partie de ses plus grands regrets, c’est une des cases les plus sombres de son passé qui s’éclaircit enfin alors aujourd'hui Eddie a une bonne raison de sourire. Comment pourrait-il en être autrement avec Clément qui ne le déteste plus et qui prétend même lui accorder son pardon ? Le brun ne réalise peut-être même pas la taille de l’épine qu’il lui retire du pied et le poids en moins sur ses épaules, ça faisait un moment qu'il n'avait pas ressenti un tel soulagement. « Désolé d'être parti aussi longtemps. » Des excuses qui font du bien même si Clément n’a en réalité à s’excuser de rien, car les torts ici n’ont jamais été les siens. « Et désolé pour il y a trois ans. C’était pas digne de notre amitié et du respect que j’ai toujours eu pour toi, comme ami et comme artiste. » Des amis Eddie n’en a pas énormément et cet ami-là compte tout particulièrement, le retrouver c’est être enfin en paix avec certaines de ses erreurs passées. C’est accepter d’avoir été trop gourmand dans ses ambitions et d’avoir voulu briller trop vite. Il ne sait pas si le fait de renouer avec Clément va mettre un terme à sa vilaine réputation au sein de la Northlight et à vrai dire ce n’est pas ce qui compte, ce que tous ces gens peuvent penser de lui est si peu de chose à côté de ce qu’il peut lire dans les yeux de son ami. C’est le regard de Clément qui lui importe, et ce depuis toujours. Eddie croit être au bout de ses surprises mais que nenni, Clément en a encore une pour lui dans son chapeau et celle-ci est de taille. Son pote va se marier, l’information fait au moins quatre fois le tour de son cerveau avant d’être officiellement intégrée tellement il ne s’y attendait pas. C’est fou comme entendre combien Clément est épanoui dans sa vie amoureuse peut être plaisant, et le fait d’être mis au courant de tout ça comme si c’était parfaitement naturel lui va d’autant plus droit au cœur. Il y a encore quelques heures Eddie n’aurait pas pu imaginer qu’il serait mis dans la confidence pour son mariage et puisque le sujet est lancé, il trouve assez drôle d’effectuer le parallèle avec sa propre union célébrée par le King en juin dernier. « Ça avait l'air fun comme truc ! C'est tellement cliché de se faire marié par Elvis, mais qu'est-ce que ça peut être marrant. » Il ne dirait peut-être pas que c’était fun car ce faux mariage avait eu lieu au terme d’une vive dispute avec Halston et c'était une idée de l’amie de celle-ci pour les réconcilier. Néanmoins l’acte en lui-même voulait vraiment dire quelque chose et c’est bien parce qu’il y accorde de l’importance qu’Eddie ne quitte plus son alliance. « Tu sais que je ne suis pas très mariage en plus à l’origine, mais pour le symbole l’idée me plaisait bien. » Il se souvient avoir à peine hérité ce jour-là et si c’était à refaire il signerait à nouveau sans se poser de question. « Qui sait, peut-être qu’un jour je franchirai le pas comme toi pour de vrai. » Il lance un regard malicieux au brun qui sera en tout cas le premier de leur petit duo à dire officiellement oui à sa moitié. Et le contexte de cette demande Eddie souhaite évidemment le connaitre, il veut tout savoir. « J'en reviens pas non plus. On était là en Nouvelle Zélande (…) puis j'ai reconnu un endroit, j'ai laissé Loan se garer et je nous ai entraîné vers un petit promontoire naturel où j'ai fait ma demande. » Le danseur étire un large sourire en entendant que les choses se sont faites sur la terre de son enfance, Clément a manifestement très bien choisi son moment et son cadre. C’est assez dingue quand il y pense, il ne le connaissait pas aussi entreprenant pour ces choses-là. « Genre … moi, j'ai fais la demande ! Sérieux, tout le monde aurait parié sur Loan plutôt que sur moi mais … voilà, c'est fais. » Eddie ne peut pas s’empêcher de rire car s’il avait fallu tenir les paris il aurait lui aussi suivi l’avis du plus grand nombre. « J’aurais carrément misé sur Loan aussi pour la demande, tu m’épates là Clément. Mais je suis fier de toi. » Ces derniers mots sont formulés d’une voix empreinte de bienveillance alors que cette fierté dont il parle doit pouvoir se lire au même instant dans ses yeux. Il est fier, oui, de tout le chemin qu’a parcouru Clément et de le retrouver dans un aussi grand moment de sa vie. Il y a eu l’agression, certes, mais l’avenir semble lui sourire et cet avenir Eddie a sincèrement envie d’en faire partie. Il ne s’imposera pas si Clément a malgré tout besoin de temps et d’espace mais il sera là pour lui, quand ça ira et quant ça n’ira pas, comme l’ami qu’il n’aurait finalement jamais dû cesser d’être. Il ne peut pas le surprendre davantage, non, Eddie ne voit vraiment pas ce qui pourrait encore l’attendre au tournant après ça. Pourtant Clément a une dernière carte à jouer et pas des moindres, le danseur n’est définitivement pas près pour ce bouquet final. « Est-ce que tu voudrais être mon témoin ? » À ce moment-là Eddie a comme une légère absence, la question du brun lui parvenant bien jusqu’aux oreilles mais sa tête ne faisant pas encore bien la connexion. Il jurerait avoir entendu Clément lui demander d’être son témoin de mariage, pour autant il n'arrive pas à se dire que c'est vraiment le cas. « Je sais on viens tout juste de se retrouver mais je ... enfin on se connaît. On était de supers potes il y a quelques années et je suis sûr et certain qu'on l'aurait été encore pendant tout ce temps, et puis tu me connais. Tu sais ce que j'aime, tu sais comment je suis sous la pression et le stress, tu sauras me gérer mieux que quiconque. » Il n’a donc pas rêvé, c’est à lui que Clément a pensé pour honorer un tel rôle lors du plus beau jour de sa vie. Ce que ça lui fait ? Disons qu’il ferait peut-être bien de s’assoir car la nouvelle est quand même assez étourdissante. Eddie sent une nouvelle fois son palpitant rater tous les battements car de toute sa vie on ne lui a probablement jamais fait de plus belle proposition que celle-ci. « Vraiment, je ne veux personne d'autre que toi à mes côtés en ce jour. » Clément persiste comme s’il n’était pas déjà assez secoué comme ça, ces derniers mots manquant vraiment de l'achever. « Wow. » La surprise s’entend comme se voit chez lui, Eddie en a même les mains qui tremblent car dans la série montagnes russes le brun a encore tapé très fort avec cet énième looping émotionnel. « Alors là Clément je suis.. » Sans voix. Les pensées sont confuses et les mots lui manquent alors que ce n’est pourtant pas donné à tout le monde de couper la chique au danseur. « Vraiment honoré que tu me le proposes. Je crois que tu ne pouvais pas mieux me prouver que les choses sont redevenues comme avant. » Si ce n’est pas la déclaration suprême et la plus belle preuve d’amitié que vient de lui faire Clément, franchement. Que peut-il y avoir de plus précieux que d’être témoin au mariage de son grand ami, il ne voit pas. « C’est oui évidemment ! Je serai à tes côtés pour ce grand jour, tu peux compter sur ton vieux pote. » Et à nouveau Eddie lui tombe dans les bras, en profitant aussi un peu pour cacher combien cette ultime annonce le chamboule. Ce n’est pas un émotif mais il n’était pas préparé à quoi que ce soit de tout ça, car depuis que Clément a mis les pieds dans cet appartement il l’a fait passer par toutes les émotions. « J’ai pas été invité à un mariage depuis longtemps et là, savoir que je serai présent au tien, en tant que témoin en plus.. ça me fait un sacré truc. » Serait-ce une poussière qu’il a dans l’œil ? Il a peut-être bien les yeux légèrement humides, oui, et dans tout ça il ne pense pas (encore) au discours qu’il devra logiquement faire dans quelques mois et aux responsabilités accompagnant un tel rôle. Il aura certainement un peu la pression ce jour-là Eddie mais il a le temps de s’en soucier, l’heure étant pour le moment aux réjouissances et aux félicitations. ~ sujet terminé
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| | | | | | | | We need to talk this though || Eddie #2 |
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